[0001] La présente invention concerne la production d'essence à haut indice d'octane par
un procédé associant au moins une section d'hydroisomerisation et au moins une section
de séparation par adsorption dans laquelle l'adsorbant est un solide zéolithique microporeux
présentant une structure mixte avec des canaux de tailles distinctes.
[0002] Plus précisément, le procédé de l'invention permet d'obtenir une base essence à haut
indice d'octane qui rentre dans la composition d'un pool essence.
La qualité d'une essence est en partie dépendante de son indice d'octane. Ainsi, du
point de vue de l'indice d'octane, il est préférable que les hydrocarbures constituant
l'essence soient les plus ramifiés possible comme le montrent les valeurs des indices
d'octane recherche (RON) et indice d'octane moteur (MON) de différents composés hydrocarbonés
(tableau ci-dessous).
Paraffines |
nC8 |
nC7 |
mono C7 |
mono C6 |
di C6 |
di C5 |
tri C4 |
tri C5 |
RON |
< 0 |
0 |
21-27 |
42-52 |
55-76 |
80-93 |
112 |
100-109 |
MON |
< 0 |
0 |
23-39 |
23-39 |
56-82 |
84-95 |
101 |
96-100 |
[0003] Pour augmenter l'indice d'octane d'une essence, plusieurs techniques ont déjà été
proposées. Dans un premier temps, les composés aromatiques, constituants principaux
des essences de réformage, les isoparaffines produites par alkylation aliphatique
ou isomérisation d'essences légères ont compensé la perte d'indice d'octane résultant
de la suppression du plomb dans les essences, cette suppression étant due à la prise
en compte de contraintes environnementales toujours plus drastiques. Par la suite,
des composés oxygénés tels que le Méthyl Tertiobutyl Ether (MTBE) ou l'Ethyl Tertiobutyl
Ether (ETBE) ont été introduits dans les carburants. Plus récemment, la toxicité reconnue
de composés tels que les aromatiques, en particulier le benzène, les oléfines et les
composés soufrés, ainsi que la volonté de diminuer la pression de vapeur des essences,
ont entraîné la production d'essences reformulées. Par exemple, depuis le premier
janvier 2000, les teneurs maximales en oléfines, composés aromatiques totaux et benzène
dans les essences distribuées en France sont respectivement de 18 % vol., 42 % vol.
et 1 % vol.
[0004] Les pools essences comprennent plusieurs composants. Les composants majoritaires
sont l'essence de reformage, qui comprend habituellement entre 60 et 80% vol. de composés
aromatiques, et les essences de FCC qui contiennent typiquement 35% vol. d'aromatiques
mais apportent la majorité des composés oléfiniques et soufrés présents dans les pools
essences. Les autres composants peuvent être les alkylats, sans composés aromatiques
ni oléfiniques, les essences légères isomérisées ou non isomérisées, qui ne contiennent
pas de composés insaturés, les composés oxygénés tels le MTBE, et des butanes. Dans
la mesure où les teneurs en aromatiques ne sont pas réduites en dessous de 35-40%
vol., la contribution des réformats dans les pools essences restera importante, typiquement
40% vol. A l'inverse, une sévérisation accrue de la teneur maximale admissible en
composés aromatiques à 20-25% vol. entraînera une diminution de l'utilisation du reformage,
et par voie de conséquence la nécessité de valoriser les coupes C7-C10 de distillation
directe par d'autres voies que le reformage.
[0005] Dans cette optique, la production d'isomères multibranchés à partir des heptanes
et octanes faiblement branchés contenus dans les naphtas, au lieu de la production
de toluène et de xylènes à partir de ces mêmes composés, apparaît comme une voie extrêmement
prometteuse. Ceci justifie la recherche de systèmes catalytiques performants en isomérisation
des heptanes (également appelée hydro-isomérisation lorsqu'elle est effectuée en présence
d'hydrogène), des octanes et plus généralement des coupes C5-C8 et des coupes intermédiaires
ainsi que la recherche de procédés permettant de recycler sélectivement à l'isomérisation
(hydro-isomérisation) les composés de faible indice d'octane que sont les paraffines
linéaires et monobranchées.
[0006] Afin de recycler sélectivement à l'hydroisomérisation les paraffines linéaires et
monobranchées et de récupérer les paraffines multibranchées, à indice d'octane élevé,
pour les introduire dans la composition d'un pool essence, il est nécessaire de procéder
au moins à la séparation des paraffines multibranchées. Ainsi une unité de séparation,
produisant au moins deux effluents distincts, l'un à indice d'octane élevé et l'autre
de faible indice d'octane, et intégrée dans un procédé comprenant également au moins
une unité d'hydroisomérisation permet d'effectuer le recyclage de l'effluent à faible
indice d'octane vers l'unité d'hydroisomérisation, laquelle convertit les paraffines
linéaires et monobranchées de faible indice d'octane en paraffines multibranchées
à indice d'octane élevé.
La difficulté principale de mise en oeuvre d'un tel procédé, associant des étapes
d'hydroisomérisation et de séparation, est la séparation des paraffines multibranchées.
Etat de la technique antérieure
[0007] Les techniques de séparation par adsorption, utilisant des tamis moléculaires sélectifs
grâce à la dimension des pores accessibles, sont particulièrement adaptées à la séparation
des paraffines linéaires, monobranchées et multibranchées. Les procédés de séparation
par adsorption conventionnels peuvent résulter de mises en oeuvre de type PSA (Pressure
Swing Adsorption), TSA (Temperature Swing Adsorption), chromatographique (chromatographie
d'élution ou contre-courant simulé par exemple). Ils peuvent aussi résulter d'une
combinaison de ces mises en oeuvre. Ces procédés ont tous en commun de mettre en contact
un mélange liquide ou gazeux avec un lit fixe d'adsorbant afin d'éliminer certains
constituants du mélange qui peuvent être adsorbés. La désorption peut être réalisée
par différents moyens. Ainsi, la caractéristique commune de la famille des PSA est
d'effectuer la régénération du lit par dépressurisation et dans certains cas par balayage
à basse pression. Les procédés de type PSA sont décrits dans le brevet US-3-430 418
ou dans l'ouvrage plus général de Yang (« gas separation by adsorption processes »,
Butterworth Publishers, US, 1987). En général, les procédés de type PSA sont opérés
de façon séquentielle et en utilisant alternativement tous les lits d'adsorption.
Ces PSA ont remporté de nombreux succès dans le domaine du gaz naturel, de la séparation
des composés de l'air, de la production de solvant et dans différents secteurs du
raffinage.
[0008] Les procédés TSA qui utilisent la température comme force motrice de désorption sont
les premiers à avoir été développés en adsorption. Le chauffage du lit à régénérer
est assuré par une circulation de gaz préchauffé, en boucle ouverte ou fermée, en
sens inverse de celui de l'étape d'adsorption. De nombreuses variantes de schémas
(« gas separation by adsorption processes », Butterworth Publishers, US, 1987) sont
utilisées en fonction des contraintes locales et de la nature du gaz employé. Cette
technique de mise en oeuvre est généralement utilisée dans les procédés de purification
(séchage, désulfuration de gaz et liquides, purification du gaz naturel ; US-4-770
676).
[0009] La chromatographie en phase gazeuse ou en phase liquide est une technique de séparation
très efficace grâce à la mise en oeuvre d'un très grand nombre d'étages théoriques
(BE 891 522, Seko M., Miyake J., Inada K.; Ind. Eng. Chem. Prod. Res. Develop.,1979,
18, 263). Elle permet ainsi de tirer partie de sélectivités d'adsorption relativement
faibles et de réaliser des séparations difficiles. Ces procédés sont fortement concurrencés
par les procédés continus à lit mobile simulé ou contre courant simulé. Ces derniers
ont connu un très fort développement dans le domaine pétrolier (US-A-3,636,121, US-A-3,997,620
et US-A-6,069,289). La régénération de l'adsorbant fait appel à la technique de déplacement
par un désorbant qui peut éventuellement être séparé par distillation de l'extrait
et du raffinat.
[0010] La séparation par adsorption des paraffines linéaires, monobranchées et multibranchées
peut être effectuée par deux techniques différentes bien connues de l'homme de l'art
: la séparation par différence de thermodynamique d'adsorption, et la séparation par
différence de cinétiques d'adsorption des espèces à séparer. Selon la technique utilisée,
l'adsorbant choisi aura des diamètres de pores différents. Les zéolithes, composées
de canaux, sont des adsorbants de choix pour réaliser la séparation de telles paraffines.
[0011] Le terme diamètre de pore est conventionnel pour l'homme du métier. Il est utilisé
pour définir de façon fonctionnelle la taille d'un pore en terme de taille de molécule
capable d'entrer dans ce pore. Il ne désigne pas la dimension réelle du pore car celle-ci
est souvent difficile à déterminer puisque souvent de forme irrégulière (c'est-à-dire
non circulaire). D.W. Breck fournit une discussion sur le diamètre de pore effectif
dans son livre intitulé
Zeolite Molecular Sieves (John Wiley and Sons, New York, 1974) aux pages 633 à 641. Les sections des canaux
des zéolithes étant des anneaux d'atomes d'oxygène, on peut également définir la taille
des pores des zéolithes par le nombre d'atomes d'oxygène formant la section annulaire
des anneaux, désigné par le terme « member rings » ou MR en anglais. Il est par exemple
indiqué dans l'« Atlas of Zeolite Structure Types » (W.M. Meier et D.H. Olson, 4
ème Edition, 1996) que les zéolithes de type structural FAU ont un réseau de canaux cristallins
de 12 MR c'est à dire dont la section est constituée de 12 atomes d'oxygène. Cette
définition est bien connue de l'homme de l'art et sera utilisée par la suite.
[0012] L'utilisation de procédés de séparation par adsorption pour fractionner des charges
contenant des paraffines linéaires, monobranchées et multibranchées est bien connue
et de nombreux brevets y font référence. Différents adsorbants sont préconisés dans
ces brevets.
Dans le cas de la séparation dite « thermodynamique », l'adsorbant a un diamètre de
pores supérieur au diamètre critique des molécules à séparer. Ainsi, quelques brevets
décrivent la séparation des paraffines multibranchées des paraffines linéaires et
monobranchées par adsorption thermodynamiquement sélective. Le brevet US-A-5 107 052
propose d'adsorber préférentiellement les paraffines multibranchées sur des zéolithes
SAPO-5, AIPO-5, SSZ-24, MgAPO-5 ou MAPSO-5. Le brevet US-A-3 706 813 propose le même
type de sélectivité sur des zéolithes X ou Y échangées au baryum. Le brevet US-A-6
069 289 propose au contraire d'utiliser des zéolithes ayant des sélectivités inversement
proportionnelles au degré de branchement des paraffines, telles que les zéolithes
beta, X ou Y échangées avec des cations alcalins ou alcalino-terreux, SAPO-31, MAPO-31.
Toutes les zéolithes citées précédemment ont des diamètres de pores de 12 MR .
[0013] Dans le cas de la séparation dite « diffusionnelle », le pouvoir séparateur de l'adsorbant
est dû à la différence de cinétique de diffusion des molécules à séparer dans les
pores de la zéolithe. Dans le cas de la séparation des paraffines multibranchées des
paraffines monobranchées et linéaires, on peut ainsi utiliser le fait que plus le
degré de branchement est important, plus le diamètre cinétique de la molécule augmente,
et donc plus la cinétique de diffusion est faible. Pour que l'adsorbant puisse avoir
un pouvoir de séparation, l'adsorbant doit avoir un diamètre de pore proche de celui
des molécules à séparer, ce qui correspond aux zéolithes dont le diamètre des pores
est de 10 MR. De nombreux brevets décrivent la séparation des paraffines linéaires,
monobranchées et multibranchées par sélectivité diffusionnelle. Les brevets US-A-4
717 784, US-A-4 804 802, US-A-4 855 529 et US-A-4 982 048 utilisent des adsorbants
de taille de canaux intermédiaires entre 8 et 10 MR, l'adsorbant préféré étant la
ferriérite. Le brevet US-A-4 982 052 préconise l'utilisation de la silicalite. Les
brevets US-A-4 956 521, US-A-5 055 633 et US-A-5 055 634 décrivent l'utilisation de
zéolithes possédant des pores de section elliptique de dimensions comprises entre
5,0 et 5,5 Å suivant le petit axe et environ 5,5 à 6,0 Å suivant le grand axe, et
en particulier la ZSM-5 et sa forme désaluminée, la silicalite, ou de dimensions comprises
entre 4.5 et 5,0 Å, et en particulier la ferriérite, la ZSM-23 et la ZSM-11.
[0014] Les adsorbants zéolithiques proposés pour la séparation diffusionnelle des paraffines
multibranchées présentent une structure homogène quant à leur taille de canaux et
ne sont composés de canaux que de faible taille (8 à 10 MR), ce qui réduit considérablement
leur capacité volumique d'adsorption. Ces matériaux qui pèchent notamment par leur
faible capacité d'adsorption ne permettent pas d'obtenir une efficacité optimale de
l'unité de séparation. Les performances d'un procédé associant à la fois hydroisomérisation
et séparation par adsorption s'en trouvent donc inévitablement entravées.
Résumé de l'invention
[0015] La présente invention est basée sur l'utilisation nouvelle d'adsorbants zéolithiques
à structure mixte, composée de deux types de canaux de tailles distinctes, dans une
section de séparation de paraffines multibranchées comprises dans une charge hydrocarbonée
constituée d'une coupe comprise entre C5 et C8 et contenant notamment des paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchées, ladite section de séparation étant intégrée
dans un procédé comprenant également au moins une section d'hydroisomérisation. Ainsi,
le procédé de l'invention est tel qu'il comprend au moins une section hydroisomérisation
et au moins une section séparation de paraffines multibranchées fonctionnant par adsorption
et contenant au moins un adsorbant zéolithique de structure mixte avec des canaux
principaux dont l'ouverture est définie par un anneau à 10 atomes d'oxygène (également
appelés 10 MR) et des canaux secondaires dont l'ouverture est définie par un anneau
à au moins 12 atomes d'oxygène (12 MR), les canaux à au moins 12 MR n'étant accessibles
à la charge à séparer que par les canaux à 10 MR.
[0016] Les adsorbants zéolithiques visés par l'invention sont des zéolithes qui appartiennent
avantageusement aux types structuraux EUO, NES et MWW. Les zéolithes NU-85 et NU-86
sont également particulièrement adaptées à la mise en oeuvre du procédé de l'invention.
Dans une première version du procédé de l'invention, le procédé comprend au moins
une section d'hydroisomérisation et au moins une section de séparation. La section
d'hydroisomérisation comprend au moins un réacteur. La section séparation (composée
d'une ou de plusieurs unités) produit deux flux, un premier flux riche en paraffines
di- et tribranchées, éventuellement en naphtènes et aromatiques qui constitue la base
essence à haut indice d'octane et qui est envoyé au pool essence, un second flux riche
en paraffines linéaires et monobranchées qui est recyclé à l'entrée de la section
d'hydro-isomérisation.
[0017] Dans une autre version du procédé de l'invention, le procédé global comprend au moins
deux sections d'hydroisomérisation et au moins une section de séparation. La section
séparation (composée d'une ou de plusieurs unités) produit trois flux, un premier
flux riche en paraffines di- et tribranchées, éventuellement en naphtènes et aromatiques
qui constitue une base essence à haut indice d'octane et qui est envoyé au pool essence,
un second flux riche en paraffines linéaires qui est recyclé à l'entrée de la première
section d'hydroisomérisation et un troisième flux riche en paraffines monobranchées
qui est recyclé à l'entrée de la deuxième section. Deux types de mise en oeuvre de
cette version du procédé sont préférés : dans la première la totalité de l'effluent
de la première section d'hydro-isomérisation traverse la deuxième section, dans la
seconde les effluents des sections d'hydro-isomérisation sont envoyés vers la ou les
sections de séparation.
[0018] Le procédé selon l'invention permet ainsi d'obtenir un pool essence à haut indice
d'octane en incorporant dans ledit pool une base essence à haut indice d'octane issue
de l'hydroisomérisation de coupes comprises entre C5 et C8, telles que les coupes
C5-C8, C5-C6, C5-C7, C6-C8, C6-C7, C7-C8, C7, C8 etc
Intérêt de l'invention
[0019] Les adsorbants zéolithiques utilisés dans la section séparation pour la mise en oeuvre
du procédé de l'invention présentent des propriétés adsorbantes nettement améliorées
par rapport aux adsorbants de l'art antérieur, notamment en ce qui concerne la capacité
d'adsorption elle-même. En effet, il a été découvert, de manière surprenante, que
l'utilisation d'un adsorbant zéolithique présentant au moins deux types de canaux
de tailles distinctes, des canaux principaux dont l'ouverture est définie par un anneau
à 10 atomes d'oxygène et des canaux secondaires dont l'ouverture est définie par un
anneau à au moins 12 atomes d'oxygène, a un effet bénéfique sur les performances d'un
procédé de séparation de paraffines multibranchées comprises dans une charge hydrocarbonée
constituée d'une coupe comprise entre C5 et C8 et contenant notamment des paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchée. L'adsorbant zéolithique utilisé dans la
section séparation du procédé de l'invention allie une bonne sélectivité à une capacité
d'adsorption optimale, permettant notamment d'assurer des gains de productivité par
rapport aux adsorbants antérieurs. Il en résulte une meilleure rentabilité du procédé
de l'invention par rapport aux autres procédés associant hydroisomérisation et séparation
par adsorption avec les adsorbants antérieurs.
[0020] Le procédé de l'invention conduit à une amélioration du procédé de séparation associé
au procédé d'hydroisomérisation. La combinaison de ces procédés concerne la valorisation
des coupes légères comprenant des hydrocarbures paraffiniques, naphténiques, aromatiques
et oléfiniques ayant un nombre d'atomes de carbone compris entre 5 et 8, par hydroisomérisation
et recyclage des paraffines de faible indice d'octane, c'est-à-dire des paraffines
linéaires et monobranchées tandis que les paraffines multibranchées, d'indice d'octane
élevé, séparées des paraffines linéaires et monobranchées, constituent une base essence
qui est envoyée au pool essence. Ladite base permet d'augmenter l'indice d'octane
du pool essence.
[0021] Le procédé selon l'invention vise à modifier le paysage de la production d'essence
en diminuant la teneur en aromatiques tout en conservant un haut indice d'octane par
l'envoi d'une charge constituée par une coupe C5-C8 (par exemple obtenue par distillation
directe) ou toute coupe intermédiaire incluse entre C5 et C8, non plus vers des unités
de reformage et d'hydro-isomérisation des paraffines C5-C6, mais vers au moins une
section d'hydroisomérisation qui convertit les paraffines linéaires (nCx, x=5 à 8)
en paraffines branchées et éventuellement les paraffines monobranchées (monoC
(x-1)) en paraffines di- et tribranchées (diC
(x-2) ou triC
(x-3)).
Description détaillée de l'invention
[0022] Le procédé de production d'une base essence à haut indice d'octane selon l'invention
met en oeuvre au moins une section hydroisomérisation et au moins une section séparation
fonctionnant par adsorption et contenant au moins un adsorbant zéolithique. La section
séparation intégrée dans le procédé de l'invention est conçue de manière à séparer
les paraffines multibranchées des paraffines linéaires et monobranchées, contenues
dans une charge constituée d'une coupe comprise entre C5 et C8. Ladite section de
séparation de paraffines multibranchées produit ainsi au moins deux effluents, un
premier effluent à indice d'octane élevé, riche en paraffines dibranchées, tribranchées
et éventuellement en composés naphténiques et/ou aromatiques, et un second effluent
à indice d'octane faible et riche en paraffines linéaires et monobranchées. Selon
l'invention, les paraffines linéaires et monobranchées sont recyclées vers la section
hydroisomérisation de manière à les convertir en des composés ayant un meilleur indice
d'octane. Généralement, la section hydroisomérisation convertit les paraffines linéaires
en paraffines monobranchées et les paraffines monobranchées en paraffines multibranchées.
[0023] Dans tout ce qui suit, on entend par paraffines multibranchées des paraffines présentant
au moins deux ramifications. Selon l'invention, les paraffines multibranchées incluent
donc les paraffines dibranchées.
Le procédé de l'invention se caractérise en ce que ledit adsorbant, dans la section
séparation, présente une structure mixte avec des canaux principaux dont l'ouverture
est définie par un anneau à 10 atomes d'oxygène (également appelés 10 MR) et des canaux
secondaires dont l'ouverture est définie par un anneau à au moins 12 atomes d'oxygène
(12 MR), les canaux à au moins 12 MR n'étant accessibles que par l'intermédiaire des
canaux à 10 MR. On rappelle que les canaux à 10 MR, respectivement à 12 MR, peuvent
schématiquement être représentés par une succession continue d'anneaux, chaque anneau
étant constitué de 10, respectivement 12, atomes d'oxygène. L'invention n'est nullement
limitée à l'utilisation d'un adsorbant zéolithiqué présentant des canaux ayant un
nombre spécifique d'anneaux. En particulier, on ne sort pas du cadre de l'invention
si le procédé de séparation de paraffines multibranchées est mis en oeuvre avec un
adsorbant présentant des canaux à 10 MR restreints à un seul anneau. Ces adsorbants
zéolithiques peuvent présenter une structure mono-, bi- ou tridimensionnelle.
[0024] Selon l'invention, l'adsorbant zéolithique adsorbe préférentiellement les paraffines
linéaires, dans une moindre mesure les paraffines monobranchées et enfin de façon
minoritaire les paraffines multibranchées, les composés naphténiques et aromatiques.
[0025] Dans un contexte de réduction de la teneur en aromatiques des essences, la charge
traitée dans le procédé selon l'invention est constituée d'une coupe comprise entre
C5 et C8 telles que les coupes C5-C8, C5-C6, C5-C7, C6-C8, C6-C7, C7-C8, C7, C8 etc
issues de la distillation atmosphérique du pétrole brut, d'une unité de réformage
(réformat léger) ou d'une unité de conversion (naphta d'hydrocracking par exemple).
Dans la suite du texte, cet ensemble de charges possibles sera désigné par les termes
« coupes C5-C8 et coupes intermédiaires ». Elle est composée principalement de paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchées, de composés naphténiques tels que les
diméthylcyclopentanes, de composés aromatiques tels que le benzène ou le toluène et
éventuellement de composés oléfiniques.
[0026] La charge introduite dans le procédé selon l'invention comprend au moins un alcane
qui va être isomérisé pour former au moins un produit de degré de ramification plus
important. La charge peut notamment contenir du normal pentane, du 2-méthylbutane,
du néopentane, du normal hexane, du 2-méthylpentane, du 3-méthylpentane, du 2,2-diméthylbutane,
du 2,3 diméthylbutane, du normal heptane, du 2-méthylhexane, du 3-méthylhexane, du
2,2-diméthylpentane, du 3,3-diméthylpentane, du 2,3-diméthylpentane, du 2,4-diméthylpentane,
du 2,2,3-triméthylbutane, du normal octane, du 2-méthylheptane, du 3-méthylheptane,
du 4-méthylheptane, du 2,2-diméthylhexane, du 3,3-diméthylhexane du 2,3-diméthylhexane,
du 3,4-diméthylhexane, du 2,4-diméthylhexane, du 2,5-diméthylhexane, du 2,2,3-triméthylpentane,
du 2,3,3-triméthylpentane, du 2,3,4-triméthylpentane. Dans la mesure où la charge
provient des coupes C5-C8 et/ou des coupes intermédiaires obtenues après distillation
atmosphérique, elle peut de plus contenir des alcanes cycliques, tels les diméthylcyclopentanes,
des hydrocarbures aromatiques (tels que benzène, toluène, xylènes) ainsi que d'autres
hydrocarbures C9+ (c'est-à-dire des hydrocarbures contenant au moins 9 atomes de carbone)
en quantité moindre. Les charges constituées des coupes C5-C8 et coupes intermédiaires
d'origine réformat peuvent de plus contenir des hydrocarbures oléfiniques, en particulier
lorsque les unités reformage sont opérées à basse pression.
[0027] La teneur en paraffines (P) dépend essentiellement de l'origine de la charge, c'est
à dire de son caractère paraffinique ou naphténique et aromatique, parfois mesuré
par le paramètre N+A (somme de la teneur en naphtènes (N) et de la teneur en aromatiques
(A)), ainsi que de son point initial de distillation, c'est-à-dire de la teneur en
C5 et C6 dans la charge. Dans les naphtas d'hydrocracking, riches en composés naphténiques,
ou les réformats légers, riches en composés aromatiques, la teneur en paraffines dans
la charge sera en général faible, de l'ordre de 30% poids. Dans les coupes C5-C8 et
coupes intermédiaires (comme par exemple C5-C6, C5-C7, C6-C8, C6-C7, C7-C8... ) de
distillation directe, la teneur en paraffines varie entre 30 et 80% poids, avec une
valeur moyenne de 55-60% poids. Conformément à l'invention, le gain en octane est
d'autant plus important que la teneur en paraffines de la charge est plus élevée.
[0028] Dans le cas d'une charge C5-C8 ou d'une charge composée de coupes intermédiaires
issue de la distillation atmosphérique, obtenue par exemple en tête de splitter de
naphta, la fraction lourde correspondante du naphta pourra alimenter une section de
réformage catalytique. Dans ce cas, l'installation d'une section d'hydro-isomérisation
de ces coupes entraînera une diminution du taux de charge de la section de réformage,
qui pourra continuer à traiter la fraction lourde C8+ du naphta.
[0029] L'effluent de la section d'hydro-isomérisation peut contenir les mêmes types d'hydrocarbures
que ceux décrits précédemment, mais leurs proportions respectives dans le mélange
conduit à des indices d'octane RON et MON plus élevés que ceux de la charge.
[0030] La charge introduite dans le procédé de l'invention et contenant des paraffines comprenant
de 5 à 8 atomes de carbone est en général de faible indice d'octane. Le procédé selon
l'invention consiste notamment à augmenter l'indice d'octane de ladite charge sans
augmenter sa teneur en aromatiques en mettant en oeuvre au moins une section d'hydro-isomérisation
et au moins un section séparation fonctionnant par adsorption.
[0031] L'indice d'octane de l'effluent du procédé de l'invention varie en fonction de la
nature de la charge introduite, et en particulier en fonction de la nature de la coupe.
Pour une coupe C5-C6 issue de la distillation du pétrole brut, des valeurs typiques
du RON et MON de la base essence en sortie du procédé de l'invention sont de l'ordre
respectivement de 93 et 89. Une base essence comprenant dans sa composition une telle
base essence présente donc un indice d'octane élevé.
[0032] Selon l'invention, la section séparation contient un ou plusieurs adsorbants, au
moins un des adsorbants étant un solide zéolithique ayant une structure mixte dont
le réseau microporeux présente à la fois des canaux principaux dont l'ouverture est
définie par un anneau à 10 atomes d'oxygène (également appelés 10 MR) et des canaux
secondaires dont l'ouverture est définie par un anneau à au moins 12 atomes d'oxygène
(12 MR), lesdits canaux principaux et secondaires étant disposés de telle manière
que l'accès aux canaux secondaires d'au moins 12 MR ne soit possible que par l'intermédiaire
des canaux principaux à 10 MR.
[0033] Ces différents adsorbants ont des tailles de canaux telles que chacun des isomères
des coupes C5-C8 ou des coupes intermédiaires peut être adsorbé. La cinétique de diffusion
de ces isomères dans les canaux à 10 MR est cependant suffisamment différente pour
être mise à profit.
[0034] Conformément à l'invention, une sélectivité diffusionnelle optimale est obtenue en
freinant l'entrée des molécules multibranchées par l'intermédiaire des canaux à 10
MR et une capacité d'adsorption optimale est obtenue par la présence des canaux à
au moins 12 MR.
Il va de soi que la section séparation intégrée dans le procédé de l'invention est
fondée sur la différence de cinétique d'adsorption des espèces à séparer et exploite
ainsi les caractéristiques de la séparation dite « diffusionnelle ».
[0035] Les canaux à au moins 12 MR peuvent être soit de simples poches latérales (ou encore
appelés par l'homme de l'art « side pockets ») (cf. figure 3) soit former des segments
poreux perpendiculaires aux canaux à 10 MR, tels que ces segments ne soient accessibles
que par les canaux à 10 MR (cf. figure 4).
[0036] Les adsorbants utilisés dans la section séparation pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention contiennent avantageusement du silicium et au moins un élément T
choisi dans le groupe formé par l'aluminium, le fer, le gallium et le bore, de préférence
l'aluminium et le bore. La teneur en silice de ces adsorbants peut être variable.
Les adsorbants les plus adaptés à ce type de séparation sont ceux qui présentent des
teneurs en silice élevées. Le rapport molaire Si/T est de préférence au moins égal
à 10.
[0037] Lesdits adsorbants microporeux peuvent être sous forme acide, c'est à dire contenant
des atomes d'hydrogène, ou préférentiellement échangés avec des cations alcalins ou
alcalino-terreux.
[0038] Il est avantageux de mélanger aux adsorbants zéolithiques des zéolithes de type structural
LTA, telles que celles décrites dans le brevet US-A-2 882 243, préférentiellement
la zéolithe A. Dans la plupart de leurs formes cationiques échangées, notamment sous
la forme calcium, ces zéolithes présentent un diamètre de pore de l'ordre de 5Å et
possèdent de fortes capacités pour adsorber les paraffines linéaires. Mélangées avec
des adsorbants zéolithiques ayant une structure telle que définie précédemment, elles
peuvent permettre d'accentuer la séparation des fronts d'élution et donc permettre
d'obtenir une meilleure pureté en chacun des flux enrichis obtenus.
[0039] Avantageusement, les adsorbants zéolithiques mis en oeuvre dans le procédé de l'invention
sont des zéolithes de type structural EUO, NES et MWW. Des exemples de zéolithes incluses
dans ces familles sont les zéolithes EU-1 (EP-A-42 226), ZSM-50 (US-A-4 640 829),
TPZ-3 (US-A-4 695 667), NU-87 (EP-A-378 916), SSZ-37 (US-A-5 254 514), MCM-22, ERB-1(EP-A-293
032), ITQ-1 (US-A- 004 941), PSH-3 (US-A-4 439 409), et SSZ-25 (EP-A-231 860). Les
zéolithes NU-85 (US-A-5 385 718 et EP-A-462 745) et NU-86 (EP-A-463 768), qui ne possèdent
pas de type structural déterminé, sont également avantageusement utilisées dans le
procédé de l'invention.
[0040] Les zéolithes de type structural EUO (EU-1, ZSM-50, TPZ-3) ont un réseau poreux monodimensionnel.
Les canaux principaux ont des ouvertures de 10 MR, et ils sont pourvus de poches latérales
correspondant à une ouverture de 12 MR. La configuration de ces zéolithes de type
structural EUO est celle présentée sur la figure 3.
[0041] Les zéolithes du type structural NES (NU-87 et SSZ-37) présentent un réseau bidimensionnel
interconnecté. Elles possèdent dans une direction des canaux à 10 MR, reliés entre
eux par des segments poreux de 12 MR, perpendiculaires aux canaux à 10 MR. Les canaux
à 12 MR ne sont donc accessibles que par les canaux à 10 MR. La configuration de ces
zéolithes du type structural NES est celle présentée sur la figure 4.
Il convient de préciser que la zéolithe NU-85 est une intercroissance des zéolithes
NU-87 et EU-1 : chaque cristal de NU-85 comprend des bandes discrètes de NU-87 et
EU-1, lesdites bandes présentant pratiquement entre elles une continuité du réseau
cristallin.
[0042] La zéolithe NU-86 a un réseau poreux tridimensionnel. Dans une des dimensions se
trouvent des canaux à 11 atomes d'oxygène (11 MR). Dans les deux autres dimensions
se trouvent des canaux à 12 atomes d'oxygène avec des restrictions à 10. Les canaux
à 12 MR ne sont accessibles que par les canaux à 10 MR. La configuration de la zéolithe
NU-86 est celle présentée sur la figure 3.
[0043] Les zéolithes de type structural MWW (MCM-22, ERB-1, ITQ-1, PSH-3, SSZ-25) ont un
réseau bidimensionnel non-interconnecté. Un des réseaux poreux est constitué de canaux
de 10 MR, et le second de canaux de 12 MR reliés entre eux par des canaux de 10 MR,
de telle manière que l'accès aux canaux de 12 MR ne puisse avoir lieu qu'à travers
les canaux de 10 MR. La configuration de ces zéolithes de type structural MWW est
celle présentée sur la figure 3.
[0044] Tout autre adsorbant zéolithique présentant des canaux principaux dont l'ouverture
est définie par un anneau à 10 atomes d'oxygène et des canaux secondaires dont l'ouverture
est définie par un anneau comptant plus de 12 atomes d'oxygène, les canaux secondaires
étant accessibles à la charge à séparer uniquement par les canaux principaux, convient
pour la mise en oeuvre du procédé de l'invention.
[0045] Plusieurs versions et modes de réalisation du procédé sont possibles suivant le nombre
et l'agencement des différentes sections d'hydro-isomérisation ou de séparation et
des différents recyclages.
[0046] Pour toutes les versions et modes de réalisation du procédé selon l'invention, la
ou les sections de séparation par adsorption mettant en oeuvre un ou plusieurs adsorbants
séparent les paraffines multibranchées des paraffines normales et monobranchées, les
paraffines normales et monobranchées étant ensuite recyclées. Selon les variantes
du procédé, la section séparation peut être disposée en amont ou en aval de la section
d'hydro-isomérisation.
La section séparation intégrée dans le procédé de la présente invention peut utiliser
les techniques de séparation par adsorption bien connues de l'homme de l'art telles
que le PSA (Pressure Swing Adsorption), le TSA (Temperature Swing Adsorption), et
les procédés chromatographiques (chromatographie d'élution ou contre-courant simulé
par exemple) ou résulter d'une combinaison de ces techniques. La section séparation
peut aussi bien fonctionner en phase liquide qu'en phase gazeuse. De plus, généralement
plusieurs unités de séparation (de deux à quinze) sont utilisées en parallèle et alternativement
pour conduire à une section fonctionnant de façon continue alors que par nature elle
est discontinue.
[0047] Les conditions opératoires de la section séparation dépendent du ou des adsorbants
considérés, ainsi que du degré de pureté en chacun des flux désiré. Elles sont comprises
entre 50°C et 450°C pour la température et de 0,01 à 7 MPa pour la pression. Plus
précisément, si la séparation est effectuée en phase liquide, les conditions de séparation
sont : 50°C à 250°C pour la température et 0,1 à 7 MPa, de préférence de 0,5 à 5 MPa,
pour la pression. Si ladite séparation est effectuée en phase gazeuse, ces conditions
sont : 150°C à 450°C pour la température et 0,01 à 7 MPa, de préférence de 0,1 à 5
MPa, pour la pression.
[0048] Dans une première version préférée du procédé (figures 1A et 1B pour les variantes
1a et 1b), la section d'hydro-isomérisation 2 comprend au moins un réacteur. La section
séparation 4 fonctionnant par adsorption, constituée d'au moins une unité, produit
deux flux, un premier flux, à haut indice d'octane, riche en paraffines di- et tribranchées,
éventuellement en naphtènes et aromatiques (flux 8 pour la variante 1a et 18 pour
la variante 1b), qui constitue une base essence à haut indice d'octane et peut être
envoyé au pool essence, un second flux riche en paraffines linéaires et monobranchées
qui est recyclé (7 pour la variante 1a et 9 pour la variante 1b) à l'entrée de la
section d'hydro-isomérisation 2. Par « recyclé », on entend aussi bien la première
introduction que la réintroduction dans la section hydroisomérisation des paraffines
linéaires et monobranchées, comme il est explicité ci-dessous suivant que ladite section
séparation est disposée en amont ou en aval de la section hydroisomérisation.
Dans la variante 1a, la section hydro-isomérisation 2 précède la section séparation
4 alors que c'est l'inverse dans la variante 1b. En conséquence dans la variante 1a,
seules les paraffines linéaires et monobranchées sont recyclées vers la section d'hydro-isomérisation
(flux 7). Dans la variante 1b, la totalité de l'effluent 10 de la section d'hydro-isomérisation
2 est recyclée vers la section séparation 4. Ledit effluent contient donc des paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchées. Les conditions de fonctionnement de cette
variante du procédé sont en particulier choisies pour minimiser le craquage des paraffines
di- et tribranchées contenant plus de 7 atomes de carbone. De plus, dans le cas où
la charge du procédé inclut la coupe C5, le procédé de recyclage des paraffines linéaires
et monobranchées peut éventuellement comprendre un déisopentaniseur, disposé en amont
ou en aval des sections d'hydro-isomérisation et/ou de séparation. Il peut notamment
être placé sur la charge 1, entre les sections séparation et hydro-isomérisation (flux
6 et 9) ou sur les flux recyclés 7 et 10. De préférence, l'isopentane peut en effet
être éliminé dans la mesure où il n'est pas isomérisé en un degré de branchement plus
élevé dans les conditions de fonctionnement de la section hydro-isomérisation.
[0049] Il peut ainsi être éventuellement intéressant d'ajouter un dépentaniseur ou la combinaison
d'un dépentaniseur et d'un déisopentaniseur sur au moins l'un quelconque des flux
1, 6, 9, 7 ou 10. L'isopentane, le pentane ou le mélange de ces deux corps ainsi retirés
de la charge, peuvent avantageusement servir d'éluant pour la section séparation.
L'isopentane peut aussi éventuellement être envoyé directement vers le pool essence
du fait de son bon indice d'octane.
[0050] De la même façon, lorsque la coupe ne contient pas de C5 mais contient des C6, un
déisohexaniseur peut éventuellement être placé sur au moins l'un quelconque des flux
1, 6, 7, 9 ou 10 (figures 1A et 1B). L'isohexane ainsi récupéré peut servir d'éluant
pour la section séparation par adsorption. De préférence, l'isohexane n'est pas envoyé
vers le pool essence du fait de son indice d'octane trop faible et doit en conséquence
être séparé des flux 8 ou 18 de haut indice d'octane.
[0051] D'une façon générale, il peut être intéressant de préparer par distillation de la
charge une ou plusieurs fractions légères, qui peuvent servir d'éluant pour la section
de séparation. Cette utilisation d'une partie de la charge dans la section de séparation
constitue une très bonne intégration de ladite section séparation. Toutefois cette
section peut aussi utiliser d'autres composés. En particulier, les paraffines légères
telles que le butane et l'isobutane peuvent être avantageusement utilisées, car elles
sont aisément séparables des paraffines plus lourdes par distillation.
[0052] Enfin, lorsque la section séparation est disposée en amont de la section d'hydro-isomérisation
(variante 1b), la quantité de composés naphténiques et aromatiques traversant la section
d'hydroisomérisation est moindre que dans la configuration inverse (variante 1a).
Ceci limite la saturation des composés aromatiques contenus dans les coupes C5 à C8
d'où une consommation moindre d'hydrogène dans la section d'hydro-isomérisation. De
plus, dans la variante 1b, les volumes des flux traversant la section d'hydro-isomérisation
sont diminués par rapport à la variante 1a, ce qui permet une réduction de la taille
de cette section, et une minimisation de la quantité de catalyseur nécessaire.
[0053] Dans une seconde version préférée du procédé (figures 2.1A, 2.1B, 2.2A, 2.2B, 2.2C,
2.2D modes de réalisation 2.1 et 2.2; variantes 2.1a et b ; 2.2 a, b, c et d), la
réaction d'hydro-isomérisation est réalisée en au moins deux sections distinctes,
comprenant chacune au moins un réacteur (sections 2 et 3). La charge est fractionnée
en trois flux dans au moins une section séparation fonctionnant par adsorption (sections
4 et éventuellement 5), comprenant au moins une unité, pour conduire à la production
d'un premier flux riche en paraffines di- et tribranchées, éventuellement en naphtènes
et aromatiques, d'un second flux riche en paraffines linéaires et d'un troisième flux
riche en paraffines monobranchées. L'effluent riche en paraffines linéaires est recyclé
vers la section d'hydro-isomérisation 2 et l'effluent riche en paraffines monobranchées
est recyclé vers la section d'hydro-isomérisation 3.
[0054] Dans un premier mode de réalisation (2.1) de la deuxième version du procédé, la totalité
de l'effluent sortant de la première section d'hydro-isomérisation 2 est envoyée à
la deuxième section d'hydro-isomérisation 3. Ce mode de réalisation comporte deux
variantes dans lesquelles la section séparation, composée d'une ou éventuellement
de plusieurs unités, est située en aval (variante 2.1a) ou en amont (variante 2.1b)
de la section d'hydro-isomérisation.
[0055] Dans la variante 2.1a (fig 2.1A), la charge fraîche (flux 1) contenant des paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchées, ainsi que des composés naphténiques et
aromatiques, est mélangée au recyclage des paraffines linéaires en provenance de la
section de séparation 4 (flux 30). Le mélange résultant 33 est envoyé à la première
section d'hydro-isomérisation 2 qui convertit une partie des paraffines linéaires
en paraffines monobranchées et une partie des paraffines monobranchées en paraffines
multibranchées. L'effluent (flux 6) sortant de la section d'hydro-isomérisation 2
est mélangé au recyclage 39, riche en paraffines monobranchées et en provenance de
la section de séparation 4, puis le mélange est envoyé à la section d'hydro-isomérisation
3. L'effluent 37 de la section 3 est envoyé à la section de séparation 4. Dans cette
section 4, un procédé de séparation en trois flux est mis en oeuvre pour conduire
à la production de trois effluents riches soit en paraffines linéaires (30), soit
en paraffines monobranchées (39), soit en paraffines multibranchées, composés naphténiques
et aromatiques (8). L'effluent (8) riche en paraffines multibranchées ainsi qu'en
composés naphténiques et aromatiques présente un indice d'octane élevé, il constitue
une base essence à haut indice d'octane et peut être envoyé au pool essence. Le procédé
de l'invention conduit à la production d'une essence riche en paraffines multibranchées
d'indice d'octane élevé.
[0056] Dans la variante 2.1b (fig. 2.1B), la charge fraîche (flux 1) contenant des paraffines
linéaires, monobranchées et multibranchées, naphtènes et composés aromatiques est
mélangée au flux 14 issu de la section d'hydro-isomérisation 3, puis le mélange résultant
23 est envoyé dans la section de séparation 4 dans laquelle la charge est fractionnée
en trois flux conduisant à la production de trois effluents riches, soit en paraffines
linéaires (11), soit en paraffines monobranchées (12), soit en paraffines multibranchées,
composés naphténiques et aromatiques (18). L'effluent (11) riche en paraffines linéaires
est envoyé à la section d'hydroisomérisation 2. L'effluent (18) riche en paraffines
multibranchées ainsi qu'en composés naphténiques et aromatiques présente un indice
d'octane élevé. Ledit effluent (18) constitue donc une base essence à haut indice
d'octane et peut être envoyé au pool essence.
La section d'hydroisomérisation 2 convertit une partie des paraffines linéaires en
paraffines monobranchées et en paraffines multibranchées. A l'effluent (13) issu de
la section 2, on ajoute le flux riche en paraffines monobranchées (12) en provenance
de la section de séparation 4. L'ensemble est envoyé à la deuxième section d'hydroisomérisation
3 (fig. 2.1B).
[0057] Les avantages des configurations des variantes 2.1a et 2.1b sont multiples. Ces configurations
permettent en effet, de faire fonctionner les deux sections d'hydro-isomérisation
2 et 3 à des températures différentes et des VVH différentes de façon à minimiser
le craquage des paraffines dibranchées et tribranchées, ce qui est particulièrement
important pour les coupes considérées. Elles permettent de plus de minimiser la quantité
de catalyseur dans la section 2 en ne recyclant à cette section que les paraffines
linéaires, ce qui permet par ailleurs de travailler à température plus élevée. La
section 3, alimentée majoritairement en paraffines monobranchées, opère par contre
à plus basse température ce qui améliore le rendement en paraffines di- et tribranchées
du fait de l'équilibre thermodynamique plus favorable dans ces conditions, tout en
limitant le craquage des paraffines multibranchées, défavorisé aux basses températures.
[0058] Lorsque la section séparation, composée d'une ou de plusieurs unités, est disposée
en amont de la section d'hydro-isomérisation (variante 2.1b), la quantité de composés
naphténiques et aromatiques traversant la section d'hydro-isomérisation est moindre
que dans la configuration inverse (variante 2.1a). Ceci limite la saturation des composés
aromatiques contenus dans la coupe C5-C8 ou dans les coupes intermédiaires, d'où une
consommation moindre d'hydrogène dans le procédé.
[0059] Dans le cas où la charge comprend la coupe C5, le procédé selon l'invention dans
son mode de réalisation 2.1 (variantes 2.1a et 2.1b) peut éventuellement comprendre
un déisopentaniseur disposé en amont ou en aval des sections d'hydro-isomérisation
et/ou de séparation. En particulier, ce déisopentaniseur peut être placé sur le flux
1 (charge), entre les deux sections d'hydro-isomérisation (flux 6 pour la variante
2.1a et flux 13 pour la variante 2.1b), après la section d'hydro-isomérisation (flux
37 ou 14), après la section de séparation sur le flux riche en paraffines monobranchées
(flux 39 ou 12). De préférence, l'isopentane peut éventuellement ici encore être éliminé
dans la mesure où il n'est pas isomérisé en un degré de branchement plus élevé dans
les conditions de fonctionnement de la section hydro-isomérisation. L'isopentane peut
éventuellement servir d'éluant pour la section séparation. Il peut aussi éventuellement
être envoyé directement vers le pool essence du fait de son bon indice d'octane. Il
peut éventuellement être intéressant de placer un dépentaniseur sur au moins l'un
quelconque des flux 1, 6, 37, 30 (fig. 2.1A) ou 1, 11, 13 et 14 (fig. 2.1B). La combinaison
d'un déisopentaniseur et d'un dépentaniseur est également éventuellement possible.
Le pentane ou le mélange de pentane et d'isopentane ainsi séparés peuvent éventuellement
servir d'éluant pour la section séparation par adsorption. Dans ce dernier cas, le
pentane ne peut être envoyé vers le pool essence du fait de son faible indice d'octane.
Il doit en conséquence être séparé des flux 8 et 18 d'indice d'octane élevé.
[0060] De la même façon, lorsque la coupe ne contient pas de C5 mais contient des C6, un
déisohexaniseur peut éventuellement être placé sur au moins l'un des flux 1, 6, 37,
39 pour la variante 2.1a (fig. 2.1A) et 1, 13, 14 et 12 pour la variante 2.1b (fig.
2.1B). L'isohexane ainsi récupéré peut servir d'éluant pour la section séparation
par adsorption. L'isohexane ne peut cependant pas être envoyé vers le pool essence
du fait de son indice d'octane trop faible et doit en conséquence être séparé des
flux 8 et 18 (fig. 2.1A et 2.1B) de haut indice d'octane.
[0061] D'une façon générale, il peut être intéressant de préparer par distillation de la
charge une ou plusieurs fractions légères, qui peuvent servir d'éluant pour la section
séparation.
Ces utilisations d'une partie de la charge dans la section de séparation constituent
une très bonne intégration de ladite section séparation. Toutefois cette section peut
aussi utiliser d'autres composés. En particulier, les paraffines légères comme le
butane et l'isobutane sont intéressantes puisque facilement séparables des paraffines
plus lourdes par distillation.
[0062] Un second mode de réalisation (2.2) de la version 2 du procédé de l'invention est
tel que les effluents des sections d'hydro-isomérisation 2 et 3 sont envoyés vers
la ou les sections de séparation 4 et 5. Ce mode de réalisation peut être découpé
selon quatre variantes 2.2a, 2.2b, 2.2c et 2.2d. Les variantes 2.2a et 2.2b (fig.
2.2A et 2.2B) correspondent au cas où le procédé comprend au moins deux sections séparation
permettant d'effectuer deux types de séparation différents c'est-à-dire de séparer
les paraffines linéaires et les paraffines monobranchées dans deux sections distinctes.
Dans les variantes 2.2c et 2.2d (fig. 2.2C et 2.2D), la section séparation peut être
constituée d'une ou plusieurs unités. Les variantes 2.2a, 2.2b, 2.2c et 2.2d présentent
une optimisation dans l'assemblage des sections séparations et hydro-isomérisation
puisqu'elles permettent notamment d'éviter le mélange des flux à hauts indices d'octane
avec la charge de faible indice.
[0063] La variante 2.2a comporte les étapes suivantes :
[0064] La charge fraîche (flux 1, figure 2.2A) contenant des paraffines linéaires, monobranchées
et multibranchées, naphtènes et composés aromatiques est mélangée à l'effluent (36)
riche en paraffines linéaires provenant de la section de séparation 4, puis le mélange
résultant 33 est envoyé à la section d'hydroisomérisation 2 qui convertit une partie
des paraffines linéaires en paraffines monobranchées et une partie des paraffines
monobranchées en paraffines multibranchées. L'ensemble sortant de la section d'hydro-isomérisation
2 est envoyé dans la section de séparation 4. Ladite section de séparation 4 conduit
à la production de deux effluents respectivement riches en paraffines linéaires (36)
et en paraffines monobranchées, multibranchées, composés naphténiques et aromatiques
(35). L'effluent (35) est mélangé au flux (12) riche en paraffines monobranchées issu
de la section de séparation 5, puis envoyé à la section d'hydroisomérisation 3. La
section d'hydro-isomérisation 3 convertit une partie des paraffines monobranchées
en paraffines multibranchées. L'ensemble (flux 31) sortant de la section d'hydro-isomérisation
3 est envoyé dans la section de séparation 5. Dans ladite section, un procédé de séparation
en deux flux est mis en oeuvre pour conduire à la production de deux effluents, l'un
riche en paraffines monobranchées (12), l'autre riche en paraffines multibranchées
(8). L'effluent 8 (fig. 2.2A) riche en paraffines di- et tribranchées ainsi qu'en
composés naphténiques et aromatiques présente un haut indice d'octane, il constitue
une base essence à haut indice d'octane et peut être envoyé au pool essence.
[0065] La variante 2.2b diffère de la variante 2.2a par le fait que les sections de séparation
4 et 5 (fig. 2.2B) sont placées avant les sections d'hydroisomérisation 2 et 3. Dans
cette configuration, la charge 1 est mélangée à l'effluent (17) issu de la section
d'hydro-isomérisation 2, puis le mélange résultant (23) est envoyé à la section de
séparation 4. Ladite section produit deux flux respectivement riches en paraffines
linéaires (16) et en paraffines monobranchées et multibranchées (32).
[0066] Le flux (16) est envoyé vers la section d'hydro-isomérisation 2 pour produire l'effluent
(17). L'effluent (32) est mélangé au flux (15) issu de la section d'hydro-isomérisation
3, puis le mélange est envoyé vers la section de séparation 5. Ladite section produit
deux effluents, l'un riche en paraffines monobranchées (34), qui est envoyé vers la
section d'hydro-isomérisation 3, l'autre riche en paraffines multibranchées, composés
naphténiques et aromatiques (18), qui présente un haut indice d'octane et constitue
une base essence à haut indice d'octane. L'effluent (18) peut donc être envoyé au
pool essence.
[0067] Dans la variante 2.2c (fig. 2.2C) la section de séparation 4 est constituée d'une
ou de plusieurs unités, et est située entre deux sections d'hydro-isomérisation (2
et 3). Dans cette configuration, la charge 1 est mélangée à l'effluent riche en paraffines
linéaires issu de la section de séparation 4, et le mélange résultant 33 est envoyé
vers la section d'hydro-isomérisation 2. Celui-ci produit un effluent (19) d'indice
d'octane supérieur à celui de la charge. Cet effluent (19) est mélangé à l'effluent
(22) issu de la section d'hydro-isomérisation 3, puis l'ensemble est envoyé vers la
section séparation 4. Cette section produit trois flux (20, 21 et 28). Le flux (21)
riche en paraffines monobranchées est envoyé vers la section d'hydro-isomérisation
3 qui convertit ces paraffines en des degrés de branchement plus élevés. Le flux (28),
riche en paraffines multibranchées, composés naphténiques et aromatiques, présente
un haut indice d'octane et constitue une base essence à haut indice d'octane. L'effluent
(28, fig. 2.2C)) peut donc être envoyé au pool essence.
[0068] Dans la variante 2.2d (fig. 2.2D), la section de séparation qui est constituée d'une
ou de plusieurs unités, est placée en amont des deux sections d'hydro-isomérisation.
Dans cette configuration, la charge 1 est mélangée avec les flux recyclés (25) et
(27) issus respectivement des sections d'hydro-isomérisation 2 et 3. Le flux (23)
résultant est envoyé vers la section de séparation 4. Celui-ci produit trois effluents
(24), (26) et (38). Le flux (24), riche en paraffines linéaires, est envoyé vers la
section d'hydro-isomérisation 2 qui convertit ces paraffines en des degrés de branchement
plus élevés. Le flux (26), riche en paraffines monobranchées est envoyé vers la section
d'hydro-isomérisation 3 qui convertit également ces paraffines en des degrés de branchement
plus élevés. Le flux (38) riche en paraffines multibranchées, composés aromatiques
et naphténiques, présente un haut indice d'octane et constitue une base essence à
haut indice d'octane. L'effluent (38, fig. 2.2D) peut donc être envoyé au pool essence.
[0069] Les avantages du mode de mise en oeuvre 2.2 sont multiples. Elle permet, comme pour
le mode de mise en oeuvre 2.1, de faire fonctionner les réacteurs des sections d'hydro-isomérisation
à des températures différentes et des VVH différentes de façon à minimiser le craquage
des paraffines di- et tribranchées. Elle conduit de plus à minimiser la quantité de
catalyseur en recyclant à la section hydroisomérisation 2 uniquement les paraffines
linéaires, ce qui permet de travailler à température plus élevée et donc de minimiser
la quantité de catalyseur dans cette section. La section d'hydroisomérisation 3, alimentée
majoritairement en paraffines monobranchées pour 2.2b, c et d et en paraffines mono
et multibranchées pour 2.2a, opère à plus basse température, ce qui améliore le rendement
en paraffines di- et tribranchées du fait de l'équilibre thermodynamique plus favorable
dans ces conditions, tout en limitant le craquage des paraffines multibranchées, défavorisé
aux basses températures. Cette configuration (à l'exception de la variante 2.2d) permet
de plus d'éviter le mélange des flux à hauts indices d'octane avec des flux de faible
indice. Ainsi, les flux de recyclage (36, fig. 2.2A) et (20, fig. 2.2C) riches en
paraffines linéaires sont mélangés avec la charge 1. Le flux 12 riche en paraffines
monobranchées est mélangé avec le flux (35) riche en paraffines monobranchées et multibranchées.
Enfin, les flux (15) et (22) issus des sections d'hydro-isomérisation 3 sont respectivement
mélangés aux flux (32) et (19) d'indice d'octane supérieur à celui de la charge.
[0070] Dans les variantes 2.2b et 2.2d (fig. 2.2B et 2.2D), la disposition des sections
séparations 4 et éventuellement 5 par rapport aux sections d'hydro-isomérisation 2
et 3 est telle que la quantité de composés naphténiques et aromatiques traversant
la section d'hydro-isomérisation est moindre que dans la configuration 2.2a. Ceci
limite la saturation des composés aromatiques contenus dans la coupe C5-C8 ou dans
les coupes intermédiaires d'où une consommation moindre d'hydrogène dans le procédé.
De même, dans la variante 2.2c, la disposition de la section séparation 4 par rapport
à la section d'hydro-isomérisation 3 permet de réduire la consommation en hydrogène
dans cette dernière.
[0071] Comme dans le cas du mode de réalisation 2.1, lorsque la charge comporte une coupe
C5, le procédé selon le mode de réalisation 2.2 peut éventuellement comporter un déisopentaniseur
situé en amont ou en aval des sections de séparation et d'hydroisomérisation. En particulier,
ce déisopentaniseur peut être placé sur le flux 1 de charge, sur l'un quelconque des
flux 1, 6, 35, 40, 31, 12 (fig. 2.2A), sur l'un quelconque des flux 1, 32, 34, 15,
17 (fig. 2.2B), sur l'un quelconque des flux 19, 21, 22 (fig 2.2C) et sur l'un quelconque
des flux 23, 25, 26 et 27 (fig 2.2D). Il peut aussi être éventuellement intéressant
de placer un dépentaniseur sur l'un quelconque des flux 1, 6 et 36 (variante 2.2a)
ou 1, 16 et 17 (variante 2.2b), 1, 19 et 20 (variante 2.2c) ou 1, 23, 24, 25 (variante
2.2d). La combinaison d'un déisopentaniseur et d'un dépentaniseur est aussi possible.
L'isopentane, le pentane ou le mélange de pentane et d'isopentane ainsi séparés peuvent
éventuellement servir d'éluant pour la section séparation par adsorption. Dans ce
dernier cas, de préférence le pentane n'est pas envoyé vers le pool essence du fait
de son faible indice d'octane. Il est en conséquence de préférence séparé des flux
8, 18, 28 et 38 (fig. 2.1A et 2.1B) de forts indices d'octane. L'isopentane, au contraire,
est préférentiellement envoyé vers le pool essence avec les flux 8, 18, 28 et 38 du
fait de son bon indice d'octane.
[0072] Comme pour le mode de mise en oeuvre 2.1, lorsque la coupe ne contient pas de C5
mais contient des C6, un déisohexaniseur peut éventuellement être placé sur l'un quelconque
des flux 1, 6, 35, 40, 31 et 12 (fig. 2.2A) ou 1, 32, 34, 15 et 17 (fig. 2.2B) ou
19, 21, 22 (fig. 2.2C) ou 23, 25, 26 et 27 (fig. 2.2D). L'isohexane ainsi récupéré
peut servir d'éluant pour la section séparation par adsorption. Préférentiellement,
l'isohexane n'est pas envoyé vers le pool essence du fait de son indice d'octane trop
faible. Il est préférentiellement séparé des flux 8, 18, 28 et 38 (fig. 2.2A, 2.2B,
2.2C, 2.2D) de hauts indices d'octane. Cette utilisation d'une partie de la charge
dans la section de séparation constitue une très bonne intégration du procédé. Toutefois
cette section peut aussi utiliser d'autres composés comme éluant pour les séparations
par adsorption. En particulier, les paraffines légères comme le butane et l'isobutane
sont intéressantes puisque facilement séparables des paraffines plus lourdes par distillation.
[0073] On rappelle que chaque section séparation intégrée dans le procédé de l'invention
peut être composée de plusieurs unités dont une au moins contient un adsorbant zéolithique
ayant les caractéristiques définies précédemment, à savoir au moins la présence d'au
moins deux types de canaux, des canaux principaux dont l'ouverture est définie par
un anneau à 10 atomes d'oxygène (10 MR) et des canaux secondaires dont l'ouverture
est définie par un anneau à au moins 12 atomes d'oxygène (au moins 12 MR), lesdits
canaux secondaires étant accessibles à la charge à séparer uniquement par lesdits
canaux principaux. Lorsque ladite section séparation est composée de plusieurs unités
et qu'au moins une de ces unités contient un adsorbant zéolithique ayant les caractéristiques
définies précédemment, la (ou les) autre(s) unité(s) peut (peuvent) contenir un adsorbant
différent telle que la silicalite. Il n'est pas non plus exclu de mélanger dans la
même unité un adsorbant zéolithique ayant les caractéristiques définies précédemment
avec un autre adsorbant tels que ceux utilisés dans l'art antérieur.
[0074] Pour chacune de ces variantes et de ces mises en oeuvre, l'hydro-isomérisation des
coupes légères peut être effectuée en phase gazeuse, liquide ou mixte liquide-gaz
dans un ou plusieurs réacteurs où le catalyseur est mis en oeuvre en lit fixe. Par
exemple on peut employer un catalyseur de la famille des catalyseurs bifonctionnels,
tels les catalyseurs à base de platine ou de phase sulfure sur support acide (alumine
chlorée, zéolithe telle la mordénite, SAPO, zéolite Y, zéolite béta) ou de la famille
des catalyseurs monofonctionnels acides, telles les alumines chlorées, zircones sulfatées
avec ou sans platine et promoteur, les hétéropolyacides à base de phosphore et de
tungstène, les oxycarbures et oxynitrures de molybdène qui sont habituellement rangés
parmi les catalyseurs monofonctionnels à caractère métallique. Ils fonctionnent dans
une gamme de températures comprises entre 25°C, pour les plus acides d'entre eux (hétéropolyanions,
acides supportés) et 450°C, pour les catalyseurs bifonctionnels ou les oxycarbures
de molybdène. Les alumines chlorées sont mises en oeuvre préférentiellement entre
80 et 110°C et les catalyseurs à base de platine sur support contenant une zéolithe
entre 260 et 350°C. La pression opératoire est comprise entre 0,01 et 0,7 MPa, et
dépend de la concentration en C5-C6 de la charge, de la température opératoire et
du rapport molaire H
2/HC. La vitesse spatiale, mesurée en kg de charge par kg de catalyseur et par heure,
est comprise entre 0,5 et 2. Le rapport molaire H
2/hydrocarbures est généralement compris entre 0,01 et 50, selon le type de catalyseur
mis en oeuvre et sa résistance au cokage aux températures opératoires. Dans le cas
de rapports H
2/HC faibles, par exemple H
2/HC = 0,06, il n'est pas nécessaire de prévoir un recyclage de l'hydrogène, ce qui
permet de faire l'économie d'un ballon séparateur et d'un compresseur de recyclage
de l'hydrogène.
[0075] La section d'hydro-isomérisation peut comprendre un ou plusieurs réacteurs disposés
en série ou en parallèle qui pourront contenir par exemple un ou plusieurs des catalyseurs
mentionnés ci-dessus. Par exemple, dans le cas des variantes 1a et 1b, la section
d'hydro-isomérisation 2 comprend au moins un réacteur, mais peut comprendre deux réacteurs
ou plus disposés en série ou en parallèle. Dans le cas des variantes 2.1a et b, et
2.2 a, b, c et d, les sections d'hydro-isomérisation 2 et 3 peuvent éventuellement
comprendre par exemple chacune deux réacteurs contenant éventuellement deux catalyseurs
différents. Les sections 2 et 3 peuvent éventuellement également comprendre chacune
plusieurs réacteurs en série et/ou en parallèle, avec des catalyseurs différents selon
les réacteurs.
[0076] De même chaque section séparation peut être constituée de une ou plusieurs unités
permettant d'effectuer globalement la séparation en deux ou trois effluents riches
en paraffines linéaires, monobranchées et multibranchées, composés naphténiques et
aromatiques. Ainsi, chacune des séparations 4 et/ou 5 de l'une quelconque des variantes
2.1a ou b, 2.2 a, b, c ou d, comprend au moins une unité de séparation qui peut être
substituée par deux unités ou plus de séparation, disposées en série ou en parallèle.
[0077] Le procédé selon l'invention conduit à l'obtention d'un pool essence à haut indice
d'octane grâce à l'incorporation dans sa composition d'une base essence de haut indice
d'octane obtenue selon le procédé de l'invention.
[0078] En aval de la section d'hydro-isomérisation, il sera en général avantageux de disposer
une colonne de stabilisation de la charge afin de limiter à une valeur acceptable
la tension de vapeur de l'isomérat. Ce contrôle de la tension de vapeur sera obtenu
en éliminant une certaine quantité de composés volatils, tels que les C1-C4, suivant
des techniques bien connues de l'homme de l'art. En l'absence de recyclage de l'hydrogène,
l'hydrogène pourra être séparé de la charge dans la colonne de stabilisation. Dans
le cas où le bon fonctionnement de l'un des catalyseurs d'isomérisation mis en oeuvre
en amont requiert l'ajout dans la charge d'un agent chloré en amont de la section
d'hydro-isomérisation, la colonne de séparation permettra également l'élimination
du chlorure d'hydrogène formé. Dans ce cas, il est avantageux de monter un ballon
laveur des gaz issus de la stabilisation afin de limiter les rejets de gaz acides
à l'atmosphère.
[0079] Ainsi qu'il est décrit précédemment, la section séparation peut être disposée en
amont (figures 1B, 2.1B, 2.2B, 2.2D) ou en aval (figures 1A, 2.1A, 2.2A, 2.2C) de
la section d'hydro-isomérisation. Dans le premier cas, la majeure partie des composés
naphténiques et aromatiques évite la section d'hydro-isomérisation, ce qui a au moins
deux conséquences importantes :
- un volume moindre de la section d'hydro-isomérisation
- les aromatiques présents dans la charge ne sont pas saturés, d'où une moindre consommation
d'hydrogène dans le procédé et une réduction moins importante de l'indice d'octane
de l'effluent.
[0080] Dans le second cas (figures 1A, 2.1A, 2.2A et 2.2C), les composés aromatiques et
naphténiques traversent la totalité ou au moins une partie de la section d'hydro-isomérisation.
Il peut alors être nécessaire d'ajouter, immédiatement en amont de la section d'isomérisation
(s'il n'y en a qu'un) ou de la première section d'isomérisation (s'il y en a plusieurs),
un réacteur de saturation des composés aromatiques. Le critère retenu pour l'ajout
d'un réacteur de saturation pourra être, par exemple, une teneur en aromatiques dans
la charge supérieure à 5% poids.
[0081] Comme illustré par les figures 2.1A ; 2.1B ; 2.2A, 2.2B, 2.2C et 2.2D, il pourra
également y avoir au moins deux sections d'hydro-isomérisation 2 et 3 avec recyclage,
en tête de la section 2, d'un flux riche en paraffines linéaires et recyclage en tête
de la section 3, d'un flux riche en paraffines monobranchées. Un tel agencement permet
d'opérer la seconde section à une température plus basse que la première, ce qui diminue
le craquage des paraffines mono- et multibranchées formées dans la première section,
en particulier le craquage des paraffines tribranchées telles que le 2,2,4 triméthylpentane
qui donne très facilement de l'isobutane par craquage acide.
[0082] Les exemples qui suivent ne limitent en rien la portée de l'invention.
EXEMPLES
[0083] Les tests de sélectivité diffusionnelle (exemples 1b et 2b) sont mis en oeuvre avec
un mélange d'une charge provenant d'un réacteur d'hydroisomérisation et contenant
du normal hexane (nC6), du 2-méthylpentane (2MP) et du 2,2-diméthylbutane (2,2DMB).
Les RON et MON de ces composés sont donnés dans le tableau ci-dessous :
paraffine |
nC6 |
2MP |
2,2DMB |
RON |
24,8 |
73,4 |
91,1 |
MON |
26 |
74,2 |
93,4 |
EXEMPLE 1 (selon l'invention)
[0084] Les adsorbants zéolithiques étudiés sont les zéolithes EU-1 (structure monodimensionnelle
avec des poches latérales) et NU-87 (structure bidimensionnelle). Ces zéolithes sont
sous leur forme échangées Na
+, c'est-à-dire que chacune des zéolithes brutes de synthèse, une fois calcinée, a
subi trois échanges ioniques successifs dans une solution de NaCI 1N, à température
ambiante. La zéolithe EU-1 a un rapport Si/B égal à 24 et la zéolithe NU-87 a un rapport
Si/Al égal à 16.
a) capacité d'adsorption :
[0085] Les capacités d'adsorption de la EU-1 et la NU-87 ont été mesurées par gravimétrie
à différentes températures (100 et 200°C) pour une pression partielle de 200 mbar
d'isopentane (iC5) à l'aide d'une thermobalance symétrique TAG 24 de SETARAM. Avant
chaque mesure d'adsorption, les solides sont régénérés pendant 4 heures à 380°C. Les
résultats se trouvent dans le Tableau 1 ci-dessous :
Tableau 1 :
capacité d'adsorption des zéolithes EU-1 et NU-87 |
Température (°C) |
Masse d'iC5 adsorbée (mg.g-1) avec une pression partielle d'iC5 de 200 mbar |
|
EU-1 |
NU-87 |
100 |
80,3 |
92,9 |
200 |
49,6 |
58,8 |
b) sélectivité diffusionnelle :
[0086] Les sélectivités diffusionnelles du normal hexane (nC6), du 2-méthylpentane (2MP)
et du 2,2-diméthylbutane (2,2DMB) ont été déterminées expérimentalement par chromatographie
inverse. Pour ce faire, la réponse d'un lit fixe de zéolithe à une perturbation de
concentration de type « impulsionnelle » à été mesurée. Une colonne de 10 cm remplie
de 1,4 g de zéolithe, maintenue à une température constante de 200°C est traversée
par un débit d'azote à 1 nl/h. La pression dans la colonne est de 1 bar et on opère
en phase gazeuse. Les réponses de la colonne aux injections des différents hydrocarbures
ont été mesurées. Les résultats obtenus sont résumés dans le Tableau 2, sous forme
du premier moment (µ
1) ou temps moyen de sortie et du second moment (µ

) ou variance des courbes. L'analyse dite « des moments » (cf. p. 246 dans l'ouvrage
de D. Ruthven «Principles of Adsorption and Adsorption Processes » , John Wiley and
Sons, New York, 1984) nous enseigne que la résistance globale au transfert de matière
notée R peut se calculer par l'intermédiaire de l'équation ci-dessous :

où L est la longueur du lit et v la vitesse interstitielle dans le lit.
Cette résistance est également notée dans le Tableau 2.
Tableau 2
zéolithe |
Température (°C) |
Hydrocarbure |
µ1 (min) |
µ
 (min2) |
R (min) |
EU-1 |
200 |
nC6 |
54,3 |
2074,1 |
5,1 |
2 MP |
20,6 |
330,1 |
5,6 |
2,2 DMB |
0 |
0 |
∞ |
Nu-87 |
200 |
nC6 |
59,3 |
1220,5 |
2,5 |
2 MP |
40,1 |
1068,3 |
4,8 |
2,2 DMB |
13,1 |
546,1 |
22,9 |
[0087] On calcule le rapport □ entre les résistances globales du 2MP et du 2,2DMB et entre
les résistances globales du 2MP et du nC6 pour évaluer la sélectivité diffusionnelle
des zéolithes EU-1 et NU-87 dans la séparation de ces trois hydrocarbures. Les valeurs
de □ ont été calculées à 200°C pour la EU-1 et la NU-87. Ces valeurs sont notées dans
le Tableau 3.
Tableau 3
Zéolithe |
Température (°C) |
□ (2MP/22DMB) |
□ (2MP/nC6) |
EU-1 |
200 |
∞ |
1,1 |
NU-87 |
200 |
4,76 |
1,9 |
Exemple 2 (comparatif) :
[0088] On reprend les mêmes tests que ceux donnés dans l'exemple 1 et dans les mêmes conditions
opératoires en utilisant comme adsorbant zéolithique la zéolithe silicalite de structure
tridimensionnelle. La silicalite appartient au type structural MFI et présente uniquement
des canaux de 10 MR. Elle est sous sa forme échangée Na
+ et présente un rapport Si/Al de 250.
a) capacité d'adsorption :
[0089]
Tableau 4
Température (°C) |
Masse d'iC5 adsorbée (mg.g-1) avec une pression partielle d'iC5 de 200 mbar |
100 |
47,0 |
200 |
24,0 |
[0090] D'après les résultats présentés dans les tableaux 1 et 4, on constate que les capacités
d'adsorption des zéolithes EU-1 et NU-87 sont supérieures aux capacités d'adsorption
de la silicalite aux températures étudiées. La capacité d'adsorption en iC5 est environ
1,9 fois supérieure à celle de la silicalite pour la EU-1 et de 2,2 fois pour la NU-87.
b) sélectivité diffusionnelle :
[0091]
Tableau 5
zéolithe |
Température (°C) |
Hydrocarbure |
µ1 (min) |
µ
 (min2) |
R (min) |
silicalite |
200 |
nC6 |
28,7 |
321,5 |
2,8 |
2 MP |
16,3 |
388,5 |
3,2 |
2,2 DMB |
7,5 |
183,0 |
13,3 |
Tableau 6
Zéolithe |
Température (°C) |
□ (2,2DMB/2MP) |
□ (2MP/nC6) |
silicalite |
200 |
4,17 |
1,2 |
[0092] D'après les résultats présentés dans les tableaux 3 et 6, on constate que les zéolithes
EU-1 et Nu-87 présentent des sélectivités diffusionnelles très intéressantes pour
la séparation des hydrocarbures à différents degrés de branchements. Notamment, le
2,2DMB ne pénètre pas du tout dans les pores de la zéolithe EU-1 (tableau 2) dans
les conditions expérimentales données ci-dessus, et la sélectivité de cette zéolithe
pour la séparation du 2,2DMB et du 2MP est donc infinie, donc largement supérieure
à celle de la silicalite. La zéolithe NU-87 présente à 200°C une meilleure sélectivité
pour la séparation du 2,2DMB et du 2MP que la silicalite, et elle possède également
une meilleure sélectivité que la silicalite pour la séparation du 2MP et du nC6.
[0093] En conclusion, les zéolithes NU-87 et EU-1 présentent une meilleure capacité d'adsorption
que la silicalite et une sélectivité diffusionnelle généralement meilleure permettant
de garantir un gain de productivité par rapport à une section séparation de paraffines
multibranchées utilisant la silicalite et donc une meilleure rentabilité du procédé
de l'invention associant hydroisomérisation et séparation par adsorption qu'un autre
procédé associant également hydroisomérisation et séparation par adsorption mais avec
un adsorbant n'ayant pas les mêmes caractéristiques que celles définies dans l'invention.
1. Procédé pour la production d'une base essence d'indice d'octane élevé par hydroisomérisation
d'une charge constituée d'une coupe comprise entre C5 et C8, comprenant au moins une
section hydroisomérisation et au moins une section séparation fonctionnant par adsorption,
caractérisé en ce que ladite section séparation contient au moins un adsorbant présentant au moins deux
types de canaux, des canaux principaux dont l'ouverture est définie par un anneau
à 10 atomes d'oxygène (10 MR) et des canaux secondaires dont l'ouverture est définie
par un anneau à au moins 12 atomes d'oxygène (au moins 12 MR), lesdits canaux secondaires
étant accessibles à la charge à séparer uniquement par lesdits canaux principaux.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit adsorbant dans la section séparation contient du silicium et au moins un élément
T choisi dans le groupe formé par l'aluminium, le fer, le gallium et le bore, le rapport
molaire Si/T étant au moins égal à 10.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique dans la section séparation est une zéolithe de type structural
EUO.
4. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique dans la section séparation est une zéolithe de type structural
NES.
5. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique est une zéolithe de type structural MWW.
6. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique dans la section séparation est la zéolithe NU-85.
7. Procédé selon la revendication 1 ou 2 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique dans la section séparation est la zéolithe NU-86.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 caractérisé en ce que ledit adsorbant zéolithique est mélangé avec une zéolithe de type structural LTA.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8 caractérisé en ce qu'il comprend au moins une section hydro-isomérisation (2) et au moins une section séparation
(4) par adsorption, dans lequel la section d'hydro-isomérisation (2) comprend au moins
un réacteur, la section séparation (4) comprend au moins une unité et produit au moins
deux flux, un premier flux (8, 18) riche en paraffines di- et tribranchées, éventuellement
en naphtènes et aromatiques qui est envoyé au pool essence, un second flux (7, 9)
riche en paraffines linéaires et monobranchées qui est recyclé à l'entrée de la section
d'hydro-isomérisation (2).
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8 caractérisé en ce qu'il comprend au moins deux sections d'hydroisomérisation (2, 3) et au moins une section
séparation (4), dans lequel la section séparation produit trois flux, un premier flux
(8, 18, 28, 38) riche en paraffines di- et tribranchées, éventuellement en naphtènes
et aromatiques qui est envoyé au pool essence, un second flux (11, 16, 20, 24, 30,
36) riche en paraffines linéaires qui est recyclé à l'entrée de la première section
d'hydroisomérisation et un troisième flux (12, 21, 26, 34, 35, 39) riche en paraffines
monobranchées qui est recyclé à l'entrée de la deuxième section d'hydroisomérisation
(3).
11. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que la totalité de l'effluent de la première section d'hydroisomérisation (2) traverse
la deuxième section (3).
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que la section séparation (4) est située en aval des sections d'hydroisomérisation (2,
3), la charge (1) est mélangée au recyclage des paraffines (30) en provenance de la
section de séparation (4), le mélange résultant (33) est envoyé à la première section
d'hydroisomérisation (2), l'effluent sortant de la première section d'hydroisomérisation
est mélangé au flux riche en paraffines monobranchées (39) en provenance de la section
de séparation (4), puis le mélange est envoyé à la deuxième section d'hydroisomérisation
(3) et l'effluent (37) issu de cette dernière section est envoyé à la section séparation
(4).
13. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que la section séparation (4) est située en amont des sections d'hydroisomérisation (2,
3), la charge (1) est mélangée au flux (14) issu de la deuxième section d'hydroisomérisation
(3), puis le mélange (23) résultant est envoyé dans la section de séparation (4),
l'effluent riche en paraffines linéaires (11) est envoyé à la première section d'hydroisomérisation
(2), on ajoute le flux riche en paraffines monobranchées (12) en provenance de la
section de séparation (4) à l'effluent (13) issu de la première section d'hydroisomérisation
(2), et l'ensemble est envoyé à la deuxième section d'hydro-isomérisation (3).
14. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que les effluents des sections d'hydroisomérisation sont envoyés vers au moins une section
de séparation.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé en ce qu'au moins une fraction légère est séparée par distillation en amont ou en aval des
sections d'hydroisomérisation (2, 3) et/ou de séparation (4, 5).
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que la charge contient la coupe C5 et au moins un déisopentaniseur et/ou au moins un
dépentaniseur sont disposés en amont ou en aval des sections d'hydro-isomérisation
(2, 3) et/ou de séparation (4, 5).
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que la charge contient la coupe C6 mais ne contient pas de C5, et au moins un déisohexaniseur
est disposé en amont ou en aval des sections d'hydro-isomérisation (2, 3) et/ou de
séparation (4, 5).
18. Procédé selon l'une quelconque des revendications 15 à 17, caractérisé en ce que la fraction légère, ou l'isopentane et/ou le pentane et/ou le mélange de ces deux
corps, ou l'hexane, servent d'éluant pour la section séparation par adsorption.
19. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 18, caractérisé en ce qu'on utilise le butane et/ou l'isobutane comme éluant pour la section séparation par
adsorption.
20. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que l'isopentane est envoyé au pool essence.
21. Procédé selon quelconque l'une des revendications 1 à 20 caractérisé en ce que l'hydro-isomérisation est effectuée à des températures comprises entre 25°C et 450°C,
à une pression comprise entre 0,01 et 0,7 MPa, à une vitesse spatiale, mesurée en
kg de charge par kg de catalyseur et par heure, comprise entre 0,5 et 2, et avec un
rapport molaire H2/hydrocarbures compris entre 0,01 et 50.
22. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 21 caractérisé en ce que la séparation est effectuée à des températures comprises entre 50°C et 450°C et à
une pression comprise entre 0,01 et 7 MPa.