[0001] La présente invention concerne un dispositif d'interface de liaison destiné à être
fixé sur une chaussure et à être monté pivotant sur un engin de sport qui procure
une retenue vers l'arrière lors d'une montée. Ce dispositif d'interface de liaison
permet d'adopter une position de montée dans laquelle la chaussure conserve une position
inclinée par rapport à l'engin de sport. Cette invention se destine à équiper notamment
les raquettes à neige et les skis pouvant être munis de peaux de phoque ou tout autre
engin de sport destiné à être utilisé pour une ascension.
[0002] Dans l'état de l'art antérieur, il existe de nombreux systèmes de plaques pivotantes
équipés d'une cale de montée.
[0003] La cale, qui est souvent un fil métallique, vient s'intercaler, en position levée,
entre l'engin de sport et la plaque pivotante. Elle peut être montée pivotante soit
sur l'engin de sport, soit sur la plaque. Cependant, tous ces systèmes viennent poinçonner
l'engin de sport lorsque l'utilisateur appuie son talon sur la cale de montée. Cela
va même jusqu'à casser certains skis de randonnée. L'invention décrite dans le document
FR 2 725 631 propose une cale pivotante selon un axe vertical qui vient positionner
une pièce en porte à faux sous la plaque pivotante. Cependant, ce porte à faux sollicite
fortement en traction l'attache de la cale sur l'engin de sport.
[0004] De manière générale, tous les systèmes existants nécessitent de réaliser l'engin
de sport dans une matière qui présente de bonnes caractéristiques mécaniques, et donc
une matière coûteuse, ou de renforcer l'engin de sport par des renforts mais qui restent
coûteuse à mettre en oeuvre.
[0005] Un des buts de la présente invention est de proposer un dispositif d'interface de
liaison qui ne nécessite pas la mise en oeuvre de renforts spécifiques sur l'engin
de sport, et qui permet d'optimiser les matériaux utilisés pour l'engin de sport.
[0006] Un autre but de l'invention est de diminuer le coût global des matières mises en
oeuvre pour l'ensemble dispositif d'interface de liaison et engin de sport.
[0007] Pour atteindre ces objectifs, le dispositif d'interface de liaison comprend une plaque
sur laquelle est fixée la chaussure, et qui est articulée, de façon connue en soi,
sur l'engin de sport. Le dispositif comprend également une platine qui est montée
pivotante par rapport à la plaque sur un axe transversal à l'engin de sport et qui
est disposée sous la plaque. La cale de montée est alors disposée intercalée entre
la platine et la plaque. Ainsi, la pression, exercée par la chaussure sur la cale
de montée, est reprise par le matériau constituant la platine. Ce dispositif permet
donc de limiter l'usage de matériaux à forte résistance mécanique pour la platine,
et d'optimiser au plus juste les matériaux employés pour la fabrication de l'engin
de sport.
[0008] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront à
l'aide de la description en référence aux dessins en annexe qui en font partie intégrante.
La description illustre, à titre d'exemples non limitatifs, certains modes de réalisations
préférés.
[0009] La figure 1 représente schématiquement une vue d'ensemble de trois quart avant d'une
raquette à neige équipée du dispositif d'interface de liaison.
[0010] La figure 2 représente schématiquement une vue de trois quart avant du dispositif
d'interface de liaison seul.
[0011] La figure 3 représente schématiquement une vue de côté du dispositif d'interface
de liaison en position de montée.
[0012] La figure 1 illustre une vue d'ensemble de l'engin de sport / dispositif d'interface
de liaison, qui est ici une raquette à neige, comprenant un cadre 0 sur lequel est
monté articulée une plaque 2. La chaussure de l'utilisateur est fixée sur la plaque
2 par des moyens de fixation Fx, solidaires de la plaque 2, qui peuvent être, par
exemple, constitués d'une sangle crantée 55 et d'une boucle de fermeture 56. Les moyens
de fixation Fx enserrent la chaussure préférentiellement au niveau de l'avant de la
chaussure, ainsi qu'au niveau du cou de pied. Bien entendu, les moyens de fixation
Fx peuvent être autre conformément à l'art antérieur connu dans les raquettes à neige
et les fixations de ski de randonnée. Le choix des moyens de fixation Fx n'est absolument
pas limitatif pour la présente description. L'axe sur lequel est monté articulée la
plaque 2 est transversal à l'engin de sport, et situé préférentiellement près de la
spatule 57.
[0013] La figure 2 illustre une vue en perspective de trois quart avant du dispositif d'interface
de liaison seul. Les moyens de fixation de la chaussure précédemment décrits ne sont
pas représentés. La plaque 2 est montée articulée sur un axe 10 transversal à l'engin
de sport. La plaque 2 comprend une partie large 31, située à l'avant au niveau de
l'axe 10, qui sert de support à la partie avant de la chaussure, et plus spécifiquement
à la partie située entre l'extrémité avant et l'articulation métatarsophalangienne
du pied. La plaque 2 comprend également à son extrémité avant au moins un rebord frontal
32 qui s'étend vers le haut sur une hauteur sensiblement égale, voir supérieure, à
la hauteur de la semelle de la chaussure à son extrémité avant.
[0014] Dans le mode de réalisation préféré et illustré, les débords frontaux 32 sont au
nombre de deux et positionnés sensiblement symétriques par rapport à l'axe longitudinal
33 du dispositif d'interface de liaison. Ces débords frontaux 32 servent à retenir
la chaussure vers l'avant, notamment lorsque le dispositif d'interface de liaison
est utilisé en cramponnage, sur neige dure ou sur glace. Ce cramponnage est rendu
possible grâce aux dents 34 qui sont fixées sur la partie large 31 de la plaque 2,
et fixées sensiblement sous au moins un débord frontal 32.
[0015] La plaque 2 comprend également une bande de réglage 35 qui s'étend, en arrière de
la partie large 31, selon l'axe longitudinal 33. Sur cette bande de 35 est montée
coulissante la talonnière 37 comprenant des moyens de fixation, non représentés, de
l'arrière de la chaussure. La position de la talonnière 37 peut être ajustée selon
des moyens connus de l'art antérieur, tel qu'une crémaillère 36, afin de s'adapter
à la longueur de la chaussure.
[0016] Sur cette figure on aperçoit la platine 1 qui est disposée sous la plaque 2. Cette
platine 1 comprend au moins un débord latéral 22 qui s'étend vers le haut sur une
hauteur sensiblement identique à l'épaisseur de la plaque 2. Le débord latéral 22
est positionné de préférence au niveau de la bande de réglage 35 et à l'extérieur
de cette bande 35, de façon à ce qu'elle entoure partiellement la plaque 2 au niveau
de ladite bande de réglage. On positionnera de préférence le débord latéral 22 au
plus proche de la plaque 2, afin de renforcer la stabilité latérale de celle-ci.
[0017] Dans le mode de réalisation préféré et illustré, les débords latéraux 22, 23, sont
situés de part et d'autre de la plaque 2 de façon à prolonger latéralement la surface
d'appui de la chaussure procurée par la plaque 2. Comme la cale de montée 12 est en
position baissée, la plaque 2 est parallèle à la platine 1 et vient s'encastrer dans
cette dernière. Avantageusement, la plaque 2 sera complémentaire de la platine 1 pour
venir coopérer avec la platine 1.
[0018] Sur la figure 3, le dispositif d'interface de liaison est représenté lorsque la cale
de montée 12 est en position levée. On retrouve la plaque 2 qui est articulée autour
d'un axe 10 transversal par rapport au dispositif d'interface. La platine 1 est montée
pivotante par rapport à la plaque 2 selon un axe 3 transversal à l'engin de sport,
et donc transversal au dispositif.
[0019] Dans le mode de réalisation présentement illustré, l'axe de rotation 10 de la plaque
2, par rapport à l'engin de sport, est confondu avec l'axe 3 de rotation de la plaque
2 par rapport à la platine. Cette disposition permet de simplifier grandement la mise
en oeuvre de l'invention puisque l'on a qu'un seul et unique axe qui autorise deux
rotations différentes. Bien entendu, on pourrait tout aussi bien avoir deux axes de
rotation différents. La cale de montée 12 est disposée intercalée entre la platine
1 et la plaque 2 afin de maintenir, en position levée, une inclinaison α de la plaque
2 par rapport à la platine 1 autour de l'axe 3. La cale de montée pourra être réalisée,
par exemple, en fil métallique en acier inoxydable d'un diamètre de 4 millimètres,
tordu en forme de U, et dont les deux extrémités sont recourbées pour venir former
un axe. La cale 12 passe de la position levée à la position baissée par pivotement
autour d'un axe. En position levée, la partie de la cale de montée 12, qui est en
contact avec la plaque 2, sera avantageusement positionnée dans la zone du talon de
la chaussure afin d'éviter de mettre en flexion la plaque 2. La plaque 2 pourra donc
être réalisée en matériaux peu coûteux.
[0020] La platine 1 comprend un logement 20 destiné à maintenir de façon pivotante, selon
un axe transversal, la cale de montée 12. De plus, la plaque 2 comprend un guidage
en translation 38 de la cale de montée 12. Afin de recevoir la cale de montée 12 en
position baissée, la platine 1 comprend une échancrure 39. Cette échancrure 39 peut
être indistinctement placée en avant ou en arrière du logement 20 selon que l'on abaisse
la cale de montée 12 vers l'avant ou vers l'arrière.
[0021] Bien entendu, on peut envisager une configuration inversée où la cale de montée 12
est fixée sur la plaque 2. Dans ce cas, la plaque 2 comportera un logement destiné
à maintenir de façon pivotante la cale de montée 12, et la platine 1 comprendra un
guidage en translation de la cale de montée 12.
[0022] Que l'on adopte l'une ou l'autre des deux configurations précédemment décrites, le
système de guidage en translation 38 comportera avantageusement une barre de retenue
40 qui permet de maintenir l'angle α à une valeur constante. En fait, la barre de
retenue 40 forme, avec le support sur lequel est fixé le système de guidage en translation
38, un évidemment 41 situé entre la barre de retenue 40 et ledit support. La cale
de montée est alors glissée dans cet évidemment 41. La cale de montée constitue ainsi
une liaison rigide entre la plaque 2 et la platine 1.
[0023] Le respect de cette disposition constructive, quant au guidage en translation 38,
permet, lorsque l'on soulève le pied, qui est fixé sur la plaque 2, de soulever également
la platine 1 et ceci quelle que soit la position de la cale.
[0024] Ce résultat est particulièrement intéressant au regard de la fonction de cramponnage
du dispositif d'interface de liaison avec les dents de retenue 11a, 11b, qui sont
fixées sur la platine 1. Lorsque la cale de montée 12 est en position baissée, les
dents de retenue 11a, 11b, restent plaquées sous le pied et pivotent avec celui-ci
en se comportant comme des crampons dits "mobiles" connus dans l'art antérieur. Lorsque
la cale de montée 12 est en position levée, les dents de retenue 11a, 11b, gardent
une inclinaison α constante par rapport à la plaque 2, quelle que soit la position
du pivotement du pied autour de l'axe 10 durant la foulée de marche. Quand le pied
est en appui sur la neige, les dents de retenue 1 la, 11b, sont en contact avec la
neige et donc en bonne position pour assurer leur fonction de retenue. De plus, le
pied présente bien une inclinaison, nécessaire au confort de montée, par rapport à
l'engin de sport, sur lequel s'appuie la platine 1. Quand le pied est en phase de
pivotement, pour un angle de pivotement supérieure à α,il entraîne avec lui les dents
de retenue 11a, 11b, qui ne sont plus alors en contact avec la neige et facilite ainsi
le déplacement par glissement de l'engin de sport sur la neige.
[0025] Ceci est un avantage par rapport à l'art antérieur dans lequel il faut choisir entre
l'accroche et glissement. En effet, avec les crampons traditionnels solidaires de
l'engin de sport on a l'accroche lorsque le pied appuie sur l'engin, mais au détriment
la phase de glisse durant la foulée. Avec des crampons solidaires de la plaque articulée
de fixation, on a au contraire la phase de glissement mais au détriment de l'accroche
car la cale de montée surélève également les crampons.
[0026] Afin d'obtenir une accroche optimale, on pourra avantageusement disposer au moins
une dent de retenue 11a sur la platine 1, et transversalement par rapport à la platine
1. Ces dents de retenue 11a pourront être en nombre, positionnées sensiblement au
niveau de l'axe 3 et être orientées sensiblement perpendiculaire à la platine 1 vers
le bas. Ces dents participent à l'accroche lors d'une montée, lorsque le pied est
en phase d'impulsion de la foulée de marche, et que les dents de retenue 11b ne sont
plus en contact avec la neige.
[0027] On pourra également disposer au moins une dent de retenue 11b sensiblement parallèle
à l'axe longitudinal 33 du dispositif. Cette dent de retenue 11b sert à l'accroche
lorsque le pied est en appui sur l'engin de sport. Les dents de retenue 11b pourront
être disposées sensiblement symétriques autour de l'axe longitudinal 33 et au niveau
de la zone du talon de la chaussure, et plus généralement de la demi longueur arrière
de la chaussure.
[0028] A titre d'exemple illustratif mais non limitatif, la plaque 2 pourra être réalisée
en matière thermoplastique injectée, notamment le polypropylène ou de polyamide, c'est-à-dire
une matière peu coûteuse. Alors que la platine 1 pourra être réalisée en matière thermoplastique
injectée, notamment le poly-acétal, et comporte une structure ajourée facilitant ainsi
l'évacuation de la neige au travers de la platine 1.
[0029] Cette matière possède de très bonnes caractéristiques mécaniques et permet ainsi
de reprendre la pression localisée exercée par la cale de montée 12 sur le logement
20 réservé à cet effet dans la platine 1. On pourra également envisager une injection
en bi-matière de la platine 1 en injectant uniquement la matière, possédant de bonnes
caractéristiques, autour du logement 20. De plus, la structure ajourée de la platine
1 réduit les coûts de fabrication.
[0030] Ainsi, la platine 1 qui présente une certaine rigidité répartit bien la pression
exercée sur le cadre de la raquette à neige ou sur le ski de randonnée. On pourra
ainsi réaliser un cadre de raquette en polypropylène, matière souple peu coûteuse
ou sur un ski de randonnée sans renfort de fixation.
[0031] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits
ci-avant, qui ne sont donnés qu'à titre indicatif, mais englobe tous les modes de
réalisation similaires ou équivalents.
1. Dispositif d'interface de liaison destiné à être fixé sur une chaussure et à être
monté pivotant sur un engin de sport qui procure une retenue vers l'arrière lors d'une
montée, comprenant :
• une plaque (2) qui comprend des moyens de fixation (Fx) de la chaussure et qui est
montée articulée sur l'engin par un axe (10) transversal à l'engin,
• une cale de montée (12) qui se positionne selon au moins deux positions : position
levée, qui augmente l'inclinaison (α) de la plaque (2) par rapport à l'engin, et la
position baissée,
caractérisée en ce qu'il comprend une platine (1) qui est montée pivotante, par
rapport à la plaque (2), sur un axe (3) transversal à l'engin et en ce que la platine
(1) est disposée sous la plaque (2).
2. Dispositif d'interface de liaison selon la revendication 1, caractérisé en ce que
la cale de montée (12) est disposée intercalée entre la platine (1) et la plaque (2)
pour maintenir, en position levée, une inclinaison (α) de la plaque (2) par rapport
à la platine (1) autour de l'axe (3).
3. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 2, caractérisé
en ce que l'axe de rotation (10) de la plaque (2) par rapport à l'engin est confondu
avec l'axe (3) de rotation de la plaque (2) par rapport à la platine (1).
4. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que la platine (1) comprend un logement (20) destiné à maintenir de façon pivotante
la cale de montée (12), et en ce que la plaque (2) comprend un guidage (38) en translation
de la cale de montée (12).
5. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé
en ce que la plaque (2) comprend un logement destiné à maintenir de façon pivotante
la cale de montée (12), et en ce que la platine (1) comprend un guidage en translation
de la cale de montée (12).
6. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé
en ce que la plaque (2) est complémentaire de la platine (1) pour venir parfaitement
coopérer avec la platine (1), lorsque la cale de montée est en position baissée.
7. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé
en ce que la platine (1) comprend au moins un débord latéral (22, 23) qui s'étend
vers le haut sur une hauteur sensiblement identique à l'épaisseur de la plaque (2)
et qui entoure partiellement la plaque (2).
8. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé
en ce que la platine (1) comprend au moins une dent de retenue (11a, 11b).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'au moins une dent (11a)
est montée transversalement par rapport à la platine (1).
10. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 8 à 9, caractérisé
en ce que au moins une dent (11b) est montée sensiblement parallèle à l'axe longitudinal
(33) de la platine (1).
11. Dispositif d'interface de liaison selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé
en ce que la platine (1) est réalisée en matériau plastique et selon une structure
ajourée.
12. Engin de sport comprenant un dispositif d'interface de liaison selon l'une quelconque
des revendications 1 à 11.