[0001] L'invention concerne un simulateur de lance-roquettes portatif, adapté pour permettre
de reproduire les contraintes dynamiques subies par le lance-roquettes et son utilisateur
lors du tir. Elle s'étend à un système de simulation comprenant un tel lance-roquettes.
[0002] Dans tout le texte, on désigne par "roquette" tout projectile autopropulsé lancé
à l'aide d'un tube portatif, dit lance-roquettes, posé et calé sur l'épaule du tireur.
Le tireur est en général accroupi et arc-bouté en prévision du tir. En effet, le tir
de roquettes induit chez le tireur des contraintes dynamiques et physiologiques importantes,
et le succès du tir dépend en grande partie des réactions réflexes et des efforts
opposés par le tireur. Or la roquette a ceci de particulier qu'elle présente, une
fois le tir déclenché, un temps de démarrage et de présence dans le tube relativement
long (typiquement 1 à 2 secondes). Le bon maintien du lance-roquettes par le tireur
pendant le tir influe donc sur la visée. Ainsi, le tir au lance-roquette est un tir
très technique et spécifique réservé aux tireurs expérimentés. Il est donc capital
de pouvoir proposer aux tireurs, pour leur entraînement, des simulateurs de tir reproduisant
le plus fidèlement possible le comportement des armes réelles correspondantes (contraintes
subies lors d'un tir réel, masse et équilibre de l'arme, etc ...).
[0003] Dans toute la suite, on entend par "simulateur" d'arme un appareil de tir simulé
destiné à l'entraînement des tireurs, comprenant des moyens de production d'un tir
simulé, tels qu'un laser, et fonctionnant en association avec des moyens informatiques
d'analyse de tir simulé permettant de calculer et de simuler -notamment par affichage
sur un écran-, en fonction des caractéristiques de l'arme simulée et de l'impact laser,
l'impact du tir réel correspondant. Le simulateur peut être une arme réelle modifiée
de façon à intégrer les moyens de production de tir, et qui est de préférence démilitarisée.
Il peut s'agir, au contraire, d'un appareil entièrement conçu et réalisé à des fins
didactiques. On entend par "arme simulée", l'arme réelle que représente le simulateur
et dont il reproduit une partie des caractéristiques techniques. Il s'agit, le cas
échéant, de l'arme réelle d'origine ayant servi à la fabrication du simulateur.
[0004] US-4.447.211 ou GB-2.110.351 décrit un simulateur de lance-roquettes utilisant un
laser pour simuler le tir, et comprenant un tube fermé à ses extrémités avant et arrière
par des plateaux entre lesquels s'étend une tige centrale de guidage d'une masse annulaire
montée coulissante dans le tube. Préalablement au tir, la masse est maintenue dans
une position extrême arrière par des moyens de verrouillage. Elle est alors soumise
à la force d'un puissant ressort de compression. Lorsque les moyens de déclenchement
du tir sont actionnés, les moyens de verrouillage sont libérés et la masse est propulsée
vers l'avant reproduisant ainsi le mouvement d'une roquette à l'intérieur du tube.
Le plateau avant est doté d'une butée en matériau élastique que la masse vient frapper
à l'issue de sa course avant et sur laquelle elle rebondit, et qui permet d'absorber
partiellement le choc de la masse sur ledit plateau.
[0005] EP-556.523 ou FR-2.685.464 décrit un simulateur comprenant un tube de lancement qui
porte à ses extrémités une masse avant largable et une masse arrière largable maintenues
sur le tube par des moyens de maintien provisoire du type électroaimants. Lorsque
le tireur presse la détente, la masse arrière est libérée et éjectée vers la gauche
par des moyens d'éjection (ressorts) ; et la masse avant est éjectée de façon similaire
vers la gauche avec un retard Δt. Le simulateur décrit est sensé restituer les mouvements
de site et de gisement ressentis par le tireur lors d'un tir réel.
[0006] Les inventeurs ont cependant montré qu'aucun des simulateurs antérieurs ne reproduit
fidèlement les forces d'inertie (recul et variations d'équilibrage) et les mouvements
résultant d'un tir de lance-roquettes. Lors d'un tir, le lance-roquettes (en particulier
le tube) et le tireur subissent deux forces principales : une force de recul violente
lors de l'explosion des gaz (alors que la roquette est encore dans le tube), en partie
contrebalancée par la réaction dynamique du tireur ; et une force tendant à faire
plonger l'avant du tube vers le sol ou inversement à soulever celui-ci lorsque la
roquette quitte le tube, dite force de délestage, due à la fois à la libération de
la roquette -et donc au changement de poids et d'équilibre du lance-roquettes- et
à la cessation de la force de recul (libération de la pression exercée dans le tube)
alors que le tireur maintient sa réaction.
[0007] US-4.447.211 décrit un simulateur reproduisant le déplacement de la roquette à l'intérieur
du tube par déplacement similaire d'une masse : la force de recul n'est que faiblement
reproduite, au contraire de la force de délestage. En outre, le simulateur crée un
choc avant lorsque la masse arrive en butée avant, qui n'existe pas dans une arme
réelle. Les moyens techniques proposés par EP-556.523 résultent d'une analyse erronée
des contraintes subies par le lance-roquettes et le tireur : les mouvements de gisement
ne proviennent pas a priori de contraintes dues à l'explosion des gaz ou à l'éjection
du projectile ; ils semblent s'expliquer par le fait que le lance-roquettes s'utilise
porté sur l'épaule et que toute contrainte longitudinale sur ledit lance-roquettes
(ou omnidirectionnelle dans le cas de l'explosion de gaz) se traduit par un déséquilibre
du tireur provoquant lesdits mouvements de gisement. La simulation de ces mouvements
de gisement par l'éjection latérale des masses avant et arrière crée indûment des
forces d'inertie supplémentaires, inexistantes dans le cas d'un tir réel. Par ailleurs,
les largages successifs de la masse arrière et de la masse avant induisent respectivement
des basculements vers l'arrière puis vers l'avant du simulateur sur l'épaule du tireur,
qui sont en pratique peu représentatifs de la force de recul, violente, et de la force
de délestage réellement exercées sur le lance-roquettes et le tireur lors d'un tir
réel.
[0008] Aucun simulateur de lance-roquettes suffisamment fidèle et réaliste n'a été proposé
à ce jour, de sorte que l'entraînement des tireurs ne peut se faire qu'à l'aide d'armes
réelles. Cet entraînement est donc très coûteux en munitions. Il est aussi particulièrement
dangereux, notamment pour les débutants, compte-tenu de la violence de l'arme et de
la dangerosité des roquettes.
[0009] L'invention vise donc à proposer un simulateur de lance-roquettes reproduisant le
plus fidèlement possible, sans utilisation de munitions réelles, les efforts et mouvements
dynamiques subis par l'appareil et le tireur lors d'un tir réel. Elle vise en particulier
à reproduire les diverses forces d'inertie apparaissant tout au long du tir (recul
violent, puis léger déséquilibre du lance-roquettes au cours de la progression de
la roquette dans le tube, puis délestage).
[0010] Un autre objectif de l'invention est de permettre de réaliser des simulateurs à partir
de lance-roquettes réels, qu'il s'agisse de lance-roquettes à tube réutilisable avec
roquettes dissociées ou de lance-roquettes à tube jetable avec roquette intégrée.
L'invention vise notamment à proposer des simulateurs pérennes et utilisables pour
un nombre important de tirs simulés, y compris lorsqu'ils sont réalisés à partir de
lance-roquettes à tube jetable. En particulier, l'invention vise à proposer des simulateurs
adaptés pour effectuer un nombre de tirs bien supérieur à celui du nombre de coups
réels pouvant être tirés avec l'arme réelle correspondante.
[0011] Pour ce faire, l'invention concerne un simulateur de lance-roquettes portatif comprenant
un tube -définissant une direction longitudinale-, des moyens de commande de tir,
des moyens de production de tir simulé -notamment optiques, par exemple du type à
laser et écran d'affichage- asservis auxdits moyens de commande de tir, et au moins
une masse montée coulissante dans le tube selon la direction longitudinale, caractérisé
en ce qu'il comprend des moyens de déplacement, asservis aux moyens de commande de
tir, adaptés pour déplacer, lors de chaque tir simulé, au moins une masse en translation
longitudinale vers l'arrière du simulateur puis au moins une masse en translation
longitudinale vers l'avant du simulateur.
[0012] Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, le simulateur comprend une unique
masse et les moyens de déplacement sont adaptés pour déplacer ladite masse en translation
longitudinale alternative vers l'arrière puis vers l'avant lors de chaque tir simulé.
[0013] Avantageusement et selon l'invention, les moyens de déplacement sont adaptés pour
pouvoir déplacer au moins une masse vers l'arrière puis au moins une masse vers l'avant
dès actionnement des moyens de commande de tir, en un intervalle de temps représentatif
du temps écoulé entre l'actionnement des moyens de commande de tir et la sortie d'un
projectile du lance-roquettes lors d'un tir réel effectué avec le lance-roquettes
réel simulé. Typiquement, cet intervalle de temps varie entre 1 et 2 secondes selon
l'arme simulée.
[0014] Ainsi, le déplacement relativement rapide vers l'arrière d'au moins une masse puis
l'arrêt brutal de ladite masse en une position extrême arrière, éventuellement suivi
par son déplacement rapide vers l'avant, génère une première force dirigée vers l'arrière
simulant la force de recul. Le poids de la masse et les caractéristiques techniques
développées par les moyens de déplacement (vitesse de déplacement de la masse vers
l'arrière et course parcourue) sont choisis de façon à conférer à ladite masse une
quantité de mouvement adaptée pour permettre de reproduire la force de recul réelle
de l'arme simulée. De façon similaire, le déplacement relativement rapide vers l'avant
d'au moins une masse puis l'arrêt brutal de ladite masse en une position extrême avant
génère une seconde force dirigée vers l'avant simulant la force de délestage. Les
caractéristiques techniques développées par les moyens de déplacement (vitesse de
déplacement de la masse vers l'avant et course parcourue), et éventuellement le poids
de la masse s'il s'agit d'une deuxième masse, sont choisies de façon à conférer à
ladite masse une quantité de mouvement adaptée pour permettre de reproduire la force
de délestage réelle de l'arme simulée (moins importante que la force de recul).
[0015] Avantageusement et selon l'invention, le simulateur comprend des moyens de butée
arrière contre lesquels au moins une masse est destinée à venir buter suite à son
déplacement vers l'arrière (sous l'effet des moyens de déplacement), de façon à générer
un choc arrière permettant d'amplifier, si nécessaire la force de recul générée par
le déplacement arrière de la masse. Le simulateur comprend également préférentiellement
des moyens de butée avant contre lesquels au moins une masse est destinée à venir
buter suite à son déplacement vers l'avant (sous l'effet des moyens de déplacement),
de façon à générer un choc avant permettant d'amplifier si nécessaire la force de
délestage générée par le déplacement avant de la masse.
[0016] Dans un premier mode de réalisation de l'invention, les moyens de déplacement comprennent
au moins un vérin pneumatique simple effet, présentant un corps cylindrique fixé à
l'intérieur du tube et une tige s'étendant vers l'arrière dotée d'une extrémité libre
dont une masse est solidaire, ledit vérin étant adapté pour déplacer la masse vers
l'arrière lorsqu'il est alimenté en air comprimé (ou en tout autre gaz), et des moyens
de rappel élastique adaptés pour déplacer la masse vers l'avant lorsque le vérin n'est
pas alimenté en air comprimé. Avantageusement et selon l'invention, les moyens de
rappel élastique sont constitués de deux ressorts de traction agencés de part et d'autre
de la tige du vérin, et fixés à une extrémité sur la masse et à l'autre extrémité
sur une pièce fixe du simulateur.
[0017] Dans un deuxième mode de réalisation de l'invention, les moyens de déplacement comprennent
au moins un vérin pneumatique double effet, présentant un corps cylindrique fixé à
l'intérieur du tube et une tige dotée d'au moins une extrémité libre dont une masse
est solidaire, et adapté pour déplacer la masse en translation longitudinale alternative.
[0018] Avantageusement et selon l'invention, dans les deux modes de réalisation précédents,
la masse évoluant entre une position extrême avant et une position extrême arrière,
le vérin présente une course maximale correspondant sensiblement (égale ou très légèrement
supérieure) à la distance séparant la position extrême arrière de la position extrême
avant de ladite masse.
[0019] Avantageusement et selon l'invention, les moyens de butée arrière comprennent un
bloc solide en matériau synthétique élastique compressible. Les moyens de butée avant
comprennent préférentiellement un ressort hélicoïdal de compression s'étendant longitudinalement.
[0020] Avantageusement et selon l'invention, le simulateur comprend un tube externe et des
moyens de commande de tir d'un lance-roquettes réel, et un tube interne métallique
rapporté pour le guidage en translation de la(des) masse(s) et le support des moyens
de déplacement, facultativement des moyens de production de tir, et, le cas échéant,
des moyens de butée avant et arrière. Le simulateur est obtenu préférentiellement
à partir d'un lance-roquettes réel, modifié de façon à pouvoir être utilisé dans le
cadre d'exercices de simulation de tir (ajout des moyens laser de production de tir
simulé, des moyens de simulation de la force de recul et de la force de délestage,
etc...). Un lance-roquettes ne permettant d'effectuer qu'un nombre très limité de
tir (réduit à un tir unique dans le cas d'un lance-roquette à tube jetable), le tube
interne métallique permet d'augmenter la durée de vie du simulateur. Le tube métallique
est en effet adapté pour résister à un nombre important de chocs générés par les masse(s),
moyens de déplacement et moyens éventuels de butée avant et arrière.
[0021] L'invention s'étend à un système de simulation de tir au lance-roquettes comprenant
au moins un écran de visualisation d'images cibles, des moyens de diffusion des images
cibles, au moins un simulateur de lance-roquettes comprenant des moyens laser de production
de tir simulé sur l'(les) écran(s), des moyens informatiques de contrôle des moyens
de diffusion, de détection d'impacts d'émissions laser du(des) simulateur(s), de calcul
de position d'impacts des tirs simulés sur les images cibles, caractérisé en ce que
le système comprend au moins un simulateur de lance-roquettes comportant tout ou partie
des caractéristiques précédemment définies.
[0022] L'invention concerne également un simulateur de lance-roquettes portatif et un système
de simulation de tir caractérisés en combinaison par tout ou partie des caractéristiques
mentionnées ci-dessus et ci-après.
[0023] D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture
de la description suivante qui se réfère aux figures annexées représentant des modes
de réalisation préférentiels de l'invention donnés uniquement à titre d'exemples non
limitatifs, et dans lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un système de simulation selon l'invention,
- la figure 2 est une coupe longitudinale d'un simulateur de lance-roquettes selon l'invention
avant le tir,
- la figure 3 est une coupe longitudinale du simulateur de la figure 2 en cours de tir,
lorsque la masse dudit simulateur est en position extrême arrière,
- la figure 4 est une coupe longitudinale du simulateur des figures 2 et 3 en fin de
tir, lorsque la masse dudit simulateur est en position extrême avant,
- la figure 5 est une coupe longitudinale d'un deuxième mode de réalisation d'un simulateur
de lance-roquettes selon l'invention, pris avant le tir.
[0024] La figure 1 illustre un système de simulation selon l'invention comprenant un simulateur
de lance-roquettes 201, un écran 202 sur lequel sont projetés des images cibles (vidéos
de scénario de combats pour l'entraînement), et des moyens informatiques 203. Lesdits
moyens informatiques 203 comprennent entre autres : un projecteur 207 pour la diffusion
des images cibles sur l'écran 202 ; une caméra 208 pour la détection des impacts sur
l'écran des émissions laser provenant du simulateur 201 ; un écran de contrôle 206
pour la visualisation de modes de fonctionnement du système de simulation, des résultats
du tireur, etc. ; un clavier 205 pour la saisie de diverses données (choix du simulateur,
du scénario, commande de visualisation des résultats...) ; et une unité centrale d'ordinateur
204 pour la gestion des différents périphériques susmentionnés (y compris le laser
du simulateur et un compresseur 209 alimentant le vérin pneumatique dudit simulateur
en air comprimé), et pour la gestion de divers programmes spécifiques dont des programmes
de calcul de position de l'impact du tir en fonction de l'impact du rayon laser sur
l'écran 202, de la taille de la cible et de certaines caractéristiques du lance-roquettes
simulé.
[0025] Les figures 2, 3 et 4 représentent le simulateur 201 dans différentes phases du tir.
Avantageusement et selon l'invention, ce simulateur a été réalisé à partir d'une arme
réelle. Le tube externe 1 du lance-roquettes d'origine, en polyester par exemple,
est conservé et renforcé par l'adjonction d'un tube interne métallique 2 sur quasiment
toute la longueur du simulateur. Un laser 3, protégé par un capot 4, est agencé à
l'avant du simulateur sur l'axe des tubes. Il est porté par une entretoise 26 fermant
l'ouverture avant du lance-roquette d'origine, soudée sur le tube interne métallique
2. Il est par ailleurs relié à une carte électronique 5 de commande dudit laser 3.
Le simulateur comprend par ailleurs un boîtier 6 de commande de tir (visible sur la
figure 1 et représenté en pointillés sur la figure 2), comprenant une détente et une
sûreté, et relié électriquement à la la carte électronique 5.
[0026] Conformément à l'invention, le simulateur comprend un masse 7 montée coulissante
à l'intérieur du tube métallique 2, au moyen d'une bague de guidage 8 circulaire adaptée
pour limiter les frottements entre la masse 7 et le tube métallique 2 lors des déplacements
longitudinaux de cette dernière. La masse 7 est amenée à évoluer entre une position
extrême arrière, située à l'extrémité arrière du tube 2, et une position extrême avant,
située à une distance de ladite extrémité arrière correspondant sensiblement au tiers
de la longueur totale du simulateur. Elle présente une masse variable selon l'arme
simulée, de l'ordre de 3 kg dans le cas d'un lance-roquettes du type "RAC". Un simulateur
de lance-roquettes du type "AT4CS" est équipé d'une masse beaucoup moins lourde, la
force de recul de l'arme réelle correspondante étant amoindrie grâce à un réservoir
arrière de liquide permettant d'absorber, par rupture d'opercules dudit réservoir
et vaporisation dudit liquide, une partie de l'énergie mécanique et de l'énergie thermique
générées par l'explosion des gaz. Il est à noter que la masse 7 est choisie la moins
lourde possible de façon à obtenir un simulateur présentant une masse totale et un
centre de gravité avant le tir proches de ceux de l'arme réelle simulée.
[0027] Le simulateur comprend de plus un vérin pneumatique 9 simple effet agencé en partie
centrale (selon la direction longitudinale) du simulateur, sur l'axe des tubes externe
et interne, et de sorte que sa tige 12 s'étende vers l'arrière. Le cylindre 9a du
vérin occupe environ un tiers de la longueur du simulateur ; il présente un diamètre
de 6 cm. La tige 12 du vérin possède une course de 30 à 40 cm. Il est à noter que
la pression délivrée par le compresseur 209 est limitée à une dizaine de bars pour
permettre l'utilisation d'un vérin industriel. La section et la course dudit vérin
9, ainsi que la masse de ladite masse 7, sont donc choisies de façon à pouvoir conférer
à la masse 7, à partir d'une telle pression, la quantité de mouvement nécessaire pour
reproduire la force de recul de l'arme simulée.
[0028] Le cylindre 9a est fixé à une extrémité sur un flasque cylindrique arrière 10 et
à l'autre extrémité sur un flasque cylindrique avant 11, lesdits flasques étant montés
fixes (par soudure) sur le tube interne métallique 2. La masse 7 est fixée sur l'extrémité
arrière de la tige 12 par tous moyens 13 appropriés (vis, écrou...). Le vérin 9 est
alimenté en air comprimé à l'extrémité avant de son cylindre par un tuyau 25 traversant
le flasque avant 11 et l'entretoise avant 26 du simulateur par des réservations prévues
à cet effet, pour rejoindre le compresseur 209 (voir figure 1). La réservation de
l'entretoise 26 permet également le passage de fils conducteurs 27 reliant la carte
électronique 5 aux moyens informatiques 203.
[0029] Le simulateur comprend également deux ressorts de traction hélicoïdaux 14 et 15.
Chaque ressort 14, 15 traverse le flasque arrière 10 (une réservation 18, 19 est prévue
à cet effet dans ledit flasque) et est fixé, à une extrémité, sur la masse 7 par une
vis 16, 17, et, à l'autre extrémité, sur le flasque avant 11 par une vis 20, 21. Le
simulateur comprend également, à l'extrémité arrière du simulateur, un bloc solide
amortisseur 22 formant une butée arrière pour la masse 7. Ledit bloc 22 est fixé sur
le tube interne 2 au moyen d'une entretoise arrière 23. Le simulateur comprend de
plus un ressort 24 de compression hélicoïdal formant une butée avant pour la masse
7, entourant la tige 12 du vérin. Ce ressort 24 est fixé à son extrémité avant sur
le flasque arrière 10 et présente une extrémité arrière libre de réception de la masse
7.
[0030] Avant le tir (voir figure 2), la masse 7 est dans une position dite position de repos.
Sous l'effet des ressorts 14 et 15, elle est en appui contre le ressort de butée 24.
Le tireur positionne le simulateur sur son épaule de façon à ce que celui-ci repose
en équilibre : le flasque arrière 10 est sensiblement situé au niveau de l'épaule
du tireur. Le tireur ajuste la direction du tir à l'aide de moyens de visée 28 situés
sensiblement au milieu (selon la direction longitudinale) du simulateur. Il peut alors
déclencher le tir en actionnant concomitamment la détente et la sûreté du boîtier
de commande de tir 6, qui agissent comme un interrupteur électrique. L'information
est instantanément recueillie au niveau de la carte électronique 5, et transmise aux
moyens informatiques 203 qui commandent l'ouverture d'une première valve du compresseur
209. L'air comprimé à 8 bars, injecté dans le cylindre 9a du vérin, repousse violemment
vers l'arrière le piston dudit vérin, et par conséquent la masse 7.
[0031] Celle-ci vient percuter le bloc amortisseur 22, qui n'amortit que très faiblement
le choc, pour reproduire la force de recul de l'arme simulée. La masse 7 est alors
en position extrême arrière (voir figure 3). Il est à noter que la course du vérin
est choisie de façon à ce que ledit vérin soit en fin de course lorsque la masse 7
est en position extrême arrière, c'est-à-dire de façon à ce qu'elle corresponde sensiblement,
en fonction de la masse utilisée, à la distance de déplacement de la masse nécessaire
pour reproduire la force de recul souhaitée. Cette caractéristique permet d'éviter
toute détérioration du vérin lors du choc de la masse contre le bloc amortisseur 22.
[0032] La masse 7 étant en position extrême arrière, les moyens informatiques commandent
la fermeture de la première valve du vérin 9 et l'ouverture d'une seconde valve d'échappement
de l'air sous pression présent dans le cylindre 9a. La masse est alors ramenée vers
l'avant par les ressorts de rappel 14, 15. Elle vient percuter le ressort de butée
24 pour simuler la force de délestage. Il est à noter que cette force est en général
environ 10 fois inférieure à celle de recul. La raideur des ressorts de rappel 14,
15, et celle du ressort de butée 24 (qui absorbe une partie des efforts dûs au choc
de la masse 7 contre ledit ressort), sont choisies, en fonction de la masse de la
masse 7, de façon à conférer à ladite masse 7 la quantité de mouvement nécessaire
pour reproduire la force de délestage de l'arme simulée. Typiquement, dans le cas
du simulateur d'une lance-roquettes du type "RAC", les ressorts 14 et 15 présentent
une raideur de 0,2 N/mm et le ressort 24 présente une raideur de 20 N/mm.
[0033] La masse 7 se situe alors en position extrême avant (voir figure 4), dans laquelle
elle comprime le ressort de butée 24. Sous l'effet de ce ressort, elle revient ensuite
à sa position d'équilibre qui correspond à la position de repos sus-décrite. Le déplacement
de la masse 7 depuis sa position de repos initiale jusqu'à sa position extrême avant
s'effectue en 1 à 1,5 s, le déplacement de la masse 7 vers l'arrière étant bien plus
rapide que le déplacement de ladite masse vers l'avant.
[0034] Parallèlement à l'alimentation du vérin en air comprimé, les moyens informatiques,
suite au déclenchement du tir, commandent le laser 3 de façon à déclencher une émission
laser au moment où la masse 7 se situe approximativement en position extrême arrière
et repart vers l'avant. Ce déclenchement est donc programmé pour intervenir quelques
dixièmes, voire millièmes, de secondes (suivant l'arme simulée) après l'actionnement
de la détente et de la sûreté par le tireur. Le tir simulé tient ainsi compte des
éventuels déviations de trajectoire de la roquette, par rapport à la visée initiale
du tireur, dues aux mouvements de l'arme au moment de l'explosion des gaz dans le
cas de l'arme réelle. Le simulateur selon l'invention permet une simulation précise
du tir au lance-roquettes.
[0035] La figure 5 illustre un deuxième mode de réalisation de l'invention comprenant, de
façon similaire au mode de réalisation précédemment décrit, un tube externe et un
tube interne de guidage d'une masse et de réception de divers flasques ou entretoises
pour la fixation d'un laser, de moyens de déplacement, de moyens de butées avant et
arrière, etc.. Les moyens de déplacement comprennent dans cet exemple un vérin pneumatique
29 double effet, dont le piston définit à l'intérieur du cylindre une chambre avant
et une chambre arrière alimentées en air comprimé par des tuyaux 30 et 31 respectivement.
Lesdits tuyaux traversent le flasque avant et l'entretoise avant pour rejoindre le
compresseur 209. Avant le tir, le piston et la masse sont situées dans une position
avant de repos. Lorsque le tireur actionne la détente et la sûreté du simulateur,
les moyens informatiques commandent l'ouverture d'une première vanne d'alimentation
en air comprimé à 8 bars de la chambre avant du vérin et l'ouverture d'une première
vanne d'évacuation de l'air présent dans la chambre arrière dudit vérin. Le piston
et la masse sont projetés vers l'arrière jusqu'à une position extrême arrière, dans
laquelle la masse est en butée contre le bloc amortisseur arrière et le piston est
en fin de course.
[0036] Les moyens informatiques commandent alors la fermeture de la première vanne d'alimentation
et de la première vanne d'évacuation, ainsi que l'ouverture d'une deuxième vanne d'alimentation
en air comprimé de la chambre arrière du vérin et l'ouverture d'une deuxième vanne
d'évacuation de l'air présent dans la chambre avant du vérin. En variante, un bistable
pneumatique, inséré entre le compresseur et le vérin double effet, assure l'aiguillage
de l'air comprimé entre les deux chambres du vérin, en vue de produire les déplacements
arrière et avant de la masse. L'aiguillage s'effectue automatiquement en fin de course
du vérin. Le piston et la masse sont déplacés vers l'avant jusqu'à une position extrême
avant dans laquelle la masse est en butée contre les moyens de butée avant (ressort
de butée comprimé) et la chambre avant du vérin est sensiblement vide. Il est noter
que la pression délivrée pour déplacer le piston et la masse vers l'avant est avantageusement
inférieure à celle délivrée pour leur déplacement arrière, de sorte que la quantité
de mouvement de ladite masse lors de son déplacement avant est inférieure à celle
obtenue lors de son déplacement arrière. Cette caractéristique permet de simuler de
façon réaliste les forces de recul et de délestage de l'arme réelle simulée. Les moyens
informatiques commandent alors la fermeture de la deuxième vanne d'alimentation et
l'ouverture de la première vanne d'évacuation : la masse et le piston retrouvent leur
position de repos initiale. Il est à noter que, dans les deux modes de réalisation
représentés, étant donné la raideur élevée du ressort de butée 24, la position de
repos et la position extrême avant de la masse sont très proches.
[0037] Il va de soi que l'invention peut faire l'objet de nombreuses variantes par rapport
aux modes de réalisation précédemment décrits et représentés sur les figures. En particulier,
le simulateur peut comprendre deux masses (ou plus) : une masse arrière amenée à être
violemment projetée vers l'arrière par tous moyens de déplacement adaptés (vérin ou
ressort) pour simuler la force de recul, et une masse avant amenée à être déplacée
vers l'avant, avec un retard Δt par rapport à la masse arrière, par tous moyens de
déplacement appropriés pour simuler la force de délestage. La masse arrière est dans
ce cas ramenée en position avant, par le vérin ou par des ressorts de rappel, lors
du déplacement vers l'avant de la masse avant. La masse avant est ramenée en position
arrière à l'issue de son déplacement vers l'avant, de façon lente et peu sensible
pour le tireur. En variante, les masses arrière et avant sont ramenées concomitamment
dans leur position respective avant et arrière après le tir, lors d'une opération
de réarmement du simulateur. Les mouvements combinés des deux masses et leurs séquences
de fonctionnement permettent éventuellement de simuler des forces d'inertie ayant
des variations plus complexes qu'avec une seule masse.
1. Simulateur de lance-roquettes portatif comprenant un tube (1) définissant une direction
longitudinale, des moyens (6) de commande de tir, des moyens (3) de production de
tir simulé asservis auxdits moyens de commande de tir, et au moins une masse (7) montée
coulissante dans le tube (1) selon la direction longitudinale, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de déplacement (9, 14, 15), asservis aux moyens (6) de commande
de tir, adaptés pour déplacer au moins une masse en translation longitudinale vers
l'arrière du simulateur puis au moins une masse en translation longitudinale vers
l'avant du simulateur lors de chaque tir simulé.
2. Simulateur selon la revendication 1, comprenant une unique masse (7), caractérisé en ce que les moyens de déplacement (9, 14, 15) sont adaptés pour déplacer ladite masse en
translation longitudinale alternative vers l'arrière puis vers l'avant lors de chaque
tir simulé.
3. Simulateur selon l'une des revendications 1 ou 2, représentant un lance-roquettes
réel dit lance-roquette simulé, caractérisé en ce que les moyens de déplacement (9, 14, 15) sont adaptés pour pouvoir déplacer au moins
masse (7) vers l'arrière puis au moins une masse (7) vers l'avant dès actionnement
des moyens (6) de commande de tir, en un intervalle de temps représentatif du temps
écoulé entre l'actionnement des moyens de commande de tir et la sortie d'un projectile
du lance-roquettes lors d'un tir réel effectué avec le lance-roquettes simulé, et
notamment en moins de deux secondes.
4. Simulateur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (22) de butée arrière contre lesquels au moins une masse (7)
est destinée à venir buter suite à son déplacement vers l'arrière sous l'effet moyens
de déplacement (9).
5. Simulateur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (24) de butée avant contre lesquels au moins une masse (7)
est destinée à venir buter suite à son déplacement vers l'avant sous l'effet des moyens
de déplacement (14, 15).
6. Simulateur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les moyens de déplacement comprennent un vérin pneumatique (9) simple effet, présentant
un corps cylindrique (9a) fixé à l'intérieur du tube et une tige (12) s'étendant vers
l'arrière dotée d'une extrémité libre dont une masse (7) est solidaire, ledit vérin
étant adapté pour déplacer la masse vers l'arrière lorsqu'il est alimenté en air comprimé,
et des moyens de rappel élastique (14, 15) adaptés pour déplacer la masse (7) vers
l'avant lorsque le vérin (9) n'est pas alimenté en air comprimé.
7. Simulateur selon la revendication 6, caractérisé en ce que les moyens de rappel élastique sont constitués de deux ressorts (14, 15) de traction
agencés de part et d'autre de la tige (12) du vérin, et fixés à une extrémité sur
la masse (7) et à l'autre extrémité sur une pièce fixe (11) du simulateur.
8. Simulateur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que les moyens de déplacement comprennent un vérin pneumatique (29) double effet, présentant
un corps cylindrique fixé à l'intérieur du tube et une tige dotée d'une extrémité
libre dont une masse est solidaire, et adapté pour déplacer la masse en translation
longitudinale alternative.
9. Simulateur selon l'une des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que, la masse (7) évoluant entre une position extrême avant et une position extrême arrière,
le vérin (9, 29) présente une course maximale correspondant sensiblement à la distance
séparant la position extrême avant de la position extrême arrière de ladite masse.
10. Simulateur selon la revendication 4, caractérisé en ce que les moyens de butée arrière comprennent un bloc solide (22) en matériau synthétique
élastique compressible.
11. Simulateur selon la revendication 5, caractérisé en ce que les moyens de butée avant comprennent un ressort (24) hélicoïdal de compression s'étendant
longitudinalement.
12. Simulateur selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'il comprend un tube externe (1) et des moyens (6) de commande de tir d'un lance-roquettes
réel, et un tube interne (2) métallique rapporté pour le guidage en translation de
la(des) masse(s) et le support des moyens de déplacement, facultativement des moyens
(3) de production de tir, et, le cas échéant, des moyens (22, 24) de butée avant et
arrière.
13. Système de simulation de tir au lance-roquettes comprenant au moins un écran (202)
de visualisation d'images cibles, des moyens de diffusion (207) des images cibles,
au moins un simulateur (201) de lance-roquettes comprenant des moyens laser de production
de tir simulé sur le(les) écrans, des moyens informatiques (203) de contrôle des moyens
de diffusion, de détection d'impacts d'émissions laser du(des) simulateur(s), de calcul
de position d'impacts des tirs simulés sur les images cibles, caractérisé en ce qu'il comprend au moins un simulateur (201) de lance-roquettes conforme à l'une des revendications
1 à 12.