[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des procédés permettant de déterminer
l'instant de déclenchement d'un projectile à l'aide d'une fusée chronométrique.
[0002] Les fusées chronométriques sont bien connues de l'homme du métier. Elles permettent
de commander l'initiation d'un projectile explosif sur trajectoire ou encore l'éjection
d'une charge utile hors de l'enveloppe du projectile.
[0003] Le projectile est tiré par un système d'arme qui comporte généralement une conduite
de tir incorporant un télémètre permettant de mesurer la distance à laquelle se trouve
la cible.
[0004] Des moyens sont prévus dans l'arme pour assurer la programmation de la fusée, c'est
à dire l'introduction dans celle ci de données numériques relatives à l'instant auquel
le déclenchement doit être commandé en fonction des différents paramètres du tir :
distance à laquelle se trouve la cible, données météorologiques......
[0005] Le brevet US4955279 décrit ainsi une fusée chronométrique pour un projectile de moyen
calibre (calibre de 20 à 45 mm). Cette fusée électronique est programmée dans l'arme
et elle reçoit à la sortie du tube une correction de sa programmation pour prendre
en compte la vitesse initiale réelle du projectile (qui dépend des conditions de températures
et de pression).
[0006] Une telle fusée est complexe et elle est associée à des moyens de programmation également
très complexes.
[0007] Un tel concept (fusée et moyen de programmation) peut être mis en oeuvre dans des
systèmes d'armes tels que des canons anti aériens ou bien des systèmes de défense
rapprochée anti missiles. Il est cependant mal adapté à un système d'arme peu coûteux
comme celui qui doit équiper les fantassins.
[0008] Or il existe aujourd'hui un besoin de doter les fantassins d'un système d'arme pouvant
tirer des projectiles dotés d'une fusée chronométrique.
[0009] Il existe également un besoin de simplifier et réduire le coût des systèmes de programmation
prévus pour les systèmes d'arme de moyen calibre (20 à 50mm) voire de gros calibre
(105 à 140mm) .
[0010] C'est le but de l'invention que de proposer un procédé de détermination d'un instant
de déclenchement d'un projectile ne présentant pas de tels inconvénients.
[0011] Le procédé selon l'invention peut ainsi être facilement adapté à un système d'arme
portatif.
[0012] Selon un autre mode de réalisation, le procédé selon l'invention permet également
de simplifier considérablement les moyens de programmation des fusées pour projectiles
de moyen ou gros calibre sans pour autant diminuer la fiabilité et la précision de
la programmation.
[0013] L'invention a également pour objet le dispositif de programmation ainsi que la fusée
qui sont conçus pour mettre en oeuvre un tel procédé.
[0014] Ainsi le procédé selon l'invention est de mise en oeuvre simple. Il permet de conduire
à la définition d'un dispositif de programmation lui aussi extrêmement simple à réaliser
et peu coûteux. Ce dispositif est par ailleurs d'un emploi très facile.
[0015] Le procédé selon l'invention conduit également à une fusée chronométrique de conception
simple et rustique qui peut être produite en quantité et à faible coût.
[0016] Ainsi selon un premier mode de réalisation de l'invention plus particulièrement adapté
à un système d'arme de courte portée (inférieure à 300m), par exemple pour l'équipement
du fantassin, l'invention a pour objet un procédé de détermination d'un instant de
déclenchement d'un projectile à l'aide d'une fusée chronométrique, projectile tiré
à partir d'un système d'arme, procédé caractérisé par les étapes suivantes:
- on détermine la distance Rf à laquelle on souhaite déclencher le projectile, ou bien
le temps Tf à l'issue duquel on souhaite réaliser ce déclenchement,
- on détermine une distance de base Lb telle que le temps Tb nécessaire au projectile
pour parcourir cette distance de base soit égal à Tf/K, K étant une constante donnée,
- on positionne deux marqueurs, solidaires du système d'arme et devant lesquels doit
passer le projectile, à une distance l'un de l'autre égale à la distance de base Lb,
les dits marqueurs étant conçus de façon à pouvoir coopérer avec la fusée du projectile
pour que cette dernière soit informée de son passage devant eux,
- on compte un nombre dit de référence (Nref), qui est le nombre oscillations produites par un oscillateur intégré au projectile
lors de son passage entre les deux marqueurs, c'est à dire lors du parcours de la
distance Lb,
- on calcule un nombre d'oscillations théorique Nth en multipliant le nombre de référence Nref par la constante K (Nth = K Nref),
- on déclenche le projectile quand le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile est égal au nombre d'oscillations théorique
ainsi calculé (NR = Nth = K Nref).
[0017] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, plus particulièrement adapté à
un système d'arme de moyen ou gros calibre de portée supérieure à 300m, le procédé
de détermination d'un instant de déclenchement d'un projectile à l'aide d'une fusée
chronométrique est caractérisé par les étapes suivantes:
- on détermine la distance Rf à laquelle on souhaite déclencher le projectile, ou bien
le temps Tf à l'issue duquel on souhaite réaliser ce déclenchement,
- on détermine au moins deux distances de base Lb1 et Lb2 telles que le temps Tf soit
une combinaison linéaire des temps Tb1 et Tb2 nécessaires au projectile pour parcourir
ces distances de base, Tf = K1 Tb1 + K2 Tb2, K1 et K2 étant deux constantes données,
- on positionne au moins trois marqueurs, solidaires du système d'arme et devant lesquels
doit passer le projectile, de façon à déterminer entre eux les deux distances Lb1
et Lb2, les dits marqueurs étant conçus de façon à pouvoir coopérer avec la fusée
du projectile pour que cette dernière soit informée de son passage devant eux,
- on compte au moins deux nombres, dits de référence (Nref1,Nref2), qui correspondent aux nombres d'oscillations produites par un oscillateur intégré
au projectile et décomptées entre deux marqueurs donnés déterminant une des distances
de base Lb1, Lb2,
- on calcule un nombre d'oscillations théorique Nth en effectuant une combinaison linéaire des nombres de référence avec les constantes
K1 et K2 (Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2),
- on déclenche le projectile quand le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile est égal au nombre d'oscillations théorique
ainsi calculé (NR = Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2).
[0018] Dans l'un ou l'autre cas on pourra déterminer la distance Rf à l'aide d'un télémètre.
[0019] On pourra déterminer la ou les distances de base Lb au moyen d'une réglette ou abaque
qui sera graduée en fonction des caractéristiques balistiques du projectile.
[0020] On pourra alternativement déterminer la ou les distances de base (Lb) automatiquement
à partir d'une table de tir numérique à laquelle on appliquera la distance Rf mesurée
ou choisie.
[0021] Dans ce cas, après détermination de la ou des distances de base Lb, on commandera
à l'aide d'une motorisation le déplacement relatif des marqueurs pour les écarter
mutuellement de la ou des distances Lb.
[0022] L'invention a également pour objet un dispositif de programmation d'une fusée chronométrique
assurant le déclenchement d'un projectile tiré à partir d'un système d'arme et permettant
la mise en oeuvre d'un tel procédé.
[0023] Ce dispositif comprend au moins deux marqueurs de référence, solidaires du système
d'arme et séparés d'une distance Lb, marqueurs devant lesquels doit passer le projectile
et destinés à coopérer avec des moyens de détection intégrés à la fusée du projectile,
dispositif caractérisé en ce qu'au moins un des marqueurs de référence est mobile
par rapport au deuxième marqueur de façon à permettre une modification de la distance
séparant les marqueurs.
[0024] Selon un autre mode de réalisation, le dispositif comprend au moins trois marqueurs
de référence, solidaires du système d'arme et déterminant entre eux au moins deux
distances Lb1 et Lb2, au moins deux des marqueurs de référence étant mobiles par rapport
au troisième marqueur de façon à permettre une modification des distances séparant
les marqueurs.
[0025] Le ou les marqueurs pourront être mobiles par rapport à une réglette graduée en distance
ou en temps.
[0026] Alternativement, le dispositif pourra comporter au moins un moyen de motorisation
assurant le déplacement d'au moins un des marqueurs par rapport à un autre.
[0027] Le dispositif pourra comprendre un moyen de télémétrie relié au(x) moyen(s) de motorisation
par l'intermédiaire d'un moyen de commande, assurant ainsi une modification automatique
de la ou des distances séparant les marqueurs en fonction de la distance mesurée jusqu'à
une cible visée.
[0028] Selon un mode particulier de réalisation, l'un des marqueurs pourra être constitué
par une extrémité d'un tube du système d'arme.
[0029] Selon un autre mode de réalisation, au moins l'un des marqueurs pourra être annulaire.
[0030] Selon un autre mode de réalisation, au moins l'un des marqueurs pourra être constitué
par un élément métallique.
[0031] Selon un autre mode de réalisation, au moins l'un des marqueurs pourra être un marqueur
actif comprenant au moins un bobinage générateur de champ électromagnétique alimenté
par un générateur électrique.
[0032] Selon un autre mode de réalisation, au moins l'un des marqueurs pourra être constitué
par un capteur du passage du projectile, des moyens de transmission étant prévus destinés
à transmettre l'information de passage du projectile vers la fusée du projectile.
[0033] L'invention a enfin pour objet une fusée chronométrique programmable pour un projectile
et destinée à être programmée par un tel dispositif pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention. Cette fusée comprend au moins un oscillateur et au moins un compteur
des oscillations délivrées par l'oscillateur.
[0034] Selon un premier mode de réalisation de l'invention plus particulièrement adapté
à un système d'arme de courte portée (inférieure à 300m), par exemple pour l'équipement
du fantassin, la fusée est caractérisée en ce qu'elle comporte :
- des moyens permettant de détecter le passage du projectile au droit d'au moins deux
marqueurs solidaires du système d'arme,
- au moins un compteur permettant de compter les oscillations délivrées par l'oscillateur
entre les deux marqueurs ainsi que sur trajectoire,
- des moyens permettant de comparer le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile avec un nombre d'oscillations théorique (Nth) qui est proportionnel à un nombre d'oscillations dit de référence (Nref), qui est le nombre oscillations comptées entre les deux marqueurs (Nth = K Nref),
- les moyens de comparaison commandant le déclenchement du projectile quand le nombre
d'oscillations réel est égal au nombre d'oscillations théorique ainsi calculé (NR = Nth).
[0035] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, plus particulièrement adapté à
un système d'arme moyen ou gros calibre de portée supérieure à 300m, la fusée chronométrique
programmable comprend encore au moins un oscillateur et au moins un compteur des oscillations
délivrées par l'oscillateur et elle est caractérisée en ce qu'elle comporte:
- des moyens permettant de détecter le passage du projectile au droit d'au moins trois
marqueurs solidaires du système d'arme,
- au moins un compteur permettant de compter les oscillations délivrées par l'oscillateur
entre les différents marqueurs ainsi que sur trajectoire,
- des moyens permettant de comparer le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile avec un nombre d'oscillations théorique (Nth) qui est calculé par la fusée sous la forme d'une combinaison linéaire d'au moins
deux nombres de référence (Nref1,Nref2)avec au moins deux constantes K1 et K2 (Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2), les deux nombres de référence correspondant aux nombres d'oscillations délivrées
par l'oscillateur entre deux des marqueurs détectés,
- les moyens de comparaison commandant le déclenchement du projectile quand le nombre
d'oscillations réel est égal au nombre d'oscillations théorique ainsi calculé (NR = Nth).
[0036] Dans l'un ou l'autre cas, la fusée pourra comporter un contact assurant la mise sous
tension de la fusée lors du tir du projectile.
[0037] Selon un mode de réalisation, les moyens de détection pourront comprendre au moins
un capteur de proximité assurant la détection d'un élément métallique formant marqueur
ou bien d'un champ électromagnétique engendré par un marqueur.
[0038] Le capteur de proximité pourra avoir une symétrie de révolution.
[0039] Selon un autre mode de réalisation, les moyens de détection pourront comporter un
récepteur de signaux émis par un dispositif de programmation solidaire du système
d'arme.
[0040] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre de différents
modes de réalisation, description fait en référence aux dessins annexés et dans lesquels
:
- la figure 1 est un schéma général décrivant la mise en oeuvre du procédé selon l'invention
ainsi qu'un premier mode de réalisation d'un dispositif de programmation,
- la figure 2 est un schéma bloc diagramme d'une fusée chronométrique selon l'invention,
- la figure 3 montre une caractéristique temps / distance pour un projectile tiré par
le système d'arme,
- la figure 4 est un synoptique décrivant les différentes étapes du procédé selon l'invention,
- la figure 5 montre un deuxième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention,
- la figure 6 montre un troisième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention,
- la figure 7 montre un quatrième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention,
- la figure 8 montre un cinquième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention,
- la figure 9 propose une variante de réalisation d'un dispositif de programmation selon
l'invention,
- la figure 10 est un schéma bloc diagramme d'un dispositif de programmation suivant
un sixième mode de réalisation,
- la figure 11 montre un dispositif de programmation suivant un septième mode de réalisation
de l'invention,
- la figure 12 montre une variante de réalisation de ce dernier mode.
[0041] La figure 1 montre un système d'arme 1 qui est ici un fusil de petit calibre pour
fantassin (calibre compris entre 5,56mm et 12,7mm) comportant un premier tube 2 de
petit calibre et un deuxième tube 3 d'un calibre supérieur (par exemple de 20 mm à
45mm). Le deuxième tube est destiné à tirer un projectile 4 doté d'une fusée chronométrique
5. Un tel projectile sera par exemple un projectile explosif qui explosera sur trajectoire
(zone d'explosion 6) à une distance Rf du deuxième tube 3.
[0042] Selon l'invention le système d'arme 1 porte un dispositif de programmation 7 pour
la fusée chronométrique 5.
[0043] Ce dispositif comprend ici deux marqueurs de référence 8a, 8b, qui sont solidaires
d'une partie inférieure du premier tube 2 du système d'arme, et qui sont séparés d'une
distance Lb.
[0044] Chaque marqueur 8a,8b est ici annulaire et il est constitué par un anneau métallique,
par exemple en acier.
[0045] La trajectoire 9 du projectile 4 passe au travers des marqueurs 8a,8b qui sont conçus
de façon à pouvoir coopérer avec la fusée 5 du projectile pour que cette dernière
soit informée de son passage devant eux.
[0046] Des moyens sont donc prévus dans la fusée pour permettre de prendre en compte le
passage des marqueurs et ainsi calculer une image mathématique du temps nécessaire
au projectile pour parcourir la distance Lb.
[0047] De tels moyens seront décrits par la suite.
[0048] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, un des marqueurs est mobile
par rapport au deuxième marqueur, de façon à permettre une modification de la distance
Lb séparant les marqueurs.
[0049] Selon le mode de réalisation représenté à la figure 1, c'est le premier marqueur
8a qui est mobile. A cet effet, il comporte une embase 10 pouvant coulisser par rapport
à une crémaillère 11. Le coulissement est commandé manuellement par une molette 12
qui est reliée à un pignon (non représenté) solidaire de l'embase 10.
[0050] L'embase 10 porte un repère 13 qui se déplace donc par rapport à une réglette 14
graduée et solidaire du système d'arme 1.
[0051] Il sera possible en fonction des besoins d'utiliser une réglette graduée en distances
(Rf) ou bien en temps (temps Tf nécessaire pour parcourir la distance Rf) .
[0052] Un simple déplacement d'un marqueur par rapport à l'autre suffira à assurer la programmation
de la fusée suivant le procédé qui va être maintenant décrit en références aux figures
2 à 4.
[0053] La figure 2 montre schématiquement la structure interne de la fusée 5.
[0054] Celle ci comporte un module électronique comprenant un oscillateur 15 et au moins
un compteur 16 des oscillations 17 délivrées par l'oscillateur 15.
[0055] Suivant un premier mode de réalisation, la fusée incorpore un détecteur de proximité
18.
[0056] Celui ci a pour fonction de détecter le passage du projectile au droit des marqueurs
8a, 8b solidaires du système d'arme.
[0057] Pour la simplification du schéma seul un rectangle est figuré pour le détecteur 18,
raccordé au compteur 16.
[0058] Ce rectangle correspond bien entendu, non seulement au détecteur lui-même, mais aussi
à ses circuits de pilotage et de traitement de signal associés qui permettent de reconnaître
le passage d'un marqueur et de délivrer une impulsion calibrée permettant de commander
le démarrage du compteur 16 (passage du premier marqueur 8a) puis son arrêt (passage
du deuxième marqueur 8b).
[0059] Du point de vue technologie, différents types de détecteurs peuvent être adoptés
en fonction de la nature des marqueurs utilisés.
[0060] On pourra par exemple utiliser un détecteur de proximité magnétique actif. Le champ
magnétique du détecteur sera perturbé par le passage des marqueurs. Cette perturbation
sera détectée par les circuits de commande du détecteur de proximité et mise en forme
pour commander le compteur 16.
[0061] Le premier compteur 16 délivre donc au niveau de sa sortie S1 le nombre d'oscillations
de référence (N
ref) qui est compté entre les deux marqueurs.
[0062] Un circuit multiplicateur 20 permet de multiplier ce nombre N
ref par une constante K pour calculer un nombre théorique N
th = K N
ref.
[0063] Parallèlement au premier compteur 16, un deuxième compteur 19 compte lui aussi en
continu les oscillations délivrées par l'oscillateur 15 et délivre à tout instant
au niveau de sa sortie S2 le nombre d'oscillations réellement compté depuis le tir
du projectile (N
R).
[0064] Un comparateur 21 reçoit le nombre théorique calculé (N
th) ainsi que, d'une façon continue, le nombre réel (N
R) fourni par le compteur 19 et il compare ces deux nombres. Il délivre un signal de
déclenchement Sd lorsque ces deux nombres sont égaux. Ce signal est appliqué à un
actionneur de déclenchement 22 qui sera par exemple une amorce commandant la détonation
du projectile 4.
[0065] Les différents circuits du module électronique seront réalisés sous la forme d'un
ou plusieurs circuits intégrés. On pourra notamment réaliser un circuit intégré spécifique
(ASIC). L'alimentation en énergie de ces circuits sera assurée par une source 23 telle
une pile amorçable. Un contacteur à inertie 24 sera actionné lors du tir du projectile
et reliera les circuits de la fusée à la source 23.
[0066] La structure de cette fusée est donnée ici à titre indicatif. Il est bien entendu
possible de donner à la fusée une structure différente, à la condition que les fonctions
décrites soient remplies : comptage, multiplication, comparaison.
[0067] On pourra ainsi n'utiliser qu'un seul compteur à la place des deux compteurs 16 et
19. Dans ce cas on prévoira une mémoire ou un registre qui sera alimenté par le résultat
du comptage effectué par le compteur entre les deux marqueurs.
[0068] D'une façon bien connue de l'Homme du Métier, la mémorisation pourra être commandée
par l'application au compteur de la deuxième impulsion émise par de détecteur 18.
[0069] D'une façon préférée on pourra réaliser le circuit électronique de la fusée sous
la forme d'un microprocesseur doté d'une programmation appropriée permettant d'assurer
les fonctions précédemment décrites.
[0070] La figure 3 montre une courbe de tir 25 d'un projectile auquel sera appliqué le procédé
selon l'invention.
[0071] La distance Rf à laquelle le déclenchement est souhaité est atteinte pour ce projectile
au bout d'un temps Tf. L'origine O correspond à l'instant de tir du projectile. T1
correspond au passage du projectile au niveau du premier marqueur 8a, T2 correspond
au passage du projectile au niveau du deuxième marqueur 8b. La durée Tb est celle
nécessaire au projectile pour parcourir la distance Lb séparant les deux marqueurs.
[0072] Le nombre d'impulsions Nref délivrées par le compteur pendant la durée Tb dépend
à la fois de la vitesse initiale du projectile (Vi), de la fréquence F de l'oscillateur
et de la distance Lb.
[0073] Les caractéristiques balistiques du projectile sont donc connues par la courbe 25,
ou par un réseau de courbes (table de tir) donnant différentes courbes caractéristiques
25 en fonction des conditions de tir (telles que la température).
[0074] Il est possible alors de déterminer la distance Lb correspondant à une durée Tb qui
soit telle que Tf = K.Tb (K étant une constante donnée pour le système d'arme et les
projectiles considérés).
[0075] L'oscillateur fournira N
R(Tf) impulsions sur trajectoire jusqu'à l'instant de déclenchement Tf. Par ailleurs
il a fourni N
ref impulsions sur la longueur Tb. L'oscillateur étant choisi suffisamment stable en
fréquence, l'égalité choisie avant tir Tf = K.Tb entraînera l'égalité N
R(Tf) = K.N
ref, et cela quelle que soit la fréquence de l'oscillateur.
[0076] Un simple réglage de la distance Lb entre les deux marqueurs 8a, 8b permet donc de
programmer de façon extrêmement simple l'instant de déclenchement Tf de la fusée.
[0077] La figure 4 est un logigramme schématisant les différentes étapes du procédé selon
l'invention.
[0078] L'étape A correspond à la détermination de la distance Rf à laquelle le déclenchement
est souhaité (ou bien l'instant Tf à partir du tir auquel ce déclenchement doit intervenir).
[0079] Cette étape peut être faite manuellement. Elle sera conduite avantageusement à l'aide
d'un télémètre qui fournira l'information de distance. L'information de tempage correspondante
sera alors déterminée à partir de la table de tir 25 (Rf -> Tf).
[0080] L'étape B correspond au calcul de la distance Lb qui permet d'assurer Tf = K.Tb.
Cette distance est obtenue, elle aussi, à partir de la table de tir 25 :

puis

[0081] L'étape C correspond au réglage sur le système d'arme de la distance Lb.
[0082] Les étapes B et C pourront être réalisées comme décrit précédemment (figure 1) à
partir d'une échelle graduée sur le système d'arme. Dans ce cas la table de tir est
tout simplement intégrée au système d'arme sous la forme d'une ou plusieurs abaques
graduées par rapport auxquelles on déplace le marqueur 8a muni d'un repère.
[0083] Elles pourront aussi être conduites automatiquement comme cela sera décrit par la
suite en référence à la figure 10.
[0084] L'étape D correspond au tir du projectile, ce qui met sous tension la fusée 5.
[0085] Le test T1 correspond à l'attente par la fusée du passage du premier marqueur 8a.
[0086] L'étape E correspond au comptage du nombre d'impulsions de référence N
ref. Ce comptage est arrêté lorsque le test T2 est positif (passage du projectile au
niveau du deuxième marqueur 8b).
[0087] L'étape F est le calcul du produit K.N
ref = N
th.
[0088] L'étape G correspond au comptage du nombre réel d'impulsions N
R (qu'il soit effectué par un autre compteur ou bien par le même compteur).
[0089] Le test T3 correspond à la comparaison entre le nombre d'impulsions théorique calculé
(N
th) et le nombre réel compté sur trajectoire (N
R) . Lorsque le test est positif (N
th = N
R) le déclenchement du projectile est commandé (étape H).
[0090] Le procédé selon l'invention conduit à une programmation correcte même si la vitesse
initiale réelle Vi du projectile est légèrement différente de la vitesse initiale
nominale théorique. En effet si on note :
Vo la vitesse initiale nominale théorique et Vi la vitesse initiale réelle,
Tb' et Tf' les durées de vol correspondant à Vi et
Tb et Tf les durées correspondant à Vo.
On a : Tb'=Lb/Vi=Lb/((1+ε)Vo)
Tf'=KTb'= KLb/((1+ε)Vo) = (1-ε)KLb/Vo = KTb(1-ε) = Tf(1-ε)
Tf' = Tf(1-ε)
Exemple numérique.
[0091] L'exemple est basé sur un système d'arme de 25mm tirant un projectile explosif de
masse 0,12 kg. Le Cx (coefficient aérodynamique) du projectile est de 0,3.
[0092] La fréquence de l'oscillateur est de 200 KHz, le coefficient multiplicateur K choisi
est égal à 1400. La portée de tir varie entre 30 m et 200m, la distance Lb varie entre
20mm et 200mm.
[0093] Les deux tableaux suivants donnent pour les portées mini (30m) et maxi (200m) les
valeurs des erreurs en portées obtenues pour des variations de vitesse initiale de
+/-10% et de +30%.
Portée maximale (200m) |
Vi nominale |
Vi-10% |
Vi+10% |
Vi+30% |
Vitesse initiale Vi (m/s) |
270 |
243 |
297 |
351 |
Temps Tf (s) |
1,0156 |
1,1285 |
0,9232 |
0,7812 |
Lbase (m) |
0,196 |
0,196 |
0,196 |
0,196 |
Erreur en portée (m) |
|
-0,3645 |
0,2376 |
0,9828 |
Erreur en portée (%) |
|
-0,18 |
0,12 |
0,49 |
[0094] Pour la portée maximale de 200m on voit que l'erreur en portée est inférieure à 1
m (Vi+30%).
Portée minimale (30m) |
Vi nominale |
Vi-10% |
Vi+10% |
Vi+30% |
Vitesse initiale Vi (m/s) |
270 |
243 |
297 |
351 |
Temps Tf (s) |
0,1163 |
0,1292 |
0,1057 |
0,0895 |
Lbase (m) |
0,022 |
0,022 |
0,022 |
0,022 |
Erreur en portée (m) |
|
-0,7776 |
-0,2079 |
0,5265 |
Erreur en portée (%) |
|
-2,59 |
-0,69 |
1,76 |
[0095] Pour la portée minimale de 30m on voit que l'erreur en portée est inférieure à 0,8m
(Vi-10%).
[0096] On notera que les erreurs en portée sont essentiellement dues à l'erreur de quantification
des temps qui est faite par l'oscillateur. En effet le temps Tb nécessaire pour parcourir
la distance Lb ne correspond généralement pas à un nombre fini d'impulsions N
ref de l'oscillateur.
[0097] Un moyen simple de diminuer cette erreur de quantification, donc l'erreur sur la
portée, est de choisir un oscillateur de fréquence supérieure.
[0098] Si on adopte une fréquence de l'ordre de 500 KHz, l'erreur en portée devient négligeable.
[0099] Le tableau ci dessous donne pour ce même projectile les différentes valeurs de la
longueur Lb permettant de régler la portée de tir Rf souhaitée ou le tempage associé
Tf.
Vitesse initiale Vi=270m/s |
Portée Rf (m) |
30 |
32 |
198 |
200 |
Temps Tf (s) |
0,1163 |
0,1245 |
1,0021 |
1,0156 |
Lbase (m) |
0,022 |
0,024 |
0,193 |
0,196 |
[0100] On voit que la longueur Lb varie entre 22mm et 200mm pour une différence de portée
de 30m à 200m. De telles valeurs sont tout à fait compatibles avec un système d'arme
portatif pour fantassin.
[0101] Diverses variantes sont possibles sans sortir du cadre de l'invention.
[0102] La figure 5 montre ainsi un deuxième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention qui diffère du premier en ce que c'est le deuxième marqueur 8b qui
est mobile. Cette figure montre également un dispositif de détection 18 sous la forme
d'un détecteur magnétique actif qui est localisé sur une zone périphérique de la fusée.
[0103] La fusée pourra également être une fusée disposée au niveau du culot du projectile.
[0104] La figure 6 montre un troisième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention. Suivant ce mode les marqueurs 8a, 8b ne sont plus annulaires mais
sont formés par des éléments métalliques saillants. Les marqueurs étant dépourvus
de symétrie de révolution, c'est le détecteur de proximité 18 de la fusée qui est
alors annulaire. Ainsi le détecteur 18 pourra détecter les marqueurs quelle que soit
l'orientation angulaire du projectile 4.
[0105] La figure 7 montre un quatrième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention. Ce mode diffère des précédents en ce que les marqueurs 8a et 8b
sont des marqueurs actifs constitués chacun par une bobine générant un champ magnétique.
Les bobines sont reliées à un générateur 26 solidaire du système d'arme.
[0106] Dans ce cas le détecteur lié à la fusée 5 du projectile pourra être un détecteur
passif. On pourra par exemple utiliser un détecteur 18 du type magnétique passif.
[0107] La figure 9 propose une variante de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention. Selon cette variante le premier marqueur 8a est constitué par une
extrémité du deuxième tube 3 de l'arme. Le deuxième marqueur 8b est mobile par rapport
au premier tube 2. Le détecteur magnétique actif porté par le projectile 4 détectera
la sortie du tube de l'arme puis le passage du projectile devant l'élément métallique
8b formant le second marqueur.
[0108] Selon cette variante, le deuxième marqueur comporte une embase 10 pouvant coulisser
par rapport à une crémaillère 11. Le coulissement est commandé manuellement par une
molette 12 qui est reliée à un pignon (non représenté) solidaire de l'embase 10. L'embase
10 porte un repère 13 qui se déplace donc par rapport à une réglette 14 graduée solidaire
du système d'arme 1.
[0109] La figure 8 schématise un cinquième mode de réalisation d'un dispositif de programmation
selon l'invention.
[0110] Selon ce mode, les marqueurs 8a et 8b sont constitués par des capteurs magnétiques
permettant de détecter le passage du projectile. Ces marqueurs sont reliés à une électronique
de traitement 27 solidaire du dispositif de programmation 7 porté par le système d'arme.
[0111] Cette électronique engendrera lors de chaque détection de passage du projectile un
signal (Sa, Sb) qui sera transmis vers la fusée 5 du projectile par un moyen de transmission
28 (par exemple une bobine dans laquelle ou devant laquelle passera le projectile).
[0112] Les moyens de détection 18 de la fusée 5 du projectile 4 comportent alors un récepteur
29 des signaux émis par le moyen de transmission 28. Le récepteur est raccordé pour
cela à une antenne annulaire 30. Le reste de la structure interne de la fusée est
analogue à celui décrit précédemment en référence à la figure 2.
[0113] Avantageusement le moyen de transmission sera constitué par les marqueurs 8a/8b eux
même dont le bobinage peut jouer le rôle d'antenne émettrice. L'électronique de traitement
27 transmettra alors à chaque marqueur un signal particulier qui sera superposé au
champ magnétique engendré par chaque marqueur.
[0114] Un tel mode de réalisation permet de simplifier l'électronique de la fusée.
[0115] On pourra avantageusement associer ce mode de réalisation à un projectile doté d'une
fusée de culot.
[0116] L'antenne réceptrice 30 se trouvera alors pratiquement au niveau de chaque marqueur
lorsque le signal Sa, Sb sera transmis vers le projectile par le marqueur considéré.
On améliore alors la qualité de la transmission.
[0117] La figure 10 est un schéma bloc diagramme d'un dispositif de programmation suivant
un sixième mode de réalisation.
[0118] Selon ce mode de réalisation, le dispositif de programmation 7 comprend un télémètre
31 qui détermine la distance Rf entre le système d'arme et la cible.
[0119] Ce télémètre est raccordé à une électronique de traitement 32 qui incorpore la ou
les tables de tir 33 du projectile avec le système d'arme considéré.
[0120] Comme cela a été décrit précédemment en référence aux figures 3 et 4, l'électronique
de traitement détermine la durée théorique du vol Tf à partir de la mesure de la distance
Rf et de la table de tir 33.
[0121] Elle calcule également la valeur Tb = Tf/K (K étant la constante du système selon
l'invention) et elle déduit automatiquement de Tb et de la table de tir 33 la valeur
de la distance Lb devant séparer les deux marqueurs.
[0122] L'électronique de traitement 32 comporte des moyens de commande qui vont alors actionner
une motorisation 34 (telle un moteur pas à pas) qui va assurer le déplacement relatif
d'au moins un des marqueurs 8a, 8b pour les écarter de la distance Lb.
[0123] Ce mode de réalisation permet d'automatiser pratiquement complètement les tâches
du tireur qui n'a plus qu'à viser un point souhaité pour voir le dispositif de programmation
adopter la position souhaitée.
[0124] On prévoira avantageusement une interface de saisie 35 et visualisation qui permettra
de connaître les valeurs des distances mesurées Rf et des temps Tf calculés et qui
permettra également de programmer manuellement les valeurs de Tf ou Rf.
[0125] Les différents modes de réalisation précédemment décrits conviennent parfaitement
à un système d'arme courte portée destiné aux fantassins (portée inférieur à 300m).
[0126] Ils sont par contre mal adaptés à un système d'arme de moyen calibre (de 20 à 45mm)
ou de gros calibre (de 90 à 155mm) ayant une portée plus importante (de l'ordre de
1000m).
[0127] En effet la distance Lb nécessaire entre les deux marqueurs devient alors trop importante
et ne peut être réalisée pour un tel système d'arme.
[0128] Si pour réduire cette distance on choisissait une valeur supérieure pour le coefficient
multiplicateur K, il y aurait alors une perte de la précision de la programmation.
[0129] Un autre mode de réalisation est représenté aux figures 11 et 12 qui permet de pallier
un tel inconvénient.
[0130] Suivant ce mode, au moins trois marqueurs de référence 8a, 8b et 8c sont rendus solidaires
du système d'arme 1.
[0131] Ces trois marqueurs permettent ainsi de déterminer entre eux deux distances Lb1 et
Lb2. La distance Lb1 est celle séparant les deux premiers marqueurs (8a et 8b), la
distance Lb2 est celle séparant le deuxième marqueur (8b) du troisième marqueur (8c).
[0132] Deux des marqueurs de référence (8b et 8c) sont montés mobiles par rapport au troisième
marqueur 8a de façon à permettre une modification des distances Lb1 et Lb2 séparant
les marqueurs.
[0133] On pourra par exemple rendre les marqueurs 8b et 8c solidaires du système d'arme
1 par l'intermédiaire d'embases 10b, 10c pouvant coulisser chacune de façon indépendante
par rapport à une glissière 36b,36c. Chaque coulissement sera avantageusement commandé
par un moteur M1, M2.
[0134] Ce mode de réalisation est mis en oeuvre avec une variante du procédé selon l'invention.
[0135] Selon cette variante on détermine encore la distance Rf à laquelle on souhaite déclencher
le projectile, ou bien le temps Tf à l'issue duquel on souhaite réaliser ce déclenchement.
[0136] On détermine ensuite les deux distances de base Lb1 et Lb2 qui sont telles que le
temps Tf soit une combinaison linéaire des temps Tb1 et Tb2 nécessaires au projectile
pour parcourir ces distances de base.
[0137] On notera ainsi : Tf = K1 Tb1 + K2 Tb2, expression dans laquelle K1 et K2 sont deux
constantes données.
[0138] Comme dans les modes de réalisation précédents on déterminera les longueurs Lb1 et
Lb2 à partir des valeurs Tb1 et Tb2 en utilisant les tables de tir du projectile considéré.
[0139] Afin d'éviter toute ambiguïté d'interprétation des signaux au niveau de la fusée,
on s'interdira la possibilité de donner une valeur nulle pour l'une des deux longueurs
de base (de préférence celle associée au coefficient K le plus important, par exemple
ici Lb1). Ainsi si la fusée ne voit que deux marqueurs (c'est à dire si une des deux
longueurs Lb1 ou Lb2 est nulle), elle interprètera cela comme le choix d'une valeur
nulle pour la longueur pour laquelle la valeur nulle n'est pas interdite (par exemple
Lb2 si on a interdit Lb1=0).
[0140] Pour un projectile ayant une portée supérieure à 1000m et une vitesse initiale de
l'ordre de 1200 m/s, les durées de vol sont de l'ordre de la seconde.
[0141] Les deux constantes K1 et K2 permettent de disposer de deux bases de mesure : une
avec un coefficient K1 important permettant de réaliser un réglage grossier de Tf
(de l'ordre de quelques centaines de millisecondes) et l'autre avec un coefficient
K2 plus faible permettant un réglage plus fin de Tf (de l'ordre de quelques millisecondes).
[0142] Comme dans les modes de réalisation précédents, le projectile 4 passe devant les
marqueurs 8a, 8b et 8c. La fusée 5 du projectile coopère avec les marqueurs et peut
alors compter deux nombres, dits de référence (N
ref1,N
ref2).
[0143] N
ref1 correspond au nombre d'oscillations produites par l'oscillateur intégré à la fusée
entre les marqueurs 8a et 8b donc le long de la distance de base Lb1.
[0144] N
ref2 correspond au nombre d'oscillations produites par l'oscillateur intégré à la fusée
entre les marqueurs 8b et 8c donc le long de la distance de base Lb2.
[0145] La fusée sera programmée ou conçue de façon à calculer un nombre d'oscillations théorique
N
th qui est la combinaison linéaire des nombres de référence avec les mêmes constantes
K1 et K2 (N
th = K1 N
ref1 + K2 N
ref2),
[0146] Comme dans les modes de réalisation précédents, la fusée commandera le déclenchement
du projectile quand le nombre d'oscillations réel N
R compté à partir du tir du projectile sera égal au nombre d'oscillations théorique
ainsi calculé (N
R = N
th = K1 N
ref1 + K2 N
ref2).
[0147] La figure 12 montre une variante de réalisation dans laquelle quatre marqueurs sont
prévus (8a, 8b, 8c et 8d). Deux marqueurs sont fixes (8a et 8c) et deux marqueurs
sont mobiles 8b et 8d. Ces derniers peuvent être déplacés par rapport aux marqueurs
fixes grâce à deux motorisations M1 et M2.
[0148] Là encore les différents marqueurs déterminent entre eux deux longueurs de base Lb1
et Lb2 qui seront utilisées par la fusée pour calculer le nombre théorique N
th. On s'interdira également de donner une valeur nulle pour une des deux longueurs,
par exemple Lb1, pour éviter toute ambiguïté d'interprétation par la fusée.
[0149] L'exemple numérique simplifié ci dessous est donné en référence à un système réalisé
suivant l'une ou l'autre des deux variantes (3 ou 4 marqueurs). Il a pour objet de
mettre en évidence un procédé de programmation de la fusée utilisant une combinaison
linéaire des nombres de référence.
Exemple numérique.
[0150] Cet exemple est là encore basé sur un système d'arme de 25mm tirant un projectile
explosif. Le Cx (coefficient aérodynamique) du projectile est supposé nul pour la
simplification de l'exemple (projectile à vitesse constante sur trajectoire).
[0151] La vitesse initiale du projectile est de 1200 m/s la portée maximale recherchée Rfmax
est inférieure à 2000m.
[0152] Le réglage de la première base (Lb1) se fait par avance pas à pas sur une distance
Lb1 maximale de 120mm, avec 25 positions de réglage possibles. Le projectile choisi
parcourt la distance Lb1 maximale en environ 0,1 milliseconde. Le coefficient K1 est
choisi égal à 25000. Il en résulte une incrémentation de 100 milliseconde par pas
de réglage.
[0153] Le réglage de la deuxième base (Lb2) se fait lui aussi par avance pas à pas sur une
distance Lb2 maximale de 120mm, avec 50 positions de réglage possibles. Le projectile
choisi parcourt la distance Lb2 maximale en environ 0,1 milliseconde. Le coefficient
K2 est choisi égal à 1000. Il en résulte une incrémentation de 2 millisecondes par
pas de réglage.
[0154] La fréquence de l'oscillateur sera choisie supérieure à 4 Méga Hz (ici de l'ordre
de 4,8 Méga Hz) afin de minimiser les erreurs de quantification qui sont d'autant
plus fortes que la vitesse initiale du projectile est importante.
Portée souhaitée Rf (m) |
324 |
660 |
1380 |
2850 |
Temps Tf souhaité (milliseconde) |
270 |
550 |
1150 |
2375 |
Lb1 (mm) |
9,6 |
24 |
52,8 |
110,4 |
Lb2 (mm) |
84 |
60 |
60 |
88,8 |
Temps Tf réalisé (milliseconde) |
267,92 |
550 |
1148,96 |
2370,83 |
Erreur en temps Tf (ms) |
2,08 |
0 |
1,04 |
4,17 |
Erreur en portée Rf(m) |
2,5 |
0 |
1,25 |
5 |
[0155] L'erreur de quantification en portée (due à la mesure discrète du temps) est de l'ordre
de 6 m. Elle conduit à un écart type de l'ordre de 2 m sur la portée ce qui est tout
à fait acceptable.
[0156] L'erreur due à un mauvais réglage de la distance (Lb1 ou Lb2) est de 0,3mm maxi,
il en résulte un écart type sur la portée de l'ordre de 2,25 m.
[0157] Il est bien entendu possible pour un système d'arme donné de minimiser les erreurs
en jouant sur la fréquence de l'oscillateur et sur les valeurs des incréments associés
à chaque base de mesure Lb1 ou Lb2.
[0158] Différentes variantes sont possibles sans sortir du cadre de l'invention.
[0159] Il est ainsi possible d'utiliser les différentes technologies de marqueurs précédemment
décrites dans un dispositif utilisant trois ou quatre marqueurs. Le déplacement de
deux marqueurs mobiles peut être également réalisé manuellement ou bien automatiquement
à l'aide de motorisations reliées à un moyen de commande associé à un télémètre.
1. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement d'un projectile (4) à l'aide
d'une fusée chronométrique (5), projectile tiré à partir d'un système d'arme (1),
procédé
caractérisé par les étapes suivantes:
- on détermine la distance Rf à laquelle on souhaite déclencher le projectile (4),
ou bien le temps Tf à l'issue duquel on souhaite réaliser ce déclenchement,
- on détermine une distance de base Lb telle que le temps Tb nécessaire au projectile
pour parcourir cette distance de base soit égal à Tf/K, K étant une constante donnée,
- on positionne deux marqueurs (8a,8b), solidaires du système d'arme (1) et devant
lesquels doit passer le projectile (4), à une distance l'un de l'autre égale à la
distance de base Lb, les dits marqueurs étant conçus de façon à pouvoir coopérer avec
la fusée (5) du projectile pour que cette dernière soit informée de son passage devant
eux,
- on compte un nombre dit de référence (Nref), qui est le nombre oscillations produites par un oscillateur (15) intégré au projectile
lors de son passage entre les deux marqueurs (8a,8b), c'est à dire lors du parcours
de la distance Lb,
- on calcule un nombre d'oscillations théorique Nth en multipliant le nombre de référence Nref par la constante K (Nth = K Nref),
- on déclenche le projectile (4) quand le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile est égal au nombre d'oscillations théorique
ainsi calculé (NR = Nth = K Nref).
2. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement d'un projectile (4) à l'aide
d'une fusée chronométrique (5), projectile tiré à partir d'un système d'arme (1),
procédé
caractérisé par les étapes suivantes:
- on détermine la distance Rf à laquelle on souhaite déclencher le projectile (4),
ou bien le temps Tf à l'issue duquel on souhaite réaliser ce déclenchement,
- on détermine au moins deux distances de base Lb1 et Lb2 telles que le temps Tf soit
une combinaison linéaire des temps Tb1 et Tb2 nécessaires au projectile (4) pour parcourir
ces distances de base, Tf = K1 Tb1 + K2 Tb2, K1 et K2 étant deux constantes données,
- on positionne au moins trois marqueurs (8a,8b,8c,8d), solidaires du système d'arme
(1) et devant lesquels doit passer le projectile (4), de façon à déterminer entre
eux les deux distances Lb1 et Lb2, les dits marqueurs étant conçus de façon à pouvoir
coopérer avec la fusée (5) du projectile pour que cette dernière soit informée de
son passage devant eux,
- on compte au moins deux nombres, dits de référence (Nref1,Nref2), qui correspondent aux nombres d'oscillations produites par un oscillateur (15)
intégré au projectile et décomptées entre deux marqueurs donnés déterminant une des
distances de base Lb1, Lb2,
- on calcule un nombre d'oscillations théorique Nth en effectuant une combinaison linéaire des nombres de référence avec les constantes
K1 et K2 (Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2),
- on déclenche le projectile (4) quand le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile est égal au nombre d'oscillations théorique
ainsi calculé (NR = Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2).
3. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement selon une des revendications
1 ou 2, caractérisé en ce qu'on détermine la distance Rf à l'aide d'un télémètre (31).
4. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement selon une des revendications
1 à 3, caractérisé en ce qu'on détermine la ou les distances de base Lb au moyen d'une réglette ou abaque (14)
qui est graduée en fonction des caractéristiques balistiques du projectile (4).
5. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement selon une des revendications
1 à 3, caractérisé en ce qu'on détermine la ou les distances de base Lb automatiquement à partir d'une table de
tir numérique (33) à laquelle on applique la distance Rf mesurée ou choisie.
6. Procédé de détermination d'un instant de déclenchement selon la revendication 5, caractérisé en ce que, après détermination de la ou des distances de base Lb, on commande à l'aide d'une
motorisation (34,M1,M2) le déplacement relatif des marqueurs (8) pour les écarter
mutuellement de la ou des distances Lb.
7. Dispositif de programmation (7) d'une fusée chronométrique (5) assurant le déclenchement
d'un projectile (4) tiré à partir d'un système d'arme (1), et permettant la mise en
oeuvre du procédé selon une des revendications 1 à 6, dispositif comprenant au moins
deux marqueurs de référence (8a,8b), solidaires du système d'arme (1) et séparés d'une
distance Lb, marqueurs devant lesquels doit passer le projectile (4) et destinés à
coopérer avec des moyens de détection (18) intégrés à la fusée (5) du projectile,
dispositif caractérisé en ce qu'au moins un des marqueurs de référence est mobile par rapport au deuxième marqueur
de façon à permettre une modification de la distance (Lb) séparant les marqueurs (8a,8b).
8. Dispositif de programmation selon la revendication 7, dispositif caractérisé en ce qu'il comprend au moins trois marqueurs de référence (8a,8b,8c,8d), solidaires du système
d'arme et déterminant entre eux au moins deux distances Lb1 et Lb2, au moins deux
des marqueurs de référence étant mobiles par rapport au troisième marqueur de façon
à permettre une modification des distances séparant les marqueurs.
9. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce que le ou les marqueurs (8) sont mobiles par rapport à une réglette (14) graduée en distance
ou en temps.
10. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 ou 8, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un moyen de motorisation (34,M1,M2) assurant le déplacement d'au
moins un des marqueurs (8) par rapport à un autre.
11. Dispositif de programmation selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'il comprend un moyen de télémétrie (31) relié au(x) moyen(s) de motorisation (34,M1,M2)
par l'intermédiaire d'un moyen de commande (32), assurant ainsi une modification automatique
de la ou des distances séparant les marqueurs (8) en fonction de la distance mesurée
jusqu'à une cible visée.
12. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 à 11, caractérisé en ce que l'un des marqueurs (8) est constitué par une extrémité d'un tube (3) du système d'arme
(1).
13. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 à 12, caractérisé en ce qu'au moins l'un des marqueurs (8) est annulaire.
14. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 à 13, caractérisé en ce qu'au moins l'un des marqueurs (8) est constitué par un élément métallique.
15. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 à 13, caractérisé en ce qu'au moins l'un des marqueurs (8) est un marqueur actif comprenant au moins un bobinage
générateur de champ électromagnétique alimenté par un générateur électrique (26).
16. Dispositif de programmation selon une des revendications 7 à 13, caractérisé en ce qu'au moins l'un des marqueurs (8) est constitué par un capteur du passage du projectile
(4), des moyens de transmission (28) étant prévus destinés à transmettre l'information
de passage du projectile (4) vers la fusée (5) du projectile.
17. Fusée chronométrique programmable (5) pour un projectile (4) et destinée à être programmée
par un dispositif selon une des revendications 7 à 16, dispositif de programmation
(7) porté par un système d'arme (1), fusée comprenant au moins un oscillateur (15)
et au moins un compteur (16,19) des oscillations délivrées par l'oscillateur, fusée
caractérisée en ce qu'elle comporte :
- des moyens (18) permettant de détecter le passage du projectile (4) au droit d'au
moins deux marqueurs (8a,8b) solidaires du système d'arme (1),
- au moins un compteur (16,19) permettant de compter les oscillations délivrées par
l'oscillateur (15) entre les deux marqueurs (8) ainsi que sur trajectoire,
- des moyens (21) permettant de comparer le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile avec un nombre d'oscillations théorique (Nth) qui est proportionnel à un nombre d'oscillations dit de référence (Nref), qui est le nombre oscillations comptées entre les deux marqueurs (Nth = K Nref) ,
- les moyens de comparaison (21) commandant le déclenchement du projectile quand le
nombre d'oscillations réel est égal au nombre d'oscillations théorique ainsi calculé
(NR = Nth).
18. Fusée chronométrique programmable (5) pour un projectile (4) et destinée à être programmée
par un dispositif selon une des revendications 7 à 16, dispositif de programmation
(7) porté par un système d'arme (1), fusée comprenant au moins un oscillateur (15)
et au moins un compteur (16,19) des oscillations délivrées par l'oscillateur, fusée
caractérisée en ce qu'elle comporte :
- des moyens (18) permettant de détecter le passage du projectile au droit d'au moins
trois marqueurs (8a,8b,8c,8d) solidaires du système d'arme (1),
- au moins un compteur (16,19) permettant de compter les oscillations délivrées par
l'oscillateur (15) entre les différents marqueurs (8) ainsi que sur trajectoire,
- des moyens (21) permettant de comparer le nombre d'oscillations réel NR compté à partir du tir du projectile avec un nombre d'oscillations théorique (Nth) qui est calculé par la fusée (5) sous la forme d'une combinaison linéaire d'au moins
deux nombres de référence (Nref1,Nref2)avec au moins deux constantes K1 et K2 (Nth = K1 Nref1 + K2 Nref2), les deux nombres de référence correspondant aux nombres d'oscillations délivrées
par l'oscillateur (15) entre deux des marqueurs détectés (8),
- les moyens de comparaison (21) commandant le déclenchement du projectile quand le
nombre d'oscillations réel est égal au nombre d'oscillations théorique ainsi calculé
(NR = Nth).
19. Fusée chronométrique programmable selon une des revendications 17 ou 18, caractérisée en ce qu'elle comporte un contact (24) assurant la mise sous tension de la fusée lors du tir
du projectile (4).
20. Fusée chronométrique programmable selon une des revendications 17 à 19, caractérisée en ce que les moyens de détection (18) comprennent au moins un capteur de proximité assurant
la détection d'un élément métallique formant marqueur (8) ou bien d'un champ électromagnétique
engendré par un marqueur.
21. Fusée chronométrique programmable selon la revendication 20, caractérisée en ce que le capteur de proximité (18) a une symétrie de révolution.
22. Fusée chronométrique programmable selon une des revendications 17 à 19, caractérisée en ce que les moyens de détection (18) comportent un récepteur (29) de signaux (Sa,Sb) émis
par un dispositif de programmation (7) solidaire du système d'arme (1).