[0001] L'invention a pour objet un nouveau procédé de fabrication de plaques de plâtre,
ainsi qu'un dispositif pour sa mise en oeuvre.
[0002] On connaît les plaques de plâtre, qui sont constituées d'un coeur de plâtre dense
(densité par exemple 0.6 à 1.0, en général environ 0.7) sur au moins un support de
type papier, et de préférence entre deux supports de type papier (et typiquement l'un
étant dénommé papier crème et l'autre papier gris). Le procédé de fabrication classique
de telles plaques de plâtre comprend les étapes suivantes. Typiquement, le procédé
comprend le formage de la plaque, cette étape comprenant les sous-étapes de déroulement
du papier crème, le mélange pour obtenir une pâte composée principalement de plâtre
(semi-hydrate) et d'eau, auxquels sont ajoutés des additifs pour conférer à la plaque
des propriétés d'usage spécifiques (notamment de l'amidon et éventuellement un agent
moussant est(sont) ajouté(s) pour former une mousse); le dépôt de la dite pâte sur
le papier crème; le déroulement puis l'application du papier gris pour former en continu
le sandwich précurseur de la plaque; l'hydratation, durcissement et cohésion de la
pâte en cours d'hydratation avec les deux papiers sur des supports constituant la
ligne de formage. En fin de la ligne de formage on est en présence d'un produit semi
fini susceptible d'être découpé par une cisaille, puis manipulé éventuellement notamment
avec une opération de retournement pour placer la face crème sur le dessus. Enfin
ce produit est introduit dans un séchoir pour éliminer l'eau en excès de la plaque
(opération dite de séchage de la plaque). A la sortie du séchoir, la plaque est soumise
à l'état sec à différents traitements de conditionnement pour lui donner sa présentation
finale.
[0003] Si chaque étape présente ses propres problèmes techniques, certaines étapes sont
critiques, soit en terme de cinétique de réaction chimique, de cinématique ou de procédé
qui vont influencer les caractéristiques et la qualité du produit final, soit en terme
de complexité et de taille des appareillages et de difficulté de maintenance, ainsi
que d'occupation de l'espace, soit plusieurs en combinaison. Les étapes qui sont les
plus critiques, outre l'étape initiale de formage, sont les étapes d'hydratation-durcissement;
transfert à l'état humide et séchage dans le séchoir pour éliminer l'excès d'eau libre.
En fait, chaque étape majeure du procédé de fabrication de plaques de plâtre est critique
pour le procédé et/ou le produit final. Un tel degré de criticité est particulier
au procédé de fabrication de plaques de plâtre.
[0004] L'étape de début d'hydratation jusqu'à la cisaille dure classiquement quelques minutes,
typiquement environ 3 à 4 minutes ou plus, l'étape suivante de transfert humide et
de fin d'hydratation jusqu'à l'entrée séchoir dure de 5 à 10 minutes. Lorsqu'on souhaite
augmenter la vitesse de ligne, pour atteindre des valeurs supérieures à 150 m/mn,
avec des temps d'hydratation conventionnels, il est alors nécessaire d'augmenter la
longueur de la ligne de formage jusqu'à des valeurs de plus de 500m, ce qui est très
onéreux et pose de nombreux problèmes de cinématique de transfert et de positionnement
des plaques sur les machines.
L'étape de transfert à l'état humide met en oeuvre des dispositifs complexes devant
fonctionner en atmosphère chaude et humide. La productivité de la chaîne de production
est donc tributaire de la fiabilité de ces dispositifs dont la maintenance est délicate
et onéreuse.
[0005] Par ailleurs, ces dispositifs traditionnels engendrent par construction, des temps
d'hydratation différents dans le sens longitudinal de la plaque d'une part et des
décalages entre trains de plaques d'autre part avant l'entrée dans le séchoir dont
il faut s'affranchir par des systèmes compliqués. Il est ensuite nécessaire de rattraper
ces décalages pour obtenir un séchage homogène sur toute la surface des plaques et
en particulier en bout de plaques. Le mécanisme doit assurer que les plaques ne se
cassent pas à leurs extrémités et ne se chevauchent pas. Pour ce faire dans l'art
antérieur, une mécanique très complexe et une régulation de vitesse de nombreux moteurs
s'avèrent indispensables.
L'étape de séchage nécessite des dispositifs mécaniques devant fonctionner en milieu
humide pouvant atteindre la saturation de la vapeur d'eau et pouvant atteindre plusieurs
centaines de degré °C, ce qui pose derechef des problèmes de maintenance.
Enfin, l'étape de séchage est très consommatrice d'énergie et il serait avantageux
de disposer d'un procédé et dispositif de séchage qui permette de ne fournir que la
quantité nécessaire de calories vers les plaques.
[0006] Les autres étapes du procédé posent aussi d'autres problèmes, qu'il s'agit aussi
de résoudre au mieux. Par exemple l'étape de cisaillement met en oeuvre une cisaille
sous la forme de deux rouleaux équipés de lames qu'il faut nettoyer régulièrement.
Ce dispositif est assez destructeur et mécaniquement rude vis-à-vis de la plaque (c'est
aussi une des raisons qui rendent nécessaire un temps de durcissement relativement
long car la plaque humide durcie -hydratée- doit pouvoir supporter les contraintes
engendrées par la cisaille et les manutentions dans la zone de transfert humide).
L'étape de retournement ou du flipper est jusqu'à présent souvent nécessaire. Les
bords amincis de la plaque sont formés grâce à un rouleau inférieur à bords épaissis
ou une bande présentant la contre-forme; ceci implique que le papier crème soit dans
la position inférieure. Or, lors du séchage ultérieur, il est préférable que cette
face crème soit sur le dessus, afin d'éviter toute salissure provenant des rouleaux
du séchoir. Il serait souhaitable de pouvoir éviter cette étape contraignante du flipper
(tout en pouvant éventuellement garder si on le souhaite la configuration actuelle
avec la pâte de plâtre qui est déposée sur le papier crème).
L'étape de transfert à l'état sec pose certes moins de problèmes qu'à l'état humide,
mais il demeure compliqué et d'une maintenance toujours lourde.
[0007] L'invention a pour objet de fournir un procédé et un dispositif pour sa mise en oeuvre,
qui permettent d'éviter les problèmes ci-dessus et offrir d'autres avantages encore
en terme de procédé/qualité du produit final, de maintenance, de coût d'exploitation,
d'investissement, et de condition de travail. L'invention repose en partie sur le
principe que contrairement à l'art antérieur dans lequel les plaques se déplacent
sur des grandes distances dans les divers équipements, dans l'invention les plaques
sont pratiquement statiques; ce sont les équipements qui sont mobiles et généralement
en rotation.
[0008] L'invention a, selon une première variante, pour objet un procédé de fabrication
de plaques de plâtre comprenant les étapes suivantes:
(i) formage de la plaque;
(ii) durcissement par hydratation jusqu'à obtention d'un produit hydraté à une teneur
inférieure à 80%;
(iii) poursuite de l'hydratation dans au moins un barillet tournant; et
(iv) séchage.
Selon un mode de réalisation, l'hydratation est poursuivie dans ledit au moins
un barillet jusqu'à la totalité.
[0009] Selon un mode de réalisation, l'hydratation est poursuivie dans ledit au moins un
barillet partiellement encore, et jusqu'à la totalité dans un second barillet.
Selon un mode de réalisation, le procédé comprend, entre les étapes (ii) et (iii),
un étape intermédiaire de cisaillement.
Selon un mode de réalisation, cette étape de cisaillement est mise en oeuvre selon
le principe du fil.
Selon un mode de réalisation, l'hydratation à l'issue de l'étape (ii) est inférieure
à 66%.
Selon un mode de réalisation, l'hydratation à l'issue de l'étape (ii) est comprise
entre 33 et 66%, de préférence entre 33 et 50%.
L'invention fournit encore un dispositif de fabrication de plaque de plâtre comprenant
une zone linéaire de durcissement-hydratation partielle et au moins un barillet comprenant
un axe central 9 autour duquel sont disposés une pluralité de branches 10a, 10b, 10c,
10d.
Selon un mode de réalisation, dans le barillet chaque branche est divisée en une
pluralité de bras 11a, 11b, 11c, 11d, la surface occupée par les bras représentant
de 50 à 99% de la surface de la branche correspondante.
Selon un mode de réalisation, le barillet comprend de 10 à 150, de préférence de
40 à 120, branches.
Selon un mode de réalisation, la zone durcissement-hydratation et le barillet sont
selon deux axes parallèles.
Selon un mode de réalisation, la zone durcissement et le barillet sont accouplés
par l'intermédiaire de rouleaux 8a, 8b et 8c, ces rouleaux interpénétrant les branches
10a, 10b, 10c, 10d.
Selon un mode de réalisation, le dispositif comprend un dispositif de cisaillement
comprenant un fil.
L'invention fournit encore un barillet comprenant un axe central 9 autour duquel
sont disposés une pluralité de branches 10a, 10b, 10c, 10d, chaque branche étant divisée
en une pluralité de bras 11a, 11b, 11c, 11d, la surface occupée par les bras représentant
de 50 à 99% de la surface de la branche correspondante.
[0010] Selon un mode de réalisation, le barillet comprend de 10 à 150, de préférence de
40 à 120, branches.
[0011] L'invention a, selon une seconde variante, pour objet un procédé de fabrication de
plaques de plâtre comprenant les étapes suivantes:
(i) formage de la plaque;
(ii) durcissement de la plaque avec hydratation;
(iii) séchage au cours de la rotation de la plaque.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un barillet
tournant dans une enceinte.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un barillet,
ledit au moins un barillet comprenant une section de séchage unique.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un barillet,
ledit au moins un barillet comprenant deux sections de séchage distinctes.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un barillet,
ledit au moins un barillet comprenant trois ou plus sections de séchage distinctes.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins deux barillets.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins deux barillets,
avec des sections de séchage distinctes d'un barillet à l'autre.
Selon un mode de réalisation, chaque barillet peut comprendre une, deux, trois
ou plus sections de séchage distincte(s).
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un barillet,
avec récupération de la chaleur latente de condensation de l'eau.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins un premier
barillet sans récupération et dans au moins un barillet avec récupération.
Selon un mode de réalisation, le procédé comprend en outre une étape:
(iv) refroidissement de la plaque.
Selon un mode de réalisation, le refroidissement est en partie mis en oeuvre dans
une partie du dernier barillet.
L'invention fournit encore un dispositif de fabrication de plaque de plâtre comprenant
une zone de durcissement et d'hydratation et un barillet comprenant un axe central
13 autour duquel sont disposés une pluralité de branches 14a, 14b, 14c, 14d, ledit
barillet étant confiné dans une enceinte 15.
Selon un mode de réalisation, chaque branche est divisée en une pluralité de doigts
de peigne.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte représente une section de séchage unique.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte est divisée en deux sections de séchage
distinctes.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte est divisée en trois ou plus sections
de séchage distinctes.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût, et percés de trous le long de ceux-ci.
Selon un mode de réalisation, le dispositif comprend au moins un barillet sans
récupération et au moins un barillet récupération de la chaleur latente de condensation
de l'eau.
Selon un mode de réalisation, le barillet présente une zone de refroidissement.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement disposée
au niveau cette zone.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement
disposée au niveau cette zone.
L'invention fournit encore un barillet comprenant un axe central 13 autour duquel
sont disposés une pluralité de branches 14a, 14b, 14c, 14d, chaque branche étant divisée
en une pluralité de doigts de peigne, ledit barillet étant confiné dans une enceinte
15.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte représente une section de séchage unique.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte est divisée en deux sections de séchage
distinctes.
Selon un mode de réalisation, l'enceinte est divisée en trois ou plus sections
de séchage distinctes.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût, et sont percés de trous le long de ceux-ci.
Selon un mode de réalisation, le barillet présente une zone de refroidissement.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement disposée
au niveau cette zone.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement
disposée au niveau cette zone.
[0012] L'invention a, selon une troisième variante, pour objet un procédé de refroidissement
de plaques de plâtre par rotation dans un barillet tournant, ce barillet comprenant
un axe central 13 autour duquel sont disposés une pluralité de branches 14a, 14b,
14c, 14d.
Selon un mode de réalisation, le procédé est mis en oeuvre dans un barillet en
contact avec l'air ambiant.
Selon un mode de réalisation, le procédé est mis en oeuvre dans un barillet confiné
dans une enceinte.
Selon un mode de réalisation, le procédé est mis en oeuvre dans un quartier du
barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement disposée
au niveau cette zone.
[0013] Selon un mode de réalisation, le procédé est mis en oeuvre dans un quartier du barillet
situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement disposée
au niveau cette zone.
[0014] L'invention a, selon une quatrième variante, pour objet un procédé de manutention
de plaques de plâtre par rotation dans un barillet tournant, ce barillet comprenant
un axe central 13 autour duquel sont disposés une pluralité de branches 14a, 14b,
14c, 14d.
Selon un mode de réalisation, le procédé est pour le retournement de plaques.
Selon un mode de réalisation, le procédé est pour le retournement alterné de plaques.
Selon un mode de réalisation, le procédé est pour l'appairage de plaques.
[0015] L'invention a, selon une cinquième variante, pour objet un procédé de séchage/cuisson/réaction
d'objets plats au cours de la rotation dudit objet plat dans au moins un barillet
tournant, ce barillet comprenant un axe central 13 autour duquel sont disposés une
pluralité de branches 14a, 14b, 14c, 14d, ledit barillet étant confiné dans une enceinte
15.
Selon un mode de réalisation, chaque branche est divisée en une pluralité de doigts
de peigne.
Selon un mode de réalisation, ledit au moins un barillet comprend une section de
séchage unique.
Selon un mode de réalisation, ledit au moins un barillet comprend deux sections
de séchage distinctes, correspondant à deux sections de l'enceinte.
Selon un mode de réalisation, ledit au moins un barillet comprend trois ou plus
sections de séchage distinctes, correspondant à deux sections de l'enceinte.
Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre dans au moins deux barillets,
avec des sections de séchage distinctes d'un barillet à l'autre.
[0016] Selon un mode de réalisation, le séchage est mis en oeuvre avec récupération de la
chaleur latente de condensation de l'eau.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût.
Selon un mode de réalisation, l'axe central est un fût et les doigts sont creux,
en relation avec ledit fût, et percés de trous le long de ceux-ci.
Selon un mode de réalisation, un refroidissement est mis en oeuvre dans une partie
du dernier barillet.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement disposée
au niveau cette zone.
Selon un mode de réalisation, la zone de refroidissement correspond à un quartier
du barillet situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement
disposée au niveau cette zone.
Selon un mode de réalisation, l'objet plat est une plaque de bois, carreau de plâtre,
plaque ou carreau d'argile, de ciment, ou autre.
[0017] Il est avantageux de combiner les variantes entre elles, particulièrement les première
et seconde variantes entre elles, les seconde et troisième variantes entre elles,
et les Première, seconde et troisième variantes entre elles
[0018] L'invention est maintenant décrite plus en détails dans la description qui suit et
en référence aux dessins annexés, dans lesquels:
la figure 1 représente une vue schématique d'une installation selon l'art antérieur;
la figure 2 représente un schéma général d'un dispositif selon l'invention;
la figure 3 représente un barillet tournant d'hydratation selon l'invention;
la figure 4 représente le barillet précédent, mais vu de dessus;
la figure 5 représente une variante du barillet d'hydratation selon l'invention;
les figures 6a et 6b représentent un barillet de séchage selon l'invention;
les figures 7a et 7b représente un barillet de séchage selon l'invention, en éclaté
et an vue de dessus;
les figures 8a et 8b représentent un barillet de séchage selon l'invention susceptible
d'être utilisé en séchage indirect et/ou en récupérateur de chaleur;
la figure 9 représente un barillet de refroidissement selon l'invention;
la figure 10 représente un barillet de retrounement selon l'invention.
[0019] En référence à la figure 1, on décrit une installation classique de fabrication de
plaques de plâtre. La zone 1 représente l'étape de formage de la plaque, cette étape
comprenant les sous-étapes de déroulement du papier crème, mélange pour obtenir la
pâte de plâtre, de dépôt de la pâte sur le papier crème et déroulement du papier gris
pour former le sandwich précurseur de la plaque. La zone 2 représente l'étape de durcissement
jusqu'à obtention d'un produit sensiblement hydraté. La zone 3 représente l'étape
de cisaillement en plaques individuelles ou par train de plaques. La zone 4 représente
l'étape de transfert humide (avec une opération de retournement pour placer la face
crème sur le dessus à l'aide d'un dispositif dénommé "flipper" ainsi que l'opération
de résorption du décalage entre trains de plaques avant l'entrée dans le séchoir).
la zone 5 représente l'étape de séchage dans un séchoir pour éliminer l'eau en excès.
La zone 6 représente l'étape de transfert à l'état sec (y compris un appairage éventuel
des plaques face crème contre crème, resciage, banderollage et conditionnement).
[0020] En référence à la figure 2, on décrit le schéma général d'un dispositif selon l'invention.
Celui-ci comprend comme précédemment une zone de durcissement, au cours de laquelle
a lieu le début de l'hydratation du plâtre. Cette hydratation n'est pas poursuivie
complètement, mais seulement en général jusqu'à moins de 80%, de préférence à une
valeur comprise par exemple entre 33% et 66%, plus préférentiellement inférieure à
50%. Le terme d'hydratation a le sens classique, à savoir la réaction de transformation
de CaSO
4. 0,5H
2O en CaSO
4.2H
2O. La mesure de l'hydratation se fait de façon classique, à savoir mesure sur une
courbe, qui peut être la montée en température, le gain en poids (ou la prise d'eau),
le durcissement, etc.. Toutes les méthodes classiques sont appropriées.
[0021] Cette zone de durcissement est représentée ici de façon schématique par la bande
de formage 7a, les rouleaux avant cisaille 7b et la cisaille 7c elle-même, ainsi que
la zone 7d. Cette zone 7d est une zone d'accélération 7d (afin de créer un espace
entre les trains de plaques de façon classique). Cette zone est accouplée à une zone
d'arrêt 8, qui va servir de dispositif d'introduction dans un barillet tournant équipé
de bras. Cette zone d'arrêt comprend des rouleaux 8a, 8b, 8c, 8d, 8e, 8f, 8g, etc.
Ces rouleaux sont typiquement régulièrement espacés, destinés (comme dans l'art antérieur)
à recevoir les plaques humides, à la différence qu'ici les plaques sont moins hydratées
donc moins dures. L'espacement des rouleaux sera déterminé pour éviter un fluage des
plaques entre ces appuis, ce que l'homme de l'art peut aisément déterminer. Une fois
sur ces rouleaux 8a, 8b, 8c, etc., la plaque est alors reprise par le barillet 9,
objet de l'invention.
Il convient de noter ici que l'étape de cisaillement peut être mise en oeuvre dans
un dispositif classique. Elle peut aussi être mise en oeuvre dans un dispositif plus
adapté, du type "fil à couper le beurre". Ce fil peut être unique ou être double,
par exemple comme sur des ciseaux. Dans la mesure où le degré d'hydratation est moindre
lors de la découpe, la cisaille peut être beaucoup plus simple, et ne nécessite pas
d'être "robuste". Un fil en métal, tendu en travers de la ligne, est suffisant. Il
peut être incliné, par rapport au plan de la plaque et/ou à l'axe de la ligne. Sa
manipulation est très simple, et la découpe est plus nette. Les inconvénients associés
aux cisailles de l'art antérieur sont supprimés. Le nettoyage de ce fil est très simple;
on peut par exemple monter le fil en boucle, et opérer une rotation entre chaque découpe.
Lors des rotations, une brosse très simple nettoie le fil.
[0022] En référence à la figure 3, on décrit un barillet tournant selon l'invention, intercalé
avec les rouleaux 8a, 8b, 8c décrits ci-dessus. Le terme de carrousel peut aussi être
utilisé en lieu et place de barillet tournant. Le barillet est représenté avec seulement
un quadrant des bras, afin de mieux représenter la coopération avec les rouleaux 8a,
8b, 8c. Le barillet 9 comprend un axe 10 (représentant en général un fût), sur lequel
sont fixées des branches 10a, 10b, 10c, 10d, 10e, etc. (la liaison des branches sur
l'axe central n'est pas représentée aux fins de lisibilité de la figure). Chaque branche
comprend plusieurs bras 11a, 11b, 11c et 11d, par exemple, (de forme optimisée) et
relativement larges pour obtenir un durcissement de la plaque sans l'apparition de
fluage. Le nombre de bras par branche est déterminé par plusieurs facteurs, dont principalement
la vitesse de la ligne, la longueur du barillet et le nombre de branches. Ce nombre
est par exemple compris entre 3 et 60. Si on considère la surface d'une branche complète,
les bras peuvent représenter, en général, de 50 à 99% de la surface de la branche
correspondante. Les bras peuvent être pleins ou présenter des trous de façon à assurer
à la fois le soutien de la plaque sans fluage et ne pas ralentir le phénomène d'évaporation
de l'eau qui se produit à ce stade du procédé. Les dimensions du barillet sont en
général les suivantes: diamètre de 3m à 6m, de préférence de 3,5 à 4m. Pour ce qui
concerne la longueur, elle est très facilement ajustable aux besoins de production.
Une augmentation de capacité se réalise par addition de bras supplémentaires. Typiquement
la longueur du barillet peut être comprise entre 3m et 25m voire plus. Si on considère
une plaque de plâtre P, celle-ci arrive sur les rouleaux 8a, 8b, 8c (sa course est
maîtrisée par des dispositifs mécaniques et/ou électriques et électroniques. Dans
ce cas, le barillet est dans une position telle que la plaque P peut passer entre
les branches 10a et 10b. Le barillet tourne, les bras entrent en contact avec la plaque
humide P (qui n'a pas eu le temps de sensiblement fléchir) et désolidarise la plaque
P des rouleaux, la plaque P reposant alors sur les bras 11a, 11b, 11c et 11d de la
branche 10b. Alors, les rouleaux redeviennent libres, de sorte à accepter une nouvelle
plaque P'. Celle-ci se trouve cette fois au début entre les branches 10b et 10c, puis
après une rotation du barillet en contact avec les bras de la branche 10c. Ainsi de
suite, on peut "remplir" les branches du barillet. Le barillet comprend par exemple
de 10 à 150 branches, de préférence de 40 à 120. La vitesse de rotation du barillet
sera choisie notamment en fonction de la vitesse de la ligne, les dimensions et le
nombre de branches du barillet et des paramètres procédé qui doivent conduire à une
hydratation complète et une bonne planéité de la plaque à la sortie du barillet En
général, la vitesse de rotation du barillet est comprise entre 1t/h (tour/heure) et
6t/h, et de préférence entre 4 et 6 t/h dans le cas d'une installation avec un seul
barillet d'hydratation.
[0023] En référence à la figure 4, on décrit le mode de réalisation précédent vu de dessus
(on ne représente qu'une branche, celle qui va venir soulever la plaque P).
[0024] En référence à la figure 5, on décrit une variante de la situation précédente. Cette
fois, le barillet tournant 9 est décalé par rapport aux rouleaux 8a, 8b et 8c. Un
transbordeur 12 assure la translation des plaques des rouleaux 8a, 8b et 8c vers le
barillet 9. Ce transbordeur assure l'alimentation des plaques du train de plaques
sur une branche du barillet. Ce transbordeur est classiquement un ensemble de supports
solidarisés qui se déplacent selon un mouvement de translation, puis de retour en
position par-dessous, à la manière d'un patin d'une chenille par exemple, associé
à un mouvement de monte-et-baisse.
[0025] On pourrait aussi prévoir le barillet directement en fin de zone accélératrice/arrêt,
mais cette fois avec un axe non plus parallèle mais perpendiculaire au sens de déplacement
des plaques. Dans ce cas, l'axe des plaques est perpendiculaire à l'axe du barillet;
celui-ci présente alors une longueur de l'ordre de la largeur de la plaque. La plaque
vient alors, en fin de course, abuter sur le moyeu du barillet avant d'être manipulée
par les branches du barillet.
[0026] L'hydratation dans le(s) barillet(s) tournant(s) permet un gain de place considérable.
En effet, la section traditionnelle de durcissement peut être réduite, en longueur,
jusqu'à 50%. De plus la zone transfert humide jusqu'à l'entrée du séchoir est elle
aussi considérablement réduite. En outre, le temps de séjour de chaque plaque dans
le barillet est identique, ce qui permet d'avoir un taux d'hydratation des plaques
très homogène. Ceci est encore plus apparent lorsqu'un barillet de séchage est utilisé
conjointement avec un barillet d'hydratation.
[0027] Les barillets selon l'invention peuvent accommoder des plaques de diverses longueurs,
comme par exemple 1,50 m jusqu'à la longueur totale du barillet. En effet, les bras
sont d'une largeur suffisante pour accommoder toutes les longueurs de plaques et tous
les types de train de plaques de toutes longueurs: les plaques, quelque soit leur
longueur, reposeront toujours suffisamment (en général majoritairement) sur les bras
du barillet.
[0028] Pour décharger le barillet, on peut utiliser des systèmes similaires à ceux utilisés
pour le charger dans la variante illustrée à la fig. 5, à savoir un transbordeur.
Le transbordeur peut comprendre des rouleaux; il peut aussi comprendre une bande sans
fin, placée entre les bras, l'axe de la bande étant perpendiculaire à l'axe du barillet.
Dans un tel cas, la plaque arrivant sur la bande se pose dessus, les branches se dégagent
naturellement. La vitesse de rotation de la bande est alors adaptée à celle du barillet
pour pouvoir vider celui-ci. Tout autre système connu trouvera à s'appliquer à la
manutention de plaque pour transférer celle-ci d'un barillet à l'autre.
[0029] On pourrait aussi avoir deux ou plusieurs barillets d'hydratation, si nécessaire.
Le transport des plaques d'un barillet à l'autre se fait comme ci-dessus par exemple.
[0030] En référence aux figures 6a et 6b, on décrit un autre mode de réalisation de l'invention,
à savoir un séchoir basé sur ce principe du barillet tournant. Il comprend un axe
13, et des branches 14a, 14b, 14c, etc., le tout étant placé dans une enceinte 15.
(On n'a représenté qu'une demi-partie). Ce séchoir d'un nouveau type est alimenté
à partir du transfert humide selon l'art antérieur ou à partir d'un barillet d'hydratation
selon l'invention décrite ci-dessus.
L'opération du séchoir est très simple. Les plaques rentrent dans le séchoir, sont
placées sur les branches, et peuvent alors sous l'effet de la chaleur évacuer l'eau.
L'enceinte 15 permet de confiner la zone ou section de séchage. Cette enceinte est
en relation avec un circuit aéraulique, non représenté sur le schéma, qui comprend
outre les conduits, un ou plusieurs générateurs de chaleur et des ventilateurs pour
faire circuler les gaz chauds autour des plaques de plâtre à sécher. Par exemple,
l'enceinte 15 peut être divisée en deux ou plusieurs sections, avec circulation d'air
ou d'un autre gaz entre ces sections; ceci est décrit plus en détails ci-dessous.
La figure 6a représente le cas avec une section de séchage unique tandis que la figure
6b représente le cas avec deux sections de séchage distinctes (températures différentes
d'une section à l'autre). La circulation des gaz dans le barillet et l'enceinte sera
décrite plus en détails à la figure 7.
Par rapport à l'art antérieur, ce type de séchoir permet d'avoir une meilleure
homogénéité dans le séchage. En effet, dans l'art antérieur les plaques étaient introduites
dans le sens longitudinal et lentement, ce qui occasionnait un décalage entre trains
de plaques, donc un risque potentiel de calcination dit de bout de plaques. D'autre
part les plaques dans un train de plaques ayant un taux d'hydratation différent, le
séchage se trouvait affecté par cette hétérogénéité. Dans le nouveau procédé, les
plaques sont introduites dans le sens transversal et rapidement, ce qui évite les
inconvénients ci-dessus.
[0031] Chaque branche comprend de préférence (mais pas nécessairement) des doigts de peigne
plutôt que des bras (par opposition au barillet d'hydratation), puisqu'il n'y plus
de risque sérieux de fluage et pour permettre en outre un meilleur échange thermique.
Il est cependant possible d'utiliser des bras, notamment percés d'une multitude de
trous. Le doigt de peigne présente une section en contact avec la plaque de, par exemple,
0,5 à 10cm, notamment 1 à 8cm. Le barillet comprend par exemple de 20 à 150 branches,
de préférence de 60 à 120. Les dimensions du barillet sont en général les suivantes:
diamètre de 3 à 6m, de préférence de 3,5 à 4,5m et longueur de 3 à 25m, voire plus,
de préférence de 6 à 15m. En général, on utilise deux ou plusieurs barillets de séchage.
Ces barillets ont de préférence des sections de séchage distinctes (pour optimiser
le processus de séchage par contrôle précis de la courbe de séchage -perte de poids
en fonction du temps-).
[0032] La vitesse de rotation du barillet sera choisie en fonction du nombre de branches
du barillet, du débit de la ligne, etc.. En général, la vitesse de rotation du barillet
est comprise entre 1t/h et 6t/h, de préférence entre 2 et 4t/h.
Le barillet peut être partiellement ou dans son ensemble disposé dans l'enceinte
chauffée, avec une atmosphère sensiblement homogène dans le barillet. On préférera
cependant que les plaques forment les conduits d'acheminement des gaz, pour obtenir
une circulation "intelligente" de ces gaz dans l'enceinte. Ceci permet d'avoir plusieurs
sections de séchages avec des profils différents, et donc d'optimiser le séchage.
Pour obtenir une bonne homogénéité du séchage dans le sens de la longueur des plaques,
dans chaque section de séchage ainsi définie le flux de gaz chauds sera alternativement
inversé. Cette opération se réalise simplement par exemple en inversant le sens de
marche des ventilateurs ou en installant des déflecteurs appropriés aux extrémités
de l'enceinte. Avec cette solution, chaque section comporte un nombre pair de conduits.
On peut aussi installer des brûleurs par exemple aux deux extrémités de l'enceinte.
Le circuit de circulation peut notamment être obtenu par un capotage approprié, l'enceinte
15 étant divisée au niveau des extrémités du barillet en autant de sections que souhaité.
[0033] En référence à la figure 7a, on décrit le barillet et on représente par des flèches
le circuit des gaz chauds. L'enceinte est telle que les plaques jouent le rôle de
déflecteurs et de guide pour les gaz chauds, parallèlement aux plaques. On peut ainsi
obtenir, en modifiant les conditions opératoires, deux ou plusieurs sections de séchage
avec des conditions distinctes. En fait, on peut avoir autant de sections de séchage
qu'il y a d'alvéoles formées par deux plaques consécutives.
Plus spécifiquement, l'enceinte comprend à ses deux extrémités un capotage 16 et
16', qui est divisé en autant de sections qu'il y a de sections de séchage. Dans l'exemple
représenté à la figure 7, il y a deux sections de séchage, et donc deux compartiments
au niveau des capotages d'extrémité (16a et 16b, et 16'a et 16'b, respectivement).
Les flèches indiquent le sens de circulation des gaz chauds.
Par exemple, on peut avoir deux sections de séchage, l'une avec une température
d'entrée d'environ 250°C et une température de sortie d'environ 230°C, et une autre
section avec une température d'entrée d'environ 220°C et une température de sortie
d'environ 180°C. On peut alors appliquer une quantité de chaleur plus importante en
étant sûr de ne pas "brûler" ou calciner les plaques.
Il est aussi possible et avantageux d'avoir une chicane au niveau des capotages;
dans le cas présent, le capotage 16' comprendrait une chicane qui permet d'utiliser
les gaz sortant de la première section à environ 230°C comme gaz entrant dans l'autre
section à environ 220°C (voire à la même température) . Ceci est plus apparent dans
la figure 7b, vue de dessus en coupe, dans laquelle le capotage 16' comprend une chicane
17', autour de laquelle les gaz chauds circulent. La circulation des gaz est représentée
par les flèches.
[0034] Il est possible et avantageux de placer plusieurs barillets en série. Les dispositifs
de transport d'un barillet à l'autre ont été décrits plus haut en référence au barillet
d'hydratation. Par exemple, on peut avoir un premier barillet, par exemple du type
décrit plus haut avec deux sections de séchage, et un second barillet avec une troisième
section de séchage. La troisième section de séchage présente par exemple une température
d'entrée d'environ 150°C et une température de sortie d'environ 100°C. Les barillets
en série peuvent très facilement être synchronisés.
La conception de ce séchoir autorise une grande flexibilité quant au type de procédé
de séchage. Le séchoir décrit ci-dessus est de type séchoir direct. (gaz chauds en
contact direct avec les plaques, avec un vecteur-vitesse des gaz parallèle aux plaques).
[0035] Une variante du séchage direct est aussi possible avec ce type de séchoir. Au lieu
de faire circuler les gaz chauds entre les plaques comme indiqué dans le descriptif,
les gaz sont introduits par le fût central puis dans les doigts percés (les doigts
sont en général tels que la surface de contact avec la plaque est minimale tandis
que les gaz s'échappent par des trous disposés le long des doigts). La forme des doigts
est adaptée à ce type de séchage soit de forme arrondie pour éviter que les plaques
obstruent les trous et le passage des gaz. Ce procédé de type séchage à jet présente
l'avantage de présenter des coefficients d'échange meilleur, donc un rendement énergétique
supérieur.
[0036] On peut aussi sécher les plaques de plâtre selon le procédé de séchage indirect à
vapeur par exemple avec des modifications mineures sur le barillet. Le choix d'un
séchage indirect permet d'utiliser d'autres combustibles meilleur marché que le gaz
ou le fuel léger, telles que le charbon, le fuel lourd, des copeaux de bois ou toutes
sortes de déchets susceptibles d'être brûlés dans une chaudière.
Dans cette configuration la vapeur est introduite dans l'axe central puis se distribue
dans les doigts. La vapeur condensée par échange de chaleur avec les plaques est récupérée
dans le fût ou la couronne puis reconduite vers la chaudière. Le barillet adapté à
ce type de séchage indirect à la vapeur est relativement similaire à celui décrit
en référence aux figures 8a et 8b ci-dessous.
[0037] En référence aux figures 8a et 8b, on décrit un autre mode de réalisation. L'axe
central 13 devient un fût dans lequel on réintroduit les gaz chauds chargés en vapeur
d'eau provenant en particulier des premières sections du séchoir ou des barillets
précédents. Les branches 14a, 14b, 14c, sont constituées de doigts de peigne creux
connectés au fût central. Les gaz chauds chargés en vapeur d'eau circulent alors dans
ces doigts de peigne du centre vers l'extérieur, et éventuellement de l'extérieur
vers le centre.
Dans la variante illustrée à la fig. 8a, les gaz sont collectés par l'enceinte
extérieure à travers un orifice calibré, plusieurs orifices 17a, 17b, 17c, 17d, étant
(équi)répartis sur la périphérie. L'enceinte extérieure est dans ce cas constituée
d'une paroi double (15, 15') reliée à un ventilateur. Lorsque le barillet tourne,
les extrémités des doigts étant creuses, elles viennent régulièrement en regard des
orifices (équi)répartis. Un courant de gaz peut alors s'établir.
Dans la variante illustrée à la fig. 8b, les gaz effectuent un aller-retour dans
les doigts, ceux-ci étant munis d'une chicane intérieure. Ils sont alors collectés
dans une couronne 13' autour du fût central.
Ces gaz sont indirectement au contact avec les plaques posées sur les branches.
Dans ces conditions l'eau vapeur va se condenser et céder au contact alors sa chaleur
latente de condensation. L'eau condensée s'écoule le long des doigts de peigne et
est recueillie dans le fût compartimenté ou la couronne, d'où elle est évacuée de
préférence par gravité ou au moyen d'une pompe. De même l'eau condensée sur la double
paroi de l'enceinte sera évacuée par gravité. On pourrait aussi prévoir de recueillir
l'eau condensée dans le fût et l'écouler ensuite par les doigts de peigne en position
basse. Cette technique peut aussi être implémentée selon l'enseignement du document
DE-A-4326877. On peut ainsi récupérer les vapeurs d'eau chaude produites par ailleurs
lors du séchage. En fait, les barillets peuvent recevoir tous les systèmes classiques
de récupération d'énergie, opérant ainsi comme de véritables échangeurs de chaleur
internes.
[0038] Les figures 8a et 8b représentent donc un barillet susceptible d'être utilisé en
séchage indirect et/ou en récupérateur de chaleur, la différence principale entre
ces deux modes étant la quantité de chaleur apportée par un ou plusieurs brûleur(s).
[0039] En référence à la figure 9, on décrit un barillet séchoir qui comporte en outre une
fonction de refroidissement des plaques, avec toujours une zone d'introduction (E)
des plaques, notamment à l'horizontale, et une sortie. La zone hachurée représente
ici la section de séchage. Le barillet présente alors, au niveau de l'enceinte par
exemple, un quartier supplémentaire. Par exemple la sortie (S) sous forme d'un jour
sur l'extérieur n'est pas disposée horizontalement, mais vers le bas. Dans ce quartier
supplémentaire, la plaque peut se refroidir naturellement ou pas, afin d'éviter les
chocs thermiques éventuels. On obtient ainsi une plaque de meilleure qualité qu'avec
un séchoir traditionnel. De plus, le jour étant décalé, la plaque glisse naturellement
sur un tapis transporteur situé dessous.
On pourrait aussi avoir ce quartier au-dessus de l'horizontale, la plaque refroidie
sortant alors à l'horizontale, par exemple sur une bande transbordeuse.
[0040] On pourrait aussi prévoir un (ou plusieurs) barillet complet aux fins de refroidissement
si cela était nécessaire.
[0041] On obtient ainsi en sortie du dernier barillet une plaque refroidie qu'il est possible
d'envoyer directement à la zone finale de conditionnement, sans passer par la série
d'équipements lourds et bruyants qui se trouvent habituellement à la sortie séchoir,
à savoir cascade de regroupement des plaques venant des différents étages, zones d'accélération
et d'arrêt, tables de transfert etc.
[0042] Les barillets de séchage peuvent, comme pour le barillet d'hydratation, accepter
différentes longueurs de plaques. Pour le barillet de séchage pour obtenir un meilleur
cheminement encore des gaz dans les alvéoles on peut par exemple disposer les plaques
en alternance, c'est-à-dire une plaque bord-à-bord d'un côté du barillet et l'autre
bord-à-bord de l'autre côté. On peut également et de préférence utiliser des branches
présentant à leurs extrémités (au niveau des disques latéraux du barillet) des segments
ayant une surface suffisante pour que chaque plaque repose sur ce segment, quelque
soit sa longueur, et/ou ayant une forme adaptée (par exemple sous forme de déflecteur)
pour éviter la calcination en bout de plaque éventuelle susceptible d'avoir lieu à
cause des gaz chauds ventilés.
[0043] L'utilisation de barillets, notamment au niveau du séchage, permet de mettre à l'extérieur
de l'enceinte tous les organes d'entraînement, et donc de les protéger d'un environnement
chaud et humide qui est agressif.
[0044] On notera qu'il est particulièrement avantageux de coupler au moins un barillet d'hydratation
avec au moins un barillet de séchage. En particulier, on utilisera dans ce cas deux
ou trois barillets de séchage, de préférence le premier (et le second) avec une ou
deux sections de séchage distinctes et le dernier de préférence avec récupération
de chaleur. On peut aussi dans le cas présent utiliser un séchage de type indirect.
[0045] De façon incidente, le barillet est aussi utile pour procéder à une manutention de
la plaque dans des conditions douces.
[0046] La figure 10 représente un barillet utilisé pour un retournement de plaque, toujours
dans des conditions douces, en s'affranchissant donc du flipper de retournement traditionnellement
utilisé. Le retournement peut s'appliquer à toutes les plaques, et peut être alterné;
une plaque peut être extraite juste sous l'horizontale et une autre environ 180° après,
toujours sous l'horizontale. On peut donc avoir un retournement alterné des plaques,
ce qui peut être utile pour conditionner des plaques face crème contre face crème.
[0047] Dans le mode de réalisation représente à la figure 10, on a une entrée (E) comme
pour la figure 9, et deux sorties (S1) et (S2). Il est possible d'extraire toutes
les plaques au niveau de la sortie (S1), mais aussi alternativement au niveau de (S1)
et (S2), ce qui conduit à des plaques déjà alternées (ce qui facilite par exemple
le transfert sec pour l'appairage face crème/face crème). Lorsque les plaques sont
manutentionnées dans la partie haute des barillets, elles reposent en partie sur le
moyeu ou fût central. Lorsque les plaques sont manutentionnées dans la partie basse
des barillets (notamment entre les sorties (S1) et (S2)), elle peuvent glisser sur
l'enceinte ou tout autre garde-corps approprié ou encore être accompagnées dans leur
mouvement par une bande dont la vitesse linéaire correspond à la vitesse de la plaque
considérée au niveau de la circonférence du barillet. (les bandes auront de préférence
une trajectoire selon cette circonférence).
[0048] Enfin, on notera que l'invention a vocation à s'appliquer de façon générale:
- dans le cas des plaques de plâtre à toute opération de manutention de plaque, y compris
retournement.
- dans le cas du séchage, à tout type d'objet plat, notamment mais non limitativement
plaques de bois, carreau de plâtre (3 ou 4 au m2), tuile (par exemple en ciment ou en argile), etc. Dans ce dernier cas, "séchage"
doit s'entendre en fait comme couvrant toute réaction susceptible de conduire notamment
à un durcissement, comme une cuisson. Il n'y a pas nécessairement évacuation d'eau,
mais il peut y avoir un autre type de réaction avec libération d'autres effluents
gazeux, ou non. Par exemple, on vise l'étuvage dans le cas des plaques ciments.
[0049] L'invention vise aussi toutes les combinaisons entre un ou plusieurs barillets d'hydratation,
et un ou plusieurs barillets de séchage (avec une ou plusieurs sections de séchage,
avec ou sans récupérateur de chaleur), un ou plusieurs barillets de refroidissement,
un ou plusieurs barillets de manutention, sont possibles. Le nombre de barillets et/ou
le nombre de sections ne sont en aucun limitatifs de la présente invention. Par exemple,
on peut avoir un seul barillet d'hydratation, comme on peut en avoir deux ou plus.
On peut avoir un (ou plusieurs) barillet(s) d'hydratation associé(s) avec un (ou plusieurs)
barillet(s) de séchage, et/ou de refroidissement et/ou de manutention; on peut aussi
n'avoir que des barillets de séchage; on peut aussi associer ceux-ci avec des barillets
de refroidissement et/ou de manutention. On peut avoir un seul barillet de séchage,
comme on peut en avoir deux, trois ou plus. Chaque barillet peut ne comprendre qu'une
section de séchage, mais il peut aussi en comprendre deux, trois ou plus. Chaque barillet
peut être avec un chauffage du type direct ou indirect. Un ou plusieurs barillets
peuvent être du type récupérateur de chaleur. On peut combiner tous ces types (fonction/constitution)
de barillets ensemble; toutes les combinaisons sont permises.
[0050] Les avantages procurés par l'invention sont donc notamment:
En termes de procédé et qualité conférée à la plaque :
- un temps d'hydratation pratiquement identique pour toutes les plaques à l'entrée du
séchoir;
- suppression de l'écart entre plaques à l'entrée du séchoir;
- suppression de la calcination de bout de plaque;
- possibilité de multiplier le nombre de sections de séchage pour se rapprocher du profil
de séchage idéal;
- possibilité d'intégrer une zone de refroidissement dans le dispositif;
- possibilité de récupérer facilement la chaleur latente de condensation dans le dernier
séchoir;
- flexibilité de choix de procédé de séchage (direct ou indirect ou les 2 combinés)
en fonction du coût de l'énergie;
- possibilité de manutentionner les plaques humides à des échéances plus courtes que
dans les lignes classiques;
- il n'y a plus de casse ou détérioration de plaque par manipulation rapide ou brutale
ou par des chocs sur des butées.
[0051] En termes d'investissement:
- réduction du coût du transfert humide et partiellement du transfert sec qui sont intégrés
dans l'équipement;
- réduction du coût de ligne de formage, car plus courte et/ou avec une cisaille de
conception de plus simple;
- séchoir plus simple (pas de pièce en mouvement), et plus petit;
- installation flexible en capacité en jouant sur la longueur, le nombre des barillets
ou le nombre de branches par barillet; ceci permet de procéder à des extensions de
capacité par des investissements réduits et d'installation rapide;
- Réduction des surfaces de terrain et de bâtiments;
- L'adjonction du dispositif de récupération de la chaleur latente de condensation de
la vapeur d'eau bien moins onéreux qu'avec un séchoir conventionnel (pratiquement
intégré dans le principe).
[0052] En termes de maintenance:
- réduction des coûts de maintenance sur les transferts humide et sec;
- réduction des coûts sur le séchoir, puisque le système de motorisation et d'entraînement
peut être à l'extérieur de la partie chaude et humide du séchoir; il y a moins de
pièces en mouvement;
- élimination de l'utilisation de l'air comprimé dans ces équipements.
[0053] En termes de coût d'exploitation :
- réduction de l'énergie de séchage par le système de récupération de la chaleur latente
de condensation de la vapeur d'eau;
- réduction de la consommation d'énergie électrique (la puissance installée pour la
motorisation des entraînements est divisée par 3 à 4);
- réduction de la consommation d'air comprimé (sur les tables de transfert) et la maintenance
associée;
- réduction de coût du séchage par l'utilisation de combustible moins cher, dans le
cas du séchage indirect;
- amélioration des taux d'utilisation des équipements.
[0054] En termes de sécurité et condition de travail :
- réduction du bruit en particulier sur les 2 transferts et par la suppression de la
cascade à la sortie séchoir. Plus de bruit lié à l'utilisation de l'air comprimé sur
les tables de transfert;
- Sécurité: moins de pièces en mouvement rapide soit de rotation (rouleaux) soit en
translation (table monte et baisse).
[0055] Il convient de noter que l'invention s'applique de façon générique aux plaques individuelles
ainsi qu'aux trains de plaques. Les termes formage, cisaillement, hydratation, séchage,
etc. "de la plaque" visent aussi bien entendu "des plaques du train de plaques".
[0056] Il convient aussi de noter que le terme de "plaque de plâtre" utilisé dans l'invention
couvre les plaques à base de plâtre, et notamment mais non limitativement les plaques
avec un ou plusieurs parements en papier ou carton (dénommées en anglais "wall-board",
"plaster-board"), mais aussi en d'autres matières telles que un mat de fibres de verre
(les plaques dites "feu"), les plaques fibrées (dénommées en anglais "fiber-board),
etc.. L'invention s'applique de préférence aux plaques avec parement en carton ("plaster-board").
[0057] L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits mais est susceptible
de nombreuses variantes aisément accessibles à l'homme de l'art.
1. Procédé de fabrication de plaques de plâtre comprenant les étapes suivantes:
(i) formage de la plaque;
(ii) durcissement de la plaque avec hydratation;
(iii) séchage au cours de la rotation de la plaque.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans au
moins un barillet tournant dans une enceinte.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans
au moins un barillet, ledit au moins un barillet comprenant une section de séchage
unique.
4. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans
au moins un barillet, ledit au moins un barillet comprenant deux sections de séchage
distinctes.
5. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans
au moins un barillet, ledit au moins un barillet comprenant trois ou plus sections
de séchage distinctes.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel le séchage est mis en oeuvre
dans au moins deux barillets.
7. Procédé selon la revendication 6, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans au
moins deux barillets, avec des sections de séchage distinctes d'un barillet à l'autre.
8. Procédé selon la revendication 6 ou 7, dans lequel chaque barillet peut comprendre
une, deux, trois ou plus sections de séchage distincte(s).
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, dans lequel le séchage est mis en oeuvre
dans au moins un barillet, avec récupération de la chaleur latente de condensation
de l'eau.
10. Procédé selon la revendication 9, dans lequel le séchage est mis en oeuvre dans au
moins un premier barillet sans récupération et dans au moins un barillet avec récupération.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 comprenant en outre une étape:
(iv) refroidissement de la plaque.
12. Procédé selon la revendication 11 dans lequel le refroidissement est en partie mis
en oeuvre dans une partie du dernier barillet.
13. Dispositif de fabrication de plaque de plâtre comprenant une zone de durcissement
et d'hydratation et un barillet comprenant un axe central 13 autour duquel sont disposés
une pluralité de branches 14a, 14b, 14c, 14d, ledit barillet étant confiné dans une
enceinte 15.
14. Dispositif selon la revendication 13, dans lequel chaque branche est divisée en une
pluralité de doigts de peigne.
15. Dispositif selon la revendication 13 ou 14, dans lequel l'enceinte représente une
section de séchage unique.
16. Dispositif selon la revendication 13 ou 14, dans lequel l'enceinte est divisée en
deux sections de séchage distinctes.
17. Dispositif selon la revendication 13 ou 14, dans lequel l'enceinte est divisée en
trois ou plus sections de séchage distinctes.
18. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 17, dans lequel l'axe central est un
fût et les doigts sont creux, en relation avec ledit fût.
19. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 17, dans lequel l'axe central est un
fût et les doigts sont creux, en relation avec ledit fût, et percés de trous le long
de ceux-ci.
20. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 19, comprenant au moins un barillet
sans récupération et au moins un barillet récupération de la chaleur latente de condensation
de l'eau.
21. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 20, dans lequel le barillet présente
une zone de refroidissement.
22. Dispositif selon la revendication 20, dans lequel la zone de refroidissement correspond
à un quartier du barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement
disposée au niveau cette zone.
23. Dispositif selon la revendication 20, dans lequel la zone de refroidissement correspond
à un quartier du barillet situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant
éventuellement disposée au niveau cette zone.
24. Dispositif selon l'une des revendications 13 à 23, pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'une des revendications 1 à 12.
25. Barillet comprenant un axe central 13 autour duquel sont disposés une pluralité de
branches 14a, 14b, 14c, 14d, chaque branche étant divisée en une pluralité de doigts
de peigne, ledit barillet étant confiné dans une enceinte 15.
26. Barillet selon la revendication 25, dans lequel l'enceinte représente une section
de séchage unique.
27. Barillet selon la revendication 25, dans lequel l'enceinte est divisée en deux sections
de séchage distinctes.
28. Barillet selon la revendication 25, dans lequel l'enceinte est divisée en trois ou
plus sections de séchage distinctes.
29. Barillet selon l'une des revendications 25 à 28, dans lequel l'axe central est un
fût et les doigts sont creux, en relation avec ledit fût.
30. Barillet selon l'une des revendications 25 à 28, dans lequel l'axe central est un
fût et les doigts sont creux, en relation avec ledit fût, et sont percés de trous
le long de ceux-ci.
31. Barillet selon l'une des revendications 25 à 30, présentant une zone de refroidissement.
32. Barillet selon la revendication 31, dans lequel la zone de refroidissement correspond
à un quartier du barillet situé sous l'horizontale médiane, l'enceinte étant éventuellement
disposée au niveau cette zone.
33. Barillet selon la revendication 31, dans lequel la zone de refroidissement correspond
à un quartier du barillet situé au-dessus de l'horizontale médiane, l'enceinte étant
éventuellement disposée au niveau cette zone.