[0001] L'invention concerne des moyens pour la remise en sécurité d'un puits pétrolier équipé
d'une vanne de sécurité de fond dont la ligne de commande hydraulique est défaillante.
Elle s'étend en particulier à une nouvelle ligne de commande et des outils de pose
ou de dépose de la nouvelle ligne de commande.
[0002] On sait que, pour des raisons de sécurité, les puits pétroliers sont généralement
équipés de vannes de sécurité de fond qui sont insérées dans un manchon-réceptacle
logé dans le tube de production du puits à quelques dizaines ou centaines de mètres
de profondeur ; ces vannes ont pour fonction de permettre de stopper automatiquement
la production d'effluent si un incident survient en tête de puits ou en aval de celles-ci.
Elles sont commandées hydrauliquement à l'ouverture depuis la surface et se ferment
automatiquement au moyen d'un puissant ressort de rappel dès l'apparition d'une chute
de pression hydraulique sur la ligne de commande, que cette chute soit commandée ou
accidentelle. Cette ligne de commande hydraulique est constituée par un conduit de
fluide sous pression qui court à l'extérieur du tube de production (entre ce dernier
et le tubage externe) et est raccordé, d'une part, en surface à une amenée de fluide,
d'autre part, au niveau de la vanne, à un canal qui traverse le manchon-réceptacle
contenant la vanne pour alimenter cette dernière. Ce type de système est maintenant
utilisé dans pratiquement tous les puits, notamment les puits éruptifs off shore.
[0003] Il arrive que cette ligne de commande hydraulique présente des défauts (fuite, ligne
bouchée ou cassée) : la vanne de sécurité ne peut plus alors être alimentée en fluide
sous pression et ne joue plus son rôle ; elle reste généralement fermée sous l'action
de son ressort et obture le passage de l'effluent.
[0004] Deux solutions s'offrent actuellement à l'exploitant pour pallier cette déficience.
Il peut extraire la vanne de sécurité du tube de production (après mise en place d'un
sas en tête de puits) et fermer ensuite la ligne de commande défectueuse en mettant
en place dans le tube de production une chemise d'isolation dotée de garnitures d'étanchéité
qui isolent l'arrivée du fluide de commande à travers le manchon-réceptacle. Le puits
peut à nouveau fonctionner mais il se trouve alors en dehors des normes de sécurité
puisqu'il n'est plus équipé d'une sécurité de fond. Une autre solution évitant ce
fonctionnement hors norme consiste "à tuer" le puits, c'est-à-dire à le reconstituer
entièrement en équilibrant la pression de l'effluent avec de la boue, en extrayant
l'ensemble du tube de production et de ses équipements et en tubant à nouveau le puits
(comme un puits neuf) avec mise en place d'une nouvelle ligne de commande de type
traditionnel et d'une nouvelle vanne de sécurité, exactement comme dans un puits neuf.
Cette solution qui permet ensuite de travailler selon les normes de sécurité, est
extrêmement lourde et onéreuse.
[0005] La présente invention propose une solution nouvelle pour remettre en sécurité un
puits pétrolier dont la ligne de commande hydraulique est défectueuse, sans avoir
à tuer le puits et à le retuber. L'objectif de l'invention est d'équiper le puits
d'une nouvelle sécurité de fond à commande hydraulique indépendante de la ligne de
commande d'origine, en respectant les normes de sécurité, et ce, par mise en oeuvre
d'une procédure considérablement plus légère que la deuxième solution précitée.
[0006] A cet effet, un des objets de l'invention est de fournir divers équipements (nouvelle
ligne de commande, outils de pose ou de dépose de la nouvelle ligne de commande) qui
permettent de mettre en oeuvre un nouveau procédé de remise en sécurité du puits.
[0007] De façon classique, on désignera par la suite (le terme anglais correspondant est
indiqué entre parenthèses) :
- par "tube de production", le tube situé au centre du puits pour guider les effluents
(tubing),
- par "manchon-réceptacle", le manchon qui est intercalé sur le tube de production pour
recevoir la vanne de sécurité de fond (nipple),
- par "tubage externe", la gaine tubulaire située autour du tube de production pour
l'isoler du terrain (casing),
- par "ensemble de suspension", la partie (hanger) située à l'extrémité supérieure du
tube de production et du tubage externe et qui relie mécaniquement ces deux éléments
(en anglais "spool" ou "tubing hanger"),
- par "tête de puits", le système de vannes et robinets qui équipe le puits au-dessus
de l'ensemble de suspension (well head).
[0008] Le procédé concerné pour remettre en sécurité un puits pétrolier équipé d'une vanne
de sécurité de fond -dite vanne d'origine- dont la ligne de commande hydraulique -dite
ligne d'origine- est défectueuse, consiste à remplacer la vanne d'origine par une
vanne de fond spéciale comprenant, le long de son axe et en partie haute, des moyens
de connexion hydraulique, à sa périphérie, des moyens pour isoler ou obturer de façon
étanche la ligne de commande d'origine, et, en partie basse, un organe mobile d'obturation
man_uvrable à la fermeture par action d'un fluide sous pression arrivant axialement
par les moyens de connexion hydraulique, à installer à l'intérieur du tube de production,
le long de l'axe de celui-ci, une nouvelle ligne de commande hydraulique, dite ligne
de commande concentrique, et à raccorder ladite ligne de commande concentrique aux
moyens de connexion hydraulique de la vanne spéciale.
[0009] Ainsi, sans changer le tube de production et ses équipements, ce procédé permet de
doter le puits d'une nouvelle sécurité de fond dont l'originalité est d'être commandée
par une ligne interne au tube de production, la ligne d'origine étant désaffectée
(ligne qui passe à travers le manchon-réceptacle et remonte vers la surface entre
le tube de production et le tubage externe). Une fois en place, la vanne spéciale
isole ou obture les lumières d'arrivée de cette ligne d'origine à travers le manchon-réceptacle.
La vanne spéciale remplit alors exactement le même rôle qu'une vanne de sécurité traditionnelle
et permet un fonctionnement du puits conforme aux normes de sécurité.
[0010] Un objet de l'invention est de fournir une nouvelle ligne de commande hydraulique,
dite ligne de commande concentrique, appelée à être mise en place selon l'axe du tube
de production pour commander la vanne spéciale de remise en sécurité précédemment
définie. Selon l'invention, cette ligne comprend, d'une part, une pluralité de tronçons,
dits tronçons courants, destinés à être disposés bout à bout le long de l'axe du tube
de production, d'autre part, un tronçon supérieur destiné à être disposé à l'extrémité
supérieure des tronçons courants, enfin un système de tête destiné à être accroché
à un élément de rehausse de tête de puits.
[0011] De préférence, chaque tronçon courant de ladite ligne comporte, de haut en bas, un
connecteur mâle, un premier porte-connecteur creux à l'extrémité supérieure duquel
est assujetti le connecteur mâle, un premier centreur agencé autour du premier porte-connecteur
pour centrer celui-ci dans le tube de production du puits, un tube de liaison hydraulique
assujetti à l'extrémité inférieure du premier porte-connecteur, un second porte-connecteur
creux assujetti à l'extrémité basse du tube de liaison hydraulique, un second centreur
agencé autour du second porte-connecteur pour centrer celui-ci dans le tube de production
du puits, et un connecteur femelle assujetti à l'extrémité inférieure du second porte-connecteur.
[0012] Le tronçon supérieur de la ligne comporte un manchon tubulaire, un connecteur mâle
et un connecteur femelle respectivement assujettis à l'extrémité supérieure et à l'extrémité
inférieure dudit manchon tubulaire, et au moins un centreur agencé autour du manchon
tubulaire pour centrer celui-ci dans le tube de production du puits.
[0013] Enfin, le système de tête de la ligne comporte un bloc de suspension adapté pour
se loger dans l'élément de rehausse, des moyens d'accrochage solidaires de la partie
supérieure dudit bloc de suspension en vue de son accrochage au moyen d'un outil de
pose ou de dépose, une douille s'étendant vers le bas et assujettie sous le bloc de
suspension pour recevoir à coulissement le manchon tubulaire du tronçon supérieur,
des moyens d'étanchéité entre douille et manchon tubulaire, des moyens de liaison
hydraulique mettant en communication, à travers le bloc de suspension, ladite douille
et les moyens de passage de fluide de l'élément de rehausse, et des ailettes de centrage
solidarisées autour de la douille pour centrer celle-ci dans le tube de production
du puits.
[0014] Selon d'autres caractéristiques de l'invention, le connecteur mâle de chaque tronçon
de ligne (tronçons courants ou tronçon supérieur) comprend essentiellement un corps
de connecteur pourvu d'un nez de pénétration dans un connecteur femelle et percé longitudinalement
d'un passage hydraulique, des structures d'ancrage du nez de connecteur dans le connecteur
femelle, un clapet de fermeture du passage hydraulique, des moyens élastiques sollicitant
le clapet vers sa position de fermeture, et une tige de clapet logée dans le nez du
connecteur en vue de repousser le clapet vers la position d'ouverture lorsque le connecteur
mâle est connecté dans un connecteur femelle.
[0015] Le connecteur femelle des tronçons de ligne est conjugué du connecteur mâle ci-dessus
décrit et comprend un corps de connecteur pourvu d'un logement pour le nez d'un connecteur
mâle et percé longitudinalement d'un passage hydraulique, un organe d'ancrage mobile
dans le sens transversal entre une position d'ancrage correspondant au verrouillage
des structures d'ancrage du connecteur mâle et une position d'effacement où il libère
lesdites structures d'ancrage, des moyens élastiques sollicitant l'organe d'ancrage
vers sa position d'ancrage, une structure intérieure d'effacement de l'organe d'ancrage
sous la pression du nez d'un connecteur mâle, une came de déverrouillage faisant saillie
à la périphérie du corps de connecteur en vue d'assurer l'effacement de l'organe d'ancrage
et le déverrouillage des connecteurs sous l'effet de la pression d'une surface coulissant
autour du connecteur, une soupape de fermeture du passage hydraulique, des moyens
élastiques sollicitant ladite soupape vers sa position de fermeture, et une tige de
soupape logée dans le corps en vue de man_uvrer la soupape vers sa position d'ouverture
lorsque le connecteur mâle est ancré dans le connecteur femelle.
[0016] De tels connecteurs, mâle et femelle, sont aptes à coopérer et à se verrouiller l'un
à l'autre, par simple pression, de façon sûre, automatique et étanche. Avant verrouillage,
ils sont obturés par leur soupape ou clapet, ce qui évite une pollution des tronçons
de la ligne de commande (ou du tube interne de la vanne spéciale) par l'effluent présent
dans le tube de production. Leur ouverture s'opère en fin de verrouillage et permet
le passage du fluide de commande.
[0017] De plus, chaque connecteur femelle peut être déverrouillé par la pression externe
d'une surface sur sa came de déverrouillage. L'installation des tronçons de ligne
dans le tube de production peut ainsi être assurée, tronçon par tronçon, à l'aide
d'un dispositif de descente au câble de type standard, équipé d'un outil de pose pourvu
d'un tel connecteur femelle en partie basse. Ce connecteur femelle sera accroché sur
le connecteur mâle du tronçon de ligne en vue de descendre celui-ci. En fin de descente,
après verrouillage du connecteur femelle dudit tronçon sur le connecteur mâle du tronçon
inférieur déjà en place (ou de la vanne spéciale pour le premier tronçon mis en place),
une goupille de cisaillement dont est pourvu l'outil de pose est cisaillée par battage
et libère un manchon de déverrouillage équipant ledit outil de pose : ce manchon agit
sur la came de déverrouillage du connecteur femelle de l'outil de pose et ce dernier,
libéré, peut être remonté et réarmé au moyen d'une nouvelle goupille en vue de la
mise en place du tronçon suivant.
[0018] Par ailleurs, la dépose de chaque tronçon de ligne peut être effectuée au moyen d'un
dispositif de descente au câble similaire, équipé d'un outil de dépose comportant
un tube-poussoir. Ce dernier servira à déverrouiller le tronçon de ligne qui est à
déposer, du tronçon inférieur, en agissant sur la came de déverrouillage de son connecteur
femelle (par l'entremise des centreurs du tronçon comme on le comprendra mieux plus
loin).
[0019] Ainsi, l'invention permet, par des opérations simples et de type habituel pour les
professionnels des puits pétroliers, de remettre en sécurité un puits pétrolier en
respectant les normes de sécurité et d'exécuter toutes les procédures nécessaires
sur la nouvelle installation, en particulier la dépose de la vanne spéciale de fond
et celle de la ligne de commande concentrique en cas de besoin.
[0020] D'autres caractéristiques, buts et avantages de l'invention se dégageront de la description
qui suit, en référence aux dessins annexés, qui en présentent, à titre non limitatif,
un exemple de réalisation ; sur ces dessins :
- les figures 1 à 10 sont des schémas illustrant les diverses phases du procédé conforme
à l'invention de remise en sécurité d'un puits pétrolier,
- les figures 11 et 12 sont des coupes axiales d'une vanne de fond spéciale conforme
à l'invention, respectivement en position fermée et en position ouverte,
- les figures 13 et 14 sont des coupes transversales de ladite vanne spéciale par des
plans A et B,
- la figure 15 est une vue de détail, en coupe axiale, du connecteur mâle équipant ladite
vanne spéciale,
- la figure 16 est une coupe axiale d'un élément de rehausse de tête de puits, fixé
sur l'ensemble de suspension du puits, le système de tête de la ligne de commande
hydraulique étant représenté en place dans ledit élément de rehausse,
- la figure 17 est une coupe transversale par un plan C de l'ensemble représenté à la
figure 16,
- les figures 18, 19 et 20 sont des coupes axiales respectivement du système de tête,
du tronçon supérieur, et d'un tronçon courant d'une ligne de commande concentrique
conforme à l'invention,
- la figure 21 est une vue de détail en coupe d'un tronçon courant en position de déverrouillage,
- la figure 22 est une vue de détail en coupe axiale du connecteur femelle équipant
les tronçons de la ligne,
- la figure 23 est une vue de détail en coupe axiale montrant un connecteur femelle
et un connecteur mâle accouplés et verrouillés,
- les figures 24 et 25 illustrent l'opération de mise en place de la vanne spéciale
dans le manchon-réceptacle du puits, au moyen d'un outil de pose,
- les figures 26 et 27 sont des coupes transversales par des plans D et E de la vanne
spéciale et de l'outil de pose dans la position de la figure 24,
- les figures 28 et 29 sont des vues de détail en coupe d'un outil de pose de ligne
de commande concentrique, respectivement en position armée et en position déverrouillée,
- les figures 30, 31 et 32 illustrent les opérations de pose d'un tronçon de ligne de
commande dans le tube de production du puits,
- la figure 33 illustre la pose du système de tête de ladite ligne de commande concentrique,
- la figure 34 est une coupe axiale d'un outil de dépose d'un tronçon de ligne de commande
concentrique, et la figure 35 en est une coupe par un plan transversal F,
- la figure 36 illustre l'opération de dépose d'un tronçon de ligne de commande concentrique,
- enfin, les figures 37, 38, 39 et 40 illustrent les opérations de dépose d'une vanne
spéciale conforme à l'invention.
[0021] Pour éviter d'alourdir la description, les éléments ou opérations qui sont déjà bien
connus de l'homme du métier seront évoqués mais non décrits en détail ; de plus, la
terminologie anglaise étant le plus souvent utilisée dans ce secteur, on a donné pour
certaines expressions le terme anglais correspondant entre guillemets afin de faciliter
la compréhension par l'homme de l'art.
[0022] Le procédé illustré aux figures 1 à 10 est destiné à assurer la remise en sécurité
d'un puits pétrolier équipé d'une vanne classique de sécurité de fond dont la ligne
hydraulique de commande est en panne. On a référencé sur ces figures en 1 le tube
de production, en 2 le tubage externe, en 3 l'ensemble de suspension ("spool" ou "tubing
hanger"), en 4 la ligne hydraulique d'origine déficiente qui traverse l'ensemble 3,
passe entre le tubage externe et le tube de production et traverse le manchon-réceptacle
référencé en 5 pour aboutir à la vanne classique de fond référencée en 6, et en 7
le système classique de vannes et robinets, désigné tête de puits.
[0023] La première opération du procédé (figure 1), bien connu en elle-même des professionnels,
consiste à équiper la tête de puits 7 d'un sas 8 à travers lequel passe le câble d'un
dispositif de descente standard 9. A ce câble sont suspendus les outils nécessaires
aux opérations à exécuter.
[0024] La vanne d'origine 6 est extraite du puits au moyen d'un outil de repêchage traditionnel
10 (figure 2).
[0025] Le tube de production 1 est alors libéré et sont installés successivement dans celui-ci,
comme le schématise la figure 3, un bouchon de fond de puits 11 ("plug"), une vanne
de fond classique 12 en position fermée dans le manchon-réceptacle 5 de la vanne d'origine
(cette vanne classique 12 peut être la vanne d'origine 6 elle-même après vérification
ou une vanne différente du même type) et, en surface, un clapet anti-retour 13 ("BPV
: Back Pressure Valve") qui est accroché dans l'ensemble de suspension 3. Ces opérations
et les outils correspondants sont classiques.
[0026] A l'issue de ces opérations, le puits se trouve équipé de trois barrières de sécurité,
bouchon 11, vanne fermée 12 et clapet 13, de sorte qu'il est possible de démonter
la tête de puits 7 en respectant les normes de sécurité. La figure 4 schématise le
puits ainsi libéré des équipements de surface.
[0027] On met alors en place un élément 14 de rehausse de tête de puits (figure 5) qui permettra
ultérieurement d'assujettir et d'alimenter la nouvelle ligne de commande hydraulique.
Cet élément de rehausse 14 qui sera décrit en détail plus loin, est fixé sur l'ensemble
de suspension 3 par des goujons qui traversent la bride dudit ensemble (bride servant
classiquement à fixer sur celui-ci la tête de puits).
[0028] La tête de puits 7 et le sas 8 sont ensuite remis en place comme l'illustre la figure
6. La tête de puits est fixée par des goujons sur l'élément de rehausse 14.
[0029] La tête de puits étant à nouveau en place, il est possible de déposer le clapet anti-retour
13, puis d'extraire la vanne de fond classique 12 ainsi que le bouchon de fond 11,
comme l'illustre la figure 7. Ces opérations sont classiques et sont exécutées au
moyen d'outils classiques.
[0030] Le tube de production 1 est alors libéré comme le montre la figure 8.
[0031] La vanne spéciale de remise en sécurité (globalement référencée en 15 à la figure
9) peut alors être mise en place dans le manchon-réceptacle 5 qui contenait la vanne
d'origine. La vanne spéciale, l'opération de pose de celle-ci (qui s'effectue à l'aide
du dispositif de descente à câble 9) et l'outil de pose utilisé seront détaillés plus
loin.
[0032] Une fois la vanne spéciale 15 ancrée et verrouillée dans le manchon-réceptacle 5,
on met en place une ligne hydraulique de commande de cette vanne, dite ligne de commande
concentrique (globalement référencée en 16 à la figure 10). Cette ligne s'étend à
l'intérieur du tube de production 1 le long de l'axe de celui-ci et est hydrauliquement
connectée à une arrivée de fluide de commande 17 à travers l'élément de rehausse 14.
Cette ligne, sa mise en place (qui s'effectue à l'aide du dispositif de descente à
câble 9) et les outils utilisés seront détaillés plus loin.
[0033] Un test de pression classique est exécuté sur la ligne de commande concentrique pour
vérifier le bon fonctionnement de la vanne spéciale.
[0034] Le sas 8 peut alors être retiré. Le puits se trouve à nouveau en situation de production
avec une vanne de sécurité de fond qui garantit un fonctionnement selon les normes
de sécurité.
[0035] La vanne spéciale de remise en sécurité 15 est représentée en détail aux figures
11 à 15.
[0036] A la figure 11, la vanne est représentée en coupe axiale en position de fermeture
dans le manchon réceptacle 5 (représenté en traits discontinus). On aperçoit en 5a
le passage de fluide du manchon-réceptacle qui alimentait la vanne d'origine, et en
5b la gorge d'ancrage dont est équipé le manchon-réceptacle, avec son épaulement d'arrêt
inférieur 5c ("no-go"). A la figure 12, la vanne est représentée en coupe axiale en
position d'ouverture, le manchon-réceptacle n'étant pas dessiné.
[0037] Ladite vanne spéciale comprend un corps de vanne 18 de forme générale tubulaire,
constitué de façon classique de plusieurs pièces tubulaires assujetties les unes aux
autres ; la partie haute 18a du corps est assujettie sur la partie basse 18b par des
vis de cisaillement 19 en vue de permettre, de façon connue en soi, de déverrouiller
la vanne lors de sa dépose.
[0038] A l'intérieur du corps est monté un coulisseau tubulaire 20 apte à se déplacer longitudinalement
dans le corps entre une position basse (correspondant à l'ouverture de la vanne :
figure 12) et une position haute (correspondant à sa fermeture : figure 11). Ce coulisseau
est rappelé vers sa position haute par un ressort de rappel 21 et est commandé vers
le bas, comme on le verra, par la mise sous pression de la ligne de commande concentrique
16.
[0039] En partie basse, le corps de vanne contient un organe mobile d'obturation constitué
en l'exemple par un clapet 22 qui est articulé sur ledit corps de façon à pouvoir
pivoter entre une position d'ouverture où il est escamoté sur le côté par le coulisseau
20 (figure 12) et une position de fermeture où ledit clapet -libéré par remontée dudit
coulisseau- obture le corps de vanne en s'appliquant contre un joint d'étanchéité
porté par celui-ci. Le clapet 22 est rappelé vers la position de fermeture par un
ressort disposé autour de son axe d'articulation. Il est à noter que cet organe d'obturation,
bien connu en lui-même, peut être d'un autre type et en particulier un organe à balle
qui assure l'obturation par une partie sphérique apte à se déplacer longitudinalement
avec une rotation associée.
[0040] A l'opposé de cet organe d'obturation, le corps contient un système mécanique d'ancrage
à chiens qui peut être de tout type connu et qui est destiné, lors de la mise en place
de la vanne dans le tube de production, à assurer l'ancrage de celle-ci dans le manchon-réceptacle
5. Ce système d'ancrage peut en particulier être du type de celui représenté aux figures
11 et 12, comprenant des chiens d'ancrage 23 mobiles radialement pour pouvoir pénétrer
dans la gorge d'ancrage 5b du manchon-réceptacle, une douille 24 de verrouillage des
chiens, montée coulissante dans le corps et possédant une came périphérique 24a adaptée
pour pouvoir repousser radialement les chiens, et un ressort de rappel 25 sollicitant
la douille de verrouillage 24 vers le haut. Ces divers organes présentent, lors de
la pose ou de la dépose de la vanne spéciale, un fonctionnement classique qui se retrouve
dans la plupart des vannes connues.
[0041] Par ailleurs, le coulisseau 20 définit un volume étanche 29 entre sa face périphérique
et la face interne du corps de vanne (dont le diamètre interne est plus important
à cet effet). Ce volume étanche, rempli d'huile, est délimité, en partie haute, par
un joint d'étanchéité 30 situé à l'interface entre corps et coulisseau, et en partie
basse, par un joint d'étanchéité 31 de même diamètre que le joint 30.
[0042] En l'exemple, le ressort 21 de rappel du coulisseau est disposé dans le volume étanche
29, en appui, d'une part, contre une pièce de butée 33 du corps de vanne, d'autre
part, contre une nervure annulaire 34 du coulisseau, qui vient en saillie dans le
volume étanche 29. Cet agencement permet de protéger le ressort 21 qui se trouve dans
l'huile sans contact avec l'effluent.
[0043] La vanne comporte en outre un piston interne 26 s'étendant le long de l'axe de son
corps tubulaire 18. L'extrémité basse 32 du piston est profilée pour réduire les turbulences
au coeur de l'effluent appelé à circuler dans la vanne. Ce piston 26, de faible diamètre
par rapport au diamètre interne du corps, porte à sa partie inférieure un poussoir
27 constitué par un tronçon de tube agencé dans le corps de vanne pour pouvoir coulisser
dans celui-ci. Ce tronçon de tube est solidarisé au piston interne 26 par des bras
radiaux 28 (en l'exemple au nombre de deux). Ce poussoir tubulaire 27 est disposé
au-dessus et au contact du coulisseau 20 de façon à pouvoir repousser ledit coulisseau
vers le bas lors d'un déplacement descendant du piston interne 26. En l'absence d'effort
vers le bas exercé sur le piston, le poussoir 27 laisse le coulisseau libre de remonter
sous l'action de son ressort de rappel 21 (repoussant alors ledit poussoir), provoquant
le basculement du clapet 22 et la fermeture de la vanne.
[0044] En partie haute, le piston interne 26 coulisse dans une douille axiale 36 qui est
solidarisée au corps de vanne par des bras radiaux 37, en l'exemple au nombre de deux.
Des joints d'étanchéité 38 à l'interface douille/piston permettent un déplacement
télescopique étanche du piston interne dans la douille entre une position haute correspondant
à la fermeture du clapet 22 (figure 11) et une position basse correspondant à son
ouverture (figure 12). L'extrémité supérieure de la douille axiale est munie d'un
filetage externe 35.
[0045] A sa partie supérieure, un connecteur mâle 39 est vissé sur le filetage de la douille
axiale 36. Ce connecteur mâle est adapté pour coopérer avec un connecteur femelle
conjugué équipant la ligne de commande concentrique 16 en vue de réaliser un verrouillage
automatique étanche par simple pression des deux connecteurs.
[0046] La figure 15 représente un exemple de réalisation d'un tel connecteur mâle 39. (Le
connecteur femelle conjugué sera présenté en détail en référence à la figure 21 lors
de la description de la ligne de commande concentrique). Ce connecteur mâle comprend
un corps de connecteur 40 réalisé en deux pièces 40a, 40b vissées l'une dans l'autre,
avec interposition d'un joint d'étanchéité 40c. La pièce 40a est elle-même vissée
par son filetage 35 sur l'extrémité de la douille 36, cependant que, à l'opposé, la
pièce 40b forme un nez allongé 41 destiné à pénétrer dans un connecteur femelle conjugué.
Ce nez est doté de structures d'ancrage 42 dans ce connecteur femelle, en l'exemple
une nervure annulaire possédant une rampe conique d'accès 42a et un épaulement d'arrêt
42b. Les pièces 40a, 40b formant le corps de connecteur sont creuses et délimitent
un passage hydraulique pour le fluide de commande. Un clapet 43 est disposé dans ce
passage hydraulique pour fermer celui-ci lorsque le connecteur mâle n'est pas en prise
avec un connecteur femelle. A cet effet, un ressort 44 sollicite élastiquement le
clapet vers sa position de fermeture ; le clapet 43 se prolonge d'une tige 45 logée
dans le nez 41 en vue de repousser ledit clapet vers la position d'ouverture lorsque
le connecteur mâle est connecté dans le connecteur femelle.
[0047] Par ailleurs, le corps 18 de la vanne spéciale porte, sur sa face externe, deux jeux
de garnitures d'étanchéité 46 et 47, en particulier du type à chevrons, qui sont agencés
pour se positionner de part et d'autre du passage du fluide 5a du manchon-réceptacle
lorsque la vanne est ancrée dans celui-ci. Ces garnitures isolent la ligne de commande
d'origine qui n'a plus aucun effet.
[0048] Bien entendu, la vanne spéciale conforme à l'invention comporte ou peut comporter
tous autres moyens connus dont sont généralement pourvues les vannes de sécurité de
fond (en particulier profil 48 d'accrochage de l'outil de pose et de dépose, que l'on
aperçoit aux figures 11 et 12 à la partie supérieure du corps de vanne).
[0049] Lorsque la vanne spéciale de fond ci-dessus décrite est ancrée dans le manchon-réceptacle
du tube de production, son fonctionnement est similaire à celui d'une vanne de fond
classique, à l'exception de la commande du déplacement vers le bas du coulisseau 20.
Lorsque la ligne de commande concentrique 16 est hors pression, le coulisseau 20 est
rappelé par son ressort 21 vers sa position haute où il se trouve en retrait par rapport
au clapet 22 (figure 11) : le clapet 22 est libre et est fermé par son propre ressort.
La vanne est obturée et la pression de l'effluent accroît l'étanchéité en appuyant
le clapet sur son siège. Si l'on met en pression la ligne de commande, le piston interne
26 est actionné vers le bas et son poussoir tubulaire 27 entraîne un déplacement vers
le bas du coulisseau 20 jusqu'à venir en butée contre le nez de vanne inférieur (figure
12) : ledit coulisseau repousse le clapet d'obturation 22 et le maintient dans sa
position d'ouverture. Toute baisse de pression sur la ligne de commande concentrique
(volontaire ou accidentelle) engendre une libération du clapet et son pivotement vers
la position de fermeture.
[0050] Les figures 16 et 17 présentent l'élément 14 de rehausse de tête de puits, qui permet
d'assujettir et d'alimenter la ligne de commande concentrique qui descend vers la
vanne spéciale le long de l'axe du tube de production.
[0051] Cet élément de rehausse comprend un corps 49 appelé à se fixer sur l'ensemble de
suspension 3. Ce corps est doté, sur sa face inférieure basse, de trous borgnes taraudés
(non visibles) pour le vissage de goujons à travers la bride de l'ensemble de suspension.
Les mêmes moyens de fixation sont prévus sur la face supérieure du corps 49 pour sa
fixation sur la bride de la tête de puits 7.
[0052] Le corps 49 est pourvu d'un alésage central de diamètre au moins égal à celui du
tube de production 1 (de préférence égal à l'alésage de la tête de puits 7) et d'un
canal latéral 50 débouchant dans ledit alésage pour le passage du fluide de commande.
Ce canal est destiné à être connecté, de façon classique, avec le conduit d'arrivée
du fluide de commande symbolisé en 51.
[0053] En outre, le corps 49 est doté de moyens de retenue de la ligne de commande concentrique
(moyens de retenue du bloc de suspension que celle-ci comporte à son extrémité haute
et que l'on aperçoit en 56 à la figure 16). Ces moyens de retenue comprennent, en
l'exemple, des vis de butée telles que vis 52 et vis 53 agencées à deux niveaux dans
le corps. Chaque niveau comprend au moins trois vis de butée régulièrement réparties
autour du corps (trois vis à 120° ont été représentées aux figures 16 et 17). Chaque
vis traverse le corps afin de dépasser en fin de serrage dans l'alésage de celui-ci
par une extrémité de butée 52a, 53a ; elle peut s'effacer par dévissage. Des moyens
d'étanchéité tels que joints chevrons 54 assurent l'étanchéité le long des vis. En
fin de serrage, un épaulement 55 réalise une étanchéité métal/métal.
[0054] Les deux niveaux de vis de butée sont décalés en hauteur pour pouvoir se positionner
au-dessous et au-dessus du bloc de suspension 56 afin de retenir celui-ci, tout en
autorisant sa libération rapide lors de la dépose de la ligne de commande.
[0055] La ligne de commande concentrique 16 appelée à s'accrocher à l'élément de rehausse
14 est représentée aux figure 18 à 23.
[0056] Cette ligne est constituée par un système de tête représenté en coupe axiale à la
figure 18, par un tronçon supérieur représenté en coupe axiale à la figure 19 et par
des tronçons courants tels que représentés en coupe axiale à la figure 20.
[0057] Le système de tête comprend un bloc de suspension 56 déjà évoqué, adapté pour se
loger dans l'élément de rehausse 14 afin d'être retenu par les vis de butée 52 et
53 de celui-ci. Ce bloc est doté à sa partie supérieure d'un profil d'accrochage 57
destiné à coopérer avec des moyens conjugués d'un outil de pose ou de dépose.
[0058] Ce bloc est creusé d'un canal interne borgne 58 selon son axe et d'un canal latéral
59 mettant en communication ce canal interne 58 avec le canal latéral 50 de l'élément
de rehausse. Deux joints annulaires d'étanchéité tels que 60 assurent l'étanchéité
entre les deux canaux à l'interface bloc/élément de rehausse.
[0059] Le bloc de suspension 56 porte une douille 61 qui s'étend vers le bas et est dotée
d'ailettes de centrage telles que 62 vers son extrémité basse afin de centrer ladite
douille dans le tube de production du puits. En l'exemple trois ailettes à 120° sont
prévues autour de la douille.
[0060] Le tronçon supérieur de ligne (figure 19) comprend un manchon tubulaire 63 de diamètre
adapté pour se loger à coulissement dans la douille 61. Des moyens d'étanchéité tels
que joints 64 assurent l'étanchéité à l'interface entre ces éléments. La longueur
du manchon 63 est ajustée en fonction de la hauteur du puits de production pour que
ledit manchon, positionné au-dessus des tronçons courants (de longueur standardisée),
pénètre dans la douille 61 en fin de mise en place de la ligne.
[0061] A son extrémité supérieure, le manchon 63 est doté d'un connecteur mâle 65 identique
à celui déjà décrit pour la vanne spéciale, en vue de permettre la pose ou la dépose
du tronçon supérieur.
[0062] A son extrémité inférieure, le manchon 63 est doté d'un connecteur femelle 66 identique
à ceux des tronçons courants (décrit plus loin) en vue de pouvoir se connecter avec
le connecteur mâle du tronçon courant du dessous.
[0063] En outre, deux centreurs 67 et 68 sont montés coulissants à friction autour du manchon
63 pour centrer celui-ci dans le tube de production. Le centreur supérieur 67 sera
repoussé par la douille 61 lors de la mise en place de la ligne pour demeurer, par
le jeu des frottements, au-dessous de l'extrémité basse de celle-ci. Le centreur inférieur
68 est similaire au centreur inférieur qui équipe chaque tronçon courant décrit ci-après,
en vue de remplir, outre la fonction de centrage, une fonction de déverrouillage du
connecteur femelle du tronçon lors de la dépose de la ligne.
[0064] Chaque tronçon courant (figure 20) de longueur standardisée, par exemple de l'ordre
de sept mètres, comprend un connecteur mâle supérieur 69 (identique à celui de la
vanne spéciale) vissé à l'extrémité supérieure d'un porte-connecteur creux 70. Ce
porte-connecteur 70 est pourvu d'un centreur 71 monté à friction autour de celui-ci
pour pouvoir coulisser. Ce centreur peut être constitué par un élément tubulaire autour
duquel sont soudées trois ailettes à 120°. Des joints annulaires tels que 72 à l'interface
porte-connecteur/centreur assurent des efforts de friction appropriés pour éviter
un déplacement spontané du centreur en l'absence de force de poussée, tout en autorisant
un tel déplacement vers le bas lorsqu'il est soumis à une force de poussée lors de
la dépose du tronçon. Des structures d'arrêt, telles qu'épaulement 73, limitent le
déplacement vers le haut du centreur et définissent sa position normale lorsque la
ligne est en place.
[0065] Le porte-connecteur 70 est vissé par son extrémité inférieure dans un tube de liaison
hydraulique 74 qui permet de conférer au tronçon la longueur standardisée désirée.
Ce tube 74 est lui-même vissé en partie basse sur un porte-connecteur creux 75 similaire
au précédent ; ce dernier porte, à son autre extrémité, un connecteur femelle 76,
vissé sur celui-ci.
[0066] Le porte-connecteur 75 est doté d'un centreur 77 ayant des ailettes similaires au
centreur 71 et monté à friction de la même façon pour pouvoir, en cas de poussée vers
le bas, coulisser le long du porte-connecteur 75 et du connecteur femelle 76. Un épaulement
supérieur 78 du porte-connecteur définit la position normale de travail du centreur,
cependant qu'un épaulement d'arrêt 79 limite le déplacement vers le bas du centreur
et définit une position d'arrêt correspondant au déverrouillage du connecteur femelle
76. La figure 20 montre le centreur dans sa position normale de travail (position
haute). La figure de détail 21 montre le centreur dans sa position d'arrêt pour laquelle
son élément tubulaire produit le déverrouillage du connecteur femelle en appuyant
sur la came de déverrouillage de celui-ci.
[0067] La figure 22 est une coupe axiale de détail du connecteur femelle 76, appelé à coopérer
avec le connecteur mâle 39 déjà décrit. Ce connecteur femelle comprend un corps de
connecteur 80 (réalisé en deux parties creuses comme le connecteur mâle) qui est pourvu
d'un logement intérieur pour le nez du connecteur mâle. Un organe d'ancrage mobile
81 est disposé dans ce logement pour pouvoir coopérer avec les structures d'ancrage
du connecteur mâle.
[0068] Cet organe d'ancrage 81, mobile dans le sens transversal, est sollicité vers sa position
d'ancrage par un ressort 82 et comporte une structure d'effacement telle que rampe
inclinée 81a qui permet son effacement sous la poussée du nez du connecteur mâle.
Celui-ci peut ainsi venir se disposer en position d'ancrage par simple pression, sa
structure d'ancrage coopérant avec l'organe d'ancrage 81 du connecteur femelle ; le
verrouillage s'effectue grâce à un épaulement d'arrêt 81b que comporte l'organe d'ancrage.
[0069] En outre, l'organe d'ancrage 81 porte une came de déverrouillage 83 venant en légère
saillie à l'extérieur du corps 80 en vue d'assurer un effacement de l'organe d'ancrage
et son déverrouillage sous l'effet de la pression d'une surface sur la came. Ainsi,
le déverrouillage peut être assuré automatiquement, lors de la dépose, par la surface
cylindrique du centreur 77 du porte-connecteur lorsque ledit centreur parvient dans
sa position basse.
[0070] De plus, le connecteur femelle 76 comporte une soupape 84 de fermeture de son passage
interne, associée à un ressort 85 qui la sollicite vers la position de fermeture.
Cette soupape est dotée d'une tige 86 qui est appelée à coopérer avec la tige de clapet
45 du connecteur mâle pour manoeuvrer la soupape vers sa position d'ouverture lorsque
le connecteur mâle est ancré dans le connecteur femelle. Ainsi, les connecteurs lorsqu'ils
sont libres sont obturés étanchement et sont aptes à se verrouiller mécaniquement
l'un à l'autre, automatiquement, par simple pression, pour créer un passage hydraulique
continu et étanche. La figure 23 schématise un connecteur mâle et un connecteur femelle
dans la position connectée.
[0071] Les figures 24 à 27 illustrent l'opération de pose de la vanne spéciale conforme
à l'invention. Cette opération est réalisée, comme déjà indiqué dans la description
générale du procédé (figure 9), au moyen d'un dispositif de descente à câble de type
standard qui est équipé d'un outil de pose 87 connu en soi. Cet outil connu ne sera
pas décrit en détail : il est doté de moyens d'accrochage de la vanne (doigts 88 coopérant
avec le profil d'accrochage 48 de la vanne) et de moyens de maintien de son clapet
d'obturation en position ouverte (secteur de tube 89 qui prolonge l'outil vers le
bas : en anglais "prong"). Ce secteur de tube 89 présente une section adaptée pour
pouvoir passer et coulisser dans l'espace séparant les deux bras radiaux 28 de la
vanne spéciale comme le montre la figure 26 (coupe à ce niveau). De même en partie
haute, la partie tubulaire 90 de l'outil ("probe"), qui est appelée à déplacer la
douille 24 de la vanne vers le bas lors de la pose en vue de libérer les chiens d'ancrage
23, est conformée en deux secteurs de tube 90a, 90b, afin d'autoriser son passage
au niveau des bras radiaux 37 de la vanne spéciale, comme le montre la figure 27 (coupe
à ce niveau). A ces adaptations près, l'outil de pose 87 est un outil classique, doté
en particulier d'une goupille de cisaillement (non visible) qui est rompue lors de
la pose.
[0072] L'opération de pose de la vanne s'effectue selon une procédure connue : l'outil est
accroché à la vanne, puis introduit dans le sas 8 et descendu dans le puits. Lorsque
la vanne est en place dans son manchon-réceptacle 5 (vanne posée sur le "no-go" 5c
du manchon-réceptacle, chiens d'ancrage 23 situés en regard de la gorge d'ancrage
dudit manchon-réceptacle : figure 24), un battage vers le bas de l'outil est opéré
pour rompre la goupille de cisaillement de celui-ci. Les moyens d'accrochage de l'outil
se dégagent du profil d'accrochage de la vanne, et l'outil est libéré et peut être
remonté (figure 25). La partie 90 ("probe") libère la douille 24 qui remonte sous
l'action de son ressort et verrouille les chiens d'ancrage 23 dans la gorge d'ancrage
5b du manchon-réceptacle. En outre, le secteur 89 ("prong") libère le clapet d'obturation
22 qui se referme sous l'action de son ressort.
[0073] Une fois la vanne spéciale mise en place dans le tube de production, on installe
la ligne de commande concentrique qui assure les manoeuvres hydrauliques de celle-ci.
Les outils de pose de celle-ci et les opérations de pose sont illustrés aux figures
28 à 33 (opérations schématisées globalement à la figure 10, déjà commentée dans la
description générale du procédé).
[0074] L'outil de pose représenté aux figures 28 et 29 est appelé à équiper le dispositif
de descente à câble standard pour poser un tronçon courant de ligne ou le tronçon
supérieur. Cet outil qui est représenté à la figure 28 en position armée, prêt à saisir
un tronçon, comprend une tête d'accrochage 91 pourvue d'un profil adaptée pour son
accrochage au dispositif de descente, un mandrin 92 portant en partie basse un connecteur
femelle 93 du type déjà décrit, et un manchon de déverrouillage 94 qui est vissé dans
la tête 91 et qui porte le mandrin 92 par l'entremise d'une goupille de cisaillement
95.
[0075] Comme l'illustre la figure 29, le cisaillement de la goupille 95 permet au manchon
de déverrouillage 94 de se déplacer vers le bas par rapport au mandrin 92 : la partie
inférieure tubulaire 94a de ce manchon qui est agencée autour du connecteur femelle
93 assure alors le déverrouillage de ce connecteur en appuyant sur sa came de déverrouillage
83.
[0076] La figure 30 montre la descente d'un tronçon courant de ligne dans le tube de production
au moyen de l'outil précité, le tronçon ayant été, en surface, accroché et verrouillé
par son connecteur mâle au connecteur femelle de l'outil.
[0077] La descente se poursuit jusqu'à réaliser l'accrochage et le verrouillage du connecteur
femelle situé à la partie basse du tronçon avec le connecteur mâle du tronçon inférieur
déjà en place (ou avec le connecteur mâle de la vanne spéciale s'il s'agit de la mise
en place du premier tronçon de ligne). Un battage vers le bas de l'outil de pose est
alors réalisé pour engendrer un cisaillement de sa goupille de sécurité (figure 31).
[0078] Le connecteur femelle de l'outil est déverrouillé par la descente du manchon 94 et
le connecteur mâle du tronçon de ligne est libéré. L'outil peut être remonté (figure
32) et réarmé au moyen d'une nouvelle goupille de cisaillement en vue de la mise en
place du tronçon suivant. Ce réarmement, effectué en surface, est opéré après avoir
dévissé en partie le manchon 94 par rapport à la tête 91 afin de dégager le trou de
goupille.
[0079] La figure 33 illustre la mise en place du système de tête de la ligne de commande,
avec un outil classique 96 qui est accroché au profil d'accrochage du bloc de suspension
56 dudit système. L'ensemble est descendu au câble jusqu'à ce que la douille 61 du
système s'engage autour du manchon tubulaire 63 du tronçon supérieur et que le bloc
56 vienne en butée avec les vis de butée inférieures 52 (préalablement disposées en
saillie interne dans leur position de retenue). Les vis de butée supérieures 53 peuvent
être vissées pour bloquer le bloc de suspension, et l'outil de pose peut être libéré
et remonté de façon classique.
[0080] Lorsque la ligne de commande concentrique est installée, un test de pression est
effectué pour vérifier le fonctionnement correct de la vanne spéciale, et le sas peut
être démonté sur la tête de puits. Le puits se trouve remis en sécurité.
[0081] Pour déposer la vanne spéciale en cas de besoin, on réalise d'abord la dépose de
la ligne de commande concentrique : le système de tête de cette ligne est enlevé par
dévissage des vis de butée et remonté au câble, puis les tronçons de ligne sont déposés,
tronçon après tronçon.
[0082] Les figures 34 et 35 représentent l'outil de dépose qui est appelé à équiper le dispositif
à câble standard pour déposer chaque tronçon de ligne.
[0083] Cet outil comprend une tête 97 d'accrochage au dispositif de descente, un connecteur
femelle 98 du type précité, assujetti sous la tête d'accrochage 97, et un tube-poussoir
99 assujetti à ladite tête 97 et passant autour du connecteur femelle 98 avec une
lumière 99a au niveau de la came de déverrouillage de ce connecteur afin de laisser
libre celle-ci.
[0084] Le tube-poussoir 99 s'étend vers le bas sur une longueur adaptée pour pouvoir glisser
autour d'un tronçon de ligne et repousser les centreurs de celui-ci jusqu'au niveau
de la came de déverrouillage du connecteur femelle dudit tronçon. Vers son extrémité
basse, le tube-poussoir 99 comporte des ailettes de centrage 100, en l'exemple au
nombre de trois à 120°, afin de centrer le tube-poussoir dans le tube de production
lorsqu'il est descendu dans celui-ci.
[0085] La figure 36 illustre l'opération de dépose d'un tronçon de ligne au moyen de l'outil
défini ci-dessus. L'outil est descendu au câble jusqu'à ce que son tube-poussoir 99
s'engage autour du tronçon de ligne. La descente est poursuivie et le tube-poussoir
99 repousse vers le bas les centreurs 71 et 77 du tronçon de ligne. Le centreur inférieur
77 parvient dans sa position de déverrouillage dans laquelle il efface la came de
déverrouillage du connecteur femelle 76 du tronçon : ce connecteur femelle est libéré
du connecteur mâle du tronçon de ligne inférieur (ou de la vanne spéciale pour le
dernier tronçon), cependant qu'en partie haute, le connecteur femelle 98 de l'outil
vient se verrouiller sur le connecteur mâle 69 situé à l'extrémité supérieure du tronçon
de ligne.
[0086] L'outil de dépose peut alors être remonté avec le tronçon de ligne accroché sous
son connecteur femelle 98. En surface, le tronçon de ligne est libéré et retiré en
appuyant sur la came dudit connecteur femelle à travers la lumière 99a. L'outil de
dépose est alors prêt pour extraire un autre tronçon de ligne.
[0087] Enfin, les figures 36 à 39 illustrent la dépose de la vanne spéciale, une fois déposée
sa ligne de commande concentrique comme on vient de le décrire. Cette dépose s'effectue
de façon classique au moyen d'un outil de repêchage 101 équipant le dispositif de
descente au câble standard.
[0088] Cet outil de repêchage est doté de doigts d'accrochage 102 venant coopérer avec le
profil d'accrochage 48 de la vanne. Lorsque l'accrochage est réalisé (figure 36),
un battage vers le haut par percussions est mis en oeuvre pour rompre les vis de cisaillement
19 de la vanne spéciale : la partie haute 18a du corps de vanne est déplacée vers
le haut (figure 37) et entraîne la douille 24 de verrouillage des chiens qui sont
libérés (figure 38). La vanne peut alors être remontée, sa douille 24 entraînant la
partie basse 18b du corps de vanne.
1. Ligne de commande hydraulique destinée à être installée selon l'axe d'un tube de production
de puits pétrolier, en vue de la remise en sécurité du puits, caractérisée en ce qu'elle comprend une pluralité de tronçons, dits tronçons courants, destinés à être disposés
bout à bout le long de l'axe du tube de production, chaque tronçon courant comportant,
de haut en bas, un connecteur mâle (69), un premier porte-connecteur creux (70) à
l'extrémité supérieure duquel est assujetti le connecteur mâle, un premier centreur
(71) agencé autour du premier porte-connecteur pour centrer celui-ci dans le tube
de production du puits, un tube de liaison hydraulique (74) assujetti à l'extrémité
inférieure du premier porte-connecteur, un second porte-connecteur creux (75) assujetti
à l'extrémité basse du tube de liaison hydraulique, un second centreur (77) agencé
autour du second porte-connecteur pour centrer celui-ci dans le tube de production
du puits, et un connecteur femelle (76) assujetti à l'extrémité inférieure du second
porte-connecteur.
2. Ligne de commande hydraulique selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend un tronçon supérieur destiné à être disposé à l'extrémité supérieure
des tronçons courants, ledit tronçon supérieur comportant un manchon tubulaire (63),
un connecteur mâle (65) et un connecteur femelle (66) respectivement assujettis à
l'extrémité supérieure et à l'extrémité inférieure dudit manchon tubulaire, et au
moins un centreur (67, 68) agencé autour du manchon tubulaire pour centrer celui-ci
dans le tube de production du puits.
3. Ligne de commande hydraulique selon la revendication 2, comprenant un système de tête
comportant un bloc de suspension (56) adapté pour se loger dans un élément de rehausse
(14), des moyens d'accrochage (57) solidaires de la partie supérieure dudit bloc de
suspension en vue de son accrochage au moyen d'un outil de pose ou de dépose, une
douille (61) s'étendant vers le bas et assujettie sous le bloc de suspension (56)
pour recevoir à coulissement le manchon tubulaire (63) du tronçon supérieur, des moyens
d'étanchéité (64) entre douille et manchon tubulaire, des moyens de liaison hydraulique
(58, 59) mettant en communication, à travers le bloc de suspension, ladite douille
(61) et des moyens de passage de fluide que comporte l'élément de rehausse (14), et
des ailettes de centrage (62) solidarisées autour de la douille (61) pour centrer
celle-ci dans le tube de production du puits.
4. Ligne de commande hydraulique selon les revendications 1, 2 ou 3,
caractérisée en ce que :
- le connecteur mâle (69, 65) de chaque tronçon courant ou du tronçon supérieur comprend
un corps de connecteur pourvu d'un nez de pénétration dans un connecteur femelle et
percé longitudinalement d'un passage hydraulique, des structures d'ancrage du nez
de connecteur dans le connecteur femelle, un clapet de fermeture du passage hydraulique,
des moyens élastiques sollicitant le clapet vers sa position de fermeture, et une
tige de clapet logée dans le nez du connecteur en vue de repousser le clapet vers
la position d'ouverture lorsque le connecteur mâle est connecté dans un connecteur
femelle,
- le connecteur femelle (76, 66) de chaque tronçon courant ou du tronçon supérieur
comprend un corps de connecteur (80) pourvu d'un logement pour le nez d'un connecteur
mâle et percé longitudinalement d'un passage hydraulique, un organe d'ancrage (81)
mobile dans le sens transversal entre une position d'ancrage correspondant au verrouillage
des structures d'ancrage du connecteur mâle et une position d'effacement où il libère
lesdites structures d'ancrage, des moyens élastiques (82) sollicitant l'organe d'ancrage
vers sa position d'ancrage, une structure intérieure (81a) d'effacement de l'organe
d'ancrage sous la pression du nez d'un connecteur mâle, une came de déverrouillage
(83) faisant saillie à la périphérie du corps de connecteur en vue d'assurer l'effacement
de l'organe d'ancrage et le déverrouillage des connecteurs sous l'effet de la pression
d'une surface coulissant autour du connecteur femelle, une soupape de fermeture du
passage hydraulique (84), des moyens élastiques (85) sollicitant ladite soupape vers
sa position de fermeture, et une tige de soupape (86) logée dans le corps en vue de
manoeuvrer la soupape vers sa position d'ouverture lorsque le connecteur mâle est
ancré dans le connecteur femelle.
5. Ligne de commande hydraulique selon la revendication 4, caractérisée en ce que chaque centreur (71, 77) d'un tronçon courant est monté à friction autour du porte-connecteur
correspondant (70, 75), avec des structures d'arrêt (73, 78) limitant le déplacement
vers le haut dudit centreur par rapport au porte-connecteur, le second centreur (77)
du tronçon étant apte à coulisser autour du porte-connecteur (75) et du connecteur
femelle (76) jusqu'à une position d'arrêt où il repousse la came de déverrouillage
(83) dudit connecteur femelle.
6. Outil de pose d'une ligne de commande hydraulique conforme à la revendication 5, ledit
outil étant destiné à équiper un dispositif de descente au câble de type standard
et étant
caractérisé en ce qu'il comprend :
. une tête d'accrochage (91) comportant, en partie haute, des moyens d'accrochage
de l'outil au dispositif de descente,
. un mandrin (92) portant, en partie basse, un connecteur femelle (93) conjugué des
connecteurs mâles des tronçons de ligne de commande,
. et un manchon de déverrouillage (94), assujetti en partie basse de la tête d'accrochage
et lié au mandrin (92) précité par une goupille de cisaillement (95) afin de permettre,
après cisaillement, un déplacement vers le bas dudit manchon de déverrouillage par
rapport au mandrin, ledit manchon de déverrouillage (94) ayant une partie inférieure
(94a) agencée autour du connecteur femelle (93) porté par le mandrin de façon à pouvoir
engendrer un déverrouillage dudit connecteur après déplacement vers le bas du manchon.
7. Outil de dépose d'une ligne de commande hydraulique conforme à la revendication 5,
ledit outil étant destiné à équiper un dispositif de descente au câble de type standard
et étant caractérisé en ce qu'il comprend une tête d'accrochage (97) de l'outil au dispositif de descente, un connecteur
femelle (98) conjugué des connecteurs mâles des tronçons de ligne, assujetti sous
la tête d'accrochage, un tube-poussoir (99) assujetti à la tête d'accrochage et passant
autour du connecteur femelle avec une lumière (99a) au niveau de la came de déverrouillage
de celui-ci, ledit tube-poussoir (99) s'étendant vers le bas et comportant vers son
extrémité basse des ailettes (100) de centrage dans le tube de production du puits,
ledit tube-poussoir étant adapté pour pouvoir glisser autour d'un tronçon de ligne
de façon à repousser les centreurs de celui-ci jusqu'au niveau de la came de déverrouillage
du connecteur femelle dudit tronçon.