[0001] L'invention est du domaine des techniques médicales, et elle a pour objet un appareil
pour la rééducation de la cheville.
[0002] On connaît des appareils destinés à la rééducation de la cheville, comprenant un
socle supportant de manière articulée en rotule un support, conformé en plateau notamment.
Le socle est prévu pour reposer au sol, tandis que le plateau est prévu pour supporter
en repos le pied du patient. Ces appareils sont destinés à provoquer des mouvements
omnidirectionnels de la cheville du patient, à partir de poussées exercées par celui-ci
avec son pied sur le plateau. Ces mouvements visent à solliciter la musculature qui
stabilise la cheville, en provoquant un déséquilibre de l'appui que prend le patient
sur le plateau, à partir d'inclinaisons prises par ce dernier par rapport au sol.
Il en découle une raideur musculaire globale de la cheville, afin de permettre un
contrôle des trois mouvements de flexion dorsale et plantaire, de pronosupination
et de rotation.
[0003] Le document US 4605220 concerne un mécanisme de rééducation de la cheville dans lequel
tout le pied est prisonnier d'une plaque montée sur des amortisseurs, et orientable
selon deux directions orthogonales. Il est impossible que le patient puisse marcher
avec ce mécanisme qui reste ancré au sol.
[0004] Le document FR 2521435 décrit un dispositif exerciseur pour chevilles, comportant
une semelle support plantaire solidaire d'un dispositif oscillant constitué par une
sphère à débattement multidirectionnel. Il s'utilise exclusivement en position assise,
les jambes étant verticales.
[0005] Le document US 3782721 se rapporte à un dispositif d'entraînement ayant deux pédales
montées par des tiges sur des rotules. Des boutons de réglage permettent d'ajuster
le débattement des rotules. Le patient ne peut pas marcher avec ce dispositif.
[0006] Les documents US 4306714, 5368536, et FR 2641183 mentionnent tous des dispositifs
de rééducation dans lesquels une plaque orientable est dotée de sangles pour attacher
tout le pied du patient. Ce dernier ne peut pas marcher avec ce dispositif, lequel
reste solidarisé au sol.
[0007] Les mouvements de ces appareils connus ne prennent pas en compte les mécanismes spécifiques
d'entorse de la cheville, ainsi que les facteurs de protection de cette articulation.
Par ailleurs, le patient peut difficilement appréhender une position d'équilibre sur
l'appareil. Il en découle un risque d'un travail musculaire de la cheville du patient
qui ne soit pas correct, le travail de la cheville devant s'effectuer équitablement
autour de cette position d'équilibre.
[0008] Le but de la présente invention est de proposer un appareil pour la rééducation de
la cheville, dont la structure remédie à ces inconvénients. Plus particulièrement,
un tel appareil vise à induire un travail de la cheville qui soit en rapport avec
son anatomie et ses libertés naturelles de mouvement, la rééducation s'effectuant
lorsque le patient marche avec le dispositif fixé à chaque talon.
[0009] La démarche inventive de la présente invention a consisté à proposer un appareil
pour la rééducation de la cheville, qui est agencé de manière à contraindre la cheville
à travailler de façon certaine autour d'une position d'équilibre en corrélation avec
son anatomie et avec une protection musculaire satisfaisante. Cet appareil est en
outre agencé pour faire travailler la cheville avec des mouvements omnidirectionnels
guidés autour d'orientations déterminées dans le plan sagittal et le plan horizontal,
en relation avec les différents mécanismes d'entorses et l'anatomie de la cheville.
[0010] Selon la présente invention, l'appareil pour la rééducation de la cheville, comprend
un support du pied du patient, relié par une articulation à un socle. Le support du
pied du patient comprend une assise astragalienne agencée pour recevoir le talon du
patient, ladite assise étant prolongée par une enveloppe de protection de la cheville.
L'articulation est agencée pour autoriser une liberté de mouvement de l'assise astragalienne
avec un débattement autorisé correspondant à l'articulation sous-astragalienne du
patient, ledit débattement de l'assise astragalienne étant guidé autour d'au moins
un axe directionnel orienté par rapport à l'axe
A d'extension du support du pied dans le plan sagittal
S suivant un angle
A1 compris entre 10° et 50°.
[0011] Selon une autre caractéristique de l'invention, le débattement de l'assise astragalienne
(12) peut être guidé en deuxième lieu par rapport au plan horizontal
H suivant un angle
A2 compris entre 12° et 35°.
[0012] Avantageusement, le support du pied du patient est conformé en chaussure, bottine
ou analogue, supportée par le socle par l'intermédiaire du talon. Par ailleurs, la
liaison articulée entre le support et le socle est préférentiellement obtenue par
l'intermédiaire d'un élément de forme ogivale supporté par le socle. Cet élément ogival
est logé en rotule dans un logement de forme complémentaire ménagé l'assise astragalienne.
D'autres types de rotules peuvent être utilisées, à condition que l'orientation inclinée
s'effectue dans le plan sagittal et dans le plan horizontal suivant les angles respectifs
A1 et
A2. On notera que les valeurs d'angles idoines sont respectivement pour
A1 de l'ordre de 45° et pour
A2 de l'ordre de 30°.
[0013] De préférence, l'élément d'articulation ogival est relié au socle de manière fixe
par l'intermédiaire d'un axe vertical, le logement correspondant, quant à lui, étant
formé à l'intérieur du talon de la chaussure, de manière à ce que la liaison articulée
entre le socle et la chaussure résulte d'un giissement du talon de la chaussure autour
de la surface de portée de l'élément ogival, qui est fixe. On notera que le talon
de la chaussure est avantageusement obtenu par moulage d'une matière plastique.
[0014] La conformation ogivale de l'élément d'articulation et du logement complémentaire
comporte de préférence une partie effilée, qui est orientée vers l'avant de l'assise
astragalienne et vers le haut par rapport au sol.
[0015] L'articulation à rotule peut être remplacée par un axe de pivotement orienté selon
l'angle A1, ou par une pièce de liaison déformable venant de moulage plastique avec
le bottillon.
[0016] Par ailleurs, l'appareil comporte avantageusement des moyens de réglage du débattement
de l'assise astragalienne par rapport au sol, pour permettre d'adapter à la demande
la mobilité souhaitée de la cheville, tant en varus et en valgus que d'avant en arrière.
Ces moyens de réglage, du type butées notamment, sont par exemple constitués d'un
jeu de cales interchangeables interposées entre le support et le socle, ou de manière
équivalente entre le support et le sol selon l'encombrement du socle au sol. On notera
à ce propos que le socle est de préférence conformé suivant la projection au sol de
la conformation de l'assise astragalienne, et donc plus particulièrement est conformé
en talon de chaussure.
[0017] La position en hauteur de l'assise astragalienne par rapport au sol est réglable,
entre deux positions d'extrême notamment. L'une de ces positions correspond à une
position basse, pour un travail du patient pied en appui et pour des exercices de
déambulation, et une position haute pour les exercices de saut.
[0018] Plus particulièrement et pour constituer les moyens de réglage susvisés, l'axe vertical
de liaison du support au socle est une tige filetée laquelle coopère avec un filetage
intérieur ménagé dans l'un quelconque du support et du socle, et préférentiellement
dans ce dernier.
[0019] La présente invention sera mieux comprise et des détails en relevant apparaîtront,
à la description qui va en être faite d'une forme préférée de réalisation, en relation
avec les figures des planches annexées, dans lesquelles :
- la fig.1 est une vue de dessous en coupe d'un appareil selon une forme préférée de
réalisation de l'invention ;
- les fig.2 à fig.4 sont des vues arrières de l'appareil illustré sur la figure précédente,
en différentes positions respectives ;
- les fig.5 à fig.7 sont des vues de côté de l'appareil illustré sur les figures précédentes,
en différentes positions respectives ;
- la figure 8 est une vue de profil d'une variante de réalisation du dispositif selon
l'invention ;
- la figure 9 représente une vue en perspective de 3/4 arrière du dispositif de la figure
8 ;
- la figure 10 montre une vue de dessous de la figure 8 ;
- les figures 11 et 13 illustrent deux autres variantes avec des réalisations monobloc
en plastique injectée ;
- les figures 12 et 14 sont des vues de dessous des figures 11 et 13.
[0020] Sur les figures 1 à 7, un appareil pour la rééducation de la cheville comprend un
socle 2 relié à un bottillon 4 par l'intermédiaire d'une articulation en rotule 6,8.
Cette articulation comprend un élément mâle 6 supporté par le socle 2 par l'intermédiaire
d'une tige filetée 10. Cet élément mâle 6 est reçu à l'intérieur d'un évidement 8
de forme complémentaire ménagé à l'intérieur du talon 12 du bottillon 4. Il en découle
que le bottillon 4 est articulé de manière omnidirectionnelle sur le socle 2 par l'intermédiaire
de son talon 12.
[0021] L'articulation en rotule 6,8 est organisée de manière à limiter la liberté de mouvement
du bottillon 4 dans l'espace, et plus particulièrement de manière à contraindre la
cheville à travailler autour d'une position d'équilibre en corrélation avec les mécanismes
d'entorses. Le débattement d'arrière en avant du bottillon 4 pour un pied droit s'effectue
dans des positions respectivement en valgus (figure 2) et en varus (figure 4). L'élément
mâle 6 est de forme ogivale effilée vers l'avant, et pénètre à l'intérieur d'un logement
8 de forme correspondante ménagé dans le talon 12 du bottillon 4. Cet élément ogival
6 est orienté, par rapport à l'axe
A d'extension de la chaussure, par rapport au plan sagittal
S suivant un angle
A1 de l'ordre de 45° et par rapport au plan horizontal
H, et plus précisément dans le plan de repos du socle au sol, suivant un angle
A2 de l'ordre de 30°.
[0022] On relèvera que cette structure permet, à partir d'une combinaison de mouvements
latéraux et de mouvements d'avant en arrière, de faire travailler la cheville de manière
rigoureuse et certaine, en varus (figures 4 et 7), en position neutre (figures 3 et
6) ou en valgus (figures 2 et 5).
[0023] Sur les figures 8 à 10, l'articulation entre le talon 12 et le socle 2 est constituée
par un axe de pivotement 20 au lieu de la rotule selon les figures précédentes. L'axe
20 rectiligne s'étend selon une direction inclinée faisant un angle A1 compris entre
10° et 50° par rapport à l'axe A vertical d'extension du support de pied 4.
[0024] Il est clair que d'autres types d'articulations peuvent être utilisées, notamment
des rotules sphériques, des cardans, etc...
[0025] Des masselottes ou des moyens élastiques peuvent être agencés entre le talon 12 et
le socle 2 pour conserver le parallélisme entre la semelle de la chaussure, et le
talon 12 pendant le pas oscillant du patient lors de la marche.
[0026] Les figures 11 et 12 illustrent une structure monobloc réalisée par injection plastique
d'un bottillon 4 et d'une pièce de liaison 22 déformable. Le bottillon 4 est destiné
à la réception de l'arrière pied, et la pièce de liaison 22 est de plusieurs nervures
23, pour permettre le mouvement de varus. L'orientation de la pièce de liaison 22
est similaire à celle de l'axe de pivotement des figures 8 à 10. Il est également
possible de mouler d'une seule pièce le bottillon (4), la pièce de liaison (22) et
le socle (2).
[0027] Sur la variante des figures 13 et 14, la pièce de liaison 24 en plastique injectée
avec le bottillon 4, présente une pluralité de cannelures 26, lesquelles sont orientées
par des cales 28 additionnelles pour autoriser un mouvement multidirectionnel ou unidirectionnel
prédéterminé.
1. Appareil pour la rééducation de la cheville, comprenant un support du pied du patient,
relié par une articulation à un socle (2) de repos de l'appareil au sol,
caractérisé en ce que:
- le support du pied du patient comprend une assise astragalienne (12) agencée pour
recevoir le talon du patient, ladite assise étant prolongée par une enveloppe (4)
de protection de la cheville,
- l'articulation (6, 8, 20, 22, 24) est agencée pour autoriser une liberté de mouvement
de l'assise astragalienne (12) avec un débattement autorisé correspondant à l'articulation
sous-astragalienne du patient, ledit débattement de l'assise astragalienne étant guidé
autour d'au moins un axe directionnel orienté par rapport à l'axe A d'extension du support du pied du patient dans le plan sagittal S suivant un angle A1 compris entre 10° et 50°.
2. Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que le débattement de l'assise astragalienne (12) est guidé en deuxième lieu par rapport
au plan horizontal H suivant un angle A2 compris entre 12° et 35°.
3. Appareil selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le support du pied du patient est conformé en chaussure (4) supportée par le socle
(2) par l'intermédiaire du talon (12).
4. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'articulation entre le support (12) et le socle (2) est obtenue par l'intermédiaire
d'un élément (6) ogival supporté par l'un quelconque du socle (2) et de l'assise astragalienne
(12), ledit élément ogival (6) étant logé en rotule dans un logement (8) de forme
complémentaire ménagé dans l'autre quelconque du socle (2) et de l'assise astragalienne
(12).
5. Appareil selon les revendications 3 et 4, caractérisé en ce que l'élément ogival (6) et le logement (8) sont orientés de manière inclinée dans le
plan sagittal et dans le plan horizontal suivant les angles respectifs A1 et A2 .
6. Appareil selon la revendication 4,
caractérisé en ce que :
- l'élément ogival (6) d'articulation est relié au socle de manière fixe par l'intermédiaire
d'un axe vertical (10),
- le logement (8) est agencé à l'intérieur de l'assise astragalienne (12) de manière
à ce que la liaison articulée entre le socle (2) et la chaussure (4) résulte d'un
glissement du talon de la chaussure (4) autour de la surface de portée de l'élément
ogival (6), qui est fixe ;
7. Appareil selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'articulation entre l'assise astragalienne (12) et le socle 2 est constituée par
un axe de pivotement (20) orienté selon l'angle A1;
8. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens de réglage du débattement de l'assise astragalienne (12) par
rapport au sol, pour permettre d'adapter à la demande la mobilité souhaitée de la
cheville .
9. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la position en hauteur de l'assise astragalienne (12) par rapport au sol est réglable
entre deux positions extrêmes respectivement basse et haute.
10. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que des masselottes ou des moyens élastiques peuvent être agencés entre l'assise astragalienne
(12) et le socle (2) pour conserver le parallélisme entre la semelle de la chaussure,
et le talon pendant le pas oscillant du patient lors de la marche.
11. Appareil selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'articulation est formée par une pièce de liaison déformable (22, 24) venant de
moulage par injection plastique avec le bottillon (4), et le socle (2).