Domaine de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte au domaine spécifique des turbomachines et elle
s'intéresse plus particulièrement au problème posé par le montage d'un fond métallique
de chambre de combustion d'une turbomachine sur les parois en matériau composite de
type CMC (composite à matrice céramique) de cette chambre.
Art antérieur
[0002] Classiquement, dans un turboréacteur ou un turbopropulseur, la turbine haute pression,
notamment son distributeur d'entrée (HPT nozzle), le système d'injection, la chambre
de combustion ainsi que l'enveloppe annulaire de cette chambre sont réalisées dans
des matériaux de type métallique. Cependant, dans certaines conditions particulières
d'utilisation mettant en oeuvre des températures de combustion notablement élevées,
l'emploi d'une chambre entièrement métallique s'avère d'un point de vue thermique
totalement inadaptée et il doit être recouru à une chambre à base de matériaux composites
haute température de type CMC. Toutefois, les difficultés de mise en oeuvre et le
coût de ces matériaux font que leur utilisation est le plus souvent limitée à la chambre
de combustion elle même et plus particulièrement à ses seules parois axiales, le distributeur
d'entrée de la turbine haute pression, le système d'injection et l'enveloppe annulaire
restant alors réalisées plus classiquement en des matériaux métalliques. Or, les matériaux
métalliques et les matériaux composites ont des coefficients de dilatation thermique
très différents. Il en résulte des problèmes particulièrement aigus notamment au niveau
de la liaison entre les parois en matériau composite de la chambre de combustion et
le fond de chambre métallique.
Objet et définition de l'invention
[0003] La présente invention pallie ces inconvénients en proposant un montage de fond de
chambre métallique ayant la capacité d'absorber les déplacements induits par les différences
des coefficients de dilatation entre ce fond métallique et les parois en composite
de la chambre de combustion.
[0004] Ces buts sont atteints par une chambre de combustion annulaire comportant des parois
axiales externe et interne en matériau composite et un fond de chambre en matériau
métallique, caractérisée en ce que pour permettre une libre dilatation radiale dudit
fond de chambre par rapport auxdites parois axiales, ledit fond de chambre est maintenu
en position entre lesdites parois axiales par une pluralité de languettes souples
fixée d'une part auxdites parois axiales par des moyens de fixation et d'autre part
audit fond de chambre par brasure ou soudure, ledit fond de chambre comportant en
outre des moyens pour assurer l'étanchéité entre ledit fond de chambre et lesdites
parois axiales.
[0005] Avec ce système de fixation à base de languettes souples, les dilatations du fond
de chambre métallique sont absorbées sans détériorer les parois en matériau composite.
En effet, les languettes peuvent reprendre les efforts dus à la forte dilatation du
fond de chambre sans solliciter ces parois qui au contraire se dilatent peu.
[0006] Les languettes souples de fixation sont en un matériau métallique et les moyens de
fixation sont constitués par une pluralité de boulons, de préférence à écrou prisonnier.
[0007] Selon un mode de réalisation, les moyens d'étanchéité comportent un joint circulaire
de type « à lamelles » monté dans une gorge circulaire dudit fond de chambre métallique
et destiné à assurer un appui sur ladite paroi axiale de la chambre de combustion
en regard. De préférence, le joint circulaire d'étanchéité est sectorisé et il est
maintenu en appui contre ladite paroi axiale au moyen d'un élément élastique fixé
sur ledit fond de chambre métallique. Cet élément élastique est constitué par un ressort
à lames.
[0008] Selon un mode de réalisation alternatif, les moyens d'étanchéité comportent un segment
circulaire monté contre ladite paroi axiale et destiné à coopérer avec une gorge circulaire
dudit fond de chambre métallique. De préférence, ce segment circulaire d'étanchéité
est fendu.
[0009] Selon un mode de réalisation avantageux, les languettes souples de fixation comportent
une première extrémité fixée à l'une ou l'autre desdites parois axiales par lesdits
moyens de fixation et une seconde extrémité fixée par brasure ou soudure audit fond
de chambre. Dans ce cas, le fond de chambre peut comporter en outre une couronne métallique
sur laquelle sont brasées ou soudées lesdites secondes extrémités desdites languettes
souples de fixation.
[0010] Selon un autre mode de réalisation, les languettes souples de fixation comportent
une première extrémité fixée à l'une desdites parois axiales par des premiers moyens
de liaison une seconde extrémité fixée à l'autre desdites parois axiales par des seconds
moyens de liaison et une partie centrale fixée au fond de chambre par brasure ou soudure.
Avantageusement, ces languettes souples de fixation sont disposées entre chacune des
buses d'injection.
Brève description des dessins
[0011] Les caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront mieux de
la description suivante, faite à titre indicatif et non limitatif, en regard des dessins
annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant un premier exemple de réalisation d'un assemblage selon
l'invention,
- la figure la montre un détail de l'assemblage de la figure 1,
- la figure 2 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant une première variante du premier exemple de réalisation
d'un assemblage selon l'invention,
- la figure 3 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant une seconde variante du premier exemple d'assemblage
selon l'invention,
- la figure 4 est une partielle en bout illustrant la disposition alternée des buses
d'injection et des languettes de fixation,
- la figure 5 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant un second exemple de réalisation d'un assemblage selon
l'invention,
- la figure Sa montre un détail de l'assemblage de la figure 5,
- la figure 6 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant une première variante du second exemple d'assemblage
selon l'invention, et
- la figure 7 est une vue schématique en demi-coupe axiale d'une partie d'injection
d'une turbomachine incorporant une seconde variante du second exemple d'assemblage
selon l'invention.
Description détaillée d'un mode de réalisation préférentiel
[0012] La figure 1 montre en demi-coupe axiale une partie d'injection d'une turbomachine
comprenant :
. une enveloppe annulaire externe (ou carter externe) 12, d'axe longitudinal 10,
. une enveloppe annulaire interne (ou carter interne) coaxiale 14,
. un espace annulaire 16 compris entre les deux enveloppes 12 et 14 recevant le comburant
comprimé, généralement de l'air, provenant en amont d'un compresseur (non représenté)
de la turbomachine, au travers d'un conduit annulaire de diffusion 18 (on notera la
présence de la grille de diffusion 18a) définissant un flux général F d'écoulement
des gaz,
cet espace 16 comportant, dans le sens d'écoulement des gaz, tout d'abord un ensemble
d'injection formé d'une pluralité de systèmes d'injection 20 régulièrement répartis
autour du conduit 18 et comportant chacun une buse d'injection de carburant 22 fixée
sur l'enveloppe annulaire externe 12 (dans un souci de simplification des dessins
les mélangeur et déflecteur associés à chaque buse d'injection ont été omis), ensuite
une chambre de combustion annulaire 24, formée d'une paroi axiale externe 26 et d'une
paroi axiale interne 28, toutes deux coaxiales d'axe 10 et réalisées en un matériau
composite haute température, de type CMC ou autres (carbone par exemple), et d'une
paroi transversale 30 réalisée en un matériau métallique, formant fond de chambre,
et pourvue d'ouvertures 32 pour la fixation du système d'injection, et enfin un distributeur
annulaire (non représenté) formant un étage d'entrée d'une turbine haute pression.
Dans la réalisation illustrée, on notera la présence de la casquette interne 33 prolongeant
vers l'amont (par rapport au flux F) la paroi interne 28 de la chambre de combustion.
Une casquette externe 34 peut par contre être directement intégrée à la paroi externe
26 de cette chambre de combustion.
[0013] Selon l'invention, le fond métallique 30 de la chambre de combustion qui a un coefficient
de dilatation thermique très différent de celui des parois axiales externe 26 et interne
28 en matériau composite de la chambre de combustion, est maintenu fixement en position
entre ces parois axiales par une pluralité de languettes souples 36, 38 régulièrement
réparties entre les buses d'injection de carburant 22 (voir par exemple la figure
4). Ces languettes de fixation sont montées pour une première série d'entre elles
(voir la languette référencée 36) entre le fond métallique 30 et la paroi axiale externe
26 et pour une seconde série d'entre elles (voir la languette référencée 38) entre
le fond métallique 30 et la paroi axiale interne 28. Chaque languette de fixation
souple est réalisée en un matériau métallique et est constituée de préférence d'une
mince lame, de largeur constante ou non, ayant un point d'attache à chacune de ses
deux extrémités.
[0014] Selon un premier exemple de réalisation illustré à la figure 1 (voir aussi le détail
de la figure lA), la première extrémité 42 ; 44 de la languette de fixation est fixée
solidairement et selon son emplacement à l'une ou l'autre des parois axiales externe
26 ou interne 28 de la chambre de combustion par des premiers moyens de fixation 46
; 48 et la seconde extrémité 50 ; 52 est fixée de préférence par soudure ou brasure
à une couronne métallique 54 ; 56, elle-même brasée ou soudée sur le fond de chambre
métallique 30 de la chambre de combustion. Cet accrochage permet d'absorber les dilatations
du fond de chambre sans détériorer les parois axiales en composite qui se déplacent
peu radialement.
[0015] Les premiers moyens de fixation disposés en position décalée par rapport aux buses
d'injection sont avantageusement de type boulons. Et, pour en faciliter l'accès ainsi
que le montage/démontage, ces boulons sont choisis de préférence du type à écrou prisonnier.
[0016] L'étanchéité entre la paroi axiale externe ou interne et la couronne métallique est
assurée par un joint circulaire de type « à lamelles » 58 ; 60 monté dans une gorge
circulaire 62 ; 64 de la couronne métallique. Ce joint d'étanchéité avantageusement
sectorisé comporte dans sa partie amont un béquet 66 ; 68 destiné à assurer un appui
torique sur la paroi axiale en regard 26 ; 28 de la chambre de combustion. Le joint
est plaqué contre la paroi par un élément élastique 70 ; 72, de préférence un ressort
à lames, et maintenu en position par une pluralité de pions 74 ; 76 solidaires de
la couronne. On notera que le jeu existant entre le bord périphérique externe 78 du
fond de chambre (et le bord correspondant de la couronne métallique) est calculé de
façon à ce que, en fonctionnement, la couronne métallique ne vienne pas comprimer
la paroi axiale externe 26 en matériau composite ou simplement ne vienne à son contact.
De même, on notera que le joint 60 assurant l'étanchéité avec la paroi axiale interne
28 est précontraint, la dilatation à chaud du fond de chambre ayant pour effet de
décoller ce fond de la paroi interne.
[0017] La figure 2 illustre une première variante de réalisation de l'accrochage du fond
de chambre métallique sur les parois axiales en matériau composite de la chambre de
combustion, dans laquelle ce fond de chambre et les couronnes métalliques de support
des languettes de fixation ne forment qu'une seule pièce 80 sur laquelle seront brasées
ou soudées directement les secondes extrémités des languettes 50 ; 52. Cette pièce
unique intègre bien entendu les moyens d'étanchéité précédents.
[0018] Une seconde variante est illustrée aux figures 3 et 4 dans lesquelles il n'existe
plus qu'une seule série de languettes 82 dont une première extrémité 84 est fixée
à la paroi axiale externe 26 par des premiers moyens de liaison 86 et une seconde
extrémité 88 est fixée à la paroi axiale interne 28 par des seconds moyens de liaison
90. Ces premiers et seconds moyens de liaison sont avantageusement de type boulons.
La languette est en outre brasée (ou soudée) sur le fond de chambre qui peut par exemple
être formé par la pièce unique 80 de la variante précitée. Cette brasure est bien
entendue effectuée au niveau des espaces inter-injecteurs entre les ouvertures 32.
[0019] La figure 5 illustre un second exemple de réalisation (voir aussi le détail de la
figure Sa) dans lequel l'étanchéité entre la paroi axiale externe 26 ou interne 28
et le fond de chambre 30 n'est plus assurée par un joint circulaire de type « à lamelles
» mais par un segment circulaire fendu (ouvert) 92 ; 94 monté serré contre la paroi
axiale, muni d'un système couvre-joint et destiné à coopérer avec une gorge circulaire
96 ; 98 de la couronne métallique 54, 56. le jeu au fond de la gorge 96 de logement
du segment externe 92 est calculé de façon à ce que, en fonctionnement, la couronne
métallique ne vienne en contact ni avec la paroi axiale externe 26 en matériau composite,
ni avec la face interne 92a du segment 92. De même, le segment 94 de la paroi interne
est précontraint, la dilatation à chaud du fond de chambre ayant pour effet de décoller
ce fond de la paroi interne.
[0020] Pour le reste, et comme dans le premier exemple de réalisation, la première extrémité
42 ; 44 de la languette de fixation 36 ; 38 est fixée solidairement et selon son emplacement
à l'une ou l'autre des parois axiales externe 26 ou interne 28 de la chambre de combustion
par les premiers moyens de fixation 46 ; 48 et la seconde extrémité 50 ; 52 est fixée
de préférence par brasure ou soudure à la couronne métallique 54 ; 56, elle-même brasée
ou soudée sur le fond de chambre métallique 30 de la chambre de combustion.
[0021] La figure 6 illustre une première variante de réalisation du montage précité dans
lequel le fond de chambre et les couronnes métalliques de support des languettes de
fixation ne forment plus qu'une seule pièce 100 sur laquelle seront brasées ou soudées
directement les secondes extrémités de ces languettes 50 ; 52. Cette pièce unique
intègre bien entendu les moyens d'étanchéité à segments précédents.
[0022] Une seconde variante est illustrée à la figure 7 dans laquelle il n'existe plus qu'une
seule série de languettes 102 dont une première extrémité 104 est fixée à la paroi
axiale externe 26 par des premiers moyens de liaison 106 et une seconde extrémité
108 est fixée à la paroi axiale interne 28 par des seconds moyens de liaison 110.
Ces premiers et seconds moyens de fixation sont avantageusement de type boulons. La
languette est en outre brasée (ou soudée) sur le fond de chambre qui peut, par exemple,
être formé par la pièce unique 100 de la variante précitée. Cette brasure est bien
entendue effectuée au niveau des espaces inter-injecteurs entre les ouvertures 32.
1. Chambre de combustion annulaire comportant des parois axiales externe (26) et interne
(28) en matériau composite (24) et un fond de chambre (30, 80, 100) en matériau métallique
(42), caractérisée en ce que pour permettre une libre dilatation radiale dudit fond de chambre par rapport auxdites
parois axiales, ledit fond de chambre est maintenu en position entre lesdites parois
axiales externe et interne par une pluralité de languettes souples (36, 38; 82; 102)
fixée d'une part auxdites parois axiales par des moyens de fixation (46, 48; 86, 90;
106, 110) et d'autre part audit fond de chambre par brasure ou soudure, ledit fond
de chambre comportant en outre des moyens (58, 60 ; 92, 94) pour assurer l'étanchéité
entre ledit fond de chambre et lesdites parois axiales.
2. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdites languettes souples de fixation sont en un matériau métallique.
3. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens de fixation sont constitués par une pluralité de boulons, de préférence
à écrou prisonnier.
4. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens d'étanchéité comportent un joint circulaire de type « à lamelles »
(58, 60) monté dans une gorge circulaire (62, 64) dudit fond de chambre métallique
et destiné à assurer un appui sur ladite paroi axiale de la chambre de combustion
en regard (26, 28).
5. Chambre de combustion selon la revendication 4, caractérisée en ce que ledit joint circulaire d'étanchéité est sectorisé.
6. Chambre de combustion selon la revendication 4, caractérisée en ce que ledit joint circulaire d'étanchéité est maintenu en appui contre ladite paroi axiale
au moyen d'un élément élastique (70, 72) fixé sur ledit fond de chambre métallique.
7. Chambre de combustion selon la revendication 6, caractérisée en ce que ledit élément élastique est constitué par un ressort à lames.
8. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens d'étanchéité comportent un segment circulaire (92, 94) monté contre
ladite paroi axiale et destiné à coopérer avec une gorge circulaire (96, 98) de ledit
fond de chambre métallique.
9. Chambre de combustion selon la revendication 8, caractérisée en ce que ledit segment circulaire d'étanchéité est fendu.
10. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que les languettes souples de fixation (36, 38) comportent une première extrémité (42,
44) fixée à l'une ou l'autre desdites parois axiales par lesdits moyens de fixation
et une seconde extrémité (50, 52) fixée par brasure ou soudure audit fond de chambre.
11. Chambre de combustion selon la revendication 10, caractérisée en ce que ledit fond de chambre comporte en outre une couronne métallique (54, 56) sur laquelle
sont brasées ou soudées lesdites secondes extrémités desdites languettes souples de
fixation.
12. Chambre de combustion selon la revendication 1, caractérisée en ce que les languettes souples de fixation (82, 102) comportent une première extrémité (84,
104) fixée à l'une desdites parois axiales par des premiers moyens de liaison (86,
106), une seconde extrémité (88, 108) fixée à l'autre desdites parois axiales par
des seconds moyens de liaison (90, 110) et une partie centrale fixée au fond de chambre
(80, 100) par brasure ou soudure.
13. Chambre de combustion selon la revendication 12, caractérisée en ce que lesdites languettes souples de fixation sont disposées entre chacune des buses d'injection
(22).