[0001] La présente invention concerne une barrière de sécurité en béton, pour des voies
de circulation routières et autoroutières, la barrière étant composée d'éléments préfabriqués
en béton à disposer sur le sol les uns à la suite des autres, et des moyens étant
prévus pour assurer la liaison entre éléments de barrière consécutifs. Cette barrière
de sécurité peut constituer une séparation provisoire de voies, dans un secteur où
sont effectués des travaux tels que réfection ou élargissement de chaussée ; elle
peut aussi constituer une séparation définitive, quoique mobile, entre deux voies
de circulation.
[0002] Des barrières de sécurité de ce genre sont actuellement bien connues, et couramment
utilisées. Elles se composent habituellement d'éléments en béton armé de longueur
par exemple égale à environ 4 mètres, et de profil normalisé, élargi à sa base. Ces
éléments de barrière sont pourvus, à leurs extrémités, d'anneaux métalliques horizontaux
au travers desquels sont introduites des tiges métalliques verticales, qui assurent
la liaison entre éléments consécutifs.
[0003] Comme on le conçoit aisément, les tiges verticales constituent ici des axes d'articulation,
qui autorisent un certain désalignement entre éléments consécutifs pour permettre
à la barrière de suivre une ligne courbe, mais qui nuisent à la rigidité de la liaison
entre les éléments de barrière, alors que cette rigidité constitue un facteur essentiel
pour l'efficacité de la barrière en cas de choc de véhicule.
[0004] Le brevet français n° 2 749 329, du même inventeur, décrit déjà une barrière de sécurité
en béton perfectionnée, qui peut être utilisée soit comme séparation provisoire, soit
comme séparation définitive, grâce à des poteaux introduits au travers des anneaux
des éléments de barrière en béton, ces poteaux assurant la liaison de deux éléments
de barrière consécutifs, et simultanément leur ancrage au sol. Toutefois, la rigidité
de la liaison entre éléments de barrière consécutifs n'est ici améliorée que dans
la mesure où les poteaux de liaison sont ancrés au sol, soit par enfoncement direct,
soit par introduction dans des platines spéciales d'ancrage, elles-mêmes fixées au
sol.
[0005] La présente invention vise à éliminer les inconvénients précédemment exposés, en
fournissant une barrière de sécurité améliorée du point de vue de la rigidité de la
liaison entre éléments, sans nécessité d'un ancrage au sol, et tout en augmentant
la maniabilité et la sécurité de cette barrière.
[0006] A cet effet, l'invention a essentiellement pour objet une barrière de sécurité en
béton, du genre ici considéré, avec moyens de liaison entre éléments de barrière consécutifs,
comprenant des anneaux métalliques de liaison ancrés aux extrémités desdits éléments
de barrière, et des tiges de liaison introduites verticalement au travers des anneaux,
cette barrière de sécurité étant caractérisée en ce que, notamment pour la constitution
d'une barrière définitive, mais mobile, les moyens de liaison entre éléments de barrière
comprennent encore des capots métalliques inférieurs qui prennent place à la jonction
de deux éléments de barrière consécutifs, dans des évidements formés sous la base
élargie de ces éléments, chaque capot inférieur présentant un trou central d'axe vertical,
tandis que les tiges de liaison sont conformées en vis, avec une tête apte à prendre
appui sur l'un des anneaux de liaison, et une partie filetée prévue pour être introduite
et vissée dans le trou central d'un capot inférieur.
[0007] Dans une forme de réalisation préférée de l'invention, les moyens de liaison entre
éléments de barrière comprennent aussi des capots supérieurs de section en « U » renversé,
prévus pour chevaucher les sommets de deux éléments de barrière consécutifs, à la
jonction de ces éléments, des moyens étant prévus pour la fixation latérale démontable
des capots supérieurs sur les éléments de barrière.
[0008] Les évidements, formés sous la base élargie des éléments de barrière pour recevoir
les capots inférieurs, sont avantageusement des évidements longitudinaux continus,
s'étendant sur toute la longueur de ces éléments de barrière.
[0009] Selon une autre caractéristique, les éléments de barrière présentent aussi des rainures
longitudinales de sécurité pour manutention, ménagées de part et d'autre de leur partie
supérieure étroite, ces rainures étant prolongées vers le haut, aux deux extrémités
des éléments de barrière, par des parties évidées recevant les capots supérieurs.
[0010] Dans l'ensemble, la barrière de sécurité objet de l'invention possède les avantages
suivants :
- les moyens de liaison, comprenant les tiges de liaison serrées par vissage sur les
capots inférieurs, avec obtention d'une tension verticale, assurent une liaison rigide
dans la zone de raccordement de deux éléments de barrière consécutifs, ce qui permet
de réaliser une barrière définitive mobile, sans ancrage de celle-ci dans le sol ;
- la rigidité de la liaison entre les éléments de barrière est encore renforcée, dans
le cas où les moyens de liaison sont complétés par des capots supérieurs, qui enveloppent
et « pincent » les sommets de ces éléments de barrière ;
- les capots supérieurs, mis en place, assurent aussi la protection des autres moyens
de liaison (anneaux, tiges, capots inférieurs) qui sont situés en dessous ;
- prenant place dans des parties évidées des éléments en béton, les capots supérieurs
sont encastrés et ne forment pas des parties en saillie ou anguleuses qui présenteraient
un danger ;
- la présence d'un évidement longitudinal continu et de rainures longitudinales, sur
les éléments de barrière en béton, permet d'alléger ces éléments, avec un gain de
poids de l'ordre de 10 % ou plus, ce qui en facilite la manutention, et en réduit
les coûts de fabrication et de transport, sans que la résistance de la barrière soit
diminuée ;
- les rainures longitudinales évitent le risque de glissement, sur le béton, des pinces
de manutention utilisées lors des opérations de pose, d'enlèvement ou de déplacement
des éléments de barrière ;
- enfin, il reste possible de ne pas utiliser les capots inférieurs et supérieurs, et
d'assembler les éléments de barrière par simple introduction verticale d'une tige
de liaison dans les anneaux, pour la constitution d'une barrière provisoire délimitant
par exemple une zone de chantier.
[0011] De toute façon, l'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit,
en référence qu dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple, une forme
d'exécution de cette barrière de sécurité en béton pour voies routières et autoroutières
:
- Figure 1 est une vue en perspective éclatée d'un tronçon de barrière de sécurité conforme
à la présente invention, montrant ses divers composants ;
- Figure 2 est une vue de côté, avec coupes partielles, de la zone de liaison de deux
éléments consécutifs de cette barrière de sécurité ;
- Figure 3 est une vue en bout d'un élément de barrière ;
- Figure 4 est une vue de face, à échelle agrandie, d'un anneau de liaison ;
- Figure 5 est une vue en coupe longitudinale de cet anneau, suivant V-V de figure 4.
[0012] La barrière de sécurité, représentée au dessin, se compose principalement d'éléments
de barrière 2 préfabriqués, en béton armé, dont l'un est visible en entier sur la
figure 1. Chaque élément de barrière 2 possède une base élargie 3, des flancs inclinés
4 et une partie supérieure 5 relativement étroite, le profil de l'élément 2 étant
bien visible sur la figure 3.
[0013] Un évidement longitudinal continu 6 est ménagé, en position médiane, sous la base
élargie 3 de l'élément 2. Des rainures longitudinales 7 sont aussi ménagées de part
et d'autre de la partie supérieure étroite 5 de l'élément 2, ces rainures 7 étant
prolongées vers le haut, comme indiqué en 8, aux deux extrémités de l'élément 2.
[0014] A chaque extrémité de l'élément de barrière 2 sont prévus deux anneaux de liaison
horizontaux 9 et 10, superposés, constitués par des pièces métalliques ancrées dans
le béton de l'élément 2.
[0015] Les moyens de liaison entre éléments de barrière 2 comprennent encore, selon l'invention
: des tiges de liaison 11, des capots inférieurs 12 et des capots supérieurs 13.
[0016] Chaque tige de liaison 11, réalisée à la manière d'une vis, possède une tête 14 par
exemple à six pans dans sa partie supérieure, et un filetage 15 dans sa partie inférieure.
[0017] Chaque capot inférieur 12, réalisé en tôle ou par un tronçon de profilé, possède
une double paroi horizontale et deux ailes latérales. Un trou taraudé 16 d'axe vertical,
complémentaire du filetage 15 de la tige de liaison 11, est ménagé dans la paroi horizontale
supérieure du capot 12, au centre de celle-ci.
[0018] Chaque capot supérieur 13, réalisé lui aussi en tôle ou par un tronçon de profilé,
possède une section en forme générale de « U » renversé. Des trous 17 sont percés
dans les deux ailes du capot supérieur 13, vers les deux extrémités de ce capot 13.
[0019] Les anneaux de liaison 9 et 10 sont avantageusement réalisés selon les figures 4
et 5, avec une double tige métallique 18 d'ancrage dans le béton d'un élément de barrière
2. Sur la partie médiane cintrée de la double tige 18, de part et d'autre de celle-ci,
sont soudées deux rondelles métalliques 19 et 20. Ce mode de réalisation conduit à
un ensemble véritablement indéformable.
[0020] Pour l'assemblage de deux éléments de barrière 2 consécutifs, les extrémités de ces
éléments 2 sont rapprochées de manière à aligner leurs anneaux de liaison 9 et 10
respectifs suivant un même axe vertical. De plus, un capot inférieur 12 est placé
à la jonction des deux éléments de barrière 2, au niveau du sol dans les évidements
longitudinaux 6 respectifs de ces éléments 2. Une tige de liaison 11 est engagée par
le haut dans les quatre anneaux 9 et 10 alignés, et cette tige de liaison 11 est vissée,
par son filetage 15, dans le trou taraudé 16 du capot inférieur 12. Le serrage de
la tige de liaison 11 est poursuivi jusqu'à obtenir une mise en tension suffisante
de cette tige 11, dont la tête 14 prend alors appui fermement sur l'anneau 9 supérieur,
provoquant une mise en compression des deux éléments de barrière 2 par l'intermédiaire
du capot inférieur 12 - voir en particulier la figure 2. La conformation de l'anneau
9, selon les figures 4 et 5, permet à la tête 14 de la tige 11 de prendre appui à
plat fortement sur l'une des rondelles 19 ou 20, sans risque de déformation de cet
anneau 9 par pliage.
[0021] En complément, le capot supérieur 13 est emboîté sur la zone de jonction des deux
éléments de barrière 2, en prenant place dans les parties évidées 8 respectives des
extrémités de ces éléments 2. Des vis latérales 21 sont introduites au travers des
trous 17 du capot supérieur 13, et serrées dans des trous 22 correspondants ménagés
dans les parties évidées 8 des deux éléments de barrière 2, pour fixer le capot supérieur
13 à ces éléments 2 et augmenter la rigidité de l'assemblage, tout en protégeant les
organes de liaison situés au-dessous.
[0022] Comme indiqué en 23 sur la figure 1, les flancs inclinés 4 des éléments de barrière
2 reçoivent avantageusement des bandes rétro-réfléchissantes rapportées, par exemple
fixées par collage, qui réalisent une signalisation horizontale efficace et durable,
homologuée « autoroute ».
[0023] La barrière de sécurité en béton, dont les éléments 2 sont assemblés comme décrit
précédemment, constitue notamment une barrière « définitive », laquelle reste toutefois
démontable et mobile. A l'aide des mêmes éléments 2, il est aussi possible de réaliser
une barrière « provisoire », en réunissant simplement les éléments de barrière 2 au
moyen de tiges de liaison 11 introduites au travers des anneaux 9 et 10, sans utiliser
les capots inférieurs 12 et supérieurs 13.
[0024] Pour la manutention des éléments de barrière 2, lors de la pose d'une barrière, de
son enlèvement ou de son déplacement, on utilise des pinces mécaniques ou hydrauliques
qui agrippent lesdits éléments 2 par leurs rainures longitudinales 7, ce qui évite
tout glissement dangereux, notamment par temps de pluie ou en cas de gel.
[0025] L'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention, telle que définie dans les revendications
annexées, par une modification de la forme des éléments en béton, notamment en ce
qui concerne leur profil qui est susceptible d'évolution, par exemple vers une forme
trapézoïdale ou autre, ou par une modification des détails de forme des capots inférieurs
et/ou supérieurs, ou des anneaux, ou par une adaptation du dispositif à des éléments
de barrière particuliers, tels que des éléments terminaux à extrémités abaissées.
1. Barrière de sécurité en béton pour voies de circulation routières et autoroutières,
la barrière étant composée d'éléments préfabriqués en béton (2) à base élargie (3),
à disposer sur le sol les uns à la suite des autres, et des moyens étant prévus pour
assurer la liaison entre éléments de barrière (2) consécutifs, ces moyens comprenant
des anneaux métalliques de liaison (9, 10) ancrés aux extrémités desdits éléments
de barrière (2), et des tiges de liaison (11) introduites verticalement au travers
des anneaux (9, 10), caractérisée en ce que, notamment pour la constitution d'une barrière définitive, mais mobile, les moyens
de liaison entre éléments de barrière (2) comprennent encore des capots métalliques
inférieurs (12) qui prennent place à la jonction de deux éléments de barrière (2)
consécutifs, dans des évidements (6) formés sous la base élargie (3) de ces éléments
(2), chaque capot inférieur (12) présentant un trou central (16) d'axe vertical, tandis
que les tiges de liaison (11) sont conformées en vis, avec une tête (14) apte à prendre
appui sur l'un des anneaux de liaison (9, 10), et une partie filetée (15) prévue pour
être introduite et vissée dans le trou central (16) d'un capot inférieur (12).
2. Barrière de sécurité selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque capot inférieur (12), réalisé en tôle ou par un tronçon de profilé, possède
une double paroi horizontale et deux ailes latérales, un trou taraudé (16) étant ménagé
dans la paroi horizontale supérieure, au centre de celle-ci.
3. Barrière de sécurité selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que les moyens de liaison entre éléments de barrière (2) comprennent aussi des capots
supérieurs (13) de section en « U » renversé, prévus pour chevaucher les sommets (5)
de deux éléments de barrière (2) consécutifs à la jonction de ces éléments (2), des
moyens (17, 21, 22) étant prévus pour la fixation latérale démontable des capots supérieurs
(13) sur les éléments de barrière (2).
4. Barrière de sécurité selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que les évidements, formés sous la base élargie (3) des éléments de barrière (2) pour
recevoir les capots inférieurs (12), sont des évidements longitudinaux continus (6),
s'étendant sur toute la longueur de ces éléments de barrière (2).
5. Barrière de sécurité selon l'ensemble des revendications 3 et 4, caractérisée en ce que les éléments de barrière (2) présentent aussi des rainures longitudinales (7) de
sécurité pour manutention, ménagées de part et d'autre de leur partie supérieure étroite
(5), ces rainures (7) étant prolongées vers le haut, aux deux extrémités des éléments
de barrière (2), par des parties évidées (8) recevant les capots supérieurs (13).
6. Barrière de sécurité selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que les anneaux de liaison (9, 10) sont réalisés avec une double tige métallique (18)
d'ancrage dans le béton d'un élément de barrière (2), et avec deux rondelles métalliques
(19, 20) soudées de part et d'autre de la partie médiane cintrée de la double tige
(18).
7. Barrière de sécurité selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que les flancs inclinés (4) des éléments de barrière (2) reçoivent des bandes rétro-réfléchissantes
rapportées (23).