[0001] La présente invention concerne un procédé de traitement anti-corrosion ainsi qu'une
utilisation de ce procédé pour protéger une zone sensible d'un dispositif de suspension
pour véhicules automobiles.
[0002] De manière générale, lorsque deux pièces en acier sont en contact dynamique permanent
ou intermittent, leur zone respective de liaison est le siège de phénomènes d'abrasion
liés principalement aux frottements mutuels. Lorsque ces pièces présentent un revêtement
de surface (peinture organique ou couche de galvanisation), ce dernier est rapidement
endommagé et l'exposition aux variations climatiques et en particulier aux intempéries
initie la corrosion et accélère ses effets comme l'apparition de rouille.
[0003] Pour combattre ces phénomènes, une solution consiste à interposer entre ces pièces
un matériau métallique (zinc, aluminium...) apte à jouer un rôle d'anode consommable
à l'égard de l'acier constitutif d'une des deux pièces en contact ou simultanément
à l'égard des deux aciers constitutifs desdites deux pièces. Ce mode de protection
nécessite l'établissement d'une continuité électrique entre l'acier à protéger et
le matériau consommable ainsi que la présence d'un électrolyte. La continuité électrique
apparaît dès lors que l'acier et le matériau consommable préalablement revêtus, sont
mis à nu et entrent en contact direct suite à la destruction des revêtements de finition,
en particulier par abrasion mutuelle des pièces en contact dynamique. Conjointement,
un milieu conducteur, constitué de débris et de corps étrangers provenant des phénomènes
de projection, forme en présence d'humidité, l'électrolyte nécessaire au fonctionnement
de la pile électrochimique.
[0004] Le matériau placé à l'anode est généralement mis en oeuvre sous forme d'un insert
métallique fixé sur la zone sensible de l'une des pièces par collage, rivetage, sertissage...
[0005] Cependant, compte tenu de l'importance des efforts exercés par les pièces l'une envers
l'autre, en particulier dans une jambe de force de suspension, il s'avère que cette
fixation n'est pas suffisamment fiable.
[0006] Il en résulte que l'effet de pile escompté ne se produit pas de façon efficace et
que la protection cathodique des pièces n'est pas assurée de façon satisfaisante.
[0007] La présente invention a pour but de résoudre ces problèmes techniques.
[0008] Ce but est atteint, selon l'invention, au moyen d'un procédé de traitement d'au moins
une portion de surface d'une première pièce d'un système constitué d'une première
pièce et d'une seconde pièce en aciers qui sont destinées à être en contact dynamique
dans une zone de contact dynamique formée par au moins ladite portion de surface de
la première pièce et une portion de surface de la seconde pièce, par le fait qu'on
effectue le nettoyage préalable d'au moins ladite portion de surface de ladite première
pièce, on crée un arc électrique entre deux fils métalliques pour produire un métal
liquide, on projette ledit métal liquide au moins sur ladite portion de surface de
ladite première pièce de façon à réaliser un revêtement anodique pour la protection
cathodique de l'acier constitutif de ladite seconde pièce, ledit revêtement anodique
présentant un potentiel électrochimique plus faible que celui de l'acier constitutif
de ladite seconde pièce.
[0009] Avantageusement, le revêtement anodique présente un potentiel électrochimique plus
faible que celui de l'acier constitutif de ladite seconde pièce quel que soit l'électrolyte
en présence dans la zone de contact.
[0010] Ainsi, quel que soit l'électrolyte considéré, c'est-à-dire, quels que soient les
débris et les corps étrangers projetés sur le système, le potentiel électrochimique
du revêtement anodique de la première pièce est plus petit que celui de l'acier constitutif
de la seconde pièce. En conséquence, une continuité électrique, formant la protection
du système, apparaît en présence d'humidité dès qu'un contact direct entre les deux
pièces du système a lieu.
[0011] Selon une caractéristique avantageuse, ledit revêtement anodique présente un potentiel
électrochimique plus faible que le plus petit potentiel électrochimique des deux aciers
constitutifs desdites première et seconde pièces en contact dynamique.
[0012] Selon une autre variante, on applique une couche de phosphatation et de peinture
au moins sur ledit revêtement anodique de ladite seconde pièce.
[0013] En fait, tout autre traitement de surface visant à protéger et recouvrir le revêtement
anodique de ladite seconde pièce peut être envisagé, comme par exemple une galvanisation.
[0014] De préférence, ladite couche de peinture est appliquée par cataphorèse.
[0015] Selon une caractéristique avantageuse, ledit revêtement anodique présente une rugosité
(Ra) supérieure à 25 µm.
[0016] Selon une caractéristique avantageuse, on projette ledit métal liquide au moyen d'un
flux d'air comprimé.
[0017] Selon une autre caractéristique, les deux fils métalliques sont constitués d'un même
métal ou de deux métaux différents choisis parmi le zinc, l'aluminium ou un de leurs
alliages.
[0018] De préférence, le nettoyage préalable de ladite portion de surface de ladite première
pièce est effectué par sablage.
[0019] En conséquence, ladite première pièce présente au moins sur la portion de surface
destinée à être traitée par projection d'un métal liquide, un état de surface adéquat
au bon accrochage du dépôt métallique. En particulier, la surface est nettoyée de
toute impureté et son état de surface présente un relief accidenté propice à la création
de liaisons entre le revêtement métallique déposé et l'acier de la première pièce.
[0020] Selon une autre variante, on applique une couche de phosphatation et de peinture
sur la première pièce au moins sur la portion de surface qui forme avec la portion
de surface de la seconde pièce la zone de contact dynamique.
[0021] Selon une autre caractéristique, on projette le métal liquide sur la première pièce
avant toute opération de phosphatation, de peinture, de galvanisation et/ou d'assemblage
des deux pièces du système.
[0022] Un autre objet de l'invention est une utilisation du procédé défini ci-dessus pour
protéger de la corrosion au moins la spire d'extrémité d'un ressort formant chacun
avec une coupelle inférieure et/ou supérieure l'une des première et seconde pièces
d'acier en contact dynamique dans un dispositif de suspension pour véhicule.
[0023] De préférence et pour des commodités de réalisation des différents traitements sur
chacune des deux pièces, la coupelle forme la première pièce du système qui est revêtue
par projection métallique, tandis que le ressort forme la seconde pièce présentant
la protection cathodique induite par ledit revêtement anodique.
[0024] Le revêtement protecteur est obtenu selon l'invention par projection électrothermique
en utilisant une torche alimentée avec de l'air comprimé ou un gaz neutre.
[0025] La protection de la seconde pièce est assurée, dans un premier temps, mécaniquement
par les couches superficielles de finition (en particulier, la couche de phosphatation
et peinture), puis dans un second temps, après destruction de ces couches suite à
l'abrasion mutuelle des deux pièces en contact, par protection cathodique résultant
du couplage galvanique qui s'établit entre la seconde pièce mise à nu et le dépôt
métallique de la première pièce placé en position de cathode.
[0026] En fait, dès que l'acier constitutif de la seconde pièce apparaît dans la zone de
contact entre les deux pièces, suite à l'attaque des couches de finition, cet acier
vient en contact avec le dépôt métallique de la première pièce ; il s'ensuit la naissance
d'une continuité électrique entre les deux pièces qui permet de protéger la seconde
pièce.
[0027] Le revêtement métallique protecteur présente une rugosité très prononcée favorable
au calage et au non-glissement des pièces en contact, malgré le frottement intense
engendré entre les deux pièces. En particulier, dans le cas d'un dispositif de suspension
type MacPherson, les deux pièces restent en contact bien calé, malgré le frottement
important existant entre le ressort et la coupelle. Par ailleurs, la forte rugosité
du revêtement métallique entraîné par le type de dépôt choisi (dépôt sous forme de
projection de métal liquide), assure, lorsque ledit revêtement est recouvert initialement
d'une couche de phosphatation et de peinture, une mise à nu de la première pièce antérieure
à celle de la seconde pièce revêtue d'une couche de phosphatation et de peinture uniquement.
[0028] En outre, ce revêtement métallique protecteur appliqué sous forme liquide possède,
après refroidissement, une adhérence élevée à l'acier, ce qui lui assure une tenue
renforcée sur la pièce.
[0029] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre en référence
aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 représente une vue schématique d'un mode de mise en oeuvre du procédé
de l'invention ;
- les figures 2A et 2B représentent des vues schématiques en coupe de pièces traitées
par une première variante du procédé de l'invention respectivement avant et après
abrasion des couches superficielles de finition.
- les figures 3A et 3B représentent des vues en coupe de pièces traitées par une seconde
variante du procédé de l'invention, respectivement avant et après abrasion des couches
superficielles de finition.
[0030] La figure 1 représente un mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention appliqué
au traitement anti-corrosion d'une pièce P en acier, matérialisée ici par une paroi
plane.
[0031] La pièce présente une portion de surface S destinée à venir en contact dynamique
avec une autre pièce en acier non représentée dans une zone de contact. La portion
de surface S doit donc être traitée pour protéger de la corrosion l'assemblage ultérieur
des deux pièces.
[0032] A cet effet, la portion de surface S est préalablement nettoyée ou décapée, et est
ensuite disposée en regard d'une torche T destinée à la projection électrothermique
d'un revêtement métallique protecteur. La portion de surface S est éventuellement
sablée pour améliorer l'adhérence du revêtement protecteur.
[0033] La portion de surface S est délimitée de façon à englober la surface destinée au
contact de la pièce P avec une autre pièce.
[0034] La torche T comporte un boîtier B dans lequel sont fixés deux fils métalliques F
1, F
2, portés à un potentiel électrique et formant électrodes. Les fils F
1, F
2 sont déplacés longitudinalement dans des gaines G
1, G
2 et leurs extrémités respectives font saillie à l'extérieur du boîtier B au centre
d'un déflecteur D.
[0035] Les deux gaines G
1, G
2 sont maintenues dans une orientation spatiale précise l'une par rapport à l'autre
au moyen d'une entretoise réglable E. L'inclinaison optimale α entre les fils F
1, F
2 est comprise entre 25° et 35°.
[0036] Selon l'invention, on crée un arc électrique entre les extrémités des fils métalliques
F
1, F
2 pour porter leur température à des valeurs comprises entre 4000°C et 5000°C. Les
métaux constituant chacun des fils sont à l'état de fusion pendant toute la phase
de projection.
[0037] Dans l'espace compris à l'intérieur du boîtier B, entre les gaines G
1, G
2 et l'entretoise E, est injecté un débit d'air comprimé A ou de gaz neutre produisant
un flux de gaz entraînant les gouttelettes de métal liquide à des vitesses comprises
entre 100 et 200 m/s. Ce flux est destiné à projeter le métal liquide à haute température
contre la portion de surface S à traiter.
[0038] Au fur et à mesure que le métal d'apport M s'accumule sur la zone S, les fils F
1, F
2 sont consommés et il est nécessaire de les faire avancer à l'intérieur des gaines
à des vitesses prédéterminées.
[0039] La composition du métal d'apport est choisie en fonction de la formule de l'acier
constitutif de la pièce P et de celui de l'autre pièce destinée à venir à son contact.
[0040] Le métal d'apport qui forme le revêtement protecteur résulte lui-même du mélange
à l'état liquide des métaux des fils F
1, F
2.
[0041] Les deux fils peuvent être réalisés avec un même métal ou avec deux métaux différents.
[0042] Ces métaux sont choisis parmi le zinc, l'aluminium ou un alliage de ces derniers.
[0043] Le choix des sections relatives et des vitesses d'avance des deux fils permet aussi
d'ajuster les proportions des différents éléments métalliques dans le mélange projeté
et donc dans le revêtement anodique M.
[0044] Lorsque l'épaisseur du revêtement M atteint la valeur recherchée, la projection de
métal est arrêtée et la pièce P est acheminée vers un poste de soudage, et/ou un poste
de galvanisation, et/ou un atelier de traitement de surface par phosphatation et peinture
avant d'être mise en contact contre une autre pièce par assemblage. Le revêtement
M présente une rugosité dont la valeur (Ra) est supérieure à 25 µm, ce qui limite
tout déplacement intempestif ultérieur de la pièce P par rapport aux autres pièces
en contact.
[0045] La pièce P en acier sur laquelle le revêtement anodique à été déposé, peut en outre
être traitée au moyen d'une gamme de phosphatation « multimatériaux » apte à réagir
efficacement avec l'acier constitutif de la pièce P, le zinc et l'aluminium provenant
du dépôt. Cette gamme de phosphatation contient, par exemple pour en augmenter son
efficacité, des fluorures SiF6 aptes à se complexer avec l'aluminium, qui, lorsqu'il
est en solution, est un poison pour le bain de phosphatation.
[0046] Les figures 2A et 2B représentent des vues partielles en coupe d'un dispositif de
suspension pour véhicule. Ce dispositif comprend notamment une coupelle inférieure
C en acier sur laquelle la spire d'extrémité d'un ressort R en acier trempé vient
en contact d'appui dans une zone de contact Z. La coupelle C est elle-même assemblée,
par exemple par soudure, à un tube d'amortisseur (non représenté) pour former une
jambe de force.
[0047] La figure 2A représente la spire du ressort R et la coupelle inférieure C traitée
par le procédé de l'invention dans l'état initial. La spire du ressort R est constituée
d'une section d'acier trempé 1a et d'une couche de phosphatation et de peinture 2a
qui recouvre initialement préférentiellement tout l'acier 1a, en tous les cas au moins
la portion de surface Sa qui correspond à la surface au contact avec la coupelle inférieure
C.
[0048] La coupelle C possède une épaisseur d'acier 1b, un revêtement protecteur anodique
M et une couche de phosphatation et de peinture ou de galvanisation 2b au moins sur
une portion de surface Sb qui correspond à la surface au contact avec le ressort R.
[0049] Le ressort R comme les coupelles inférieure et supérieure, et plus particulièrement
la coupelle inférieure C sont, en service, le siège de phénomènes d'abrasion liés
aux contacts et aux frottements respectifs du ressort R sur les coupelles dans une
zone de contact dynamique Z. Les revêtements de ces pièces, qu'ils soient organiques
ou métalliques sont assez rapidement endommagés et les variations climatiques initient
des phénomènes de corrosion conduisant notamment à l'apparition de rouille rouge.
[0050] En conséquence, dans ce mode de réalisation, après usure d'une partie de la couche
2a du ressort R et de la couche 2b de la coupelle C, comme représenté sur la figure
2B, l'acier 1a de la spire se trouve en contact direct avec le revêtement anodique
M dans la zone de contact dynamique Z formée par le contact, entre la coupelle C et
le ressort R, des deux portions de surfaces Sa et Sb.
[0051] La zone de contact Z évoluant au cours de l'usure des différents revêtements des
pièces R et C, pour chacune des pièces, il est préférable de faire ces derniers, et
en particulier, le dépôt métallique, sur une surface respective plus importante que
celle définissant le contact initial (avant usure) entre les deux pièces R et C. Pour
s'assurer que la zone de contact est bien revêtue, les revêtements, en particulier
les revêtements de finition, sont effectués sur l'ensemble de la pièce à traiter.
[0052] Le revêtement M étant métallique et donc bon conducteur électrique, il s'établit
ainsi, par contact entre le ressort R et la coupelle C, une liaison électrique continue
avec l'acier 1a du ressort R.
[0053] Par ailleurs, un milieu électrochimique se forme in situ en présence d'humidité,
de débris et/ou de corps étrangers, favorisé par le vieillissement et la dégradation
des couches 2a du ressort R et 2b de la coupelle C. La zone de contact Z entre le
ressort R et le revêtement M de la coupelle C devient alors le siège d'un phénomène
de couplage galvanique.
[0054] Le potentiel électrochimique du revêtement M de la coupelle C étant inférieur à celui
de l'acier 1a du ressort R, c'est le métal du revêtement M de la coupelle C qui est
attaqué en priorité. Cette attaque sélective préserve ainsi l'acier 1a du ressort
R de la corrosion, l'acier 1b restant quant à lui protégé par un recouvrement suffisant
du revêtement M qui est partiellement consommable.
[0055] Une autre variante du procédé de l'invention consiste à appliquer le revêtement anodique
protecteur sur la ou les spires terminales du ressort.
[0056] La mise en oeuvre de la projection thermique du revêtement est effectuée après une
opération de grenaillage du ressort permettant de bénéficier du bon état de propreté
et de réactivité de l'état de surface du ressort.
[0057] Une fois grenaillé, le ressort est déposé sur une machine de présentation en forme
de carrousel comportant un poste de sablage et un poste de projection à l'arc électrique.
L'opération de sablage peut être supprimée si l'état de surface induit par le grenaillage
suffit à conférer un niveau d'adhérence suffisant du dépôt sur le ressort.
[0058] Pour des raisons d'esthétique, le revêtement anodique protecteur doit être déposé
uniquement sur la spire terminale et non sur les spires intermédiaires. Pour ce faire,
un masque est placé entre la spire terminale à traiter et la partie restante du ressort.
Les ressorts sont orientés sur la machine de présentation et le jet de métal fondu
est dirigé sur le flanc de la spire terminale au moyen d'un bras robotisé.
[0059] Le masque est fabriqué dans un matériau résistant à la fois à la température du métal
fondu et au choc de la projection du jet de métal et peut intégrer un circuit de refroidissement
interne.
[0060] La projection à l'arc électrique précède l'opération de finition de surface qui doit
mettre en oeuvre une gamme de phosphatation « multimatériaux» compatible avec la présence
de zinc ou d'aluminium sur le ressort. Le ressort peut être revêtu par cataphorèse
ou par poudrage.
[0061] Les figures 3A et 3B représentent des vues partieiles en coupe d'un dispositif de
suspension pour véhicule. Ce dispositif comprend notamment une coupelle inférieure
C en acier sur laquelle la spire d'extrémité d'un ressort R en acier trempé vient
en contact d'appui dans une zone de contact Z formée par les portions de surfaces
en regard, respectivement Sa et Sb, du ressort R et de la coupelle C. La coupelle
C est elle-même assemblée, par exemple par soudure, à un tube d'amortisseur (non représenté)
pour former une jambe de force.
[0062] La figure 3A représente la coupelle inférieure C et la spire du ressort R traitée
par le procédé de l'invention dans l'état initial. La coupelle C est constituée d'une
épaisseur d'acier pour emboutissage 1b et d'une couche de phosphatation et de peinture
ou de galvanisation 2b au moins sur la portion de surface Sb.
[0063] La spire du ressort R possède une section d'acier 1a, un revêtement protecteur anodique
M et une couche de phosphatation et de peinture 2a, au moins sur la portion de surface
Sa.
[0064] Dans cet autre mode de réalisation, après usure d'une partie de la couche 2a du ressort
R et de la couche 2b de la coupelle C, comme représenté sur la figure 3B, l'acier
1b de la coupelle C se trouve en contact direct avec le revêtement anodique M du ressort
R dans la zone de contact Z.
[0065] Comme dans le mode de réalisation précité, le revêtement M étant métallique, il s'établit
par contact une continuité électrique entre l'acier 1b de la coupelle C et le revêtement
anodique M du ressort R.
[0066] En présence d'un cataplasme conducteur se formant en présence d'humidité et composé
de débris et de corps étrangers, la zone de contact Z entre la coupelle C et la couche
métallique M déposée sur le ressort R est le siège d'un phénomène de couplage galvanique.
[0067] Le potentiel électrochimique du revêtement M du ressort R étant inférieur à celui
de l'acier 1b de la coupelle C, c'est le métal du revêtement M du ressort R qui est
attaqué en priorité. Cette attaque sélective préserve l'acier 1b de la coupelle C
de la corrosion, l'acier 1a du ressort R étant protégé par un recouvrement suffisant
de revêtement M.
[0068] Une dernière variante du procédé consiste enfin à déposer un revêtement anodique
protecteur sur chacune des pièces à protéger, le couplage galvanique ne s'établissant
que lorsque l'usure d'un des revêtements métalliques sera complète. Chacun de ces
revêtements anodiques peut en outre être recouvert par une couche de finition de type
phosphatation et peinture ou galvanisation.
1. Procédé de traitement anti-corrosion d'au moins une portion de surface (S ; Sa ; Sb)
d'une première pièce (P ; R ; C) d'un système constitué d'une première pièce (P ;
R ; C) et d'une seconde pièce (P ; C ; R) en aciers (1a, 1b) qui sont destinées à
être en contact dans une zone de contact (Z) formée par au moins ladite portion de
surface (S ; Sa ; Sb) de la première pièce (P ; R ; C) et une portion de surface (Sb
; Sa) de ladite seconde pièce (P ; C ; R),
caractérisé en ce qu'on effectue le nettoyage préalable d'au moins ladite portion de surface (S ; Sa ;
Sb) qui se trouve sur la première pièce (P ; R ; C), on crée un arc électrique entre
deux fils métalliques (F1, F2) pour produire un métal liquide, on projette ledit métal liquide au moins sur ladite
portion de surface (S ; Sa ; Sb) de la première pièce (P ; R ; C) de façon à réaliser
un revêtement anodique (M) pour la protection cathodique de l'acier (1a ; 1b) constitutif
de la seconde pièce (P ; C ; R), ledit revêtement anodique présentant un potentiel
électrochimique plus faible que celui de l'acier (1b; 1a) constitutif de ladite seconde
pièce (P ; C ; R).
2. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que ledit revêtement anodique présente un potentiel électrochimique plus faible que celui
de l'acier (16 ; 1a) constitutif de ladite seconde pièce (P ; C ; R) quel que soit
l'électrolyte en présence dans la zone de contact (Z).
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit revêtement anodique présente un potentiel électrochimique plus faible que le
plus petit potentiel électrochimique des deux aciers (1a ; 1b) constitutifs desdites
première et seconde pièces (P ; R ; C) en contact.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on applique une couche de phosphatation et de peinture (2a ; 2b) au moins sur ledit
revêtement anodique (M) de ladite seconde pièce (P ; C ; R).
5. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que ladite couche de phosphatation est obtenue par une gamme de phosphatation « multimatériaux
» compatible avec le métal dudit revêtement anodique (M) déposé sur ladite première
pièce (P ; R ; C).
6. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que ladite gamme de phosphatation « multimatériaux » comporte des fluorures.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit revêtement anodique (M) présente une rugosité (Ra) supérieure à 25 µm.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ladite couche de peinture (2a, 2b) est appliquée par cataphorèse.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on projette ledit métal liquide au moyen d'un flux d'air comprimé (A).
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les deux fils métalliques (F1, F2) sont constitués d'un même métal ou de deux métaux différents choisis parmi le zinc,
l'aluminium ou un de leurs alliages.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que ledit nettoyage préalable de ladite portion de surface (S) de ladite première pièce
(P ; R ; C) est effectué par sablage.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on projette le métal liquide sur la ladite portion de surface (S ; Sa ; Sb) avant
toute opération de phosphatation de peinture, et/ou de galvanisation et/ou d'assemblage
des pièces (P ; R ; C).
13. Utilisation du procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes pour
protéger de la corrosion au moins une portion de surface (Sb) d'une coupelle (C) inférieure
et/ou supérieure, et/ou la ou les spire(s) d'extrémité d'un ressort (R) formant respectivement
les première et seconde pièces d'acier en contact dynamique dans un dispositif de
suspension de véhicule.