Domaine technique
[0001] L'invention concerne un procédé de nettoyage de la ou des buses d'éjection d'encre
équipant une imprimante à jet d'encre.
[0002] L'invention concerne également un dispositif de nettoyage mettant en oeuvre ce procédé.
[0003] En outre, l'invention a pour objets une tête d'impression à une ou plusieurs buses
intégrant un tel dispositif de nettoyage, ainsi qu'une imprimante comprenant au moins
une tête d'impression de ce type.
[0004] L'invention peut être utilisée dans toutes les imprimantes à jet d'encre, qu'elles
soient à jet d'encre continu ou de type "goutte à la demande".
Etat de la technique
[0005] Comme l'illustre notamment le document US-A-3 373 437, dans une imprimante à jet
d'encre continu, une tête d'impression émet au moins un jet d'encre à travers un orifice
de calibrage alimenté en encre sous pression. Cette alimentation s'effectue à partir
d'un réservoir connecté à une pompe ou mis en pression par un gaz. Chaque jet est
ensuite fragmenté en gouttes d'encre, qui sont chargées électriquement par des électrodes
de charge, de façon à être déviées ou non par des électrodes de déflection situées
en aval. Selon qu'elles sont déviées ou non, les gouttes viennent imprimer ou non
un support disposé en aval. Au moins une électrovanne, placée dans le canal d'alimentation
qui relie le réservoir à la tête d'impression, permet généralement de fermer l'écoulement
d'encre lorsque l'imprimante est à l'arrêt.
[0006] Les imprimantes fonctionnant selon cette technique peuvent utiliser des encres incorporant
des solvants volatiles, à séchage très rapide, ou des résines permettant une bonne
adhérence sur des substrats difficiles, ou encore des pigments en dispersion autorisant
un marquage opaque des substrats sombres.
[0007] Dans les imprimantes de type "goutte à la demande", les gouttes d'encre sont éjectées
de manière intermittente par une buse située sur la paroi d'une cavité d'encre, dans
laquelle règne une pression inférieure à la pression atmosphérique. La cavité est
alimentée en encre à partir d'un réservoir, par le simple effet des forces de capillarité.
Un transducteur piézo-électrique ou thermique produit l'éjection de la goutte en déformant
la paroi de la cavité.
[0008] Dans ces deux techniques, la fiabilité de fonctionnement dépend principalement des
conditions aux orifices, c'est-à-dire de l'état des buses par lesquelles l'encre est
éjectée.
[0009] Ces conditions sont particulièrement difficiles dans les imprimantes du type "goutte
à la demande". En effet, en raison du caractère intermittent du fonctionnement, l'encre
peut rester statique dans la buse pendant de longues périodes. Les encres utilisées
dans les imprimantes de ce type sont donc à séchage très lent. De plus, il existe
un grand nombre de dispositifs visant à éviter le séchage de l'encre sur les buses
et à garantir une reproductibilité parfaite des conditions de mouillage de l'encre
au voisinage de l'orifice d'éjection, de façon à assurer une bonne éjection des gouttes.
[0010] Dans les imprimantes à jet continu, le maintien des conditions de propreté au voisinage
immédiat de la buse d'éjection de l'encre est plus facile lorsque le jet est en fonctionnement.
En effet, l'essentiel du volume d'encre est alors en mouvement et le risque de séchage
de l'encre est plus faible que dans les imprimantes du type "goutte à la demande".
[0011] En revanche, les imprimantes à jet continu présentent une phase transitoire de fonctionnement
particulièrement délicate lors du démarrage du jet, c'est-à-dire lorsque l'imprimante
passe d'un état où l'encre est au repos dans le réservoir à un état où le jet d'encre
continu est établi à haute vitesse. En effet, durant cette phase transitoire, la moindre
perturbation de l'écoulement de l'encre dans la buse peut dévier sensiblement la trajectoire
du jet. Cette déviation peut parfois amener l'encre au contact des pièces sensibles
de l'imprimante, situées en aval de la buse, telles que les électrodes de charge ou
de déflection, qui sont portées à un potentiel électrique.
[0012] Les caractéristiques de la phase d'établissement du jet dans une imprimante à jet
continu sont très similaires à celles de l'éjection intermittente d'une goutte d'encre
dans une imprimante du type "goutte à la demande". C'est pourquoi les solutions initialement
développées pour l'une des deux technologies sont généralement transposées à l'autre.
[0013] L'un des problèmes les plus difficiles à résoudre dans les imprimantes à jet d'encre
concerne le séchage des résidus d'encre au voisinage de la face externe de la buse,
lors des phases d'arrêt du jet. Ces résidus peuvent provenir d'éclaboussures produites
pendant l'impression ou simplement d'un point de contact avancé du ménisque formé
par l'encre à l'intérieur de la buse, lors du fonctionnement ou lorsque le jet est
à l'arrêt. Ce phénomène est particulièrement critique dans certaines applications
industrielles des imprimantes à jet continu, qui utilisent de l'encre à séchage rapide
et à adhérence performante.
[0014] Un grand nombre de solutions a déjà été proposé pour éviter les démarrages avec jet
dévié des imprimantes à jet continu et/ou en limiter les conséquences. Toutefois,
aucune de ces solutions ne donne totalement satisfaction.
[0015] Une solution connue pour limiter les conséquences des démarrages avec jet dévié consiste
à utiliser des électrodes escamotables, qui sont mises hors de portée des jets déviés
éventuels lors des phases de démarrage. Cette solution est relativement efficace.
Toutefois, elle est lourde à mettre en oeuvre si l'opérateur doit déplacer manuellement
les électrodes. De plus, elle est coûteuse du fait de la précision requise pour l'alignement
des électrodes mobiles.
[0016] La plupart des solutions connues visent plutôt à assurer des démarrages avec des
jets non déviés. Ces solutions peuvent d'ailleurs être combinées avec celles qui précèdent.
[0017] Une première solution connue pour éviter un démarrage avec jet dévié consiste à nettoyer
manuellement la face externe de la buse avant chaque démarrage, par exemple au moyen
d'une pissette, avec ou sans brossage mécanique. Ce type de nettoyage nécessite souvent
un séchage ultérieur de la surface de la buse au moyen d'un jet d'air. Selon le type
d'encre utilisé, un raclage mécanique des résidus humides peut aussi être mis en oeuvre.
Cette solution est particulièrement efficace. Toutefois, elle est longue et peu ergonomique
pour l'utilisateur et son succès est fortement dépendant des compétences de l'opérateur.
[0018] Une autre solution connue pour éviter les démarrages avec jet dévié est décrite dans
le document WO-A-91/00808. Lors de l'arrêt du jet, la cavité amont est mise en dépression
afin de limiter l'expulsion parasite de goutelettes de fluide au voisinage du ménisque
d'encre qui se stabilise. Un dispositif d'obturation de l'orifice de la buse, situé
sur sa face amont, complète le système. Cette solution évite le séchage de l'encre
dans la cavité et garantit la propreté interne de la buse, car l'encre de la cavité
est isolée hermétiquement vis à vis de l'air externe. Toutefois, cette solution ne
garantit pas la propreté de la face externe de la buse, qui peut avoir été souillée
par des éclaboussures lors du démarrage de jet précédent ou pendant la phase d'impression.
[0019] Une autre solution connue pour éviter les démarrages avec jet dévié est décrite dans
le document US-A-5 706 039. Cette solution consiste à mettre en oeuvre un rinçage
de la buse à partir de canaux incorporés à la face externe de la plaque à buse. Cependant,
cette solution ne garantit pas un nettoyage efficace et complet de la face externe
de la buse lorsque les résidus d'encre sont à forte adhérence. Par ailleurs, elle
ne permet pas le séchage à l'air. Une certaine quantité de solvant risque donc de
rester autour de la buse, contribuant ainsi à dévier le jet.
[0020] Une quatrième solution connue pour éviter les démarrages avec jets déviés consiste
à immerger totalement le boîtier de la tête d'impression dans un solvant. Cette solution
radicale, décrite dans le document WO-A-99/01288, pose le problème du séchage des
éléments de la tête d'impression qui ont été immergés. En outre, elle n'assure pas
une action mécanique sur la face externe de la buse, lorsque cela est nécessaire.
De plus, cette solution conduit à une grande consommation de solvant de nettoyage,
ce qui n'est ni économique, ni favorable à l'environnement, compte tenu de la grande
quantité de déchets liquides produite.
[0021] Le document GB-A-2 316 364 décrit une variante de la solution précédente, dans laquelle
une cavité de volume limité est solidaire de l'électrode de charge et en contact avec
la face externe de la buse. La cavité peut être alternativement alimentée en solvant
de nettoyage ou vidée des résidus de solvant par aspiration. Cette solution réduit
sensiblement les volumes de liquide utilisés. Cependant, elle présente par ailleurs
les mêmes lacunes que la précédente concernant l'absence d'action mécanique et de
séchage.
[0022] Une autre solution connue pour éviter les démarrages avec jet dévié des imprimantes
à jet continu est décrite dans le document WO-A-86/06026. Dans ce cas, on présente
sur la face externe de la buse un accessoire externe escamotable conçu pour réaliser
les opérations de nettoyage de la buse. Cette solution est coûteuse et lourde à mettre
en oeuvre, du fait des dispositifs supplémentaires qu'elle exige. De plus, le nettoyage
s'effectue par une simple mise en immersion de la buse, ce qui est souvent insuffisant
lorsqu'on utilise une encre à forte adhérence. En outre, la consommation de solvant
et le volume des déchets restent élevés.
[0023] Comme le décrit notamment le document EP-A-0 437 361, une autre solution connue consiste
à essuyer ou racler la surface extérieure de la buse au moyen d'une fine lame souple
adaptée à cet usage. Toutefois, le choix du matériau de la lame racleuse est difficile
dans les imprimantes utilisant des encres à solvants. De plus, cette solution nécessite
un dispositif présentant un encombrement important pour commander le mouvement relatif
entre le racleur et la buse.
[0024] Toutes les solutions précédentes peuvent être associées à des plaques à buses ayant
subi des traitements de surface pour réduire leur mouillabilité et minimiser l'adhérence
de l'encre, comme décrit dans le document FR-A-2 747 960.
[0025] Une dernière solution connue consiste à obturer systématiquement la face externe
de la buse à l'aide d'une vanne de contact, lors de l'arrêt du jet, comme l'enseigne
le document EP-A-0 017 669. Toutefois, cette solution est aléatoire lorsqu'on utilise
des encres à séchage rapide. De plus, elle ne garantit pas la propreté de la face
externe de la buse lors de l'ouverture de la vanne.
[0026] En conclusion, aucune des solutions connues à ce jour ne permet d'effectuer l'ensemble
des opérations indispensables à un bon fonctionnement et à une fiabilité totale de
la tête d'impression après un arrêt du jet, de façon simple et peu coûteuse, quel
que soit le type d'encre utilisé.
Exposé de l'invention
[0027] L'invention a précisément pour objet un procédé de nettoyage de buse permettant d'assurer,
de façon simple et peu coûteuse, sans élément mobile ou escamotable, en utilisant
un faible volume de solvant, en générant peu de déchets et d'une manière éventuellement
adaptée aux caractéristiques de l'encre, toutes les opérations nécessaires à un fonctionnement
et à une fiabilité totale de la tête d'impression, c'est-à-dire un arrosage de la
face externe de la buse par du solvant, une action mécanique locale simultanée à l'immersion
en solvant, le raclage des résidus et leur évacuation loin de la zone périphérique
à la buse, ainsi qu'un séchage parfait et l'évacuation de toute trace de solvant après
nettoyage.
[0028] Conformément à l'invention, ce résultat est obtenu au moyen d'un procédé de nettoyage
d'au moins une buse d'éjection d'encre d'une imprimante à jet d'encre, lorsque le
jet est à l'arrêt, ledit procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend les étapes
successives suivantes :
- éjection d'un solvant de nettoyage vers la buse d'éjection d'encre, selon une direction
oblique par rapport au jet, depuis un gicleur fixe situé en aval de la buse ;
- soufflage d'air sec vers la face avant de la buse d'éjection d'encre, depuis ledit
gicleur fixe.
[0029] Dans le procédé ainsi défini, le solvant sortant du gicleur est pulvérisé sur la
buse en un cône de fines gouttelettes éjectées à haute vitesse. Les micro gouttelettes
heurtent la zone périphérique de la buse à nettoyer. L'impact mécanique des gouttelettes
et l'écoulement ultérieur du solvant sur la face avant de la plaque à buse conduisent
à un nettoyage efficace. L'angle d'inclinaison du solvant pulvérisé par rapport à
la face avant de la buse permet de racler et d'évacuer les débris hors du voisinage
immédiat de la buse, par effet de frottement. Les déchets sont projetés vers la paroi
interne du capot de la tête d'impression, dans une zone très éloignée des électrodes.
[0030] Un arrosage de la buse par un solvant, une action mécanique locale simultanée, un
raclage des résidus et leur évacuation loin de la zone de la buse sont ainsi assurés,
de façon simple et peu coûteuse, lors de l'éjection du solvant par le gicleur.
[0031] Par ailleurs, l'air sec soufflé ensuite par le gicleur permet de sécher l'environnement
de la buse, ainsi que les déchets déposés sur la paroi interne du capot.
[0032] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, on utilise un gicleur comprenant
un orifice ayant un diamètre compris entre cinq et quinze fois celui de la buse d'éjection
d'encre.
[0033] Par ailleurs, on place avantageusement le gicleur en aval de la buse d'éjection d'encre,
à une distance comprise entre cinq et quinze fois le diamètre du gicleur.
[0034] De préférence, on régule les volumes et les pressions d'alimentation du gicleur en
solvant et en air, selon la nature de l'encre utilisée dans l'imprimante.
[0035] Dans le mode de réalisation préféré de l'invention, on alimente le gicleur en solvant
de nettoyage à une pression supérieure à 100 mbars.
[0036] Avantageusement, on pilote l'alimentation du gicleur en solvant et en air au moyen
de deux électrovannes ou d'une électrovanne trois voies.
[0037] De préférence, on équipe l'imprimante d'une surface poreuse de récupération de résidus
de nettoyage, en aval de la buse d'éjection d'encre et à l'opposé du gicleur par rapport
à la buse.
[0038] L'invention a aussi pour objet un dispositif de nettoyage d'au moins une buse d'éjection
d'encre d'une imprimante à jet d'encre, lorsque le jet est à l'arrêt, ledit dispositif
étant caractérisé en ce qu'il comprend un gicleur fixe, situé en aval de la buse d'éjection
d'encre et apte à éjecter un solvant de nettoyage, puis à souffler de l'air sec vers
la buse d'éjection d'encre, selon une direction oblique par rapport au jet, lorsque
le dispositif est mis en oeuvre.
[0039] L'invention a également pour objet une tête d'impression comprenant au moins une
buse d'éjection d'encre et un dispositif de nettoyage de celle-ci, réalisé de la manière
qui vient d'être définie.
[0040] L'invention a encore pour objet une imprimante comprenant au moins une tête d'impression
de ce type.
Brève description des dessins
[0041] On décrira à présent, à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation préféré
de l'invention, en se référant aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective, qui représente une tête d'impression équipée
d'un dispositif de nettoyage conforme à l'invention ;
- la figure 2 est une vue de dessus, à plus grande échelle, de la partie de la tête
d'impression de la figure 1 comprenant les buses d'éjection d'encre et le gicleur
du dispositif de nettoyage ; et
- la figure 3 représente schématiquement le dispositif de nettoyage et les buses adjacentes
au gicleur.
Description détaillée d'un mode de réalisation préféré de l'invention
[0042] Sur la figure 1, on a représenté schématiquement, à titre d'exemple non limitatif,
une tête d'impression à deux jets intégrant un dispositif de nettoyage conforme à
l'invention.
[0043] Comme on le comprendra aisément, l'invention n'est pas limitée aux têtes d'impression
à deux jets et concerne également les têtes d'impression à un seul jet ou à trois
jets et plus.
[0044] Selon un agencement bien connu de l'homme du métier, une ou plusieurs têtes d'impression
à un ou plusieurs jets sont habituellement connectées à un même réservoir d'encre,
pour former une imprimante à jet d'encre.
[0045] La tête d'impression représentée sur les figures 1 et 2 est du type à jet d'encre
continu. Toutefois, pour les raisons indiquées précédemment, le dispositif de nettoyage
selon l'invention peut aussi être utilisé dans une tête d'impression du type "goutte
à la demande", sans sortir du cadre de l'invention.
[0046] De façon connue, la tête d'impression illustrée sur la figure 1 comprend un boîtier
10 qui supporte, pour chacun des jets d'encre tels que J1 et J2, un générateur de
goutte 12, une électrode de charge entourant le jet 14, et deux électrodes de déflection
16.
[0047] Chacun des générateurs de goutte 12 délivre, de manière contrôlée, un jet d'encre
fragmenté en fines gouttelettes, à partir d'une buse d'éjection d'encre 18. Plus précisément,
chacun des jets tels que J1 et J2 est émis selon l'axe de la buse 18, de telle sorte
que les directions des jets soient sensiblement parallèles les unes aux autres lorsque
la tête d'impression est à plusieurs jets.
[0048] Une électrode de charge 14 est placée en aval de chacune des buses 12, au lieu de
brisure du jet en gouttelettes et présente une fente qui entoure la trajectoire du
jet correspondant. Elle est pilotée de façon connue, afin de charger électriquement
ou non les gouttelettes d'encre, selon l'impression à réaliser.
[0049] Les électrodes de déflection 16 sont elles-mêmes placées en aval de l'électrode de
charge 14, de part et d'autre de la trajectoire du jet. Elles ont pour fonction, de
façon également connue, de dévier ou non les trajectoires des gouttelettes d'encre,
selon le champ électrique crée par leurs différentes tensions électriques. Les gouttelettes
de chacun des jets tels que J1 et J2 suivent donc ensuite une trajectoire qui dépend
de la charge électrique qui leur a été donnée par l'électrode de charge 14. Cette
technique permet d'imprimer sur un support quelconque, placé en aval des électrodes
de déflection 16, les motifs désirés. Elle est bien connue de l'homme du métier, de
sorte qu'il n'en sera pas fait de description détaillée.
[0050] Conformément à l'invention, la tête d'impression illustrée sur la figure 1 comprend
un dispositif de nettoyage des buses 18. Ce dispositif comprend notamment un injecteur
20, qui apparaît plus clairement sur les figures 2 et 3.
[0051] Dans le mode de réalisation représenté, qui concerne une tête d'impression à deux
jets, l'injecteur 20 comprend deux gicleurs 22, dont chacun est affecté au nettoyage
de l'une des buses 18. Lorsque la tête d'impression émet un seul jet d'encre, on utilise
un injecteur 20 à un seul gicleur 22. C'est pourquoi l'un des gicleurs 22 et la buse
18 correspondante ont été représentés en traits mixtes sur la figure 3.
[0052] L'injecteur 20 est monté sur le boîtier 10 de la tête d'impression, en un emplacement
fixe. Cet emplacement est situé légèrement en aval de la face avant 19 de la plaque
à buse dans laquelle est formée la buse 18. De plus, cet emplacement est décalé latéralement
par rapport aux jets tels que J1 et J2 et par rapport aux électrodes de charge 14,
comme l'illustrent en particulier les figures 1 et 2.
[0053] Plus précisément, dans le mode de réalisation représenté où la tête d'impression
émet deux jets d'encre sensiblement parallèles l'un à l'autre, l'injecteur 20 est
placé entre les deux électrodes de charge 14 affectées à chacun des jets, à égale
distance des deux jets.
[0054] L'injecteur 20 est un élément tubulaire dont l'axe est orienté selon une direction
(généralement verticale) orthogonale aux directions d'émission (généralement horizontales)
des jets tels que J1 et J2 à la sortie des buses 18. Cet élément tubulaire est ouvert
à son extrémité inférieure d'entrée et fermé à son extrémité supérieure.
[0055] Les gicleurs 22 sont des trous généralement circulaires qui traversent sa paroi et
sont situés sensiblement dans le plan de la trajectoire des jets J1 et J2. Chacun
des gicleurs 22 est orienté vers l'une des buses 18, comme le montrent les figures
2 et 3. Compte tenu du décalage latéral de l'injecteur 20 par rapport aux jets d'encre,
les jets sortant des gicleurs 22 sont donc orientés selon une direction oblique par
rapport aux jets d'encre.
[0056] L'agencement relatif entre les gicleurs 22 et les buses 18 est de préférence tel
que les gicleurs 22 sont décalés vers l'aval par rapport aux buses 18, symétriquement
aux jets, d'une distance comprise entre cinq et quinze fois le diamètre des gicleurs
22.
[0057] Selon un autre aspect avantageux, bien que non obligatoire, on donne au diamètre
des gicleurs 22 une valeur comprise entre cinq et quinze fois le diamètre des buses
18 (dans un but de clarification, cette caractéristique n'a pas été respectée sur
la figure 3). Un compromis particulièrement avantageux conduit à utiliser des gicleurs
22 dont le diamètre est égal à dix fois celui des buses 18. Ainsi, et uniquement à
titre d'exemple, des gicleurs de 0,5 mm de diamètre peuvent être utilisés avec des
buses de 50 microns de diamètre.
[0058] Comme l'illustre schématiquement la figure 3, l'extrémité inférieure ouverte de l'élément
tubulaire matérialisant l'injecteur 20 est connectée de façon étanche à l'extrémité
de sortie d'un tuyau d'alimentation 24 (sur la figure, les tailles ne sont pas respectées).
A son extrémité d'entrée, le tuyau d'alimentation 24 est relié à un réservoir de solvant
26, au travers d'une première électrovanne 28. Le tuyau d'alimentation 24 est de petit
diamètre interne, par exemple 1 mm.
[0059] Le réservoir de solvant 26 peut être constitué indifféremment soit par un réservoir
fermé tel qu'une cartouche de solvant, soit par un réservoir ouvert à l'atmosphère.
[0060] Un tuyau de dérivation 30 est raccordé sur le tuyau d'alimentation 24, juste en aval
de la première électrovanne 28. A son extrémité opposée, le tuyau de dérivation 30
communique avec un circuit d'air comprimé, au travers d'une deuxième électrovanne
32. Le circuit d'air comprimé est un réseau délivrant, de préférence, de l'air comprimé
à une pression supérieure à 3 bars.
[0061] Une unité centrale de commande programmable 34 est reliée électriquement à chacune
des électrovannes 28 et 32, de façon à en assurer le pilotage. De manière alternative,
les électrovannes à deux voies 28 et 32 peuvent être remplacées par une électrovanne
à trois voies. Comme on le comprendra mieux par la suite, cette unité centrale 34
permet notamment de réguler les volumes et les pressions d'alimentation des gicleurs
22 en solvant et en air, en fonction de la nature et des caractéristiques de l'encre
utilisée sur l'imprimante.
[0062] Les éléments du dispositif de nettoyage selon l'invention autres que l'injecteur
20 sont situés dans le circuit d'encre (non représenté) de l'imprimante.
[0063] Le principe de fonctionnement du dispositif de nettoyage des buses conforme à l'invention
va à présent être exposé, en se référant notamment à la figure 3.
[0064] La mise en oeuvre du dispositif intervient généralement avant le démarrage du jet
d'encre. Elle peut aussi se produire après l'arrêt du jet, selon la durée de l'arrêt
envisagé et le type d'encre utilisé sur l'imprimante.
[0065] Une première phase du cycle de nettoyage concerne le remplissage en solvant d'un
tronçon du tuyau d'alimentation 24 situé en aval de la première électrovanne 28.
[0066] Dans le mode de réalisation représenté où le réservoir de solvant 26 est une cartouche
fermée, celle-ci est d'abord mise en légère surpression. A cet effet, on ouvre en
permanence la deuxième électrovanne 32, le tuyau d'alimentation 24 étant vide de solvant.
De plus, on ouvre la première électrovanne 28 de manière intermittente, selon une
séquence programmée. On pressurise ainsi légèrement la cartouche de solvant.
[0067] La première phase se poursuit par la mise en place d'un volume programmé de solvant
dans un tronçon du tuyau d'alimentation 24 situé en aval de la première électrovanne
28. Pour parvenir à ce résultat, on ouvre la première électrovanne 28 pendant une
durée programmée. Cette durée, qui dépend du type d'encre utilisé et des caractéristiques
du pulvérisateur 20, est généralement de quelques secondes. A titre d'exemple non
limitatif, un volume de solvant d'environ 0,1 cm
3 peut être mis en place dans un tronçon de 100 mm d'un tuyau d'alimentation 24 de
1 mm de diamètre. A la fin de cette première phase, les deux électrovannes 28 et 32
sont fermées.
[0068] Dans le cas d'une imprimante comportant un réservoir de solvant à la pression atmosphérique,
le remplissage du tuyau d'alimentation se fait par gravité. La durée totale du cycle
de lavage est alors un peu plus longue.
[0069] Une deuxième phase du cycle de nettoyage consiste en un déplacement du solvant dans
le tuyau d'alimentation 24, jusqu'au pulvérisateur 20.
[0070] Cette deuxième phase est déclenchée par une ouverture de la deuxième électrovanne
32. Le volume de solvant qui se trouve alors dans un tronçon du tuyau d'alimentation
24 attenant à la première électrovanne 28 est immédiatement poussé par l'air comprimé
vers le pulvérisateur 20. Le faible diamètre du tuyau d'alimentation 24 permet d'assurer
un écoulement relativement homogène du solvant, bien que celui-ci soit mélangé avec
des bulles d'air. Le déplacement du solvant dans le tuyau d'alimentation 24 se fait
à environ 0,5 m/s, tant que l'air qui se trouve en aval est expulsé des gicleurs 22.
A titre d'exemple non limitatif, dans le cas d'un tuyau d'alimentation 24 d'environ
10 mètres de long, la durée de ce déplacement est de l'ordre de 20 secondes.
[0071] Le nettoyage des buses d'éjection d'encre 18 constitue une troisième phase du cycle
de mise en oeuvre du dispositif selon l'invention. Cette troisième phase prolonge,
sans interruption, la deuxième phase au cours de laquelle le solvant est déplacé dans
le tuyau d'alimentation 24.
[0072] Lorsque le mélange de solvant et d'air atteint les gicleurs 22, la vitesse d'éjection
par les orifices correspondants est de l'ordre de 20 m/s. Ceci conduit à pulvériser
le solvant en un cône de fines gouttelettes éjectées à haute vitesse. Compte tenu
de l'orientation des gicleurs 22 vers les buses 18, les micro gouttelettes viennent
heurter la zone périphérique de chacune des buses à nettoyer.
[0073] L'impact mécanique des gouttelettes et l'écoulement ultérieur du fluide sur la face
avant de la plaque à buse conduisent à un nettoyage efficace des buses, quel que soit
le type d'encre utilisé. Du fait que le jet pulvérisé par chacun des gicleurs 22 est
dirigé en oblique par rapport à l'axe de la buse 18 correspondante, la face avant
de celle-ci est raclée par le jet et les débris d'encre sont évacués hors du voisinage
immédiat de la buse 18, par effet de frottement.
[0074] Plus précisément, les résidus d'encre sont projetés vers les surfaces intérieures
des parois latérales 36 (figure 3) du capot 10 de la tête d'impression qui se trouvent
à l'opposé des gicleurs 22 par rapport aux buses 18 à nettoyer. Les résidus d'encre
sont ainsi évacués dans une zone très éloignée des électrodes 14 et 16. Avantageusement,
les surfaces intérieures des parois latérales 36 se présentent alors sous la forme
de surfaces poreuses de récupération de résidus de nettoyage, au moins en aval des
buses 18.
[0075] A titre d'illustration non limitative de l'invention, la phase de pulvérisation du
mélange solvant-air dure environ 10 secondes. Toutefois, il est important d'observer
que la durée de cette phase dépend du type d'encre utilisé sur l'imprimante.
[0076] Une quatrième et dernière phase de mise en oeuvre du dispositif de nettoyage selon
l'invention consiste en une opération de séchage, qui suit sans discontinuité la phase
de nettoyage des buses.
[0077] Lorsque tout le solvant initialement dosé dans le tuyau d'alimentation 24 a été projeté
sur les buses 18, la deuxième électrovanne 32 reste ouverte pendant une durée programmée.
Par conséquent, de l'air sec comprimé est soufflé sur les buses. Ceci permet de sécher
l'environnement de chacune des buses 18, ainsi que les déchets qui se trouvent alors
sur la face intérieure de chacune des parois latérales 36 du capot 10.
[0078] Le cycle se termine par la fermeture de la deuxième électrovanne 32. Le tuyau d'alimentation
24 est alors de nouveau vide de solvant et un autre cycle de lavage peut commencer,
lorsque cela est nécessaire.
[0079] A titre d'illustration nullement limitative de l'invention, l'ensemble du cycle qui
vient d'être décrit dure environ 40 secondes.
[0080] La description qui précède montre que la mise en oeuvre du cycle de nettoyage est
assurée par des séquences programmées d'ouvertures et de fermetures des électrovannes
28 et 32. Ces séquences sont pilotées par l'unité centrale de commande programmable
34, selon un programme adapté. Ce programme tient compte notamment de la nature et
des caractéristiques de l'encre utilisée sur l'imprimante. Il permet ainsi de réguler
les volumes et les pressions d'alimentation des gicleurs 22 en solvant et en air,
afin de les adapter au type d'encre utilisé. Ceci permet notamment d'optimiser l'utilisation
des fluides et de limiter les déchets inutiles.
[0081] La description qui précède montre que le procédé et le dispositif conformes à l'invention
assurent l'ensemble des opérations indispensables à un bon fonctionnement et à une
fiabilité totale d'une tête d'impression, à un coût très inférieur aux dispositifs
escamotables ou motorisés de l'art antérieur.
[0082] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être
décrit à titre d'exemple. Ainsi, au lieu d'être fixés indépendemment l'un de l'autre
sur le boîtier 10, le pulvérisateur 20 et l'électrode de charge 14 peuvent aussi être
portés par une pièce commune que l'on fixe ensuite sur le boîtier 10.
1. Procédé de nettoyage d'au moins une buse d'éjection d'encre (18) d'une imprimante
à jet d'encre, lorsque le jet est à l'arrêt, ledit procédé étant
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives suivantes :
- éjection d'un solvant de nettoyage vers la buse d'éjection d'encre (18), selon une
direction oblique par rapport au jet, depuis un gicleur fixe (22) situé en aval de
la buse ;
- soufflage d'air sec vers la face avant de la buse d'éjection d'encre (18), depuis
ledit gicleur fixe (22).
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel on utilise un gicleur (22) comprenant
un orifice ayant un diamètre compris entre cinq et quinze fois celui de la buse d'éjection
d'encre (18).
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, dans lequel on place le
gicleur (22) en aval de la buse d'éjection d'encre (18), à une distance comprise entre
cinq et quinze fois le diamètre du gicleur.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel on régule les
volumes et les pressions d'alimentation du gicleur (22) en solvant et en air, selon
la nature de l'encre utilisée dans l'imprimante.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel on alimente le
gicleur (22) en solvant de nettoyage à une pression supérieure à 100 mbars.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel on pilote l'alimentation
du gicleur (22) en solvant et en air au moyen de deux électrovannes (28, 32) ou d'une
électrovanne trois voies.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel on équipe l'imprimante
d'une surface poreuse de récupération de résidus de nettoyage, en aval de la buse
d'éjection d'encre (18) et à l'opposé du gicleur (22) par rapport à la buse.
8. Dispositif de nettoyage d'au moins une buse d'éjection d'encre (18) d'une imprimante
à jet d'encre, lorsque le jet est à l'arrêt, ledit dispositif étant caractérisé en ce qu'il comprend un gicleur fixe (22), situé en aval de la buse d'éjection d'encre (18)
et apte à éjecter un solvant de nettoyage, puis à souffler de l'air sec vers la buse
d'éjection d'encre (18), selon une direction oblique par rapport au jet, lorsque le
dispositif est mis en oeuvre.
9. Dispositif selon la revendication 8, dans lequel le gicleur (22) comprend un orifice
ayant un diamètre compris entre cinq et quinze fois celui de la buse d'éjection d'encre
(18).
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 8 et 9, dans lequel le gicleur
(22) est placé en aval de la buse d'éjection d'encre (18), à une distance comprise
entre cinq et quinze fois le diamètre du gicleur.
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, dans lequel le gicleur
(22) est placé à l'extrémité d'un tuyau d'alimentation (24) apte à être relié à un
réservoir de solvant (26) par une première électrovanne (28) et à un circuit d'air
comprimé par une deuxième électrovanne (32), ou par une électrovanne trois voies.
12. Dispositif selon la revendication 11, dans lequel les électrovannes (28, 32) sont
reliées à une unité centrale de commande programmable (34), apte à réguler les volumes
et les pressions d'alimentation du gicleur (22) en solvant et en air, selon la nature
de l'encre utilisée dans l'imprimante.
13. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 8 à 12, dans lequel une surface
poreuse de récupération de résidus de nettoyage est prévue, en aval de la buse d'éjection
d'encre et à l'opposé du gicleur (22) par rapport à la buse.
14. Tête d'impression comprenant au mois une buse d'éjection d'encre (18) et un dispositif
de nettoyage de ladite buse, selon l'une quelconque des revendications 8 à 13.
15. Imprimante comprenant au moins une tête d'impression selon la revendication 14.