[0001] La présente invention concerne une antenne en réseau. Elle concerne particulièrement
un radar à émission synthétique et à formation de faisceau par le calcul, destiné
notamment à la surveillance de l'espace aérien.
[0002] Il est connu, notamment par la demande de brevet française FR n° 87 08186 de réaliser
un radar de surveillance aérienne à antenne répartie sur une grande surface. Le principe
de fonctionnement de ce type de radar est décrit dans l'ouvrage de J. Darricaud :
Physique et théorie du radar, Tome 3, 3
ème édition 1994, pages 538 et suivantes. L'antenne d'un tel radar comporte par exemple
un réseau de modules d'émission et un réseau de modules de réception. Le réseau d'émission
comporte ainsi par exemple des antennes élémentaires réparties sur un cercle de diamètre
de plusieurs dizaines de mètres, voire plusieurs centaines de mètres. La disposition
circulaire n'est pas obligatoire, la répartition des antennes élémentaires peut en
effet suivre des lignes qui ne sont pas circulaires. Chaque antenne élémentaire est
par exemple disposée au sommet d'un mât au pied duquel se trouvent des moyens d'émission
d'une onde hyperfréquence, l'ensemble formant un module d'émission. De même, le réseau
de réception comporte des capteurs élémentaires répartis par exemple sur un cercle
de grande dimension, par exemple concentrique par rapport au précédent. La numérisation
du signal reçu est effectuée au niveau d'un capteur élémentaire, puis le signal numérisé
est envoyé à un centre pour la formation de faisceau par le calcul (FFC). Une telle
antenne répartie a notamment comme avantage d'être peu vulnérable. En effet, une attaque
extérieure peut facilement détruire un ou plusieurs modules élémentaires mais très
difficilement la totalité ou la majeure partie du réseau. En cas d'agression, seuls
quelques modules élémentaires sont détruits mais pas l'ensemble. L'antenne peut donc
continuer à fonctionner. Elle présente donc une faible vulnérabilité, du moins elle
suit une dégradation douce en cas d'attaque.
[0003] Chaque module d'émission émet dans une sous-bande de la bande instantanée d'émission
du radar. Ainsi, si la bande d'émission du radar est choisie égale à B kHz, et si
le réseau d'émission comporte N modules d'émission, chaque module émet dans une sous-bande
de B/N kHz, ce qui peut faire en pratique de l'ordre de quelques dizaines de kHz.
[0004] Une telle antenne comporte donc plusieurs dizaines d'émetteurs et de capteurs élémentaires
répartis dans un réseau inscrit lui-même dans un cercle qui peut atteindre quelques
centaines de mètres. Avec une longueur d'onde métrique, l'antenne ainsi constituée
est par conséquent lacunaire, c'est-à-dire que la distance entre deux émetteurs ou
capteurs consécutifs dépasse λ/2, où λ est la longueur de l'onde émise. Il en résulte
à l'émission et à la réception des lobes secondaires très importants qui rendent donc
la détection des cibles difficile. Ces lobes secondaires sont en effet très perturbateurs
puisque leur niveau peut culminer jusqu'à -15 dB.
[0005] Un but de l'invention est notamment de maîtriser ces lobes secondaires. A cet effet,
l'invention a pour objet une antenne en réseau, caractérisée en ce qu'elle comporte
au moins trois sous-réseaux linéaires, l'espacement entre éléments successifs d'un
même sous-réseau étant un multiple entier d'un vecteur commun formant le pas du sous-réseau,
le pas des sous-réseaux prenant des valeurs parmi plusieurs triplets de vecteurs (pas1,
pas2, pas3) vérifiant pas1 + pas2 + pas3 = 0.
[0006] L'invention a notamment pour principaux avantages qu'elle ne nécessite pas de réalisation
particulière au niveau des circuits de traitement des signaux, qu'elle est simple
à mettre en oeuvre et qu'elle est économique.
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'aide de la
description qui suit faite en regard des dessins annexés qui représentent :
- la figure 1, une antenne en réseau ;
- la figure 2, une illustration du problème des lobes secondaires dus au réseau d'antenne
lacunaire ;
- la figure 3, un sous-réseau d'une antenne selon l'invention caractérisé par son pas,
cette dernière comportant des sous-réseau linéaires ;
- les figures 4 et 5, la position de lobes d'émission ou de réception par rapport à
l'orientation de sous-réseaux linéaires non lacunaires ;
- la figure 6, la position des lobes pour un réseau lacunaire ;
- la figure 7, un maillage représentant la position des lobes pour un réseau comportant
deux sous-réseaux lacunaires ;
- les figures 8, 9a, 9b et 10 des exemples de maillage pour un réseau comportant trois
sous-réseaux selon les pas de ces derniers ;
- la figure 11, un maillage correspondant à deux ensembles de sous-réseaux dont les
pas sont homothétique ;
- la figure 12, un exemple de disposition des réseaux dans une antenne selon l'invention.
[0008] La figure 1 présente de façon schématique une antenne en réseau, par exemple celle
d'un radar à émission synthétique et à formation de faisceau par le calcul, notamment
par la disposition de ses éléments. Ce radar comporte un réseau de P modules d'émission
élémentaires E
1,... E
i, ...E
P et un réseau de N modules de réception élémentaires R
1, ...R
j, ...R
N. Le réseau d'émission 1 est de préférence situé à l'intérieur du réseau de réception
2. L'émission est réalisée par l'ensemble des P éléments rayonnant E
1,... E
i, ...E
P qui émettent simultanément des signaux différents. La réception est assurée par l'ensemble
des N récepteurs R
1, ...R
j, ...R
N qui reçoivent quasi simultanément les échos issus de l'émission.
[0009] A la réception, le filtrage adapté aux échos issus d'une direction de visée donnée
consiste par exemple à :
- décomposer le signal reçu sur chaque récepteur selon les P composantes émises ;
- appliquer un jeu de NxP phases (une par émetteur et par récepteur), jeu qui dépend
de la direction de visée ;
- additionner les NxP signaux ainsi déphasés.
[0010] Il existe d'autres façons d'organiser le traitement, par exemple en traitant par
sous-bandes, ou en appliquant des retards purs au lieu des déphasages.
[0011] La figure 2 illustre le problème des lobes secondaires dus au réseau d'antenne lacunaire.
Le réseau de réception 2 est seul illustré sur cette figure. Une cible 20 renvoie
vers les récepteurs élémentaires R
1, ...R
j, ...R
N les signaux émis par les émetteurs du réseau. Dans une direction donnée 21 concentrique
par rapport au réseau 2, il y a une distribution des lobes de réception, c'est-à-dire
le lobe principal 22 et ses lobes secondaires. Ces lobes sont obtenus par formation
de faisceaux par le calcul et par compression d'impulsion, par des moyens de traitements
reliés aux modules de réception élémentaires. Les lobes secondaires 23 sont répartis
sur une distance cT
e /2 de chaque côté du lobe principal avec un niveau important, et donc perturbateur,
T
e étant la durée d'une impulsion émise. A titre d'exemple si T
e = 100µs, la distance cT
e /2 est de l'ordre de 15 kilomètres. Dans les directions 21', 21" différentes de celles
de la cible, donc tout autour du radar, aussi bien en site qu'en gisement, la lacunarité
des réseaux émission et réception produit également des lobes secondaires sur la même
extension distance.
[0012] La figure 3 illustre la position des modules de réception élémentaires R
1, R
2, ...R
k, R
k+1, ...R
P dans un sous-réseaux de réception. Dans une antenne selon l'invention, les modules
d'émission et/ou de réception élémentaires sont en effet répartis dans des sous-réseaux
d'émission et/ou de réception. Les sous-réseaux sont linéaires, c'est-à-dire que les
modules sont alignés. L'espacement entre deux modules consécutifs R
k, R
k+1 est multiple entier d'un vecteur commun
as propre à chaque sous-réseau, le multiple entier pouvant être égal à 1. Le vecteur
as sera par la suite appelé pas du sous-réseau. Chaque sous-réseau d'émission ou de
réception est donc entièrement décrit par :
- le pas du sous-réseau, c'est-à-dire par trois composantes d'espace ;
- la position du centre C, ou d'un autre point du réseau, par trois coordonnées ;
- le nombre P d'éléments R1, R2, ...Rk, Rk+1, ...RP du sous-réseau.
[0013] Ces données permettent en effet de retrouver la position de chaque élément R
k du sous-réseau.
[0014] Le pas peut être représenté par le vecteur unitaire

correspondant à l'orientation du sous-réseau et son facteur d'ambiguïté A de telle
sorte que :

soit :

[0015] Dans une antenne selon l'invention, les sous-réseaux tels que définis ci-dessus respectent
des contraintes d'orientation et de pas entre éléments afin notamment de maîtriser
la fonction d'ambiguïté spatiale, c'est-à-dire de permettre de connaître facilement
l'emplacement et le niveau des lobes secondaires, obtenus par formation de faisceau
par le calcul, lorsque l'on connaît le niveau et l'emplacement du lobe principal.
Il est ainsi possible de faire en sorte que les lobes secondaires soient forts dans
une direction donnée et faibles dans une autre. On peut alors par ailleurs en déduire
une méthode de régulation de fausse alarme sur lobes secondaires de cibles fortes,
et arriver à détecter des cibles faibles entre les lobes secondaires. Les pas des
sous-réseaux d'une antenne selon l'invention ne sont donc pas quelconques. Le choix
particulier de ces pas s'appuie notamment sur des considérations de géométries des
faisceaux formés par les différents sous-réseaux.
[0016] On considère d'abord un seul sous-réseau SR, représenté par un segment de droite,
focalisé dans une direction u comme l'illustre la figure 4, ce sous-réseau n'étant
pas lacunaire. Puisque le sous-réseau est linéaire, son diagramme de réseau présente
une symétrie de révolution autour de l'axe du sous-réseau 41. Son lobe principal présente
donc un maximum non seulement dans la direction u mais aussi dans toutes les directions
déduites de u par rotation 42 autour de l'axe 41 du réseau. On choisit de représenter
toute direction par l'extrémité de son vecteur unitaire. Une direction, par exemple
la direction u, est donc représentée par un point sur la sphère 45 de rayon 1. Si
on projette ce point dans un plan 43 qui contient l'axe 41 du sous-réseau, le point
projeté est alors dans un disque 44 de rayon 1. L'ensemble des directions déduites
de u par rotation autour de l'axe 41 du sous-réseau décrit un cercle 42 sur la sphère
45, et projeté sur le plan, un segment de droite 46 orthogonal à l'axe 41 du sous-réseau
et limité par le disque 44.
[0017] La figure 5 représente maintenant un réseau constitué de N sous-réseaux, dont trois
seulement SR1, SR2 et SR3 sont représentés. Le diagramme de réseau résulte de l'addition
des N diagrammes de sous-réseaux. Lorsque les sous-réseaux focalisent dans la direction
u précédente, le diagramme résultant est maximal dans cette direction u. Le diagramme
de chaque sous-réseau étant de révolution autour de son axe, le diagramme du réseau
présente des maxima locaux dans les directions déduites de u par rotation autour de
l'axe de chaque sous-réseau. La figure 5 représente par des segments de droites 51,
52, 53 inscrits dans le disque 44 du plan 43 la projection de ces maxima locaux. Ces
projections 51, 52, 53 donnent bien sûr la position de ces maxima par rapport au plan
43 qui peut être par exemple le sol. L'intersection 54 de tous ces segments donne
la position du lobe principal, les maxima locaux 51, 52, 53 correspondant à des lobes
secondaires élevés.
[0018] La figure 6 représente le cas d'un sous-réseau lacunaire SR'. Un sous-réseau est
lacunaire lorsque ses éléments, modules élémentaires d'émission ou de réception, sont
espacés de plus d'une demi-longueur d'onde, ce qui correspond au cas où le facteur
d'ambiguïté A est supérieur à 1, soit A>1 pour cette valeur telle que définie par
la relation (2). Un tel sous-réseau, focalisé dans la direction u, présente un maximum
non seulement vers u, et les direction déduites par rotation, mais également dans
d'autres directions. Ces directions sont représentées dans le disque unité par A segments
de droites 61 espacés du vecteur
= (2/
A)

, où

est le vecteur unitaire indiquant l'orientation du sous-réseau SR' et A est le facteur
d'ambiguïté précédemment défini. Ces segments représentent la position du lobe principal
du diagramme d'antenne du sous-réseau SR'. Le facteur d'ambiguïté A n'est pas obligatoirement
un nombre entier. Si A n'est pas un nombre entier, le nombre de segments de droites
est le nombre entier le plus proche de A, c'est-à-dire E(A) ou E(A+1) si E désigne
la partie entière de A.
[0019] La figure 7 illustre une extension à deux sous-réseaux lacunaires qui montre un maillage
des lobes secondaires. On considère donc un réseau comportant deux sous-réseaux lacunaires
orientés selon des vecteurs unitaires
1,
2 et de facteurs d'ambiguïté A
1, A
2. Les vecteurs
1,
2 définissent respectivement les axes V1 et V2 des deux sous-réseaux. Dans le plan
qui contient à la fois l'axe V1 et l'axe V2, les diagrammes des lobes principaux des
sous-réseaux sont représentés par des segments de droites 71 séparés de
1 = (2/
A1)
1 pour le premier et par des segments de droites 72 séparés de
2 = (2/
A2)
2 pour le second. Le diagramme du réseau présente donc des maxima aux intersections
entre ces segments 71, 72. Ces maxima sont des points 73 sur un maillage triangulaire.
Un triangle élémentaire du maillage a comme hauteurs les vecteurs
1,
2. Le vecteur
3 qui décrit la troisième hauteur est alors imposé, une fois connus les deux premiers.
On peut alors montrer que les trois vecteurs vérifient la relation suivante :

Comme
k = (2/
Ak)
k pour k = 1, 2, 3, il vient :

[0020] En multipliant la relation (4) par la longueur d'onde λ, on obtient la relation suivante
:

où pas1 et pas2 représentent les vecteur pas des deux sous-réseaux et pas3, le
vecteur pas d'un troisième sous-réseau fictif.
[0021] La figure 8 représente le diagramme des lobes principaux d'un réseau comportant un
troisième sous-réseaux, dont l'orientation
3 et le facteur d'ambiguïté A
3 sont tels que
3 = (2/
A3)
3. Le vecteur
3 définit la hauteur d'un triangle élémentaire du maillage provoqué par les deux premiers
sous-réseaux. Le vecteur pas, pas3, du troisième sous-réseau vérifie donc la relation
(5). Dans ce cas, l'association des trois sous-réseaux donne le même maillage triangulaire
qu'avec les deux premiers sous-réseaux. Il en serait de même avec l'association de
deux sous-réseaux quelconques parmi ces trois.
[0022] Les figure 9a et 9b présentent des exemples inverses où l'on dispose de deux sous-réseaux
lacunaires et où le troisième ne respecte pas la condition
3 = (2/
A3)
3. Dans le cas de la figure 9a, le vecteur unitaire
3' définissant la direction du troisième sous-réseau n'est pas orienté selon le vecteur
3, et l'ambiguïté A
3' est telle que les segments 91 qui décrivent le lobe principal ne passent pas par
les points 92 du maillage défini par les deux premiers sous-réseaux. Le maillage est
plus serré que dans le cas de la figure 8, et les points d'intersection 92, 99 ne
sont plus disposés selon un maillage régulier. La levée d'ambiguïté sera donc plus
difficile. Dans ce cas, seule la direction de visée u est commune aux lobes principaux
des trois sous-réseaux. L'ambiguïté commune aux deux premiers sous-réseaux est levée
par leur association avec le troisième.
[0023] Dans le cas de la figure 9b, le vecteur
3' est bien orienté selon la direction de
3, mais la valeur (2/A
3') n'est pas égale au module de
3 ni à l'un des ses multiples ou sous-multiples, ni même dans un rapport rationnel.
Dans ce cas, les ambiguïtés 98 sont alignées sur un seul segment 91. L'ambiguïté commune
aux deux premiers réseaux est partiellement levée avec le troisième.
[0024] Si le rapport entre (2/A
3)
3 et
3 est rationnel, c'est-à-dire que m(2/A
3)
3 = n
3, où m et n sont des entiers premiers entre eux, alors les lobes principaux se situent
sur des segments espacés de m(2/A
3)
3 = n
3. Comme cet espacement est plus grand que le précédent, l'ambiguïté est partiellement
levée. Si l'espacement m(2/A
3) est supérieur à deux, un seul segment se situe dans le cercle unité, et on est ramené
au cas de la figure 9b. L'espacement m(2/A
3)>2 revient à

<
λ/2.
[0025] La structure d'une antenne selon l'invention exploite les considérations géométriques
précédentes sur la répartition des lobes d'émission ou de réception. En particulier,
le choix des pas de chacun des trois sous-réseaux lacunaires détermine l'ambiguïté
spatiale du réseau formé de ces trois sous-réseaux. Il est ainsi possible de choisir
des pas allant :
- de l'ambiguïté minimale (aucune autre direction commune que la direction de pointage),
ceci pouvant notamment être mis à profit pour mesurer une direction sans ambiguïté
bien que les sous-réseaux soient lacunaires ;
- à l'ambiguïté maximale (même directions communes à tous les couples de sous-réseaux),
ceci pouvant notamment être mis à profit notamment pour maîtriser la répartition des
lobes secondaires, il faut alors d'autres éléments pour lever l'ambiguïté, par exemple
d'autres sous-réseaux ou d'autres fréquences, ou encore des informations externes
sur la zone de provenance du signal.
[0026] Pour obtenir l'ambiguïté maximale avec trois sous-réseaux, telle qu'illustrée par
exemple par la figure 8, il faut lier les pas des sous-réseaux conformément à la relation
(5), soit pas1 + pas2 + pas3 = 0. Avec ce lien entre les sous-réseaux, la fonction
d'ambiguïté est périodique selon un motif triangulaire. Le triangle de périodicité
est défini par ses hauteurs
k, orientées dans la même direction que les sous-réseaux, et de longueur égale à 2/A
k, ce qui se traduit par
k = (2/
Ak)
k pour k = 1, 2, 3 et où
k est le vecteur unitaire indiquant la direction du k
ième sous-réseau.
[0027] La figure 10 montre un exemple de maillage correspondant à une ambiguïté maximale
pour trois sous-réseaux lacunaires. Le point le plus gros 101 représente la direction
de pointage. Les autres points représentent les directions associées liées à l'ambiguïté
spatiale. Inversement, pour assurer l'ambiguïté minimale avec trois sous-réseaux lacunaire,
il faudrait que le pas du troisième sous-réseau pas3 ne soit pas colinéaire avec pas1
+ pas2, la somme vectorielle des pas des deux autres réseaux. Il est également possible
d'aboutir à l'ambiguïté minimale en associant plus de trois sous-réseaux, par exemple
en utilisant un réseau de six sous-réseaux dont trois vérifient la relation (5), les
trois autres également, mais avec des valeurs de pas différentes, par modification
de l'orientation et/ou du module des pas.
[0028] On peut revenir à l'exemple d'un réseau formé de trois sous-réseaux où la relation
(5) est vérifiée. Pour chaque sous-réseau, la focalisation dans une direction de visée
donnée 101 est réalisée par un filtre spatial. Donc toute direction de visée est associée
à trois filtres. Inversement, trois filtres donnés correspondent à plusieurs directions
102, 103, déduites de la première 101, dans le plan des cosinus directeurs, par une
translation définie par le vecteur n
1
1 + n
2
2 + n
3
3, où n
1, n
2, n
3 sont des entiers.
[0029] La figure 11 illustre le cas d'un réseau à six sous-réseaux où la relation (5) est
vérifiée séparément sur deux ensembles de trois sous-réseaux, avec des pas homothétiques
dans un rapport rationnel P/Q, P et Q étant des entiers premiers entre eux et P étant
inférieur à Q. Il en résulte que
P
k =
Q
'
k, pour k = 1, 2, 3,
k représentant les hauteurs correspondantes aux trois sous-réseaux du premier ensemble
et

'
k représentant les hauteurs correspondantes au trois sous-réseaux du deuxième ensemble.
La maille d'ambiguïté spatiale du premier sous-réseau est alors dilatée d'un facteur
P/Q par rapport au deuxième sous-réseau. Chaque direction de l'espace est définie,
modulo cette ambiguïté, par six filtres spatiaux. La figure 11 illustre un cas particulier
où P=2 et Q=3. Le triangle le plus grand 110 représente l'ambiguïté de l'ensemble.
Le triangle intermédiaire 111, ayant des côtés deux fois plus petits que le précédent,
représente l'ambiguïté du premier ensemble de trois sous-réseaux. Le triangle le plus
petit 112, ayant des côtés trois fois plus petits, représente l'ambiguïté du deuxième
ensemble de trois sous-réseaux. On voit donc qu'en choisissant le rapport P/Q, on
peut aboutir à un triangle d'ambiguïté 110 plus grand, d'un rapport P
2 par rapport au triangle intermédiaire 111. Cela réduit d'autant la levée d'ambiguïté
à effectuer après les traitements à ces sous-réseaux. C'est en jouant notamment sur
la position des centres des sous-réseaux que l'on fait en sorte que l'ambiguïté spatiale
puisse être levée lors de ces traitements. La position des centres des sous-réseaux
définit également la largeur des faisceaux finaux.
[0030] La figure 12 illustre un exemple de position des sous-réseaux à l'intérieur d'un
réseau, qui peut être d'émission ou de réception. Ce réseau comporte un premier ensemble
de trois sous-réseaux SR1, SR2, SR3 de pas respectifs pas1, pas2, pas3, et un deuxième
ensemble de trois sous-réseaux SR'1, SR'2, SR'3 de pas respectifs pas'1, pas'2, pas'3.
Les pas de chacun des ensembles vérifient la relation (5). Le réseau ainsi réalisé
forme par exemple un hexagone.
[0031] D'autres formes de réseaux sont bien sûr possibles. Une antenne selon l'invention
comporte au moins trois sous-réseaux et on joue sur les pas de ces derniers. Ainsi,
dans un premier mode de réalisation possible, le pas des sous-réseaux ne prend que
trois valeurs pas1, pas2, pas3 qui vérifient la relation vectorielle (5). Il est ainsi
possible de réaliser un ensemble de trois sous-réseaux disposés par exemple en triangle
ou en Y. Dans un autre mode de réalisation, le pas des sous-réseaux prend des valeurs
parmi plusieurs triplets liés par la relation (5). C'est par exemple le cas de l'antenne
illustrée par la figure 12 où le pas prend les valeurs parmi les deux triplets de
vecteurs (pas1, pas2, pas3) et (pas'1, pas'2, pas'3). Dans un autre exemple de réalisation,
les pas des sous-réseaux d'émission prennent des valeurs parmi un premier triplet
(pasE1, pasE2, pasE3) et les pas sous-réseaux de réception parmi un autre triplet
(pasR1, pasR2, pasR3). Il est aussi possible que les pas des sous-réseaux d'émission
prennent des valeurs parmi deux triplets (pas1, pas2, pas3) et (pas'1, pas'2, pas'3)
et les pas des sous-réseaux de réception parmi ces mêmes triplets. Les triplets peuvent
avoir des pas colinéaires, c'est-à-dire que pas1 = a
1pas'1, pas2 = a
2pas'2, pas3 = a
3pas'3. Dans ce cas, le rapport entre les pas de sous-ensembles de sous-réseaux peut
être un rapport rationnel pour donner un maillage du type de la figure 11, c'est-à-dire
que pas1/m
1 = pas'1/m'
1, pas2/m
2 = pas'2/m'
2, pas3/m
3 = pas'3/m'
3, où les coefficient m
k et m'
k sont des entiers premiers entre eux. La disposition des sous-réseaux peut aussi correspondre
au maillage des figures 9a ou 9b ne permettant pas de lever l'ambiguïté spatiale,
mais l'association des sous-ensembles permet de la lever. En particulier le pas des
sous-ensembles de réseaux vérifient non seulement pas1/m
1 = pas'1/m'
1, pas2/m
2 = pas'2/m'
2, pas3/m
3 = pas'3/m'
3 mais de plus

< λ/2, pour k = 1, 2, 3 alors que |
pask| > λ/2.
[0032] L'invention s'applique pour des antennes réparties en réseau, pour l'émission et/ou
la réception. Elle a été décrite pour une fonction radar. Elle peut s'appliquer à
d'autres domaines que celui de l'électromagnétisme. Elle peut notamment s'appliquer
pour des réseaux acoustiques ou optiques. Avantageusement, l'invention ne nécessite
pas de réalisation particulière au niveau du traitement des signaux. Elle impose ses
contrainte sur la structure géométrique des réseaux. Il va donc de soi que l'invention
est simple à mettre en oeuvre et qu'elle est économique.
1. Antenne en réseau,
caractérisée en ce qu'elle comporte au moins trois sous-réseaux linéaires, l'espacement entre éléments successifs
d'un même sous-réseau étant un multiple entier d'un vecteur commun formant le pas
du sous-réseau, le pas des sous-réseaux prenant des valeurs parmi plusieurs triplets
de vecteurs (pas1, pas2, pas3) vérifiant :
2. Antenne selon la revendication 1, caractérisé en ce que les sous-réseaux sont lacunaires.
3. Antenne selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que les pas des sous-réseaux ne prennent que trois valeurs pas1, pas2, pas3.
4. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les pas des sous-réseaux d'émission prennent des valeurs parmi un premier triplet
(pasE1, pasE2, pasE3) et les pas sous-réseaux de réception parmi un autre triplet
(pasR1, pasR2, pasR3).
5. Antenne selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les pas des sous-réseaux d'émission et/ou de réception prennent des valeurs parmi
au moins deux triplets (pas1, pas2, pas3) et (pas'1, pas'2, pas'3)
6. Antenne selon la revendication 5, caractérisée en ce que les triplets ont des pas colinéaires de telle sorte que pas1 = a1pas'1, pas2 = a2pas'2, pas3 = a3pas'3.
7. Antenne selon la revendication 6, caractérisée en ce que le rapport entre les pas des ensembles de sous-réseaux peut être un rapport rationnel,
de telle sorte que pas1/m1 = pas'1/m'1, pas2/m2 = pas'2/m'2, pas3/m3 = pas'3/m'3, où les coefficient mk et m'k (k = 1, 2, 3) sont des entiers premiers entre eux.
8. Antenne selon la revendication 7,
caractérisée en ce que les pas vérifient

< λ/2 (k = 1, 2, 3) pour au moins l'un des sous-ensembles de réseaux, λ étant la
longueur d'onde émise.
9. Antenne selon l'une quelconque des revendications 5 à 8, caractérisée en ce que les pas des sous-réseaux de réception prennent des valeur parmi ces mêmes triplets
(pas1, pas2, pas3) et (pas'1, pas'2, pas'3).
10. Antenne selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'espacement entre les éléments successif d'un sous-réseau est le pas.
11. Antenne selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce qu'elle émet et reçoit des ondes pour un radar à formation de faisceau par le calcul.