[0001] La présente invention concerne d'une façon générale les projecteurs de véhicules
automobiles.
[0002] Il existe à l'heure actuelle deux grandes familles de tels projecteurs. La première
famille, celles des projecteurs appelés ici « du genre parabolique », comprend les
projecteurs dont le faisceau est engendré principalement par une source de petites
dimensions montée dans un miroir qui projette les rayons sur la route pour former
le faisceau souhaité. La glace du projecteur intervient le cas échéant, en étant munie
de prismes, stries, etc. pour modeler le faisceau, et en particulier pour l'étaler
en largeur. Cette famille inclut ici les projecteurs dits à surface libre ou encore
à « Surface Complexe » (marque déposée), ayant pour aptitude d'engendrer directement
un faisceau délimité par une coupure supérieure désirée.
[0003] Ces projecteurs ont pour propriétés de pouvoir engendrer des faisceaux d'excellente
qualité en termes de répartition lumineuse, et d'être en général peu profonds ; mais
pour engendrer un faisceau suffisamment intense, il est nécessaire que leur miroir
récupère une proportion importante du flux lumineux émis par la lampe.
[0004] Une première approche pour ce faire consiste à recourir à une distance focale de
base très petite, pour obtenir notamment un miroir très refermé autour de la source
et peu encombrant en largeur. Mais dans ce cas, du fait de la taille importante des
images de la source engendrées par le miroir, le faisceau présente en général une
épaisseur excessive, et en tout cas difficile à maîtriser.
[0005] Une seconde approche pour récupérer du flux lumineux tout en obtenant un faisceau
moins épais consiste au contraire à accroître la distance focale de base, mais dans
ce cas le miroir doit présenter des dimensions relativement importantes transversalement
à l'axe optique, ce que va à l'encontre de l'objectif d'un projecteur compact.
[0006] La seconde famille est celle des projecteurs « du genre elliptique ». De tels projecteurs
sont caractérisés par une lampe montée dans un miroir qui engendre avec les rayons
réfléchis une tache de concentration (typiquement, la source est au premier foyer
d'un miroir en forme d'ellipsoïde de révolution et la tache se forme au second foyer
dudit miroir), et cette tache est projetée sur la route par une lentille convergente,
habituellement plan-convexe. Si le faisceau doit comporter une coupure, celle-ci est
réalisée en occultant partiellement la tache lumineuse là où elle se forme.
[0007] Cette deuxième famille de projecteurs présente l'avantage de pouvoir récupérer une
proportion importante du flux lumineux émis par la source, tout en présentant transversalement
à l'axe optique des dimensions réduites. En revanche, la photométrie du faisceau peut
s'avérer difficile à modeler, car par nature aucun élément correcteur de type prisme
ou strie ne peut en général venir corriger la lumière en aval de la lentille ; en
outre, ces projecteurs présentent un encombrement important en profondeur.
[0008] Ces deux familles de projecteurs ont en outre dans la pratique des aspects extérieurs
très différents.
[0009] Ainsi les projecteurs du genre parabolique présentent une glace de largeur relativement
importante (tandis qu'au fil des années, pour des raisons de style et d'aérodynamisme,
leur hauteur s'est vue progressivement réduite). Cette glace est striée ou, dans des
styles plus récents, pratiquement lisse de sorte que, projecteur éteint, on observe
parfaitement à l'intérieur de celui-ci le miroir et différents types d'enjoliveurs.
[0010] Au contraire, un projecteur du genre elliptique lorsqu'il est éteint révèle en général,
à travers une glace lisse, seulement la face externe convexe de la lentille, souvent
entourée d'un enjoliveur approprié.
[0011] Il existe de nos jours des demandes sans cesse plus exigeantes de la part des stylistes
concernant l'aspect des projecteurs d'éclairage des véhicules.
[0012] Ainsi certaines « tendances » de style privilégient les projecteurs de type parabolique,
ou de type elliptique, voir une combinaison des deux types.
[0013] Par ailleurs, sur un plan davantage technique, il existe une demande forte pour des
projecteurs présentant un encombrement modéré non seulement transversalement à l'axe
optique, mais également en profondeur, c'est-à-dire le long de l'axe optique, ce que
par principe aucune des deux familles de projecteurs mentionnées plus haut ne permet
d'obtenir sans faire des concessions en termes de qualité d'éclairage.
[0014] Il a certes existé des tentatives pour réaliser des projecteurs de la famille des
paraboliques qui présentent une hauteur et une largeur comparables à celles d'un projecteur
elliptique (c'est à dire typiquement inférieure chacune à 100 mm, voire 90 mm), tout
en formant un faisceau convenable, bien que limite en termes d'intensité lumineuse
notamment dans l'axe de la route.
[0015] Toutefois, un tel projecteur placé à côté d'un projecteur du genre elliptique (par
exemple l'un étant chargé de l'éclairage croisement tandis que l'autre est chargé
de l'éclairage route) présentera - projecteurs éteints - un aspect esthétique fort
différent de celui dudit projecteur elliptique, ce qui aujourd'hui ne satisfait plus
les stylistes.
[0016] La présente invention vise donc à proposer un projecteur qui, tout en appartenant
techniquement à la famille des projecteurs « du genre parabolique » présente, éteint,
un aspect extérieur semblable à celui d'un projecteur « du genre elliptique ».
[0017] Un autre objet de la présente invention est de satisfaire cet objectif tout en engendrant
un faisceau d'éclairage de bonne qualité.
[0018] A cet effet, la présente invention propose, selon un premier aspect, un projecteur
de véhicule automobile, comprenant une source lumineuse, un miroir et un élément transparent
de déviation optique placé devant le miroir, le miroir étant apte à coopérer avec
la source lumineuse pour engendrer un faisceau délimité par une coupure supérieure,
et l'élément de déviation étant apte à assurer un étalement généralement horizontal
de la lumière, sans modifier sensiblement la répartition verticale de la lumière,
projecteur caractérisé en ce que ledit élément de déviation présente des faces d'entrée
et de sortie de lumière qui sont continues sur toute leur étendue, de manière à présenter
un aspect similaire à celui d'une lentille de projection d'une tache lumineuse.
[0019] Des aspects, préférés, mais non limitatifs, du projecteur selon l'invention sont
les suivants :
- lesdites faces d'entrée et de sortie de lumière de l'élément de déviation sont lisses.
- l'élément de déviation présente un contour généralement circulaire.
- le miroir présente un contour choisi pour que tous les rayons lumineux issus de la
source et réfléchis par le miroir rencontrent la face d'entrée de l'élément de déviation.
- le miroir possède une génératrice horizontale satisfaisant à une loi prédéterminée
exprimant une seconde distance latérale, par rapport à un axe optique du projecteur,
du lieu d'impact d'un rayon réfléchi sur une droite de référence transversale située
au voisinage de l'élément de déviation, en fonction d'une première distance latérale,
par rapport à ce même axe optique, du lieu de réflexion dudit rayon réfléchi sur ladite
génératrice horizontale.
- ladite seconde distance latérale varie de façon non linéaire de zéro à un maximum
de ladite seconde distance latérale lorsque la première distance latérale varie de
zéro à un maximum de ladite première distance latérale.
- les maxima de la première distance latérale et de la seconde distance latérale sont
sensiblement égaux, pour ainsi donner au miroir et à l'élément de déviation sensiblement
la même largeur.
- pour au moins un intervalle de valeurs de la première distance latérale, la seconde
distance latérale est nulle.
- pour un intervalle défini de valeurs de la première distance latérale, la seconde
distance latérale varie de façon monotone dans un autre intervalle de valeurs.
- ladite variation est linéaire.
- l'élément de déviation possède une section horizontale satisfaisant à une loi prédéterminée
exprimant une déviation angulaire horizontale de la lumière latérale, par rapport
à un axe optique du projecteur, d'un rayon réfléchi par le miroir, en fonction d'une
première distance latérale, par rapport à ce même axe optique, du lieu de réflexion
dudit rayon réfléchi sur ladite génératrice horizontale.
- pour une moitié latérale du projecteur, la déviation latérale définie par ladite loi
prédéterminée reste de même signe.
- pour au moins un intervalle de valeurs de la première distance latérale, la déviation
angulaire horizontale varie de façon monotone dans un intervalle de valeurs.
- l'une des faces de l'élément de déviation est plane.
- ladite face plane est orthogonale à un axe optique du projecteur.
[0020] Selon un deuxième aspect de la présente invention, il est proposé une paire de projecteurs
pour véhicule automobile, les projecteurs étant destinés à être situés au voisinage
l'un de l'autre à l'avant du véhicule, caractérisé en ce qu'elle comprend un projecteur
tel que défini ci-dessus et un projecteur du genre elliptique, l'élément de déviation
du projecteur tel que défini ci-dessus se trouvant au voisinage d'une lentille de
projection du projecteur du genre elliptique.
[0021] L'invention propose enfin un procédé de fabrication d'un miroir et d'un élément de
déviation associé d'un projecteur de véhicule automobile, le projecteur comprenant
une source lumineuse, un miroir et un élément transparent de déviation optique placé
devant le miroir, le miroir étant apte à coopérer avec la lampe pour engendrer un
faisceau délimité par une coupure supérieure, et l'élément de déviation étant apte
à assurer un étalement généralement horizontal de la lumière, sans modifier sensiblement
la répartition verticale de la lumière, procédé caractérisé en ce qu'il comprend les
étapes suivantes :
- établir une première loi exprimant une seconde distance latérale, par rapport à un
axe optique du projecteur, du lieu d'impact d'un rayon réfléchi sur une droite de
référence transversale située au voisinage de l'élément de déviation, en fonction
d'une première distance latérale, par rapport à ce même axe optique, du lieu de réflexion
dudit rayon réfléchi sur une génératrice horizontale du miroir,
- à partir de cette première loi, déterminer la génératrice horizontale du miroir,
- à partir de ladite génératrice horizontale et en fonction d'une coupure verticale
recherchée pour le faisceau, construire mathématiquement une surface réfléchissante
du miroir,
- à partir de la construction mathématique de la surface réfléchissante, usiner une
empreinte pour la fabrication du miroir avec ladite surface réfléchissante,
- fabriquer le miroir en utilisant ladite empreinte,
- établir une deuxième loi exprimant une déviation angulaire horizontale, par rapport
à l'axe optique du projecteur, du rayon réfléchi par le miroir, en fonction de ladite
première distance latérale,
- à partir de cette deuxième loi, déterminer une section horizontale de l'élément de
déviation,
- à partir de cette section horizontale, construire mathématiquement des surfaces d'entrée
et de sortie de lumière de l'élément de déviation,
- à partir de la construction mathématique des surfaces d'entrée et de sortie, usiner
un moule pour la fabrication de l'élément de déviation avec lesdites faces d'entrée
et de sortie, et
- fabriquer l'élément de déviation en utilisant ledit moule.
[0022] D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description détaillée suivante d'une forme de réalisation préférée
de celle-ci, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux dessins
annexés, sur lesquels :
la figure 1 illustre schématiquement par une coupe horizontale axiale le principe
de construction d'un miroir et d'une lentille d'un projecteur selon l'invention,
les figures 2a et 2b illustrent respectivement deux courbes de comportement illustrant
un exemple particulier de conception du miroir et de l'élément optique d'un projecteur
selon l'invention,
la figure 3 est une vue schématique en coupe horizontale axiale d'un exemple de projecteur
selon l'invention construit selon ce principe,
la figure 4 est une vue schématique en coupe verticale axiale de l'exemple de projecteur
de la figure 3,
la figure 5 est une vue de face de l'élément optique du projecteur des figures 3 et
4,
la figure 6 est une vue en perspective avec lignes de trace du miroir et de la lentille
du projecteur des figures 3 à 5, et
la figure 7 illustre par un ensemble de courbes isocandela sur un écran de projection
l'allure d'un faisceau à coupure obtenu avec le projecteur des figures 3 à 6.
[0023] On notera à titre liminaire que l'on se référera dans la description qui suit à un
référentiel orthonormé où O se trouve au centre géométrique de la source 10, x-x est
l'axe horizontal transversal à l'axe optique du projecteur, y-y est l'axe optique,
et z-z est vertical.
[0024] On notera également que la conception du projecteur sera donnée ci-dessous pour une
moitié latérale seulement de celui-ci, sachant que l'autre moitié pourra être construite
avec les mêmes enseignements, de façon symétrique ou non.
[0025] En référence tout d'abord à la figure 1, un projecteur selon l'invention comprend
pour l'essentiel une lampe abritant une source lumineuse 10 telle qu'un filament (lampe
à incandescence) ou un arc luminescent (lampe à décharge gazeuse), un miroir 20 et
un élément de déviation optique 30 que l'on appellera ici « lentille ».
[0026] Les détails structurels de ce projecteur, qui peuvent être entièrement classiques,
n'ont pas été représentés par souci de simplification. En particulier, les éléments
illustrés sur la figure 1 peuvent être abrités dans un boîtier fermé à l'avant par
une glace entièrement lisse.
[0027] La source 10 est ici disposée axialement selon l'axe optique y-y du miroir 20, dont
la génératrice horizontale 21 décrit une courbe y = f
20(x) comme on l'expliquera dans la suite.
[0028] La lentille 30 est disposée transversalement à l'axe OY et possède une face intérieure
31 recevant la lumière réfléchie par le miroir et une face extérieure 32 qui en l'espèce
est lisse, plane et perpendiculaire à OY. La face intérieure 31 de la lentille présente
une section horizontale décrivant une courbe continue et de préférence dérivable y
= f
30(x) comme on l'expliquera dans la suite, la lentille étant obtenue par déplacement
d'une directrice verticale le long de cette courbe pour former sa face intérieure,
la lentille étant ainsi cylindrique.
[0029] Le miroir 20 est dans le présent exemple capable d'engendrer un faisceau lumineux
globalement délimité par une coupure supérieure.
[0030] Il existe dans l'état de la technique de nombreuses publications décrivant de tels
miroirs, et en particulier des miroirs capables d'engendrer un faisceau doté d'une
telle coupure quelle que soit la génératrice y = f
20(x) que l'on a choisie. On citera notamment le document DE-A-42 00 989, qui décrit
en détail une méthode générique pour produire mathématiquement de telles surfaces
à partir d'une génératrice horizontale quelconque.
[0031] On note dans la suite D/2 la demi-largeur du miroir 20 et de la lentille 30.
[0032] Le miroir 20 et la face intérieure 31 de la lentille 30 sont construits en fonction
de comportements souhaités de ceux-ci en termes de propagation des rayons réfléchis
et réfractés, respectivement.
[0033] En particulier, la génératrice horizontale du miroir est tout d'abord construite
de manière à satisfaire à une loi donnée qui donne, en fonction de l'abscisse x, la
cote χ(x) suivant x du point d'impact, sur une droite transversale imaginaire d'équation
y = y
1 dans le plan de la figure 1, du rayon lumineux réfléchi au point de cote x de la
génératrice horizontale du miroir.
[0034] On comprend qu'une telle loi permet de modéliser différentes formes de génératrices
horizontales.
[0035] Ainsi par exemple, une loi qui donne χ(x) = 0 quelque soit x décrit une génératrice
horizontale elliptique dont le premier foyer est au point 0 et dont le second foyer
est sur l'axe y-y à la cote y = y
1. Selon un autre exemple, on comprend qu'une loi qui donne χ(x) = x donne une génératrice
horizontale parabolique de foyer 0.
[0036] De là, on comprend également que la loi que l'on choisit permet de régler la façon
dont le miroir « se referme » autour de la source, c'est à dire de régler la quantité
de flux lumineux récupérée par le miroir, étant entendu que la distance focale f
0 entre le point 0 et le fond du miroir 20 à la cote y
o permet également de jouer sur cette récupération de flux.
[0037] Un exemple particulier d'une telle loi est donné à la figure 2a des dessins. On observe
que la génératrice horizontale du miroir présente une forme elliptique (χ(x) = 0)
de la cote 0 à la cote x = x
1. Ensuite, entre cette cote x
1 et la cote maximale x = D/2, le point d'impact du rayon réfléchi se décale progressivement
de χ = 0 à χ = D/2, ce qui correspond à la cote latérale extrême de la lentille 30.
[0038] De ce fait, on comprend que la génératrice horizontale du miroir évolue progressivement,
à partir de la cote x
1, d'une allure elliptique vers une allure plutôt parabolique.
[0039] La courbe y
20(x) qui définit la génératrice horizontale, et donc l'ensemble de sa forme tridimensionnelle
suivant les enseignements des documents cités plus haut, peut être aisément définie
en fonction d'une loi telle que celle montrée à la figure 2a des dessins, par un système
d'équations différentielles sous forme canonique, à la portée de l'homme du métier.
[0040] Il est important que la majeure partie, voire la totalité, du rayonnement réfléchi
par le miroir atteigne bien la face d'entrée de la lentille. Ceci est aisément réalisé
en faisant en sorte, lors du choix de la loi χ(x), que la valeur de χ(x) n'excède
jamais D/2.
[0041] La forme de la section horizontale intérieure de la lentille, définie par la courbe
y = f
30(x), est quant à elle définie à partir d'une loi choisie qui détermine, en fonction
de la cote x d'émission d'un rayon réfléchi par la génératrice 21 du miroir (qui elle
même, en connaissant la forme de ladite génératrice, permet de déterminer la déviation
horizontale initiale du rayon par rapport à l'axe optique y-y), la déviation horizontale
finale θ(x) impartie à ce rayon.
[0042] On notera ici que, par convention, les déviations vers la gauche sont affectées d'un
signe négatif.
[0043] Ainsi la figure 2b illustre un exemple particulier d'une telle loi où :
- entre les cotes 0 et x2, la déviation passe progressivement d'une valeur nulle (rayon non dévié) à une déviation
maximale -θL ;
- entre les cotes x2 et x3, la déviation passe progressivement de la valeur maximale -θL à une valeur nulle, et
- entre la cote x3 et la cote extrême D/2, la déviation reste nulle.
[0044] On observera ici que le choix de θ(x) = 0 pour x = 0 permet d'assurer qu'au niveau
de la cote x = 0, la face d'entrée de la lentille 30 présente une section dérivable
(en l'occurrence perpendiculaire à l'axe optique y-y).
[0045] Ici encore, la section horizontale y = f
30(x) de la face intérieure 31 de la lentille peut être aisément déterminée par l'homme
du métier en fonction de la loi θ(x) qui a été choisie, par exemple à l'aide d'un
système d'équations différentielles sous forme canonique.
[0046] Ainsi la combinaison des lois des figures 2a et 2b permet de concevoir un miroir
et une lentille en ajustant d'une part la déviation horizontale du rayonnement impartie
par le miroir, et donc la récupération par ce même miroir du flux lumineux émis par
la source 10, et d'autre part la déviation horizontale du rayonnement impartie par
la lentille 30.
[0047] A partir des fichiers numériques ainsi obtenus, un processus d'usinage assisté par
ordinateur peut être mis en oeuvre pour réaliser les moules ou empreintes servant
à fabriquer le miroir d'une part, et la lentille d'autre part.
[0048] On a réalisé un projecteur sur la base des courbes des figures 2a et 2b, avec les
paramètres suivants :
D = 90 mm
y1 = 130 mm
x1 = 30 mm
x2 = 10 mm
x3 = 30 mm = x1
θL = 35°
[0049] L'allure du miroir et de la lentille ainsi obtenus est illustrée sur les figures
3 à 6 des dessins. Les formes des différentes génératrices montrées sur ces figures
sont à considérer comme significatives eu égard à la présente description.
[0050] Avantageusement, et comme le montrent les figures 3 à 6, la lentille 30, représentée
en traits pleins sous sa forme théorique avec un contour carré, est réalisée avec
un contour circulaire 33 tel que représenté en tiretés. De cette manière, la lentille
30 présente, lorsque le projecteur est éteint, un aspect (par ses faces lisses) et
une forme (par son contour circulaire) extrêmement similaires à ceux d'une lentille
classique (typiquement plan-convexe) d'un projecteur du genre elliptique. On peut
donc, dans un bloc optique avant de véhicule, juxtaposer un projecteur selon l'invention
avec un projecteur du genre elliptique, ceux-ci présentant tous deux le même type
d'aspect éteint.
[0051] On observe également sur les figures 3 à 6 que le contour 23 du miroir 20 est découpé
de manière à éliminer de celui-ci toute zone susceptible de réfléchir la lumière vers
l'extérieur du contour circulaire 33 de la lentille ; dans le même temps, l'encombrement
du miroir est réduit au strict minimum.
[0052] On comprend que l'on a ainsi réalisé un projecteur compact en largeur et dans une
certaine mesure en profondeur, capable d'engendrer un faisceau satisfaisant, et présentant
un aspect voisin de celui d'un elliptique. A propos de la qualité photométrique du
faisceau, la figure 7 représente par une série de courbes isocandela l'allure de celui-ci.
[0053] On note une largeur importante, une bonne homogénéité et, dans le même temps, une
pointe importante de lumière dans l'axe de la route. Ceci est permis par le fait que
des zones significative du miroir 20 et de la lentille 30 sont consacrées à l'obtention
d'une déviation nulle de la lumière (θ = 0 entre x
3 et D/2), et ceci avec des images relativement petites de la source (de telles images
étant d'autant plus petites que la valeur de x est grande).
[0054] Bien entendu, on peut apporter à la présente invention de nombreuses variantes.
[0055] En premier lieu, on peut donner au miroir 20 et à la lentille 30 des largeurs différentes,
la largeur du miroir pouvant être égale ou inférieure à celle de la lentille.
[0056] En deuxième lieu, on peut concevoir la lentille non pas avec une face extérieure
lisse et plane et avec une face intérieure conçue comme décrit plus haut, mais au
contraire avec une face intérieure lisse et plane et avec une face extérieure conçue
comme décrit plus haut (ou encore avec des faces intérieure et extérieure toutes deux
travaillées).
[0057] En troisième lieu, on peut réaliser les moitiés gauche et droite du miroir et de
la lentille de façon symétrique ou non. En particulier, on peut prévoir avec la présente
invention d'engendrer un faisceau dissymétrique, et par exemple plus étalé en largeur
à gauche qu'à droite ou inversement.
[0058] En quatrième lieu, on peut réaliser un faisceau présentant une coupure supérieure
définie par deux plans décalés en hauteur, ou encore par deux plans inclinés l'un
par rapport à l'autre.
[0059] Le premier exemple, qui correspond typiquement à un faisceau de croisement satisfaisant
aux normes des Etats-Unis d'Amérique, peut être obtenu en concevant les parties gauche
et droite du miroir de façon à engendrer deux niveaux de coupure différents.
[0060] Le second exemple, qui correspond typiquement à un faisceau de croisement obéissant
aux normes européennes, peut être obtenu en concevant une zone déterminée du miroir
pour qu'elle engendre un plan de coupure incliné. Pour éviter dans ce cas que l'élément
de déviation 30 ne vienne perturber cette coupure, on peut faire en sorte que la partie
de la lumière délimitée par une telle coupure traverse une partie de l'élément de
déviation 30 dans une zone de celui-ci qui est essentiellement non déviatrice.
[0061] En cinquième lieu, la définition géométrique de la surface réfléchissante du miroir
20 peut être raffinée en faisant si nécessaire varier certains paramètres intervenant
dans cette définition, et notamment les paramètres de « foyer haut » et de « foyer
bas » décrits par exemple dans les documents FR-A-2.760.067 ou FR-A-2.760.068 au nom
de la Demanderesse.
[0062] De nombreuses autres variantes peuvent être apportées également.
1. Projecteur de véhicule automobile, comprenant une source lumineuse (10), un miroir
(20) et un élément transparent de déviation optique (30) placé devant le miroir, le
miroir étant apte à coopérer avec la source lumineuse pour engendrer un faisceau délimité
par une coupure supérieure, et l'élément de déviation étant apte à assurer un étalement
généralement horizontal de la lumière, sans modifier sensiblement la répartition verticale
de la lumière, projecteur caractérisé en ce que ledit élément de déviation présente des faces d'entrée et de sortie de lumière (31,
32) qui sont continues sur toute leur étendue, de manière à présenter un aspect similaire
à celui d'une lentille de projection d'une tache lumineuse.
2. Projecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites faces d'entrée et de sortie de lumière (31, 32) de l'élément de déviation
(30) sont lisses.
3. Projecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élément de déviation (30) présente un contour généralement circulaire (33).
4. Projecteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que le miroir (20) présente un contour (23) choisi pour que tous les rayons lumineux
issus de la source et réfléchis par le miroir rencontrent la face d'entrée (31) de
l'élément de déviation (30).
5. Projecteur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le miroir (20) possède une génératrice horizontale (21) satisfaisant à une loi prédéterminée
exprimant une seconde distance latérale (χ), par rapport à un axe optique (y-y) du
projecteur, du lieu d'impact d'un rayon réfléchi sur une droite de référence transversale
(y = y1) située au voisinage de l'élément de déviation (30), en fonction d'une première distance
latérale (x), par rapport à ce même axe optique (y-y), du lieu de réflexion dudit
rayon réfléchi sur ladite génératrice horizontale.
6. Projecteur selon la revendication 5, caractérisé en ce que ladite seconde distance latérale (χ) varie de façon non linéaire de zéro à un maximum
(D/2) de ladite seconde distance latérale lorsque la première distance latérale (x)
varie de zéro à un maximum (D/2) de ladite première distance latérale.
7. Projecteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que les maxima de la première distance latérale et de la seconde distance latérale sont
sensiblement égaux (D/2), pour ainsi donner au miroir et à l'élément de déviation
sensiblement la même largeur.
8. Projecteur selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que, pour au moins un intervalle de valeurs ([0, x1]) de la première distance latérale, la seconde distance latérale (χ) est nulle.
9. Projecteur selon l'une des revendications 5 à 8, caractérisé en ce que, pour un intervalle défini de valeurs ([x1, D/2]) de la première distance latérale, la seconde distance latérale varie de façon
monotone dans un autre intervalle de valeurs ([0, D/2]).
10. Projecteur selon la revendication 9, caractérisé en ce que ladite variation est linéaire.
11. Projecteur selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que l'élément de déviation (30) possède une section horizontale satisfaisant à une loi
prédéterminée exprimant une déviation angulaire horizontale (θ) de la lumière, par
rapport à un axe optique (y-y) du projecteur, d'un rayon réfléchi par le miroir, en
fonction d'une première distance latérale (x), par rapport à ce même axe optique,
du lieu de réflexion dudit rayon réfléchi sur ladite génératrice horizontale (21).
12. Projecteur selon la revendication 11, caractérisé en ce que, pour une moitié latérale du projecteur, la déviation latérale (θ) définie par ladite
loi prédéterminée reste de même signe.
13. Projecteur selon l'une des revendications 11 et 12, caractérisé en ce que, pour au moins un intervalle de valeurs ([0, x2] ; [x2, x3]) de la première distance latérale, la déviation angulaire horizontale varie de façon
monotone dans un intervalle de valeurs ([0, -θL] ; [-θL, 0]).
14. Projecteur selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que l'une (32) des faces de l'élément de déviation (30) est plane.
15. Projecteur selon la revendication 14, caractérisé en ce que ladite face plane (32) est orthogonale à un axe optique (y-y) du projecteur.
16. Paire de projecteurs pour véhicule automobile, les projecteurs étant destinés à être
situés au voisinage l'un de l'autre à l'avant du véhicule, caractérisé en ce qu'elle comprend un projecteur selon l'une des revendications 1 à 13 et un projecteur
du genre elliptique, l'élément de déviation (30) du projecteur selon l'une des revendications
1 à 13 se trouvant au voisinage d'une lentille de projection du projecteur du genre
elliptique.
17. Procédé de fabrication d'un miroir (20) et d'un élément de déviation associé (30)
d'un projecteur de véhicule automobile, le projecteur comprenant en outre une source
lumineuse (10) avec laquelle coopère le miroir pour engendrer un faisceau délimité
par une coupure supérieure, et l'élément de déviation étant apte à assurer un étalement
généralement horizontal de la lumière, sans modifier sensiblement la répartition verticale
de la lumière, procédé
caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- établir une première loi exprimant une seconde distance latérale (χ), par rapport
à un axe optique (y-y) du projecteur, du lieu d'impact d'un rayon réfléchi sur une
droite de référence transversale (y = y1) située au voisinage de l'élément de déviation (30), en fonction d'une première distance
latérale (x), par rapport à ce même axe optique, du lieu de réflexion dudit rayon
réfléchi sur une génératrice horizontale (21) du miroir,
- à partir de cette première loi, déterminer la génératrice horizontale (21) du miroir,
- à partir de ladite génératrice horizontale et en fonction d'une coupure verticale
recherchée pour le faisceau, construire mathématiquement une surface réfléchissante
du miroir,
- à partir de la construction mathématique de la surface réfléchissante, usiner une
empreinte pour la fabrication du miroir avec ladite surface réfléchissante,
- fabriquer le miroir (20) en utilisant ladite empreinte,
- établir une deuxième loi exprimant une déviation angulaire horizontale (θ), par
rapport à l'axe optique du projecteur, du rayon réfléchi par le miroir, en fonction
de ladite première distance latérale (x),
- à partir de cette deuxième loi, déterminer une section horizontale de l'élément
de déviation (30),
- à partir de cette section horizontale, construire mathématiquement des surfaces
d'entrée et de sortie (31, 32) de lumière de l'élément de déviation,
- à partir de la construction mathématique des surfaces d'entrée et de sortie, usiner
un moule pour la fabrication de l'élément de déviation avec lesdites faces d'entrée
et de sortie, et
- fabriquer l'élément de déviation (30) en utilisant ledit moule.