[0001] L'invention a trait au polissage de surfaces optiques.
[0002] Une lentille, par exemple une lentille ophtalmique, comprend deux surfaces optiques
opposées, reliées par une tranche généralement inscrite dans un cylindre à base circulaire.
[0003] L'on distingue à ce jour notamment quatre catégories de surfaces optiques distinctes,
à savoir :
- les surfaces sphériques, bien connues ;
- les surfaces asphériques, dérivées des surfaces sphériques ;
- les surfaces toriques ; et
- les surfaces atoriques, dérivées des surfaces toriques.
[0004] Afin de faciliter la compréhension de ce qui va suivre, on donne à présent un exemple
de construction géométrique d'une surface torique, illustrée sur la figure 1.
[0005] Un tore T, dont seule une portion est représentée, est obtenu par révolution d'un
cercle de rayon R2, autour d'un axe A1 situé dans le plan dudit cercle.
[0006] Le point du cercle le plus éloigné de l'axe A1 décrit un cercle de rayon R1. Les
rayons R1 et R2 sont respectivement appelés grand rayon et petit rayon du tore T.
[0007] Dans cette représentation, R1 est strictement supérieur à R2.
[0008] Les cercles de rayons R1 et R2 sont situés respectivement dans un plan P1 perpendiculaire
à l'axe A1, et dans un plan P2 contenant l'axe A1, les plans P1 et P2 étant sécants
en une droite A2.
[0009] Un cylindre d'axe A2, et de rayon R3 (ici strictement inférieur au rayon R2), coupe
le tore T en une courbe C délimitant une surface S torique, qui présente deux symétries
planes : l'une par rapport au plan P1, l'autre par rapport au plan P2.
[0010] L'intersection de la surface torique S avec le plan P1 est un arc de cercle de rayon
R1, appelé grand méridien M1 de la surface torique S, tandis que l'intersection de
la surface torique S avec le plan P2 est un arc de cercle de rayon R2, appelé petit
méridien M2 de la surface torique S.
[0011] Le grand méridien M1 présente une courbure C1 dont la valeur est égale à l'inverse
du grand rayon R1, tandis que le petit méridien M2 présente une courbure C2 dont la
valeur est égale à l'inverse du petit rayon R2.
[0012] L'on comprend que les courbures des méridiens M1 et M2, appelés méridiens principaux,
suffisent à définir complètement la forme de la surface torique S, qui est concave
en direction de l'axe A1, et convexe dans une direction opposée.
[0013] Lorsque la surface torique est portée par une lentille réalisée dans un matériau
présentant un indice de réfraction n, on définit pour la surface S, à partir des courbures
C1 et C2, deux puissances dioptriques D1 et D2 fournies par les relations suivantes
:

et

[0014] Dans ce qui suit, on considère qu'une surface donnée est atorique s'il existe une
surface torique dont l'écart en tout point par rapport à ladite surface atorique est
inférieur, en valeur absolue, à une valeur choisie. Ici, l'on choisit arbitrairement
cette valeur égale à 0,2 mm sur un diamètre de 80 mm, mais elle peut être légèrement
différente sans sortir du cadre de l'invention.
[0015] Aujourd'hui, les surfaces optiques présentent des contraintes de précision extrêmes,
d'une part en ce qui concerne leur forme, pour laquelle les tolérances sont de l'ordre
du micromètre (1 micromètre = 10
-6 mètre), d'autre part en ce qui concerne leur rugosité, pour laquelle les tolérances
sont de l'ordre du nanomètre (1 nanomètre = 10
-9 mètre).
[0016] Après l'ébauchage d'une telle surface atorique, obtenu par usinage, une étape de
polissage, précédée éventuellement d'une étape de doucissage, vise à diminuer la rugosité
de la surface déjà ébauchée.
[0017] Le polissage est une étape délicate, car il s'agit de diminuer la rugosité de la
surface sans déformer cette dernière.
[0018] Le polissage d'une surface optique à symétrie de révolution, telle qu'une surface
sphérique, peut être effectué au moyen d'un outil comprenant une surface de polissage
ayant une forme complémentaire de celle de la surface optique, l'outil et/ou la lentille
étant entraîné(e)(s) en rotation autour de l'axe de symétrie de la surface optique,
de sorte que la surface de polissage frotte contre la surface optique.
[0019] Par contre, le polissage des autres types de surface optique pose plus de problèmes.
[0020] L'on distingue deux catégories d'outils, aussi bien pour le doucissage que pour le
polissage, à savoir, une première catégorie d'outils dont le diamètre est faible devant
celui de la lentille ; et une deuxième catégorie d'outils dont le diamètre est voisin,
éventuellement supérieur, à celui de la lentille. Ces deux catégories d'outils donnent
lieu à des techniques de doucissage - respectivement, de polissage - totalement différentes.
[0021] Illustrant la première catégorie, on connaît du document japonais JP-09 396 666 un
outil de doucissage conçu pour une lentille convexe asphérique, et qui comprend :
- un substrat de base ;
- un membre élastique, adhérant à la surface du substrat ;
- un membre de surface, adhérant à la surface du membre élastique.
[0022] La courbure d'une surface sphérique pour le substrat de base, le membre élastique
et le membre de surface, est identique à une surface sphérique dont la surface de
travail d'une lentille ayant une surface asphérique, est une approximation.
[0023] Lors du procédé de doucissage, la lentille est entraînée en rotation, et, simultanément,
l'outil est entraîné de sorte à être appuyé contre la surface de travail.
[0024] L'outil étant de faibles dimensions par rapport à la lentille, il est nécessaire
de prévoir une cinématique complexe afin que l'outil balaye la totalité de la surface
de travail. Ce procédé s'avère long et complexe.
[0025] Par ailleurs, compte tenu de la rotation relative de l'outil et de la lentille, l'outil
aura tendance à déformer la surface de la lentille pour lui donner au moins localement
sa propre forme, sphérique, et s'avère donc difficilement applicable aux surfaces
toriques ou aux surfaces atoriques.
[0026] L'invention vise à proposer un outil de polissage, ainsi qu'un procédé de polissage
employant cet outil, qui permettent de polir une surface atorique à la fois rapidement
et uniformément, tout en respectant les contraintes de précision mentionnées plus
haut.
[0027] L'usinage des lentilles réalisées en verre minéral requiert un enlèvement de matière
plus important que l'usinage des lentilles réalisées en verre organique et provoque
l'apparition de micro - craquelures subsurfaciques qui, pour disparaître, nécessitent
un temps de polissage plus long, ce qui entraîne des déformations et imprécisions
dans la forme finale de la surface de la lentille.
[0028] L'invention s'appliquera donc de préférence aux lentilles réalisées en verre organique,
qui ne présente pas les inconvénients précités du verre minéral.
[0029] Selon un premier aspect, l'invention propose un outil de polissage d'une surface
optique d'une lentille, ledit outil comportant :
- un support rigide comprenant une surface de support ;
- une première couche, dite tampon, réalisée dans un matériau élastique, qui recouvre
au moins en partie la surface de support, ce tampon comprenant :
- une première surface adhérant à ladite surface de support ; et
- une deuxième surface, opposée à ladite première surface ;
- une deuxième couche, dite polissoir, recouvrant au moins en partie ledit tampon, ce
polissoir comprenant :
- une première surface adhérant à la deuxième surface du tampon ; et
- une deuxième surface, dite de polissage, opposée à la première, et apte à polir la
surface optique de la lentille par frottement contre celle-ci ;
ledit outil étant caractérisé en ce que ladite surface de polissage est de forme
torique, cette surface comportant deux méridiens principaux circulaires présentant
des courbures respectives C1, C2 telles que la valeur de la courbure C1 est strictement
inférieure à la valeur de la courbure C2, et en ce que, afin d'être en mesure de polir
une surface optique qui est atorique, le tampon est adapté à être comprimé élastiquement,
tandis que le polissoir est adapté à être déformé pour épouser ladite surface atorique.
[0030] Lors du polissage, l'outil et la surface à polir sont déplacés l'un par rapport à
l'autre suivant deux mouvements selon deux directions perpendiculaires qui suivent
chacune l'un des méridiens de la surface de polissage.
[0031] Selon d'autres caractéristiques de l'outil :
- le tampon présente, suivant la normale à sa deuxième surface, une épaisseur eT uniforme, et le polissoir présente, suivant la normale à sa surface de polissage,
une épaisseur eP également uniforme ;
- l'épaisseur eT du tampon est comprise entre 4 mm et 6 mm ;
- l'épaisseur eP du polissoir est comprise entre 0,5 mm et 1,1 mm.
[0032] Selon un mode préféré de réalisation, la surface de support de l'outil est de forme
torique, et comporte deux méridiens principaux coplanaires avec les méridiens principaux
de la surface de polissage, ces méridiens présentant des courbures respectives CS1,
CS2 vérifiant les relations suivantes :


[0033] Ces spécifications permettent de réaliser l'outil en fonction des courbures C1, C2
que l'on souhaite conférer à la surface de polissage, et des épaisseurs e
T et e
P du tampon et du polissoir.
[0034] Selon d'autres caractéristiques encore, concernant plus spécifiquement la réalisation
du tampon :
- le tampon est réalisé dans un matériau dont le taux de déformation sous une pression
de 0,04 Mpa est supérieur à 5 %;
- le tampon est réalisé dans un matériau élastomère ou en mousse de polyuréthanne.
Le polissoir peut, quant à lui, être réalisé en tissu, en feutre ou, selon un mode
préféré de réalisation, en mousse de polyuréthanne.
[0035] L'outil qui vient d'être décrit est appliqué au polissage d'une surface optique atorique
d'une lentille telle qu'une lentille ophtalmique, réalisée de préférence en verre
organique.
[0036] La lentille comportant une tranche de forme circulaire présentant un diamètre donné,
l'outil présente de préférence une section circulaire dont le diamètre est supérieur
au diamètre de la tranche de la lentille.
[0037] Selon un autre aspect, l'invention propose un procédé de polissage d'une surface
optique atorique d'une lentille ophtalmique correspondant à une prescription donnée,
ce procédé comprenant les étapes suivantes :
- prise en compte de valeurs de caractéristiques géométriques de la surface optique
de la lentille ;
- utilisation d'un outil tel que décrit ci-dessus, lors de laquelle sont réalisés l'appui
et le frottement relatifs de la surface de polissage du polissoir et de la surface
optique de la lentille.
[0038] Selon l'invention, ce procédé comprend, préalablement à l'étape d'utilisation de
l'outil, une étape de détermination de l'outil, cette étape comprenant elle-même les
sous-étapes suivantes :
a) détermination d'une surface torique approchée de la surface optique de la lentille,
cette surface torique, appelée meilleur tore, comprenant deux méridiens principaux
circulaires présentant deux courbures respectives C*1, C*2 telles que la valeur de
la courbure C*1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C*2 ;
b) détermination d'une surface torique correspondant à la prescription donnée, cette
surface torique, appelée tore de référence, comprenant deux méridiens principaux circulaires
présentant des courbures respectives C'1, C'2 telles que la valeur de la courbure
C'1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C'2 ;
c) détermination des valeurs respectives des courbures C1, C2 de la surface de polissage,
ces valeurs étant données par les relations suivantes :

et

où :
- ΔC1, appelée première correction, est une fonction :
- des courbures C*1, C*2 du meilleur tore ;
- des courbures C'1, C'2 du tore de référence ; et
- du diamètre de la tranche de la lentille ;
- ΔC2, appelée deuxième correction, est de valeur constante.
[0039] Dans l'étape c), la première correction ΔC1 est par exemple une fonction affine :
- de la différence C*2 - C*1 des courbures C*2, C*1 du meilleur tore ; et/ou
- de la différence C'2 - C'1 des courbures C'2, C'1 du tore de référence.
[0040] Selon un mode de réalisation, dans l'étape c), la valeur de la première correction
ΔC1, exprimée en m
-1, est donnée par la relation suivante :

où a, b, c, d, sont des paramètres de valeur constante et où Φ2 est le diamètre de
la tranche de la lentille.
[0041] Les paramètres a, b, c, d sont par exemple définis comme suit.
- la valeur du paramètre a est comprise entre 0 et 4 m-1, de préférence entre 0,2 m-1 et 3,4 m-1.
- la valeur du paramètre b, sans unité, est comprise entre 0,01 et 0,3 , de préférence
entre 0,05 et 0,25 .
- la valeur du paramètre c, également sans unité, est comprise entre -2 et -0,01 , de
préférence entre -1,5 et -0,1.
- la valeur du paramètre d est comprise entre -100m-2 et 0, de préférence entre -60 m-2 et -2 m-2, le diamètre de la tranche de la lentille étant exprimé en m.
[0042] La deuxième correction ΔC2 est quant à elle comprise par exemple entre 0 et 0,8 m
-1, de préférence entre 0,1 m
-1 et 0,64 m
-1, par exemple égale à 0,37 m
-1.
[0043] Dans l'étape a), la détermination du meilleur tore est réalisée de préférence au
moyen de la méthode mathématique dite des moindres carrés.
[0044] Selon un mode de réalisation, dans l'étape a), la détermination du meilleur tore
est réalisée pour une partie seulement de la surface atorique de la lentille, cette
partie présentant une circonférence circulaire, coaxiale avec la tranche de la lentille.
[0045] Selon un autre aspect, l'invention propose une unité de détermination de l'outil
pour la mise en oeuvre du procédé qui vient d'être décrit, cette unité de détermination
comportant :
- un calculateur comprenant :
- des moyens de calcul des courbures C*1, C*2 du meilleur tore en fonction des valeurs
de caractéristiques de la surface optique de la lentille ;
- des moyens de calcul des courbures C'1, C'2 du tore de référence en fonction de la
prescription ;
- des moyens de calcul des valeurs C1, C2 des courbures de la surface de polissage,
en fonction des valeurs des courbures C*1, C*2, C'1, C'2, et du diamètre de la tranche
de la lentille ;
- un dispositif d'entrée relié au calculateur, et comprenant des moyens de saisie de
valeurs de caractéristiques de la surface optique de la lentille ;
- une mémoire reliée au calculateur, et comprenant :
- une première zone mémoire d'enregistrement de valeurs de caractéristiques géométriques
de la surface atorique de la lentille ;
- une deuxième zone mémoire d'enregistrement des valeurs des courbures C*1, C*2 du meilleur
tore ;
- une troisième zone mémoire d'enregistrement des valeurs des courbures C'1, C'2 du
tore de référence ;
- une quatrième zone mémoire d'enregistrement des valeurs des courbures C1, C2 de la
surface de polissage ;
- un dispositif de sortie relié au calculateur, et comprenant des moyens de visualisation,
au moins des valeurs saisies.
[0046] Selon encore un autre aspect, l'invention propose une installation de polissage de
lentilles ophtalmiques, et convenant à la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus,
cette installation comprenant :
- un support de lentille ;
- un porte-outil ;
- des moyens pour créer un mouvement relatif du support de lentille et du porte-outil
;
- une unité de commande numérique comportant une unité de détermination de l'outil,
telle que décrite ci-dessus.
[0047] La mise en oeuvre de l'invention permet de polir rapidement et efficacement une surface
optique atorique sans la déformer. Le tampon, compressible, assure un contact permanent
entre le polissoir et la surface atorique de la lentille.
[0048] D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description
qui va suivre, faite en référence aux figures annexées, dans lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective d'une surface torique délimitée par une courbe
qui est l'intersection d'un tore de révolution, dont seule une partie est représentée,
et d'un cylindre dont l'axe est perpendiculaire à l'axe de révolution du tore, comme
indiqué ci-dessus ;
- la figure 2 est une vue en perspective montrant, d'une part, une lentille présentant
une surface optique concave atorique et, d'autre part, un outil, représenté en vue
éclatée, destiné au polissage de cette surface, cet outil présentant une surface de
polissage torique ;
- la figure 3 est un diagramme illustrant les différentes étapes d'un procédé de polissage
selon l'invention, ce procédé comprenant une étape d'utilisation d'un outil tel que
celui de la figure 2 ;
- la figure 4 est un graphique sur lequel sont superposés, dans un plan de coupe, la
surface atorique de la lentille, le grand méridien principal du tore de référence
correspondant, et le grand méridien principal du meilleur tore correspondant ;
- la figure 5 est une vue d'élévation en coupe partielle illustrant la lentille et l'outil
de polissage, avant polissage, dans une position où ils sont coaxiaux, la coupe étant
réalisée dans le plan du grand méridien principal de la surface de polissage de l'outil
;
- la figure 6 est une vue d'élévation en coupe partielle selon la ligne VI - VI de la
figure 5, le plan de coupe étant ici le plan du petit méridien principal de la surface
de polissage de l'outil ;
- la figure 7 est une vue d'élévation en coupe analogue à la figure 5, où l'outil et
la lentille sont en contact pour qu'il soit procédé au polissage de la surface optique
atorique de celle-ci ;
- la figure 8 est une vue d'élévation en demi-coupe de la lentille et de l'outil, au
cours du polissage de la surface atorique de cette dernière, l'outil étant dans une
position décentrée où le bord de la surface de polissage coïncide localement avec
le bord de la lentille ;
- la figure 9 est une vue en plan de dessus illustrant la lentille et l'outil au cours
du polissage de la surface atorique de la lentille ; l'outil est représenté en traits
pleins dans une position centrée analogue à celle de la figure 7, et en traits mixtes
dans une position décentrée analogue à celle de la figure 8, selon une direction suivant
le grand méridien de la lentille ou de l'outil ;
- la figure 10 est une vue analogue à la figure 9, où l'outil est ici représenté en
traits mixtes dans une position décentrée analogue à celle de la figure 8, selon une
direction suivant le petit méridien de la lentille ou de l'outil ;
- la figure 11 est un schéma de l'installation de polissage selon l'invention, sur lequel
sont représentés la lentille disposée sur son support, l'outil inséré dans le porte-outil
et situé à distance de la lentille, ainsi que l'unité de commande numérique du porte-outil.
[0049] Sur la figure 2 est représentée une lentille 1 ophtalmique réalisée de préférence
en verre organique et comprenant deux surfaces optiques : une surface convexe sphérique
2 présentant un axe A de révolution, ainsi qu'une surface 3 concave, atorique, opposée
à la surface convexe 2, les surfaces 2 et 3 étant reliées par une tranche 4 inscrite
dans un cylindre d'axe A et de diamètre Φ2 appelé diamètre de la lentille 1. De manière
classique, le diamètre Φ2 est compris entre 60 mm et 80 mm.
[0050] L'axe A de la lentille rencontre la surface optique 3 en un point SL appelé sommet
de la surface optique 3.
[0051] La surface optique 3, brute d'usinage, présente une rugosité que l'on souhaite diminuer
afin de lui conférer un état de surface acceptable, sans toutefois la déformer.
[0052] A cet effet, on emploie un outil de polissage 5 représenté sur les figures 2, et
5 à 11, comprenant :
- un support rigide 6 comportant un corps 7 de forme généralement cylindrique de révolution
d'axe A', terminé à l'une de ses extrémités par une surface de support 8 de forme
torique ;
- une première couche 9 appelée tampon, qui recouvre au moins en partie la surface de
support 8 ; et
- une deuxième couche 10, appelée polissoir, qui recouvre au moins en partie le tampon
9.
[0053] L'outil 5 est délimité radialement par une surface 15 cylindrique d'axe A' et de
diamètre ΦO, appelé diamètre de l'outil 5.
[0054] Le tampon 9, qui présente en l'absence de contrainte une épaisseur e
T uniforme, est réalisé dans un matériau compressible, élastique, et présente une première
surface 11 adhérant à la surface de support 8, ainsi qu'une deuxième surface 12, opposée
à cette première surface 11.
[0055] Le polissoir 10, qui présente une épaisseur e
P également uniforme, comprend quant à lui une première surface 13 adhérant à la deuxième
surface 12 du tampon 9, ainsi qu'une deuxième surface 14 opposée à la première 13,
cette surface de polissage 14, appelée surface de polissage, étant apte à polir la
surface optique 3 par frottement contre celle-ci.
[0056] Selon un mode de réalisation, le tampon 9, dont l'épaisseur e
T est par exemple comprise entre 4 mm et 6 mm, est réalisé dans un matériau dont le
taux de déformation sous une pression de 0,04 Mpa est supérieur à 5 %.
[0057] Le tampon 9 peut être réalisé dans un matériau élastomère ou, de préférence, en mousse
de polyuréthanne.
[0058] Le polissoir 10, dont l'épaisseur e
P est par exemple comprise entre 0,5 mm et 1,1 mm, est quant à lui réalisé en tissu,
en feutre ou, selon un mode de préféré de réalisation, en mousse de polyuréthanne.
[0059] Le polissoir 10 est déformable de sorte à pouvoir épouser la forme de la surface
optique 3 de la lentille 1 à la faveur de la compressibilité du tampon 9.
[0060] Le tampon 9 et le polissoir 10 sont par exemple successivement collés ou surmoulés
sur la surface de support 8, de sorte que les deuxièmes surfaces 12 et 14 du tampon
9 et du polissoir 10 épousent la forme de la surface de support 8, à l'épaisseur du
tampon 9 et du polissoir 10 près.
[0061] En l'absence de contrainte, la surface de polissage 14 présente deux symétries planes
: l'une par rapport à un plan P1 contenant l'axe A', et l'autre par rapport à un plan
P2 contenant également l'axe A' et perpendiculaire au plan P1.
[0062] La surface de polissage 14, torique, présente deux méridiens principaux M1 et M2,
définis respectivement par l'intersection de la surface de polissage 14 avec le plan
de symétrie P1, et avec le plan de symétrie P2.
[0063] Les méridiens principaux M1 et M2, qui sont des arcs de cercle, sont sécants sur
l'axe A' en un point SO appelé sommet de la surface de polissage 14.
[0064] L'on suppose arbitrairement que le méridien M1, qui présente une courbure C1, est
le grand méridien de la surface de polissage 14, tandis le méridien M2, qui présente
quant à lui une courbure C2, est son petit méridien, de sorte que la valeur de la
courbure C1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C2.
[0065] Le choix de l'outil 5, c'est-à-dire le choix de la surface de polissage 14, est fonction
de la forme de la surface optique 3.
[0066] L'on comprend que la détermination des courbures C1, C2 des méridiens principaux
M1, M2 de la surface de polissage 14 suffit pour définir complètement cette dernière,
et donc pour déterminer l'outil 5.
[0067] Les épaisseurs e
T et e
P du tampon 9 et du polissoir 10 étant choisies uniformes, on comprend qu'il est nécessaire,
pour la fabrication de l'outil 5, de réaliser une surface de support 8 de forme torique
qui corresponde, aux épaisseurs e
T et e
P près, à la surface de polissage 14.
[0068] Ainsi, la surface de support 8 présente également deux symétries planes, l'une par
rapport au plan P1, et l'autre par rapport au plan P2.
[0069] La surface de support 8 présente deux méridiens principaux MS1 et MS2, concentriques
respectivement aux méridiens M1 et M2 de la surface de polissage, et définis par l'intersection
de la surface de support 8 avec, respectivement, le plan P1 et le plan P2.
[0070] Le méridien MS1, qui est le grand méridien de la surface de support 8, présente une
courbure CS1, tandis que le méridien MS2, qui est le petit méridien de la surface
de support 8, présente quant à lui une courbure CS2.
[0071] Il ressort de ce qui précède que les courbures CS1 et CS2 de la surface de support
8 vérifient respectivement les relations suivantes :


[0072] Les courbures C1, C2 étant prédéterminées, les épaisseurs e
T et e
P du tampon 9 et du polissoir 10 étant choisies, les relations ci-dessus permettent
la réalisation de l'outil 5.
[0073] L'on décrit à présent la manière dont sont déterminées ces courbures C1, C2.
[0074] A des fins de calcul, l'on définit préalablement deux surfaces toriques, l'une appelée
meilleur tore, l'autre appelée tore de référence, qui dépendent respectivement directement
et indirectement de la surface optique 3 de la lentille 1.
[0075] Il est précisé que ces deux surfaces, qui interviennent dans la détermination des
courbures C1 et C2 de la surface de polissage, sont de nature théorique.
[0076] Le meilleur tore est une surface torique approchée de la surface optique 3, sa détermination
étant réalisée par exemple au moyen de la méthode mathématique dite des moindres carrés,
à partir d'une sélection de valeurs de caractéristiques géométriques de la surface
optique 3, choisies ou mesurées sur une partie seulement de la lentille 1, cette partie
présentant une circonférence circulaire de diamètre Φ1, coaxiale avec la tranche 4
de la lentille 1. Le diamètre Φ1, appelé diamètre de calcul, est choisi égal ou sensiblement
égal à 60 mm.
[0077] Le meilleur tore présente deux symétries planes : l'une par rapport à un plan PL1,
l'autre par rapport à un plan PL2 perpendiculaire au plan PL1.
[0078] Le meilleur tore présente deux méridiens principaux M*1 et M*2, définis par l'intersection
du meilleur tore avec, respectivement, le premier et le deuxième plans de symétrie
PL1, PL2.
[0079] L'on suppose arbitrairement que le méridien principal M*1, qui présente une courbure
C*1, est le grand méridien du meilleur tore, tandis que le méridien M*2, qui présente
une courbure C*2, est le petit méridien du meilleur tore, de sorte que la valeur de
la courbure C*1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C*2.
[0080] Le tore de référence est, quant à lui, la surface torique correspondant à la prescription
ophtalmique pour laquelle la surface optique 3 est réalisée.
[0081] Plus précisément, le tore de référence est une surface torique qui, si elle était
substituée à la surface atorique 3 de la lentille 1, fournirant en un point choisi
de celle-ci la même valeur de prescription que la surface atorique 3.
[0082] Ledit point choisi est généralement le point de préférence du prisme, couramment
dénommé PRP, bien connu de l'homme du métier.
[0083] Le tore de référence comprend deux méridiens principaux circulaires présentant des
courbures respectives C'1, C'2.
[0084] L'on suppose que le méridien principal de courbure C'1, noté M'1, est le grand méridien
du tore de référence, tandis que le méridien principal de courbure C'2 est le petit
méridien du tore de référence, de sorte que la valeur de la courbure C'1 est strictement
inférieure à la valeur de la courbure C'2.
[0085] Les grands méridiens M*1, M'1 du meilleur tore et du tore de référence sont représentés
sur la figure 4, superposés à la surface optique atorique 3 de la lentille 1, dans
le plan PL1.
[0086] Le meilleur tore et le tore de référence ayant été déterminés, notamment par leurs
courbures respectives C*1, C*2, C'1, C'2, les valeurs des courbures C1 et C2 sont
déterminées en étant calculées respectivement par les relations suivantes :

et

où :
- ΔC1, appelée première correction, est une fonction :
- des courbures C*1, C*2 du meilleur tore ;
- des courbures C'1, C'2 du tore de référence ;
- du diamètre Φ2 de la tranche 4 de la lentille 1 ;
- Δ C2, appelée deuxième correction, est de valeur constante.
[0087] Plus particulièrement, la première correction Δ C1 est par exemple une fonction affine
:
- de la différence C*2- C*1 des courbures C*2, C*1 du meilleur tore ; et/ou
- de la différence C'2 - C'1 des courbures C'2, C'1 du tore de référence.
[0088] Selon un mode de réalisation, la valeur de la première correction Δ C1, exprimé en
m
-1, est donnée par la relation suivante :

où a, b, c, d, sont des paramètres de valeur constante, choisis comme suit.
[0089] La valeur du paramètre a, exprimé en m
-1, est comprise entre 0 et 4 , et de préférence entre 0,2 et 3,4 .
[0090] La valeur du paramètre b, sans unité, est comprise entre 0,01 et 0,3 , et de préférence
entre 0,05 et 0,25 .
[0091] La valeur du paramètre c, également sans unité, est comprise entre -2 et -0,01, et
de préférence entre -1,5 et-0,1 .
[0092] La valeur du paramètre d, exprimé en m
-2, avec Φ2 exprimé en m, est comprise entre -100 et 0, et de préférence entre -60 et
-2 .
[0093] La valeur de la deuxième correction ΔC2, également exprimée en m
-1, est par exemple comprise entre 0 et 0,8 , et de préférence entre 0,1 et 0,64 . Selon
un mode de réalisation, la valeur de la deuxième correction ΔC2 est égale ou sensiblement
égale à 0,37 m
-1.
[0094] Par ailleurs, le diamètre ΦO de l'outil 5 est choisi supérieur au diamètre Φ2 de
la lentille 1. La valeur du diamètre ΦO de l'outil 5 est par exemple choisi égale
ou sensiblement égale à 110 mm.
[0095] Après avoir été déterminé de la manière qui vient d'être décrite, l'outil 5 est utilisé
pour procéder au polissage de la surface optique atorique 3.
[0096] Lors de l'utilisation de l'outil 5, sont réalisés l'appui et le frottement relatifs
de la surface de polissage 14 et de la surface optique 3.
[0097] Préalablement à son utilisation, l'outil 5 est disposé en regard et à distance de
la surface optique 3 de sorte que l'axe A', le plan de symétrie P1 et le plan de symétrie
P2 de l'outil 5 coïncident respectivement avec l'axe A de la lentille 1, le plan de
symétrie PL1, et le plan de symétrie PL2.
[0098] L'outil 5 et la lentille 1 sont ensuite rapprochés l'un de l'autre jusqu'à ce que
la surface de polissage 14 entre en contact avec la surface optique 3 de la lentille
1, sans que soit comprimé le tampon 9.
[0099] Dans cette position, illustrée en traits interrompus sur la figure 7, la surface
de polissage 14 est en contact ponctuel avec la surface optique 3, avec leurs sommets
respectifs SO et SL en coïncidence.
[0100] L'outil 5 et la lentille 1 sont alors pressés l'un contre l'autre, le tampon 9 étant
comprimé, jusqu'à ce que la surface de polissage 14 soit totalement en contact avec
la surface optique 3. Cette position est représentée en traits pleins sur la figure
7.
[0101] L'outil 5 et la lentille 1 sont alors déplacés l'un par rapport à l'autre selon deux
mouvements rotatifs alternatifs distincts, qui peuvent être combinés pour obtenir
un effet de brouillage assurant une bonne qualité de polissage.
[0102] Le premier mouvement est une rotation plane dans le plan P1 du grand méridien M1
de la surface de polissage 14, rotation dont le centre est confondu avec le centre
de courbure de ce méridien M1.
[0103] L'amplitude de ce mouvement alternatif, figuré par les flèches F1 et -F1 de la figure
9, est telle que le bord 16 du polissoir 10 vienne localement coïncider avec la tranche
4 de la lentille 1, l'outil 5 étant alors, par rapport à la lentille 1, dans une position
extrême figurée par les traits mixtes de la figure 9.
[0104] Le deuxième mouvement est une rotation plane dans le plan P2 du petit méridien M2
de la surface de polissage 14, rotation dont le centre est confondu avec le centre
de courbure de ce méridien M2.
[0105] L'amplitude maximum de ce mouvement alternatif, figuré par les flèches F2 et -F2
de la figure 10, est telle que le bord 16 du polissoir 10 vienne localement coïncider
avec la tranche 4 de la lentille 1, l'outil 5 étant alors, par rapport à la lentille
1, dans une position extrême figurée par les traits mixtes de la figure 10.
[0106] On pourrait prévoir que cette amplitude est inférieure, de sorte que la lentille
1 ne déborde pas de l'outil 5.
[0107] De la sorte, la surface optique atorique 3 n'est jamais découverte au cours du polissage.
Le choix du diamètre ΦO de l'outil 5, supérieur au diamètre Φ2 de la lentille 1, permet
de réaliser un polissage rapide.
[0108] Ce polissage peut être réalisé par le procédé illustré par le diagramme de la figure
3, qui comprend les étapes suivantes :
A - prise en compte de valeurs de caractéristiques géométriques de la surface optique
3 ;
B - détermination, à partir de ces valeurs et de la prescription à laquelle correspond
la surface optique 3, de l'outil 5 adapté au polissage de la surface optique 3, cette
étape comprenant elle-même les sous-étapes suivantes :
a) détermination du meilleur tore, tel que précédemment décrit ;
b) détermination du tore de référence, tel que précédemment décrit ;
c) détermination des valeurs des courbures C1, C2, tel que précédemment décrit.
C - utilisation, telle que précédemment décrite, de l'outil déterminé à l'étape B.
[0109] Le procédé qui vient d'être décrit peut être mis en oeuvre de manière automatique
au moyen d'une unité de détermination 18, qui comprend :
- un calculateur 19 comprenant :
- des moyens de calcul des courbures C*1, C*2 du meilleur tore en fonction des valeurs
de caractéristiques géométriques de la surface optique 3 de la lentille 1 ;
- des moyens de calcul des courbures C'1, C'2 du tore de référence en fonction de la
prescription ;
- des moyens de calcul des valeurs C1, C2 des courbures de la surface de polissage 14,
en fonction des valeurs des courbures C*1, C*2, C'1, C'2, et du diamètre Φ2;
- un dispositif d'entrée 20 relié au calculateur 19, et comprenant des moyens de saisie
21 de valeurs de caractéristiques de la surface optique 3 ;
- une mémoire 22 reliée au calculateur 19, et comprenant :
- une première zone mémoire 23 d'enregistrement de valeurs de caractéristiques géométriques
de la surface optique 3 ;
- une deuxième zone mémoire 24 d'enregistrement des valeurs des courbures C*1, C*2 du
meilleur tore ;
- une troisième zone mémoire 25 d'enregistrement des valeurs des courbures C'1, C'2
du tore de référence ;
- une quatrième zone mémoire 26 d'enregistrement des valeurs des courbures C1, C2 de
la surface de support 8 ;
- un dispositif de sortie 27 relié au calculateur 19, et comprenant des moyens de visualisation
28, au moins des valeurs saisies.
[0110] Une telle unité de détermination 18 peut être intégrée à une unité de commande numérique
29 d'une installation de polissage 30 adaptée au polissage de lentilles ophtalmiques
et convenant à la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus.
[0111] Cette installation 30 comprend en outre un support 31 de lentille où celle-ci est
momentanément assujettie pendant son polissage.
[0112] L'installation 30 comprend également un porte-outil 32 sur lequel est monté l'outil
5, ainsi que des moyens 33 pour créer un mouvement relatif du support de lentille
31 et du porte-outil 32, tel que décrit plus haut, ces moyens 33 étant reliés à l'unité
de commande numérique 29.
[0113] Selon le mode de réalisation illustré sur la figure 11, le support de lentille 31
est fixe, seul le porte-outil 32 étant alors mis en mouvement.
[0114] Selon une variante de réalisation, la surface de support 8 est choisie sphérique,
tandis que les épaisseurs e
T et e
P du tampon 9 et du polissoir 10 sont choisies non uniformes en vue d'obtenir, lors
de leur superposition sur la surface de support 8, une surface de polissage 14 torique
dont les valeurs des courbures C1, C2 soient conformes aux valeurs calculées.
[0115] Bien que la description ait été faite en référence à une surface optique atorique
concave pour la lentille, on comprend que l'invention peut, sans sortir de son cadre,
s'appliquer au polissage d'une surface atorique convexe. L'outil de polissage sera
alors choisi concave, les courbures de sa surface de polissage étant déterminées de
la manière décrite précédemment.
1. Outil de polissage d'une surface optique (3) d'une lentille (1), ledit outil (5) comportant
:
- un support (6) rigide comprenant une surface de support (8) ;
- une première couche (9), dite tampon, réalisée dans un matériau élastique, qui recouvre
au moins en partie la surface de support (8), ce tampon (9) comprenant :
- une première surface (11) adhérant à ladite surface de support (8) ; et
- une deuxième surface (12), opposée à ladite première surface (11);
- une deuxième couche (10), dite polissoir, recouvrant au moins en partie ledit tampon
(9), ce polissoir (10) comprenant :
- une première surface (13) adhérant à la deuxième surface (12) du tampon (9) ; et
- une deuxième surface (14), dite de polissage, opposée à la première (13), et apte
à polir la surface optique (3) de la lentille (1) par frottement contre celle-ci ;
ledit outil (5) étant
caractérisé en ce que ladite surface de polissage (14) est de forme torique, cette surface (14) comportant
deux méridiens principaux (M1, M2) circulaires présentant des courbures respectives
C1, C2 telles que la valeur de la courbure C1 est strictement inférieure à la valeur
de la courbure C2, et
en ce que, afin d'être en mesure de polir une surface optique (3) qui est atorique, le tampon
(9) est adapté à être comprimé élastiquement, tandis que le polissoir (10) est adapté
à être déformé pour épouser ladite surface atorique (3).
2. Outil selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit tampon (9) présente, suivant la normale (nT) à sa deuxième surface (12), une épaisseur (eT) uniforme, et en ce que le polissoir (10) présente, suivant la normale (nP) à sa surface de polissage (14), une épaisseur (eP) également uniforme.
3. Outil selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'épaisseur (eT) du tampon (9) est comprise entre 4 mm et 6 mm.
4. Outil selon la revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que l'épaisseur (eT) du polissoir (10) est comprise entre 0,5 mm et 1,1 mm.
5. Outil selon l'une des revendications 2 à 4,
caractérisé en ce que ladite surface de support (8) est de forme torique, et comporte deux méridiens principaux
(MS1, MS2) coplanaires avec les méridiens principaux (M1, M2) de la surface de polissage
(14), ces méridiens (MS1, MS2) présentant des courbures respectives CS1, CS2 vérifiant
les relations suivantes :


où e
T est l'épaisseur du tampon (9) et e
P l'épaisseur du polissoir (10).
6. Outil de polissage selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit tampon (9) est réalisé dans un matériau dont le taux de déformation sous une
pression de 0,04 Mpa est supérieur à 5%.
7. Outil selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que ledit tampon (9) est réalisé en mousse de polyuréthanne.
8. Outil selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit polissoir (10) est réalisé en mousse de polyuréthanne.
9. Application d'un outil selon l'une des revendications 1 à 8 au polissage d'une surface
optique (3) atorique.
10. Application selon la revendication 9, caractérisée en ce que, la lentille (1) comportant une tranche (4) de forme circulaire présentant un diamètre
donné (Φ2), l'outil (5) présente une section circulaire dont le diamètre (ΦO) est
supérieur au diamètre (Φ2) de la lentille (1).
11. Procédé de polissage d'une surface optique (3) d'une lentille ophtalmique (1) correspondant
à une prescription donnée,
caractérisé en ce que ladite surface optique (3) est atorique, ledit procédé comprenant les étapes suivantes
:
- prise en compte de valeurs de caractéristiques géométriques de la surface optique
(3) de la lentille (1) ;
- utilisation d'un outil (5) selon l'une des revendications 1 à 9, lors de laquelle
sont réalisés l'appui et le frottement relatifs de la surface de polissage (14) du
polissoir (10) et de la surface optique (3) de la lentille (1).
12. Procédé de polissage selon la revendication 11,
caractérisé en ce que, la lentille (1) présentant une tranche (4) de forme circulaire, il comprend, préalablement
à l'étape d'utilisation de l'outil (5), une étape de détermination de l'outil (5),
cette étape comprenant elle-même les sous-étapes suivantes :
d) détermination d'une surface torique approchée de la surface optique (3) de la lentille
(1), cette surface torique, appelée meilleur tore, comprenant deux méridiens principaux
circulaires présentant deux courbures respectives C*1, C*2 telles que la valeur de
la courbure C*1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C*2 ;
e) détermination d'une surface torique correspondant à la prescription donnée, cette
surface torique, appelée tore de référence, comprenant deux méridiens principaux circulaires
présentant des courbures respectives C'1, C'2 telles que la valeur de la courbure
C'1 est strictement inférieure à la valeur de la courbure C'2 ;
f) détermination des valeurs respectives des courbures C1, C2 de la surface de polissage
(14), ces valeurs étant données par les relations suivantes :

et

où :
- ΔC1, appelée première correction, est une fonction
- des courbures C*1, C*2 du meilleur tore ;
- des courbures C'1, C'2 du tore de référence ; et
- du diamètre (Φ2) de la tranche (4) de la lentille (1) ;
- ΔC2, appelée deuxième correction, est de valeur constante.
13. Procédé de polissage selon la revendication 12, caractérisé en ce que, dans l'étape c), la première correction ΔC1 est une fonction affine de la différence
C*2 - C*1 des courbures C*2, C*1 du meilleur tore.
14. Procédé de polissage selon la revendication 12 ou la revendication 13, caractérisé en ce que, dans l'étape c), la première correction ΔC1 est une fonction affine de la différence
C'2 - C'1 des courbures C'2, C'1 du tore de référence.
15. Procédé de polissage selon l'une des revendications 12 à 14,
caractérisé en ce que, dans l'étape c), la valeur de la première correction ΔC1 est donnée par la relation
suivante :

où a, b, c, d, sont des paramètres de valeur constante et où Φ2 est le diamètre de
la tranche (4) de la lentille (1).
16. Procédé de polissage selon la revendication 15, caractérisé en ce que la valeur du paramètre a est comprise entre 0 et 4 m-1.
17. Procédé de polissage selon la revendication 16, caractérisé en ce que la valeur du paramètre a est comprise entre 0,2 m-1 et 3,4 m1.
18. Procédé de polissage selon l'une des revendications 15 à 17, caractérisé en ce que la valeur du paramètre b est comprise entre 0,01 et 0,3 .
19. Procédé de polissage selon la revendication 18, caractérisé en ce que la valeur du paramètre b est comprise entre 0,05 et 0,25 .
20. Procédé de polissage selon l'une des revendications 15 à 19, caractérisé en ce que la valeur du paramètre c est comprise entre -2 et -0,01 .
21. Procédé de polissage selon la revendication 20, caractérisé en ce que la valeur du paramètre c est comprise entre -1,5 et -0,1 .
22. Procédé de polissage selon l'une des revendications 15 à 21, caractérisé en ce que la valeur du paramètre d est comprise entre -100 m-2 et 0.
23. Procédé de polissage selon la revendication 22, caractérisé en ce que la valeur du paramètre d est comprise entre -60 m-2 et -2 m-2.
24. Procédé de polissage selon l'une des revendications 15 à 23, caractérisé en ce que la valeur de la deuxième correction ΔC2 est comprise entre 0 et 0,8 m-1.
25. Procédé de polissage selon la revendication 24, caractérisé en ce que la valeur de la deuxième correction ΔC2 est comprise entre 0,1 m-1 et 0,64 m-1.
26. Procédé de polissage selon la revendication 25, caractérisé en ce que la valeur de la deuxième correction ΔC2 est égale à 0,37 m-1.
27. Procédé de polissage selon l'une des revendications 12 à 26, caractérisé en ce que, dans l'étape a), la détermination du meilleur tore est réalisée au moyen de la méthode
mathématique dite des moindres carrés.
28. Procédé de polissage selon l'une des revendications 12 à 27, caractérisé en ce que, dans l'étape a), la détermination du meilleur tore est réalisée pour une partie
seulement de la surface atorique (3) de la lentille (1), cette partie présentant une
circonférence circulaire de diamètre Φ1, coaxiale avec la tranche (4) de la lentille
(1).
29. Unité de détermination de l'outil (5) pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une
des revendications 12 à 28,
caractérisée en ce qu'elle comporte
- un calculateur (19) comprenant :
- des moyens de calcul des courbures C*1, C*2 du meilleur tore en fonction des valeurs
de caractéristiques de la surface optique (3) de la lentille (1) ;
- des moyens de calcul des courbures C'1, C'2 du tore de référence en fonction de
la prescription ;
- des moyens de calcul des valeurs C1, C2 des courbures de la surface de polissage
(14), en fonction des valeurs des courbures C*1, C*2, C'1, C'2, et du diamètre (Φ2)
de la tranche (4) de la lentille (1) ;
- un dispositif d'entrée (20) relié au calculateur (19), et comprenant des moyens
de saisie (21) de valeurs de caractéristiques de la surface optique (3) de la lentille
(1) ;
- une mémoire (22) reliée au calculateur (19), et comprenant :
- une première zone mémoire (23) d'enregistrement de valeurs de caractéristiques géométriques
de la surface atorique (3) de la lentille (1) ;
- une deuxième zone mémoire (24) d'enregistrement des valeurs des courbures C*1, C*2
du meilleur tore ;
- une troisième zone mémoire (25) d'enregistrement des valeurs des courbures C'1,
C'2 du tore de référence ;
- une quatrième zone mémoire (26) d'enregistrement des valeurs des courbures C1, C2
de la surface de polissage (14) ;
- un dispositif de sortie (27) relié au calculateur (19), et comprenant des moyens
de visualisation (28), au moins des valeurs saisies.
30. Installation de polissage de lentilles ophtalmiques, et convenant à la mise en oeuvre
du procédé selon l'une des revendications 12 à 28, ladite installation (30) comprenant
:
- un support de lentille (31) ;
- un porte-outil (32) ;
- des moyens (33) pour créer un mouvement relatif du support de lentille (31) et du
porte-outil (32) ;
ladite installation (30) comprenant en outre une unité de commande numérique (29)
comportant une unité de détermination (18) de l'outil (5) selon la revendication 29.