[0001] La présente invention concerne la mise en service d'une liaison de transmission de
données reliant deux modems.
[0002] Pour que des modems puissent échanger des données de manière efficace, ils doivent
caractériser la liaison ou canal les reliant, c'est-à-dire déterminer le débit maximal
pour lequel les données sont reçues sans erreurs. Dans une phase de test, de préactivation
pour une négociation de débit, ils échangent, à un débit préalablement spécifié, des
stimuli de sondage de la liaison sous forme de motifs pseudo-aléatoires de symboles
de codage en ligne, représentant des bits de données embrouillés selon un polynôme
connu, et le modem récepteur analyse le signal analogique reçu pour déterminer sa
corrélation avec le motif attendu et ainsi mesurer la distorsion apportée par la liaison,
c'est-à-dire la qualité, plus précisément la non-qualité de celle-ci, limitant le
débit maximal possible.
[0003] Pour chaque type de modulation, a priori fixé par la structure des modems, et pour
chaque débit symbole et chaque motif, le résultat de corrélation fournit une réponse
impulsionnelle représentant l'énergie reçue, distordue et entachée de bruit, dont
la forme caractérise l'aptitude de la liaison à transmettre à des débits élevés.
[0004] Pour que la phase de test donne un résultat exploitable, le débit est fixé à une
valeur relativement faible, qui n'est donc pas le débit maximal recherché. Un essai
à un deuxième débit, mais trop élevé, indiquerait uniquement que la liaison ne peut
pas fonctionner et ne constituerait donc pas une mesure exploitable. On ne peut donc
pas effectuer deux mesures de taux d'erreur dans les bits reçus à deux débits respectifs
pour tenter de déterminer par interpolation le débit maximal possible, optimisant
l'efficacité de la liaison.
[0005] La présente invention vise à proposer une solution pour déterminer ce débit maximal
de la liaison.
[0006] A cet effet, l'invention concerne tout d'abord un procédé de mise en service d'une
liaison de transmission de données reliant deux modems, dans lequel, dans une phase
initiale de préactivation pour caractériser la qualité de la liaison,
- les modems échangent un train de motifs prédéterminés de symboles de données à un
débit spécifié et à un niveau d'émission déterminé, et
- chaque modem effectue un calcul de corrélation entre les motifs reçus et les motifs
prédéterminés attendus, pour déterminer des courbes de réponse impulsionnelle de la
liaison au débit spécifié et les comparer à une courbe de réponse impulsionnelle nominale
afin d'en déterminer les différences, et ainsi estimer une qualité de liaison, et
- la liaison est activée si la qualité de liaison est supérieure à un seuil minimal
déterminé,
procédé caractérisé par le fait que, dans la phase de préactivation,
- on compare entre elles les courbes de réponse impulsionnelle des motifs reçus pour
mesurer leurs écarts relatifs et en calculer un taux de bruit du train de motifs au
débit considéré,
- on effectue toutes les étapes ci-dessus pour une pluralité de trains ayant chacun
un débit spécifique,
- on estime la sensibilité de la valeur de taux de bruit par rapport au débit, en déterminant
une courbe de taux de bruit à partir d'au moins deux points représentant deux paires
des valeurs taux de bruit-débit associé,
- on recherche une valeur de débit maximal admissible correspondant à l'intersection
de la courbe de taux de bruit avec un seuil haut de taux de bruit correspondant théoriquement
à un seuil minimal de qualité admissible de la liaison, et
- on transmet, au modem émetteur des trains, la valeur de débit maximal pour activer
la liaison à un débit limité en fonction du débit maximal.
[0007] Ainsi, on obtient un résultat de mesure se rapportant à un débit pouvant être supérieur
au débit optimal recherché, par le fait qu'on effectue une analyse fine des signaux
reçus, en déterminant leur taux de bruit, et non uniquement la valeur logique qu'ils
représentent. Comme le taux de bruit évolue de façon progressive entre les points
de mesure aux divers débits, on peut donc effectuer une interpolation valable pour
trouver le débit maximal. On peut aussi obtenir le débit maximal par extrapolation
des mesures.
[0008] Avantageusement, pour calculer le taux de bruit, à chaque débit,
- on compose ensemble les réponses impulsionnelles pour obtenir une réponse impulsionnelle
moyenne représentant une moyenne du signal utile reçu,
- on calcule les écarts des réponses impulsionnelles par rapport à la réponse impulsionnelle
moyenne et
- on calcule le taux de bruit à partir des écarts, rapportés à la moyenne du signal
utile et,
chaque réponse impulsionnelle étant représentée par une rangée de coefficients en
nombre déterminé, pour chaque débit :
- on calcule les écarts des divers coefficients des diverses réponses impulsionnelles
avec les coefficients de même rang de la réponse impulsionnelle moyenne associée,
- on calcule la valeur quadratique des écarts, et
- on calcule la somme des valeurs quadratiques pour obtenir une puissance moyenne de
bruit, que l'on rapporte à la puissance moyenne de signal pour obtenir le taux de
bruit.
[0009] En particulier, si l'on décale d'une valeur déterminée le niveau d'émission de la
liaison activée par rapport au niveau d'émission lors de la préactivation, on décale
alors sensiblement d'autant le seuil haut de taux de bruit de façon relative par rapport
aux taux de bruit calculés, pour déterminer un nouveau débit maximal.
[0010] L'invention concerne aussi un modem pour la mise en oeuvre du procédé de l'invention,
comportant des moyens de réception pour recevoir, d'une liaison de transmission de
données, des signaux représentant des motifs de symboles de données, les moyens de
réception commandant des moyens de calcul agencés pour comparer les motifs reçus à
des motifs prédéterminés et en déterminer une courbe de réponse impulsionnelle de
la liaison, caractérisé par le fait que les moyens de calcul sont agencés pour déterminer
une pluralité de trains de courbes de réponse impulsionnelle, correspondant à une
pluralité de trains de motifs à une pluralité de débits respectifs, pour comparer
entre elles les courbes de réponse impulsionnelle de chaque train et en déterminer
des écarts relatifs représentant un taux de bruit au débit du train considéré et les
moyens de calcul sont agencés pour comparer les taux de bruit à une valeur prédéterminée
de seuil haut de taux de bruit et en déterminer un débit maximal.
[0011] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'un mode préféré
de mise en oeuvre du procédé de l'invention, en référence au dessin annexé, sur lequel
:
- la figure 1 représente une liaison de transmission de données reliant deux modems
pour la mise en oeuvre du procédé de l'invention,
- la figure 2 représente des trains de motifs de données de test de la liaison,
- la figure 3 représente des courbes de réponse impulsionnelle de la liaison,
- la figure 4 représente une courbe de taux de bruit en fonction du débit de liaison,
et
- la figure 5 représente un bloc de calcul du taux de bruit.
[0012] La figure 1 représente deux modems 1, 2 reliés par une liaison 3 de transmission
de données, ici une paire torsadée de fils d'une ligne téléphonique.
[0013] Le modem 1 est ici représenté par uniquement une chaîne d'émission 10 comprenant
un bloc d'embrouillage 12, commandé par un bloc 11 de fourniture d'un polynôme d'embrouillage,
pour embrouiller des bits engendrés localement (flèche à gauche) et les émettre sur
la liaison 3 à travers un bloc d'interface 13 comportant un émetteur de signaux adapté
aux caractéristiques physiques de la liaison 3. Les bits sont émis sous la forme de
symboles de données représentant chacun un bloc de bits de longueur fixe et de valeur
particulière.
[0014] Le modem 2 est ici représenté par uniquement une chaîne de réception 20 comprenant
une interface 21 de réception des symboles de la liaison 3, avec ici transposition
de fréquence, qui retransmet les symboles reçus à un bloc de corrélation 23, commandé
par un bloc 22 de fourniture des séquences ou mots de corrélation utilisés par le
modem émetteur 1, le bloc 23 fournissant les résultats de corrélation à un bloc numérique
24 de traitement de ceux-ci.
[0015] Les modems 1 et 2 sont ici identiques, c'est-à-dire que le modem 1 comporte une chaîne
de réception semblable à celle du modem 2, qui lui-même comporte une chaîne d'émission
semblable à celle du modem 1.
[0016] La figure 2 représente schématiquement des trains de motifs de symboles émis par
le modem 1 dans une phase de préactivation de la liaison 3.
[0017] La phase de préactivation a pour but de mesurer la distorsion de propagation des
symboles apportée par la liaison 3. En effet, la liaison 3 atténue différemment les
diverses composantes fréquentielles des symboles, en particulier atténue notablement
celles aux fréquences élevées, et, en outre, la liaison 3 propage ces composantes
à des vitesses différentes, ce qui provoque des débordements temporels d'intermodulation
entre symboles successifs.
[0018] Chaque symbole a une forme particulière qui correspond à la valeur particulière du
bloc de bits. Le nombre des symboles possibles est donc égal au nombre de combinaisons
différentes de bits dans un bloc de longueur déterminée.
[0019] Sur la figure 2 est représentée une pluralité de D = 3 trains successifs 31, 32,
33 de motifs de symboles émis par le modem 1 pour effectuer la préactivation, c'est-à-dire
sonder la liaison 3 pour en déterminer les caractéristiques de distorsion dans les
conditions de l'essai.
[0020] Les trains 31, 32, 33 sont respectivement émis à trois vitesses ou débits différents
D1, D2, D3, classés ici par valeurs croissantes. Chaque train 31, 32, 33 est ici constitué
d'une pluralité P de mots ou motifs 311, 312,..., 31P, 321, 322,..., 331, 332,...,
de N symboles chacun, avec ici P = 16 et N = 255.
[0021] D'une façon générale, la détermination de la distorsion pourrait être effectuée avec
P = 1 mais une valeur supérieure permet une mesure plus précise. Les valeurs P et
N pourraient en outre varier d'un train à l'autre.
[0022] Le modem récepteur 2 effectue, dans le bloc 23, le calcul de corrélation des P motifs
de symboles reçus avec ceux attendus, ce qui fournit P courbes de réponse impulsionnelle
pour chaque débit D. La figure 3 représente deux courbes de réponse impulsionnelle,
RI1 et RI2 au débit D1. Comme illustré, une réponse impulsionnelle présente une forme
de pic d'impulsion principale qui s'atténue en oscillant, l'axe des abscisses représentant
une rangée de coefficients n, dont, en théorie, un seul représente la totalité du
signal utile reçu et les autres sont nuls. En pratique, chaque symbole reçu étant
distordu et bruité, sa corrélation avec la forme du symbole attendu, ou forme nominale
théorique du symbole émis, n'est pas parfaite et le spectre des amplitudes des autres
coefficients représente les deux défauts évoqués ci-dessus.
[0023] L'analyse de corrélation de chaque symbole reçu consiste donc à effectuer un calcul
de corrélation avec chacun des symboles possibles, et seul le symbole nominal semblable
au symbole émis produit le pic ci-dessus, les autres ne fournissant qu'une réponse
plate.
[0024] Lors de la phase de préactivation, le calcul de corrélation fournissant une courbe
de réponse comme RI1 et RI2 ne porte pas uniquement sur un seul symbole mais sur la
séquence des N symboles d'un mot.
[0025] Le procédé de l'invention va maintenant être expliqué plus en détails.
[0026] Pour mettre en service la liaison 3, par la phase initiale de préactivation visant
à sonder la liaison, afin de la caractériser en ce qui concerne sa distorsion,
- les modems 1 et 2 échangent les D trains 31, 32 , 33 ayant chacun plusieurs (au moins
P = 2) mots ou motifs prédéterminés 311, 312, 31P, 321, 322, 331, 332 de symboles
de données au débit spécifié pour chaque train 31, 32, 33, et à un niveau d'émission
déterminé, et
- chaque modem 1, 2 effectue pour chaque train 31, 32, 33, par les blocs 22, 23, un
calcul de corrélation entre les P motifs 311, 312, 31P, 321, 322, 331, 332 reçus et
les motifs prédéterminés attendus, pour déterminer des courbes de réponse impulsionnelle
de la liaison 3 à chacun des D débits respectifs de train, et les comparer à une courbe
de réponse impulsionnelle nominale afin d'en déterminer des différences représentant
une qualité de liaison, et permettant donc d'estimer celle-ci, et
- la liaison 3 est activée à un débit pour lequel la qualité de liaison est supérieure
à un seuil minimal, la détermination de ce débit étant expliquée ci-après.
[0027] L'activation de la liaison 3 consiste, dans le cas d'un processus classique, à transmettre,
au modem émetteur 1, le spectre ou histogramme des coefficients de la réponse impulsionnelle
moyenne relative à un débit déterminé unique, pour que le modem émetteur 1 applique
une contre-distorsion correspondante aux données utiles qu'il va émettre. La distorsion
étant une caractéristique stable, ou lentement variable, on peut prévoir ses effets
et donc appliquer des mesures préventives. Le bruit est par contre essentiellement
aléatoire et représente un état de fait auquel il faut s'adapter en limitant le débit.
[0028] Dans la présente invention, plusieurs (D) débits sont testés pour obtenir D ensembles
de la P courbes ou spectres de coefficients de réponse impulsionnelle.
[0029] La liaison 3 est alors activée pour fonctionner à un débit optimal, ou maximal, déterminé
à partir de plusieurs des D courbes de réponse impulsionnelle.
[0030] Comme indiqué, la figure 3 représente les deux courbes de réponse impulsionnelle
RI1 et RI2 parmi les P = 16 obtenues au débit D1 et la courbe RI0 représente la moyenne
des P courbes comme RI1, RI2. Les coefficients de filtrage de corrélation, formant
l'histogramme représentant les courbes ci-dessus, sont rangés en abscisse d'après
leur rang n.
[0031] Pour chaque débit, les réponses impulsionnelles comme RI1, RI2 sont comparées entre
elles pour mesurer leurs écarts relatifs et en calculer ou déduire un taux de bruit
du train de motifs considéré 31, 32, 33, donc au débit D1, D2, D3 considéré.
[0032] Les écarts ci-dessus, chacun exprimé sous la forme d'un jeu de valeurs des coefficients,
fournissent en fait, par cumul et division par P pour normer le résultat, un niveau
absolu de bruit moyen. Le taux de bruit T est calculé en normant le niveau de bruit
absolu moyen par l'amplitude de signal utile, c'est-à-dire sensiblement l'amplitude
du pic de réponse impulsionnelle. On conçoit que la division par P est optionnelle
puisque le résultat final, le taux de bruit T, est un rapport de deux nombres établis
chacun à partir de P valeurs.
[0033] Comme, en pratique, les amplitudes des pics des P répenses impulsionnelles sont sensiblement
identiques, on peut commodément utiliser directement l'une quelconque de ces amplitudes
pour normer le bruit, sans fausser excessivement le résultat.
[0034] La figure 4 représente le taux de bruit T en fonction du débit Di de la liaison 3.
[0035] On y a reporté D = 3 points représentant les trois couples calculés de taux de bruit-débit
T1-D1, T2-D2, T3-D3.
[0036] La courbe en pointillés reliant les D points ci-dessus est le résultat d'une estimation
de la sensibilité de la valeur du taux de bruit T par rapport au débit Di.
[0037] Comme on peut l'observer, le taux de bruit T croît avec le débit Di, en particulier
parce qu'un filtrage basse fréquence, ou intégration du bruit instantané, sur la période
symbole, a une efficacité qui varie dans le même sens que la durée de cette période,
donc qui diminue à débit croissant.
[0038] La droite horizontale représente un seuil haut S de taux de bruit admissible, connu
par la littérature pour théoriquement correspondre au seuil minimal de qualité de
transmission de la liaison 3, par exemple un taux d'erreur maximal de 10
-9, appelé BER (Bit Error Ratio) dans la littérature.
[0039] On considère alors le couple de points voisins T2-D2, T3-D3 situés de part et d'autre
du seuil S pour effectuer entre eux une interpolation, ici linéaire, et ainsi déterminer
une valeur de débit maximal D0 d'intersection du segment d'interpolation avec le seuil
S. Le débit D0 représente donc le débit limite de franchissement du seuil S au-dessus
duquel la liaison 3 ne pourrait fonctionner avec la qualité requise, dans les conditions
du test.
[0040] La valeur D0 est alors communiquée au modem 1 émetteur des trains de test, pour activer
la liaison 3 à un débit limité en fonction du débit maximal D0.
[0041] En pratique, le débit des modems 1, 2 est choisi à une valeur normalisée parmi plusieurs
possibles, si bien que celle juste en-dessous du débit D0 est sélectionnée pour transmettre
des symboles de données utiles au niveau de puissance d'émission initialement retenu.
[0042] On peut toutefois prévoir d'émettre les données utiles à un niveau différent de celui
des trains de test.
[0043] Si, par exemple, on décale le niveau d'émission d'un certain facteur, ou nombre déterminé
de décibels, le bruit indépendant du signal utile reste constant et le taux de bruit
T est décalé sensiblement d'autant, en sens opposé. Une correction visant à limiter
ce décalage du taux de bruit T peut éventuellement être prévue, si l'on estime qu'il
existe une part significative de bruit lié à l'amplitude du signal utile.
[0044] Il suffit alors de décaler le seuil S de sensiblement la valeur de décalage d'émission
ou, de façon équivalente, de décaler en sens opposé les ordonnées T1, T2, T3 des D
points calculés, pour que le décalage d'ordonnées s'effectue selon un facteur inverse
du facteur de décalage des puissances d'émission.
[0045] On remarquera que si tous les D résultats de calcul fournissent des points T1-D1,
T2-D2, T3-D3 de taux de bruit d'un même côté du seuil S, il est encore possible de
déterminer une valeur D0, mais alors par extrapolation (ici à partir des points aux
débits D1 et D2 si on s'était limité à D = 2).
[0046] De préférence, et en particulier si les points sont relativement éloignés du seuil
S, la courbe extrapolée ou la courbe d'interpolation est établie à partir d'au moins
trois points calculés de taux de bruit, afin de prendre en compte la courbure entre
ceux-ci et ainsi mieux définir la courbe estimée par rapport à une courbe réelle de
taux de bruit selon le débit Di qu'elle représente, ici estimée à partir d'un nombre
discret (D) de points, c'est-à-dire passant par, ou à proximité de, ces points.
[0047] Le taux de bruit peut être exprimé en fonction de l'amplitude du bruit moyen par
rapport à celle d'un signal, éventuellement bruité comme expliqué ci-dessus puisque
le résultat du calcul du rapport n'est pas alors sensiblement faussé.
[0048] Il est toutefois préférable de composer ensemble les réponses impulsionnelles au
débit Di considéré pour obtenir une réponse impulsionnelle moyenne RI0 pratiquement
exempte de bruit.
[0049] Il est en outre commode de calculer le taux de bruit en fonction des énergies ou
puissances. En effet, le bruit instantané étant supposé indépendant du signal utile,
on considère qu'ils se sont statistiquement composés orthogonalement, c'est-à-dire
que le carré de l'amplitude, ou puissance, du signal bruité est égal à la somme des
carrés des amplitudes du signal utile et du bruit. La figure 5 représente le bloc
de traitement 24, effectuant les calculs ci-dessus.
[0050] Dans le bloc de traitement 24, les coefficients représentant les P réponses impulsionnelles,
chacune pour N symboles, d'un train 31, 32, 33, sont mémorisés dans une mémoire 241
reliée en sortie à un bloc de calcul 242 qui additionne entre eux les coefficients
de même rang pour calculer la réponse impulsionnelle moyenne RI0 après division par
P.
[0051] Par ailleurs, un bloc de calcul 243 reçoit les coefficients représentant la réponse
impulsionnelle moyenne RI0 et compare chaque coefficient moyen au coefficient de même
rang des P réponses impulsionnelles RI1, RI2 de la mémoire 241 pour déterminer, pour
chacune de celles-ci, un spectre d'écarts de ses divers coefficients par rapport aux
coefficients de même rang de la réponse impulsionnelle moyenne RI0.
[0052] La réponse impulsionnelle moyenne RI0 représente uniquement la distorsion de la liaison
3 au débit D1 ici considéré, puisque le bruit, a priori aléatoire et alternatif, a
été éliminé par l'intégration que représente le calcul de la moyenne.
[0053] Les écarts ci-dessus représentent donc le bruit instantané au débit D1. Le bloc de
calcul 243 élève au carré les N écarts calculés, pour les P mots, et les N x P résultats
sont rangés dans une mémoire 244 homologue de la mémoire 241 mais contenant les écarts
quadratiques, ou variance, donc des valeurs de bruit et non pas les amplitudes d'origine.
Un bloc de calcul 245 effectue ensuite deux pluralités (N, P) de sommations, pour
ajouter ensemble, pour chacun des P mots, les N écarts quadratiques du mot considéré
et pour en outre ajouter entre eux ces résultats partiels afin d'obtenir la variance
globale, l'ordre de prise en compte des N x P valeurs quadradiques élémentaires pour
les cumuler pouvant être quelconque.
[0054] Après division par P, pour la normer, cette variance globale représente l'énergie
ou puissance moyenne du bruit, qui est alors divisée par le carré de la valeur moyenne
de la réponse impulsionnelle RI0, préalablement reçue et élevée au carré par le bloc
245 pour représenter l'énergie du signal utile. Le bloc 245 calcule alors le rapport
signal utile/bruit, ou bruit/signal utile dans le cas de la figure 4, c'est-à-dire
le taux de bruit en puissance.
[0055] Les calculs ci-dessus sont effectués pour chacun des D débits et fournissent donc
les D valeurs de taux de bruit, qui sont ensuite exploitées, par le bloc de calcul
245, comme expliqué ci-dessus.
1. Procédé de mise en service d'une liaison de transmission de données (3) reliant deux
modems (1, 2), dans lequel, dans une phase initiale de préactivation pour caractériser
la qualité de la liaison.
- les modems échangent un train (31) de motifs prédéterminés (311, 312) de symboles
de données à un débit spécifié (D1) et à un niveau d'émission déterminé, et
- chaque modem (1, 2) effectue un calcul de corrélations entre les motifs (311, 312)
reçus et les motifs prédéterminés attendus, pour déterminer des courbes de réponse
impulsionnelle (RI1, RI2) de la liaison (3) au débit spécifié (D1) et les comparer
à une courbe de réponse impulsionnelle nominale afin d'en déterminer des différences,
et ainsi estimer une qualité de liaison, et
- la liaison (3) est activée si la qualité de liaison est supérieure à un seuil minimal
déterminé,
procédé caractérisé par le fait que, dans la phase de préactivation,
- on compare entre elles les courbes de réponse impulsionnelle (RI1, RI2) des motifs
reçus (311, 312) pour mesurer leurs écarts relatifs et en calculer un taux de bruit
(T1) du train de motifs (31) au débit considéré (D1),
- on effectue toutes les étapes ci-dessus pour une pluralité (D) de trains (31, 32,
33) ayant chacun un débit (Di) spécifique (D1, D2, D3),
- on estime la sensibilité de la valeur de taux de bruit (T) par rapport au débit
(Di), en déterminant une courbe de taux de bruit à partir d'au moins deux points représentant
deux paires des valeurs taux de bruit-débit associé (T2-D2, T3-D3),
- on recherche une valeur de débit maximal admissible (D0) correspondant à l'intersection
de la courbe de taux de bruit (T) avec un seuil haut de taux de bruit (S) correspondant
théoriquement à un seuil minimal de qualité admissible de la liaison (3), et
- on transmet, au modem (1, 2) émetteur des trains (31, 32, 33), la valeur de débit
maximal (D0) pour activer la liaison (3) à un débit limité en fonction du débit maximal
(D0).
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel, pour calculer le taux de bruit, à chaque
débit,
- on compose ensemble les réponses impulsionnelles (RI1, RI2) pour obtenir une réponse
impulsionnelle moyenne (RI0) représentant une moyenne du signal utile reçu,
- on calcule les écarts des réponses impulsionnelles (RI1, RI2) par rapport à la réponse
impulsionnelle moyenne (RI0) et
- on calcule le taux de bruit à partir des écarts, rapportés à la moyenne du signal
utile (RI0).
3. Procédé selon la revendication 2, dans lequel chaque réponse impulsionnelle (RI1,
RI2) étant représentée par une rangée de coefficients en nombre déterminé, pour chaque
débit :
- on calcule les écarts des divers coefficients des diverses réponses impulsionnelles
(RI1, RI2) avec les coefficients de même rang de la réponse impulsionnelle moyenne
associée (RI0),
- on calcule la valeur quadratique des écarts, et
- on calcule la somme des valeurs quadratiques pour obtenir une puissance moyenne
de bruit, que l'on rapporte à la puissance moyenne de signal reçu pour obtenir le
taux de bruit.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel, décalant d'une valeur déterminée
le niveau d'émission de la liaison activée (3) par rapport au niveau d'émission lors
de la préactivation, on décale sensiblement d'autant le seuil haut de taux de bruit
(5) de façon relative par rapport aux taux de bruit calculés (T1, T2, T3), pour déterminer
un nouveau débit maximal (D0).
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel, chaque modem (1, 2) compare
la valeur de débit maximal (D0) qu'il a déterminée et celle déterminée par l'autre
modem (2, 1) pour retenir la plus faible pour des transmissions bidirectionnelles
sur la liaison (3).
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel on détermine la courbe de
taux de bruit (T) par interpolation entre les points calculés.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, dans lequel on détermine la courbe de
taux de bruit (T) par extrapolation depuis les points calculés.
8. Modem pour la mise en oeuvre du procédé de la revendication 1, comportant des moyens
de réception (21) pour recevoir, d'une liaison (3) de transmission de données, des
signaux représentant des motifs de symboles de données, les moyens de réception (21)
commandant des moyens de calcul (22, 23, 24) agencés pour comparer les motifs reçus
à des motifs prédéterminés et en déterminer une courbe de réponse impulsionnelle de
la liaison (3), caractérisé par le fait que les moyens de calcul (22, 23, 24) sont agencés pour déterminer une pluralité de trains
de courbes de réponse impulsionnelle, correspondant à une pluralité de trains de motifs
à une pluralité de débits respectifs, pour comparer entre elles les courbes de réponse
impulsionnelle de chaque train et en déterminer des écarts relatifs représentant un
taux de bruit au débit du train considéré et les moyens de calcul (22, 23, 24) sont
agencés pour comparer les taux de bruit à une valeur prédéterminée de seuil haut de
taux de bruit et en déterminer un débit maximal.
9. Modem selon la revendication 8, dans lequel les moyens de calcul (22, 23, 24) sont
agencés pour déterminer, pour chaque train, une courbe de réponse impulsionnelle moyenne
et en calculer une énergie correspondante, et agencés pour calculer la variance des
courbes de réponse impulsionnelle et déterminer le taux de bruit par calcul du rapport
entre la variance et l'énergie de la courbe de réponse impulsionnelle moyenne.