(57) Procédé de traitement thermochimique en continu de bandes métalliques, notamment
d'acier, du type oxydo-réduction, selon lequel la bande se déplace au travers d'un
four dans une atmosphère protectrice, caractérisé en ce que ladite bande passe au
travers d'au moins un dispositif d'isolement partiel ou total, positionné au sein
d'au moins une section du four, ou entre deux sections, la bande étant chauffée, dans
ce dispositif d'isolement, dans des atmosphères à point de rosée adapté à chaque bande
en fonction de la composition spécifique de l'acier, de manière que l'atmosphère soit
oxydante pour certains éléments d'addition, mais demeure réductrice pour le fer.
[0001] La présente invention concerne la galvanisation au trempé de bandes d'aciers à propriétés
mécaniques améliorées dans des fours verticaux. Elle vise plus particulièrement un
procédé permettant de réaliser des traitements chimiques de la bande, simultanément
ou non au traitement thermique du recuit, tels que oxydo-réduction, etc..., dans des
atmosphères différentes de celles des sections habituelles du four.
[0002] Les fours de galvanisation en continu selon l'état actuel de la technique sont traditionnellement
composés de plusieurs zones que la bande traverse successivement :
- dans certains cas, une zone de préchauffage à feu nu, c'est-à-dire munie de brûleurs
qui développent leur flamme directement dans l'enceinte. Cette zone permet traditionnellement
de porter la bande de la température ambiante à une température d'environ 650 à 700°C.
- une zone de chauffage par tubes radiants dans laquelle la température de la bande
est portée à environ 700 à 900°C. Cette zone de chauffage est placée sous atmosphère
réductrice afin de permettre la réduction des oxydes formés à la surface de la bande,
en particulier les oxydes de fer, et dans tous les cas de ne pas créer d'oxyde s'il
n'y en avait pas auparavant ;
- une zone de maintien où la bande reste à une température de palier et durant un temps
défini par le type de cycle thermique à réaliser ;
- une ou plusieurs zones de refroidissement suivant des pentes contrôlées selon le type
de cycle thermique à réaliser. Ce refroidissement est effectué jusqu'à une température
proche de celle du bain de zinc, typiquement 460°C.
[0003] On constate que dans les fours de galvanisation suivant l'état de l'art, la bande
circule dans une atmosphère réductrice depuis l'entrée jusqu'à la sortie du four ou,
s'il existe une zone de préchauffage à feu nu, de la sortie de celle-ci à la sortie
du four. L'atmosphère réductrice est donc maintenue dans le four au plus tard à partir
de la sortie de la préchauffe soit traditionnellement à une température de bande de
650 à 700°C. Ce procédé a pour objet de limiter la formation d'oxydes, principalement
de fer, à la surface de la bande et à les réduire s'il en existe ou s'il s'en est
formé dans la préchauffe afin de permettre un bon accrochage du zinc à la surface
de la bande pour obtenir un produit galvanisé de bonne qualité.
[0004] Le séjour de la bande sous cette atmosphère réductrice doit se faire dans des conditions
suffisantes (température, temps de séjour, point de rosée de l'atmosphère du four)
pour y permettre un nettoyage de la bande compatible avec une bonne qualité de revêtement
ultérieur, en particulier d'adhérence du zinc.
[0005] Les développements actuels des aciers s'orientant vers l'augmentation de leur résistance
mécanique conduisent à l'augmentation de la teneur en éléments d'alliage tels que
: Si, Cr, Mn ....
[0006] On remarque que ces nouveaux éléments d'additions forment des oxydes plus stables
que ceux du fer composant la structure de la bande. Ces éléments sont donc avides
d'oxygène, ce qui va provoquer leur oxydation dans un premier temps à la surface de
la bande où l'oxygène est présent, même en faible concentration. La formation de ces
oxydes ayant consommé les atomes de Si, Cr,... disponibles en surface, ces éléments
s'y retrouvent en plus faible concentration. Pour compenser cette baisse de concentration,
les atomes de Si, Cr,... voisins vont donc migrer par diffusion de l'intérieur vers
la surface, ce qui va alimenter la réaction d'oxydation. Cette migration est thermiquement
activée, c'est-à-dire accélérée par le temps et surtout par la température. En conséquence,
elle ne se fait pas dans la section de préchauffe à feu nu, car bien que l'atmosphère
soit riche en oxygène, la bande y reste trop peu de temps à haute température en raison
de la grande vitesse de chauffage. En revanche, la diffusion des atomes oxydables
sera importante dans les sections de chauffage et de maintien car la bande y est plus
chaude, atteignant sa température maximale avec des temps de séjour plus importants.
[0007] Dans la section de réduction du four, les oxydes de fer, qui sont plus facilement
réductibles, seront éliminés. Les oxydes de Si, etc... plus stables, seront plus difficilement
réduits et vont subsister, formant un film continu ou discontinu qui fait obstacle
à la bonne adhérence du revêtement de zinc.
[0008] Les fours existants ne sont donc pas adaptés à la galvanisation des aciers nouveaux
à haute résistance mécanique, de par leur richesse en éléments oxydables tels que
Si, Cr..... Ils doivent être galvanisés :
- soit à froid, c'est-à-dire par voie électrolytique. Cette solution permet d'utiliser
la nuance souhaitée, mais elle est beaucoup plus coûteuse à mettre en oeuvre.
- soit à chaud, mais dans ce cas, il faut ou refroidir rapidement l'acier (trempe) ou
affiner sa nuance :
Tremper l'acier permet d'en limiter la concentration en éléments d'addition, mais
nécessite de réaliser après recuit un refroidissement rapide. Ce refroidissement permet
la formation de structures multiphasées qui fournissent les propriétés durcissantes
souhaitées. Cependant, cette technique est encore peu utilisée.
[0009] L'invention se propose de résoudre le problème technique exposé ci-dessus en apportant
un procédé qui permet de réaliser une galvanisation à chaud d'aciers de nuances très
chargées en éléments durcisseurs dans des fours de construction traditionnelle.
[0010] Le procédé objet de cette invention permet de limiter, voire d'éviter, la formation
de dépôts oxydés des éléments d'additions métalliques durcissantes tels que par exemple
Si, Cr... à la surface de la bande, dépôts qui forment un film continu ou discontinu
s'opposant à l'adhérence du revêtement de zinc à la surface de la tôle.
[0011] En conséquence, cette invention concerne un procédé de traitement thermochimique
de bande métallique en continu, de type oxydo-réduction selon lequel la bande se déplace
au travers d'un four, dans une atmosphère protectrice, caractérisé en ce que la bande
passe au travers d'au moins un dispositif d'isolement partiel ou total, positionné
au sein d'au moins une section du four, ou entre deux sections, la bande étant chauffée
dans ce dispositif d'isolement, dans des atmosphères à point de rosée adapté à chaque
bande, en fonction de la composition spécifique de l'acier et du cycle thermique appliqué.
[0012] Ainsi qu'on le comprend, le procédé objet de l'invention consiste principalement
à permettre de chauffer la bande dans des atmosphères à point de rosée différents
suivant des plages de températures différentes de celles connues dans l'état de l'art,
et en particulier à des points de rosée supérieurs aux valeurs habituelles, grâce
à des dispositifs d'isolement.
[0013] En effet, lorsque l'on augmente le point de rosée, c'est-à-dire la concentration
en oxygène, on va favoriser la diffusion de l'oxygène vers l'intérieur du métal par
les défauts et surtout par les joints de grains. L'oxygène va alors oxyder les atomes
de Si,... à l'intérieur du métal. Il n'y aura alors plus assez de Si,... disponible
pour migrer vers la surface et alimenter l'oxydation superficielle, d'autant plus
que la cinétique de diffusion de l'oxygène par les joints est plus rapide que la diffusion
des atomes oxydables dans le métal. Par ailleurs, cette oxydation interne va bloquer
la diffusion de ces atomes vers la surface, ce qui limite encore la quantité de ces
oxydes formés.
[0014] La mise en oeuvre du procédé selon l'invention consiste à permettre de maitriser
avec précision le point de rosée de cette atmosphère dans la chambre de chauffage
afin que cette atmosphère soit oxydante pour les éléments ciblés mais reste réductrice
pour le fer, qu'il ne faut pas oxyder. La section aval du four - la fin du maintien
et le refroidissement - restera réductrice, pour réduire les oxydes de fer qui auront
pu être éventuellement formés dans la section à point de rosée élevé, ce qui n'inversera
pas le processus d'oxydation interne des additifs métalliques de l'acier, car les
oxydes formés à partir de ces additifs sont plus stables que les oxydes de fer.
[0015] Selon l'invention, le point de rosée de l'atmosphère peut être modifié en fonction
du cycle thermique, c'est-à-dire de la température de la section du four et du temps
de séjour de la bande dans cette dernière, pour intégrer les variations d'épaisseur
de la bande.
[0016] Le procédé objet de l'invention se propose donc de pouvoir confiner une atmosphère
contrôlée dont le point de rosée est supérieur à celui utilisé dans les fours suivant
l'état de l'art de façon à être moins réductrice, ceci dans une section du four à
haute température d'une ligne de galvanisation conventionnelle.
[0017] La mise en oeuvre du procédé est réalisée par l'implantation de dispositifs de séparation
d'atmosphère entre les différentes sections du four, implantation permettant :
- d'éviter l'oxydation du fer et donc de garantir l'adhérence ;
- d'adapter la composition chimique de l'atmosphère recherchée ;
- de développer l'oxydation interne des éléments d'addition avant qu'ils ne puissent
diffuser en surface et y être oxydés.
1. Procédé de traitement thermochimique en continu de bandes métalliques, notamment d'acier,
du type oxydo-réduction, selon lequel la bande se déplace au travers d'un four dans
une atmosphère protectrice, caractérisé en ce que ladite bande passe au travers d'au moins un dispositif d'isolement partiel ou total,
positionné au sein d'au moins une section du four, ou entre deux sections, la bande
étant chauffée, dans ce dispositif d'isolement, dans des atmosphères à point de rosée
adapté à chaque bande en fonction de la composition spécifique de l'acier, de manière
que l'atmosphère soit oxydante pour certains éléments d'addition, mais demeure réductrice
pour le fer.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le point de rosée de ladite atmosphère peut être modifiée en fonction du cycle thermique,
c'est-à-dire de la température de la section du four et du temps de séjour de la bande
dans cette dernière, pour intégrer les variations d'épaisseur de la bande.