[0001] La présente invention concerne un câble électrique de sécurité comprenant au moins
deux conducteurs électriques isolés et une gaine de protection.
[0002] L'invention a trait plus particulièrement au comportement des câbles électriques
en présence du feu pour limiter leur destruction.
[0003] La configuration rectiligne des câbles et leur utilisation en nappes sont souvent
un facteur de transmission de feu, même s'ils ne sont que très rarement à l'origine
d'un incendie. Par ailleurs, la combustion des câbles engendre des effets secondaires
qu'il est important de limiter également.
[0004] Ces phénomènes qui se traduisent par le dégagement de gaz et fumées opaques et toxiques
ont incité les fabricants de câble à développer des familles de câbles réalisés à
partir de matériaux à faible émission de fumées et à toxicité réduite en cas de combustion.
Plus récemment, pour réduire encore les risques, les fabricants de câble ont proposé
des câbles sans halogène dont l'ignifugation est en général obtenue par des charges
donneuses d'eau.
[0005] Toutefois, si l'emploi de matériaux ignifuges et de préférence sans halogène est
une garantie sérieuse contre la formation de foyers secondaires, il est indispensable
qu'en cas d'incendie, certaines installations électriques puissent continuer à assurer
le fonctionnement des équipements de sécurité afin de permettre l'évacuation des personnes.
L'un des éléments essentiels qui permet à ces installations de fonctionner est le
câble électrique, dit câble de sécurité.
[0006] Ces câbles de sécurité doivent présenter une faible propagation au feu, et en plus
assurer la poursuite de la fonction électrique dans un incendie naissant développant
des températures très élevées. Cette caractéristique est vérifiée par des essais normalisés
très sévères, détaillés plus loin, au cours desquels la continuité électrique du câble
doit être préservée lorsqu'il est soumis pendant au moins une demi-heure environ à
une température au moins de 700°C environ.
[0007] Dans chacun de ces essais, un échantillon de câble est soumis à une source de chaleur
et on vérifie que la fonction électrique relative à la continuité des conducteurs
et à l'absence de court-circuit est assurée pendant toute la durée de l'essai. L'essai
retenu est destiné à sélectionner des câbles susceptibles de continuer à assurer leur
fonction pendant une durée donnée d'une demi-heure à une heure dans un incendie. En
outre, il peut être prévu de soumettre l'échantillon de câble à des chocs mécaniques
représentant ainsi la dégradation de l'environnement au cours de l'incendie.
[0008] La spécificité des essais au feu, étant donné le caractère multiple des paramètres
influents, tels que température, traction et choc, impose l'utilisation de câbles
dont la structure et les matériaux d'isolation et de gainage sont particulièrement
étudiés.
[0009] L'invention ne concerne donc pas des câbles électriques qui ne sont pas dits "câble
de sécurité" et qui satisfont des essais de propagation à la flamme moins sévères,
comme ceux de la norme DIN VDE 0472, au cours desquels un câble, comme celui décrit
dans la demande de brevet DE 43 32 914, est soumis à une source de chaleur de 1 kW
pendant une durée très courte de 1 à 3 minutes.
[0010] Les structures les plus anciennes des câbles de sécurité comprenaient des gaines
isolantes minérales ou composées de rubans textiles à base de mica et/ou de fibres
de verre, constituant des barrières de résistance au feu autour des conducteurs électriques,
nécessitant une ou des étapes supplémentaires de fabrication relativement longues
et onéreuses.
[0011] Actuellement, comme montré à la figure 1, un câble électrique de sécurité CAa comprend
des conducteurs isolés la et une gaine de protection externe 3a. Chaque conducteur
isolé 1a est composé d'une âme conductrice électrique 11a en cuivre et d'une gaine
isolante 12a en élastomère silicone réticulé. Les gaines 12a sont assemblées hélicoidalement
en un faisceau de 2, 3, 4, ou plus conducteurs 1a. La gaine de protection externe
3a est en élastomère silicone réticulé.
[0012] Au cours d'un essai destiné à vérifier la résistance au feu du câble CAa, les gaines
isolantes et la gaine de protection soumises au flux thermique de la source de chaleur
sont pyrolisées et laissent place en général à une gangue, c'est-à-dire à une cendre
présentant une intégrité mécanique dont le rôle est d'éviter les courts-circuits entre
conducteurs et éventuellement avec l'armature pouvant entourer la gaine de protection.
[0013] Des silicones spécifiques avec des charges par exemple en hydroxyde métallique sont
proposés pour constituer la gaine de protection 3a afin de la transformer en une gangue
résiduelle.
[0014] Les câbles de sécurité ainsi conçus présentent encore des coûts de fabrication élevés
à cause des matières en silicone et la réticulation de celles-ci pour les gaines isolantes
et la gaine de protection ce qui nécessite au moins trois passes de fabrication :
l'isolation de chaque conducteur 11a par passage à travers un tube de vulcanisation
continue, l'assemblage des conducteurs isolés 1a sur câbleuse, et enfin le gainage
externe des conducteurs isolés par extrusion avec un nouveau passage dans un tube
de vulcanisation continue.
[0015] En outre, dans un câble CAa selon la technique antérieure, la transformation de la
composition de la gaine isolante 12a, au moins superficiellement, à l'état de céramique
est fortement perturbée par la présence d'eau dans la gaine de protection 3a directement
au contact de la gaine isolante, aux premiers instants de la combustion du câble.
L'action combinée de la présence d'eau et l'effet des températures élevées d'un incendie
donne naissance à des macro-fissures dans la gaine isolante qui peuvent apparaître
pendant cette phase transitoire. La transformation de composition entraîne une perte
de l'intégrité mécanique de la gaine isolante et une diminution des propriétés diélectriques
de celle-ci. Le phénomène de court-circuit engendré par les macro-fissures devient
donc inéluctable dans un foyer d'incendie.
[0016] L'objectif de l'invention est de fournir un câble électrique de sécurité ayant une
résistance à la propagation de l'incendie et une continuité électrique améliorées,
tout en réduisant son coût de fabrication par rapport aux câbles antérieurs.
[0017] Pour atteindre cet objectif, un câble électrique de sécurité comprenant au moins
deux conducteurs électriques isolés et une gaine de protection, et assurant une continuité
électrique après une exposition au moins d'une demi-heure environ à une source de
chaleur ayant une température au moins de 700°C environ, est caractérisé en ce qu'il
comprend une masse de bourrage comportant des charges anhydres et interposée entre
les conducteurs isolés et la gaine de protection, chaque conducteur isolé a une gaine
isolante contenant des charges pouvant subir une céramisation, et la gaine de protection
est ignifuge sans halogène et contient des charges hydratées.
[0018] Comme on le verra par l'analyse ultérieure d'essai, l'interposition d'une masse de
bourrage renfermant des charges anhydres entre les conducteurs isolés et la gaine
de protection contenant des charges hydratées confère au câble de sécurité de l'invention
une résistance au feu et une continuité électrique accrues. En effet, lors d'une élévation
de chaleur dans le câble due à un incendie, les charges anhydres de la masse de bourrage
absorbent l'eau libérée par les charges hydratées de la gaine de protection, tout
en protégeant la céramisation de la matière des gaines isolantes des conducteurs isolés
grâce à des charges minimales dans les gaines isolantes, ce qui assure la continuité
électrique dans les conducteurs ainsi que la résistance à la propagation de flamme.
[0019] La réduction en cendres de la gaine de protection sous l'action du feu, génératrice
d'eau, ne perturbe plus la céramisation des gaines isolantes grâce à l'interposition
de la masse de bourrage selon l'invention.
[0020] Typiquement les charges formatrices de céramique sont minérales et noyées dans la
matière de la gaine isolante, par exemple de type oléfinique, ou à base d'élastomère
silicone.
[0021] Selon encore d'autres caractéristique du câble de l'invention, les conducteurs isolés
peuvent alors être torsadés alternativement suivant des hélices directes et rétrogrades,
afin que le câble selon l'invention soit réalisé dans une ligne de fabrication SZ
où les conducteurs isolés sont assemblés simultanément avec une extrusion de la masse
de bourrage et de la gaine de protection.
[0022] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus
clairement à la lecture de la description suivante de plusieurs réalisations préférées
de l'invention en référence aux dessins annexés correspondants dans lesquels :
- la figure 1 est une section d'un câble électrique de sécurité déjà commenté selon
la technique antérieure ;
- la figure 2 est une section d'un câble électrique de sécurité selon l'invention, à
la même échelle que celui dans la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue en perspective d'un câble électrique de sécurité de type armé
selon l'invention.
[0023] En référence à la figure 2, un câble électrique de sécurité CA comporte deux conducteurs
électriques isolés 1, disposés au centre du câble et torsadés ensemble autour de l'axe
longitudinal AL du câble, une masse de bourrage cylindrique 2 entourant complètement
les conducteurs isolés 1 et protégeant thermiquement ceux-ci, et une gaine de protection
externe cylindrique 3 contenant entièrement la masse de bourrage 2. Chaque conducteur
isolé 1 est composé d'une âme filaire conductrice électriquement 11 et d'une gaine
isolante individuelle 12. De préférence, l'âme 11 des conducteurs est en cuivre quasiment
désoxydé ou tout au moins à faible teneur d'oxygène, pour ne pas fragiliser les conducteurs
et éviter leur rupture pendant un incendie.
[0024] En variante, le câble électrique de sécurité comprend plus de deux conducteurs isolés
1, par exemple trois, quatre ou sept.
[0025] La
gaine isolante 12 de chaque conducteur isolé 1 est en une matière contenant des charges pouvant
subir une céramisation, dites charges "céramisables", telles que des charges minérales
en silice, quartz, kaolin, alumine, afin que la gaine isolante assure une isolation
suffisante lorsque toute la partie organique de la gaine isolante a disparu, suite
aux phénomènes de combustion. La matière de la gaine isolante est essentiellement
oléfinique et comprend de préférence un polymère renfermant par exemple une polyoléfine,
seule ou en mélange avec des charges céramisables ; en variante, la matière de la
gaine isolante 12 comprend un élastomère silicone. Comme polyoléfine, on peut citer
le polyéthylène PE, le polypropylène (PP), l'éthylène/propylène/caoutchouc (EPR) ou
éthylène/propylène/diène/monomère (EPDM), le poly (éthylène/acétate de vinyle) (EVA),
le poly (éthylène/acrylate de butyle) EBA, l'éthylène/acrylate d'éthyle EEA. La matière
de la gaine isolante 12 contient également une ou plusieurs charges dont une partie
au moins est céramisable, et a ainsi la capacité de donner naissance à une gangue
présentant une certaine tenue mécanique sous l'effet des températures élevées d'un
incendie.
[0026] De préférence, la gaine isolante 12 contient des additifs connus de l'homme du métier,
tels qu'antioxydants, lubrifiants, plastifiants, colorants et un système de vulcanisation
qui sera de préférence à base de peroxyde.
[0027] La
masse de bourrage 2 est solide sans halogène et est essentiellement oléfinique. Elle est constituée
de préférence d'une polyoléfine ou d'un copolymère de type oléfinique. Des exemples
de polymères utilisables sont par exemple le PE, l'EVA ou l'EPR.
[0028] La masse de bourrage 2 contient de nombreuses charges anhydres. Typiquement, la masse
de bourrage contient relativement 50% à 80% en poids de charges anhydres. Les charges
anhydres sont par exemple constituées en l'un des composants suivants : craie, kaolin,
talc, dolomie, silice, magnésie, alumine, sulfate de calcium.
[0029] La matière de la masse bourrage 2 contient également des additifs tels que lubrifiants,
anti-oxydants, colorants, plastifiants et éventuellement un système de vulcanisation
pour certaines réalisations.
[0030] De préférence, la matière de la masse de bourrage 2 contient un agent de couplage,
tel qu'alcoxysilane, éventuellement directement lié au polymère oléfinique constituant
essentiellement la masse de bourrage, assurant la cohésion entre les charges et le
polymère.
[0031] La
gaine de protection externe 3 contient un polymère essentiellement oléfinique, typiquement à base d'oléfine
ou de copolymère d'oléfine, associé à des charges hydratées donneuses d'eau, en hydroxyde
métallique tel que l'hydroxyde d'aluminium ou l'hydroxyde de magnésium, de façon à
former une matière ignifuge sans halogène qui retarde la propagation du feu.
[0032] Avantageusement, la matière de la gaine de protection 3 contient un ou des agents
de couplage, tels qu'alcoxysilane, entre les charges hydratées et le polymère constituant
essentiellement la gaine de protection.
[0033] Ce renforcement de liaison du polymère avec les charges hydratées est également obtenu
par l'introduction de polymères fonctionnalisés, tels que des polymères à base d'acide
acrylique ou d'anhydride maléique, dans la matière de la gaine 3. Additionnellement,
la matière de la gaine 3 contient des additifs, tels qu'antioxydants, lubrifiants,
plastifiants et colorants.
[0034] Bien qu'il soit possible de réticuler la matière de la gaine de protection 3, celle-ci
est de préférence thermoplastique ce qui nécessite pas de réticulation ; en effet,
la réticulation de la gaine requiert des opérations coûteuses, longues de plusieurs
heures, voire de plusieurs jours, telles qu'étuvage ou bombardement électronique.
[0035] La composition du câble de sécurité CA selon l'invention améliore considérablement
son comportement au feu et par conséquent retarde l'apparition de courts-circuits
dans le câble.
[0036] L'amélioration apportée par l'invention est notamment en relation avec la céramisation
de la gaine isolante 12 des conducteurs 1 contenant des charges céramisables, sous
une température élevée d'incendie. L'interposition de la masse de bourrage 2 faisant
office de matelas séparateur adapté entre les gaines isolantes céramisables 12 qui
préservent la fonction de continuité électrique, et la gaine de protection ignifuge
3 qui assure la fonction de résistance à la propagation de l'incendie, permet à chacune
des deux fonctions de se développer sans qu'elles interfèrent l'une par rapport à
l'autre.
[0037] La masse de bourrage 2 utilisée en phase thermoplastique, ou bien réticulée, sans
halogène remplit les fonctions suivantes :
- barrière des charges anhydres dans la masse de bourrage qui absorbent la vapeur d'eau
dégagée notamment par les charges hydratées dans la matière de la gaine de protection
externe 3 afin de ne pas perturber la céramisation de la matière des gaines isolantes
12 ;
- barrière thermique entre la matière de la gaine 3 et la matière des gaines isolantes
12 afin de réduire la durée au terme de laquelle les gaines isolantes passent d'une
structure organique à une structure céramique ;
- formation d'une structure cohésive de cendres lors de la combustion afin d'éviter
la formation de foyer secondaire lors d'un incendie.
[0038] L'interposition d'une matière de masse de bourrage non perturbatrice du processus
de céramisation de chaque gaine isolante 12 confère un avantage supplémentaire à l'invention
qui est la réduction de l'épaisseur de la gaine isolante 12. De façon complémentaire,
un taux de charges élevé et par conséquent un faible pouvoir calorifique de la matière
de masse de bourrage entraînent une réduction de l'épaisseur de la gaine de protection
3. Le gain en quantité de matières utilisées pour la gaine isolante 12 et la gaine
de protection 3 réduit le coût du câble, ainsi que le dégagement de fumées et gaz
toxiques.
[0039] Par rapport à la technique antérieure, des câbles selon l'invention présentent également
l'avantage d'une
fabrication plus facile.
[0040] En effet, la fabrication du câble électrique de sécurité connu CAa (figure 1) constitué
uniquement de composants réticulés 12a et 3a nécessite au minimum trois passes de
fabrication, comme déjà dit.
[0041] A cause de la réticulation de la gaine externe qui oblige le passage dans un tube,
l'assemblage des conducteurs isolés est dissocié de la formation de la gaine. Pour
cette raison, les câbles électriques de sécurité connus ne sont jamais fabriqués au
moyen d'une ligne de fabrication dite SZ qui forme alternativement des torsades de
conducteurs isolés en sens contraires, tantôt directes, tantôt rétrogrades, et présentent
des torsades toujours suivant un seul sens.
[0042] Les gaines isolantes 12a des conducteurs isolés la dans le câble connu CAa sont en
outre en élastomère silicone qui est relativement mou ce qui produirait un écrasement
des gaines isolantes dans les transitions entre torsades de sens contraires si le
câble était fabriqué au moyen d'une ligne de fabrication dite SZ. L'écrasement des
gaines isolantes au niveau des transitions engendreraient des fissures dans celles-ci
et ainsi réduiraient les performances du câble électrique de sécurité connu.
[0043] Lorsque le câble CA selon l'invention comprend une matière de bourrage 2 et une gaine
de protection 3 qui sont thermoplastiques, il est fabriqué au moyen d'une ligne d'extrusion
dite SZ dans laquelle pénètrent les conducteurs isolés 1 avec leurs gaines isolantes
réticulées 12 en continu. La fabrication du câble avec la ligne SZ réalise avantageusement
en une seule étape l'assemblage par torsades des conducteurs isolés 1 et la pose simultanée
par extrusion de la masse de bourrage thermoplastique 2 et de la gaine de protection
thermoplastique 3 autour des conducteurs isolés 1.
[0044] En effet, le procédé de fabrication SZ présente l'avantage de pouvoir effectuer l'assemblage
des conducteurs en tandem avec l'opération de gainage.
[0045] La spécificité du procédé de fabrication SZ oblige à mettre immédiatement après le
câblage la gaine de protection 3 qui maintient l'assemblage des conducteurs isolés
dans la position convenue. Par rapport à un assemblage classique de conducteurs isolés
en hélice à un seul sens, l'assemblage SZ qui comporte des sens de torsade alternés
des conducteurs isolés, c'est-à-dire un tronçon de conducteurs isolés avec des pas
d'hélice direct, puis un tronçon de conducteurs isolés avec des pas d'hélice rétrograde
et ainsi de suite, supprime l'étape intermédiaire d'assemblage des conducteurs consommatrice
de main d'oeuvre dans le procédé de fabrication du câble.
[0046] En variante, l'extrusion de la masse de bourrage 2 et de la gaine de protection externe
3 est réalisée sur des conducteurs isolés 1 regroupés sous forme d'un assemblage hélicoïdal
classique suivant un seul sens hélicoïdal.
[0047] Selon d'autres variantes, un câble électrique de sécurité CA1 selon l'invention est
armé en recouvrant le câble CA de la figure 1 d'une armature métallique 4 s'étendant autour
de la gaine 3 suivant une hélice ou plusieurs hélices parallèles ou croisées, comme
montrée à la figure 3, ou bien d'une armature ondulée avec des ondulations transversales-circulaires,
ou longitudinales, ou bien encore hélicoïdales, et d'une gaine finale ignifuge 5 entourant
l'armature hélicoïdale ou ondulée 4.
[0048] Afin de mieux comprendre l'intérêt d'un câble selon l'invention, quelques exemples
liés à des résultats obtenus au sens de l'essai N° 3 de la norme française NF C 32-070
sont présentés ci-après. Cet essai réputé très sévère est appliqué à des câbles électriques
de sécurité qui sont soumis aussi bien à de la chaleur qu'à des chocs, tout en étant
traversés par un courant électrique correspondant à une tension de service des câbles.
[0049] L'
appareillage d'essai comprend :
- un four, son alimentation et sa régulation,
- un dispositif de mesure des températures,
- un dispositif producteur de chocs mécaniques,
- un dispositif de contrôle électrique.
[0050] Un échantillon de câble soumis à l'essai a une longueur de 1300 mm. Celui-ci est
tendu horizontalement dans un four horizontal entre deux colliers de serrage aux extrémités
de l'échantillon. L'un des colliers est fixe et solidaire du bâti du four. L'autre
collier est mobile par rapport au bâti du four et soumis à une force de traction correspondant
à une contrainte proportionnelle à la section totale des âmes en cuivre des conducteurs
isolés de l'échantillon, pour maintenir l'échantillon en position tendue.
[0051] Pour un câble non armé, l'échantillon de câble est placé dans un tube d'acier. Le
tube est fixé par un support du côté opposé à un dispositif producteur de chocs et
maintenu à son autre extrémité sensiblement dans l'axe du four. Le tube a un diamètre
tel qu'un jeu minimal de 3 mm existe entre l'échantillon et l'intérieur du tube. Cependant,
l'échantillon est au contact du tube afin que le tube qui supporte des chocs les transmette
le long de l'échantillon de câble en essai.
[0052] Le dispositif producteur de chocs est constitué par une barre ronde en acier, de
600 mm de longueur, pivotant autour d'un axe parallèle à celui de l'échantillon de
câble et à environ 200 mm de celui-ci. Cet axe partage la tige en deux parties inégales,
l'une de longueur égale à 200 mm, l'autre de longueur égale à 400 mm. Une came à trajectoire
circulaire vient abaisser la partie courte jusqu'à ce qu'elle soit inclinée à 60°
par rapport à l'axe horizontal de l'échantillon. On choisit une barre dont le diamètre
est égal au diamètre extérieure du câble à 1 mm près. La vitesse de rotation de la
came est réglée de façon que la fréquence des chocs soit de deux par minute.
[0053] L'âme de chacun des conducteurs isolés de l'échantillon de câble est mise sous une
tension électrique d'essai qui dépend de la tension nominale du câble typiquement
comprise dans une plage de 100/170, 100/300, 300/500, 450/750 ou 600/1000 V.
[0054] Le four monte en température suivant un programme thermique défini par une courbe
d'échauffement, température-temps, normative. Le four monte rapidement en température
pendant une première demi-heure environ de manière à atteindre une température de
600°C environ après 10 minutes environ et une température au moins de 700°C après
30 mn environ. Puis la température du four progresse de 700°C à 900°C environ pour
atteindre une température typiquement de 920°C ± 20°C au bout de 45 minutes environ
depuis le début de l'élévation de température. Une fois cette température de 900°C
environ atteinte, le chauffage du four est limité de façon à sensiblement stabiliser
la température à cette valeur pendant une période de stabilisation de température
minimale de 15 mn. En général, l'essai est arrêté lorsqu'un court-circuit ou une interruption
de courant est détecté dans l'échantillon de câble ce qui intervient avant la durée
minimale normative de 60 minutes (une heure) pour un câble ne satisfaisant pas la
norme, et bien après la durée minimale normative pour un câble très satisfaisant,
comme le câble selon l'invention, qui assure sa fonction de continuité électrique
particulièrement pendant la deuxième demi-heure à plus de 700°C, sans qu'aucun court-circuit
ou aucune interruption de courant ne soit enregistré durant au moins toute la période
d'essai minimale d'une heure.
[0055] Pendant la période de stabilisation, on doit veiller à ce que l'écart maximal entre
un thermocouple central au four et deux thermocouples latéraux sensiblement aux extrémités
du four reste au plus égal à 40°K et l'écart maximal entre les deux thermocouples
latéraux reste au plus égal à 20°K.
[0056] Les exemples ci-dessous permettent de mieux comprendre les avantages de l'invention.
Exemple 1 : câble de sécurité à 2 conducteurs de 1,5 mm2 selon la technique antérieure :
[0057] Le câble a la structure du câble CAa de type bourré déjà décrite en référence à la
figure 1. Chaque âme conductrice de cuivre 11a d'une section 1,5 mm
2 et donc de diamètre d = 1,38 mm est revêtue d'une gaine isolante 12a en élastomère
silicone réticulé d'une épaisseur nominale e1a de 1 mm, soit égale sensiblement à
3d/4. La gaine isolante 12a est réticulée en silicone par le passage du conducteur
isolé 1a dans un tube vapeur de 80 m de longueur et à une pression de 20 bars environ.
En fonction de la longueur de gaine isolante souhaitée, le conducteur isolé 1a est
collecté sur une bobine de réception adéquate. La même opération est répétée une deuxième
fois en vue de réaliser l'autre conducteur isolé 1a d'une autre couleur.
[0058] Les deux bobines de conducteur isolé ainsi obtenues sont ensuite introduites dans
une câbleuse pour assembler les conducteurs isolés 1a selon une forme hélicoïdale
classique suivant un unique sens, en un faisceau de deux conducteurs isolés torsadés,
enroulé autour d'une bobine réceptrice.
[0059] Finalement, la gaine de protection externe 3a en un mélange élastomère réticulé d'une
épaisseur nominale e3a de 1 mm est extrudée sur les deux conducteurs isolés assemblés
1a. De part de la nature du mélange, l'opération de gainage externe est strictement
identique à l'opération d'isolation des conducteurs.
[0060] Si l'essai N° 3 de la norme NF C 32-070 est effectué sur quatre échantillons du câble
CAa avec la composition décrite ci-dessus, des courts-circuits apparaissent après
les durées suivantes :
Câble CAa |
essai 1 |
essai 2 |
essai 3 |
essai 4 |
11a en Cu et 12a en silicone ;
3a en silicone |
90 mn |
65 mn |
90 mn |
70 mn |
Exemple 2 : câble de sécurité à 2 conducteurs de 1,5 mm2 de type bourré :
[0061] L'essai est effectué sur un échantillon de câble de sécurité CAa2 dont la structure
de type bourré et les dimensions sont analogues au câble CAa montré à la figure 1.
Le câble CAa2 est constitué de deux conducteurs isolés 1a avec âme 11a en cuivre et
gaine isolante 12a en silicone, mais comporte une gaine de protection externe thermoplastique
ignifuge sans halogène. Le câble CAa2 est fabriqué selon le procédé SZ.
[0062] Bien que n'appartenant pas au domaine de l'invention, le câble CAa2 donne des informations
complémentaires quant à l'apport de l'invention aux performances des câbles de sécurité.
[0063] Quatre échantillons de câble CAa2 sont testés selon les conditions d'essai N° 3 de
la norme française NF C 32-070. Les résultats enregistrés montrent que ce type de
câble conduit à un affaiblissement des performances. Les durées de chauffage à l'expiration
desquelles apparaissent des courts-circuits sont indiquées dans le tableau ci-après.
Câble CAa2 |
essai 1 |
essai 2 |
essai 3 |
essai 4 |
11a en Cu et 12a en silicone ;
gaine thermoplastique |
47 mn |
65 mn |
59 mn |
63 mn |
[0064] Par rapport au câble CAa, on constate une baisse de performance avec en particulier
les essais 1 et 3 qui sont non conformes au sens des sanctions de l'essai N° 3 de
la norme NF C 32-070, puisque des courts-circuits apparaissent pendant la durée minimale
normative de 60 mn.
Exemple 3 : câble de sécurité CA à 2 conducteurs de 1,5 mm2 selon l'invention :
[0065] L'exemple 3 concerne un échantillon de câble électrique de sécurité CA selon l'invention,
illustrée à la figure 2. Il associe les trois éléments caractéristiques de la présente
invention à savoir une gaine isolante silicone 12 contenant des charges céramisables,
une masse de bourrage thermoplastique 2 comportant essentiellement des charges anhydres,
et une gaine de protection externe 3 thermoplastique, non réticulée, ignifuge sans
halogène, avec une fabrication de type ligne SZ.
[0066] Toutefois, comparativement aux câbles CAa et CAa2, l'épaisseur e1 de la gaine isolante
12 est réduite à 0,7 mm environ. Par exemple, la gaine isolante 12 a une épaisseur
e1 sensiblement égale à la moitié du rayon interne de la gaine isolante, c'est-à-dire
sensiblement égale au rayon d/2 = 1,38/2 mm des âmes 11 des conducteurs isolés 1.
[0067] La phase d'assemblage des conducteurs isolés 1, puis la mise sous la masse de bourrage
2 servant d'écran thermique et sous la gaine de protection externe 3 se déroule en
une seule étape sur une ligne de fabrication SZ équipée de deux extrudeuses, l'une
de diamètre D1 = 80 mm et de longueur 20 D1 et l'autre de diamètre D2 = 120 mm et
de longueur 24 D2. La couche intermédiaire destinée à constituer la masse de bourrage
2 présente une épaisseur e2 de 0,5 mm environ. Par exemple l'épaisseur e3 de la gaine
de protection 3 est réduite à 0,5 mm environ ; ainsi, la masse de bourrage 2 et la
gaine de protection 3 ont des épaisseurs e2 et e3 sensiblement égales, de préférence
inférieures à l'épaisseur e1 de la gaine isolante 12 de chaque conducteur isolé 1.
[0068] Lorsque quatre échantillons du câble CA selon l'invention sont testés selon l'essai
N° 3 de la norme NF C 32-070, les résultats enregistrés montrent une nette amélioration
de la résistance au feu du câble de sécurité, comme justifié par le tableau ci-après
où pour les échantillons du câble CA sont présentées des durées de chauffage, expirant
à l'apparition de court-circuit, qui sont en moyenne nettement plus longues que dans
les deux tableaux précédents :
Câble invention CA |
essai 1 |
essai 2 |
essai 3 |
essai 4 |
2 conducteurs :
11 en Cu et 12 en silicone ;
2 et 3 thermoplastiques |
90 mn |
120 mn |
105 mn |
95 mn |
Exemple 4 : câble de sécurité à 3 conducteurs de 1,5 mm2 selon l'invention :
[0069] Ce quatrième câble concerne un câble électrique de sécurité analogue à celui CA montré
à la figure 2, mais comprenant trois conducteurs isolés 1 dont les âmes 11 ont une
section encore de 1,5 mm
2. Des échantillons de ce quatrième câble soumis aux conditions d'essai N° 3 de la
norme française NF C 32-070 conduisent à des résultats similaires à celles du câble
CA à deux conducteurs selon l'exemple 3.
[0070] Compte tenu des données expérimentales, le câble CA selon l'invention montré à la
figure 2, ou à la figure 3, présente un comportement au feu nettement meilleur que
celui du câble connu CAa montré à la figure 1. La composition de la masse de bourrage
2 constitue donc un paramètre déterminant pour améliorer la tenue au feu des câbles
de sécurité.
[0071] Le câble de sécurité selon l'invention présente en outre le double avantage suivant
:
(i)- de meilleures performances de résistance au feu ;
(ii)- réduction du coût de fabrication et du dégagement de fumées et gaz grâce aux
épaisseurs faibles e2 et e3 de la masse de bourrage et de la gaine de protection.
[0072] En plus de sa fonction d'assurer la continuité de courant dans un foyer d'incendie,
le câble de sécurité est réputé non propagateur d'incendie. En d'autres termes, lorsqu'il
est enflammé, le câble selon l'invention ne dégage pas de produits volatiles inflammables
en quantité suffisante pour donner naissance à un foyer d'incendie secondaire.
[0073] Dans ce contexte, la qualité de réaction au feu du câble selon l'invention au sens
des exigences de l'essai N° 2 de la norme française NF C 32-070 a été évaluée.
[0074] Cet
essai d'évaluation de propagation d'incendie consiste à essayer des échantillons de câble selon l'invention constitué par un ou
plusieurs tronçons de longueur au moins égale à 1600 mm sous l'effet de la chaleur
dans un four d'essai vertical en milieu ventilé. L'essai est effectué dans une cabine
vitrée qui comporte à sa partie inférieure deux registres dont la manoeuvre permet
de faire varier la vitesse d'écoulement de l'air de ventilation. La cabine est ventilée
au moyen d'un extracteur monté à la partie supérieure de la cabine et dont la vitesse
d'écoulement de l'air à travers le four lorsque la ventilation fonctionne, doit être
égale à 120 m/mn ± 10 m/mn.
[0075] Le four d'essai peut coulisser sur un châssis métallique qui comporte deux manchons
d'amarrage entre lesquels chaque échantillon de câble à essayer est tendu verticalement
suivant l'axe du four pendant toute la durée de l'essai.
[0076] L'inflammation des gaz dégagés dans le four pendant l'essai est provoquée ou entretenue
au moyen de deux brûleurs à gaz.
[0077] La durée totale de l'essai est de 30 minutes quand le four est porté à une température
comprise entre 780°C et 880°C.
[0078] Une fois l'essai terminé et après retour de l'échantillon de câble à la température
ambiante, la hauteur dégradée, image des traces de combustion, ne doit pas excéder
800 mm.
[0079] Pour des échantillons des câbles de l'invention à 2 et 3 conducteurs isolés selon
les exemples précédents 3 et 4, les hauteurs dégradées sont les suivantes :
Câble CA |
essai 1 |
essai 2 |
essai 3 |
essai 4 |
11 en Cu et 12 en silicone ;
2 et 3 thermoplastiques |
100 mm |
150 mm |
210 mm |
230 mm |
[0080] Au niveau des hauteurs dégradées ayant subies des brûlures, les câbles selon l'invention
présentent une bonne qualité de réaction au feu.
[0081] En outre, la masse de bourrage 2 remplissant l'espace entre les gaines isolantes
12 des conducteurs 1 et la gaine de protection fait office également de barrière d'étanchéité
longitudinale quand le câble est installé dans des milieux humides.
1. Câble électrique de sécurité (CA) comprenant au moins deux conducteurs électriques
isolés (1) et une gaine de protection (3), et assurant une continuité électrique après
une exposition au moins d'une demi-heure environ à une source de chaleur ayant une
température au moins de 700°C environ, caractérisé en ce qu'il comprend une masse de bourrage (2) comportant des charges anhydres et interposée
entre les conducteurs isolés et la gaine de protection, chaque conducteur isolé (1)
a une gaine isolante (12) contenant des charges pouvant subir une céramisation, et
la gaine de protection (3) est ignifuge sans halogène et contient des charges hydratées.
2. Câble conforme à la revendication 1, dans lequel les charges anhydres sont constituées
en l'un des composants suivants : craie, kaolin, talc, dolomie, silice, magnésie,
alumine, sulfate de calcium.
3. Câble conforme à la revendication 1 ou 2, dans lequel la masse de bourrage (2) contient
relativement 50% à 80% en poids de charges anhydres.
4. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel la masse de
bourrage (2) est essentiellement oléfinique.
5. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la masse de
bourrage (2) contient un agent de couplage entre les charges et un polymère constituant
essentiellement la masse de bourrage.
6. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel la gaine isolante
(12) de chaque conducteur isolé (1) est de type oléfinique.
7. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel la gaine isolante
(12) de chaque conducteur isolé (1) est à base d'élastomère silicone.
8. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel les charges
hydratées dans la gaine de protection (3) sont en hydroxyde métallique.
9. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 8, dans lequel la gaine de
protection (3) contient un polymère essentiellement oléfinique.
10. Câble conforme à la revendication 9, dans lequel la gaine de protection (3) contient
un agent de couplage entre le polymère et les charges hydratées.
11. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 10, comprenant une armature
métallique (4) hélicoïdale ou ondulée autour de la gaine de protection (3), et une
gaine finale ignifuge (5) entourant l'armature.
12. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 11, dans lequel la masse
de bourrage (2) et la gaine de protection (3) sont thermoplastiques.
13. Câble conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 12, dans lequel les conducteurs
isolés (1) sont torsadés alternativement suivant des hélices directes et rétrogrades.
14. Fabrication du câble électrique isolé conforme à l'une quelconque des revendications
1 à 13, caractérisée en ce que les conducteurs isolés (1) sont assemblés simultanément avec une extrusion de la
masse de bourrage (2) et de la gaine de protection (3).