[0001] L'invention concerne un procédé pour estimer la réponse impulsionnelle d'un canal
de propagation, notamment ses paramètres tels que les valeurs de retard, les directions
d'arrivée, ainsi que les valeurs des amplitudes complexes associées à ces paramètres,
avec une connaissance a priori du signal.
[0002] Elle s'applique, par exemple, pour estimer les paramètres d'un filtre à réponse impulsionnelle
finie, pouvant mais non nécessairement, s'écrire de façon spéculaire, c'est-à-dire
que le filtre peut s'écrire sous la forme de Dirac pondérés.
[0003] L'invention est utilisée pour estimer des canaux de propagation dans le domaine des
radiocommunications, mais aussi de manière générale, elle s'applique à tout signal
filtré par un filtre linéaire à réponse impulsionnelle finie.
[0004] Dans un système de transmission, notamment par ondes radio, un émetteur émet un signal
dans un canal de transmission à destination d'un récepteur. Le signal émis subit des
fluctuations d'amplitude et de phase dans le canal de transmission. Le signal reçu
par le récepteur est constitué de copies du signal émis temporellement décalées et
modifiées. Les fluctuations du signal et les décalages génèrent ce que l'Homme du
métier appelle l'interférence intersymbole. L'interférence provient notamment de la
loi de modulation employée pour la transmission et également de la propagation de
multi-trajets dans le canal.
[0005] Le signal reçu est généralement issu d'un grand nombre de réflexions dans le canal,
les différents trajets empruntés par le signal émis conduisant ainsi à des retards
variés au niveau du récepteur. La réponse impulsionnelle du canal représente l'ensemble
des fluctuations auxquelles est soumis le signal émis.
[0006] L'estimation du canal de propagation dans un système de radiocommunication est intéressante
à plusieurs égards, dont certains sont indiqués ci-après à titre d'exemples :
- Les démodulateurs nécessitent généralement la connaissance des canaux afin de remédier
aux effets néfastes qu'ils ont induits,
- Un deuxième intérêt est la localisation urbaine ou extra-urbaine par exemple le principe
de localisation d'urgence « 911 » aux Etats-Unis,
- Enfin, la connaissance des canaux de propagation peut également servir à l'utilisation
d'antennes intelligentes (de type smart antennas) tant à la réception qu'à l'émission.
[0007] Différentes techniques sont connues de l'art antérieur pour estimer les canaux de
propagation et leurs paramètres.
[0008] Par exemple, le document de R. Rick and L. Milsteil intitulé "Performance acquisition
in mobile ds-cdma systems", IEEE Trans on Communications, Vol: 45(No: 11):pp: 1466-1476,
November 1997, propose de rechercher les retards de propagation en utilisant un banc
de détecteurs non-cohérents. Les résultats sont proposés pour des canaux à multi-trajets,
en présence de Doppler et d'interférences inter-cellules et intra-cellulaires.
[0009] Le document de R. Rick et L. Milsteil ayant pour titre "Optimal decision strategies
for acquisition of spread spectrum signais in frequency selective fading channels"
paru dans IEEE Trans. on Communications, Vol: 46(No: 5):pp: 686-694, May 1998, divulgue
une règle de décision optimale en se fondant sur les sorties des corrélateurs proposés
dans le document précédemment cité. Une telle technique mono-utilisateur est limitée
par les interférences dans le cas de multi-utilisateurs.
[0010] Il est aussi connu d'utiliser des filtres de mise en forme rectangulaires, par exemple
selon des procédés décrits dans l'un des documents suivants :
- E. Strom, S. Parkvall, S. Miller, and B. Ottersen intitulé "Propagation delay estimation
in asynchronous direct-sequence code-division multiple access systems", IEEE Trans
on Communications, Vol: 44:pp: 84-93, January 1996
- S. Parkvall intitulé "Near-Far Resistant DS-CDMA Systems : Parameter estimation and
Data Detection", PhD thesis, Royal Institute of Technology Stockholm, Sweden, 1996.
- S. E. Bensley and B. Aazhang intitulé "Maximum likelihood estimation of a single user's
delay for code division multiple acess communication systems", Conf. Information Sciences
ans Systems, 1994.
[0011] Dans le cas de filtres de mise en forme de durée supérieure à un temps de chip, ces
différents procédés ne conviennent plus.
[0012] Des algorithmes d'estimation conjointe des angles d'arrivée et des temps de retards
différentiels, sur des signaux reçus et connus, fondés sur des techniques de sous-espaces
ont été proposés par exemple dans le document de P. Gounon intitulé "Analyse spatio-temporelle
haute résolution à l'aide d'une antenne active", Traitement du Signal, Vol: 11(No:
5):pp: 351-360, 1994.
[0013] Le document de A. J Van der Veen, M. C. Vanderveen, et A. J. Paulraj, ayant pour
titre "Joint angle and delay estimation using shift-invariance properties", IEEE Sig.
Proc Letters, Vol.4(No.5):pp:142-145, 1997, divulgue des procédés d'estimation des
paramètres physiques de la propagation à l'aide de méthodes à base de sous-espaces.
[0014] De telles méthodes souffrent toutefois d'une dégradation des performances dès que
les réponses impulsionnelles des canaux de propagation sont corrélées. Cette situation
se produit notamment lorsque les amplitudes complexes ne varient pas assez rapidement
sur la matrice de covariance des réponses impulsionnelles estimées au sens des moindres
carrés à l'aide du signal émis.
[0015] La figure 1 montre différentes techniques du Maximum de vraisemblance pouvant être
utilisées en fonction des hypothèses.
[0016] Une méthode au sens du maximum de vraisemblance a par exemple été proposée dans l'une
des références suivantes :
- J. Grouffaud, "Identification spatio-temporelle de canaux de propagation à trajets
multiples", PhD thesis, École Normale Supérieure de Cachan, Juin 1997.
- M. Wax and A. Leshem, "Joint estimation of delays and directions of arrivai of multiple
reflections of a known signal.", IEEE Trans. on Signal Processing, Vol: 45(No: 10):pp:
2477-248, October 1997.
mais elle ne traite pas le contexte MIMO (abrégé anglo-saxon de Multiple Input Multiple
Output).
[0017] Le document de P. Graffoulière intitulé "Méthodes actives spatio-temporelles large
bande", publié dans Techniques et performances. Applications en sonar. PhD thesis,
l'INPG, March 1997, divulgue également l'estimation au sens du maximum de vraisemblance
mais les études de performances ne traitent que le cas d'une source unique ou de plusieurs
sources très nettement séparées. Une étude similaire est divulguée dans le document
de N. Bertaux ayant pour titre "Contribution à l'utilisation des méthodes du Maximum
de Vraisemblance en traitement radar actif", PhD thesis, Ecole Normale Supérieure
de Cachan, Janvier 2000, pour des applications de radars actifs dans le cas monosource.
[0018] La présente invention concerne un procédé qui permet, notamment, d'estimer les paramètres
d'un canal de propagation, en travaillant sur les signaux corrélés, en sélectionnant
un certain nombre d'échantillons et en recherchant les valeurs des paramètres retard
et/ou directions d'arrivées, par exemple, qui permettent de reconstruire au mieux
le signal reçu.
[0019] Elle concerne également un procédé intégrant des techniques de compression d'impulsion
comme prétraitement.
[0020] L'invention concerne un procédé pour estimer un ou plusieurs paramètres d'un canal
de propagation avec une connaissance a priori du signal dans un système comportant
un ou plusieurs capteurs.
[0021] Il est caractérisé en ce qu'il comporte au moins les étapes suivantes :
- corréler le ou les signal x(t) reçu par le ou les capteurs avec un signal connu c(t),
- échantillonner ledit signal après corrélation à une période d'échantillonnage Te et
sélectionner un nombre d'échantillons par concaténation,
- déterminer au moins un paramètre du canal de propagation tel que τ et/ou θ qui permettent
de reconstruire au mieux les signaux reçus en utilisant une méthode au maximum de
vraisemblance.
[0022] Selon un mode de réalisation, les caractéristiques du système de capteurs sont connues
et il comporte par exemple :
- une étape de corrélation avec un signal connu c(t) égal à 1,
- les signaux reçus sur l'antenne s'exprime sous la forme X=S(θ,τ)h+B
- les estimées des paramètres τ et θ s'expriment sous la forme :

où Π
⊥S est le projecteur orthogonal à l'image engendrée par les vecteurs colonnes de S(θ,τ).
[0023] Les caractéristiques du système de capteurs sont par exemple la réponse à l'antenne.
[0024] Il peut comporter une étape de détermination des amplitudes complexes h de la réponse
impulsionnelle du canal de propagation à partir des estimées des paramètres estimés
τ et θ.
Selon un autre mode de réalisation les caractéristiques du système de capteurs ne
sont pas connues et il comporte par exemple :
- une étape de corrélation des signaux reçus par le réseau de capteurs avec un signal
connu c(t) égal à 1,
- une étape où les signaux reçus s'expriment sous une forme concaténée Y =Ψ(τ)α+N où Ψ(τ) est égal au produit convolué de la matrice unité IN avec la matrice S(τ) = [s1(τ

),···, s1(τ

),···,s(τ

)] et α contient les réponses des trajets des différents utilisateurs,
- une étape d'estimation du vecteur retard τ à partir de

où Π
⊥Ψ est le projecteur orthogonal à l'image engendrée par les vecteurs lignes de Ψ(τ).
[0025] L'étape de corrélation des signaux est effectuée avec un signal c(t) différent de
1, en ce que les caractéristiques du système de capteurs sont connues et en ce qu'il
comporte une étape d'estimation des paramètres τ et θ à partir de

[0026] L'invention concerne aussi un dispositif pour estimer un ou plusieurs paramètres
d'un canal de propagation avec une connaissance a priori du signal dans un système
comportant un ou plusieurs capteurs.
[0027] Il est caractérisé en ce qu'il comporte au moins :
- un dispositif adapté à corréler le signal reçu par le ou les capteurs s(t) avec un
signal connu c(t),
- un dispositif adapté à sélectionner un nombre d'échantillons du signal obtenu après
l'étape de corrélation, et
- un dispositif adapté à déterminer les paramètres du canal par une méthode au maximum
de vraisemblance.
[0028] Le procédé est appliqué par exemple dans des applications de type MIMO (Multiple
Input Multiple output) ou SIMO (Single Input Single Output).
[0029] L'invention présente notamment comme avantages :
- dans le contexte MIMO coopératif, l'estimateur utilisé dans le cadre d'une antenne
connue, fait appel à un modèle paramétrique des signaux reçus sur l'antenne, contrairement
au maximum de vraisemblance déterministe qui estime chaque échantillon du signal sans
a priori,
- en limitant le domaine d'analyse dans certains cas d'application, elle conduit à une
réduction de la taille des données traitées d'où un traitement plus rapide.
[0030] D'autres caractéristiques de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description
qui suit où sont proposés des exemples de mise en oeuvre à titre illustratif, ceci
en référence aux figures annexées où :
- La figure 1 représente différentes approches d'estimation paramétriques au sens du
Maximum de vraisemblance,
- La figure 2 schématise une première variante du procédé selon l'invention pour laquelle
les caractéristiques des antennes de réception sont connues,
- La figure 3 représente un schéma d'une deuxième variante de réalisation où les caractéristiques
des antennes de réception ne sont pas connues,
- La figure 4 schématise une autre variante du procédé comportant une étape préalable
pouvant s'appliquer aux méthodes décrites aux figures 2 et 3 précédemment.
[0031] Afin de mieux faire comprendre l'objet de l'invention, la description est donnée
à titre illustratif et nullement limitatif dans le domaine des radiocommunications
mobiles, dans un contexte coopératif où le récepteur dispose de certaines informations,
par exemple, la connaissance, dans une certaine mesure, du signal émis (connaissance
a priori du signal).
[0032] Le récepteur est par exemple constitué de N capteurs identiques et omnidirectionnels.
Les signaux s(t) reçus par chacun des capteurs sont échantillonnés régulièrement à
la cadence T
e. Cet exemple, n'empêche pas l'application du procédé selon l'invention à d'autres
types de récepteurs.
[0033] Avant de détailler les différentes variantes de mise en oeuvre du procédé, quelques
rappels sur la modélisation des signaux et quelques hypothèses permettant la mise
en oeuvre du procédé sont énoncés.
Modélisation des signaux reçus sur le système de réception
[0034] En présence de U utilisateurs (sources), les U signaux s
u(t) avec 1 ≤
u ≤
U se propagent à travers différents canaux avant d'être reçus par un ensemble de capteurs
indicés k. La réponse impulsionnelle du canal entre l'utilisateur u et le capteur
k est notée h
uk(t,τ), où t est l'instant d'arrivée du signal et τ son retard.
[0035] En appelant
huk(t,τ) le vecteur de dimension (
N × 1) dont les composantes sont les h
uk(t,τ), avec 1 ≤
k ≤
K et K le nombre de capteurs, on peut écrire le modèle des signaux reçus sous la forme
(1) :
b(t) est le vecteur bruit de dimension (
N × 1).
Hypothèse spéculaire
Temporellement spéculaire
[0036] Le modèle spéculaire est un modèle de canaux largement utilisé pour lequel, on considère
que les trajets sont vus par l'antenne comme étant des trajets temporellement ponctuels.
[0037] La fonction de transfert du canal devient donc (2):

avec
- Pu le nombre de trajets de propagation de l'utilisateur u,
- hup(τpu(t)) le (N×1) vecteur contenant le produit des réponses de l'antenne au trajet p par l'amplitude
complexe du trajet.
[0038] Le signal reçu s'écrit dans le cas du canal spéculaire (3)

Antenne calibrée
[0039] Si l'antenne est calibrée, avec l'hypothèse que les signaux arrivant sur l'antenne
ont une dispersion angulaire négligeable et que l'hypothèse bande étroite des signaux
est respectée, le signal reçu est modélisé par (4) :

où
- θpu est la direction d'arrivée du trajet p de l'utilisateur u,
- hup (τpu(t)) est le gain complexe du trajet p de l'utilisateur u reçu sur le premier capteur.
[0040] L'hypothèse précédemment faite (spécularité des directions d'arrivées) n'est pas
restrictive dans le cas d'une station de base en hauteur. Si la spécularité n'est
pas suffisante, le modèle peut être modifié en ajoutant une largeur de lobe de direction
d'arrivée qui sera estimée par la méthode proposée selon l'invention en ajoutant les
paramètres de ce lobe dans les paramètres à estimer.
[0041] Les différentes variantes du procédé selon l'invention, font appel à la méthode du
maximum de vraisemblance, dont différentes approches d'estimation paramètrique ont
été données à la figure 1.
Première variante de réalisation - antenne calibrée -
[0042] Une première variante de réalisation du procédé selon l'invention utilise une méthode
du maximum de vraisemblance adaptée aux signaux émis, dans le cas où les signaux émis
sont en partie connue, et la réponse de l'antenne pour toutes les directions d'arrivée
est connue.
[0043] La figure 2 représente un schéma bloc où le bloc de traitement 1, comportant par
exemple un microprocesseur, adapté à mettre en oeuvre le procédé selon l'invention,
reçoit d'une part les différents signaux reçus par les antennes 2i, ainsi qu'un signal
connu correspondant au signal émis.
[0044] En sortie du bloc de traitement le procédé selon l'invention dispose au moins des
estimées des directions d'arrivée θ et des vecteurs de retard τ qui sont par exemple
utilisées pour en déduire la réponse impulsionnelle du canal h(t), ceci pour une utilisation
donnée ou pour l'ensemble des utilisateurs.
[0045] Les signaux reçus sur le réseau d'antennes sont des versions retardées, dilatées
et éventuellement transposés en fréquence des signaux émis par les utilisateurs présents
dans une cellule (ou un canal de propagation). Ces signaux s'expriment donc comme
une combinaison linéaire d'un ensemble de fonctions de base connues et dont on veut
extraire les paramètres.
[0046] Le procédé est présenté dans le contexte général d'estimation paramètrique des angles
θ et des retards τ pour une antenne quelconque constituée de N capteurs identiques
et omnidirectionnels. Les signaux sont échantillonnés régulièrement à la cadence T
e . On suppose le nombre de trajets connu et, si tel n'est pas le cas, on le détermine
en utilisant une méthode de détection du nombre de sources qui permet d'obtenir le
nombre de trajets, décrite par exemple dans l'une des références suivantes:
- "Estimation of the number of signais in the presence of unknown correlated sensor
noise" de J.J.Fuchs, IEEE Trans.on signal Processing, Vol 40(N° : 5) pages 351-360,
1994;
- "Méthodes à Haute résolution pour le traitement d'antenne et l'analyse spectrale"
de J.Gouffraud, P.Larzabal et H.Clergeot, chapitre 6, Sélection d'ordre de modèle,
aux Editions Hermes, Février 1998;
- "A new look at the statistical model identification" de H.Akaike, IEEE Trans. On Automatic
Control, Vol 19(N°6), december 1974,
- "Detection of signais by information theoric criteria" de M.Wax et T.Kailath, IEEE
Trans.on ASSP, Vol 33(N°2), pages 387-392, April 1985.
[0047] Les étapes mises en oeuvre dans l'algorithme selon l'invention restent valables lorsque
le nombre de sources est surestimé.
Modélisation
[0048] Le signal x(t) (équation (4)) reçu par le réseau de capteurs 2i est échantillonné
au ryhme
Te, pendant une durée
t=[
Te,
NeTe] avec Ne nombre d'échantillons ou nombre d'observations pendant laquelle les amplitudes
complexes de la réponse impulsionnelle pour un utilisateur u et un trajet p, h
up(τ
pu(t)) sont considérés comme constantes.
[0049] Ces
Ne observations de dimension
N×1 sont concaténées dans le vecteur
X de dimension
NeN×1 :
X=[
x(T
e)
T,···,
x(N
eT
e)
T]
T (5) où l'exposant T désigne la transposée.
[0050] On définit le vecteur
B de dimension
NeN×1 contenant la concaténation des échantillons du bruit durant la même période par
(6) :

[0051] Enfin nous notons
su(τ
pu) le vecteur de dimension
Ne×1 correspondant au signal émis par l'utilisateur
u, retardé de τ
pu et échantillonné :

[0052] Le vecteur des concaténations des signaux reçus peut donc s'écrire (8)

où ⊗ est le produit de Kronecker.
[0053] Notons
S(θ,τ) la matrice

des vecteurs retard-direction définie de la manière suivante (9) :

où
- θ est le vecteur réel de taille P des directions d'arrivée
- τ est le vecteur réel de taille P des retards, (P étant le nombre de trajets)
[0054] On peut donc écrire l'équation des signaux reçus sur l'antenne comme : X=S(θ,τ)
h+B (10) où
h est le
P×1 vecteur complexe des amplitudes.
[0055] Cette formulation présente l'intérêt d'exprimer les observations comme un modèle
linéaire fonction des amplitudes complexes
h et du bruit.
[0056] Notons bien qu'il s'agit ici d'une modélisation MIMO (Multiple input multiple output),
regroupant l'ensemble des signaux de tous les utilisateurs.
[0057] Il n'est pas nécessaire de connaître tout le signal émis. par exemple en communications
mobiles, des séquences de symboles connus sont émises périodiquement résultant en
un signal connu. En radar ou en radio-altimétrie, par exemple, l'impulsion émise est
connue.
Log-vraisemblance
[0058] Les amplitudes complexes
h sont considérées comme inconnues mais déterministes. Dans le but de simplifier l'exposé
de l'invention sans toutefois la limiter, les signaux
su(
f) formant
s(θ,τ) sont considérés comme parfaitement connus aux paramètres θ,τ près. Cela conduit
à un modèle d'observation (10 ) où seul le vecteur bruit additif est aléatoire, de
densité de probabilité gaussienne, représenté par (11) :

[0059] La log-vraisemblance des observations est dont (12) :

Estimateur des paramètres σ2,h,θ,τ
[0060] Grâce à la séparabilité des paramètres σ
2,
h, θ, τ, l'expression de la log-vraisemblance (12) autorise la détermination analytique
du vecteur des amplitudes complexes
h et de la puissance du bruit σ
2 en fonction de θ et τ. Ces estimées sont toutes deux obtenues en annulant les dérivées
de la log-vraisemblance respectivement par rapport à σ
2 et par rapport à
h. Elles ont pour expression respectivement (13) et (14):

et

[0061] En substituant les valeurs de
h et de σ
2 dans la log-vraisemblance (12), l'expression se simplifie et les estimées de θ et
τ sont données par (15)

En notant
Π⊥S le projecteur orthogonal à l'image engendrée par les vecteurs colonnes de
S(θ, τ) (16)

[0062] Les estimées sont les solutions de (17)

[0063] Ces valeurs estimées sont ensuite utilisées respectivement dans les expressions (13)
et (14) pour déterminer la puissance du bruit et la réponse impulsionnelle du canal
de propagation.
[0064] Le critère introduit dans (17) est noté dans la suite du texte par

Mise en oeuvre du procédé selon l'invention dans le cas d'une antenne non calibrée
[0065] La figure 3 schématise un exemple de mise en oeuvre du procédé selon l'invention
dans le cas où les caractéristiques du récepteur ou de l'antenne ne sont pas connues,
l'antenne est formée de plusieurs capteurs, dont la réponse n'est pas connue désignée
souvent par l'expression "antennes non structurées".
[0066] Les antennes 2i reçoivent les signaux qui sont transmis à un bloc de traitement 4
adapté à mettre en oeuvre les étapes du procédé, et qui reçoit lui-même un signal
connu.
[0067] Le bloc de traitement équipé par exemple d'un microprocesseur programmé en conséquence
délivre au moins la valeur estimée du vecteur de retards τ et la valeur estimée de
la réponse impulsionnelle du canal de propagation.
Modélisation
[0068] Le signal reçu s'exprime sous la forme de l'équation (4) et est échantillonné au
rythme Te sur une période de temps t = [Te, NeTe] dans laquelle les amplitudes complexes
de la réponse impulsionnelle du canal de propagation
hpu(τ
pu(
f)) peuvent être considérées comme constantes ou sensiblement constantes. Ces Ne échantillons
de dimension N×1 sont concaténés dans un vecteur
Y de dimension NeN×1 tels que (18) :

Où xi(nTe) est l'échantillon n du capteur i.
[0069] De même, le vecteur N de dimension NeN×1 contient la concaténation des échantillons
de bruit (19)

Où bi(nTe) est l'échantillon de bruit n du capteur d'indice i.
[0070] Le signal Y peut s'écrire (20)

où la matrice (
NeN×NP) Ψ est construite à partir des différents
su(τ
pu) comme suit (21) :

où
S(τ) est la matrice (
Ne×P) telle que (22) :

α contient les réponses des capteurs aux différents trajets des différents utilisateurs
(23) :

avec

[0071] Les amplitudes complexes sont toujours supposées constantes pendant la phase d'estimation
des paramètres.
[0072] La modélisation des signaux reçus donnée par l'équation (20) nous fournit un modèle
affine. Comme précédemment, cette expression prend en compte les signaux de l'ensemble
des utilisateurs.
Log-vraisemblance
[0073] Les amplitudes complexes α sont considérées dans ce cas comme étant inconnues mais
déterministes. Les signaux qui interviennent dans Ψ(t) sont supposés connus aux variables
τ près. Cela conduit à un modèle où seul le bruit
N est aléatoire, de composantes gaussiennes et de densité de probabilité (25) :

[0074] La log-vraisemblance est alors donnée par (26)

Estimateur des paramètres σ2,α,τ
[0075] Comme dans le cas du maximum de vraisemblance adapté aux signaux reçus avec une antenne
connue tel qu'exposé précédemment, les expressions analytiques des amplitudes complexes
α, ainsi que la puissance du bruit σ
2 peuvent être exprimées en fonction du jeu de paramètres des vecteurs retards τ.
[0076] Ceci s'obtient par exemple en annulant respectivement les dérivées de la log-vraisemblance
par rapport à α et par rapport à σ
2.
[0077] On obtient l'expression (27)

Et (28)

En remplaçant α et σ
2 par leurs estimées, la log-vraisemblance se simplifie et l'estimateur de τ est (29)

En notant Π

(τ) le projecteur orthogonal à l'image engendrée par les vecteurs lignes de Ψ(τ)
(30):

l'estimée de τ est donnée par (31)

[0078] Les deux variantes de réalisation qui ont été précédemment exposées traitent des
signaux échantillonnés en sortie de capteur ou encore pour un signal corrélé avec
un signal connu de valeur 1. Les matrices à traiter sont de taille NeN×P.
[0079] Selon une autre variante de mise en oeuvre du procédé qui peut s'appliquer aussi
bien dans le cas d'une antenne calibrée que dans le cas d'une antenne non calibrée,
le procédé selon l'invention utilise des signaux corrélés.
[0080] La figure 4 représente un schéma bloc dans lequel un corrélateur 10 reçoit d'une
part les signaux reçus par les antennes et d'autre part le signal connu.
[0081] Le corrélateur 10 comporte un nombre de sorties identiques au nombre d'entrées, chaque
signal si(t) arrivant sur une antenne étant corrélé par un signal connu c(t). Les
différents signaux corrélés si(t)*ci(t) où i est l'indice du capteur, sont ensuite
transmis à un dispositif 11 adapté à sélectionner un nombre d'échantillons, afin notamment
de travailler sur un intervalle de temps préalablement défini. Les signaux corrélés
et appartenant à l'intervalle de temps retenu, sont ensuite transmis à un bloc de
traitement 12 comportant par exemple un microprocesseur adapté à estimer les valeurs
θ et τ, lorsque les caractéristiques de l'antenne sont connues ou la valeur de τ pour
une antenne ayant des caractéristiques inconnues. A partir de ces valeurs il est possible
de déterminer l'estimée de la réponse impulsionnelle du canal de propagation.
[0082] Le corrélateur 10 peut être de type analogique ou numérique, l'étape d'échantillonnage
étant réalisée avant ou après l'étape de corrélation.
[0083] Le bloc de traitement reçoit aussi le signal émis connu lui-même corrélé par exemple
au moyen d'un corrélateur 13.
[0084] Lorsque l'on utilise un intervalle de temps connu, il est utile de connaître l'instant
de réception du bloc ainsi que la longueur du canal.
[0085] Les signaux considérés au niveau du procédé correspondent aux signaux en sortie de
la corrélation par le filtre adapté au signal émis.
Procédé pour une antenne dont les caractéristiques sont connues
[0086] Dans cette partie on utilise les mêmes hypothèses que dans la partie précédente exposée
dans le cas d'une antenne dont on connaît les paramètres. On considérera toujours
les signaux comme connus et on ne s'intéressera qu'à l'utilisateur ω pour simplifier
la présentation. Ce modèle se généralise immédiatement au contexte MIMO (Multiple
Input Multiple Output).
Modélisation
[0087] En corrélant le signal reçu sur chaque capteur avec le signal de l'utilisateur ω,
on obtient (32) :

[0088] En limitant les données traitées à la partie "contenant" le canal de propagation
en sortie de la corrélation, on réduit grandement la complexité car on diminue la
taille des matrices utilisées.
[0089] En concaténant les échantillons filtrés en sortie des capteurs sur un intervalle
de temps NI, le signal X peut être modélisé de la manière suivante (33) :

[0090] Le bruit
bω suit une loi normale de covariance σ
TRb où la matrice
Rb=
RsωI
N.
Rsω est la matrice de covariance du vecteur (34):

La vraisemblance du signal
Xω est donnée par (35) :

d'où la log-vraisemblance (36) :

[0091] En annulant les dérivées de la log-vraisemblance par rapport à σ
2 et par rapport à h
ω, on obtient les estimateurs de σ
2 et de h
ω (37) :

et

En remplaçant σ
2 et
hω par leur expression dans (36 ) on obtient l'estimateur recherché pour les paramètres
spatio-temporels θ e† τ (38); (39)

où

[0092] Les paramètres spatio temporels estimés sont par exemple utilisés pour déterminer
l'estimée de la réponse impulsionnelle du canal de propagation.
Antenne non calibrée
[0093] Dans cette partie, nous nous intéressons à une méthode du MVA réduit avec une antenne
inconnue. La démarche utilisée sera identique à la précédente. Nous nous contenterons
de donner le modèle du signal, la log-vraisemblance et les estimateurs.
Modélisation
[0094] Le signal reçu est filtré par
sω·(-
f) (40) :

[0095] En concaténant les échantillons en sortie des capteurs puis les vecteurs obtenus
on obtient (41) :

[0096] Le bruit n
ω suit une loi normale de covariance
σ2TRn où la matrice
Rn = IN ⊗ RSω.
La vraisemblance du signal Y
ω est donnée par (42) :

d'où la log-vraisemblance (43) :

En annulant la dérivée de la log-vraisemblance par rapport à σ

et par rapport à α
ω, on obtient les estimateurs de σ

(43) et de α
ω (44) : et

[0097] En remplaçant dans (42) σ̂

et α̂
ω par leur expression, on trouve un estimateur pour le paramètre τ (45):

où

[0098] La valeur estimée du retard τ est ensuite utilisée par exemple pour estimer la valeur
de la réponse impulsionnelle du canal de propagation.
[0099] Les différentes variantes de mise en oeuvre du procédé selon l'invention, s'applique
dans de nombreux domaines du traitement du signal. Dans les systèmes de communications,
il est souvent nécessaire de connaître le canal de propagation afin de démoduler les
signaux émis.
[0100] Compte tenu de la congestion spectrale et de la demande croissante des utilisateurs,
les systèmes futurs feront communiquer plusieurs utilisateurs simultanément dans la
même bande de fréquence. De ce fait, les techniques proposées ici dans le cadre MIMO
ont une application directe.
[0101] De la même façon, la technique d'estimation du filtre avec réduction de la complexité
s'applique dans le contexte MIMO et SIMO (Single Input Multiple Output).
Dans le cas d'un traitement radar, ces techniques s'appliquent également.
Elles peuvent être utilisées dans un contexte multi-cible où mono-cible avec écho.
[0102] De même dans le cadre de la radio-altimétrie, plusieurs échos du signal émis peuvent
être reçus et tous nécessitent d'être estimés.
[0103] Sans sortir du cadre de l'invention, le procédé peut tenir compte de l'effet Doppler.
Pour cela, une manière consiste par exemple à estimer les vitesses en minimisant une
fonction multidimensionnelle intégrant tous les paramètres du modèle, autres que les
amplitudes complexes et la puissance de bruit.
[0104] Le procédé selon l'invention s'applique notamment dans un système de télécommunications
UMTS comportant un réseau d'antennes.