Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un procédé de fabrication de corps creux sous pression, notamment
des bouteilles de gaz comprimés en alliage d'aluminium AlZnMgCu, c'est-à-dire de la
série 7000 selon la nomenclature de l'Aluminum Association.
Etat de la technique
[0002] L'utilisation d'alliages d'aluminium de la série 7000 pour la fabrication de corps
creux sous pression est connue depuis de nombreuses années, ces alliages présentant
à l'état traité thermiquement une résistance mécanique élevée, qui permet un allègement
du produit fabriqué. La fabrication comporte la coulée de billettes et leur homogénéisation,
le filage inverse d'un étui cylindrique, l'ogivage du col de la bouteille et le traitement
thermique par mise en solution, trempe et revenu. Les autres propriétés recherchées
dans cette application sont la formabilité, notamment pour l'opération d'ogivage du
col des bouteilles, une bonne résistance à la corrosion sous tension et à la corrosion
intercristalline, et l'obtention d'un comportement ductile lors des essais d'éclatement
sous pression hydraulique interne.
[0003] Le brevet FR 2510231 de la demanderesse décrit l'utilisation, pour cette application,
d'un alliage de type 7475 de composition (% en poids) :
Zn : 5,6 - 6,1 Mg : 2,0 - 2,4 Cu : 1,3 - 1,7 Cr : 0,15 - 0,25
Fe < 0,10 Fe + Si < 0,25. L'opération de filage inverse peut se faire aussi bien
à chaud qu'à froid.
[0004] Le brevet EP 0081441 de la demanderesse décrit un procédé de fabrication de produits
filés à haute résistance et à ténacité élevée en alliage 7049A de composition :
Zn : 7,2 - 9,5 Mg : 2,1 - 3,5 Cu: 1,0 - 2,0 Cr : 0,07 - 0,17
Mn : 0,15 - 0,25 Fe < 0,10 Si < 0,08 Zr : 0,08 - 0,14.
[0005] Le produit est filé à une température de l'ordre de 400°C.
[0006] Le brevet EP 0257167 de la demanderesse prévoit l'utilisation d'un alliage 7060 de
composition :
Zn : 6,25 - 8,0 Mg : 1,2 - 2,2 Cu : 1,7 - 2,8 Cr : 0,15 - 0,28
Fe < 0,20 Fe + Si < 0,40 Mn < 0,20
[0007] Le brevet EP 0589807 est une variante du précédent dans laquelle Cr est remplacé
par Zr (0,10 - 0,25%). Des bouteilles en 7060 sont produites industriellement par
filage à chaud.
[0008] La demande de brevet WO 94/24326 d'Alcan International est relative à un procédé
de fabrication d'un corps creux sous pression à partir d'un alliage de composition
:
Zn : 5,0 - 7,0 Mg : 1,5 - 3,0 Cu : 1,0 - 2,7 Fe < 0,30 Si < 0,15
un inhibiteur de recristallisation (Cr ou Zr notamment) : 0,05 - 0,4, avec une microstructure
telle que la fraction volumique de phase S (CuMgAl
2) soit maintenue en dessous de 1%, et de préférence en dessous de 0,2%. Cette microstructure
est obtenue, selon la demande, par une homogénéisation de la billette à environ 475°C
avec une faible vitesse de montée en température à l'approche de cette valeur. Le
filage se fait de préférence, pour des raisons de coût, à froid ou à tiède. Le revenu
est un sur-revenu conduisant à une limite élastique à environ 20% en dessous du pic,
pour améliorer la ténacité, la résistance à la fatigue et à la propagation de criques,
ainsi que la résistance à la corrosion sous tension. Un alliage entrant dans la composition
revendiquée a été ultérieurement enregistré à l'Aluminum Association sous la désignation
7032.
[0009] La demande de brevet EP 0670377 de Pechiney Recherche concerne des alliages à haute
résistance mécanique de composition :
Zn : 7 - 13,5 Mg: 1,0 - 3,8 Cu : 0,6 - 2,7 Mn < 0,5 Cr<0,4
Zr < 0,2
éventuellement transformés par filage pour obtenir des corps creux. Les opérations
d'homogénéisation et de mise en solution sont effectuées à moins de 10°C, et de préférence
moins de 5°C, de la température de fusion commençante des eutectiques, dans des conditions
telles qu'à l'état T6, l'énergie spécifique associée au signal AED (analyse thermique
différentielle) soit, en valeur absolue, inférieure à 3 J/g.
Problème posé
[0010] Pour certaines applications, il est souhaitable d'utiliser des alliages à très haute
résistance, de manière à avoir des bouteilles aussi légères que possible, mais aussi
des coûts de fabrication faibles ; c'est le cas par exemple des extincteurs portables.
[0011] Un des moyens d'abaisser le coût est effectivement d'utiliser le filage à froid,
c'est-à-dire avec du métal à la température ambiante au début du filage, ou du filage
à tiède, dans lequel le métal est chauffé avant filage à une température inférieure
à 300°C, nettement plus économique que le filage à chaud, pour lequel le métal est
chauffé entre 350 et 450°C avant filage.
[0012] Cependant, le filage à froid d'alliages à haute résistance comme le 7060 conduit
à des efforts de filage considérables, souvent incompatibles avec les presses à filer
normalement utilisées pour ce type de produit, ou entraînant en tout cas une durée
de vie plus courte des outils de filage. D'autre part, l'application à l'alliage 7060
de l'enseignement de WO 94/24326 en ce qui concerne la température d'homogénéisation
des billettes (plus de 470°C) conduit, dans de nombreux cas, à atteindre la température
de brûlure de l'alliage lors de l'homogénéisation.
[0013] L'invention a ainsi pour but de mettre au point une gamme de fabrication de corps
creux sous pression en alliage 7000 à haute résistance, comme l'alliage 7060, en utilisant
le filage à froid ou à tiède dans des conditions industrielles acceptables, de manière
à obtenir une résistance mécanique élevée sans préjudice des autres propriétés requises
pour cette application.
Objet de l'invention
[0014] L'invention a pour objet un procédé de fabrication de corps creux sous pression,
notamment de bouteilles de gaz comprimés, comportant les étapes suivantes :
a) coulée d'une billette en alliage de composition (% en poids) :
Zn : 6,25 - 8,0 Mg : 1,2 - 2,2 Cu : 1,7 - 2,8 Fe < 0,20 Fe + Si < 0,40
l'un au moins des éléments appartenant au groupe : Mn, Cr, Zr, V, Hf, Sc : 0,05 -
0,3 autres éléments < 0,05 chacun et < 0,15 au total,
b) homogénéisation de cette billette selon un profil de température tel que la température
du métal soit à tout moment légèrement inférieure à sa température de fusion commençante,
c) recuit d'adoucissement d'une durée de 20 à 40 h entre 200 et 400°C, avec un refroidissement
de moins de 50°C/h jusqu'à une température inférieure à 100°C, de telle manière que
la dureté soit < 54 HB,
d) découpe d'un lopin,
e) filage à froid ou à tiède (température de début de filage < 300°C) d'un étui,
f) ogivage de l'étui,
g) mise en solution à une température légèrement inférieure à la température de fusion
commençante, d'une durée telle que l'énergie spécifique associée au signal AED soit
inférieure (en valeur absolue) à 3 J/g (de préférence < 2 J/g).
h) trempe à l'eau froide,
i) revenu entre 100 et 200°C, d'une durée comprise entre 5 et 25 h.
Description de l'invention
[0015] La composition chimique de l'alliage se trouve dans les limites définies aux brevets
EP 0257167 (alliage au chrome) ou EP 0589807 (alliage au zirconium). Le chrome ou
le zirconium peuvent être remplacés par le vanadium, le hafnium ou le scandium. On
a de préférence, individuellement ou en combinaison :
Zn > 6,75% Mg < 1,95% Fe < 0,12% Fe + Si < 0,25% Mn < 0,10%
[0016] L'alliage est coulé en billettes de manière connue en soi, par exemple par coulée
semi-continue.
[0017] L'homogénéisation se fait selon un profil de température tel qu'à tout moment la
température de l'alliage soit inférieure de quelques degrés C à la température de
fusion commençante de l'alliage (température de brûlure), qui peut varier de 470 à
485°C selon la composition de l'alliage. Il est important que l'homogénéisation soit
suffisante, sinon on risque de voir apparaître au filage des fissures dues à des alignements
de phases grossières au cuivre (par exemple AlCuZn), et de provoquer à la mise en
solution des fusions locales, entraînant des décohésions, des brûlures ou des porosités.
La qualité de l'homogénéisation peut être évaluée par analyse enthalpique différentielle.
Une homogénéisation insuffisante se traduit en effet par une fusion commençante avec
un pic endothermique important, indiquant la fusion d'eutectique métastable (αA1 +
S, M,T). On peut estimer que cette qualité est bonne lorsque, comme indiqué au brevet
EP 0670377, le thermogramme AED indique une énergie spécifique, associée au pic de
fusion, inférieure à 3 J/g (en valeur absolue), et de préférence à 2 J/g. On peut
aussi ne faire ce contrôle que sur le produit mis en solution, et juger alors de la
qualité du couple homogénéisation - mise en solution.
[0018] Pour obtenir une bonne ductilité, il est important que la température de brûlure
ne soit pas atteinte. Pour ce faire, on procède de préférence à une homogénéisation
en 2 paliers isothermes de température croissante. La température du premier palier
dépend également de la composition de l'alliage. On estime que, lorsque la composition
est telle que : %Mg < 0,5%Cu + 0,15%Zn, la température du premier palier ne doit pas
dépasser 465°C, et lorsque Mg > 0,5Cu + 0,15Zn, elle ne doit pas dépasser 470°C.
[0019] Les billettes ainsi homogénéisées présentent des duretés élevées qui nécessitent
des efforts très importants sur la presse lors du filage à froid ou à tiède, ce qui
entraîne une diminution de la durée de vie des outils. Pour cette raison, il est indispensable
de procéder à un recuit d'adoucissement conduisant à un niveau de dureté acceptable,
qu'on peut situer à 54 HB, cette dureté Brinell étant mesurée avec une bille de 2,5
mm de diamètre et une charge de 62,5 kg. Ce recuit comporte de préférence plusieurs
paliers isothermes à des températures décroissantes comprises entre 400 et 200°C,
d'une durée totale comprise entre 20 et 40 h, suivis d'une descente en température
assez lente, inférieure à 50°C/h, jusqu'à une température < 100°C. La dureté obtenue
sur les billettes adoucies n'évolue plus par maturation à la température ambiante.
[0020] Les billettes adoucies sont ensuite découpées en lopins correspondant à la quantité
de métal nécessaire pour obtenir par filage à froid ou à tiède une ébauche de bouteille
en forme d'étui cylindrique. On procède à une opération dite d'ogivage qui consiste
à former le col de la bouteille par retreint.
[0021] La pièce obtenue est alors mise en solution à une température aussi voisine que possible
de la température de fusion commençante de l'alliage, tout en évitant la brûlure.
La qualité de la mise en solution, qui dépend à la fois de la qualité de l'homogénéisation
préalable, et des conditions de la mise en solution proprement dite, est également
appréciée par analyse enthalpique différentielle sur des échantillons à l'état T6.
L'énergie spécifique (en valeur absolue) associée au pic fusion du thermogramme AED
doit être inférieure à 3 J/g, et de préférence < 2 J/g, quel que soit le lieu de prélèvement
sur la bouteille. Le résultat peut en effet être différent pour le haut et le bas
de la bouteille en raison de la variation de la vitesse de refroidissement à la trempe.
En effet, si on plonge la bouteille dans le liquide de trempe par le haut, cette partie
subira un refroidissement rapide, alors que le bas sera refroidi plus lentement.
[0022] Le revenu est effectué à une température comprise entre 100 et 180°C pendant une
durée comprise entre 5 et 25 h. Il s'agit de préférence d'un revenu comportant deux
paliers isothermes à température croissante, le premier à une température comprise
entre 100 et 120°C d'une durée de 4 à 8 h, et le second à une température comprise
entre 150 et 180°C et d'une durée entre 5 et 20 h. Ce revenu doit être ajusté pour
obtenir un bon compromis entre la résistance mécanique, qui décroît lorsque le revenu
est plus poussé, et la résistance à la corrosion, notamment la corrosion sous contrainte,
qui croît avec le surrevenu. On obtient après revenu une structure recristallisée
à grains fins conduisant à une excellente ductilité.
[0023] Le procédé selon l'invention permet d'obtenir un ensemble de propriétés remarquable,
à savoir une résistance à la rupture R
m > 490 MPa, une limite d'élasticité garantie R
0,2 > 460 MPa, un allongement à la rupture A > 12%, une absence de corrosion intercristalline,
une absence de casse à 30 jours en corrosion sous contrainte sous 350 MPa, tout en
utilisant, dans des conditions industrielles acceptables, une technique de filage
à froid ou à tiède plus économique que le filage à chaud.
[0024] Le procédé s'applique à la fabrication de bouteilles haute pression destinées notamment
à des extincteurs, des gaz pour brasserie, des appareils respiratoires, des gaz industriels.
Il est économiquement adapté à la production de bouteilles à usage unique, ce qui
simplifie la distribution. Il est applicable également à la fabrication de liners
métalliques pour des bouteilles composites bobinées à l'aide de fibres de verre, de
carbone ou aramide.
Exemples
Exemple 1 : influence de l'homogénéisation
[0025] On a coulé des billettes en alliage 7060 de composition (% en poids) :
Si = 0,02 Fe = 0,04 Cu = 2,07 Zn = 6,92 Mg = 1,76 Cr=0,20
[0026] Ces billettes ont été soumises à une homogénéisation bi-palier, avec un premier palier
à 460 ou 465°C, et un second palier à 470°C, en faisant varier les durées de chacun
des paliers selon un plan d'expérience préétabli. Pour chaque traitement d'homogénéisation,
un examen micrographique permettant d'évaluer la fragmentation et la résorption des
phases au cuivre a été effectué à 4 mm du bord de la billette. On a classé les micrographies
selon un indice qualitatif de 1 (très bon) à 7 (mauvais). Le tableau 1 donne les différents
traitements d'homogénéisation et l'indice qualitatif correspondant.
Tableau 1
Repère |
Homogénéisation |
Temps total |
Indice |
1 |
5h 465° + 25h 470° |
30 h |
1 |
2 |
19h 465° + 9h 470° |
28 h |
1 |
3 |
11h 460° + 13h 470° |
24 h |
2 |
4 |
11h 460° + 19h 470° |
30 h |
3 |
5 |
11h 465° + 13h 470° |
24 h |
3 |
6 |
5h 460° + 19h 470° |
24 h |
4 |
7 |
17h 460° + 13h 470° |
30 h |
4 |
8 |
11h 460° + 7h 470° |
18 h |
5 |
9 |
17h 460° + 7h 470° |
24 h |
6 |
10 |
7h 465° + 9h 470° |
16 h |
6 |
11 |
5h 460° + 13h 470° |
18 h |
7 |
12 |
5h 460° + 25h 470° |
30 h |
7 |
[0027] Les résultats ont été validés par analyse d'images et ont abouti à une zone de recommandation
représentée dans un diagramme triangulaire, représenté à la figure 1, ayant pour coordonnées
le temps du premier palier à 460°C, le temps du second palier à 470°C et le temps
total. On constate qu'une durée totale supérieure à 26 h est nécessaire et suffisante
pour une bonne qualité de l'homogénéisation. Une consigne optimisée pour ce traitement
consiste en un premier palier de 13 h à 460°C et un second palier de 14 h à 470°C.
[0028] Les mesures AED confirment que le pic associé à l'énergie de fusion a pratiquement
disparu, et l'énergie associée reste inférieure à - 0,20 J/g, quelque soit l'endroit
du prélèvement dans la billette. En l'absence d'homogénéisation, on a une température
de brûlure de l'ordre de 467°C, et une aire de pic de l'ordre de - 15 J/g.
[0029] La fraction volumique de phase S, qui était de 1,5% à l'état brut de détente, passe
à 0,62% au terme du premier palier à 460°C, et à 0,17% à la fin du deuxième palier.
Exemple 2 : influence de l'adoucissement
[0030] Des billettes du même alliage que dans l'exemple précédent ont été homogénéisées
selon la consigne définie de 13 h à 460°C + 14 h à 470°C. Après retour à la température
ambiante, elles présentent une dureté supérieure à 70 HB. Cette dureté n'est pas stable
et croît avec le temps. Afin d'adoucir la billette avant filage, on a pratiqué un
traitement de recuit comportant un palier de 3 h à 400°C, un palier de 6 h à 300°C,
un palier de 6h à 230°C et un refroidissement à une vitesse de 20°C/h jusqu'à ce que
le métal descende en dessous de 100°C. Après retour à la température ambiante, la
billette présente une dureté de 52 HB qui n'évolue pas avec le temps.
[0031] Cette invariance de la dureté avec le temps indique que le traitement d'adoucissement
est efficace.
Exemple 3 : influence du revenu
[0032] On a coulé des billettes de diamètre 153 mm de composition (% en poids) :
Si = 0,02 Fe = 0,040 Cu = 2,06 Mg = 1,67 Zn = 7,14 Cr = 0,20
[0033] Ces billettes ont été homogénéisées par un traitement bi-palier de 13 h à 460°C et
14 h à 470°C. Elles ont été ensuite adoucies par le traitement de l'exemple précédent,
puis découpées en lopins de 3,35 kg pour obtenir par filage à froid un étui, qui après
étirage et ogivage du col, est transformé en un corps de bouteille pour gaz comprimés
ou liquéfiés de contenance 3 l, de diamètre extérieur 117 mm, de longueur 432 mm,
destinée après traitement thermique à résister à une pression d'épreuve de 205 MPa.
[0034] Ces bouteilles ont été mises en solution par un traitement de 2 h à 475°C. La qualité
de la mise en solution de l'ensemble de la bouteille a été appréciée par analyse enthalpique
différentielle à l'aide d'un appareil Perkin-Elmer DSC7, avec une vitesse de montée
en température de 20°C/mn. Les prélèvements ont été effectués sur le bord extérieur
et le bord intérieur de la bouteille, en haut, au milieu et en bas. Les résultats
sont reportés au tableau 2 :
Tableau 2
Prélèvement bord |
Hauteur prélèvement |
Temp. Début pic °C |
Aire du pic (J/g) |
Extérieur |
Haut |
452,0 |
- 0,13 |
Extérieur |
Milieu |
453,8 |
- 0,10 |
Extérieur |
Bas |
451,3 |
- 0,21 |
Intérieur |
Haut |
449,5 |
- 0,19 |
Intérieur |
Milieu |
450,0 |
- 0,09 |
Intérieur |
bas |
449,5 |
- 0,25 |
[0035] L'analyse enthalpique différentielle montre la bonne qualité de la mise en solution
dans toutes les parties de la bouteille. Les aires de pic sont toutes inférieures
à 1 J/g (en valeur absolue), même si celles correspondant au bas de la bouteille présentent
des valeurs absolues légèrement supérieures à celles correspondant au milieu ou au
haut de la bouteille.
[0036] Après mise en solution et maturation à la température ambiante d'au moins 72 h, les
bouteilles ont été plongées dans un bac d'eau froide, puis soumises à un revenu bi-palier,
avec un premier palier de 6 h à 105°C et un second palier à 160, 165 ou 170°C, d'une
durée de 10, 13,5 ou 17 h. On a mesuré, dans les 9 cas, à partir d'éprouvettes prélevées
à mi-hauteur du corps de la bouteille, en sens long et pleine épaisseur, la résistance
à la rupture R
m (en MPa), la limite d'élasticité à 0,2% d'allongement R
0,2 (en MPa), l'allongement A (en %) et la conductivité électrique (en MS/m). Les résultats
sont indiqués au tableau 3 :
Tableau 3
2ème palier revenu |
Rm MPa |
R0,2 MPa |
A % |
Conductivité MS/m |
10 h 160° |
554,7 |
514,0 |
13,8 |
22,5 |
13,5 h 160° |
542,0 |
498,3 |
16,4 |
23,0 |
17 h 160° |
520,7 |
465,0 |
14,8 |
23,8 |
10 h 165° |
519,3 |
463,3 |
14,4 |
23,8 |
13,5 h 165° |
501,7 |
442,7 |
14,9 |
24,2 |
17 h 165° |
485,7 |
419,0 |
16,3 |
24,5 |
10 h 170° |
491,3 |
424,3 |
14,9 |
24,5 |
13,5 h 170° |
486,0 |
414,7 |
12,5 |
24,8 |
17 h 170° |
471,7 |
397,3 |
14,5 |
25,1 |
[0037] On a réalisé des micrographies au microscope optique sur des échantillons prélevés
sur la paroi extérieure, à mi-épaisseur et sur la paroi intérieure de la bouteille,
polis mécaniquement. Elles ne révèlent aucune marque de brûlure des eutectiques.
[0038] Quelque soit le revenu réalisé, on observe une absence de corrosion intercristalline
à l'essai selon la directive européenne n° 84/526/CE (annexe 2). On a mesuré également,
selon la même norme, le comportement à la corrosion sous contrainte sur 3 éprouvettes
sollicitées à la même contrainte pour chaque type de revenu. On n'a observé aucune
casse à 30 jours sous les contraintes de 286, 316 et 353 MPa. Compte tenu de la directive
CEE autorisant un minimum garanti de limite élastique à 1,3 fois la contrainte de
tenue en corrosion sous tension, on peut garantir une limite élastique de 460 MPa,
qui peut être facilement atteinte avec les revenus des 4 premières lignes du tableau
3. Notamment, un revenu avec un deuxième palier de 10 h à 165°C permet un excellent
compromis entre la résistance mécanique et la résistance à la corrosion sous tension.
1. Procédé de fabrication de corps creux sous pression, notamment de bouteilles de gaz
comprimés, comportant les étapes suivantes :
a) coulée d'une billette en alliage de composition (% en poids) :
Zn : 6,25 - 8,0 Mg : 1,2 - 2,2 Cu : 1,7 - 2,8 Fe < 0,20 Fe + Si < 0,40
un au moins des éléments du groupe : Mn, Cr, Zr, V, Hf, Sc : 0,05 - 0,3 autres éléments
< 0,05 chacun et < 0,15 au total,
b) homogénéisation de cette billette selon un profil de température tel que la température
du métal soit à tout moment légèrement inférieure à sa température de fusion commençante,
c) recuit d'adoucissement d'une durée de 20 à 40 h entre 200 et 400°C, avec un refroidissement
de moins de 50°C/h jusqu'à une température inférieure à 100°C, de telle manière que
la dureté soit < 54 HB,
d) découpe d'un lopin,
e) filage à froid ou à tiède (température de début de filage < 300°C) d'un étui,
f) ogivage de l'étui,
g) mise en solution à une température légèrement inférieure à la température de fusion
commençante, d'une durée telle que l'énergie spécifique associée au signal AED soit
inférieure (en valeur absolue) à 3 J/g (de préférence < 2 J/g).
h) trempe à l'eau froide,
i) revenu entre 100 et 200°C, d'une durée comprise entre 5 et 25 h.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que Zn > 6,75%.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que Mg < 1,95%
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que Fe < 0,12% et
Fe + Si < 0,25%.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que Mn < 0,10%.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'homogénéisation
est telle que l'énergie spécifique associée au pic de fusion du thermogramme AED est
< 3 J/g.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'homogénéisation
se fait en 2 paliers isothermes à température croissante.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que Mg < (0,5Cu + 0,15Zn) et que
la température du premier palier est < 465°C.
9. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que Mg > (0,5Cu + 0,15Zn) et que
la température du premier palier est < 470°C.
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que le recuit d'adoucissement
se fait par paliers isothermes à température décroissante.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que le revenu est
effectué en 2 paliers isothermes, le premier à une température comprise entre 100
et 120°C et d'une durée entre 4 et 8 h, et le second entre 150 et 180°C d'une durée
comprise entre 5 et 20 h.
12. Corps creux sous pression fabriqué par un procédé selon l'une des revendications 1
à 11, caractérisé en ce qu'il présente une résistance à la rupture Rm > 490 MPa, une limite élastique R0,2 > 460 Mpa, un allongement A > 12% et une résistance à la corrosion sous contrainte
telle qu'il n'y ait aucune casse en 30 jours sous une contrainte de 353 MPa.
13. Corps creux selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'il est renforcé extérieurement
par un bobinage de fibres de verre, de carbone ou d'aramide.