[0001] L'invention se rapporte à un appareillage électrique de coupure multipolaire, et
en particulier à un appareillage de coupure multipolaire comportant des ampoules à
vide.
[0002] Le document EP 0 346 603 décrit un appareillage électrique de coupure tripolaire
comportant trois modules polaires de coupure identiques disposés côte à côte sur un
châssis. Chaque module comporte une ampoule à vide munie d'une tige de commande mobile
en translation. Un mécanisme d'entraînement à ressort de type connu comportant un
arbre des pôles, permet l'entraînement des tiges de commande des trois ampoules à
vide. Chaque tige de commande est reliée à l'arbre des pôles par l'intermédiaire d'une
tringlerie indépendante, propre au module de coupure correspondant. Cette tringlerie
est composée d'un levier de transmission, disposé entre deux bielles, l'une des bielles
reliant le levier à une manivelle de l'arbre des pôles et l'autre reliant le levier
à la tige de commande de l'ampoule à vide. En pratique, les ampoules à vide des différents
pôles sont susceptibles d'être soumises, lors de l'ouverture comme de 1a fermeture,
à des efforts différents. Lors de l'ouverture, il peut arriver que les contacts d'une
ampoule soient légèrement soudés, ou bien au contraire que les efforts électromagnétiques
induits par les courants sur les contacts tendent à séparer plus violemment les contacts
de l'une des ampoules. Lors de la fermeture, notamment si celle-ci a lieu sur un court-circuit
pour l'un des pôles, l'un des contacts peut être soumis à des efforts de répulsion
très importants. Du fait de ces sollicitations différentes sur les tiges des ampoules
à vide des différents pôles, l'arbre des pôles se trouve soumis à des contraintes
de torsion importantes, directement transmises par les tringleries indépendantes des
différents pôles. Il existe alors un risque de déformation dynamique en torsion importante
de l'arbre des pôles, qui a pour conséquence une fermeture ou une ouverture non simultanée
des différentes ampoules. Pour pallier ce risque, il est alors nécessaire de surdimensionner
l'arbre des pôles, de manière à lui conférer une rigidité supplémentaire en torsion.
Par ailleurs, l'appareillage ne permet pas de faire varier facilement l'espacement
entre les ampoules à vide des différents pôles. Il est vrai que la construction en
modules de coupure identiques et indépendants permettrait théoriquement toute disposition
arbitraire. Toutefois, à chaque distance entre pôles correspond un arbre des pôles
différent, puisque les manivelles de l'arbre des pôles doivent être espacées de la
même distance les unes des autres que les ampoules. Or, l'arbre des pôles est une
pièce particulièrement onéreuse, d'autant plus que sa rigidité en torsion est critique.
De plus, la nécessité de prévoir des arbres des pôles différents pour chaque entraxe
interdit de concevoir le mécanisme comme une unité fonctionnelle prémontée en usine
indépendamment des modules de coupure. L'architecture ne favorise guère la différenciation
retardée des différents modèles d'une gamme d'appareillages de coupure.
[0003] Un objectif de l'invention est de réaliser un appareillage électrique de coupure
multipolaire à modules polaires de coupure indépendants, permettant la manoeuvre simultanée
des différents modules. Un autre objectif est d'accroître la modularité d'un appareillage
de coupure multipolaire à modules de coupure polaires indépendants, en permettant
à faible coût de changer la distance entre pôles. Un autre objectif est d'obtenir
une architecture qui permette un stockage de sous-ensembles fonctionnels standardisés,
et leur montage au dernier moment pour satisfaire aux besoins du client.
[0004] Selon l'invention, ces objectifs sont atteints grâce à un appareillage électrique
de coupure multipolaire comportant
- un support ;
- un mécanisme d'entraînement muni d'un arbre des pôles tourillonnant autour d'un premier
axe géométrique fixe par rapport au support ;
- une pluralité de modules de coupure chaque module comportant
- une paire de contacts séparables comportant au moins un contact mobile ;
- une tige mobile solidaire du contact mobile ;
- un levier de transmission pivotant autour d'un deuxième axe géométrique parallèle
au premier axe géométrique, ledit deuxième axe géométrique étant commun à l'ensemble
des modules de coupure et fixe par rapport au support ;
- des moyens de liaison du levier de transmission à ladite tige ;
caractérisé en ce qu'il comporte en outre une bielle unique de liaison de l'arbre
des pôles aux leviers de transmission des différents modules de coupure, la bielle
étant articulée d'une part sur au moins deux manivelles coaxiales de l'arbre des pôles,
définissant un troisième axe géométrique de pivotement parallèle au premier axe géométrique,
et d'autre part sur des pivots assurant un pivotement de chaque levier de transmission
par rapport à la bielle autour d'un quatrième axe géométrique de pivotement parallèle
au premier axe géométrique et commun à l'ensemble des modules de coupure.
[0005] Selon un mode de réalisation, la tige mobile est, dans chaque module, liée à la bielle
par l'intermédiaire d'une liaison pivotante autour d'un cinquième axe géométrique
parallèle au premier axe géométrique. On obtient ainsi une disposition géométrique
simple et avantageuse, qui assure un renvoi géométrique vers un arbre des pôles situé
à la hauteur des ampoules à vide, tout en permettant à la bielle de travailler en
traction lors de la fermeture des contacts. Préférentiellement, la tige mobile est
liée à la bielle par l'intermédiaire d'une liaison pivotante autour d'un cinquième
axe géométrique, ceci dans chaque module. L'effet de levier permet dans cette configuration
une réduction de l'amplitude du mouvement transmis et une démultiplication des efforts,
ce qui est particulièrement favorable lorsque les contacts n'ont qu'une faible course
d'ouverture et de fermeture, comme c'est le cas en particulier pour les ampoules à
vide.
[0006] Préférentiellement, la bielle est disposée de manière à être sollicitée en traction
lors de la fermeture. La fermeture est la séquence de mouvement ou les efforts transmis
par la bielle sont les plus importants. En faisant travailler la bielle en traction
dans cette séquence, on limite les déformations de la bielle. Lors de l'ouverture,
la bielle est sollicitée en compression mais les efforts sont relativement moins importants,
de sorte que les risques de déformation de la bielle hors de son plan par flambage
sont écartés.
[0007] Préférentiellement, la bielle comporte une tôle conformée de telle manière que son
moment quadratique par rapport à un axe perpendiculaire à un plan contenant le troisième
et le quatrième axe, soit élevé. La rigidité de la bielle à la flexion dans un plan
contenant les troisième et quatrième axes permet d'éviter tout risque de retard à
l'ouverture ou à la fermeture d'une des paires de contacts.
[0008] Selon un mode de réalisation préféré, la bielle comporte une tôle comportant deux
bras en vé chaque bras en vé comportant une extrémité convergente supportant un palier
d'articulation avec une des manivelles de l'arbre des pôles, et une extrémité divergente,
les extrémités divergentes des deux bras en vé étant reliées l'une à l'autre par une
base supportant des paliers d'articulation avec les leviers des modules de coupure.
[0009] Selon un mode de réalisation, les moyens de liaison du levier de transmission à ladite
tige comportent un bras isolant. Cette disposition permet d'assurer l'isolation entre
les contacts et le mécanisme, qui est accessible aux opérateurs.
[0010] Selon un mode de réalisation, les moyens de liaison du levier de transmission à ladite
tige comportent
- un ressort de pression de contact ayant deux extrémités ;
- un premier organe de support d'une première extrémité du ressort, solidaire du levier
;
- un deuxième organe de support d'une deuxième extrémité du ressort, solidaire de la
tige ;
- une liaison mécanique entre le premier organe et le levier, assurant la transmission
intégrale du mouvement du levier dans le sens de la fermeture et n'assurant pas la
transmission du mouvement dans le sens de l'ouverture.
[0011] Préférentiellement, chaque module de coupure comporte un bâti muni de paliers de
support assurant le pivotement du levier de transmission autour du deuxième axe de
pivotement. Les modules de coupures peuvent alors être prémontés et essayés en usine,
avant leur montage avec le mécanisme et la bielle. Ceci contribue à améliorer la différenciation
retardée.
[0012] De préférence, la bielle fait avec les leviers de transmission un angle voisin d'un
angle droit, et la tige travaille en translation dans un plan sensiblement parallèle
à la bielle. En d'autres termes, le plan géométrique défini par les deuxième et quatrième
axes géométriques d'une part et le plan géométrique défini par les troisième et quatrième
axes géométriques d'autre part, font entre eux un angle voisin de 90°, alors que la
tige est parallèle au plan contenant les troisième et quatrième axes.
[0013] L'invention est particulièrement adaptée à ce que chaque module de coupure comporte
une ampoule à vide constituant une enceinte dans laquelle sont situés les contacts
séparables. Toutefois, elle est éventuellement adaptable à d'autres principes de coupure,
pour autant que la course d'ouverture et de fermeture des contacts soit faible.
[0014] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre, d'un mode particulier de réalisation de l'invention, donné à titre
d'exemple non limitatif, et représenté aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente une vue éclatée d'un appareillage de coupure selon un mode
de réalisation de l'invention, montrant en particulier un mécanisme d'entraînement
et des modules de coupure ;
- la figure 2 représente une vue en coupe de l'appareillage de la figure 1, en position
d'ouverture ;
- la figure 3 représente une vue en perspective d'une chaîne cinématique de transmission
reliant le mécanisme aux modules de coupure ;
- la figure 4 représente une vue de côté de la chaîne cinématique, en position de fermeture.
[0015] En référence aux figures 1 et 2, un appareillage de coupure tripolaire 10 est composé
d'un mécanisme d'entraînement 12 et de trois modules de coupure identiques 14, 16,
18, disposés côte à côte d'un même côté d'une cloison 20 les séparant du mécanisme
d'entraînement 12. La cloison 20 est constituée par une tôle comportant trois fenêtres
22, 24, 26 et repose sur une deuxième tôle 28 disposée en équerre et faisant office
de socle. La cloison 20 est au potentiel de la terre et assure la protection électrique
des personnes.
[0016] Le mécanisme d'entraînement 12 peut être de tout type connu comportant un arbre des
pôles. Il peut s'agir par exemple d'un mécanisme du type décrit dans le document EP-A-
0 222 645, muni d'un sous-ensemble d'armement et de fermeture comportant un ressort
de fermeture, et d'un sous-ensemble d'ouverture comportant un ressort d'ouverture.
L'essentiel dans le cadre la présente invention est que le mécanisme comporte un arbre
de sortie, dit encore arbre des pôles. Dans l'exemple de réalisation, le mécanisme
12 est fixé sur un châssis de support 30 et muni d'un arbre des pôles 32 supporté
par des paliers 34 fixés au châssis 30. Le châssis est lui-même fixé à la cloison
20.
[0017] Comme l'illustre la figure 3, l'arbre des pôles 32 comporte deux manivelles doubles
36, 38 qui traversent la paroi du châssis par des lumières et permettent l'articulation
entre l'arbre des pôles 32 et une bielle de transmission 40. La bielle de transmission
40 est constituée par une pièce plate formant deux bras doubles en vé 42, 44, espacés
l'un de l'autre, et reliés du côté de leur extrémité divergente par une base 46. Chaque
bras en vé 42, 44 supporte, à son extrémité convergente, une paire de pattes 50, 52
munies d'alésages coaxiaux, formant des paliers. Les manivelles 36, 38 comportent
également des alésages coaxiaux formant paliers, de sorte qu'une liaison pivotante
de type charnière est obtenue entre les manivelles doubles 36, 38 de l'arbre des pôles
32 et la bielle 40 par insertion d'axes 54 dans les alésages correspondants des manivelles
doubles 36, 38 et des pattes doubles 50, 52. La base 46 supporte trois paires de pattes
60, 62, 64 munies d'alésages coaxiaux, formant paliers. Ces pattes permettent, par
insertion d'axes 66, une liaison type charnière avec trois leviers doubles 70, 72,
74 appartenant aux trois modules polaires 14, 16, 18 de l'appareillage, qui traversent
les fenêtres 22, 24, 26 de la cloison 20.
[0018] Les trois modules de coupure étant identiques, seul le module 18 sera décrit. Comme
l'illustre la figure 2, le module 18 comporte une ampoule à vide 80 supportée par
un bâti 82. Le bâti 82 est fixé à la paroi 20 et au socle 28, de sorte que le châssis
30, les tôles 20, 28 et les bâtis 82 des trois pôles forment ensemble un support 83
pour les autres pièces de l'appareillage. Deux plages de raccordement 84, 86, fixées
au bâti 82, sont destinées à raccorder électriquement l'ampoule 80 à un jeu de barres
(non représenté). On désigne ici par l'expression générique d'ampoule à vide un sous-ensemble
de type connu, comportant un corps cylindrique 88 formant une enceinte où règne un
vide relatif et qui renferme une paire de contacts séparables 90, 92 reliés aux plages
de raccordement 84, 86. Le corps 88 est lui-même divisé en un tronçon isolateur médian
94 en matériau isolant, un premier tronçon d'extrémité métallique constituant un premier
flasque de fermeture 96, et un deuxième tronçon d'extrémité métallique constituant
un deuxième flasque de fermeture 98. Le contact 92 est fixe et relié au deuxième flasque
98. L'autre contact 90 constitue une extrémité axiale d'une tige 100 mobile en translation
le long de son axe et traversant le corps 88 de l'ampoule par un orifice du flasque
96. Un soufflet d'étanchéité 102 brasé sur la tige 100 et sur la paroi interne du
premier flasque 96, permet un mouvement axial de translation de la tige 100 et du
contact mobile 90 par rapport au contact fixe 92, tout en préservant le vide régnant
dans l'enceinte. Le raccordement électrique de la tige 100 au jeu de barres est assuré
au moyen d'une liaison électrique flexible 104 dont une extrémité constitue également
la plage de raccordement 84.
[0019] A l'extérieur de l'enceinte, la tige 100 est reliée au levier double 74, par l'intermédiaire
d'un bras isolant 110. Le bras isolant comporte un corps en matière plastique 112
surmoulant d'une part la tête d'une première tige filetée 114, et d'autre part la
tête d'une deuxième tige filetée 116 située dans le prolongement axial de la première.
La première tige filetée 114 est vissée dans un trou borgne taraudé situé à l'extrémité
de la tige 100 de l'ampoule 80. Sur la deuxième tige filetée 116 est vissé un écrou
tubulaire 118 de réglage. L'écrou 118 supporte à une extrémité une assiette de support
120 pour une extrémité d'un ressort de pression de contact 122. L'autre extrémité
du ressort 122 porte sur une deuxième assiette 124, qui repose sur un barreau 126.
Le barreau comporte un alésage 128 formant un fourreau de guidage traversé par l'écrou
tubulaire 118. Le barreau 126 tourillonne librement dans des axes latéraux 130 supportés
par les bras du levier 74. Le fourreau de guidage 128 autorise à la fois la translation
de l'écrou 118 parallèlement à son axe et sa libre rotation. L'écrou 118 comporte
un épaulement qui vient reposer sur la partie barreau 126 opposée à la deuxième assiette
124. Les deux bras du levier double 74 pivotent autour d'un axe 132 supporté par le
bâti 82. Les trois modules de coupure 14, 16, 18 de l'appareillage 10 étant disposés
côte à côte, les axes de pivotement 132 des leviers 70, 72, 74 sont alignés, et parallèles
à l'arbre des pôles 32. Les leviers 70, 72, 74 sont parallèles.
[0020] Ainsi, la chaîne cinématique reliant l'arbre des pôles 32 aux tiges 100 des trois
modules de coupure 14, 16, 18 comporte une bielle unique 40 de liaison entre l'arbre
de pôles 32 et les trois leviers doubles 70, 72, 74 des modules de coupure, et est
prolongé dans chaque module par un isolant 112, dont une extrémité coulisse dans un
fourreau 128 tourillonnant par rapport au levier double 70, 72, 74, et l'autre extrémité
est solidaire de la tige 100 de l'ampoule 80. Cette chaîne cinématique permet de définir
cinq axes géométriques de rotation parallèle : un premier axe géométrique 140 de pivotement
de l'arbre des pôles, un deuxième axe géométrique 142 de pivotement des leviers 70,
72, 74, un troisième axe géométrique 144 de pivotement de la bielle par rapport aux
manivelles de l'arbre des pôles, un quatrième axe géométrique 146 de pivotement de
la bielle par rapport aux leviers, et un cinquième axe géométrique 148 de pivotement
des barreaux 126 par rapport aux leviers 70, 72, 74. Le premier axe 140 et le deuxième
axe 142 sont tout deux fixes par rapport au support 83, les autres axes étant mobile
pendant les séquences d'ouverture et de fermeture.
[0021] En toute rigueur, le mouvement imprimé à la tige 100 de l'ampoule 80 par ce mécanisme
en l'absence de jeu entre les pièces mobiles ne serait pas parfaitement rectiligne
par rapport au bâti 82. Toutefois, l'angle entre le levier 70, 72, 74 et la tige 100
est toujours très proche de l'angle droit, et la course de la tige 100 de l'ampoule
entre sa position d'ouverture et sa position de fermeture ne dépasse pas quelques
millimètres, ce qui correspond à un angle de rotation du levier ne dépassant pas quelques
degrés, de sorte qu'en l'absence de jeu, le débattement radial de la tige 100 serait
de l'ordre du centième de sa course axiale. Dans le mode de réalisation décrit, ce
débattement est absorbé par les jeux existants entre les divers éléments de la chaîne
cinématique, notamment au niveau des axes 130, 132. Toutefois, si l'on souhaitait
une course plus importante, il serait possible de guider le barreau 126 dans un oblong
du levier 90, 92, 94.
[0022] La chaîne cinématique fonctionne de la manière suivante. Lorsque les contacts sont
séparés et le mécanisme ouvert, la chaîne cinématique se trouve initialement dans
la position représentée sur la figure 2. A la fermeture, le ressort de fermeture du
mécanisme 12 entraîne l'arbre des pôles 32 dans le sens inverse des aiguilles d'une
montre, sur une course de plus de 50°. La bielle 40 transmet ce mouvement de manière
uniforme aux trois leviers doubles 70, 72, 74. Dans chacun des modules de coupure,
le levier double pivote dans le sens des aiguilles d'une montre autour de l'axe 132,
entraînant le barreau 126 qui comprime le ressort 122 par l'intermédiaire de l'assiette
124. L'effort de fermeture est ensuite transmis par le ressort 122 au contact mobile
90, par l'intermédiaire de l'assiette 120, de l'écrou 118 et du bras isolant 110.
La chaîne cinématique se retrouve dans la position fermée de la figure 4, les contacts
étant fermés.
[0023] A l'ouverture, le ressort d'ouverture du mécanisme 12 entraîne l'arbre des pôles
dans le sens des aiguilles d'une montre, sur une course de plus de 50°. La bielle
40 transmet ce mouvement de manière uniforme aux trois leviers doubles 70, 72, 74.
Dans chacun des modules de coupure, le levier double pivote dans le sens contraire
des aiguilles d'une montre autour de l'axe 132 sur la figure 4, entraînant directement
le barreau 126, l'écrou 118, le bras isolant 110 et la tige 100 du contact mobile,
jusqu'à atteindre la position ouverte de la figure 2.
[0024] La bielle unique 40 possède un moment quadratique élevé par rapport à un axe perpendiculaire
au plan géométrique contenant les axes de pivotement de la bielle par rapport à l'arbre
des pôles et aux leviers doubles. Bien que la structure de la bielle ait été allégée
pour diminuer sa masse, la base 46 préserve la rigidité recherchée. En d'autres termes,
les efforts appliqués à la bielle dans son plan ne sont pas susceptibles d'induire
une flexion notable de la bielle. Par conséquent, la bielle 40 confère à la chaîne
cinématique une grande rigidité, de sorte que même si les efforts à appliquer aux
différentes ampoules sont différents, leur mouvement sera néanmoins simultané. Par
construction, l'arbre des pôles 32 est lui-même très rigide en torsion, de sorte qu'il
est possible d'espacer les deux charnières joignant la bielle 40 à l'arbre des pôles
32 ce qui contribue à renforcer encore la rigidité de la chaîne cinématique.
[0025] La bielle est fabriquée par découpe d'une tôle. Les leviers sont également réalisés
en tôle. L'isolation électrique est réalisée dans chaque module de coupure grâce aux
bras isolants. Il est à noter que la partie isolante 112 du bras est conformée en
jupe de manière à assurer une isolation optimale.
[0026] Pour modifier l'entraxe des modules polaires, il suffit de changer la bielle et,
le cas échéant, la paroi 20, qui sont des pièces à très faible coût. Chaque bielle
spécifique a une base de longueur différente et surtout des pattes 60, 62, 64 en nombre
et emplacements variables. Par contre, la distance entre les pattes 50, 52 assurant
la liaison charnière avec les manivelles de l'arbre des pôles reste constante. Ainsi,
l'arbre des pôles 32 reste identique quel que soit l'entraxe des modules polaires,
ce qui signifie que le mécanisme 12 peut être prémonté en usine et forme une unité
fonctionnelle pour l'ensemble de la gamme.
[0027] De même, les modules de coupure 14, 16, 18 sont identiques, quel que soit l'entraxe
choisi. Ceci permet de différer le montage de l'appareillage jusqu'à ce que le choix
du client soit arrêté.
[0028] Naturellement, diverses modifications sont possibles. Le nombre de modules n'est
pas limité à trois : l'invention s'applique également à des appareillages dipolaires,
quadripolaires, voire hexapolaires ou octopolaires. Les leviers 70, 72, 74 peuvent
être simples. Le mécanisme d'entraînement peut être de tout type : à ressorts de fermeture
et d'ouverture distincts, pour permettre une séquence fermeture, armement, ouverture,
fermeture, ouverture ; à un seul ressort permettant la fermeture et l'ouverture.
1. Appareillage électrique de coupure multipolaire comportant
- un support (83) ;
- un mécanisme d'entraînement (12) muni d'un arbre des pôles (32) tourillonnant autour
d'un premier axe géométrique (140) fixe par rapport au support ;
- une pluralité de modules de coupure (14, 16, 18), chaque module comportant
- une paire de contact séparables (90, 92), comportant au moins un contact mobile
(90) ;
- une tige (100) mobile solidaire du contact mobile (90) ;
- un levier de transmission (70, 72, 74), pivotant autour d'un deuxième axe géométrique
(142) parallèle au premier axe géométrique (140), ledit deuxième axe géométrique étant
commun à l'ensemble des modules de coupure (14, 16, 18) et fixe par rapport au support
;
- des moyens de liaison du levier de transmission à ladite tige ;
caractérisé en ce qu'il comporte en outre une bielle (40) unique de liaison de l'arbre des pôles (32) aux
leviers de transmission (70, 72, 74) des différents modules de coupure, la bielle
(40) étant articulée d'une part sur au moins deux manivelles (36, 38) coaxiales de
l'arbre des pôles (32), définissant un troisième axe géométrique (144) de pivotement
parallèle au premier axe géométrique (140), et d'autre part sur des pivots (66) assurant
un pivotement de chaque levier de transmission (70, 72, 74) par rapport à la bielle
(40) autour d'un quatrième axe géométrique (142) de pivotement parallèle au premier
axe géométrique (140) et commun à l'ensemble des modules de coupure (14, 16, 18).
2. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que dans chaque module, la tige mobile (100) est liée à la bielle (40) par l'intermédiaire
d'une liaison pivotante autour d'un cinquième axe géométrique (148) parallèle au premier
axe géométrique (140).
3. Appareillage selon la revendication 2, caractérisé en ce que dans chaque module, le cinquième axe de pivotement (148) se trouve entre le deuxième
axe (142) et le quatrième axe (146), plus proche du deuxième axe (142) que du quatrième
(146).
4. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bielle (40) est disposée de manière à être sollicitée en traction lors de la fermeture
de l'appareillage.
5. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bielle (40) comporte une tôle conformée de telle manière que son moment quadratique
par rapport à un axe perpendiculaire à un plan contenant le troisième (144) et le
quatrième axe (146), soit élevé, de sorte que même si les efforts à appliquer aux
différents modules de coupure (14, 16, 18) sont différents, leur mouvement sera néanmoins
simultané.
6. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bielle (40) comporte une tôle comportant deux bras (42, 44) en vé, chaque bras
en vé comportant une extrémité convergente supportant un palier d'articulation (50,
52) avec une des manivelles (36, 38) de l'arbre des pôles (32), et une extrémité divergente,
les extrémités divergentes des deux bras en vé (42, 44) étant reliées l'une à l'autre
par une base (46) supportant des paliers d'articulation (60, 62, 64) avec les leviers
(70, 72, 74) des modules de coupure.
7. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de liaison du levier de transmission (70) à ladite tige (100) comportent
un bras isolant (110).
8. Appareillage selon la revendication 1,
caractérisé en ce que les moyens de liaison du levier de transmission (70, 72, 74) à ladite tige (100)
comportent
- un ressort de pression de contact (122) ;
- un premier organe de support (124) d'une première extrémité du ressort, solidaire
du levier (70, 72, 74) ;
- un deuxième organe de support (120) d'une deuxième extrémité du ressort (122), solidaire
de la tige ;
- une liaison mécanique entre le premier organe de support (124) et le levier (70,
72, 74), telle que le premier organe de support est solidaire du levier lorsque le
levier est déplacé dans le sens de la fermeture de l'appareillage.
9. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque module de coupure comporte un bâti (82) muni de paliers de support assurant
le pivotement du levier de transmission (70, 72, 74) autour du deuxième axe de pivotement
(142).
10. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bielle fait avec les leviers de transmission un angle voisin de l'angle droit
et en ce que les tiges se déplacent en translation sensiblement parallèlement à la bielle.
11. Appareillage selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque module de coupure comporte une ampoule à vide (80) constituant une enceinte
dans laquelle sont situés les contacts séparables (90, 92).