[0001] La présente invention concerne un système d'activation pyrotechnique sécurisé. Elle
s'applique notamment à l'initiation pyrotechnique des systèmes propulsifs et à l'amorçage
des fusées, dans le domaine par exemple des munitions portées sous avion (missiles
ou bombes).
[0002] Selon le contexte, on désigne par « activation pyrotechnique » soit une initiation
pyrotechnique (c'est à dire une mise à feu), soit l'amorçage d'une explosion. Aujourd'hui,
les systèmes propulsifs des munitions aéroportées sont initiés par un ou plusieurs
ordres électriques émis par l'avion, sur commande du pilote. L'initiation des systèmes
propulsifs, c'est à dire la mise à feu de la chaîne d'allumage, est instantanée. Il
existe parfois un état de sécurité des munitions, état dans lequel les systèmes propulsifs
ne peuvent pas s'initier. Cet état de sécurité permet d'éviter des accidents lors
du stockage des munitions, lors de leur manutention, lors de leur désassemblage...
[0003] Une solution connue consiste à désaligner le système d'initiation pyrotechnique et
la chaîne d'allumage. Lorsque le système d'initiation est désaligné, il ne peut initier
même accidentellement, la chaîne d'allumage. On utilise une force mécanique pour rendre
l'arme active. Cette force mécanique permet d'aligner le système d'initiation pyrotechnique
avec la chaîne d'allumage. On utilise par exemple la force de traction exercée par
un fil appelé « sécurité de largage » (SL), tiré par le pilote. En cas de traction
accidentelle du fil SL (collision avec un oiseau par exemple), un tel système devient
dangereux car il ne peut plus retourner à un état de sécurité. Ce problème est lié
à l'utilisation d'une force mécanique pour lever la sécurité. L'utilisation d'une
force mécanique présente d'autres inconvénients :
- la réalisation de tels dispositifs est complexe par rapport à des dispositifs électroniques
;
- il n'est pas possible de tester facilement le bon fonctionnement du système d'initiation
sans le rendre réellement actif.
[0004] De plus, afin de garantir la sécurité des avions et des pilotes, l'initiation devrait
avoir lieu à distance de l'avion. Il se pose alors le problème de l'autonomie en énergie,
après la séparation de l'arme (missile ou bombe) de l'avion.
[0005] Un but de l'invention est de résoudre les problèmes précités, et notamment de disposer
d'un système d'activation pyrotechnique sécurisé ne nécessitant pas l'emploi d'une
force mécanique pour son activation, et pouvant être autonome après son largage.
[0006] A cet effet l'invention concerne un système d'activation pyrotechnique d'un système
destiné à être largué d'un porteur. Le système d'activation comprend au moins les
éléments suivants :
(a) une composition pyrotechnique ;
(b) une réserve d'énergie électrique, apte à délivrer une alimentation électrique
suffisante pour activer la composition pyrotechnique lorsque ladite réserve est activée,
ladite réserve étant activée après le largage ;
(c) un ou plusieurs interrupteur(s) de sécurité, agencé(s) de manière à activer ou
non la composition pyrotechnique en autorisant ou en empêchant la réserve d'énergie
électrique de délivrer une alimentation à ladite composition pyrotechnique ;
(d) des moyens de gestion de sécurité, alimentés électriquement par la réserve d'énergie
électrique après le largage, pour vérifier une séquence opérationnelle de largage
déterminée, et pour commander le ou les interrupteur(s) de sécurité de manière à activer
la composition pyrotechnique si la séquence opérationnelle de largage est nominale.
[0007] L'invention a pour principaux avantages qu'elle permet d'activer le système à distance
du porteur, qu'elle est simple à intégrer et à réaliser, qu'elle est fiable, sûre,
et économique.
[0008] La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée
d'un mode réalisation, pris à titre d'exemple non limitatif et illustré par les dessins
annexés, sur lesquels :
- les figures 1, 2 et 3 sont des exemples de munitions dans lesquelles l'invention peut
être utilisée ;
- la figure 4 est schéma fonctionnel sur lequel est illustré un exemple de système d'initiation
pyrotechnique selon l'invention ;
- la figure 5 une vue d'un exemple d'assemblage du système d'initiation pyrotechnique
représenté sur la figure 4 sur un système propulsif tel que celui de la bombe représentée
sur la figure 3,
- la figure 6 est une vue de détail de la figure 5,
- les figures 7, 8, 9 sont différentes vues du système d'initiation représenté sur la
figure 4.
[0009] L'invention s'applique notamment à l'initiation des propulseurs et à l'amorçage d'explosif
de systèmes destinés à être largués d'un porteur. Ces systèmes peuvent être des munitions
telles que les bombes ou des missiles. Dans l'exposé qui suit, on prendra l'exemple
d'une bombe portée par un avion. Bien entendu, l'invention s'applique à tout type
de système destiné à être largué, le système n'étant pas nécessairement une bombe,
le porteur n'étant pas nécessairement un avion.
[0010] Les bombes peuvent être regroupées en trois familles: les bombes lisses, les bombes
avec kit de guidage (appelées encore « bombes kitées »), et les bombes avec kit d'augmentation
de portée.
[0011] En référence à la figure 1, on décrit un exemple de bombe lisse M1. Cette bombe M1
comprend principalement :
- un corps de bombe CDB, contenant une composition pyrotechnique appelée chargement
explosif (non représenté), ce corps de bombe CDB étant placé en partie avant de la
bombe M1,
- une fusée FUS, contenue dans le coeur du corps de bombe CDB, destinée à amorcer le
chargement explosif,
- un empennage lisse EMP, placé derrière le corps de bombe, c'est à dire en partie arrière
de la bombe, assurant par aérodynamisme un guidage rudimentaire de la bombe M1.
[0012] La fusée FUS comprend une composition pyrotechnique d'amorçage (non représentée).
Cette composition pyrotechnique d'amorçage s'appelle plus simplement une amorce. Pour
amorcer le chargement explosif, cette amorce détonne, ce qui entraîne la détonation
du chargement explosif.
[0013] En référence à la figure 2, on décrit un exemple de bombe kitée M2. Cette bombe M2
comprend principalement un corps de bombe CDB, une fusée FUS, et un kit de guidage
KGA, KGR. Ce kit de guidage comprend deux parties, l'une placée à l'avant KGA et l'autre
à l'arrière KGR de la bombe. Des gouvernes GV sont placées sur ce kit. Le kit de guidage
remplace l'empennage des bombes lisses. Il permet de diriger la bombe M2 plus efficacement
au moyen des gouvernes GV et d'en augmenter la portée.
[0014] En référence à la figure 3, on décrit un exemple de bombe M3 avec kit d'augmentation
de portée. Cette bombe M3 comprend principalement un corps de bombe CDB, une fusée
FUS, un kit de guidage KGA, KGR, et un système propulsif PRO, IP. Le système propulsif
et kit de guidage constituent le kit d'augmentation de portée. Le système propulsif
PRO, IP peut être placé à l'arrière de la bombe M3 dans le kit de guidage arrière
KGR. Il comprend un propulseur PRO et un système d'initiation pyrotechnique IP. Le
propulseur PRO comprend des compositions pyrotechniques (non représentées).
[0015] Le système d'initiation pyrotechnique IP comprend une composition pyrotechnique d'initiation.
Cette composition pyrotechnique d'initiation s'appelle plus simplement un inflammateur.
L'inflammateur permet de faire entrer en régime de combustion une première composition
pyrotechnique propulseur.
[0016] Cette première composition pyrotechnique du propulseur peut à son tour faire entrer
en régime de combustion d'autres compositions pyrotechniques en chaîne. Ces premières
compositions pyrotechniques constituent ce qu'on appelle la chaîne d'allumage du propulseur.
La chaîne d'allumage fait entrer en régime de combustion une dernière composition
pyrotechnique du propulseur. La combustion de cette dernière composition pyrotechnique,
appelée composition pyrotechnique propulsive, propulse la bombe.
[0017] Par rapport aux deux familles de bombes sans système propulsif, le système propulsif
permet d'augmenter encore la portée des bombes, tout en gardant une bonne précision
grâce au kit de guidage.
[0018] Conformément aux figures 1, 2 et 3, selon un mode de réalisation préférentiel de
l'invention, un dispositif de mesure SA est placé en partie supérieure du corps de
bombe. Ce dispositif de mesure permet d'effectuer des mesures de l'environnement à
l'extérieur de la bombe. Avant d'être larguée, la bombe M1, M2 ou M3 peut être arrimée
à l'avion par des crochets F1, F2. La fusée FUS étant placée au coeur du corps de
bombe CDB, une gouttière G1 peut relier le dispositif de mesure SA et la fusée FUS.
Un câble électrique (non représenté) placé dans cette gouttière permet de relier le
dispositif de mesure SA et la fusée FUS.
[0019] Conformément à la figure 3, selon un mode de réalisation avantageux, une liaison
relie le système d'initiation pyrotechnique IP avec la fusée FUS. Cette liaison peut
être réalisée par un câble électrique placé dans une seconde gouttière G2. Grâce à
cette liaison, des informations et/ou des commandes peuvent être émises de la fusée
FUS vers le système d'initiation pyrotechnique IP. On peut ainsi économiser les composants
électroniques de gestion de sécurité réalisant des fonctions communes entre la fusée
FUS et le système d'initiation pyrotechnique IP. On peut aussi utiliser les mesures
réalisées par le dispositif de mesure SA en utilisant une liaison de type série, ce
qui rend l'assemblage et le désassemblage de la bombe plus facile.
[0020] Le dispositif de mesure SA peut comprendre :
- un capteur de traction du fil SL, destiné à mesurer la traction du fil SL,
- un capteur de pylône, destiné à détecter la présence ou non de l'avion,
- un capteur de la vitesse du vent, destiné à mesurer la vitesse du vent.
[0021] Le capteur de traction SL peut être constitué par un aimant relié mécaniquement au
fil SL, ledit aimant étant placé au coeur d'une bobine. La traction du fil entraîne
le mouvement de l'aimant dans la bobine, ce qui crée un courant.
[0022] Le capteur de pylône comprend par exemple un clapet. Ce clapet est placé sur le dessus
de la bombe, et est en contact avec l'avion lorsque la bombe est sous l'avion. L'avion
exerce sur le clapet une force qui tend à le fermer. Le capteur peut comprendre en
outre un ressort placé sous le clapet, qui tend à ouvrir le clapet en l'absence de
résistance. Ainsi, le clapet est ouvert lorsque la bombe n'est plus sous l'avion,
et fermé lorsque la bombe est sous l'avion. Un circuit électrique du capteur de pylône
permet de générer un signal en fonction de la position du clapet, et donc de détecter
la présence de l'avion.
[0023] Le capteur de vitesse du vent peut être une éolienne, qui génère un signal alternatif
dont la fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation de l'éolienne.
[0024] Conformément à la figure 4, sur laquelle est illustré un mode de réalisation préférentiel,
le système d'initiation pyrotechnique IP comprend un inflammateur FL. Cet inflammateur
FL est initialement non initié. Lorsqu'il est initié, il entre en régime de combustion.
L'inflammateur FL est aligné avec la chaîne d'allumage du propulseur. En d'autres
termes, aucun clapet ou système mécanique ne fait d'obstacle entre la chaîne d'allumage
et l'inflammateur, de sorte que lorsque l'inflammateur est initié, il fait entrer
en régime de combustion la chaîne d'allumage du propulseur. Pour des raisons de sécurité,
l'inflammateur FL est peu sensible. Seule une énergie électrique supérieure à un certain
seuil peut initier l'inflammateur FL. Les courants parasites ou les perturbations
électromagnétiques ne peuvent pas initier l'inflammateur FL. On utilise par exemple
un inflammateur 1A/1W. Un courant de 1A avec une puissance de 1W pendant 5 minutes
ne suffit pas à initier cet inflammateur. On utilise une impulsion électrique de forte
énergie pour initier cet inflammateur.
[0025] Le système d'initiation pyrotechnique IP comprend une réserve d'énergie électrique
Al. Cette réserve d'énergie électrique Al est initialement non activée. Dans cet état,
cette réserve ne délivre par d'énergie. L'énergie contenue dans cette réserve se conserve.
Cette réserve Al est destinée à être activée pour délivrer de l'énergie. Avantageusement,
cette réserve d'énergie est une pile thermique.
[0026] Un circuit électrique comprenant des interrupteurs de sécurité relie la pile thermique
Al et l'inflammateur FL. Par exemple trois interrupteurs de sécurité I1, 12, 13 sont
montés en série sur ce circuit. Ils peuvent être commandés respectivement par des
moyens de gestion de sécurité V1, V2, V3. Ces interrupteurs permettent d'ouvrir le
circuit électrique. En d'autres termes, les interrupteurs I1, 12, 13 autorisent ou
empêchent la pile thermique Al de délivrer une alimentation à l'inflammateur FL. Lorsque
le circuit électrique est fermé et que la pile thermique Al est activée, celle-ci
délivre suffisamment d'énergie pour initier l'inflammateur FL.
[0027] Avantageusement, les interrupteurs I1, 12, 13 sont de technologies différentes pour
éviter des modes de défaillance communs. L'interrupteur I1 peut être un transistor
électronique, l'interrupteur 12 peut être un relais électromécanique, l'interrupteur
13 peut être un transistor électronique de technologie différente de I1.
[0028] Avantageusement, les interrupteurs I1, I2, et 13 sont placés de part et d'autre des
pôles positif PP et négatif PN de l'inflammateur FL. Par exemple les interrupteurs
I1 et 12 sont du côté du pôle positif PP, et l'interrupteur 13 du côté du pôle négatif
PN. Ceci rend le circuit plus fiable.
[0029] Avantageusement, un sélecteur 14 à commande manuelle MA est placé dans le circuit
électrique reliant l'inflammateur FL et la pile thermique AI. Ce sélecteur permet
d'inhiber l'alimentation électrique de l'inflammateur FL manuellement. Il possède
une première position « sécurité » et une seconde position « hors sécurité ». Dans
sa première position sécurité, il ouvre le circuit électrique entre le pôle négatif
PN de l'inflammateur FL et la masse, et en même temps ferme une liaison entre le pôle
positif PP de l'inflammateur FL et la masse. De cette manière, dans cette première
position, le sélecteur ouvre le circuit d'alimentation de l'inflammateur FL d'une
part, et court-circuite l'inflammateur FL d'autre part. En d'autres termes, la première
position (« sécurité ») inhibe l'inflammateur FL. Dans sa seconde position (« hors
sécurité »), ce sélecteur n'inhibe plus l'inflammateur FL. Ainsi, l'arme peut être
mise manuellement en position de sécurité pour sa manutention par exemple.
[0030] Avant le largage, les moyens de gestion de sécurité V1, V2, V3 peuvent être alimentés
électriquement (circuit d'alimentation non représenté) par une alimentation externe
AE. Cette alimentation externe AE peut provenir de l'avion par exemple. Un connecteur
C1 du système d'initiation pyrotechnique peut relier l'alimentation électrique externe
AE à la pile thermique Al par exemple. Après le largage, la pile thermique Al est
activée, créant ainsi une différence de potentiel à ses bornes. Elle délivre alors
une alimentation électrique se substituant à celle délivrée par l'avion.
[0031] Les moyens de gestion de sécurité V1, V2, V3 permettent de vérifier une séquence
opérationnelle de largage déterminée. La vérification d'une séquence opérationnelle
permet de confirmer une intention de tir. Une séquence opérationnelle nominale peut
comprendre par exemple les étapes suivantes :
- émission d'une intention de tir, telle que la traction d'un fil SL ou l'émission d'un
message codé,
- largage de la bombe de l'avion,
- éloignement de la bombe par rapport à l'avion.
[0032] Cette séquence ne se déroule pas de manière nominale en cas d'accident. On peut citer
deux exemples. Un premier exemple est une traction accidentelle du fil SL (collision
avec un oiseau). Dans cet exemple, l'émission d'une intention de tir ne sera pas suivie
du largage de la bombe. Un second exemple est le largage accidentel de la bombe (bombe
est mal arrimée au porteur). Dans cet exemple, le largage ne sera pas précédé d'une
émission d'une intention de tir. Dans ces deux exemples, les moyens de gestion de
sécurité V1, V2, V3 détectent une séquence non nominale. Ils inhibent l'initiation
de l'inflammateur FL. En d'autres termes les moyens de gestion de sécurité V1, V2,
V3 maintiennent au moins l'un des interrupteurs I1, I2, I3 ouvert de manière à empêcher
la pile thermique Al de délivrer une alimentation à l'inflammateur FL.
[0033] Lorsque les moyens de gestion de sécurité V1, V2, V3 détectent une séquence opérationnelle
nominale, ils commandent la fermeture des interrupteurs I1, 12, I3. En d'autres termes,
ils autorisent la pile thermique Al à délivrer une alimentation à l'inflammateur FL.
L'inflammateur FL est alors initié ce qui fait entrer la chaîne d'allumage du propulseur
en régime de combustion.
[0034] Selon un mode de réalisation avantageux, les moyens de gestion de sécurité comprennent
:
(a) un premier moyen de vérification d'environnement V1, pour émettre le premier signal
de commande après la détection d'un premier environnement de largage E1, ledit signal
de commande pouvant activer la réserve d'énergie Al ;
(b) un second moyen de vérification d'environnement V2, pour émettre un second signal
de commande après la détection d'un second environnement de largage E2, le second
environnement étant différent du premier E1, les premier et second signaux de commande
agissant sur un ou plusieurs des interrupteurs de sécurité I1, 12 de manière à initier
l'inflammateur FL.
[0035] Le premier environnement de largage E1 peut être par exemple la traction du fil SL,
l'absence de contact entre l'avion et la bombe, la vitesse du vent extérieur à la
bombe, un message codé provenant de l'avion... On prendra par exemple la traction
du fil SL. Le dispositif de mesure SA peut être relié électriquement par une connexion
C2 aux premiers moyens de vérification V1. Cette connexion C2 permet de disposer des
signaux électriques générés par le capteur de traction du fil SL. Le premier environnement
de largage E1 est ainsi converti en signaux électriques. Le premier moyen de vérification
V1 peut commander la fermeture de l'interrupteur I1 si ce premier environnement de
largage E1 est détecté, c'est à dire si la traction du fil SL est détectée par le
capteur de traction.
[0036] Dès que ce premier environnement de largage E1 est détecté par le premier moyen de
vérification V1, un signal de commande peut être émis vers la pile thermique Al pour
l'activer.
[0037] Le second environnement de largage E2 peut être par exemple la vitesse du vent extérieur
à la bombe. Ce second environnement de largage E2 est différent du premier environnement
de largage E1, de manière à éviter d'initier le système d'initiation pyrotechnique
suite à un accident (collision avec un oiseau). Le dispositif de mesure SA peut être
relié électriquement par une connexion C3 aux seconds moyens de vérification V2. Cette
connexion C3 permet de disposer des signaux électriques générés par l'éolienne. Le
second environnement de largage E2 est ainsi converti en signaux électriques. Le second
moyen de vérification V2 peut commander la fermeture de l'interrupteur 12 si ce second
environnement de largage est détecté.
[0038] Avantageusement, les moyens de vérification V1, V2 utilisent deux voies indépendantes
(composants dédiés à chaque fonction) pour agir sur les interrupteurs de sécurité
I1, I2.
[0039] Avantageusement, les moyens de vérification V1, V2 comprennent des moyens de temporisation,
agencés de manière à transmettre les premiers et seconds signaux de commande après
des retards déterminés. Ainsi, le premier signal de commande est transmis à l'interrupteur
I1 après un retard T1, et le second signal de commande est transmis à l'interrupteur
12 après un retard T2. Ces retards T1 et T2 permettent de protéger les pilotes en
cas de fonctionnement anormal du système propulsif par exemple (explosion à l'allumage).
[0040] Avantageusement, les moyens de temporisation sont de technologies différentes. Le
premier moyen de temporisation peut être à quartz, le second moyen de temporisation
peut être une horloge RC (horloge à résistance et capacité).
[0041] Selon un mode de réalisation avantageux, les moyens de gestion de sécurité comprennent
en outre un moyen d'analyse du séquencement V3, pour émettre un troisième signal de
commande si les premier et second signaux de commande sont reçus dans un ordre déterminé
dans une fenêtre temporelle déterminée, le troisième signal de commande agissant sur
un ou plusieurs des interrupteurs de sécurité 13 de manière à initier l'inflammateur
FL.
[0042] Le moyen d'analyse du séquencement V3 reçoit les signaux de commande des premier
et second moyens de vérification V1, V2. Si ces signaux de commande sont reçus dans
l'ordre et dans une fenêtre temporelle déterminée, les moyens d'analyse du séquencement
V3 peuvent commander la fermeture de l'interrupteur I3. Les trois interrupteurs I1,
12, et 13 sont en position fermée. Si le sélecteur 14 est dans sa seconde position
(« hors sécurité »), la pile thermique Al initie l'inflammateur FL. Celui-ci entre
en régime de combustion, ce qui fait entrer la chaîne d'allumage puis la composition
pyrotechnique propulsive en régime de combustion.
[0043] Si les deux environnements E1, E2 ne sont pas détectés dans l'ordre et dans une fenêtre
déterminée, l'interrupteur 13 reste ouvert. Ceci correspond en effet à une séquence
non nominale.
[0044] Selon un mode de réalisation avantageux, le système d'initiation comprend en outre
des moyens de stérilisation FU pour empêcher de manière irréversible la réserve d'énergie
électrique Al de délivrer une alimentation à l'inflammateur FL après une séquence
non nominale. Ces moyens de stérilisation FU peuvent être du type fusible. Selon un
mode de réalisation préférentiel, ce fusible est placé sur un circuit de commande
de l'un des interrupteurs I1, I2 ou 13, de manière à laisser cet interrupteur ouvert.
Par exemple le fusible peut être placé sur le circuit de commande de l'interrupteur
I1. Ceci est préférable à placer un fusible directement sur le circuit reliant la
pile thermique Al à l'inflammateur FL car l'énergie nécessaire à le faire fondre serait
très importante (l'inflammateur FL étant peu sensible, un fort courant doit circuler
sur ce circuit).
[0045] La stérilisation (dans cet exemple, il s'agit de faire fondre le fusible FU), peut
intervenir par exemple :
- après un retard fixe suivant l'arrivée du premier signal de commande, ce retard fixe
étant supérieur au délai normal de transmission du second signal de commande et d'initiation
pyrotechnique, ou
- si le moyen d'analyse du séquencement V3 détecte une séquence non nominale.
[0046] Cette stérilisation permet, en cas de séquence opérationnelle non nominale, le retour
sur base de la bombe dans un état où l'inflammateur FL ne peut plus être initié électriquement.
[0047] En référence à la figure 5, et à la vue de détail figure 6, on décrit un exemple
d'assemblage du système d'initiation pyrotechnique IP sur un système propulsif tel
que celui de la munition M3 (figure 3). Le propulseur PRO comprend une cavité cylindrique
dans laquelle sont situés la chaîne d'allumage CHA et la composition pyrotechnique
propulsive CPP. La composition pyrotechnique propulsive CPP peut être un anneau de
propergol concentrique avec l'axe AXE de la cavité par exemple. La paroi extérieure
de la cavité est traversée dans sa partie inférieure INF (c'est à dire du côté arrière
de la bombe M3) par une tuyère TUY. La tuyère permet de guider les gaz résultant de
la combustion de la composition pyrotechnique propulsive CPP de l'intérieur de la
cavité vers l'extérieur EX. La tuyère TUY présente un axe de symétrie par rotation
confondu avec l'axe AXE de la cavité. Le système d'initiation pyrotechnique IP peut
être fixé à la partie inférieure INF de la cavité, de manière à être accessible depuis
l'extérieur sans nécessiter de démontage d'autres éléments de la bombe.
[0048] Selon un mode de réalisation avantageux, l'inflammateur FL (figure 6) est logé dans
une structure composée d'un matériau KT ayant un très fort coefficient d'atténuation
thermique. Cette structure peut avoir une forme cylindrique par exemple. On appelle
l'ensemble constitué par cette structure et par l'inflammateur FL une canne pyrotechnique
CAP. Cette canne pyrotechnique CAP est logée dans la cavité du propulseur PRO. La
cavité du propulseur PRO dispose elle-même d'une protection thermique ISO. Ainsi,
en cas d'incendie, cette canne CAP permet de protéger l'inflammateur FL en limitant
les transferts de chaleur par conduction à travers le système d'initiation pyrotechnique.
On retarde ainsi l'auto-inflammation de l'inflammateur FL en cas d'incendie.
[0049] En référence aux figures 7, 8, 9, le boîtier BOI du système d'initiation pyrotechnique
IP est un matériau conducteur. Ainsi, ce boîtier constitue une cage de Faraday protégeant
les composants électroniques du système d'initiation pyrotechnique IP. Ces composants
électroniques, tel que les moyens de gestion de sécurité V1,V2, V3, peuvent être rassemblés
sur une carte électronique CE.
[0050] Le boîtier BOI peut comprendre des trous de fixation T1, T2, T3, T4, T5, T6 destinés
à être placés en regard de trous filetés de la cavité du propulseur PRO. Les trous
filetés (non représentés) de la cavité peuvent être réalisés dans des bossages de
la paroi inférieure INF de la cavité.
[0051] Un connecteur CN peut regrouper les connections C1, C2, C3. Avantageusement, ce connecteur
est accessible depuis l'extérieur une fois le système d'initiation pyrotechnique IP
fixé sur la cavité du propulseur PRO.
[0052] On se réfère à la figure 9. En fin de vie, le système d'initiation peut aisément
être retiré de la bombe (le système d'initiation est fixé sur le propulseur au moyen
de vis). Préférentiellement, la pile thermique Al et la canne pyrotechnique CAP sont
fixées au moyen d'écrous ECR1, ECR2 au boîtier BOI. De cette manière, après le retrait
d'un couvercle COU du système d'initiation pyrotechnique IP, la pile thermique Al
et la canne pyrotechnique CAP peuvent facilement être démontées du boîtier BOI. Il
suffit pour cela de retirer les soudures SD reliant la pile thermique Al et la canne
pyrotechnique CAP (inflammateur FL) à la carte électronique CE d'une part, et de dévisser
les écrous ECR1, ECR2 d'autre part.
[0053] Le système d'initiation pyrotechnique IP selon l'invention peut aisément être testé
fonctionnellement à l'état inerte, c'est à dire une fois la canne pyrotechnique démontée.
Ceci permet de :
- réaliser des contrôles fonctionnels unitaires d'acceptation en environnements (climatiques,
vibratoires) avec intégration de la canne pyrotechnique,
- réaliser des contrôles fonctionnels durant la vie de la bombe.
[0054] Les tests fonctionnels peuvent être réalisés en raccordant un dispositif de contrôle
au connecteur CN. Préférentiellement, en mode de test, la pile thermique Al et les
moyens de stérilisation FU sont inhibés.
[0055] Bien entendu l'invention ne se limite pas à cet exemple de mise en oeuvre, décrit
à tire d'illustration. Notamment, la réserve d'énergie électrique Al n'est pas nécessairement
une pile thermique. On peut utiliser à la place des capacités chargées par l'alimentation
de l'avion.
[0056] L'invention s'applique aussi aux fusées. L'inflammateur FL est alors remplacé par
une amorce. D'une façon générale, l'inflammateur d'un propulseur et l'amorce d'une
fusée sont des compositions pyrotechniques. Elles sont activées, c'est à dire initiée
pour l'inflammateur, et amorcée pour la fusée, par une impulsion électrique.
[0057] L'invention s'applique bien entendu à tout type de système destiné à être largué.
On peut citer par exemple les missiles largués d'un sous marin ou d'un porte avion.
1. Système d'activation pyrotechnique d'un système destiné à être largué d'un porteur,
caractérisé en ce que le système d'activation comprend au moins les éléments suivants :
(a) une composition pyrotechnique (FL) ;
(b) une réserve d'énergie électrique (Al), apte à délivrer une alimentation électrique
suffisante pour activer la composition pyrotechnique (FL) lorsque ladite réserve (Al)
est activée, ladite réserve étant activée après le largage ;
(c) un ou plusieurs interrupteur(s) de sécurité (11, 12, 13), agencé(s) de manière
à activer ou non la composition pyrotechnique (FL) en autorisant ou en empêchant la
réserve d'énergie électrique (Al) de délivrer une alimentation à ladite composition
pyrotechnique (FL) ;
(d) des moyens de gestion de sécurité (V1, V2, V3), alimentés par la réserve d'énergie
électrique (Al) après le largage, pour vérifier une séquence opérationnelle de largage
déterminée, et pour commander le ou les interrupteur(s) de sécurité (11, 12, 13) de
manière à activer la composition pyrotechnique si la séquence opérationnelle de largage
est nominale.
2. Système selon la revendication 1,
caractérisé en ce que les moyens de gestion de sécurité comprennent au moins :
(a) un premier moyen de vérification d'environnement (V1), pour émettre le premier
signal de commande après la détection d'un premier environnement de largage (E1),
ledit signal de commande pouvant activer la réserve d'énergie (Al) ;
(b) un second moyen de vérification d'environnement (V2), pour émettre un second signal
de commande après la détection d'un second environnement de largage (E2), le second
environnement étant différent du premier (E1), les premier et second signaux de commande
agissant sur un ou plusieurs des interrupteurs de sécurité (11, 12) de manière à activer
la composition pyrotechnique (FL).
3. Système selon la revendication 2, caractérisé en ce que les moyens de gestion de sécurité comprennent en outre des moyens de temporisation,
agencés de manière à transmettre les premier et second signaux de commande après des
retards déterminés.
4. Système selon l'une des revendications 2 ou 3, caractérisé en ce que les moyens de gestion de sécurité comprennent en outre un moyen d'analyse du séquencement
(V3), pour émettre un troisième signal de commande si les premier et second signaux
de commande sont reçus dans un ordre déterminé dans une fenêtre temporelle déterminée,
le troisième signal de commande agissant sur un ou plusieurs des interrupteurs de
sécurité (13) de manière à activer la composition pyrotechnique (FL).
5. Système selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de stérilisation (FU), pour empêcher de manière irréversible
la réserve d'énergie électrique (Al) de délivrer une alimentation à la composition
pyrotechnique (FL) après une séquence non nominale.
6. Système selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la composition pyrotechnique (FL) est placée dans une canne (CAP) de faible conductivité
thermique.
7. Système selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les interrupteurs (11, 12, 13) sont de technologies différentes pour éviter des modes
de défaillance communs.
8. Système selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les interrupteurs sont placés de part et d'autre des pôles positif (PP) et négatif
(PN) de la composition pyrotechnique (FL).
9. Système selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend un sélecteur (14) à commande manuelle (MA) permettant d'inhiber l'alimentation
électrique de la composition pyrotechnique (FL) manuellement.