Domaine technique
[0001] L'invention se rattache au domaine des sports de glisse sur neige. Elle concerne
plus particulièrement les dispositifs utilisés sur des skis et notamment sur des skis
alpins. Elle vise plus spécifiquement des dispositifs de rehaussement des fixations
permettant d'optimiser la transmission des appuis exercés par le skieur en direction
de la planche.
Techniques antérieures
[0002] De façon connue, les planches de glisse et notamment les skis alpins comportent des
fixations de sécurité constituées d'une butée coopérant avec la pointe de la chaussure,
et d'une talonnière emprisonnant l'arrière de la chaussure.
[0003] Il est bien connu de monter les éléments de fixation sur des plates-formes de rehaussement
dont l'objectif est de surélever la chaussure par rapport à la planche de glisse.
Ceci est particulièrement avantageux lorsque la planche de glisse présente une ligne
de cote relativement creusée et qu'il est donc nécessaire d'éviter que la chaussure
ne vienne au contact de la neige lorsque la planche est inclinée latéralement.
[0004] D'autres plates-formes de rehaussement ont déjà été proposées pour assurer un certain
débridage du ski. Dans ce type de plates-formes, on dissocie la rigidité de la semelle
de la chaussure et celle de la planche, de manière à ce que le comportement du ski
corresponde aux propriétés intrinsèques de la planche indépendamment de celle de la
chaussure.
[0005] On a également proposé d'autres types de plates-formes de rehaussement qui, au contraire,
jouent le rôle de raidisseur de manière à augmenter encore la rigidité et la raideur
de la planche, notamment dans la zone du patin. Un tel exemple de plate-forme est
notamment décrit dans le document FR 2 684 885 dans lequel les différents éléments
montés sur la plate-forme interagissent entre eux lorsqu'un effort est exercé verticalement
par le skieur.
[0006] Un autre exemple de ce type de plate-forme est décrit dans le document US-A-5 704
628. Une telle plateforme comporte un bras qui permet de transmettre une certaine
partie des efforts exercés longitudinalement par le skieur jusqu'à une zone avancée
située au delà de la butée. Le bras est relié à une pièce de reprise solidaire de
la planche de sorte qu'un effort longitudinal est exercé sur le ski entre la butée
et la pièce de reprise pour provoquer un raidissement. Malheureusement, ce genre de
dispositif ne permet pas, à cause de l'articulation du bras de transmission des efforts,
d'exercer des efforts verticaux plus en avant ou plus en arrière des éléments de la
fixation.
[0007] On a également proposé un autre type de plate-forme telle que celle décrite dans
le document FR 2 777 792. Une telle plate-forme est composée d'une plaque de rehaussement
sur laquelle sont disposés les éléments de la fixation. Cette plaque de rehaussement
repose sur des lattes flexibles qui se prolongent à l'avant et à l'arrière de la zone
de montage de la fixation, et prennent appui sur la face supérieure du ski au moyen
de plots amortisseurs.
[0008] De par la flexibilité des lames longitudinales, un tel dispositif ne permet pas de
transmettre des appuis suffisamment efficaces, notamment lorsque le skieur exerce
des efforts au niveau d'un des éléments de la fixation. En outre, la présence de plots
élastomériques a tendance à amortir le comportement de l'ensemble de la planche, de
sorte que de tels dispositifs sont plutôt destinés à des skis relativement confortables,
à l'opposé, des skis très dynamiques notamment utilisés en compétition.
[0009] Un problème que se propose donc de résoudre l'invention est de permettre à une plate-forme
de rehaussement de modifier le comportement de la planche de glisse lorsque les efforts
sont exercés par le skieur, tout en n'augmentant pas sa raideur en flexion et donc
en autorisant son cintrage.
Exposé de l'invention
[0010] L'invention concerne donc un dispositif de rehaussement d'au moins un élément de
fixation utilisée sur une planche de glisse, comportant un élément articulé par rapport
à la planche, dont une extrémité vient au contact de la face supérieure de la planche.
[0011] Ce dispositif
se caractérise en ce que l'élément de fixation est monté sur l'élément articulé et en ce que ladite
extrémité de l'élément articulé est solidarisée à la face supérieure de la planche
par des moyens d'accrochage, de sorte que les efforts exercés verticalement au niveau
de l'élément de la fixation sont en partie transmis à la planche au niveau de ladite
extrémité de l'élément articulé.
[0012] Autrement dit, l'élément articulé sert de levier et reçoit directement les appuis
verticaux exercés par le skieur. Par son extrémité qui est solidaire du ski, ce levier
exerce, une partie de ces efforts en une zone décalée par rapport à la fixation. Ces
efforts peuvent être reportés en avant de la butée de la fixation ou en arrière de
la talonnière. Complémentairement, le dispositif de rehaussement conforme à l'invention
ne perturbe pas le comportement de la planche lorsque celle-ci se cintre, puisque
l'articulation de l'élément articulé permet à l'ensemble de la plate-forme de se déformer
lorsque la planche fléchit.
[0013] Avantageusement, en pratique, l'élément articulé sur lequel est monté l'élément de
la fixation peut être articulé soit directement sur la structure de la planche, soit
encore par rapport à un élément fixe solidaire de la face supérieure de la planche.
[0014] Dans ce dernier cas, on peut prévoir que l'élément fixe reçoit également l'élément
de fixation qui n'est pas monté sur l'élément articulé, de sorte que l'intégralité
de la fixation est montée sur le même dispositif de rehaussement.
[0015] Différents comportements peuvent être obtenus selon la position du point d'articulation
par rapport à l'élément de la fixation.
[0016] Ainsi, dans une première forme de réalisation, l'élément articulé peut être articulé
par rapport à la planche au niveau de son extrémité opposée à celle solidaire de la
face supérieure de la planche, de sorte que les efforts exercés au niveau de l'élément
de la fixation engendrent sur la face supérieure de la planche un effort de même sens.
[0017] Autrement dit, l'élément de la fixation se trouve alors entre l'articulation par
rapport à la planche et l'extrémité de l'élément articulé qui repose sur la planche.
[0018] De la sorte, lorsque le skieur déclenche un virage et qu'il exerce des efforts au
niveau de la butée avant de la fixation, une partie de ces efforts sont exercés via
le dispositif conforme à l'invention quelques centimètres, voire quelques dizaines
de centimètres en avant de la butée. Dans ces conditions, les appuis sont exercés
sur une zone plus longue du patin, ce qui permet une inscription efficace dans le
virage, et une conduite mieux maîtrisée. Ce type de comportement est particulièrement
apprécié dans les compétitions du type « slaloms géants », dans lesquels l'inscription
dans le virage est particulièrement primordiale.
[0019] A l'inverse, dans une seconde forme de réalisation, l'élément articulé peut être
articulé par rapport à la planche à un niveau situé entre l'emplacement de l'élément
de la fixation et l'extrémité solidaire de la face supérieure de la planche, de sorte
que les efforts exercés au niveau de l'élément de la fixation engendrent sur la face
supérieure de la planche un effort de sens opposé. Autrement dit, l'articulation de
l'élément articulé se trouve entre l'élément de la fixation et le point d'attache
de l'élément articulé sur le ski.
[0020] De la sorte, lorsque le skieur déclenche un virage, et qu'il exerce des efforts au
niveau de la butée de la fixation, une partie de ces efforts sont exercés via le dispositif
conforme à l'invention en avant de la butée, et ils ont tendance à relever très légèrement
la planche par sa partie avant ou tout au moins à raccourcir la zone d'application
de la pression exercée par le ski sur la neige. De la sorte, les appuis exercés par
le skieur ont tendance à légèrement cintrer le ski qui se conduit alors comme une
planche de moindre longueur.
[0021] Il est donc plus facile et plus rapide d'enchaîner alors le virage suivant.
[0022] On conçoit donc que ce type de comportement est particulièrement apprécié dans le
cadre de slaloms « spéciaux », dans lesquels l'enchaînement des virages est particulièrement
important.
[0023] Avantageusement, en pratique, l'élément articulé peut comporter une gorge transversale
située sur sa face supérieure et localisée entre l'emplacement de l'élément de la
fixation et l'extrémité solidaire de la face supérieure de la planche, ladite gorge
étant emplie d'un matériau élastique, de manière à permettre la flexion dudit élément
articulé lorsque la planche fléchit, et son retour rapide en position lorsque la cause
du fléchissement a disparu.
[0024] Autrement dit, cette gorge permet une déformation supplémentaire du dispositif de
rehaussement venant s'ajouter à la capacité d'articulation.
[0025] En outre, la présence d'un matériau élastique dynamise le dispositif de rehaussement
et donc la planche tout entière en s'opposant à la flexion trop importante de l'élément
articulé. En utilisant des matériaux élastiques comportant également des propriétés
amortissantes, tels que les matériaux viscoélastiques, il est également possible d'absorber
une partie de l'énergie ayant conduit à la déformation de l'élément articulé, grâce
au cisaillement du matériau viscoélastique. Dans ce cas, il est notamment possible
d'absorber une certaine partie des vibrations se propageant le long de la planche.
[0026] Avantageusement, en pratique, les moyens d'accrochage de l'extrémité de l'élément
articulé sur la face supérieure de la planche, autorisent un déplacement longitudinal
dudit élément articulé lorsque le ski est fortement cintré.
[0027] Autrement dit, lorsque la planche est fortement cintrée, l'extrémité de la zone d'appui
peut légèrement coulisser par rapport à la face supérieure de la planche pour éviter
que des efforts longitudinaux soient exercés sur la planche. En effet, les moyens
d'accrochage ont pour fonction essentielle d'assurer un déport d'une partie des efforts
verticaux exercés par le skieur et ne doivent pas solidariser le dispositif de rehaussement
par deux extrémités au risque de provoquer un bridage de la planche.
[0028] Avantageusement, en pratique, cette capacité de déplacement longitudinal de l'extrémité
de l'élément articulé peut être obtenue en interposant une couche de matériau viscoélastique
entre la face supérieure de la planche et l'extrémité de l'élément articulé.
[0029] Dans ce cas, la couche de matériau viscoélastique transmet efficacement les efforts
exercés verticalement, et travaille en cisaillement lorsque l'élément articulé a tendance
à se déplacer longitudinalement.
[0030] En pratique, la face inférieure de l'élément articulé est conformée pour libérer
un espace vide entre l'élément articulé et la face supérieure de la planche, entre
l'extrémité solidaire de la planche et le point d'articulation de l'élément articulé.
[0031] Autrement dit, seule l'extrémité de l'élément articulé vient au contact de la planche
pour ne pas risquer de brider cette dernière, et pour repousser le plus loin de la
fixation la zone dans laquelle les efforts sont déportés.
[0032] Dans une forme plus perfectionnée, le dispositif conforme à l'invention peut comporter
en outre un second élément articulé par rapport à la planche, sur lequel est monté
l'autre élément de la fixation, et dont une extrémité est solidaire de la face supérieure
de la planche par des moyens d'accrochage.
[0033] De la sorte, on obtient des comportements similaires lorsque les efforts sont exercés
au niveau avant ou au niveau arrière de la fixation.
[0034] Dans ce cas, avantageusement, en pratique, les deux éléments articulés peuvent être
articulés par rapport à la planche autour d'un axe d'articulation commun.
[0035] Comme déjà dit, cette articulation peut se faire soit directement sur la planche,
soit sur un élément fixe solidaire de la planche.
[0036] Dans une forme particulière de réalisation, les deux éléments articulés peuvent être
mécaniquement solidaires l'un de l'autre, de manière à former une bascule.
[0037] Dans ce cas, lorsque les efforts sont exercés par exemple au niveau de l'avant de
la fixation, l'avant de la planche aussi bien des efforts exercés vers le bas rallongeant
la zone sur laquelle les appuis sont exercés, tandis que la zone arrière est soulagée
et légèrement cintrée.
[0038] Avantageusement, en pratique, l'élément articulé peut comporter sur sa face inférieure,
à l'aplomb de l'emplacement de l'élément de fixation, des moyens élastiques de rappel.
[0039] Ces moyens peuvent être constitués d'une mousse compressible qui présente l'intérêt
supplémentaire de combler une partie du volume situé sous l'élément articulé pour
empêcher la formation d'amas de neige. Ces moyens peuvent en outre être visco-élastiques
pour procurer plus de confort au skieur.
[0040] Dans une forme particulière de réalisation, l'élément articulé peut comporter deux
bras s'étendant dans le sens longitudinal de la planche, ces bras étant reliés au
niveau des moyens d'accrochage sur la planche.
[0041] De cette manière, on privilégie la transmission des efforts à proximité des zones
latérales de la planche, sensiblement à l'aplomb des carres.
Description sommaire des figures
[0042] La manière de réaliser l'invention ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront
bien de la description des modes de réalisation qui suivent, à l'appui des figures
annexées dans lesquelles :
La figure 1 est une vue de dessus d'un dispositif de rehaussement conforme à l'invention
réalisé selon une première variante d'exécution.
La figure 2 est une vue de côté de la plateforme de la figure 1.
La figure 3 est une vue en coupe selon les flèches III-III' de la figure 1.
La figure 4 est une vue de côté d'une plateforme conforme à l'invention, articulée
directement sur le ski.
Les figures 5, 6 et 7 sont des vues de côté de trois variantes d'exécution de dispositifs
conformes à l'invention.
La figure 8 est une vue en perspective sommaire de trois quarts d'une autre variante
d'exécution.
Manière de réaliser l'invention
[0043] Comme déjà dit, l'invention concerne un dispositif de rehaussement destiné à recevoir
au moins un des éléments d'une fixation de sécurité. Dans le reste de la description,
tous les dispositifs illustrés reçoivent la butée avant de la fixation, et éventuellement
la talonnière arrière. Bien évidemment, l'invention n'est pas limitée à ces seules
formes de réalisation, mais elle couvre aussi les variantes dans lesquelles la talonnière
seule est montée sur le dispositif de rehaussement.
[0044] Dans la variante illustrée aux figures 1 à 3, le dispositif de rehaussement (1) se
compose d'un élément fixe (2) (ou plateforme) solidarisé à la planche (3) au niveau
de la zone patin, et d'un élément articulé (4) qui reçoit la butée (5) de la fixation.
Cet élément articulé (4) vient prendre appui sur la face supérieure (6) de la planche
(3).
[0045] Plus précisément, l'élément fixe (2) illustré à la figure 1, est solidarisé à la
face supérieure (6) de la planche (3) par une pluralité de vis (8, 9) venant se loger
dans les ouvertures (10, 11) ménagées à cet effet, sensiblement au niveau médian et
à l'arrière de l'élément fixe (2). Les ouvertures (10) situées au niveau médian présentent
un diamètre sensiblement égal à celui des vis (8), tandis que les ouvertures arrières
(11) sont allongées dans le sens longitudinal pour permettre un léger coulissement
de l'arrière de la plateforme (2) lorsque la planche se cintre fortement au niveau
du patin.
[0046] On évite ainsi un trop fort bridage de la planche par l'élément fixe (2). Les différentes
lumières (10, 11) recevant les vis de solidarisation à la planche présentent un épaulement
(16, 17) permettant le plaquage efficace et ferme de la plateforme (2) sur la planche.
[0047] Comme illustré à la figure 1, l'élément fixe (2) présente à son niveau médian un
évidemment (15) destiné à alléger cet élément et à le rendre plus souple en flexion.
[0048] En partie arrière de l'élément fixe (2), des trous filetés (14) sont ménagés pour
permettre la mise en place de la talonnière de la fixation.
[0049] Au niveau de sa zone avant, l'élément fixe (2) comporte un logement (20) destiné
à recevoir la partie arrière (22) de l'élément articulé (4). Le logement (20) comporte
des parois latérales (23) venant au regard des côtés de la partie arrière de l'élément
articulé (4), permettant d'éviter toute introduction de neige qui pourrait venir perturber
le fonctionnement du dispositif.
[0050] Comme illustré à la figure 3, le logement (20) peut recevoir une plaquette (21) en
matériau visco-élastique destinée à amortir certains mouvements verticaux de l'élément
articulé (4).
[0051] Comme on le voit aux figures 2 et 3, l'élément articulé (4) reçoit la butée avant
(5) de la fixation sur sa face supérieure. Cette butée (5) est solidarisée par vissage
ou par tout autre moyen approprié. En arrière de l'emplacement de la butée (5), l'élément
articulé (4) peut recevoir un dispositif optionnel (24) permettant de faciliter le
pivotement de la chaussure en direction latérale.
[0052] La partie arrière (22) de l'élément articulé (4) présente une largeur ℓ inférieure
à celle de l'élément fixe (2), qui est voisine de la moitié de cette dernière. L'extrémité
arrière de la partie arrière (22) de l'élément articulé (4) comporte un logement transversal
(26) débouchant de part et d'autre, qui est traversé par un axe d'articulation (27)
dont les extrémités (29) se logent dans des ouvertures ménagées dans l'élément fixe
(2). Au moins une de ces ouvertures débouche latéralement de l'élément fixe (2) pour
permettre la mise en place de l'axe d'articulation (27).
[0053] La partie avant (28) de l'élément articulé (4) s'étend sur une vingtaine de centimètres
au-delà du niveau médian de la butée (5) de la fixation. Cet élément articulé (4)
vient au contact de la face supérieure (6) de la planche uniquement au niveau de son
extrémité (30). Comme on le voit à la figure 3, cette extrémité (30) comporte une
ouverture traversante (31) destinée à recevoir les moyens d'accrochage sur la planche.
Cette ouverture est légèrement allongée dans le sens longitudinal pour permettre un
coulissement relatif de l'élément articulé (4) par rapport à la face supérieure (6)
de la planche. Cette ouverture présente également un épaulement coopérant avec l'épaulement
(32) correspondant de la vis de fixation (33). De la sorte, l'extrémité avant (30)
de l'élément articulé (4) est en permanence en contact avec la face supérieure (6)
de la planche, et ne peut s'en détacher.
[0054] Dans la forme illustrée à la figure 1, la partie avant (28) de l'élément articulé
(4) comporte deux évidements (34, 35) permettant de définir deux bras latéraux (36,
37) se rejoignant au niveau central (39) ainsi qu'au niveau de la zone d'accrochage
(30) sur la face supérieure (6) de la planche. De la sorte, les appuis exercés au
niveau de la butée (5) sont transmis préférentiellement sur les côtés latéraux de
la planche, à l'aplomb des carres.
[0055] Dans la variante illustrée à la figure 8, l'élément articulé (44) peut présenter
un galbe particulier, dans lequel on distingue deux bras (46, 47) s'étendant depuis
l'aplomb de l'élément (45) de la fixation jusqu'à proximité de la zone d'accrochage
(40) sur la planche.
[0056] Pour revenir à la figure 3, dans une forme particulière l'élément articulé peut comporter
également une gorge transversale (50) s'étendant d'un côté à l'autre de l'élément
articulé (4). Cette gorge transversale (50) est destinée à conférer une certaine capacité
de flexion à l'élément articulé (4), particulièrement avantageuse, pour limiter le
bridage de la planche lorsque cette dernière est fortement cintrée. Dans ce cas, l'élément
articulé (4) se déforme légèrement au niveau de la gorge transversale (50) sans engendrer
d'efforts au niveau de l'extrémité avant (30) de l'élément articulé (4).
[0057] Avantageusement, cette gorge (50) peut être emplie d'un matériau élastique (51) ou
viscoélastique tel que le caoutchouc naturel, le caoutchouc synthétique, des matériaux
thermoplastiques ou analogues, ce qui accélère le retour en position de repos de l'élément
articulé.
[0058] En fonctionnement, lorsque le skieur exerce des efforts verticaux au niveau de la
butée (5) de la fixation, notamment dans les phases de déclenchement de virage, la
partie avant (28) de l'élément articulé (4) transmet une partie de ces efforts jusqu'au
niveau de la zone d'accrochage (30). Les efforts verticaux sont donc exercés nettement
en avant de la butée (5) de la fixation. Ainsi, grâce à l'invention, la zone sur laquelle
s'exercent les efforts verticaux s'étend de façon plus allongée que dans les dispositifs
de l'art antérieur.
[0059] Dans la variante illustrée à la figure 4, l'élément articulé est articulé directement
sur la planche de glisse. La planche de glisse comporte donc un bossage (61) au niveau
de la zone patin. L'arrière (65) de l'élément articulé (64) vient coiffer latéralement
ce bossage (61). Les pattes latérales (66) de l'élément articulé (64) sont percées
pour recevoir l'axe d'articulation (67) qui traverse le bossage (61) de la face supérieure
de la planche. Le fonctionnement du dispositif de rehaussement est identique à celui
de la forme illustrée aux figures 1 à 3.
[0060] La figure 5 illustre une autre variante de réalisation dans laquelle l'élément fixe
(72) se prolonge à l'avant, au-delà de l'aplomb de la butée (5) de la fixation. L'élément
articulé (74) présente une zone d'articulation (75) par rapport à l'élément fixe,
qui est situé en avant de la butée (5) de la fixation. Différents moyens d'articulation
peuvent être employés, et notamment celui illustré à la figure 5. Dans ce cas, l'élément
articulé (74) et l'élément fixe (72) comportent des zones en regard traversées de
part en part par un axe d'articulation (76). De la même manière que pour les formes
illustrées aux figures 1 à 3, l'extrémité avant (70) de l'élément articulé (74) est
solidaire de la face supérieure (6) de la planche.
[0061] En fonctionnement, le dispositif de la figure 5 diffère de celui des figures précédentes.
En effet, lorsqu'un effort est exercé verticalement par le skieur au niveau de la
butée (5) de la fixation, l'élément articulé (74) pivote autour de l'axe d'articulation
(76) qui est situé en avant de la butée (5). Il s'ensuit que la partie avant (78)
de l'élément articulé (74) a tendance à se soulever. Grâce à la solidarisation de
l'élément articulé (74) sur la face supérieure (6) de la planche, cette dernière subit
un effort dirigé vers le haut qui a tendance à la cintrer. Il s'ensuit donc que la
répartition de pression sur la neige est concentrée au niveau de la butée de la fixation,
ce qui facilite les pivotements, et est donc particulièrement appréciés pour la pratique
du slalom spécial.
[0062] La figure 6 illustre une variante de réalisation dans laquelle le dispositif de rehaussement
comporte un élément articulé (84) supportant la butée (5) de l'avant de la fixation,
et un second élément articulé arrière (81) supportant la talonnière (7) de la fixation.
La structure de l'élément articulé arrière (81) est similaire à celle de l'élément
articulé avant (84), et son fonctionnement est analogue. Ainsi, lorsque des efforts
sont exercés verticalement au niveau de la talonnière (7) de la fixation, l'élément
articulé arrière (81) déporte une partie de ces efforts plus en arrière que la talonnière
(7). Le comportement de l'arrière du ski correspond donc à celui d'un ski plus long,
ce qui permet une meilleure conduite de courbe dans la phase de virage.
[0063] Comme déjà dit, les deux éléments articulés peuvent éventuellement partager un axe
d'articulation commun.
[0064] Dans la variante illustrée à la figure 7, les deux éléments articulés, à savoir l'élément
articulé avant (94) et l'élément articulé arrière (91), présentent un axe d'articulation
(96) commun et sont en outre reliés mécaniquement pour être solidaires et former une
bascule. Ainsi, en fonctionnement, lorsque que les efforts sont exercés verticalement
au niveau de la butée (5) avant, une partie de ces efforts est exercée dans le même
sens au niveau de l'extrémité avant (90) de l'élément articulé avant (94), tandis
que l'élément articulé arrière (91) a tendance à se soulever. La partie arrière du
ski a donc légèrement tendance à se cintrer, tout au moins à voir la répartition de
pression décalée vers l'avant. Ce comportement est particulièrement utile dans la
phase de déclenchement de virage.
[0065] A l'inverse, lorsque les efforts sont exercés au niveau de la talonnière (7) de la
fixation, la répartition de pression est fortement allégée à l'avant, et concentrée
au niveau arrière de la planche.
[0066] Il ressort de ce qui précède que le dispositif de rehaussement conforme à l'invention
procure de multiples avantages et notamment :
◆ un déport d'une partie des efforts exercés au niveau des éléments de la fixation
;
◆ une meilleure inscription dans le virage ou une augmentation de la capacité de pivotement
selon la position de l'axe d'articulation de l'élément articulé par rapport à l'élément
de fixation correspondant ;
◆ une capacité de flexion du dispositif de rehaussement limitant le bridage lorsque
la planche est fortement cintrée.
1. Dispositif de rehaussement (1) d'au moins un élément (5) d'une fixation utilisée sur
une planche de glisse (3), comportant un élément articulé (4) par rapport à la planche,
et dont une extrémité (30) vient au contact de la face supérieure (6) de la planche
;
caractérisé en ce que l'élément de la fixation (5) est monté sur l'élément articulé (4), et en ce que ladite extrémité (30) de l'élément articulé (4) est solidarisée à la face supérieure
(6) de la planche par des moyens d'accrochage (33), de sorte que les efforts exercés
verticalement au niveau de l'élément (5) de fixation sont en partie transmis à la
planche (3) au niveau de ladite extrémité (30) de l'élément articulé (4).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé (4) est articulé par rapport à la planche au niveau de son extrémité
opposée (22) à celle (30) solidaire de la face supérieure (6) de la planche, de sorte
que les efforts exercés au niveau de l'élément de fixation engendrent un effort de
même sens sur la face supérieure de la planche.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé (74) est articulé par rapport à la planche à un niveau (75) situé
entre l'emplacement de l'élément (5) de la fixation et l'extrémité solidaire (70)
de la face supérieure (6) de la planche, de sorte que les efforts exercés au niveau
de l'élément de la fixation engendrent un effort de sens opposé sur la face supérieure
de la planche.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé (64) est articulé directement sur la planche.
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé (4) est articulé par rapport à un élément fixe (2) solidaire de
la face supérieure (6) de la planche.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément fixe (2) reçoit également l'élément (7) de fixation qui n'est pas monté
sur l'élément articulé (4).
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé (4) comporte une gorge transversale (50) située sur sa face supérieure
et localisée entre l'emplacement de l'élément (5) de la fixation et l'extrémité solidaire
(30) de la face supérieure (6) de la planche, ladite gorge (50) étant emplie d'un
matériau élastique (51), de manière à permettre la flexion dudit élément articulé
(4) lorsque la planche fléchit, et son retour rapide en position.
8. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens d'accrochage (31-33) de l'extrémité (30) de l'élément articulé (4) sur
la face supérieure (6) de la planche autorisent un déplacement longitudinal dudit
élément articulé (4) lorsque la planche est fortement cintrée.
9. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la face inférieure de l'élément articulé est conformée pour libérer un espace vide
entre l'élément articulé (4) et la face supérieure (6) de la planche, entre l'extrémité
solidaire (30) de la planche et le point d'articulation (27) de l'élément articulé.
10. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un second élément articulé (81), articulé par rapport à l'élément
fixe (82), sur lequel est monté l'autre élément (7) de la fixation et dont une extrémité
(85) est solidaire de la face supérieure (6) de la planche par des moyens d'accrochage.
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce que les deux éléments articulés sont articulés par rapport à la planche autour d'un axe
d'articulation commun.
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé en ce que les deux éléments articulés (94, 91) sont mécaniquement solidaires l'un de l'autre,
de manière à former une bascule.
13. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément articulé comporte sur sa face inférieure, à l'aplomb de l'emplacement de
l'élément de fixation, des moyens élastiques de rappel.