[0001] La présente invention se rapporte à un matériau d'isolation thermique destiné notamment
à la protection des réservoirs de gaz, de coffrets de batteries, d'accumulateurs,
de pots d'échappement catalytiques, de bâtiments, de tunnels etc. et plus particulièrement
pour les réservoirs de véhicules fonctionnant au gaz G.P.L.
[0002] Dans la demande de brevet français n° 00.05583 déposée le 2 mai 2000, on a proposé
un matériau d'isolation thermique composé de fibres d'un fil synthétique d'aramide
et de fibres d'un fil synthétique préoxydé, ces fibres étant mélangées et filées,
lesdits fils ainsi obtenus étant tricotés pour obtenir une mèche, les mèches étant
également tricotées pour obtenir un tissu.
[0003] Après de nombreux essais, on a constaté qu'un tel matériau résistait bien à la chaleur
mais que la protection thermique pour certaines applications était insuffisante.
[0004] L'invention a donc pour but d'améliorer les qualités de protection thermique dudit
matériau ci-dessus.
[0005] Le matériau, selon l'invention, est réalisé à partir d'un fil synthétique d'aramide
et d'un fil synthétique préoxydé ; ces fils étant craqués pour obtenir des fibres
qui sont mélangées et filées, un certain nombre de fils ainsi obtenus étant tricotés
pour obtenir des mèches, ces mèches étant elles-mêmes tricotées pour obtenir ledit
matériau, ledit matériau étant caractérisé en ce qu'il est revêtu sur une face au
moins d'une couche d'une matière intumescente.
[0006] Grâce à une telle disposition, si l'objet protégé par ledit matériau est soumis à
la chaleur à partir d'un seuil de température de l'ordre de 100°C la couche de résine,
en gonflant, forme un matelas de protection qui augmente d'une manière considérable
la protection apportée par le tissu tricoté.
[0007] Comme matière intumescente, on peut utiliser une résine époxy ou une résine polyuréthane.
[0008] De préférence, la couche de matière intumescente est revêtue d'une couche de peinture
intumescente.
[0009] Suivant un autre détail, l'épaisseur de la couche de résine intumescente est de l'ordre
de 2 à 7 mm.
[0010] De préférence, l'épaisseur de la couche de peinture intumescente est de l'ordre de
0,3 à 0,10 mm.
[0011] On peut également ajouter sur le matériau une nappe d'un tissu tricoté formé de fils
synthétiques préoxydés et de fils synthétiques d'aramide, ceux-ci ayant, préalablement,
été craqués et filés, cette nappe supplémentaire recevant éventuellement une couche
d'une résine intumescente et une couche de peinture intumescente.
[0012] L'invention concerne également un procédé de réalisation d'une isolation thermique
utilisant le matériau tel que ci-dessus défini et caractérisé en ce qu'il consiste
à appliquer, sur un objet à protéger, ledit matériau et à projeter sur la face externe
de celui-ci une couche d'une matière intumescente telle qu'une résine époxy ou une
résine polyuréthane.
[0013] Enfin, l'invention vise également des objets protégés thermiquement selon le procédé
ci-dessus défini.
[0014] L'invention va maintenant être décrite avec plus de détails en se référant à des
modes de réalisation particuliers donnés à titre d'exemple seulement et représentés
aux dessins annexés, dans lesquels :
Figure 1 est une vue en perspective schématique montrant un objet tel qu'un réservoir
à protéger.
Figures 2, 3 et 4 sont des vues en perspective montrant la pose d'un matériau d'isolation
thermique.
[0015] A la figure 1, on a représenté un objet tel qu'un réservoir 1 de gaz liquéfié utilisé
pour un véhicule.
[0016] Le réservoir 1 reçoit une première nappe 2 d'un tissu tricoté réalisé à partir de
mèches tricotées et formées de plusieurs fils, par exemple quatre, ces fils étant
formés d'un mélange de fibres obtenues par craquage d'un premier fil synthétique d'aramide
connu dans le commerce sous le nom de "Kevlar" et d'un second fil synthétique préoxydé
connu dans le commerce sous les noms de "Sigrafil 0", "PANOX" ou "PREOX", ces fibres
étant filées et les fils obtenus étant tricotés en mèches avec une machine à fabriquer
les lacets.
[0017] La nappe 2 est découpée et pliée pour épouser une face supérieure du réservoir et
une partie de la hauteur des parois latérales.
[0018] Sur la nappe 2, on pulvérise une couche d'une résine époxy intumescente, par exemple
une résine connue dans le commerce sous le nom de "Nullifire Système E", l'épaisseur
de cette résine étant de l'ordre de 5 mm.
[0019] Une telle résine qui est déposée sur une couche très mince présente l'avantage de
résister à des températures élevées et, à partir d'un seuil de température déterminé,
de gonfler afin ainsi d'améliorer les qualités thermiques de la nappe 2.
[0020] Le réservoir 1 est ensuite retourné et on applique, sur la face opposée à celle revêtue
de la nappe 2, une nappe 4 du même matériau que ladite nappe 2, les bords de la nappe
4 recouvrant les bords de la nappe 2 puis on pulvérise, sur cette nappe 4, une résine
3.
[0021] On projète ensuite sur l'ensemble une couche de finition d'une peinture 5 intumescente
dont l'épaisseur est de l'ordre de 0,70 mm. Une telle peinture est connue et vendue
dans le commerce sous les noms de "Nullifire S 605", "Von Roll Isola PC 3318."
[0022] De telles résines ont l'avantage de pouvoir être déposées en couches très minces
et de gonfler lorsque la chaleur atteint une température de l'ordre de 100°C. Comme
elles ne brûlent pas, l'augmentation de l'épaisseur constitue une protection thermique
supplémentaire.
[0023] On a pu constater, après de nombreux essais, qu'un réservoir ainsi protégé et rempli
à 80% d'un gaz liquéfié pouvait résister à une température de l'ordre de 800°C durant
plus de 40 minutes. La température à l'intérieur du réservoir étant maintenue à un
niveau de l'ordre de 120°C.
[0024] On réalise ainsi deux demi-coquilles emboîtables qui peuvent facilement être montées
sur un réservoir d'un véhicule et facilement démontées pour permettre de vérifier
l'état dudit réservoir.
[0025] A la figure 5, on a représenté une variante de réalisation destinée à la protection
d'une bonbonne de gaz 6.
[0026] Conformément à ce mode de réalisation, on réalise deux demi-coquilles qui s'emboîtent
l'une dans l'autre en enserrant la bonbonne 6, lesdites demi-coquilles étant formées
chacune d'une nappe 9 du même type que les nappes 2 et 4, les nappes, sur les faces
extérieures, étant revêtues d'une couche d'une résine époxy ou polyuréthane intumescente
et éventuellement d'une couche de peinture de finition intumescente.
[0027] L'invention peut s'appliquer également à la réalisation de panneaux de protection
pour des tunnels, ces cloisons, etc. A la figure 6, on a représenté un panneau sur
une face duquel est posée une nappe 11 du même type que les nappes 2 et 4, la face
extérieure étant revêtue d'une couche d'une résine époxy ou polyuréthane intumescente
12.
[0028] Sur ladite face extérieure, on peut appliquer une nappe 15 d'un tissu tricoté formé
de fils synthétiques préoxydés et de fils synthétiques d'aramide ceux-ci ayant préalablement
été craqués et filés.
[0029] Cette nappe 15 reçoit éventuellement une couche d'une résine intumescente 16 et une
couche de peinture intumescente.
[0030] On peut prévoir, par exemple, qu'une nappe 15 est également apposée sur les nappes
2 et 4, la couche de peinture intumescente étant ensuite projetée sur ladite nappe
15.
[0031] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation qui viennent
d'être décrits et représentés. On pourra y apporter de nombreuses modifications de
détail sans sortir pour cela du cadre de l'invention.
1. Matériau d'isolation thermique du type réalisé à partir d'un fil synthétique d'aramide
et d'un fil synthétique préoxydé, ces fils étant craqués pour obtenir des fibres qui
sont mélangées et filées, un certain nombre de fils ainsi obtenus étant tricotés pour
obtenir des mèches, ces mèches étant elles mêmes tricotées pour obtenir ledit matériau,
caractérisé en ce que le matériau (2) est revêtu, sur une face au moins, d'une couche d'une matière intumescente
(3).
2. Matériau d'isolation thermique, selon la revendication 1, caractérisé en ce que la matière intumescente est une résine époxy.
3. Matériau d'isolation thermique, selon la revendications 1, caractérisé en ce que la matière intumescente est une résine polyuréthane.
4. Matériau d'isolation thermique, selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche de matière intumescente est revêtue d'une couche de peinture intumescente.
5. Matériau d'isolation thermique, selon la revendication 1, caractérisé en ce que la couche de matière intumescente est de l'ordre de 2 à 7 mm.
6. Matériau d'isolation thermique, selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'épaisseur de la couche de peinture intumescente est de l'ordre de 0,3 à 0,10 mm.
7. Matériau d'isolation thermique, selon la revendication 1 et/ou l'une quelconque des
revendications 4 à 6, caractérisé en ce que, sur le matériau est ajoutée une nappe d'un tissu tricoté formé de fils synthétiques
préoxydés et de fils synthétiques d'aramide ceux-ci ayant préalablement été craqués
et filés, cette nappe supplémentaire recevant éventuellement une couche d'une matière
intumescente et une couche de peinture intumescente.
8. Procédé de réalisation d'une isolation thermique utilisant un matériau tel que celui
de la revendication 1 et/ou l'une quelconque des revendications 2 à 7, caractérisé en ce qu'il consiste à appliquer, sur un objet à protéger, ledit matériau et à projeter, sur
la face externe de celui-ci, une couche d'une matière intumescente.
9. Procédé de réalisation d'une isolation thermique, selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'on projète sur la matière intumescente une couche de peinture intumescente.
10. Objets dont la protection thermique est réalisée selon le procédé des revendications
8 et 9.