[0001] La présente invention concerne le traitement de pièces en acier, et plus précisément
le traitement thermique de cémentation, c'est-à-dire d'introduction de carbone dans
la surface des pièces pour en améliorer la dureté. L'invention concerne plus particulièrement
les installations de cémentation sous vide ou sous faible pression (inférieure à la
pression atmosphérique).
[0002] Un traitement de cémentation à faible pression consiste à soumettre les pièces à
traiter, dans une enceinte étanche à l'air, à une alternance d'étapes d'enrichissement
en présence d'un gaz de cémentation à faible pression et d'étapes de diffusion sous
vide ou sous atmosphère neutre à faible pression. Les durées respectives des étapes
d'enrichissement et de diffusion ainsi que leur nombre dépendent notamment de la concentration
en carbone et de la profondeur de cémentation souhaitée dans les pièces, et ces traitements
sont bien connus de la technique. Un exemple de procédé de cémentation à basse pression
est décrit dans la demande de brevet français N° 2 678 287 de la demanderesse. Tout
traitement de cémentation est un traitement thermique à haute température (généralement,
de l'ordre de 800 à 1000°C, voire plus) et le chauffage ainsi que le maintien en température
homogène des pièces lors des étapes de diffusion et d'enrichissement constituent un
point clé des procédés de cémentation.
[0003] L'invention se réfère également à la carbonitruration dont la seule différence par
rapport à la cémentation vient du gaz d'enrichissement utilisé auquel on ajoute généralement
de l'ammoniac. Le résultat est la formation de nitrure (au lieu de carbure pour la
cémentation) en surface de la pièce. On notera donc que tout ce qui sera exposé par
la suite en relation avec la cémentation s'applique également à la carbonitruration.
[0004] Généralement, les enceintes de cémentation définissent des volumes d'un ou plusieurs
mètres cubes qui sont chauffés et maintenus à la température de cémentation par des
moyens de chauffage électrique. En pratique, on utilise des résistances électriques
sous forme de barreaux que l'on répartit en périphérie. du volume de cémentation,
c'est-à-dire autour de la chambre de cémentation, en fonction de la répartition thermique
souhaitée ainsi que des ponts thermiques liés à la constitution de la chambre.
[0005] Il serait souhaitable de pouvoir disposer d'une autre énergie de chauffage des enceintes
de cémentation en lieu et place de l'électricité.
[0006] La première énergie qui vient à l'esprit est le gaz qui constitue une énergie "propre"
et peu coûteuse. Toutefois, l'utilisation du gaz dans le chauffage d'enceintes de
cémentation pose un grand nombre de problèmes qui ont conduit jusqu'à présent à préférer
le chauffage électrique, en particulier pour les installations à faible pression.
[0007] Un premier problème est lié à la constitution même de brûleurs à gaz, qui doivent
chauffer l'espace interne de l'enceinte sans y introduire de fumée de combustion du
gaz. A cet égard, la longueur nécessaire des brûleurs en raison des grandes dimensions
des enceintes de cémentation constitue un point critique en terme de répartition de
la chaleur dans l'enceinte.
[0008] Le type de système à brûleur à gaz qu'il conviendrait d'utiliser correspond, par
exemple, au système à brûleur décrit dans la demande de brevet français N° 2 616 520.
Ce type de système à brûleur est constitué d'une enveloppe externe étanche et d'un
tube foyer central délimitant une chambre de combustion. Un tel système utilise une
recirculation des gaz brûlés et permet une sortie à grande vitesse de ces gaz. Ce
système de brûleur peut le cas échéant être associé à un tube interne du type décrit
dans la demande de brevet français N° 2 616 518. Les contenus respectifs des publications
susmentionnées sont considérés comme connus.
[0009] Un autre problème lié à l'utilisation de tubes à gaz pour le chauffage d'une enceinte
de cémentation, en particulier à faible pression, est lié à l'encombrement de ces
tubes qui est sensiblement plus important que l'encombrement de barreaux résistifs
électriques. Cet encombrement va à l'encontre d'une répartition adéquate de tubes
à gaz dans la périphérie du volume utile de l'enceinte pour obtenir une répartition
homogène de la température.
[0010] Un autre problème réside dans la régulation nécessaire de la puissance thermique
de la source de chauffage utilisée. En effet, le lot de pièces à cémenter doit tout
d'abord être porté à une température élevée de cémentation. Puis, cette température
doit être maintenue de façon homogène pendant les traitements liés à la cémentation.
Dans un système électrique, la régulation de la température est particulièrement aisée
à réaliser par modulation du courant dans les éléments chauffants. Une telle solution
n'est pas transposable à des brûleurs à gaz.
[0011] Un objet de la présente invention est de proposer une cellule de cémentation chauffée
au gaz qui pallie les inconvénients susmentionnés.
[0012] Un autre objet de la présente invention est de proposer une solution qui soit compatible
avec la répartition actuelle des moyens de chauffage en périphérie d'une cellule de
cémentation.
[0013] Un autre objet de la présente invention est de proposer une installation de cémentation
modulaire qui tire profit de l'utilisation du gaz en tant que source d'énergie de
chauffage.
[0014] Pour atteindre ces objets, la présente invention prévoit une cellule de traitement
thermique à faible pression de pièces d'acier, comportant des moyens de chauffage
constitués de plusieurs tubes radiants au gaz répartis autour d'un volume utile d'une
enceinte étanche ; et des moyens de commande pourvus au moins d'un mode de régulation
par impulsions des moyens de chauffage.
[0015] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les moyens de commande sont
propres à commander les moyens de chauffage selon deux phases de fonctionnement respectivement
de préchauffage à pleine puissance et de maintien en température en régulation par
impulsions.
[0016] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les moyens de commande sont
propres à modifier le débit de gaz entre deux niveaux respectivement maximum pour
le préchauffage et intermédiaire pour la régulation par impulsions.
[0017] Selon un mode de réalisation de la présente invention, tous les tubes radiants au
gaz sont commandés individuellement ou par groupes.
[0018] Selon un mode de réalisation de la présente invention, les moyens de commande comportent
un automate programmable pour individualiser des commandes à destination des différents
tubes.
[0019] La présente invention prévoit aussi une installation de traitement thermique sous
faible pression de pièces d'acier comprenant plusieurs cellules de traitement reliées
à une enceinte étanche commune munie de moyens de manutention pour transférer une
charge d'une cellule à une autre, au moins une cellule étant du type susmentionné.
[0020] Selon un mode de réalisation de la présente invention, au moins une cellule est dédiée
au préchauffage d'une charge à cémenter, et au moins une cellule est une cellule de
cémentation.
[0021] Selon un mode de réalisation de la présente invention, la cellule de cémentation
est pourvue de moyens de chauffage au gaz propres à être commandés en mode de régulation
par impulsions.
[0022] Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres de la présente invention
seront exposés en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers
faite à titre non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles
:
la figure 1 est une vue schématique partiellement en coupe d'un mode de réalisation
d'un système de brûleur à gaz dans une cellule de traitement thermique selon la présente
invention ;
la figure 2 illustre, sous forme de chronogrammes, un mode de mise en oeuvre d'un
procédé de commande de brûleurs à gaz selon la présente invention ; et
la figure 3 représente, de façon très schématique, un mode de réalisation d'une installation
modulaire de traitement thermique mettant en oeuvre la présente invention.
[0023] Pour des raisons de clarté, les chronogrammes de la figure 2 ne sont pas à l'échelle.
De plus, seuls les éléments nécessaires à la compréhension de l'invention ont été
représentés et seront décrits par la suite. En particulier, en figure 3, on s'est
contenté de représenter la structure multicellulaire d'une installation sans se préoccuper
des détails constitutifs des cellules qui, sauf précision contraire, sont classiques.
[0024] Une caractéristique de la présente invention est de prévoir une commande impulsionnelle
de brûleurs à gaz d'une cellule de traitement thermique, au moins pendant des phases
de maintien en température après une phase de préchauffe. Ainsi, selon l'invention,
on utilise des brûleurs à gaz du type de ceux décrits dans la demande de brevet français
N° 2 616 520 susmentionnée, et on commande ces brûleurs de façon à obtenir, au moins
après une phase de préchauffe, une régulation cadencée.
[0025] On aurait pu penser moduler le débit de gaz du brûleur pour adapter la puissance
afin d'obtenir la régulation. Toutefois, une telle solution poserait, à faible débit
de gaz, des problèmes d'évacuation des fumées dans le brûleur. En effet, les brûleurs
sont généralement adaptés pour une évacuation optimale des fumées dans une certaine
plage de débits et un fonctionnement sous très faible débit de gaz ne permet ni d'obtenir
une répartition homogène de la température dans le tube, ni d'obtenir une récupération
correcte d'énergie des fumées. En outre, cela peut poser des problèmes de stabilité
de la flamme.
[0026] De préférence, pour améliorer l'homogénéité de la puissance de chauffage du tube,
on effectue selon l'invention une commutation entre deux débits d'air et de gaz selon
le mode de fonctionnement du brûleur. Ainsi, on prévoit des brûleurs dits à deux débits
d'air et de gaz permettant un fonctionnement dans un premier débit maximal pour une
phase de préchauffe et un fonctionnement dans un deuxième débit intermédiaire pour
la phase de régulation. Selon l'invention, le débit intermédiaire ne correspond pas
au débit minimal du brûleur, de sorte que les deux débits permettent une homogénéité
acceptable de la température, avec une récupération correcte des fumées dans le brûleur.
[0027] La figure 1 représente un mode de réalisation de la présente invention. Cette figure
illustre, très partiellement, une cellule de traitement thermique en ce qu'elle représente
un unique brûleur à gaz 1 ainsi que le système 2 de commande des brûleurs à gaz de
la cellule.
[0028] Le brûleur à gaz 1 est essentiellement constitué d'une enveloppe radiante externe
10 en forme de doigt de gant qui traverse, par l'intermédiaire d'un système d'étanchéité
au vide 11, la paroi 12 de la cellule de traitement. Le brûleur comporte également
un tube 13, interne à l'enveloppe 10 et coaxial à celle-ci. Une première extrémité
du tube 13 est voisine de l'extrémité de l'enveloppe 10 dans la cellule de cémentation.
Une deuxième extrémité du tube 13 est ouverte en direction d'une sortie d'une chambre
14 destinée à réaliser le mélange gaz-air du brûleur et la combustion. Comme l'illustre
des flèches en figure 1, le brûleur est de préférence à recirculation des fumées,
c'est-à-dire qu'une partie des fumées de combustion est utilisée pour être réintroduite
en entrée du tube 13, le reste des fumées étant évacué par un évent 15 de l'enveloppe
10 à l'extérieur de la cellule. Pour des raisons de clarté, le brûleur a été représenté
de façon très schématique et, en particulier, les moyens d'allumage de la flamme n'ont
pas été illustrés. La chambre 14 comporte au moins une arrivée 16 de gaz et au moins
une arrivée 17 d'air. Généralement, plusieurs arrivées d'air sont prévues pour mieux
homogénéiser le mélange gaz-air à brûler. Les conduits 16 et 17 d'amenée d'air sortent
de l'enveloppe 10 à l'extérieur de la cellule de cémentation.
[0029] De préférence, la position du brûleur 1 par rapport à la paroi de l'enceinte 12 est
telle que tout le tube 13 est contenu dans le volume interne de la cellule de cémentation.
Toutefois, l'intégralité du tube 13 n'est, de préférence, pas contenue dans le volume
dit "chaud" de l'enceinte de cémentation qui est généralement délimité par un écran
thermique (symbolisé par un pointillé 18). De même la chambre 14 elle-même se trouve
dans le volume interne de la cellule, mais préférentiellement hors du volume chaud.
La position du brûleur 1 est choisie pour que la partie du tube 13 dans le volume
chaud soit homogène en température. Dans un mode de mise en oeuvre de l'invention,
l'adaptation de la position du brûleur s'effectue en déplaçant l'intégralité de celui-ci
(enveloppe 10 comprise) par rapport à la paroi 12 de l'enceinte, pour régler la position
de l'entrée du tube 13 par rapport à l'écran thermique 18.
[0030] De préférence, tous les brûleurs à gaz de la cellule de traitement thermique sont
commandés par un même système 2 de régulation. Le système 2 comporte essentiellement
un circuit électronique (REG) de régulation 20 (en pratique, un ou plusieurs circuits)
et un réseau 21 de vannes commandées par le circuit 20, le cas échéant par l'intermédiaire
d'un automate programmable 30 (AUTO) comme on le verra par la suite. Pour assurer
la fonction de régulation, le circuit 20 reçoit des signaux 22 de mesure et de commande.
Les signaux de mesure sont essentiellement constitués de résultats de mesure fournis
par au moins un capteur de température de l'enceinte de cémentation. Les signaux de
commande proviennent d'une centrale de commande accessible par l'opérateur. Le circuit
20 de régulation (ou l'automate 30) délivre des signaux 23 de commande à destination
des brûleurs à gaz pour allumer et éteindre leurs flammes respectives.
[0031] Selon la présente invention, le circuit 20 commande également le réseau 21 de vannes
de gaz et d'air. Ce réseau de vannes sert à commander les débits de gaz et d'air respectifs
des différents brûleurs.
[0032] Pour simplifier la figure 1, les conduits de gaz et d'air ont été représentés de
façon unifilaire dans le réseau de vannes 21. On notera que la structure de vannes
illustrée par la figure 1 est, de préférence, reproduite pour chaque brûleur.
[0033] Dans le mode de réalisation pris pour exemple en figure 1, une conduite principale
24 d'amenée de gaz est répartie en deux conduites 25 et 26 respectivement associées
à des limiteurs de débit 25-1 et 26-1. Les conduites 25 et 26 ont, selon l'invention,
des débits différents. Par exemple, la conduite 25 est destinée à fournir, en association
avec le limiteur 25-1, un débit de gaz maximal pour le fonctionnement du brûleur en
puissance maximale pendant au moins une phase de préchauffe. La conduite 26 est destinée
à fournir, en association avec le limiteur 26-1, un débit de gaz inférieur pour le
fonctionnement du brûleur dans le régime cadencé de l'invention. Côté circuit d'air,
une conduite principale 27 est divisée en deux conduites 28 et 29 respectivement associées
à des limiteurs 28-1 et 29-1 dont les rôles sont similaires à ceux exposés ci-dessus
en relation avec l'alimentation en gaz. De préférence, les débits imposés par les
limiteurs 25-1, 26-1, 28-1 et 29-1 sont préréglés.
[0034] Selon l'invention, chacune des conduites 25, 26, 28 et 29 est associée à une vanne
25-2, 26-2, 28-2 et 29-2 de commande en tout ou rien. Les vannes 26-2 et 29-2 sont,
de préférence, commandées simultanément par un signal 32 délivré par le circuit 20
(ou par l'automate 30) en régime cadencé. Les vannes 25-2 et 28-2 sont, de préférence,
commandées simultanément par un signal 33 issu du circuit 20 ou de l'automate 30.
Les extrémités des conduites 25, 26 et 28, 29 sont réunies à leurs extrémités opposées
respectives.
[0035] Le fonctionnement d'un système de brûleurs à gaz selon l'invention sera exposé par
la suite en relation avec la figure 2 qui représente, sous forme de chronogrammes,
un exemple d'allure du signal 33, du signal 32 et de la puissance instantanée P correspondante
des brûleurs à gaz.
[0036] Selon le mode de mise en oeuvre illustré par la figure 2, on commence, dans une phase
de préchauffe (instant t0 à t1), par utiliser le brûleur à puissance maximale, c'est-à-dire
au débit de gaz et d'air le plus fort. Dans cette phase de préchauffe, les vannes
25-2 et 28-2 sont ouvertes au débit maximum. Le cas échéant, on peut prévoir que le
débit maximum soit fixé par la somme des débits de tous les limiteurs. Dans ce cas,
les vannes 26-2 et 29-2 sont également ouvertes. Puis, on prévoit, de préférence,
une phase intermédiaire (instant t1 à t2) pendant laquelle la puissance du brûleur
passe sur le débit inférieur sans cadencement. Pour ce faire, à partir de l'instant
t1, le brûleur 1 fonctionne en régime de puissance intermédiaire. Par conséquent,
le signal 33 de commande change d'état afin de fermer les vannes 25-2 et 28-2 et le
signal 32 change d'état pour ouvrir (si elles ne le sont pas déjà) les vannes 26-2
et 29-2. L'instant t1 est fixé par l'approche d'une consigne de température inférieure
à la température de régulation souhaitée. La phase intermédiaire entre les instants
t1 et t2 peut, en particulier, servir à éviter le dépassement de la consigne de température
en raison de l'inertie du système.
[0037] A partir de l'instant t2, on effectue une régulation de maintien en température de
l'enceinte de cémentation. A partir de cet instant, le signal 32 de régulation cadencée
adapte, en fonction des paramètres que reçoit le circuit 20 par les signaux 22, les
durées respectives d'ouverture des vannes 26-2 et 29-2. Dans l'exemple illustré par
la figure 2, on suppose que, entre des instants t2 et t3, la puissance souhaitée pour
le brûleur est relativement importante et nécessite des impulsions de durée relativement
longue. Il peut s'agir, par exemple, d'une phase d'adaptation du changement de puissance
du brûleur entre ses niveaux maximum et intermédiaire. A partir de l'instant t3, on
peut considérer que l'on se trouve dans une phase de régulation proprement dite où
le rapport cyclique des impulsions d'allumage du brûleur dépend exclusivement des
variations de température dans la chambre de cémentation. Ces variations peuvent provenir,
par exemple, d'une modification imposée par le procédé de cémentation ou d'un transfert
de charge dans la cellule. En figure 2, on a illustré un besoin de diminution de puissance
à partir d'un instant t4.
[0038] On notera que les temps d'allumage et les temps d'arrêt respectifs des brûleurs sont
établis, entre autres, en fonction de la disposition des brûleurs dans l'enceinte
et de leur constitution.
[0039] A titre de variante, les brûleurs peuvent être commandés en régime cadencé même lors
de leur fonctionnement en pleine puissance.
[0040] Bien qu'il soit possible de prévoir une excitation simultanée de tous les brûleurs
de l'enceinte, on préfère individualiser les commandes des différents brûleurs de
la cellule de cémentation. Par exemple, on pourra prévoir des temps d'allumage plus
longs pour des brûleurs situés à proximité de ponts thermiques constitués, par exemple,
par les pieds de support de la charge à chauffer. Dans ce cas, l'automate 30 fournit
des commandes individuelles (signaux 32' et 33' à destination d'autres brûleurs non
représentés), par exemple en différant l'allumage des brûleurs successivement et en
adaptant les durées des impulsions d'allumage aux différents brûleurs. L'automate
30 a un fonctionnement préétabli et reçoit, entre autres, des signaux 34 et 35 de
commande provenant du régulateur et qui sont communs à tous les brûleurs, l'automate
se chargeant d'adapter ces signaux aux différents brûleurs.
[0041] A cet égard, on notera que les différents brûleurs seront répartis dans la cellule
de cémentation en fonction de l'homogénéité thermique souhaitée. Par exemple, on pourra
souhaiter disposer en bas de la cellule de cémentation, c'est-à-dire au voisinage
des pieds supportant la charge, d'une puissance plus forte à cadence égale ou d'un
temps de chauffe plus long afin d'améliorer l'homogénéité verticale. Dans la direction
longitudinale de la cellule (dans le sens longitudinal des brûleurs), les ajustements
d'homogénéité dépendent essentiellement du choix de la puissance intermédiaire qui
est fonction de la longueur des brûleurs, donc du volume de l'enceinte.
[0042] En variante, les brûleurs pourront être commandés par groupes.
[0043] La figure 3 illustre un exemple d'application de la présente invention à une installation
modulaire de cellules de cémentation. Le mode de réalisation de la figure 3 s'inspire
d'une installation modulaire telle que décrite dans la demande de brevet européen
N° 0 922 778 de la demanderesse que l'on considère comme connue.
[0044] Un module de base 40 comprend une enceinte étanche 41 sous forme de cylindre (de
section non nécessairement circulaire) à axe horizontal. Les deux extrémités de ce
cylindre 41, munies de collerettes, sont bouchées par des couvercles étanches amovibles
42. Les cellules de traitement sont reliées latéralement au cylindre 41 et se trouvent
dans un même plan horizontal. Par exemple, deux cellules de traitement thermique 43
et 44, par exemple destinées à contenir deux charges à cémenter, sont disposées l'une
en face de l'autre et sont reliées à un premier caisson de transfert 41-1 constitutif
du cylindre 41. Une cellule de chargement 45 est disposée en face d'une cellule de
trempe 46, ces cellules étant reliées à un deuxième caisson de transfert 41-2, lui-même
relié axialement au caisson 41-1.
[0045] Un dispositif de manutention est sous la forme d'un chariot 48 se déplaçant parallèlement
à l'axe du cylindre 41, d'un caisson de transfert à un autre. Ce chariot se déplace,
par exemple, sur des rails 50 s'étendant tout le long du cylindre 41. Le chariot est
muni d'une fourche télescopique 52 susceptible de s'étirer de part et d'autre du chariot
48 jusqu'au centre de chacune des cellules 43 à 46 pour y prendre et y déposer une
charge 54 en cours de traitement. A la figure 3, en traits pleins, le chariot 48 se
trouve au niveau des cellules 45 et 46, et la fourche télescopique 52 pénètre dans
la cellule 45 pour y prendre une charge 54. Bien entendu, la cellule 45 a été préalablement
mise à la basse pression de l'enceinte 41 pour pouvoir ouvrir la porte 45-1 qui constitue,
avec la porte extérieure 45-2, un sas d'entrée. En pointillés, le chariot 48 se trouve
au niveau des cellules 43 et 44. L'installation de la figure 2 est modulaire, c'est-à-dire
qu'un ou plusieurs modules supplémentaires 60 constitués chacun d'un caisson de transfert
41-3 pourvu de rails 50' et d'une ou deux cellules 43' peuvent être raccordés axialement
à l'un des caissons 41-1 ou 41-2 pour compléter le cylindre 41.
[0046] Selon un premier mode d'application de l'invention à une installation modulaire telle
que décrite ci-dessus, les cellules 43, 43' et 44 sont des cellules de cémentation
chauffées au gaz conformes telles que décrites précédemment.
[0047] Selon un deuxième mode d'application de l'invention à une telle installation modulaire
et selon un deuxième aspect de l'invention, on prévoit de dissocier les opérations
de préchauffage d'une charge à cémenter des opérations de maintien en température.
Pour cela, on affecte une des cellules, par exemple la cellule 44 en figure 3, au
préchauffage de toutes les charges à cémenter. Cette cellule est alors équipée de
brûleurs à gaz pour porter la charge à cémenter à une température voisine de la température
de travail, par exemple, à une température comprise entre 600 et 800°C. Par la suite,
les charges sont transférées vers les autres cellules de cémentation 43 et 43' dans
lesquelles la seule opération de chauffe nécessaire est destinée au maintien et à
l'homogénéisation de la température des différentes pièces. Par conséquent, on optimise
l'utilisation des moyens de chauffage. Les moyens utilisés dans les cellules de cémentation
43 et 43' peuvent rester électriques alors que ceux de la cellule de préchauffage
44 sont à gaz. Toutefois, selon un mode de réalisation préféré de l'invention, on
utilise des brûleurs à gaz même dans les cellules de cémentation où on se contente
d'effectuer un maintien en température. Dans ce cas, on pourra prévoir une cellule
de préchauffe utilisant des brûleurs d'un premier type et des cellules de cémentation
utilisant des brûleurs d'un deuxième type moins puissants que les premiers, ou les
mêmes brûleurs mais à moindre débit. Un avantage de dissocier les fonctions de préchauffage
et de maintien en température est que les brûleurs peuvent désormais être dédiés à
une seule des deux fonctions tout en fonctionnant tous à rendement maximum. Ainsi,
on peut se dispenser de la structure à double débit de gaz en prévoyant deux types
de brûleurs, sans rencontrer ici de problèmes d'encombrement. Les brûleurs sont alors
commandés à puissance fixe (par exemple, à puissance maximale) et, au moins dans les
cellules de cémentation, par régulation cadencée.
[0048] On notera que le nombre de cellules de préchauffe devant être prévu dans une installation
de cémentation modulaire dépend lui-même du nombre de cellules de cémentation à distribuer.
Dans un mode de réalisation simplifié, on prévoira une cellule de préchauffe avec
des brûleurs à gaz d'un premier type de puissance et des cellules de cémentation avec
des brûleurs à gaz d'un deuxième type de puissance. On pourra cependant mettre en
oeuvre des cellules ayant recours à des brûleurs à gaz à double débit tels que décrits
précédemment en relation avec la figure 1, que ce soit pour la cellule de préchauffe
ou pour les cellules de cémentation. Un tel mode de réalisation permet d'optimiser
la régulation et l'homogénéité de la température dans la charge.
[0049] Bien entendu, la présente invention est susceptible de diverses variantes et modifications
qui apparaîtront à l'homme de l'art. En particulier, le positionnement des brûleurs
à gaz dans une cellule de cémentation ou dans une cellule de préchauffe en fonction
de la constitution de la cellule elle-même est à la portée de l'homme du métier à
partir des indications fonctionnelles données ci-dessus et de l'application. De même,
le système de commande (circuit 20, automate 30 et vannes 21) peut être réalisé en
utilisant des moyens connus. De plus, le choix des débits de gaz et d'air dans les
brûleurs à gaz utilisés dépend des puissances maximale et de régulation cadencée qui
sont liées à l'application. L'invention peut également être mise en oeuvre dans une
installation de traitement du type de celle décrite dans le brevet européen N° 0 388
333 de la demanderesse où plusieurs cellules de traitement verticales sont réparties
au-dessus d'une enceinte étanche de transfert de la charge. L'adaptation d'une telle
installation à une cellule de préchauffe à gaz et des cellules de cémentation à gaz
ou électriques est à la portée de l'homme du métier à partir des indications données
en relation avec l'installation horizontale de la figure 3.
1. Cellule (43, 43', 44) de traitement thermique à faible pression de pièces d'acier,
caractérisée en ce qu'elle comporte :
des moyens de chauffage (1) constitués de plusieurs tubes radiants au gaz répartis
autour d'un volume utile d'une enceinte étanche ; et
des moyens de commande (2) pourvus au moins d'un mode de régulation par impulsions
desdits moyens de chauffage.
2. Cellule de traitement thermique selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens de commande (2) sont propres à commander les moyens de chauffage selon
deux phases de fonctionnement respectivement de préchauffage à pleine puissance et
de maintien en température en régulation par impulsions.
3. Cellule de traitement thermique selon la revendication 2, caractérisée en ce que les moyens de commande (2) sont propres à modifier le débit de gaz entre deux niveaux
respectivement maximum pour le préchauffage et intermédiaire pour la régulation par
impulsions.
4. Cellule selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que les tubes radiants au gaz (1) sont commandés individuellement ou par groupes.
5. Cellule selon la revendication 4, caractérisée en ce que les moyens de commande comportent un automate programmable pour individualiser des
commandes à destination des différents tubes.
6. Installation de traitement thermique sous faible pression de pièces d'acier comprenant
plusieurs cellules (43, 43', 44', 45, 46) de traitement reliées à une enceinte étanche
commune (41), munie de moyens (48, 50, 52) de manutention pour transférer une charge
(54) d'une cellule à une autre, caractérisée en ce qu'au moins une cellule (44) est conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5.
7. Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle comporte au moins une cellule (44) dédiée au préchauffage d'une charge à cémenter,
et au moins une cellule de cémentation (43, 43').
8. Installation selon la revendication 7, caractérisée en ce que ladite cellule de cémentation (43, 43') est pourvue de moyens de chauffage au gaz
propres à être commandés en mode de régulation par impulsions.