[0001] La présente invention concerne une bandelette de scellage pour la jonction bord à
bord de rives complémentaires de deux pans adjacents d'un emballage souple, cette
bandelette présentant une largeur comprise entre 6 mm et 30 mm.
[0002] L'invention concerne en outre un emballage souple comportant deux pans adjacents
dont les rives longitudinales sont jointes bord à bord par l'intermédiaire d'une telle
bandelette, les rives longitudinales de chaque pan étant soudées chacune à la bandelette.
[0003] Les emballages souples sont actuellement couramment utilisés pour le conditionnement
de produits alimentaires, tels que des produits laitiers liquides fermentés, et notamment
le yaourt à boire ou le fromage liquide. Ces emballages constituent des poches initialement
hermétiquement closes dont une extrémité peut être déchirée afin d'ouvrir un bec de
prélèvement du produit conditionné.
[0004] Un tel emballage est par exemple constitué d'une feuille de polymère repliée sur
elle-même et dont les rives longitudinales sont jointes l'une à l'autre afin de former
une soudure longitudinale. Les extrémités du tube ainsi formé sont obturées par une
soudure transversale.
[0005] Pour assurer la jonction des rives longitudinales de la feuille, il est connu de
souder chacune des rives sur une même bandelette de scellage, cette bandelette s'étendant
alors suivant toute la longueur de l'emballage.
[0006] Les deux rives de la feuille sont ainsi soudées bord à bord sur la même bandelette,
laquelle bandelette s'étend de part et d'autre du joint ainsi formé et assure dans
la région de liaison la continuité de la feuille repliée.
[0007] Les emballages de ce type présentent généralement une forme allongée et sont couramment
désignés par l'expression anglaise "stick pack".
[0008] Afin d'assurer une utilisation commode de l'emballage, l'une des soudures d'extrémité
transversales présente, suivant la largeur de l'emballage, un décrochement délimitant,
d'un côté, un prolongement de la partie soudée et, de l'autre, un bec de prélèvement
du produit emballé.
[0009] Pour l'ouverture du bec de prélèvement, l'emballage est déchiré transversalement
dans la région soudée délimitée par le décrochement.
[0010] Une entaille transversale est ménagée au niveau du décrochement dans la partie de
la soudure constituant le prolongement de la soudure qui borde le bec de prélèvement,
afin de favoriser l'initiation du déchirement lors de l'ouverture.
[0011] Les machines de conditionnement sont réglées afin que le prolongement de la partie
soudée s'étende sur la bandelette de scellage et que l'entaille transversale se prolonge
au moins partiellement depuis un bord de l'emballage jusque dans la bandelette de
scellage. Le prolongement de l'entaille dans la bandelette de scellage permet une
découpe transversale de la bandelette de scellage, lors de la déchirure de l'extrémité
de l'emballage.
[0012] Dans la pratique, il est difficile de garantir que l'entaille s'achève dans la bande
de scellage. Ainsi, on constate que, pour de nombreux emballages, l'entaille s'interrompt
avant d'atteindre la bandelette de scellage.
[0013] Lors d'une tentative d'ouverture d'un tel emballage, la déchirure transversale de
la bandelette est très délicate, voire impossible. En effet, cette déchirure n'est
pas initiée par la partie extrême de l'entaille qui aurait dû se prolonger jusque
dans la bandelette de scellage. Dans ce cas, la déchirure, plutôt que de se propager
transversalement à la bandelette, suit le bord de la bandelette, conduisant à une
ouverture longitudinale non souhaitée de l'emballage.
[0014] L'invention a pour but de proposer un emballage et une bandelette de scellage pour
un tel emballage permettant une ouverture aisée et fiable de l'emballage par déchirure,
même si l'entaille adaptée pour l'initiation de la déchirure ne se prolonge pas jusque
dans la bandelette de scellage.
[0015] A cet effet, l'invention a pour objet une bandelette du type précité, caractérisée
en ce qu'elle comporte une couche ayant subi, en au moins une zone repérée, un traitement
mécanique d'affaiblissement.
[0016] Suivant des modes particuliers de réalisation, la bandelette comporte l'une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes :
- elle comporte au moins une couche soudante complexée à ladite couche ayant subi un
traitement mécanique d'affaiblissement, un adhésif étant interposé entre la ou chaque
couche soudante et la couche ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement
;
- la couche ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement est constituée d'un
film bi-orienté ;
- la couche ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement a une épaisseur comprise
entre 5 microns et 40 microns ;
- la couche ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement présente, dans la ou
chaque zone repérée traitée, une multitude de stries ou de rayures non traversantes
; et
- le traitement mécanique d'affaiblissement s'étend sur toute la surface de la bandelette.
[0017] L'invention a également pour objet un emballage comportant une bandelette telle que
définie ci-dessus.
[0018] En outre, l'emballage peut comporter l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes
:
- il comporte, dans une région soudée, une entaille ménagée sensiblement transversalement
à l'axe de la bandelette ;
- il comporte au moins un film souple constituant les deux pans adjacents, le ou chaque
film souple étant dépourvu de traitement mécanique d'affaiblissement ; et
- il comporte au moins un film souple constituant les deux pans adjacents, le ou chaque
film souple ayant subi, en au moins une zone repérée, un traitement mécanique d'affaiblissement.
[0019] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée
uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins, sur lesquels :
- les figures 1 et 2 sont des vues en élévation d'un sachet d'emballage selon l'invention
;
- la figure 3 est une vue en section de l'emballage de la figure 1 prise suivant la
ligne II-II ; et
- la figure 4 est une vue en section transversale de la bandelette de scellage de l'emballage
des figures 1 à 3.
[0020] L'emballage 10 représenté aux figures 1 à 3 constitue une poche 12 destinée au conditionnement
d'une préparation alimentaire liquide telle que du yaourt à boire. Il présente une
forme tubulaire généralement allongée.
[0021] L'emballage 12 comporte une feuille de polymère 14 dont les rives longitudinales
sont jointes l'une à l'autre par un joint 16 s'étendant suivant toute la longueur
de l'emballage. La feuille 14 délimitant l'essentiel de la poche est constituée d'une
feuille de polymère réalisée par exemple en polyéthylène. Les rives notées 18A, 18B
de la feuille 14 sont soudées chacune dans la région du joint 16 sur une même face
d'une bandelette de scellage 20.
[0022] La bandelette de scellage 20 est avantageusement disposée à l'intérieur du sachet.
Elle s'étend, à part égale, de part et d'autre du joint 16, les rives 18A et 18B étant
soudées thermiquement lors de la fabrication de l'emballage, de part et d'autre de
l'axe médian de la bandelette suivant des soudures adjacentes 21A, 21B.
[0023] La bandelette a avantageusement une largeur comprise entre 6 mm et 30 mm et de préférence
sensiblement égale à 8 mm.
[0024] A chacune des extrémités de l'emballage, la poche 12 est obturée par des soudures
transversales d'extrémité 22, 24. La soudure supérieure 24 présente un décrochement
26 définissant un bec 28 de prélèvement du contenu de la poche. Le bec 28 prolonge
l'enceinte principale tubulaire de la poche.
[0025] En regard du bec 28, une entaille 30 formant une amorce de rupture est ménagée transversalement
dans la soudure 24, et notamment dans son prolongement noté 32 délimité par le décrochement
26 en regard du bec 28.
[0026] L'entaille 30 se prolonge ou non jusque dans la bandelette 20.
[0027] Selon l'invention la bandelette 20 comporte, en au moins une région repérée 34, cette
région se situant dans le prolongement de l'entaille 30, au moins une couche ayant
subi un traitement mécanique d'affaiblissement,
[0028] Ce traitement mécanique d'affaiblissement consiste notamment à rendre au moins l'une
des couches de la bandelette rugueuse en créant sur au moins une face de cette couche
des stries ou des rainures avantageusement non traversantes.
[0029] Dans le cas où le traitement mécanique d'affaiblissement s'étend seulement en au
moins une zone repérée, cette zone repérée est positionnée suivant la longueur de
la bandelette par rapport à l'impression de la feuille 14.
[0030] Bien que la zone traitée mécaniquement puisse être réduite, le traitement mécanique
d'affaiblissement est avantageusement réalisé sur toute la surface de la bandelette.
[0031] Un exemple de la structure d'une telle bandelette est illustré sur la figure 4.
[0032] Sur cette figure, la bandelette 20 est formée d'un stratifié comportant trois couches
complexées les unes aux autres par des couches intermédiaires d'adhésif.
[0033] La bandelette 20 présente une couche intérieure 40, formée avantageusement d'un film
bi-orienté constitué par exemple en polyéthylène téréphtalate de 12 microns. Cette
couche est celle ayant reçu un traitement mécanique d'affaiblissement 41.
[0034] Le traitement mécanique d'affaiblissement consiste par exemple à réaliser sur l'une
des faces de la couche 40 des stries ou des rainures non traversantes afin de rendre
cette surface rugueuse. Cette rugosité est obtenue par abrasion de la surface de la
couche. L'abrasion résulte par exemple du matriçage de cette couche entre deux cylindres
adjacents, l'un des cylindres étant couvert d'un matériau abrasif tel que de la toile
émeri et l'autre cylindre constituant un support étant recouvert d'un matériau élastique
tel que du caoutchouc.
[0035] Avantageusement, la pression entre les cylindres et le matériau abrasif sont déterminés
de manière à ce que les stries et rainures obtenues lors du matriçage du film ne soient
pas débouchantes.
[0036] La rugosité peut également être obtenue par action d'un faisceau laser, ou par effet
corona.
[0037] En variante, le traitement mécanique d'affaiblissement du film 40 consiste en la
réalisation de microperforations du film, ces microperforations étant alors traversantes.
[0038] La couche 40 ainsi traitée est associée sur chacune de ses faces à une couche soudante
42, 44. Une couche d'un adhésif 46, 48 est interposée entre chaque face de la couche
traitée 40 et des couches soudantes 42, 44.
[0039] Le complexage des couches 40, 42 et 44 est réalisé, par exemple, par laminage entre
des cylindres.
[0040] Les couches soudantes 42, 44 sont formées par exemple de polyéthylène basse densité
d'une épaisseur de 30 microns.
[0041] La nature des couches soudantes 42 et 44 est choisie en fonction de leur compatibilité
avec le matériau constituant la feuille 14 délimitant l'essentiel de la poche.
[0042] En particulier, le matériau des couches soudantes 42, 44 est choisi pour assurer
un scellage sans fuite entre la bandelette 20 et la feuille 14, et pour conférer une
résistance mécanique suffisante à la bandelette elle-même et aux soudures.
[0043] Comme il apparaît sur la figure 3, seule l'une des faces de la bandelette est soudée
contre la surface intérieure de la feuille 14. L'autre couche de la bandelette assure
une protection de la couche intermédiaire traitée 40, évitant ainsi que le produit
alimentaire contenu dans la poche n'entre en contact avec cette couche.
[0044] Le matériau constituant la couche soudante 42 ou 44 peut ainsi être constitué par
exemple de polypropylène bi-orienté, de polyéthylène, de polypropylène coulé, de polychlorure
de vinyle ou de polystyrène orienté.
[0045] Afin de permettre la réalisation des emballages sur des machines automatiques, les
bandelettes 14 sont conditionnées en bobines et vendues telles quelles aux entreprises
en charge de fabrication de l'emballage.
[0046] On constate qu'avec un emballage selon l'invention, la présente d'une couche affaiblie
dans la bandelette de scellage 18 favorise la déchirure transversale de cette bandelette
lors de l'ouverture de l'emballage, même si l'entaille 30 n'atteint pas la bandelette.
[0047] En outre, pour un tel emballage, il n'est pas nécessaire que la feuille 14 ait également
subi un traitement mécanique d'affaiblissement.
[0048] Toutefois, en variante, la feuille 14 peut avantageusement avoir subi un traitement
mécanique d'affaiblissement dans les régions de la feuille destinées à être déchirées.
Dans ce cas, la région traitée de chaque emballage s'étend transversalement au corps
de l'emballage au niveau de l'entaille 30.
[0049] Bien que la bandelette décrite ici comporte trois couches, la bandelette peut comporter
plus de trois couches.
[0050] En outre, la bandelette peut être fabriquée par extrusion-couchage de polymères supprimant
ainsi les couches d'adhésif 46, 48.
1. Bandelette de scellage (20) pour la jonction bord à bord de rives complémentaires
(18A, 18B) de deux pans adjacents d'un emballage, laquelle bandelette (20) présente
une largeur comprise entre 6 mm et 30 mm, caractérisée en ce qu'elle comporte une couche (40) ayant subi, en au moins une zone repérée, un traitement
mécanique d'affaiblissement, la couche ayant subi le traitement mécanique d'affaiblissement
étant rugueuse après traitement.
2. Bandelette selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comporte au moins une couche soudante (42, 44) complexée à ladite couche (40)
ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement, un adhésif (46, 48) étant interposé
entre la ou chaque couche soudante (42, 44) et la couche (40) ayant subi un traitement
mécanique d'affaiblissement.
3. Bandelette selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la couche (40) ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement est constituée
d'un film bi-orienté.
4. Bandelette selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la couche (40) ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement a une épaisseur
comprise entre 5 microns et 40 microns.
5. Bandelette selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que la couche (40) ayant subi un traitement mécanique d'affaiblissement présente, dans
la ou chaque zone repérée traitée, une multitude de stries ou de rayures non traversantes.
6. Bandelette selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que le traitement mécanique d'affaiblissement s'étend sur toute la surface de la bandelette.
7. Emballage (10) comportant deux pans adjacents dont les rives (18A, 18B) complémentaires
sont jointes bord à bord par l'intermédiaire d'une bandelette de scellage (20) selon
l'une quelconque des revendications précédentes, les rives complémentaires (18A, 18B)
des deux pans étant soudées chacune sur la bandelette (20).
8. Emballage selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'il comporte, dans une région soudée (32), une entaille (30) ménagée sensiblement transversalement
à l'axe de la bandelette (20).
9. Emballage selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un film souple (14) constituant les deux pans adjacents, le ou
chaque film souple (14) étant dépourvu de traitement mécanique d'affaiblissement.
10. Emballage selon la revendication 7 ou 8, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un film souple (14) constituant les deux pans adjacents, le ou
chaque film souple (14) ayant subi, en au moins une zone repérée, un traitement mécanique
d'affaiblissement.