[0001] L'invention concerne une plaque d'appui prévue pour être associée à un élément de
retenue d'une chaussure sur une planche de glisse telle qu'un ski alpin.
[0002] L'invention concerne également l'élément de retenue comprenant une telle plaque d'appui.
[0003] Parmi les types de plaques d'appui existantes, l'invention concerne plus particulièrement
un type de plaque qui est dit à palette mobile, la palette étant la partie sur laquelle
la chaussure repose. Pour une telle plaque, la palette accompagne la chaussure dans
son déplacement latéral et revient dans une position centrée en l'absence de chaussure.
Il y a peu de mouvement relatif entre la semelle de chaussure et la surface supérieure
de la palette. Le mouvement se situe entre la face inférieure de la palette et son
embase. Une telle plaque présente l'avantage que les frottements sont mieux maîtrisés,
en particulier, ils ne dépendent pas de l'état de la semelle de chaussure. De plus,
une plaque de ce type est compatible avec une chaussure de marche, dont la semelle
est pourvue de crampons.
[0004] Toutefois, une difficulté à résoudre est le contrôle du mouvement de la palette,
et son retour en position centrée.
[0005] Pour éviter les frottements entre la semelle de chaussure et la palette, il faut
en effet que la palette suive au mieux la trajectoire de déplacement de la chaussure.
On considère généralement que la trajectoire suivie par l'avant de la semelle de chaussure
est un arc de cercle centré sur l'axe du tibia.
[0006] Parmi les constructions de plaques mobiles, il existe les constructions à tiroir
où la palette est guidée dans une sorte de glissière. Une telle plaque d'appui est
par exemple décrite dans la demande de brevet DE 39 18 938. Avec ces constructions,
il est difficile d'imposer à la palette une trajectoire en arc de cercle. Généralement
les palettes se déplacent linéairement, ou avec un rayon de courbure très grand. En
outre, la fiabilité de ces plaques n'est pas très bonne car de la neige ou des salissures
peuvent s'introduire entre la palette et sa glissière de guidage.
[0007] Selon un autre mode de construction, la palette est entièrement libre, elle est seulement
reliée au ski par un fil à ressort ou un câble, qui lui impose sa trajectoire. La
construction d'une telle plaque d'appui est par exemple décrite dans le brevet US
3,618,965. La fiabilité de ce mode de construction est meilleure. Mais son défaut
est qu'il permet jusqu'à présent de réaliser des trajectoires de déplacement de rayon
très petit qui dépendent de la longueur du fil de guidage.
[0008] Ainsi, pour un cas comme pour l'autre, il subsiste un mouvement relatif et donc des
frottements résiduels entre la semelle de chaussure et la palette.
[0009] Un but de l'invention est de proposer une construction de plaque d'appui améliorée
à palette mobile, dont la construction est simple, et la trajectoire est maîtrisée
de façon à réduire davantage les déplacements relatifs entre la palette et la semelle
de chaussure.
[0010] Selon l'invention, la plaque d'appui comprend une embase prévue pour être reliée
solidairement au ski, une palette attachée à l'embase, mobile de part et d'autre d'une
position centrée, avec une surface supérieure prévue pour recevoir la semelle de chaussure.
Elle est caractérisée par le fait qu'un ressort à fil est attaché d'un côté à l'embase,
de l'autre à la palette, et qu'entre ses points d'attache à l'embase et la palette,
le ressort est plié avec au moins un coude.
[0011] En opérant ainsi, le fil à ressort peut se déformer d'une façon complexe qui place
le centre de rotation de la palette loin en arrière du ressort, et qui donne un rayon
de courbure nettement supérieur à l'encombrement longitudinal du ressort.
[0012] De plus, la forme complexe du ressort autorise la palette à s'éloigner de sa trajectoire
théorique, au cas où cela lui serait imposé par la chaussure.
[0013] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessus et aux
dessins en annexe qui lui sont rattachés.
[0014] La figure 1 représente en vue de côté une plaque d'appui selon l'invention associée
à un élément de retenue avant.
[0015] La figure 2 est une vue éclatée des différents composants de la plaque d'appui.
[0016] La figure 3 est une vue de côté en coupe de la plaque d'appui de la figure 1.
[0017] La figure 4 représente la plaque d'appui vue de dessous sans la trappe d'obturation
de l'évidement.
[0018] La figure 5 est une vue de dessus du ressort.
[0019] La figure 6 représente le ressort vu de côté.
[0020] La figure 7 montre en perspective la palette vue de dessous.
[0021] La figure 1 représente en vue de côté un élément de retenue 1 qui est prévu pour
retenir de façon libérable l'extrémité avant d'une chaussure. Cet élément est d'un
type connu. L'élément représenté a un socle 2 qui est prévu pour être assemblé solidairement
à un ski. Le corps 3 de l'élément est monté pivotant par rapport au socle. Il porte
vers l'arrière une mâchoire 4 de retenue de la chaussure. De façon connue, la mâchoire
de retenue est susceptible de se déplacer latéralement d'un côté ou de l'autre d'une
position centrée, contre la force de rappel d'un ressort ou autre dispositif de rappel
élastique. Cette construction n'est pas limitative pour l'invention, et toute autre
construction connue d'élément avant convient également.
[0022] Vers l'arrière, l'élément de retenue présente une plaque d'appui 6 sur laquelle l'avant
de la semelle de chaussure repose.
[0023] Selon l'invention, la plaque d'appui 6 comprend une palette 7 avec à sa surface supérieure
une surface 8 dont une partie au moins est au contact de la semelle de chaussure.
De préférence, la surface supérieure 8 de la palette est bombée selon une direction
longitudinale pour limiter la surface de contact entre la palette et la semelle.
[0024] La palette est mobile latéralement par rapport à une embase 9 à laquelle elle est
rattachée par un ressort 10 qui contrôle la trajectoire de son déplacement.
[0025] Contrairement à certains dispositifs connus, la palette n'est pas guidée latéralement
dans des glissières ou des coulisses. Elle est seulement rattachée à un ressort qui
pilote sa trajectoire selon le déplacement que lui impose la semelle de chaussure.
[0026] L'embase 9 a une partie arrière 11 qui s'étend en arrière de la palette et une partie
avant 12 qui se trouve sous la palette et qui rejoint à l'avant le socle de l'élément
de retenue. La palette repose sur la partie avant de l'embase. La partie arrière de
l'embase est plus élevée que la partie avant, la différence de hauteur correspondant
approximativement à l'épaisseur de la palette à ce niveau. Une face transversale 14
résultant de la différence de hauteur délimite les deux parties de l'embase. La surface
supérieure 8 de la palette est en saillie selon une direction verticale par rapport
à l'embase, notamment la partie arrière de l'embase.
[0027] L'embase 9 est évidée sur le dessous, et son évidement 15 s'étend sous les deux parties
de l'embase. La partie arrière de l'évidement communique avec le dessus de la partie
avant de l'embase par une fente transversale 16 sur la plus grande partie de la largeur
de la face 14.
[0028] Le ressort 10 est réalisé en fil à ressort longiligne mis en forme par pliage de
façon à former une succession de segments reliés entre eux par des coudes.
[0029] En se reportant aux figures 5 et 6, le ressort 10 est globalement symétrique par
rapport à un plan vertical et longitudinal médian qui correspond à celui de l'élément
de retenue.
[0030] Les deux extrémités 18 et 19 du fil sont repliées verticalement vers le haut et forment
les attaches du ressort à l'embase 9. Ces extrémités sont engagées dans des perçages
de l'embase 9 sur les bords de l'évidement 15. Le fil décrit ensuite de chaque côté
un segment rectiligne 20, 21 suivi d'un coude 22, 23 d'environ 180 degrés, suivi d'un
autre segment rectiligne 24, 25 qui se prolonge un peu au-delà des extrémités coudées
18, 19, suivi d'un coude 26, 27 de 180 degrés environ, suivi d'un autre segment rectiligne
28, 29. Les deux segments 28 et 29 s'étendent côte à côte et sont réunis sur l'avant
par un coude 30.
[0031] Vu de côté, les segments 20, 21, les coudes 22, 23, les segments 24 et 25 s'étendent
dans un même plan sensiblement horizontal. Cette partie du ressort se loge dans l'évidement
15 de l'embase. Au niveau des coudes 26 et 27, le fil du ressort est un peu plié vers
le haut, les segments 28 et 29, et la boucle 30 s'élèvent progressivement au-dessus
du plan horizontal précédent. Vers le milieu des segments 28 et 29, le ressort 10
traverse la fente 14 de l'embase de façon que la boucle médiane 30 sorte en saillie
au-dessus de la partie avant 12.
[0032] Une fois le ressort en place dans l'évidement 15, on place une trappe 31 pour obturer
l'ouverture de l'évidement. D'autres modes de construction pourraient aussi convenir.
[0033] La palette 7 est accrochée à la boucle médiane 30. Selon le mode de réalisation représenté,
le dessous de la palette 7 a un couloir d'entrée 32 qui communique avec un logement
33 prévu pour le logement de la boucle et débouchant à la face supérieure de la palette.
Un verrou 35 avec un sabot 36 obture le logement 33, le sabot venant se loger sur
l'intérieur de la boucle. Le verrou est immobilisé par une vis 37.
[0034] Lorsque la palette se déplace d'un côté ou de l'autre, elle emmène avec elle la boucle
médiane 30 du ressort, ce qui provoque la déformation du reste du ressort par flexion
des boucles et des segments. Avantageusement, le fait que les extrémités 18 et 19
sont recourbées vers le haut font qu'elles se comportent comme des axes d'articulation
autour desquels les segments 20 et 21 pivotent.
[0035] La trajectoire de la palette est dictée par la déformation du ressort. La forme du
ressort qui est représentée dans les figures donne une trajectoire très voisine d'un
arc de cercle centré sur l'arrière de la chaussure. La forme du ressort avec ses plis
successifs fait que sa déformation est complexe ce qui rejette le centre de rotation
loin en arrière de ses points d'attache à l'embase et ce qui donne un rayon de courbure
bien supérieur à l'encombrement longitudinal du ressort.
[0036] Il faut noter également que la forme du ressort avec ses plis successifs permet à
la palette de s'éloigner légèrement de sa trajectoire théorique, ainsi la palette
suit avec précision la trajectoire de la chaussure, même si celle-ci ne correspond
pas exactement à un arc de cercle centré sur l'axe du tibia. Le ressort 10 permet
également à la palette un mouvement de rotation autour d'un axe approximativement
longitudinal.
[0037] Enfin, le ressort 10 pilote non seulement la trajectoire de la palette 7, mais il
assure aussi son retour élastique en position centrée en particulier dès que la chaussure
a été libérée.
[0038] De préférence, pour marquer la position centrée par un point dur, la fente 16 est
élargie dans sa partie centrale par une encoche 16a dans laquelle se logent les segments
28 et 29 du ressort lorsque la palette se trouve en position centrée.
[0039] La face 14 de l'embase et la face 38 qui est en regard sont également incurvées.
Vues de dessus, elles ont une courbure orientée sur l'arrière, le rayon de courbure
étant approximativement égal à la longueur d'une chaussure.
[0040] Toutefois, de préférence, il existe un jeu entre ces deux faces. Il est prévu qu'elles
entrent en contact l'une avec l'autre seulement si la palette s'éloigne de façon excessive
de sa trajectoire théorique.
[0041] La forme du ressort qui a été donnée n'est pas limitative et d'autres mises en forme
du ressort pourraient également convenir. En particulier, on pourrait donner de la
courbure aux segments. Ce qui est important, c'est de plier le ressort avec des coudes
successifs, de façon à ce qu'il forme des plis, afin d'aboutir à une déformation complexe
dont le rayon de courbure est nettement supérieur à l'encombrement en longueur du
ressort.
[0042] De préférence, la palette repose sur la partie avant de l'embase par l'intermédiaire
de rampes transversales qui favorisent son mouvement latéral.
[0043] Dans le mode de réalisation illustré, le dessous de la palette a deux méplats 40
et 41 en saillie vers le bas. Les méplats sont situés de part et d'autre du plan longitudinal
médian de la palette. Ils sont par ailleurs décalés selon une direction longitudinale
pour une raison qui sera expliquée ultérieurement. De chaque côté des méplats il y
a une rampe qui s'étend vers chaque bord latéral de la palette. Ainsi, le méplat 40
est entouré de deux rampes 42, 43, et le méplat 41 de deux rampes 44, 45. Les méplats
sont décalés latéralement de chaque côté d'un plan longitudinal médian, si bien que
parmi les rampes, les rampes 43 et 44 couvrent plus que la moitié de la largeur de
la palette.
[0044] La partie avant de l'embase présente elle aussi deux méplats 46 et 47 en saillie
vers le haut. Les méplats de la palette reposent sur les méplats de l'embase lorsque
la palette est en position centrée. De la même façon que pour la palette, les méplats
46 et 47 de l'embase sont bordés par des rampes 48, 49, 50, 51 qui s'étendent vers
ses bords latéraux, et les rampes 49 et 50 s'étendent sous les rampes 43 et 44 sur
plus de la moitié de la largeur de l'embase. Le fait que les méplats soient décalés
latéralement et que les rampes 43, 44, 49 et 50 soient des rampes longues donne à
la palette une bonne stabilité en position centrée, et permet d'obtenir sur une grande
course de déplacement de la palette un effet de compensation ainsi que cela va être
maintenant décrit.
[0045] Lorsque la palette est en position centrée, ses méplats reposent sur les méplats
de l'embase.
[0046] Lorsque la palette se déplace latéralement et que simultanément un effort vertical
est appliqué sur la palette, la palette et l'embase reposent l'une sur l'autre par
l'intermédiaire des rampes longues de l'embase ou de la palette. Du fait de l'inclinaison
des rampes, l'appui vertical sur la palette induit une composante d'effort latérale
qui aide au mouvement latéral de la palette. Cette composante compense l'augmentation
des forces de frottement qui provient justement de l'appui vertical de la palette.
[0047] Si la chaussure sollicite la mâchoire avec une composante de vrillage autour d'un
axe longitudinal, la palette a la possibilité d'accompagner ce mouvement au fur et
à mesure qu'elle s'éloigne de sa position centrée. Deux des méplats servent de point
de pivot à la palette. Les autres méplats s'éloignent l'un de l'autre. Les rampes
courtes 42, 45, 48, 51 servent de dégagement pour permettre le basculement de la palette.
[0048] Les méplats de la palette et de l'embase sont avantageusement décalés selon une direction
longitudinale pour qu'il n'y ait pas d'interférence entre les rampes, compte tenu
de la grande amplitude du mouvement latéral de la palette. La plaque mobile est de
ce fait bien adaptée à un élément de retenue avant qui présente une grande course
élastique de déplacement de la mâchoire avant la libération de la chaussure.
[0049] De plus, de préférence, les rampes longues 49 et 50 de l'embase s'élargissent au
fur et à mesure qu'elles s'éloignent de leur méplat respectif 46 et 47 pour tenir
compte de la trajectoire des méplats 40 et 41 de la palette au cours de son déplacement
latéral.
[0050] Naturellement la présente description n'est donnée qu'à titre indicatif, et l'on
pourrait adopter d'autres mises en oeuvre de l'invention sans pour autant sortir du
cadre de celle-ci.
[0051] En particulier, au lieu d'un ressort à fil, on pourrait utiliser un ressort formé
par une lame ou une bande, c'est-à-dire ayant une section aplatie. En fait la section
du fil n'est pas nécessairement circulaire.
[0052] En outre, la plaque d'appui peut être associé à tout type d'élément de retenue d'une
chaussure sur une planche de glisse autre qu'un ski, notamment un ski court, un surf
de neige ou autre.
1. Plaque d'appui prévue pour être associée à un élément de retenue d'une chaussure sur
une planche de glisse, comprenant une embase (9) prévue pour être reliée solidairement
au ski, une palette (7) attachée à l'embase, mobile de part et d'autre d'une position
centrée, avec une surface supérieure (8) prévue pour recevoir la semelle de chaussure,
caractérisée par le fait que la palette est attachée à l'embase par un ressort à fil qui est attaché d'un côté
à la palette et de l'autre à l'embase et qui à lui seul pilote la trajectoire, et
qu'entre ses points d'attache à l'embase et la palette, le ressort est plié avec au
moins un coude (22, 23, 26, 27, 30).
2. Plaque d'appui selon la revendication 1, caractérisée par le fait que le ressort est plié selon une succession de segments linéaires (20, 21, 24, 25, 28,
29) et de coudes (22, 23, 26, 27, 30).
3. Plaque d'appui selon la revendication 2, caractérisée par le fait que le ressort est symétrique par rapport à un plan longitudinal médian, et que de chaque
côté de ce plan, il est formé par la succession de trois segments linéaires réunis
deux à deux par des coudes, les segments les plus proches du plan médian étant réunis
par un coude médian (30).
4. Plaque d'appui selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'il y a sous l'embase (9) un évidement (15) dans lequel est logée une partie du ressort.
5. Plaque d'appui selon la revendication 4, caractérisée par le fait que les extrémités (18, 19) du ressort sont repliées verticalement vers le haut et sont
engagées dans des perçages réalisés dans les bords latéraux de l'évidement (15).
6. Plaque d'appui selon la revendication 4, caractérisée par le fait que l'embase comprend une partie arrière (11) et une partie avant (12), que la partie
arrière est surélevée par rapport à la partie avant, que la palette se trouve au-dessus
de la partie avant, et qu'une face transversale (14) munie d'une fente (16) délimite
les parties arrière et avant de l'embase.
7. Plaque d'appui selon la revendication 6, caractérisée par le fait que la boucle médiane (30) du ressort traverse la fente transversale (16).
8. Plaque d'appui selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la palette est attachée à la boucle médiane 30 du ressort.
9. Plaque d'appui selon la revendication 8, caractérisée par le fait que la boucle médiane (30) est logée dans un évidement (33) de la palette (7) qui est
obturé par un verrou (35) comprenant un sabot qui se loge à l'intérieur de la boucle
(30).
10. Elément de retenue d'une chaussure prévu pour retenir une chaussure sur un ski, caractérisé par le fait qu'il présente une plaque d'appui selon l'une quelconque des revendications précédentes.