[0001] La présente invention concerne une serrure anti-panique à pêne basculant destinée
à résister au feu, pour équiper par exemple des portes coupe-feu, notamment des portes
doubles.
[0002] Pour des raisons de coûts de fabrication, il est très avantageux de fabriquer les
pênes de serrure, et notamment des serrures anti-panique du type à pêne basculant,
en un alliage métallique à bas point de fusion, par exemple en Zamak® , dont le point
de fusion est de l'ordre de 410°C, par un procédé de moulage par injection. Un tel
pêne est dix à quinze fois moins cher qu'un pêne en acier. Par ailleurs, pour remplir
une fonction de coupe-feu en cas d'incendie dans un bâtiment, la porte sur laquelle
est montée la serrure anti-panique doit pouvoir tenir en position fermée dans les
conditions physiques extrêmes d'un incendie, les normes françaises demandant une tenue
au feu de la porte supérieure à une heure, alors qu'un pêne en Zamak® a une tenue
au feu de l'ordre de 4 minutes. En effet, la température dans le bâtiment peut dépasser
950°C, entraînant la fusion des pênes à bas point de fusion susmentionnés. La société
demanderesse a proposé, dans la demande française n° 9915043 déposée le 30 novembre
1999 de pallier ce problème en munissant la serrure d'un deuxième pêne en matière
à haut point de fusion, par exemple en acier dont le point de fusion est à 1200°C
ou en laiton dont le point de fusion est à 1100°C. Ce deuxième pêne est solidaire
du pêne à bas point de fusion et destiné à lui suppléer lorsqu'il entre en fusion,
mais ne coopère pas avec la gâche lors de l'utilisation normale de la serrure.
[0003] Par ailleurs, une porte fermant par exemple un couloir à une extrémité duquel s'est
déclaré un incendie est soumise à une pression différentielle très importante, résultant
du fait qu'une face de la porte est à température ambiante et l'autre face est soumise
au feu, ladite pression différentielle pouvant s'exercer dans le sens de son ouverture,
avant même que la température ne s'élève suffisamment pour provoquer la fusion du
pêne à bas point de fusion. Ainsi, il a été constaté que cette pression différentielle,
et/ou la dilatation du vantail sur lequel est monté une serrure, induit de très grands
contraintes sur le pêne, notamment au point médian dudit vantail, qui peuvent, lorsque
la pression dépasse une valeur d'environ 200 kg, faire glisser le pêne à bas point
de fusion sur la gâche en provoquant une ouverture partielle ou un galbe du vantail
sur lequel est monté la serrure. Il a été constaté qu'une porte métallique a tendance
à se galber en direction du feu tandis qu'une porte en bois se galbe dans l'autre
direction. Dans tous les cas, lorsque le pêne à bas point de fusion fond, le pêne
en matière à haut point de fusion est décalé par rapport à la gâche et ne peut plus
s'engager dans celle-ci pour retenir la porte dans une position fermée. En outre,
le galbe ou l'ouverture partielle de la porte sous l'effet de la pression et de la
dilatation peut causer un décalage de 20 cm au point médian de la porte entre le vantail
portant la serrure et le support de la gâche, ce qui rend inefficace le joint intumescent
destiné à rendre la porte hermétique en cas d'incendie. Or, il est souhaitable qu'une
porte puisse rester fermée de manière suffisamment hermétique pour éviter les courants
d'air susceptibles d'attiser le feu.
[0004] La présente invention a donc pour but de fournir une serrure du type défini plus
haut, munie d'un pêne en matière à bas point de fusion et d'une pêne en matière à
haut point de fusion, un ensemble formé d'une serrure et d'une gâche, ainsi qu'un
système d'une serrure montée sur un vantail mobile d'une porte et d'une gâche montée
sur un deuxième vantail dans le cas d'une porte double ou sur un montant d'huisserie
dans le cas d'une porte simple, qui soient aptes à maintenir la porte en position
sensiblement fermée malgré l'éventuel glissement du pêne en matière à bas point de
fusion sur la gâche.
[0005] A cet effet, l'invention a pour premier objet une serrure comprenant un boîtier en
un matériau à haute température de fusion destiné à être fixé à une porte, un pêne
en une matière dont la température de fusion est inférieure, ledit pêne étant monté
sur ledit boîtier de façon à être mobile entre une position de fermeture dans laquelle
il fait saillie à l'extérieur du boîtier à travers une ouverture de celui-ci et est
apte, à température ambiante d'utilisation de la serrure, à coopérer avec une gâche
pour bloquer la porte en position fermée et une position d'ouverture dans laquelle
ledit pêne est rentré dans ledit boîtier pour autoriser l'ouverture de la porte, un
organe de manoeuvre couplé audit pêne et actionnable depuis l'extérieur dudit boîtier
pour faire passer ledit pêne de sa position de fermeture à sa position d'ouverture,
caractérisée par le fait que ladite serrure comprend aussi un pêne auxiliaire en un
matériau à haute température de fusion, qui est monté sur le boîtier de façon à être
mobile entre une position de fermeture dans laquelle une partie dudit pêne auxiliaire
fait saillie à l'extérieur dudit boîtier à travers ladite ouverture de celui-ci, et
une position d'ouverture dans laquelle ledit pêne auxiliaire est rentré dans ledit
boîtier pour autoriser l'ouverture de la porte, ladite serrure comprenant aussi des
moyens de rappel élastique, aptes à coopérer avec ledit pêne auxiliaire pour le solliciter
vers sa position de fermeture ; ledit pêne auxiliaire étant accouplé audit pêne par
des moyens de liaison, de façon que le déplacement dudit pêne vers sa position d'ouverture
au moyen dudit organe de manoeuvre est apte à entraîner ledit pêne auxiliaire aussi
vers sa position d'ouverture ; lesdits moyens de liaison comprenant au moins un élément
fusible en une matière à basse température de fusion, ladite basse température de
fusion étant comprise entre la température ambiante d'utilisation de la serrure et
la température de fusion du pêne, dite température de fusion intermédiaire ; chaque
élément fusible étant agencé de manière que son entrée en fusion est apte à découpler
la liaison entre ledit pêne et ledit pêne auxiliaire, de sorte qu'après la fusion
dudit élément fusible, ledit pêne auxiliaire est apte, dans sa position découplée,
à coopérer avec une partie en matériau à haute température de fusion de la gâche pour
bloquer la porte dans une position sensiblement fermée, dite position de fermeture
incendie.
[0006] De préférence, ledit pêne auxiliaire est apte, dans sa position découplée, à être
déplacé par rapport audit pêne sous la sollicitation desdits moyens de rappel élastique
vers une position dite de fermeture incendie dans laquelle il fait saillie à l'extérieur
dudit boîtier au-delà de sa position de fermeture.
[0007] Avantageusement, la serrure est du type à pêne basculant, le pêne et le pêne auxiliaire
étant aptes à pivoter sur un même axe solidaire du boîtier, ledit axe de rotation
étant sensiblement parallèle à la paroi du boîtier dans laquelle est percée ladite
ouverture.
[0008] Dans ce cas, ledit pêne comporte de préférence un corps présentant à son extrémité
libre une surface de blocage apte à coopérer avec la gâche en position de fermeture
dudit pêne ; ledit pêne auxiliaire comportant deux flasques plats en forme générale
de secteurs de disque sensiblement perpendiculaires audit axe de rotation, et situés
de part et d'autre dudit corps du pêne ; lesdits moyens de liaison comportant au moins
un organe d'accouplement à haute température de fusion s'étendant sensiblement parallèlement
audit axe de rotation, dans au moins un trou de l'un dudit pêne et dudit pêne auxiliaire
et à travers au moins une fente sensiblement en arc de cercle centré sur ledit axe
de rotation percée dans l'autre dudit pêne et dudit pêne auxiliaire ; ledit élément
fusible étant agencé dans ladite au moins une fente pour lier en rotation les deux
pênes à température ambiante, et pour découpler lesdits pênes avec une liberté de
déplacement angulaire limitée correspondant à l'arc de cercle de ladite au moins une
fente, au-delà de ladite basse température de fusion, de façon que, en position de
fermeture incendie de la serrure, ledit pêne auxiliaire, étant repoussé sous l'action
desdits moyens de rappel élastique vers l'extérieur dudit boîtier, a tourné d'un angle
de déphasage limité par rapport audit pêne au-delà de sa position de fermeture, ladite
au moins une fente ayant coulissé librement sur ledit organe d'accouplement.
[0009] Dans ce cas, une surface dudit pêne tournée vers l'intérieur du boîtier comporte
avantageusement un renfoncement agencé de manière qu'une partie desdits moyens de
rappel élastique en appui sur un bord desdits flasques ne soit pas en contact avec
le pêne au cours de la rotation dudit pêne auxiliaire dudit angle de déphasage limité
vers sa position de fermeture incendie, ladite partie desdits moyens de rappel élastique
étant apte à s'engager librement dans ledit renfoncement.
[0010] Avantageusement, lesdits moyens de liaison comportent un tube entretoise s'étendant
sensiblement parallèlement audit axe de rotation et reliant les deux flasques du pêne
auxiliaire, les extrémités dudit tube entretoise étant solidaires desdits flasques.
[0011] De préférence dans ce cas, ledit au moins un organe d'accouplement comprend ledit
tube entretoise, ladite au moins une fente traversant ledit pêne, ledit trou étant
percé dans chacun des deux flasques, ledit élément fusible étant apte, à température
ambiante d'utilisation de la serrure, à occuper une partie dudit trou oblong, de manière
à interdire le déplacement dudit tube entretoise dans ledit trou oblong.
[0012] Avantageusement, lesdits moyens de liaison comportent une broche d'accouplement s'étendant
sensiblement parallèlement à l'axe de rotation et liée avec ledit pêne en translation
circulaire autour de l'axe de rotation, une extrémité de ladite broche d'accouplement
étant apte à venir en butée contre le boîtier pour définir la fin de course de rotation
dudit pêne dans sa position de fermeture de la serrure.
[0013] De préférence, ladite broche d'accouplement traverse au moins une lumière percée
dans chacun desdits flasques et un trou percé à travers le pêne.
[0014] Dans ce cas, on peut prévoir qu'un élément fusible est apte, à température ambiante
d'utilisation de la serrure, à occuper une partie de ladite lumière de manière à interdire
le déplacement de ladite broche d'accouplement dans ladite lumière.
[0015] De préférence, la température de fusion haute est supérieure à 950°C, ledit matériau
à haute température de fusion étant par exemple de l'acier, que la température de
fusion intermédiaire est comprise entre 200°C et 500°C, ledit matériau à température
de fusion intermédiaire étant par exemple du Zamak® , et que la température de fusion
basse est inférieure à 200°C, ladite matière à basse température de fusion étant par
exemple un plastique.
[0016] Dans le même but, l'invention a pour deuxième objet un ensemble formé d'une serrure
selon le premier objet de l'invention, et d'une gâche associée à ladite serrure, caractérisé
par le fait que l'extension radiale desdits flasques du pêne auxiliaire par rapport
audit axe de rotation est sensiblement supérieure à l'extension radiale de la surface
de blocage du pêne ; ladite gâche comportant deux rainures sensiblement perpendiculaires
audit axe de rotation, et situées en face des bords d'extrémité libre desdits flasques
du pêne auxiliaire ; lesdites rainures étant agencées de manière que, d'une part,
à température ambiante d'utilisation de ladite serrure, lesdits flasques sont engagés
dans lesdites rainures sans coopérer avec ladite gâche, et d'autre part, dans la position
de fermeture incendie du pêne auxiliaire, lesdits flasques sont aptes à venir en contact
avec ladite gâche.
[0017] Avantageusement, au moins un desdits flasques du pêne auxiliaire comporte une encoche
dans son bord d'extrémité libre; ladite encoche étant apte, dans la position de fermeture
incendie de la serrure, à s'accrocher dans la rainure de la gâche lui faisant face.
[0018] Dans une forme de réalisation particulière, la serrure est montée sur un vantail
mobile et la gâche est montée sur un deuxième vantail dans le cas d'une porte double
ou un montant d'huisserie dans le cas d'une porte simple, un joint intumescent apte
à passer sous l'action de la chaleur d'un état contracté à un état dilaté, étant fixé
sur le chant dudit vantail mobile sur tout son pourtour ; ledit ensemble étant agencé
de manière que, d'une part, en position de porte fermée à température ambiante d'utilisation
de ladite serrure, ledit joint intumescent fait face au chant dudit deuxième vantail
ou dudit montant d'huisserie de la porte, ledit joint intumescent étant contracté
; d'autre part, dans la position de fermeture incendie du pêne auxiliaire, ledit vantail
mobile ne s'étant pas déplacé par rapport à sa position de fermeture, l'encoche et
la rainure qui lui fait face sont séparées d'une distance de décalage, la distance
de décalage étant sensiblement inférieure à la moitié de l'épaisseur dudit vantail
ou du montant d'huisserie portant la gâche, de sorte que lorsque ledit vantail mobile
se déplace sous l'effet de la pression différentielle exercée par le feu, ledit joint
intumescent est, dans son état dilaté, apte à rester en contact avec le chant du vantail
ou dudit montant d'huisserie de la porte qui lui fait face sur sensiblement toute
la hauteur dudit chant ou dudit montant.
[0019] Pour mieux faire comprendre les différents objets de l'invention, on va en décrire
maintenant, à titre d'exemple purement illustratif et non limitatif, un mode de réalisation
représenté au dessin annexé.
[0020] Sur ce dessin :
- la figure 1 est une vue en coupe de la serrure de l'invention suivant la ligne I de
la figure 5 et de la gâche suivant la ligne I de la figure 6, la serrure étant montée
sur un premier vantail d'une porte double et la gâche étant montée sur le deuxième
vantail, la serrure étant en position fermée ;
- la figure 2 est une vue analogue à la figure 1, où l'élément fusible a été omis, le
pêne auxiliaire étant en position découplée ;
- la figure 3 est une vue analogue à la figure 2, où le pêne a été omis, la serrure
étant en position de fermeture incendie ;
- la figure 4 est une vue latérale des deux pênes assemblés, en position accouplée du
pêne auxiliaire ;
- la figure 5 est une vue en coupe suivant la ligne V de la figure 4 des deux pênes
assemblés, en position accouplée du pêne auxiliaire ;
- la figure 6 est une vue de face de la gâche associée à la serrure de l'invention ;
- la figure 7 est une vue en coupe de la gâche associée à la serrure de l'invention
suivant la ligne VII de la figure 6 ;
- la figure 8 est une vue en perspective éclatée des deux pênes de la serrure de l'invention.
[0021] L'invention consiste en une serrure anti-panique, du type à pêne basculant, comportant,
un boîtier 1 destiné à être fixé sur l'une des faces d'un vantail 2 de porte, un pêne
3 de la serrure monté en rotation dans le boîtier 1 de manière à pouvoir se déplacer
entre une position de fermeture montrée dans la figure 1, dans laquelle le pêne 3
fait saillie à l'extérieur du boîtier 1 à travers une ouverture 4 de celui-ci et peut
coopérer avec une gâche 5, afin de maintenir ladite porte en position fermée, et une
position d'ouverture (non montrée) dans laquelle le pêne 3 est rentré à l'intérieur
du boîtier 1. La gâche 5 est fixée, soit à l'huisserie de la porte dans le cas d'une
porte simple (non montrée), soit sur le deuxième vantail 6 d'une porte double, comme
montré sur la figure 1. Le vantail 2 comporte une plaque saillante 31 sur sa face
opposée à celle portant le boîtier 1 pour ne permettre l'ouverture de la porte que
dans un seul sens.
[0022] Comme visible sur la figure 1, le boîtier 1 comporte une tôle métallique, par exemple
en acier, qui est pliée en U de façon à présenter deux ailes 1
a et 1
b et une partie de base 1
c. Cette partie de base 1
c est destinée à être appliquée et fixée, par exemple au moyen de vis non montrées,
sur l'une des deux faces du vantail 2 de la porte sur laquelle la serrure anti-panique
est destinée à être montée. Le boîtier 1 peut être éventuellement complété par un
couvercle (non montré) recouvrant l'espace compris entre les deux ailes 1
a et 1
b.
[0023] L'ouverture 4 susmentionnée est découpée dans l'aile 1
a du boîtier 1, sensiblement à mi-longueur de ladite aile 1
a, et elle a une forme approximativement rectangulaire. Les ailes 1
a et 1
b comportent des trous 7, visibles sur la figure 1, destinés à recevoir les extrémités
de l'axe de rotation d'un levier de manoeuvre (non montré) pour actionner le pêne
3.
[0024] Le pêne 3 va maintenant être décrit en référence à la figure 8. Le pêne 3 est en
fait constitué par un pêne principal 8 et un pêne auxiliaire 9, qui sont montés pivotant
sur un axe commun de rotation 10 et qui sont accouplés de manière libérable l'un à
l'autre par des moyens de liaison, de façon à être liés en rotation autour de l'axe
10 en position accouplée (figure 1), et de façon à pouvoir pivoter l'un par rapport
à l'autre d'un angle de déphasage limité autour de l'axe 10 en position découplée
(figure 2). L'axe 10 est supporté à ses extrémités par des pattes de support (non
montrées) qui sont fixées rigidement à la face interne de l'aile 1
a du boîtier 1.
[0025] Le pêne 8 est fabriqué par exemple par moulage par injection, en une matière à point
de fusion inférieur, par exemple en Zamak® . Comme mieux visible sur la figure 8,
le pêne 8 comporte un corps 30 plein en forme sensiblement de secteur de cylindre
droit ayant deux faces latérales 8
a et 8
b, qui sont planes et perpendiculaires à l'axe de rotation 10 et qui ont une forme
sensiblement en secteur de disque centré sur l'axe de rotation 10. Le corps 30 du
pêne 8 comporte en outre une surface arrière 8
c (voir figure 1), qui se trouve en permanence à l'intérieur du boîtier 1 et dans laquelle
est ménagée un renfoncement 8
f dont la fonction sera expliquée plus bas, une surface frontale 8
d qui s'étend en majeure partie hors du boîtier 1, obliquement à travers l'ouverture
4 de celui-ci, quand le pêne 8 est dans sa position de fermeture (figure 1), ainsi
qu'une surface de blocage 8
e en forme de nappe cylindrique, dont l'axe géométrique est confondu avec celui de
l'axe de rotation 10. Dans la position de fermeture du pêne, cette surface de blocage
8
e vient en appui sur une portion de surface 5
a de la gâche 5 pour maintenir en position fermée la porte sur laquelle est fixée la
serrure.
[0026] Le pêne 8 est, de plus, prolongé de l'autre côté de son axe de rotation 10 par rapport
à son corps 30 par une portée d'appui 12 comportant deux branches 12
a et 12
b s'étendant sensiblement parallèlement à l'axe de rotation 10 respectivement de part
et d'autre des faces latérales 8
a et 8
b du pêne 8, destinées à coopérer avec un levier de manoeuvre (non montré). Ce levier
de manoeuvre peut agir, sur l'une ou l'autre des deux branches 12
a, 12
b de la portée d'appui 12 pour faire pivoter le pêne 8, et aussi le pêne auxiliaire
9 qui lui est accouplé, autour de l'axe 10 afin de faire passer les deux pênes de
leur position de fermeture montrée dans la figure 1 à leur position d'ouverture (non
montrée) dans laquelle les deux pênes sont rentrés dans le boîtier 1. Dans cette dernière
position, la face frontale 8
d du pêne 8 se trouve sensiblement dans le plan de l'ouverture 4 du boîtier 1.
[0027] Le pêne auxiliaire 9 est réalisé, conformément à la présente invention, en une matière
à haut point de fusion de manière à résister au feu, par exemple en acier ou en un
alliage cuivreux. Comme montré dans la figure 8, ce pêne auxiliaire 9 peut être constitué
par deux flasques plats 9
a et 9
b, sensiblement en forme de secteur de disque centré sur l'axe de rotation 10, qui
sont perpendiculaires à l'axe de rotation 10 et espacés l'un de l'autre. Les deux
flasques 9
a et 9
b sont destinés à être placés respectivement de part et d'autre des faces latérales
8
a et 8
b du pêne 8, comme montré dans la figure 8. Chacun des deux flasques 9
a et 9
b comporte un trou circulaire 13 destiné à être aligné avec des trous 14 du pêne 8
pour recevoir l'axe de rotation 10.
[0028] Chacun des deux flasques 9
a et 9
b comporte un bord 17, qui s'étend selon un arc de cercle centré sur l'axe de rotation
10, chaque bord 17 étant de préférence situé légèrement en avant par rapport à la
surface cylindrique de blocage 8
e du pêne 8, comme cela est visible dans les figures 1 et 2. Chacun des deux flasques
9
a et 9
b comporte en outre deux bords qui s'étendent sensiblement radialement par rapport
à l'axe de rotation 10, à savoir un bord radial arrière, qui est aligné avec la surface
arrière 8
c du pêne 8, et un bord radial avant qui est aligné avec la surface frontale 8
d du pêne 8.
[0029] De préférence, le pêne auxiliaire 9 comprend en outre une plaque-entretoise 9
c, qui est reliée d'un seul tenant au bord radial avant de chacun des deux flasques
9
a et 9
b. Comme montré dans la figure 8, cette plaque-entretoise 9
c recouvre en grande partie la surface frontale 8
d du pêne 8. De préférence, cette surface frontale 8
d présente un évidement 18, large et de profondeur correspondant à l'épaisseur de la
plaque-entretoise 9
c, qui s'étend d'une face latérale 8
a à l'autre face latérale 8
b du pêne 8 et qui, dans l'état assemblé des deux pênes 8 et 9, reçoit la plaque-entretoise
9
c du pêne auxiliaire 9, de façon que cette plaque-entretoise se trouve sensiblement
à fleur de la surface frontale 8
d du pêne 8. Ainsi, lorsque le vantail 2 sur laquelle est montée la serrure se ferme,
le bord 6
a de l'autre vantail 6 vient en contact glissant sur la plaque-entretoise 9
c du pêne auxiliaire 9 qui est plus résistant à l'usure que le pêne 8 en matière à
bas point de fusion.
[0030] Comme on peut le voir à la figure 8, l'axe de rotation 10 a des extrémités qui font
nettement saillie au-delà des deux flasques 9
a et 9
b du pêne auxiliaire 9 afin de permettre le montage dudit axe dans les pattes de support
mentionnées plus haut. En outre, les extrémités saillantes de l'axe de rotation 10
portent un ressort 19, visible sur les figures 1, 2 et 3, destiné à solliciter le
pêne auxiliaire 9 vers sa position de fermeture. Plus précisément, ce ressort peut
être par exemple constitué par un fil en acier à ressort, qui est plié en forme d'un
U, dont la partie de base 19
a s'appuie contre le bord arrière des deux flasques 9
a et 9
b du pêne auxiliaire 9, tandis que chacune des deux branches 19
b du ressort 19 s'étend sensiblement à angle droit à partir de la partie de base 19
a, puis est enroulée de quelques tours autour d'une extrémité respective de l'axe de
rotation 10, et s'étend ensuite à nouveau sensiblement perpendiculairement à la partie
de base 19
a en s'appuyant contre la face intérieure de l'aile 1
a du boîtier 1. En outre, la partie de base 19
a est situé en face de le renfoncement 8
f de la surface arrière 8c du pêne 8, de sorte qu'elle n'est pas en contact avec le
pêne 8.
[0031] Les moyens de liaison entre le pêne 8 et le pêne auxiliaire 9 vont maintenant être
décrits. Chacun des deux flasques 9
a et 9
b comporte une lumière 15 sensiblement en arc de cercle centré sur l'axe de rotation
10 destinée à être alignée avec des trous débouchant 16 du pêne 8 pour recevoir une
broche d'accouplement 11. La broche d'accouplement 11, bien qu'elle soit plus courte
que l'axe de rotation 10, a des extrémités 11
a et 11
b qui font saillie au-delà des flasques 9
a et 9
b du pêne auxiliaire 9, comme visible sur la figure 5, de façon à venir en butée contre
la surface interne de l'aile 1
a, des deux côtés de l'ouverture 4, quand le pêne 8 est dans sa position de fermeture.
Les trous débouchant 16 sont ajustés à la section de la broche d'accouplement 11 de
manière que celle-ci est liée au pêne 8 en translation circulaire autour de l'axe
10. Les lumières 15 du pêne auxiliaire 9 comportent deux extrémités angulairement
espacées, l'extrémité 15a étant située vers l'intérieur du boîtier 1 et l'extrémité
15
b étant située vers l'extérieur du boîtier 1. Dans l'état accouplé du pêne auxiliaire
9, comme visible à la figure 4, la broche d'accouplement 11 est située à l'opposé
de l'extrémité 15
a des lumières 15.
[0032] Le pêne auxiliaire comporte également un tube entretoise 21 s'étendant sensiblement
parallèlement à l'axe de rotation 10 et reliant les deux flasques 9
a et 9
b à travers un trou oblong 22 du pêne 8, les extrémités d'une broche 21c, contenue
dans le tube entretoise 21, étant encastrées par poinçonnage dans des trous tronconiques
21
a et 21
b des flasques 9
a et 9
b respectivement, au voisinage de leur partie centrale. Ce tube entretoise 21 a pour
fonction de rigidifier le pêne auxiliaire 9 et de maintenir les flasques 9
a et 9
b parallèles entre eux et aux faces latérales 8
a et 8
b du pêne 8, à distance desdites faces latérales 8
a et 8
b, notamment lorsque la serrure est soumise à de hautes températures, par exemple au
cours d'un incendie. Le trou oblong 22 comporte deux extrémités angulairement espacées,
l'extrémité 22
a étant située vers l'intérieur du boîtier 1 et l'extrémité 22
b étant située vers l'extérieur du boîtier 1. Dans l'état accouplé du pêne auxiliaire
9, comme visible à la figure 1, le tube entretoise 21 est situé au voisinage de l'extrémité
22
a du trou oblong 22.
[0033] L'accouplement libérable du pêne 8 et du pêne auxiliaire 9 est réalisé au moyen d'un
élément fusible 20 à basse température de fusion, rigide à la température ambiante
d'utilisation de la serrure (voir figure 1). L' élément fusible 20 peut par exemple
être constitué d'une matière plastique, ladite basse température de fusion étant par
exemple de l'ordre de 180°C.
[0034] Dans une première variante de l'invention, l'élément fusible 20 comporte une tige
en plastique, visible sur la figure 1, logée au voisinage de l'extrémité 22
b du trou oblong 22 et occupant une partie substantielle de l'espace complémentaire
au tube entretoise 21 dans le trou oblong 22, de manière à interdire le déplacement
angulaire du tube entretoise 21 par rapport au pêne 8.
[0035] Dans une deuxième variante de l'invention (non représentée), l'élément fusible comporte
deux morceaux de plastique en forme de rondelle logés au voisinage des extrémités
15
a des deux lumières 15, visibles sur la figure 4, occupant une partie substantielle
de l'espace complémentaire à la broche d'accouplement 11 dans les lumières 15 de manière
à interdire le déplacement angulaire de la broche d'accouplement 11 par rapport au
pêne auxiliaire 9.
[0036] En présence de l'élément fusible 20, le pêne 8 et le pêne auxiliaire 9 sont ainsi
liés en rotation autour de l'axe de rotation 10. Lorsque le pêne 8 est actionné vers
sa position d'ouverture au moyen de l'organe de manoeuvre, le couple de rotation est
transmis au pêne auxiliaire 9 par l'intermédiaire de l'élément fusible 20 qui vient
en butée sur le tube entretoise 21 dans la première variante de l'invention, ou de
la broche d'accouplement 11 qui vient en butée sur ledit élément fusible dans la deuxième
variante de l'invention, de manière que le pêne auxiliaire est aussi entraîné en position
d'ouverture de la serrure. Réciproquement, le couple de rappel élastique du ressort
19 s'exerçant sur le pêne auxiliaire 9 dans le sens de la fermeture de la serrure
est transmis au pêne 8 par l'intermédiaire, du tube entretoise 21 qui vient en butée
sur l'élément fusible 20 logé dans le trou oblong 22 dans la première variante de
l'invention, ou de l'élément fusible logé dans les lumières 15 qui vient en butée
sur la broche d'accouplement 11 dans la deuxième variante de l'invention, de manière
que le pêne 8 est aussi entraîné en position de fermeture de la serrure.
[0037] Au cours d'un incendie, l'élément fusible 20 perd sa rigidité à la suite de l'élévation
de la température ambiante jusqu'au voisinage de sa température de fusion. Cette perte
de rigidité intervient avant l'entrée en fusion dudit pêne 8, avant ou au plus tard
au début de la course de glissement du pêne 8 sur la gâche 5 sous l'effet de la pression
différentielle s'exerçant sur le vantail 2 et/ou de la dilatation dudit vantail 2.
L'élément fusible 20 n'est alors plus apte à résister à l'effort exercé par le ressort
19 sur le pêne auxiliaire 9 dans la direction d'ouverture de celui-ci. La liaison
en rotation du pêne auxiliaire 9 avec le pêne 8 est alors supprimée, le tube entretoise
pouvant coulisser librement angulairement vers l'extrémité 22
b du trou oblong 22 et la broche d'accouplement 11 pouvant coulisser librement angulairement
vers l'extrémité 15
a des lumières 15. Le pêne auxiliaire 9 tourne alors sous l'effet de l'effort du ressort
19 d'un angle au-delà de sa position de fermeture vers sa position découplée, visible
à la figure 2, la partie de base 19
a du ressort 19 venant s'engager librement dans le renfoncement 8
f sans coopérer avec le pêne 8. Après fusion du pêne principal 8, les extrémités de
la broche d'accouplement 11 restent en butée contre la surface interne de l'aile 1
a, des deux côtés de l'ouverture 4, de manière que le pêne auxiliaire 9 est bloqué
en rotation autour de l'axe 10 dans sa direction de fermeture, les bords de l'extrémité
15
a des lumières 15 étant en butée contre la broche d'accouplement 11, comme visible
à la figure 3.
[0038] Le fonctionnement du mécanisme anti-glissement de la serrure va maintenant être expliqué.
La gâche 5 est résistante au feu, par exemple en acier ou en fonte, et comporte un
bossage creux 23 de forme sensiblement parallélépipédique rectangle avec des arêtes
arrondies par soucis d'ergonomie, qui peut être obtenu par exemple par emboutissage
d'une tôle en acier, et dont la base 23
a est prolongée le long de ses petits côtés par deux ailes de fixation 24 destinées
à être appliquées sur un support de gâche 25 de manière que le grand côté de la base
23
a soit parallèle à l'axe de rotation 10 ; le support 25 étant fixé soit à l'huisserie
d'une porte simple, soit au deuxième vantail 6 d'une porte double. Les ailes de fixation
24 comportent des trous 24
a destinés à recevoir des vis de fixation (non montrées) pour fixer la gâche 5 au support
25.
[0039] La portion de surface 5
a de la gâche 5 fait face au pêne 3 en position de fermeture de la porte et est arrondie
avec un rayon de courbure plus grand que celui des autres arêtes de la gâche 5 pour
assurer une surface de contact suffisante avec le pêne 8 en position de fermeture
de la serrure. En outre, la portion de surface 5
a comporte deux rainures 26 s'étendant perpendiculairement à l'axe 10 et situées respectivement
en face des bords 17 des flasques 9
a et 9
b du pêne auxiliaire 9, de manière que les bords 17 ne rentrent pas en contact avec
la gâche 5 lorsque la serrure fonctionne avec les deux pêne 8 et 9 accouplés (voir
figure 1).
[0040] Lorsque, la porte étant initialement fermée, le pêne auxiliaire 9 se trouve amené
dans sa position découplée (voir figure 2) à la suite de la fusion de l'élément fusible
20, due par exemple à un incendie, si le vantail 2 de la porte est poussé dans le
sens de son ouverture sous l'effet du différentiel de pression qui s'exerce sur ses
faces et/ou de sa dilatation, le pêne 8 peut glisser sur la gâche 5, par exemple en
raison du faible coefficient de frottement du Zamak® sur l'acier, sans entraîner le
pêne 9. Ce glissement du pêne 8 est dû au fait que l'effort exercé par la gâche 5
sur le pêne 8 en réaction à la force de pression exercée perpendiculairement sur le
vantail 2 et transmise au pêne 8 par l'intermédiaire de l'axe 10, peut comporter une
composante dont le moment par rapport à l'axe de rotation 10 tend à faire rentrer
le pêne 8 dans le boîtier 1. Ainsi, le vantail 2 se galbe ou tourne d'un faible angle
sur l'axe de ses gonds (non montré) dans sa direction d'ouverture, de sorte que le
point médian du vantail 2 qui porte le boîtier 1 présente un décalage
d dans la direction d'ouverture de la porte par rapport au vantail 6 portant la gâche
5. Au cours du déplacement du boîtier 1 dans la direction d'ouverture de la porte,
les bords 17 des flasques 9
a et 9
b du pêne auxiliaire 9 viennent en contact avec le fond des rainures 26 de la gâche
5. Le pêne auxiliaire 9 et la gâche 5 étant en matière résistante au feu, par exemple
en acier, et le coefficient de frottement de l'acier sur lui même étant plus élevé,
le blocage de la porte en position sensiblement fermée, dite position de fermeture
incendie, est alors assuré, même après fusion complète du pêne 8, comme visible sur
la figure 3. La température ambiante ayant largement dépassé 200°C lorsque cela se
produit, la serrure n'est plus destinée à être ouverte à l'aide de l'organe de manoeuvre
à ce stade.
[0041] Pendant l'étape transitoire séparant le début du glissement du pêne 8 sur la gâche
5 de l'entrée en contact des bords 17 avec la gâche 5, la broche d'accouplement 11
peut être entraînée par le pêne 8 et perdre le contact avec le boîtier 1 ; mais elle
est par la suite repoussée en butée contre l'aile 1
a par le pêne auxiliaire 9.
[0042] Dans une autre variante de l'invention, les bords 17 des flasques 9
a et 9
b comportent des encoches 27 destinées à s'accrocher sur le rebord frontal 26
a des rainures 26 lors du déplacement du boîtier 1 dans la direction d'ouverture de
la porte, lesdites encoches 27 faisant face audit rebord frontal 26
a des rainures 26 lorsque le pêne auxiliaire est en position découplée, comme visible
sur la figure 2. Dans la position de fermeture incendie de la serrure, les flasques
9
a et 9
b sont accrochés sur les rebords frontaux 26
a des rainures 26 de la gâche 5, de manière à interdire le glissement du pêne auxiliaire
9 sur la gâche 5. Le décalage maximal
d que peut présenter le point médian du vantail 2 sur lequel est monté le boîtier 1
de la serrure est alors déterminé par la position des encoches 27 et par l'angle de
déphasage dont a tourné le pêne auxiliaire 9 dans sa position découplée. Ce décalage
d est en effet sensiblement égal à la distance entre le fond de l'encoche 27 et le
rebord 26
a de la rainure 26 lui faisant face lorsque l'élément fusible 20 a fondu et que le
pêne 8 est resté en position de fermeture de la serrure sans glisser sur la gâche
5 (voir figure 2).
[0043] Classiquement, le vantail 2 de la porte sur lequel est monté la serrure comporte
un joint intumescent 28 inséré dans un logement creusé sur toute la hauteur dudit
vantail 2 sensiblement au milieu de son chant 2a. Lors de l'élévation de la température
ambiante, par exemple à la suite d'un incendie, ce joint intumescent se dilate de
manière à obstruer le jour 29 qui existe entre les deux vantaux 2 et 6 d'une porte
double ou entre une porte et l'huisserie, afin de rendre la porte plus hermétique,
comme visible à la figure 2. Dans la position de fermeture incendie de la serrure,
le déphasage du pêne auxiliaire 9 est tel que le décalage
d présenté par le point médian du vantail 2 sur lequel est monté le boîtier 1 de la
serrure est sensiblement inférieur à la demie épaisseur, du deuxième vantail 6 dans
le cas d'une porte double, ou de l'huisserie dans le cas d'une porte simple (non montré),
de manière que le joint intumescent 28 gonflé entre en contact avec le chant 6
a du deuxième vantail 6 dans le cas d'une porte double, ou de l'huisserie dans le cas
d'une porte simple, de manière à conserver la fonction d'étanchéité au feu de la porte.
[0044] Bien que l'invention ait été décrite ci-dessus en liaison avec plusieurs variantes
de réalisation particulières, il est évident qu'elle n'y est nullement limitée et
qu'elle comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits ainsi que leurs
combinaisons, si celles-ci entrent dans le cadre de l'invention.
1. Serrure comprenant un boîtier (1) en un matériau à haute température de fusion destiné
à être fixé à une porte (2), un pêne (8) en une matière dont la température de fusion
est inférieure, ledit pêne (8) étant monté sur ledit boîtier (1) de façon à être mobile
entre une position de fermeture dans laquelle il fait saillie à l'extérieur du boîtier
(1) à travers une ouverture (4) de celui-ci et est apte, à température ambiante d'utilisation
de la serrure, à coopérer avec une gâche (5) pour bloquer la porte en position fermée
et une position d'ouverture dans laquelle ledit pêne (8) est rentré dans ledit boîtier
(1) pour autoriser l'ouverture de la porte, un organe de manoeuvre couplé audit pêne
(8) et actionnable depuis l'extérieur dudit boîtier (1) pour faire passer ledit pêne
(8) de sa position de fermeture à sa position d'ouverture, caractérisée par le fait que ladite serrure comprend aussi un pêne auxiliaire (9) en un matériau à haute température
de fusion, qui est monté sur le boîtier (1) de façon à être mobile entre une position
de fermeture dans laquelle une partie dudit pêne auxiliaire (9) fait saillie à l'extérieur
dudit boîtier (1) à travers ladite ouverture (4) de celui-ci, et une position d'ouverture
dans laquelle ledit pêne auxiliaire (9) est rentré dans ledit boîtier (1) pour autoriser
l'ouverture de la porte, ladite serrure comprenant aussi des moyens de rappel élastique
(19), aptes à coopérer avec ledit pêne auxiliaire (9) pour le solliciter vers sa position
de fermeture ; ledit pêne auxiliaire (9) étant accouplé audit pêne (8) par des moyens
de liaison (11,21), de façon que le déplacement dudit pêne (8) vers sa position d'ouverture
au moyen dudit organe de manoeuvre est apte à entraîner ledit pêne auxiliaire (9)
aussi vers sa position d'ouverture ; lesdits moyens de liaison (11,21) comprenant
au moins un élément fusible (20) en une matière à basse température de fusion, ladite
basse température de fusion étant comprise entre la température ambiante d'utilisation
de la serrure et la température de fusion du pêne (8), dite température de fusion
intermédiaire ; chaque élément fusible (20) étant agencé de manière que son entrée
en fusion est apte à découpler la liaison entre ledit pêne (8) et ledit pêne auxiliaire
(9), de sorte qu'après la fusion dudit élément fusible (20), ledit pêne auxiliaire
(9) est apte, dans sa position découplée, à coopérer avec une partie en matériau à
haute température de fusion de la gâche (5) pour bloquer la porte dans une position
sensiblement fermée, dite position de fermeture incendie.
2. Serrure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ledit pêne auxiliaire (9) est apte, dans sa position découplée, à être déplacé par
rapport audit pêne (8) sous la sollicitation desdits moyens de rappel élastique (19)
vers une position dite de fermeture incendie dans laquelle il fait saillie à l'extérieur
dudit boîtier (1) au-delà de sa position de fermeture.
3. Serrure selon la revendication 2, caractérisée par le fait qu'elle est du type à pêne basculant, le pêne (8) et le pêne auxiliaire (9) étant aptes
à pivoter sur un même axe (10) solidaire du boîtier (1), ledit axe de rotation (10)
étant sensiblement parallèle à la paroi (1a) du boîtier (1) dans laquelle est percée ladite ouverture (4).
4. Serrure selon la revendication 3, caractérisée par le fait que ledit pêne (8) comporte un corps (30) présentant à son extrémité libre une surface
de blocage (8e) apte à coopérer avec la gâche (5) en position de fermeture dudit pêne (8) ; ledit
pêne auxiliaire (9) comportant deux flasques (9a, 9b) plats en forme générale de secteurs de disque sensiblement perpendiculaires audit
axe de rotation (10), et situés de part et d'autre dudit corps (30) du pêne (8) ;
lesdits moyens de liaison (11,21) comportant au moins un organe d'accouplement (11,
21) à haute température de fusion s'étendant sensiblement parallèlement audit axe
de rotation (10), dans au moins un trou (16, 21a) de l'un dudit pêne (8) et dudit pêne auxiliaire (9) et à travers au moins une fente
(15, 22) sensiblement en arc de cercle centré sur ledit axe de rotation (10) percée
dans l'autre dudit pêne (8) et dudit pêne auxiliaire (9) ; ledit élément fusible (20)
étant agencé dans ladite au moins une fente (15, 22) pour lier en rotation les deux
pênes (8, 9) à température ambiante, et pour découpler lesdits pênes (8, 9) avec une
liberté de déplacement angulaire limitée correspondant à l'arc de cercle de ladite
au moins une fente (15, 22), au-delà de ladite basse température de fusion, de façon
que, en position de fermeture incendie de la serrure, ledit pêne auxiliaire (9), étant
repoussé sous l'action desdits moyens de rappel élastique (19) vers l'extérieur dudit
boîtier (1), a tourné d'un angle de déphasage limité ( ) par rapport audit pêne (8)
au-delà de sa position de fermeture, ladite au moins une fente (15, 22) ayant coulissé
librement sur ledit organe d'accouplement (11, 21).
5. Serrure selon la revendication 4, caractérisée par le fait qu'une surface (8c) dudit pêne tournée vers l'intérieur du boîtier (1) comporte un renfoncement
(8f) agencé de manière qu'une partie (19a) desdits moyens de rappel élastique (19) en appui sur un bord desdits flasques (9a, 9b) ne soit pas en contact avec le pêne (8) au cours de la rotation dudit pêne auxiliaire
(9) dudit angle de déphasage limité ( ) vers sa position de fermeture incendie, ladite
partie (19a) desdits moyens de rappel élastique (19) étant apte à s'engager librement
dans ledit renfoncement (8f).
6. Serrure selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisée par le fait que lesdits moyens de liaison (11,21) comportent un tube entretoise (21) s'étendant sensiblement
parallèlement audit axe de rotation (10) et reliant les deux flasques (9a, 9b) du pêne auxiliaire (9), les extrémités dudit tube entretoise (21) étant solidaires
desdits flasques (9a, 9b).
7. Serrure selon la revendication 6, caractérisée par le fait que, ledit au moins un organe d'accouplement comprend ledit tube entretoise (21), ladite
au moins une fente (22) traversant ledit pêne (8), ledit trou (21a) étant percé dans
chacun des deux flasques (9a, 9b), ledit élément fusible (20) étant apte, à température
ambiante d'utilisation de la serrure, à occuper une partie (22b) dudit trou oblong
(22), de manière à interdire le déplacement dudit tube entretoise (21) dans ledit
trou oblong (22).
8. Serrure selon l'une des revendication 4 à 7, caractérisée par le fait que lesdits moyens de liaison comportent une broche d'accouplement (11) s'étendant sensiblement
parallèlement à l'axe de rotation (10) et liée avec ledit pêne (8) en translation
circulaire autour de l'axe de rotation (10), une extrémité de ladite broche d'accouplement
étant apte à venir en butée contre le boîtier (1) pour définir la fin de course de
rotation dudit pêne (8) dans sa position de fermeture de la serrure.
9. Serrure selon la revendication 8, caractérisée par le fait que ladite broche d'accouplement (11) traverse au moins une lumière (15) percée dans
chacun desdits flasques (9a, 9b) et un trou (16) percé à travers le pêne (8).
10. Serrure selon la revendication 9, caractérisée par le fait qu'un élément fusible est apte, à température ambiante d'utilisation de la serrure, à
occuper une partie de ladite lumière (15) de manière à interdire le déplacement de
ladite broche d'accouplement (11) dans ladite lumière (15).
11. Serrure selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisée par le fait que la température de fusion haute est supérieure à 950°C, ledit matériau à haute température
de fusion étant par exemple de l'acier, que la température de fusion intermédiaire
est comprise entre 200°C et 500°C, ledit matériau à température de fusion intermédiaire
étant par exemple du Zamak® , et que la température de fusion basse est inférieure
à 200°C, ladite matière à basse température de fusion étant par exemple un plastique.
12. Ensemble formé d'une serrure selon l'une des revendications 4 à 10 et d'une gâche
associée à ladite serrure, caractérisé par le fait que l'extension radiale desdits flasques (9a, 9b) du pêne auxiliaire (9) par rapport audit axe de rotation (10) est sensiblement supérieure
à l'extension radiale de la surface de blocage (8e) du pêne (8) ; ladite gâche (5) comportant deux rainures (26) sensiblement perpendiculaires
audit axe de rotation (10), et situées en face des bords (17) d'extrémité libre desdits
flasques (9a, 9b) du pêne auxiliaire (9) ; lesdites rainures (26) étant agencées de manière que, d'une
part, à température ambiante d'utilisation de ladite serrure, lesdits flasques (9a, 9b) sont engagés dans lesdites rainures (26) sans coopérer avec ladite gâche (5), et
d'autre part, dans la position de fermeture incendie du pêne auxiliaire (9), lesdits
flasques (9a, 9b) sont aptes à venir en contact avec ladite gâche (5).
13. Ensemble formé d'une serrure et d'une gâche selon la revendication 12, caractérisé par le fait qu'au moins un desdits flasques (9a, 9b) du pêne auxiliaire (9) comporte une encoche (27) dans son bord (17) d'extrémité
libre; ladite encoche (27) étant apte, dans la position de fermeture incendie de la
serrure, à s'accrocher dans la rainure (26) de la gâche (5) lui faisant face.
14. Ensemble selon la revendication 13, dans lequel la serrure est montée sur un vantail
mobile (2) et la gâche est montée sur un deuxième vantail (6) dans le cas d'une porte
double ou un montant d'huisserie dans le cas d'une porte simple, caractérisé par le fait qu'un joint intumescent (28), apte à passer sous l'action de la chaleur d'un état contracté
à un état dilaté, est fixé sur le chant (2a) dudit vantail mobile (2) sur tout son pourtour ; ledit ensemble étant agencé de
manière que, d'une part, en position de porte fermée à température ambiante d'utilisation
de ladite serrure, ledit joint intumescent (28) fait face au chant (6a) dudit deuxième vantail (6) ou dudit montant d'huisserie de la porte, ledit joint
intumescent (28) étant contracté ; d'autre part, dans la position de fermeture incendie
du pêne auxiliaire (9), ledit vantail mobile (2) ne s'étant pas déplacé par rapport
à sa position de fermeture, l'encoche (27) et la rainure (26) qui lui fait face sont
séparées d'une distance de décalage (d), la distance de décalage (d) étant sensiblement inférieure à la moitié de l'épaisseur dudit vantail (6) ou du
montant d'huisserie portant la gâche (5), de sorte que lorsque ledit vantail mobile
(2) se déplace sous l'effet de la pression différentielle exercée par le feu, ledit
joint intumescent (28) est, dans son état dilaté, apte à rester en contact avec le
chant (6a) du vantail (6) ou dudit montant d'huisserie de la porte qui lui fait face sur sensiblement
toute la hauteur dudit chant (6a) ou dudit montant.