[0001] La présente invention concerne un dispositif pour drainer un sol en profondeur au
moyen d'au moins un drain, ledit drain comprenant au moins une chambre obturée en
sa partie inférieure par une cloison inférieure comportant au moins un clapet agencé
pour s'ouvrir lorsque la chambre est en dépression et se fermer lorsque la chambre
est en surpression par rapport à l'extérieur, la chambre comportant au moins un détecteur
de niveau du liquide à évacuer par le drain au sein de ladite chambre, au moins un
tuyau d'arrivé d'air comprimé connecté à une réserve d'air comprimé et au moins un
tuyau d'évacuation du liquide refoulé hors de ladite chambre par l'air comprimé aboutissant
en zone inférieure de ladite chambre.
[0002] Un dispositif de ce genre peut être particulièrement adapté pour drainer un sol suite
à un glissement de terrain profond. En effet, lors d'un glissement de terrain dont
la surface de cisaillement est située à une profondeur importante, c'est-à-dire supérieure
à une dizaine de mètres, les techniques de stabilisation sont très limitées et il
est souvent nécessaire de se contenter de suivre la déformation sans pouvoir la stabiliser.
Compte-tenu des masses énormes à stabiliser, les solutions mécaniques de stabilisation
sont beaucoup trop lourdes.
[0003] Les solutions de drainage paraissent donc plus séduisantes. Les techniques de puits
verticaux classiques sont fréquemment envisagées avec des pompes classiques immergées.
Cependant, l'utilisation de ces pompes classiques immergées entraîne des difficultés
de gestion, d'entretien et de pérennité dans les sols ou roches de faible perméabilité
(inférieure à 10
-5 m/s) car les débits à extraire par puits sont très variables et souvent faibles :
10 à 500 1/h, sauf cas pour lesquels des débits ponctuellement forts peuvent alors
être gérés correctement par des pompes immergées.
[0004] On peut utiliser également des drains dits "siphons" pour lesquels l'évacuation du
liquide se fait par un siphonnage traditionnel. Cependant, la profondeur à laquelle
on peut drainer le liquide est limitée par la dénivelée maximale entre le point haut
du siphon et son exutoire et par les possibilités de la pression atmosphérique. Cette
solution nécessite un exutoire en dénivelée suffisante par rapport à la tête du siphon
et son rendement est diminué lorsque le liquide, par exemple l'eau, est chargé de
matières en suspension, ce qui est généralement le cas lors d'un glissement de terrain.
[0005] Les systèmes de pompage sont également très utiles pour pomper des liquides plus
légers que l'eau flottant à la surface de la nappe phréatique. Lors par exemple de
fuites d'oléoducs ou suite à des accidents de transports d'hydrocarbures, il arrive
fréquemment que de larges nappes d'hydrocarbures se répandent et pénètrent dans le
sol jusqu'à atteindre la nappe phréatique, provoquant alors une pollution difficile
à endiguer et encore plus à traiter. Les hydrocarbures étant plus légers que l'eau,
ils flottent à la surface de la nappe phréatique et forment une couche supérieure.
Afin d'évacuer ces hydrocarbures, les systèmes de drainage et de pompage existants
pompent une grande quantité d'eau de la nappe phréatique éventuellement mélangée aux
hydrocarbures. Ce mélange doit donc être traité dans des bacs de décantation volumineux
ce qui augmente considérablement le coût et la durée de l'opération.
[0006] On connaît par ailleurs dans le brevet allemand DE-B-1 242 516 un dispositif tel
que décrit en préambule. La chambre de pompage s'étend jusqu'en partie haute du drain
et définit par conséquent un volume important qu'il faut alimenter en air comprimé
pour évacuer le liquide du drain. De plus, le dispositif utilise en alternance dans
la chambre de pompage de l'air comprimé ou une dépression, pour enchaîner sans discontinuer
les phases de remplissage et d'évacuation du liquide. Il peut y avoir alors une consommation
inutile d'air s'il n'y a pas de liquide à pomper dans le terrain si bien que la consommation
en air comprimé n'est pas limitée aux besoins du drainage. Plus particulièrement cela
peut également entraîner un dysfonctionnement du drain lorsque le débit à extraire
est discontinu et si le liquide ne remonte pas pendant un certain temps jusque dans
la zone supérieure de la chambre. Le drain est de plus relié à une source d'aspiration
mettant l'extérieur de la chambre de pompage en dépression favorisant l'entrée de
liquide en partie inférieure du drain ce qui complique encore d'avantage le fonctionnement
de ce drain. De part sa consommation élevée en énergie et particulièrement en air
comprimé, ce drain est donc onéreux à mettre en oeuvre et n'est pas adapté à un usage
en grande profondeur.
[0007] On connaît également dans le brevet américain US-A-6 048 175 un drain hydropneumatique
dont la chambre de pompage est reliée au corps du drain par un clapet à billes deux
étages. Cette chambre de pompage comporte un détecteur de niveau maxi du liquide,
par exemple de type basse tension, relié à un ordinateur commandant la régulation
du drain. Ce dispositif est également complexe et coûteux à mettre en oeuvre.
[0008] La présente invention vise à pallier ces inconvénients en proposant un dispositif
innovant, simple et économique qui permet de drainer un sol à grande profondeur, pouvant
fonctionner à des débits quasi nuls et/ou discontinus, utilisable avec des liquides
souillés d'impuretés, permettant de drainer des liquides flottant en surface d'un
autre liquide en profondeur dans le sol tout en ne nécessitant que des forages de
faibles diamètres, en limitant la consommation d'énergie et notamment en ajustant
la consommation d'air comprimé à la quantité de liquide à évacuer.
[0009] Dans ce but, l'invention concerne un dispositif du genre indiqué en préambule, caractérisé
en ce que la chambre est obturée en sa partie supérieure par une cloison supérieure
disposée en profondeur dans le drain, ladite cloison supérieure comportant au moins
deux passages pour recevoir au moins le détecteur de niveau et le tuyau d'arrivée
d'air comprimé, en ce que ledit tuyau d'arrivée d'air comprimé aboutit dans la zone
supérieure de la chambre, et en ce que le détecteur de niveau est constitué par un
câble électrique trois conducteurs chacun étant terminé par un contact et aboutissant
à des niveaux différents, respectivement un premier contact au voisinage de la partie
inférieure de la chambre au-dessous du tuyau d'évacuation du liquide, un deuxième
contact légèrement au-dessus du tuyau d'évacuation du liquide puis un troisième contact
au voisinage de l'extrémité du tuyau d'arrivée d'air comprimé.
[0010] D'une manière préférentielle, le détecteur de niveau est relié à une commande d'électrovanne
alimentée électriquement et elle-même reliée à une électrovanne trois voies agencée
pour injecter de l'air comprimé lorsque le niveau de liquide dans la chambre atteint
le troisième contact et pour arrêter l'injection d'air comprimé lorsque le niveau
de liquide repasse au-dessous du deuxième contact. L'électrovanne peut être reliée
à une réserve d'air comprimé alimentée par un compresseur.
[0011] Le tuyau d'évacuation du liquide comprend avantageusement au moins un clapet anti-retour
du côté de son extrémité aboutissant dans la chambre. Ce tuyau d'évacuation du liquide
peut être dirigé dans une zone de dénivelée inférieure à son niveau de sortie du drain
pour constituer une cane de siphonnage.
[0012] Selon une première variante de réalisation, le drain comporte avantageusement un
tube de pompage en forme de U extérieur à la chambre et comportant une petite branche
raccordée à la cloison inférieure en regard du clapet et une grande branche orientée
de manière que l'orifice de son extrémité libre se situe au moins au niveau le plus
haut de ladite chambre.
[0013] Selon cette première variante de réalisation, le tube de pompage comporte de préférence
des moyens de variation de longueur et des moyens de flottaison de son extrémité libre
à la surface du liquide présent dans le drain, les moyens de variation de longueur
et de flottaison étant agencés pour coopérer de manière à maintenir l'orifice au-dessus
de la surface du liquide présent dans le drain.
[0014] De manière particulièrement avantageuse, ce tube de pompage peut être constitué d'au
moins deux portions de tube agencées pour s'emboîter au moins partiellement l'une
dans l'autre dans une zone d'emboîtement et qu'au moins l'une des portions de tube
soit mobile en translation par rapport à l'autre, ces portions de tube et leur zone
d'emboîtement formant lesdits moyens de variation de longueur.
[0015] Ces portions de tube comportent de préférence des moyens d'étanchéité agencés pour
assurer l'étanchéité de la zone d'emboîtement et l'extrémité libre comporte au moins
un filtre recouvrant l'orifice, le filtre étant agencé pour ne permettre que l'entrée
de liquide dans le tube de pompage par cet orifice.
[0016] Selon une seconde variante de réalisation, le drain comporte avantageusement au moins
deux chambres superposées, les chambres étant séparées par au moins une cloison intermédiaire
agencée pour permettre le passage du liquide présent dans le drain dans au moins la
chambre supérieure, la cloison supérieure de chaque chambre comportant au moins deux
passages pour recevoir au moins un détecteur de niveau et un tuyau d'arrivée d'air
comprimé, et la cloison inférieure de chaque comportant au moins un passage pour recevoir
un tuyau d'évacuation du liquide.
[0017] Le dispositif peut comprendre une série de drains tels que définis ci-dessus, chaque
drain ayant sa propre commande d'électrovanne et sa propre électrovanne, l'ensemble
des électrovannes étant alimenté par une seule réserve d'air comprimé alimentée par
un compresseur.
[0018] La présente invention et ses avantages apparaîtront mieux dans la description suivante
de trois exemples de réalisation, en référence aux dessins annexés, dans lesquels
:
- la figure 1 représente schématiquement une coupe du dispositif selon l'invention mis
en place au sein d'un puits de forage,
- la figure 2 représente une coupe d'une première variante de réalisation du dispositif
de la figure 1, et
- la figure 3 représente une coupe d'une deuxième variante de réalisation du dispositif
de la figure 1.
[0019] En référence aux figures, le dispositif de drainage 20, 20a, 20b selon l'invention
comprend un drain 1, 1a, 1b positionné dans un puits de forage. Ce drain 1, 1a, 1b
pourrait bien entendu être lancé, c'est-à-dire enfoncé par injection de liquide ou
mis en place par tout autre procédé connu. Le drain 1, 1a, 1b est mis en place verticalement
mais peut aussi être incliné.
[0020] En référence plus particulièrement à la figure 1, une canalisation de protection
15 dans laquelle débouche le drain 1, 1a, 1b est creusée sensiblement perpendiculairement
à ce drain 1, 1a, 1b. Elle comporte des regards de visite 2 permettant un accès au
drain 1, la, 1b. Il est bien sûr possible de prévoir que le drain 1, 1a, 1b débouche
directement au niveau du sol, son extrémité supérieure étant maintenue par un collier
par exemple.
[0021] Le drain 1, 1a, 1b comporte du côté de son extrémité inférieure au moins une chambre
3, 3a, 3b, 3c constituant un volume fermé. Cette chambre 3, 3a, 3b, 3c est obturée
en sa partie inférieure par une cloison inférieure 17, 17a, 17b, 17c comportant au
moins un clapet 4, 4a, 4b, 4c et en sa partie supérieure par une cloison supérieure
16, 16a, 16b, 16c. La chambre 3, 3a, 3b, 3c est positionnée en profondeur à l'intérieur
du drain 1, 1a, 1b de sorte que sa cloison inférieure 17, 17a, 17b, 17c soit à proximité
de l'extrémité inférieure du drain 1, 1a, 1b au contact du liquide à pomper et que
la cloison supérieure 16, 16a, 16b, 16c soit elle-même disposée en profondeur et suffisamment
éloignée du sol en fonction de la profondeur du forage.
[0022] Le clapet 4, 4a, 4b, 4c est agencé pour s'ouvrir et laisser entrer dans la chambre
3, 3a, 3b, 3c le liquide à pomper lorsque la chambre 3, 3a, 3b, 3c est en dépression
par rapport à l'extérieur et se fermer quand la chambre 3, 3a, 3b, 3c est en surpression.
Tout autre système assurant les mêmes fonctions peut bien entendu être utilisé.
[0023] Dans l'exemple de réalisation représenté par la figure 1, la chambre 3 est intégrée
au drain 1. Dans ce cas, la paroi du drain 1 sur la hauteur de la chambre 3 est pleine
et non crépinée pour constituer un volume clos. Dans d'autres variantes, la chambre
3 peut être dissociée du drain et portée par un support, le drain pouvant alors présenter
une partie crépinée.
[0024] La cloison supérieure 16 de la chambre 3 comporte trois passages pour recevoir un
détecteur de niveau 5 du liquide à évacuer, un tuyau 6 d'arrivée d'air comprimé dont
l'extrémité inférieure aboutit dans la zone supérieure de la chambre 3 et un tuyau
d'évacuation 7 du liquide refoulé hors de la chambre 3 dont l'extrémité inférieure
aboutit dans la zone inférieure de la chambre 3.
[0025] Le détecteur de niveau 5 du liquide à évacuer est constitué par un câble électrique
comportant trois fils conducteurs, chaque fil étant arrêté à des profondeurs différentes
et dont l'extrémité est dénudée et terminée par un contact. Ainsi, un fil est arrêté
au voisinage de la partie inférieure de la chambre 3, au-dessous du tuyau d'évacuation
7 définissant un premier contact A. Un autre fil est arrêté à un niveau légèrement
supérieur (environ 10 cm) à l'extrémité du tuyau d'évacuation 7 définissant un contact
B et le dernier fil est arrêté en partie supérieure de la chambre 3 définissant un
troisième contact C.
[0026] Ainsi, les contacts A, B, C sont destinés à détecter le niveau de liquide dans la
chambre 3 respectivement légèrement au-dessus de l'arrivée du tuyau d'évacuation 7
du liquide et au niveau du tuyau 6 d'arrivée d'air comprimé. S'agissant de contacts
électriques, les contacts A et B doivent être immergés dans le liquide contenu dans
la chambre 3 pour déclencher l'évacuation du liquide et les contacts A et C doivent
être immergés dans le liquide pour déclencher l'arrêt de cette évacuation.
[0027] Le détecteur de niveau 5 est relié à une commande d'électrovanne 9 alimentée électriquement
et activant une électrovanne trois voies 10. Le tuyau 6 d'arrivée d'air comprimé passe
dans la canalisation de protection 15 et son autre extrémité est reliée à l'électrovanne
trois voies 10, elle-même reliée, au moyen d'une vanne 11 à une réserve 12 d'air comprimé
alimentée par un compresseur 13. La réserve 12 est régulée entre une pression mini
et une pression maxi.
[0028] L'électrovanne 10 est agencée pour injecter de l'air comprimé dans la chambre 3 par
le tuyau 6 d'arrivée d'air comprimé lorsque le niveau de liquide dans ladite chambre
3 atteint le contact C au voisinage de l'extrémité du tuyau 6 d'arrivée d'air comprimé,
pour arrêter l'injection d'air comprimé lorsque le niveau de liquide repasse au-dessous
du deuxième contact B et pour remettre la chambre 3 à la pression atmosphérique.
[0029] Le tuyau d'évacuation 7 comporte au moins un clapet anti-retour 8 choisi pour supporter
le poids de la colonne de liquide évacuée. Le tuyau d'évacuation 7 passe dans la canalisation
de protection 15 et se dirige vers un exutoire 14 situé à une cote et à une distance
indifférentes. I1 peut toutefois être intéressant d'utiliser le tuyau d'évacuation
7 comme cane de siphonnage si la dénivelée de l'exutoire 14 le permet. Pour cela,
il sera conduit dans une zone en dénivelée inférieure par rapport au point haut du
siphon. Son extrémité peut alors être traitée soit en la relevant vers le haut, soit
en l'immergeant dans un réservoir rempli de liquide, l'ensemble permettant alors de
travailler suivant un principe de siphonnage.
[0030] Le dispositif selon l'invention constitue un drain électropneumatique qui fonctionne
de la manière suivante : lorsque la colonne de liquide au sein du forage atteint une
certaine hauteur, la chambre 3 est alors en dépression par rapport à la pression exercée
par le liquide. De ce fait, le clapet 4 s'ouvre, le liquide de forage pouvant alors
pénétrer dans la chambre 3 par la seule pression hydrostatique de la colonne de liquide.
Parallèlement, la chambre 3 est mise à la pression atmosphérique par l'intermédiaire
du tuyau 6 et de félectrovanne 10 dont la voie à l'air libre est ouverte. Ce dispositif
permet ainsi de ne pas maintenir la chambre 3 sous pression ou en dépression. Le système
de régulation en est donc simplifié, plus économique et plus fiable, même avec des
liquides souillés d'impuretés. Le passage du liquide devant le contact B ouvre le
circuit de l'électrovanne 10. Lorsque la chambre 3 est pleine de liquide, le contact
C ouvre l'électrovanne 10 de telle sorte à injecter de l'air comprimé par le biais
du tuyau 6. La chambre 3 est alors en surpression par rapport à l'extérieur et le
clapet 4 se ferme.
[0031] L'air comprimé refoule le liquide hors de la chambre 3 par le biais du tuyau d'évacuation
7 aboutissant à la vidange de ladite chambre 3, jusqu'à ce que le liquide repasse
devant le contact B, induisant alors la fermeture de l'électrovanne 10 et la remise
de la chambre 3 à la pression atmosphérique.
[0032] Le contact électrique généré par le liquide entre les contacts C et A ouvre donc
l'électrovanne 10. En revanche, l'absence de contact électrique entre les contacts
B et A ferme ladite électrovanne, si celle-ci est ouverte.
[0033] Le liquide contenu dans le tuyau d'évacuation 7 ne peut pas redescendre dans la chambre
3 du fait du ou des clapets anti-retour 8.
[0034] Si le tuyau d'évacuation 7 est utilisé comme cane de siphonnage, ledit tuyau d'évacuation
7 est alors amorcé, le volume évacué de la chambre 3 étant calibré pour être supérieur
au volume nécessaire pour que le tuyau d'évacuation 7 s'amorce. Le siphon débite alors
jusqu'à son désamorçage éventuel.
[0035] L'opération peut ainsi être renouvelée de manière périodique un grand nombre de fois
pour aboutir à la vidange du forage.
[0036] Dans la première variante de réalisation représentée par la figure 2, la chambre
3a est dissociée du drain la et est portée par un support (non représenté). Le drain
la comporte alors une partie crépinée sur toute ou partie de sa hauteur.
[0037] Comme dans l'exemple précédent, la cloison supérieure 16a de la chambre 3a comporte
trois passages pour recevoir un détecteur de niveau 5a du liquide à évacuer, un tuyau
6a d'arrivée d'air comprimé et un tuyau d'évacuation 7a du liquide refoulé hors de
la chambre 3a.
[0038] Le détecteur de niveau 5a du liquide à évacuer est similaire à celui décrit précédemment
et définit les contacts Aa, Ba et Ca destinés à détecter le niveau de liquide dans
la chambre 3a respectivement légèrement au-dessus de l'arrivée du tuyau d'évacuation
7a du liquide et au niveau du tuyau 6a d'arrivée d'air comprimé.
[0039] Ce drain 1a comporte en plus un tube de pompage 19 en forme de U extérieur à la chambre
3a et pourvu d'une branche courte 23 raccordée à la cloison inférieure 17a en regard
du clapet 4a et d'une branche longue 24 sensiblement verticale et orientée de sorte
que l'orifice 21 de son extrémité libre 22 se situe sensiblement au niveau le plus
haut de la chambre 3a.
[0040] Ce tube de pompage 19 comporte des moyens de variation de longueur 25 permettant
de faire varier par exemple la longueur de la branche longue 24 et plus particulièrement
la hauteur de son orifice 21. Le tube de pompage 19 est par exemple constitué de deux
portions de tubes 26, 27, une première portion de tube 26 raccordée à la cloison inférieure
17a et formant la branche courte 23 et le bas de la branche longue 24 et une deuxième
portion de tube 27 disposée dans le prolongement de la première portion de tube 26
formant le haut de la branche longue 24. Ces portions de tube 26, 27 ont des dimensions
leur permettant de s'emboîter l'une dans l'autre par coulissement dans une zone d'emboîtement
28 variable de sorte que la deuxième portion de tube 27 soit mobile en translation
sensiblement verticale par rapport à la première portion de tube 26. Les première
et deuxième portions de tube 26, 27 forment ainsi les moyens de variation de longueur
25 du tube de pompage 19.
[0041] La zone d'emboîtement 28 peut comporter des moyens d'étanchéité 29, par exemple des
joints coulissants ou tout autre moyen équivalent, empêchant tout liquide ou corps
solide de pénétrer dans le tube de pompage 19 par cette zone d'emboîtement 28 et en
particulier lors des mouvements relatifs de la deuxième portion de tube 27 par rapport
à la première 26.
[0042] L'extrémité libre 22 du tube de pompage 19 comporte des moyens de flottaison 30,
par exemple un flotteur, lui permettant de flotter à la surface de la nappe phréatique,
le tube de pompage 19 s'allongeant ou se raccourcissant selon la hauteur des moyens
de flottaison 30. Les moyens de variation de longueur 25 et les moyens de flottaison
30 coopèrent ainsi pour que l'orifice 21 se situe en permanence au-dessus du niveau
de la nappe phréatique. De cette manière, les hydrocarbures, ou toute autre substance
plus légère que l'eau et formant une couche en surface de la nappe phréatique, peuvent
pénétrer librement par l'orifice 21 dans le tube de pompage 19.
[0043] L'extrémité libre 22 du tube de pompage 19 peut comporter un filtre (non représenté)
couvrant l'orifice 21 et empêchant l'entrée de tout type d'agglomérats dans le tube
de pompage 19. Ce filtre peut par exemple avoir une forme demi-sphérique dont la partie
bombée est orientée vers le haut et perforée d'orifices dont la dimension est ajustée
pour permettre le passage des hydrocarbures et empêcher le passage des saletés ou
des agglomérats pouvant perturber le bon fonctionnement du dispositif de drainage
20a.
[0044] Le fonctionnement de ce drain 1a est similaire au précédent. La chambre 3a est mise
à la pression atmosphérique. La pression de la colonne d'hydrocarbures se formant
dans le tube de pompage 19 ouvre le clapet 4a laissant les hydrocarbures pénétrer
dans la chambre 3a par simple gravité. Le passage des hydrocarbures devant le contact
Ba ouvre le circuit de l'électrovanne (non représentée sur cette figure). Lorsque
la chambre 3a est pleine d'hydrocarbures, le contact Ca ouvre l'électrovanne de telle
sorte à injecter de l'air comprimé par le biais du tuyau 6a. La chambre 3a est alors
en surpression par rapport au tube de pompage 19 et le clapet 4a se ferme.
[0045] L'air comprimé refoule les hydrocarbures hors de la chambre 3a par le biais du tuyau
d'évacuation 7a aboutissant à la vidange de ladite chambre 3a, jusqu'à ce que ces
hydrocarbures repassent devant le contact Ba, induisant alors la fermeture de l'électrovanne
et la remise de la chambre 3a à la pression atmosphérique.
[0046] Le drain 1a décrit dans cette variante de réalisation permet de manière générale
de pomper tous les liquides plus légers que l'eau.
[0047] Dans une seconde variante de réalisation représentée par la figure 3, le drain 1b
comporte plusieurs chambres superposées et par exemple deux : une chambre supérieure
3c superposée à une chambre inférieure 3b. Les chambres 3b et 3c peuvent être ou non
dissociées du drain 1b. Dans le cas représenté, les chambres inférieure 3b et supérieure
3c sont dissociées du drain 1b et sont portées par un support (non représenté), le
drain 1b présentant une partie crépinée sur toute ou partie de sa hauteur. Dans le
cas où les chambres inférieure 3b et supérieure 3c ne sont pas dissociées, la paroi
du drain 1b est pleine et non crépinée sur la hauteur de chaque chambre 3b, 3c et
comporte une zone intermédiaire (non représentée) crépinée située entre les chambres
3b et 3c ainsi qu'une zone complémentaire (non représentée) crépinée sous la chambre
inférieure 3b pour laisser passer le liquide dans lesdites chambres 3b et 3c.
[0048] Les chambres inférieure 3b et supérieure 3c sont séparées par une cloison intermédiaire
18 disposée entre la cloison supérieure 16b de la chambre inférieure 3b et la cloison
inférieure 17c de la chambre supérieure 3c. Cette cloison intermédiaire 18 comporte
des orifices permettant le passage du liquide présent dans le drain 1b ou dans le
sol, vers l'intérieur de la chambre supérieure 3c par l'intermédiaire du clapet 4c.
Une cloison complémentaire 18' comportant également des orifices laissant passer le
liquide peut également être disposée sous la chambre inférieure 3b. Les orifices des
cloisons intermédiaire 18 et complémentaire 18' sont prévus pour servir de filtre
et ne laisser passer que le liquide et les fines particules. Les agglomérats par exemple
de terre ne peuvent pénétrer dans les chambres inférieure 3b et supérieure 3c et ne
peuvent ainsi perturber le fonctionnement du dispositif de drainage 1b.
[0049] Les cloisons supérieures 16b, 16c des chambres 3b et 3c comportent chacune deux passages
pour recevoir au moins un détecteur de niveau 5b, 5c et un tuyau 6b, 6c d'arrivée
d'air comprimé. Les cloisons inférieures 17b, 17c comportent chacune au moins un clapet
4b, 4c et un passage pour recevoir un tuyau d'évacuation 7b, 7c du liquide des chambres
3b et 3c. Les passages réalisés dans les cloisons inférieures 17b, 17c et supérieures
16b, 16c débouchent latéralement pour ne pas gêner la superposition des chambres 3b
et 3c.
[0050] Les détecteurs de niveau 5b, 5c du liquide à évacuer sont similaires à celui des
drains 1, la et définissent respectivement les contacts Ab, Bb, Cb et Ac, Bc, Cc destinés
à détecter le niveau de liquide dans les chambres inférieure 3b et supérieure 3c respectivement
légèrement au-dessus de l'arrivée des tuyaux d'évacuation 7b, 7c du liquide et au
niveau des tuyaux 6b, 6c d'arrivée d'air comprimé.
[0051] Le fonctionnement de chacune des chambres 3b et 3c est identique à celui des chambres
3, 3a.
[0052] Cette variante de réalisation permet de combiner avantageusement plusieurs chambres
3a, 3b afin d'obtenir un débit maximal du drain 1b proportionnel au nombre de chambres
tout en ne sollicitant chacune des chambres individuellement seulement lorsque chacune
d'elles doit être vidée. Le nombre de ces chambres peut bien entendu être supérieur
à deux.
[0053] Le dispositif de drainage 20, 20a, 20b électropneumatique selon l'invention permet
de pomper des liquides à grande profondeur, en jouant sur 1a pression de l'air comprimé,
des débits quasi nuls jusqu'à des débits par exemple multiples de 1,5 m
3/h en fonction du nombre de chambres superposées, tout en ne nécessitant que des forages
de diamètres faibles, ce qui est particulièrement avantageux pour des forages de grande
profondeur.
[0054] D'autre part, selon l'invention, l'injection d'air comprimé se fait seulement lorsque
la ou les chambres 3, 3a, 3b, 3c sont pleines et doivent être vidées pour évacuer
le liquide présent dans le drain 1, 1a, 1b. Quand le drain 1, 1a, 1b, sur la hauteur
du refoulement, est vide, il peut rester vide, sans besoin d'air comprimé. Cela permet
une grande économie d'air comprimé. De plus, il est possible d'optimiser la consommation
d'air comprimé en déterminant précisément le besoin en air comprimé juste nécessaire
en fonction du volume de liquide à évacuer.
[0055] Enfin, la mise à la pression atmosphérique de la zone supérieure de la chambre 3,
3a, 3b, 3c après le refoulement du liquide hors de la chambre permet une nouvelle
rentrée de liquide dans la chambre 3, 3a, 3b, 3c par le clapet 4, 4a, 4b, 4c uniquement
par le poids du liquide à l'extérieur du drain 1, 1a, 1b. Cela évite l'utilisation
d'air en dépression, d'où une économie importante au niveau de l'équipement du forage.
[0056] La présente invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation décrits mais
s'étend à toute modification et variante évidente pour un homme du métier tout en
restant dans l'étendue de la protection définie dans les revendications annexées.
Notamment, il est possible de travailler avec plusieurs drains en série, chaque drain
ayant sa propre commande d'électrovanne et sa propre électrovanne, l'électrovanne
étant alimentée par une seule réserve d'air comprimé alimentée par un compresseur.
1. Dispositif (20, 20a, 20b) pour drainer un sol en profondeur au moyen d'au moins un
drain (1, la, 1b), ledit drain (1, 1a, 1b) comprenant au moins une chambre (3, 3a,
3b, 3c) obturée en sa partie inférieure par une cloison inférieure (17, 17a, 17b,
17c) comportant au moins un clapet (4, 4a, 4b, 4c) agencé pour s'ouvrir lorsque 1a
chambre (3, 3a, 3b, 3c) est en dépression et se fermer lorsque ladite chambre (3,
3a, 3b, 3c) est en surpression par rapport à l'extérieur, la chambre (3, 3a, 3b, 3c)
comportant au moins un détecteur de niveau (5, 5a, 5b, 5c) du liquide à évacuer par
ledit drain (1, 1a, 1b) au sein de ladite chambre (3, 3a, 3b, 3c), au moins un tuyau
(6, 6a, 6b, 6c) d'arrivé d'air comprimé connecté à une réserve d'air comprimé (12)
et au moins un tuyau d'évacuation (7, 7a, 7b, 7c) du liquide refoulé hors de ladite
chambre (3, 3a, 3b, 3c) par l'air comprimé et aboutissant en zone inférieure de ladite
chambre (3, 3a, 3b, 3c), caractérisé en ce que ladite chambre (3, 3a, 3b, 3c) est obturée en sa partie supérieure par une cloison
supérieure (16, 16a, 16b, 16c) disposée en profondeur dans ledit drain (1, 1a, 1b),
ladite cloison supérieure (16, 16a, 16b, 16c) comportant au moins deux passages pour
recevoir au moins ledit détecteur de niveau (5, 5a, 5b, 5c) et ledit tuyau (6, 6a,
6b, 6c) d'arrivée d'air comprimé, ledit tuyau (6, 6a, 6b, 6c) d'arrivée d'air comprimé
aboutissant dans la zone supérieure de ladite chambre (3, 3a, 3b, 3c), et en ce que ledit détecteur de niveau (5, 5a, 5b, 5c) est constitué par un câble électrique comportant
trois conducteurs terminés chacun par un contact et aboutissant à des niveaux différents,
respectivement un premier contact (A, Aa, Ab, Ac) au voisinage de la partie inférieure
de ladite chambre (3, 3a, 3b, 3c) au-dessous dudit tuyau d'évacuation (7, 7a, 7b,
7c) du liquide, un deuxième contact (B, Ba, Bb, Bc) légèrement au-dessus dudit tuyau
d'évacuation (7, 7a, 7b, 7c) du liquide puis un troisième contact (C, Ca, Cb, Cc)
au voisinage de l'extrémité dudit tuyau (6, 6a, 6b, 6c) d'arrivée d'air comprimé.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit détecteur de niveau (5, Sa, 5b, 5c) est relié à une commande d'électrovanne
(9) alimentée électriquement et elle-même reliée à une électrovanne (10) trois voies
agencée pour injecter de l'air comprimé lorsque le niveau de liquide dans ladite chambre
(3, 3a, 3b, 3c) atteint ledit troisième contact (C, Ca, Cb, Cc) et pour arrêter l'injection
d'air comprimé lorsque le niveau de liquide repasse au-dessous dudit deuxième contact
(B, Ba, Bb, Bc).
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite électrovanne (10) est reliée à une réserve d'air comprimé (12) alimentée par
un compresseur (13).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit tuyau d'évacuation (7, 7a, 7b, 7c) du liquide comprend au moins un clapet anti-retour
(8) du côté de son extrémité aboutissant dans ladite chambre (3, 3a, 3b, 3c).
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le tuyau d'évacuation (7, 7a, 7b, 7c) du liquide est dirigé dans une zone de dénivelée
inférieure à son niveau de sortie dudit drain (1, la, 1b) pour constituer une cane
de siphonnage.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit drain (1a) comporte un tube de pompage (19) en forme de U extérieur à ladite
chambre (3a) et comportant une branche courte (23) raccordée à ladite cloison inférieure
(17a) en regard dudit clapet (4a) et une branche longue (24) orientée de manière que
l'orifice (21) de son extrémité libre (22) se situe au moins au niveau le plus haut
de ladite chambre (3a).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit tube de pompage (19) comporte des moyens de variation de longueur (25) et des
moyens de flottaison (30) de ladite extrémité libre (22) à la surface du liquide présent
dans ledit drain (1a), lesdits moyens de variation de longueur (25) et de flottaison
(30) étant agencés pour coopérer de manière à maintenir ledit orifice (21) au-dessus
de la surface dudit liquide présent dans ledit drain (1a).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que ledit tube de pompage (19) est constitué d'au moins deux portions de tubes (26, 27)
agencées pour s'emboîter au moins partiellement l'une dans l'autre dans une zone d'emboîtement
(28) et pour qu'au moins l'une desdites portions de tubes (26, 27) soit mobile en
translation par rapport à l'autre (27, 26), lesdites portions de tubes (26, 27) emboîtées
et mobiles formant lesdits moyens de variation de longueur (25).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que lesdites portions de tubes (26, 27) comportent des moyens d'étanchéité (29) agencés
pour assurer l'étanchéité de ladite zone d'emboîtement (28).
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que ladite extrémité libre (22) comporte au moins un filtre couvrant ledit orifice (21),
ledit filtre étant agencé pour ne permettre que l'entrée de liquide dans ledit tube
de pompage (19).
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit drain (1b) comporte au moins deux chambres (3b, 3c) superposées, lesdites chambres
(3b, 3c) étant séparées par au moins une cloison intermédiaire (18) agencée pour permettre
le passage du liquide présent dans ledit drain (1b) dans au moins ladite chambre supérieure
(3c), en ce que la cloison supérieure (16b, 16c) de chaque chambre comporte au moins deux passages
pour recevoir au moins un détecteur de niveau (5b, 5c) et un tuyau (6b, 6c) d'arrivée
d'air comprimé, et en ce que la cloison inférieure (17b, 17c) de chaque chambre comporte au moins un passage pour
recevoir un tuyau d'évacuation (7b, 7c) du liquide.
12. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend une série de drains (1, 1a, 1b), chaque drain (1, 1a, 1b) ayant sa propre
commande d'électrovanne (9) et sa propre électrovanne (10), l'ensemble des électrovannes
(10) étant alimenté par une seule réserve d'air comprimé (12) alimentée par un compresseur
(13).