(19)
(11) EP 1 248 066 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
09.10.2002  Bulletin  2002/41

(21) Numéro de dépôt: 02290793.5

(22) Date de dépôt:  29.03.2002
(51) Int. Cl.7F41A 9/04
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH CY DE DK ES FI FR GB GR IE IT LI LU MC NL PT SE TR
Etats d'extension désignés:
AL LT LV MK RO SI

(30) Priorité: 06.04.2001 FR 0104683

(71) Demandeur: GIAT INDUSTRIES
78000 Versailles (FR)

(72) Inventeurs:
  • Grange, Gilles
    42480 La Fouilleuse (FR)
  • Martinez, Yves
    42400 Saint Chamond (FR)
  • Delaire, Jean-Philippe
    78470 Saint Rémy les Chevreuse (FR)
  • Roche, Joel
    42000 Saint Etienne (FR)
  • Avrard, Claude
    42000 Saint Etienne (FR)

(74) Mandataire: Célanie, Christian 
Cabinet Célanie, 13 route de la Minière, BP 214
78002 Versailles Cedex
78002 Versailles Cedex (FR)

   


(54) Procédé et système de chargement d'une arme montée sur un navire


(57) L'invention concerne un procédé et un système de chargement automatique d'une arme de gros calibre montée sur un navire et tirant à cadence élevée des munitions constituées de charges et de projectiles.
Le système comprend des moyens permettant de définir au moins trois zones distinctes (2,3,4) de circulation des munitions, une première zone (2) de réception des charges et des projectiles et leur introduction dans des conteneurs (60), une seconde zone (3) de transfert de ces conteneurs dans un magasin intermédiaire (10) disposé entre l'arme et la première zone, et une troisième zone (4) de chargement proprement dit de l'arme à l'aide des projectiles et des charges, l'ensemble de ces zones étant isolées les unes des autres par des parois résistantes (9,11) et définissant des écoutilles (12,14) de passage et il comprend des moyens de transfert (8,10,56) des conteneurs de la première zone (2) jusqu'à la tourelle (16) puis des projectiles et des charges dans l'arme.
Application aux artilleries montées sur un navire




Description


[0001] Le secteur technique de la présente invention est celui des systèmes de chargement d'une arme montée sur un navire.

[0002] Les armes montées sur un navire présentent une cadence de tir compatible avec le maniement des projectiles et des charges associées. Le calibre est généralement important et les moyens de manutention sont disposés au voisinage de l'arme. Si on manipule des munitions constituées de deux fardeaux, c'est-à-dire un projectile et une charge séparée, leur manipulation devient difficile à gérer pour alimenter l'arme. Ce problème devient plus important lorsque la charge est constituée de modules de vivacité différente. D'autre part, la sécurité sur un navire n'est pas compatible avec la-présence de charges propulsives en quantité importante au voisinage de l'arme. Il faut donc isoler la partie du navire où ces charges sont stockées de l'aire d'évolution des servants de l'arme et prévoir un transfert sécurisé.

[0003] Le but de la présente invention est de fournir un système de chargement d'une arme présente dans un espace isolé comme un navire offrant un haut niveau de sécurité.

[0004] L'invention a donc pour objet un procédé de chargement automatique d'une arme de gros calibre montée sur un navire, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
  • on isole l'arme du magasin de stockage par des zones distinctes munies de barrières de séparation,
  • on dispose les projectiles et les charges dans des conteneurs assurant leur protection la sécurité de manipulation, et
  • on prévoit des moyens de transfert des conteneurs pleins et vides d'une zone à l'autre.


[0005] Selon une réalisation, on prévoit au moins trois zones distinctes, une première zone dans laquelle on alimente le magasin en projectiles et en charges que l'on introduit ensuite dans des conteneurs, une seconde zone intermédiaire dans laquelle on opère un transferts des conteneurs et une troisième zone dans laquelle l'arme est alimentée à partir des conteneurs, ces trois zones étant séparées physiquement l'une de l'autre.

[0006] Selon une autre réalisation, les trois zones sont disposées verticalement.

[0007] L'invention a également pour objet un système de chargement automatique d'une arme de gros calibre montée sur un navire et tirant des munitions constituées de charges et de projectiles, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens permettant de définir au moins trois zones distinctes de circulation des munitions, une première zone de réception des charges et des projectiles et leur introduction dans des conteneurs assurant leur protection la sécurité de manipulation, une seconde zone de transfert de ces conteneurs dans un magasin intermédiaire disposé entre l'arme et la première zone, et une troisième zone de chargement proprement dit de l'arme à l'aide des projectiles et des charges, l'ensemble de ces zones étant isolées les unes des autres par des parois résistantes et définissant des écoutilles de passage et en ce qu'il comprend des moyens de transfert des conteneurs de la première zone jusqu'à la tourelle puis des projectiles et des charges dans l'arme.

[0008] Selon une réalisation, des magasins de réceptions des charges et des projectiles sont disposés dans la première zone pour coopérer avec des premiers moyens et des seconds moyens de transfert dans la première zone.

[0009] Selon une autre réalisation, les magasins sont constitués par une enceinte définissant des logements dans lesquels les charges et les projectiles sont rangés et comprennent des seconds moyens de transfert des charges et des projectiles dans des conteneurs individuels.

[0010] Selon encore une autre réalisation, le second moyen de transfert des charges est constitué par un peigne muni de moyens de préhension et pénétrant à l'intérieur du magasin pour transférer des modules de charge dans un conteneur de transport.

[0011] Selon encore une autre réalisation, le second moyen de transfert des projectiles est constitué par un poussoir transférant chaque projectile dans un conteneur de transport.

[0012] Selon encore une autre réalisation, que le premier moyen de transfert disposé dans la première zone est constitué par au moins une chaîne sans fin entraînant les conteneurs de charges et de projectiles entre une position initiale de chargement à une extrémité et une position finale à l'autre extrémité.

[0013] Avantageusement, la chaîne sans fin est montée sur un bâti supportant les moyens d'entraînement de la chaîne sans fin, ledit bâti étant équipé d'un troisième moyen de transfert des conteneurs de charges et des projectiles entre la position finale sur la chaîne sans fin et un magasin intermédiaire disposé dans la seconde zone.

[0014] Selon encore une réalisation, le troisième moyen de transfert est constitué par au moins un poussoir assurant la translation des conteneurs pleins renfermant les charges et les projectiles et les conteneurs vides, mobile entre une position de repos et une position d'extension.

[0015] Avantageusement, une écoutille est interposée entre le magasin intermédiaire et la première zone, dont l'ouverture est commandée par la commande du poussoir.

[0016] Avantageusement encore, un quatrième moyen de transfert intégré dans la tourelle assure le prélèvement des conteneurs pleins de charges et de projectiles dans le magasin intermédiaire vers le moyen de chargement proprement dit de l'arme et le transfert des conteneurs vides vers le magasin intermédiaire.

[0017] Selon encore une réalisation, le moyen de chargement de l'arme est constitué d'un chariot supportant un barillet mobile par rapport au chariot, le chariot étant mobile en site par rapport à une structure (C) solidaire de la tourelle entre une position d'alimentation où le barillet reçoit les conteneurs pleins et une position de refoulement des projectiles et des charges dans l'arme.

[0018] Avantageusement, le chariot est solidaire en rotation de gisement de la tourelle supportant l'arme.

[0019] Les moyens de transfert définissent quatre flux de conteneurs, un flux de conteneurs de projectile pleins et un flux de conteneurs de charges pleins dirigé du magasin vers l'arme, un flux de conteneurs de projectiles vides et un flux de conteneurs de charge vides dirigé de l'arme vers le magasin.

[0020] Un tout premier avantage du procédé et du système selon l'invention réside dans le fait que l'arme peut être alimentée de manière automatique sans intervention d'un opérateur.

[0021] Un autre avantage réside dans l'obtention d'une cadence de tir élevée en raison du transport simultanée du projectile et de la charge servant à tirer ce projectile.

[0022] Un autre avantage réside dans la sécurité apportée par l'isolation en secteurs ou zones isolés les uns des autres.

[0023] Un autre avantage encore réside dans la disponibilité d'une réserve en projectiles et charges au voisinage immédiat de la tourelle conférant une grande réactivité et une capacité de changer rapidement de cible.

[0024] D'autres caractéristiques, détails et avantages de l'invention ressortiront plus clairement de la description donnée ci-après à titre indicatif en relation avec des dessins dans lesquels :
  • la figure 1 représente une vue schématique de l'organisation du système selon l'invention,
  • la figure 2 est un schéma synoptique du système selon l'invention,
  • la figure 3 représente une réalisation du premier moyen de transfert,
  • la figure 4 représente une autre réalisation de ce moyen,
  • les figures 5 et 6 représentent une vue du magasin intermédiaire,
  • la figure 7 est une vue de l'arme montée en tourelle, et
  • la figure 8 représente une position de la tourelle par rapport au magasin de charges.


[0025] Comme indiqué précédemment, l'invention propose un procédé de chargement d'une arme de gros calibre montée sur un navire, l'arme étant alimentée automatiquement pour assurer une cadence de tir très élevée. Par cadence de tir élevée on entend une cadence de 10 coups par minute pour ce type d'arme. Le fait d'être sur un navire impose des règles de sécurité très contraignantes qui visent à assurer la sécurité de ce navire même en cas d'avarie ou de destruction de l'arme ou de ses mécanismes d'alimentation. L'invention vise la solution de ce problème en prévoyant une disposition en zones séparées par des barrières de protection et un convoyage des charges propulsives et projectiles sans intervention manuelle. Les barrières de protection permettent d'isoler les zones entre elles par rapport à une agression de façon à interdire la communication d'un incendie par exemple d'une zone à l'autre et donc à limiter le risque de transmission. Le convoyage des charges et projectiles vise à éliminer l'intervention humaine dans un environnement instable que constitue un navire sur la mer. Enfin, on notera que les charges propulsives utilisées se présentent généralement sous forme de gargousse ou de pains (charges uni-modulaires) combustibles qui représentent un danger pyrotechnique majeur pour le navire.

[0026] Sur la figure 1, on a représenté schématiquement le système 1 selon l'invention disposé en zones 2, 3 et 4 avec des moyens de transfert d'une zone à l'autre. On a défini trois zones sur la figure mais il va de soi que l'on pourrait multiplier le nombre de ces zones pour augmenter encore la sécurité. Mais trois zones permettent selon l'invention d'atteindre le niveau de sécurité souhaité. Dans le plan de la figure, on peut noter une disposition verticale sans que cela constitue une limitation de l'invention. On pourrait bien entendu prévoir une disposition horizontale du système selon l'invention. La première zone 2 est une zone de stockage d'un nombre limité de charges et de projectiles. Bien entendu, la zone 2 peut être réapprovisionnée en cas de besoin à partir d'une autre unité de stockage non représentée. Ainsi, la zone 2 limitée par le pont inférieur 5 reçoit deux magasins 6 et 7 disposés de part et d'autre d'un second moyen inférieur 8 de transfert entre la zone 2 et la zone 3. Sur la figure, les magasins 6 et 7 sont rendus solidaires du moyen inférieur de transfert de manière appropriée et sont équipés de moyens décrits ci-après pour amener les charges et les projectiles vers le moyen de transfert 8. Le rôle du premier moyen de transfert 8 est de déplacer les charges et projectiles depuis le pont 5 jusqu'au pont intermédiaire 9. Le moyen 8 présente une dimension suffisante pour relier les ponts 5 et 9 et on parlera dans le cas présent de hauteur puisqu'il s'agit d'un navire.

[0027] Dans la zone 3, on a disposé un magasin intermédiaire 10 destiné à recevoir les charges et projectiles. Cette zone 3 et donc le magasin 10 sont isolés entre le pont intermédiaire 9 et le pont supérieur 11. Ce dernier peut être par exemple le pont extérieur du navire. Les ponts 9 et 11 sont isolés par une écoutille 12 qui interdit après fermeture toute communication entre ces deux ponts.

[0028] Dans la zone 4, on a disposé l'arme 13 qui est fixée sur le pont 11 isolé de la zone 3 par une écoutille 14 de façon comme expliqué précédemment à isoler la zone 4 de la zone 3. L'arme 13 comprend un canon 15 monté sur une tourelle 16. Classiquement, le canon 15 est mobile en site par rapport à la tourelle 16 qui elle-même est mobile en gisement par rapport au pont 11 sur une couronne 17. Suivant une particularité de l'invention un moyen (C) permet de transférer les projectiles et les charges d'une position basse au voisinage de l'écoutille 14 jusqu'à une position haute en arrière du canon 15.

[0029] On notera que le premier moyen de transfert 8, l'écoutille 12, le magasin 10, l'écoutille 14 et le moyen C sont alignés lors des opérations de transfert sur un axe (a) .

[0030] Sur la figure 2, on a représenté un schéma fonctionnel du système selon l'invention et illustrant le procédé selon l'invention. Les projectiles sont transférés du magasin 6 suivant une ligne de transfert 18 vers un circuit de rebouclage 19 dans un conteneur coopérant avec une chaîne sans fin 20 attelée au moyen de transfert 8. La position 100 représentée sur la figure montre l'endroit de transfert d'un projectile dans un conteneur. Cette chaîne 20 amène les projectiles dans leurs conteneurs jusqu'à une position haute 21 et ils sont transférés dans le magasin intermédiaire 10. Puis les projectiles sont transférés du magasin intermédiaire 10 dans le moyen de chargement proprement dit de l'arme 13 intégrant le moyen C. Ce flux montant le long de la chaîne 20 permet de prendre en charge un projectile inséré dans son conteneur et ce flux est combiné de façon simultané avec un flux descendant de conteneurs vides de projectiles. Un processus analogue est conduit pour amener les charges insérées dans leurs conteneurs suivant un flux montant depuis le magasin 7 jusqu'à l'arme 13 par l'intermédiaire d'une chaîne sans fin 22 et du magasin intermédiaire 10. De même, la chaîne 22 définit un flux descendant de conteneurs vides de charge. Sur la figure, on voit que le magasin 7 comprend six secteurs empilés qui correspondent à un garnissage de six modules de charges.

[0031] Sur la figure 3, on a représenté le premier moyen de transfert 8 inférieur auquel sont attelés les magasins 6 et 7. Le magasin 6 se présente sous la forme d'un caisson intégrant un ensemble tournant 25 dans lequel les projectiles 101 sont introduits manuellement par un opérateur. Un interface 28 permet à cet opérateur de valider le type de projectile introduit dans le magasin 6. Cet ensemble peut recevoir 30 projectiles par exemple. Chaque projectile 101 est maintenu sur l'ensemble 25 par des pinces 26 en appui constant mais escamotable de façon à amener un à un les projectiles au niveau d'un sélecteur 27 solidaire du moyen 8. Ce sélecteur 27 assure l'interface entre le magasin 6 et la chaîne de transfert 20 non visible sur cette figure. Ce sélecteur comporte également les seconds moyens permettant de transférer les projectiles vers la chaîne. Dans une variante de réalisation, les projectiles 101 sont introduits dans des conteneurs solidaires de la chaîne 20. A cette fin, le sélecteur 27 permet le transfert du projectile dans l'axe du conteneur vide disposé immédiatement au dessus et comporte un vérin constituant un des seconds moyens de transfert pour introduire le projectile dans le conteneur. Bien entendu, le conteneur comporte des moyens permettant le blocage du projectile. Cette disposition est intéressante dans la mesure où les mouvements erratiques du navire n'influent pas sur la position du projectile.

[0032] Les charges 201 sont disposées dans le magasin 7 posé sur un socle 29. Les charges peuvent se présenter sous la forme de modules de dimensions constantes. Par exemple, six modules peuvent constituer une charge complète comme cela est connu dans les artilleries de campagne. Un peigne 30 constituant l'autre partie des seconds moyens de transfert est rendu solidaire du moyen 8 et est mobile entre le magasin 7 et le socle 29 de façon à prélever les modules 201 dans le magasin pour les amener au niveau du socle où ils sont pris en charge par la chaîne 22 non visible sur la figure. Le socle renferme un certain nombre de réceptacles ou conteneurs dans lesquels les modules sont introduits à l'aide du peigne. Ainsi, le peigne 30 peut prélever un certain nombre de modules de charge dans le magasin 7, généralement entre 3 et 6, et les transférer dans le conteneur situé au niveau inférieur où ils sont retenus. Cette opération peut être commandée automatiquement par la conduite de tir, c'est-à-dire qu'en fonction des besoins opérationnels on sélectionne pour chaque tir automatiquement le nombre de modules pour former la charge constituée. Bien entendu, le conteneur de module (non représenté) comporte des moyens permettant sa coopération avec le peigne 30.

[0033] On a représenté le moyen 8 équipé d'une carcasse de protection permettant d'isoler les chaînes 20 et 22 de l'environnement extérieur dans la zone 2. Le magasin 7 peut contenir 180 modules par exemple permettant d'assurer 30 tirs à portée maximale si on utilise six modules à chaque fois. Le magasin 7 comporte un interface 31 permettant à l'opérateur de commander le magasin lors des opérations de remplissage manuel. Le magasin 7 comporte également six ensembles tournants munis de réceptacles immobilisant les modules. Le système comporte également un sélecteur 32 coopérant avec le peigne 30 pour transférer les modules 201 dans un conteneur solidaire de la chaîne 22. On prévoit au niveau du sélecteur 27 un pupitre 61 permettant à un opérateur de contrôler les opérations de remplissage des projectiles et des modules de charges dans les conteneurs.

[0034] C'est une réalisation avantageuse de l'invention puisque les projectiles et les modules sont véhiculés dans un conteneur assurant leur protection et une manipulation sans risque.

[0035] On comprend que les chaînes 20 et 22 reliées par exemple à la même motorisation et constituant une partie intégrante des premiers moyens de transfert permettent de hisser les conteneurs pleins et de redescendre les conteneurs vides.

[0036] Sur la figure 3, on voit que le moyen de transfert 8 constituant un élévateur comporte à son extrémité supérieure un vérin 33 permettant de transférer un conteneur 102 de projectile plein et un conteneur 202 de charges plein vers le magasin intermédiaire comme cela sera décrit ci-après et un vérin 34 muni d'une pince permettant de prélever le conteneur vide 102' de projectile et le conteneur vide 202' de charge dans le magasin intermédiaire pour le transférer vers la chaîne 22. Ces vérins 33 et 34 constituent le-troisième moyen de transfert.

[0037] La figure 4 représente une variante de réalisation du dispositif de la figure 3 dans laquelle on a disposé à un niveau supérieur différent le magasin 6 ainsi que le sélecteur 27.

[0038] Sur la figure 5, on a représenté le magasin intermédiaire 10 disposé dans la zone 3 et fixé sur le pont intermédiaire 9. Ce magasin 10 se présente sous la forme d'un réceptacle 40 motorisé centré sur l'axe du circulaire 17 de la tourelle 16 délimitant par exemple vingt postes d'accueil des modules et des projectiles. Ces postes sont répartis suivant deux cercles concentriques dont l'un reçoit les conteneurs de projectiles et l'autre les conteneurs de modules, enfermés donc dans leurs conteneurs 102 et 202. Ainsi, deux postes peuvent être utilisés pour le transfert d'un couple projectile-modules vers la tourelle 16, huit postes pour stocker quatre couples et les autres dix postes correspondent aux emplacements associés à chaque coup nécessaires à la redescente des conteneurs vides provenant de la tourelle et à la montée des conteneurs pleins vers le réceptacle 40. Sur cette figure, on voit l'aménagement particulier de l'écoutille 12 permettant la communication entre le magasin 10 et le moyen de transfert 8. Cette écoutille comporte un moyen de commande 41 actionné selon une séquence de sécurité. Le réceptacle 40 est monté sur un socle 42 intégrant des moyens d'entraînement en rotation. Il va de soi que lorsque les vérins 33 et 34 sont actionnés, ils introduisent les conteneurs de modules et de projectiles dans le barillet 40 en traversant le socle 42. Bien entendu, des moyens de blocage des conteneurs sont prévus dans le réceptacle 40.

[0039] Sur la figure 6, on a représenté une vue schématique du réceptacle 40 tournant autour de son axe 43. Les dix emplacements représentés sont alternativement pleins et vides et on notera les positions 44, 45 et 46. La position 44 des conteneurs de projectiles et de modules représente par exemple la position à partir de laquelle on réalise le transfert vers l'organe de chargement proprement dit de l'arme. Ce transfert est réalisé à l'aide de quatrièmes moyens intégrés dans la tourelle comme il sera décrit ci-après. Après fermeture de l'écoutille 12, lesdits moyens sont actionnés et ils transfèrent successivement ou simultanément un conteneur de projectile plein du magasin intermédiaire vers l'arme et un conteneur vide de la tourelle vers le magasin intermédiaire. Un processus analogue est répété pour les conteneurs de charges. L'écoutille 14 (fig. 1) est alors fermée et le réceptacle 40 est actionné en rotation pour amener la position vide 45 dans la position de transfert. Après le tir et l'ouverture de l'écoutille 14, les conteneurs vides sont réintroduits dans le magasin 40 dans la position 45 après rotation du réceptacle. Il va de soi qu'après le transfert des conteneurs vers la tourelle, la position 44 est réapprovisionnée à l'aide du moyen de transfert 8. Le processus est ainsi répété pour alimenter l'arme.

[0040] Sur la figure 7, on a représenté l'arme 13 montée sur la tourelle 16 en rotation par rapport au circulaire 17. La tourelle 13 supporte classiquement le canon 15 par l'intermédiaire d'un berceau et muni d'équilibreurs 50. Le canon du type 155 mm est équipé notamment d'un frein de bouche 51 de type connu et d'un porte-étoupilles 52 pour la mise à feu des modules introduits dans la chambre du canon. Cette structure est connue en elle-même et n'a pas à être décrite plus en détail. La tourelle 16 est mobile en gisement autour du circulaire 17 et le canon lui-même est mobile en site par rapport à un secteur denté 53. L'alimentation de l'arme en projectiles et en modules est réalisée de la manière suivante. Une structure de guidage ou moyen C est fixée dans la tourelle et se présente sous la forme d'une cage en arc de cercle comportant deux flancs 54 et 55 réunis entre eux et recevant un chariot de chargement 56. Ce chariot 56 est monté coulissant entre une position d'alimentation à une extrémité de la structure (C) représentée sur la figure, dite position inférieure, et une position de chargement à l'autre extrémité, dite position haute. Bien entendu, le chariot 56 est actionné par un moyen d'entraînement non représenté. Le chariot 56 entraîne au cours de son déplacement un barillet 57 recevant les conteneurs vides et pleins. Dans la position inférieure, le barillet 57 peut être alimenté à partir du magasin intermédiaire 10 quelle que soit la position de la tourelle en site et du canon en gisement. En effet, le barillet 57 en position inférieure est aligné avec l'axe du circulaire 17 sur lequel la position 44 du réceptacle 40 est alignée. La tourelle est équipée de deux actionneurs 58 et 59 constituant les quatrièmes moyens de transfert coopérant avec le barillet 57 pour prélever l'un 58 les conteneurs pleins du magasin intermédiaire 40 vers ce barillet 57 et l'autre 59 pour transférer les conteneurs vides du barillet vers le magasin 40. Sur la figure, on voit que le barillet comporte quatre emplacements 60 dont deux sont garnis de conteneurs au voisinage du flanc 54 de la structure C et deux sont vides au voisinage du flanc 55. Le processus est le suivant. Après ouverture de l'écoutille 14 (fig. 1) les deux actionneurs 57 et 58 sont commandés, l'un pour prélever un conteneur renfermant un projectile par exemple pour l'introduire dans le barillet 57 au voisinage du flanc 54, tandis que l'autre actionneur pousse le conteneur vide dans le réceptacle 40. Dans un second temps, on réalise la même opération pour prélever un conteneur renfermant les modules de charges et pour ramener un conteneur vide. Lorsque le barillet 57 est muni de deux conteneurs l'un renfermant le projectile et l'autre les modules on commande le déplacement du chariot 56 jusqu'à la position haute c'est-à-dire en arrière du canon. A l'aide d'un actionneur non représenté, on transfère d'abord le projectile du conteneur vers la chambre de l'arme puis on transfère les modules du conteneur vers la chambre. La séquence de mise à feu classique peut donc intervenir.

[0041] Sur la figure 8, on a représenté une vue de dessus de la tourelle 16 montrant la position du magasin 7 renfermant les modules de charges. On voit que la tourelle 16 et donc le canon 15 sont mobiles en gisement suivant un angle de 125° de part et d'autre d'une position initiale autour de l'axe de site passant par le point C. Sur la figure, on a également schématisé l'axe X de gisement du canon 15. On voit également le décalage de position du magasin 7 par rapport au point C à la verticale duquel les charges et les projectiles doivent être amenés.


Revendications

1. Procédé de chargement automatique d'une arme de gros calibre montée sur un navire, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :

- on isole l'arme du magasin de stockage par des zones distinctes munies de barrières de séparation,

- on dispose les projectiles et les charges dans des conteneurs assurant leur protection la sécurité de manipulation, et

- on prévoit des moyens de transfert des conteneurs pleins et vides d'une zone à l'autre.


 
2. Procédé de chargement selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on prévoit au moins trois zones distinctes, une première zone dans laquelle on alimente le magasin en projectiles et en charges que l'on introduit ensuite dans des conteneurs, une seconde zone intermédiaire dans laquelle on opère un transfert des conteneurs et une troisième zone dans laquelle l'arme est alimentée à partir des conteneurs, ces trois zones étant séparées physiquement l'une de l'autre.
 
3. Procédé de chargement selon la revendication 2, caractérisé en ce que les trois zones sont disposées verticalement.
 
4. Système de chargement automatique d'une arme de gros calibre montée sur un navire et tirant des munitions constituées de charges et de projectiles, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens permettant de définir au moins trois zones distinctes ((2, 3, 4) de circulation des munitions, une première zone (2) de réception des charges et des projectiles et leur introduction dans des conteneurs (60) assurant leur protection la sécurité de manipulation, une seconde zone (3) de transfert de ces conteneurs dans un magasin intermédiaire (10) disposé entre l'arme et la première zone, et une troisième zone (4) de chargement proprement dit de l'arme à l'aide des projectiles et des charges, l'ensemble de ces zones étant isolées les unes des autres par des parois résistantes (9, 11) et définissant des écoutilles (12, 14) de passage et en ce qu'il comprend des moyens de transfert (8, 10, 56) des conteneurs de la première zone (2) jusqu'à la tourelle (16) puis des projectiles et des charges dans l'arme.
 
5. Système de chargement selon la revendication 4, caractérisé en ce que des magasins (6, 7) de réceptions des charges et projectiles sont disposés dans la première zone (2) pour coopérer avec des premiers et seconds moyens de transfert (8) dans la première zone.
 
6. Système de chargement selon la revendication 5, caractérisé en ce que les magasins (6, 7) sont constitués par une enceinte définissant des logements dans lesquels les charges (200) et les projectiles (100) sont rangés et comprennent des seconds moyens de transfert (27, 30) des charges et des projectiles dans des conteneurs (60) individuels.
 
7. Système de chargement selon la revendication 6, caractérisé en ce que le second moyen de transfert des charges est constitué par un peigne (30) muni de moyens de préhension et pénétrant à l'intérieur du magasin (7) pour transférer des modules de charge (200) dans un conteneur de transport.
 
8. Système de chargement selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que le second moyen de transfert des projectiles est constitué par un poussoir transférant chaque projectile dans un conteneur de transport.
 
9. Système de chargement selon l'une quelconque des revendications 4 à 8, caractérisé en ce que le premier moyen de transfert (20, 22) disposé dans la première zone est constitué par au moins une chaîne sans fin entraînant les conteneurs (202, 102) de charges et de projectiles entre une position initiale de chargement à une extrémité et une position finale à l'autre extrémité.
 
10. Système de chargement selon la revendication 9, caractérisé en ce que la chaîne (20, 22) sans fin est montée sur un bâti supportant les moyens d'entraînement, ledit bâti étant équipé de troisièmes moyens de transfert (33, 34) des conteneurs de charges et des projectiles entre la position finale sur la chaîne sans fin et un magasin intermédiaire (10) disposé dans la seconde zone.
 
11. Système de chargement selon la revendication 10, caractérisé en ce que les troisièmes moyens de transfert (33, 34) sont constitués par au moins deux poussoirs assurant la translation des conteneurs renfermant les charges et les projectiles et celle des conteneurs vides, mobile entre une position de repos et une position d'extension .
 
12. Système de chargement selon la revendication 11, caractérisé en ce qu'une écoutille (12) est interposée entre le magasin intermédiaire (10) et la première zone (2), dont l'ouverture est commandée par la commande du poussoir et en ce qu'une écoutille (14) est interposée entre la tourelle (13) et magasin (10) dont l'ouverture est commandée à partir de la tourelle.
 
13. Système de chargement selon la revendication 12, caractérisé en ce que des quatrièmes moyens de transfert (58, 59) intégrés dans la tourelle assurent le prélèvement des conteneurs pleins de charges et de projectiles dans le magasin intermédiaire (10) vers le moyen de chargement proprement dit de l'arme et le transfert des conteneurs vides vers le magasin intermédiaire (10).
 
14. Système de chargement selon la revendication 13, caractérisé en ce que le moyen de chargement de l'arme est constitué d'un chariot (56) supportant un barillet mobile (57) par rapport au chariot, le chariot (56) étant mobile en site par rapport à une structure (C) solidaire de la tourelle entre une position d'alimentation où le barillet (57) reçoit les conteneurs pleins et une position de refoulement des projectiles et des charges dans l'arme.
 
15. Système de chargement selon la revendication 14, caractérisé en ce que le chariot (56) est solidaire en rotation de gisement de la tourelle supportant l'arme.
 
16. Système de chargement selon l'une quelconque des revendications, caractérisé en ce que les moyens de transfert (20, 22) définissent quatre flux de conteneurs, un flux de conteneurs de projectile pleins et un flux de conteneurs de charges pleins dirigé du magasin vers l'arme, un flux de conteneurs de projectiles vides et un flux de conteneurs de charge vides dirigé de l'arme vers le magasin.
 




Dessins






















Rapport de recherche