[0001] Le domaine technique de l'invention est celui des munitions explosives. Ces munitions
comprennent un chargement explosif disposé dans une enveloppe entourant un axe de
la munition.
[0002] On connaît une munition dite à charge formée qui comporte un revêtement déformable
par l'onde de choc de l'explosif. Une telle munition fournit, en fonction de la géométrie
du revêtement, un jet de charge creuse ou bien un noyau forgé.
[0003] On connaît aussi des munitions génératrices d'éclats. Ces munitions comprennent une
enveloppe pré fragmentée qui projette une gerbe d'éclats lors de l'initiation. La
répartition spatiale de la gerbe d'éclats est généralement de 360° autour de l'axe
de la munition.
[0004] Il est connu de prévoir plusieurs initiateurs répartis autour de l'enveloppe d'une
telle munition pour permettre une focalisation privilégiée des éclats suivant une
ou plusieurs directions. Le brevet US5544589 décrit une telle munition.
[0005] Cependant ces munitions connues présentent dans certains cas des inconvénients.
[0006] En effet on est conduit aujourd'hui pour assurer la défense rapprochée des véhicules
à projeter des munitions en direction de menaces détectées telles que des missiles
ou des roquettes antichar.
[0007] Ces munitions assurent la destruction de la menace par la projection d'éclats. Cependant
cette protection est assurée à une distance réduite du véhicule à protéger (de l'ordre
de 5 m). Les éclats se trouvent donc non seulement projetés vers la menace mais également
en direction du véhicule à protéger ou bien des éléments de soutien entourant celui
ci.
[0008] Une focalisation des éclats ne suffit pas à éviter un tel effet collatéral puisque
l'enveloppe de la munition est pré fragmentée sur 360° et elle projette donc les éclats
dans tout l'espace entourant l'enveloppe.
[0009] C'est le but de l'invention que de proposer une munition permettant de pallier de
tels inconvénients.
[0010] Ainsi la munition selon l'invention permet de maîtriser d'une façon plus efficace
la répartition des éclats vers la menace à détruire. Elle permet ainsi d'éviter les
effets collatéraux susceptibles d'endommager le véhicule à protéger ou de blesser
les troupes qui l'accompagnent.
[0011] L'invention propose également une munition à fonctionnement modulaire dont l'effet
terminal peut être programmé avant tir ou bien sur trajectoire en fonction des caractéristiques
de la menace.
[0012] La munition selon l'invention permet également d'optimiser la masse d'explosif emportée.
Il en résulte une munition plus légère dont l'efficacité terminale est équivalente
à celle des munitions connues.
[0013] Ainsi l'invention a pour objet une munition explosive comprenant un chargement explosif
disposé dans une enveloppe entourant un axe de la munition ainsi qu'au moins un premier
initiateur pour ce chargement, l'enveloppe comprenant au moins deux secteurs, un premier
secteur comportant des moyens assurant la formation d'éclats lorsqu'un premier initiateur
qui est disposé au voisinage d'un deuxième secteur est initié, ce deuxième secteur
étant dépourvu de moyens assurant la formation d'éclats, munition caractérisée en
ce que l'enveloppe comprend un étui formé d'au moins deux coquilles jointives et en
contact avec le chargement explosif, le premier secteur étant constitué par une première
des deux coquilles qui est réalisée en un premier matériau destiné à engendrer des
éclats, le deuxième secteur étant constitué par une deuxième des deux coquilles qui
est réalisée en un deuxième matériau de nature différente de celle du premier matériau.
[0014] le premier secteur pourra couvrir de préférence un angle inférieur ou égal à 180°
autour d'un axe de la munition.
[0015] Le premier matériau pourra avoir une densité supérieure ou égale à 7 tandis que le
deuxième matériau aura une densité inférieure ou égale à 3.
[0016] Le premier matériau pourra ainsi être constitué par de l'acier ou du tungstène et
le deuxième matériau pourra être choisi parmi les matériaux suivants : matière plastique,
matériaux composites, aluminium.
[0017] Les moyens d'initiation pourront comprendre au moins un deuxième initiateur.
[0018] Selon un mode de réalisation, le deuxième initiateur pourra être disposé au voisinage
de la première coquille, l'initiation de ce deuxième initiateur assurant l'explosion
du chargement avec un effet de souffle.
[0019] Selon un autre mode de réalisation, la munition pourra comporter un revêtement concave
disposé au niveau d'une première extrémité de l'enveloppe et appliqué sur le chargement
explosif, le deuxième initiateur étant disposé au voisinage d'une deuxième extrémité
de l'enveloppe.
[0020] Selon un autre mode de réalisation, la munition pourra comprendre au moins trois
initiateurs, un disposé au voisinage de la première coquille, un autre disposé au
voisinage de la deuxième coquille et un autre disposé au voisinage d'une extrémité
de l'enveloppe.
[0021] Les initiateurs seront reliés à un moyen de commande permettant le choix de l'un
ou l'autre des initiateurs.
[0022] Le chargement explosif pourra être délimité par deux plans et par la première coquille,
l'espace séparant la deuxième coquille et les deux plans étant alors occupé par un
calage et/ou un dispositif de sécurité et d'armement.
[0023] D'autres avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui
va suivre de différents modes de réalisation, description faite en référence aux dessins
annexés et dans lesquels :
- la figure 1 représente en coupe longitudinale une munition selon un premier mode de
réalisation de l'invention,
- la figure 2 est une coupe transversale de la précédente suivant le plan dont la trace
AA est repérée en figure 1,
- la figure 3 représente en coupe longitudinale une munition selon un deuxième mode
de réalisation de l'invention,
- la figure 4 est une coupe transversale de la précédente suivant le plan dont la trace
BB est repérée en figure 3,
- la figure 5 est une coupe transversale d'une munition selon une variante de réalisation
de l'invention,
- la figure 6 est une coupe transversale d'une munition selon une autre variante de
l'invention,
- la figure 7 est une coupe longitudinale d'une munition selon un troisième mode de
réalisation de l'invention,
- la figure 8 est une coupe transversale de cette munition suivant le plan dont la trace
CC est repérée en figure 7,
- la figure 9 est une coupe longitudinale d'une munition selon un quatrième mode de
réalisation de l'invention,
- la figure 10 est une coupe transversale de cette munition suivant le plan dont la
trace DD est repérée en figure 9.
[0024] En se reportant aux figures 1 et 2, une munition explosive 1 selon un premier mode
de réalisation de l'invention, comprend un chargement explosif 2 disposé dans une
enveloppe 3 entourant un axe 4 de la munition.
[0025] L'enveloppe 3 est ici globalement cylindrique d'axe 4.
[0026] La munition 1 représentée ici comprend également un propulseur 5 qui n'est pas représenté
en détails et qui comporte d'une façon classique un chargement propulsif 6 sous la
forme d'un bloc disposé dans une chambre prolongée par une tuyère (non représentée).
Ce propulseur ne fait pas l'objet de la présente invention et il est possible de définir
une munition selon l'invention dépourvue de propulseur.
[0027] La munition est enfin dotée d'un empennage (non représenté) destiné à assurer sa
stabilisation en roulis.
[0028] La munition comprend au moins un premier initiateur 7 qui permet de faire détoner
le chargement explosif 2. Ce premier initiateur 7 est disposé au niveau d'une génératrice
de l'enveloppe 3. D'une manière classique il est raccordé à un dispositif de sécurité
et d'armement (non représenté) qui pourra être solidaire de l'enveloppe de la munition.
[0029] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, l'enveloppe 3 comprend au moins
deux secteurs:
- un premier secteur 3a comportant des moyens assurant la formation d'éclats lorsque
le premier initiateur 7 est initié, et
- un deuxième secteur 3b dépourvu de moyens assurant la formation d'éclats.
[0030] Le premier initiateur 7 est disposé au voisinage du deuxième secteur 3b de l'enveloppe.
Ainsi l'onde de détonation initiée par l'initiateur 7 progressera dans le chargement
explosif 2 suivant une direction sensiblement radiale en direction du premier secteur
3a, assurant ainsi une vitesse optimale pour la projection des éclats.
[0031] Selon ce premier mode de réalisation l'enveloppe 3 comprend un étui formé de deux
coquilles 8a et 8b qui sont jointives et qui entourent le chargement explosif 2. Selon
la variante représentée aux figures 1 et 2, les deux coquilles 8a et 8b sont hémi
cylindriques. Chaque secteur 3a, 3b couvre donc un angle de 180° autour de l'axe 4
de la munition.
[0032] Les deux coquilles 8a et 8b sont disposées dans un tube 9 qui sera réalisé en un
matériau léger, par exemple en aluminium, en matière plastique ou en composite.
[0033] Le premier secteur 3a est constitué par la première coquille 8a. Cette première coquille
est réalisée en un premier matériau destiné à engendrer des éclats.
[0034] On pourra par exemple réaliser cette première coquille 8a en acier ou en matériau
dense (par exemple en tungstène).
[0035] Le premier matériau pourra être fragilisé pour assurer un préformage des éclats.
La fragilisation pourra d'une façon classique être obtenue en réalisant mécaniquement
des rainures formant un réseau ayant pour maille la dimension souhaitée pour les éclats.
On pourra aussi réaliser une fragilisation par bombardement électronique ou traitement
thermique localisé le long d'un tel réseau.
[0036] On pourra également assurer une modulation de l'onde de choc à laquelle est soumise
la première coquille suivant le réseau souhaité en prévoyant des inserts ou des zones
dépourvues d'explosif entre l'explosif et la première coquille (par exemple une grille
ou bien des rainures aménagées dans l'explosif).
[0037] Ces solutions sont bien connues de l'Homme du Métier et ne seront pas décrites plus
en détails.
[0038] On pourrait également prévoir des inserts (grille métallique ou en matière plastique)
disposés entre la première coquille et le tube 9 ou bien noyés dans le matériau du
tube 9.
[0039] Le deuxième secteur 3b est constitué par la deuxième coquille 8b qui est réalisée
en un deuxième matériau qui est de nature différente de celle du premier matériau.
[0040] On choisira comme deuxième matériau un matériau n'engendrant pas ou peu d'éclats
lors de l'initiation de la charge. Il suffira d'adopter un matériau de faible densité
(inférieure ou égale à 3000 kg/m3) qui permettra d'assurer la tenue mécanique de l'ensemble
mais qui ne génèrera lors du fonctionnement que des éclats à faible vulnérabilité.
[0041] On pourra ainsi réaliser la deuxième coquille 8b en une matière plastique par exemple
un polyamide.
[0042] On pourrait aussi réaliser la deuxième coquille en un matériau composite, tel un
enroulé filamentaire, ou encore en aluminium.
[0043] Une goupille radiale 10 assure le positionnement axial et angulaire des deux demi-coquilles
par rapport au tube 9.
[0044] Selon le mode de réalisation qui est représenté ici, le premier initiateur 7 est
constitué par un comprimé d'une composition détonante, logé dans un trou aménagé dans
le chargement explosif 2. Ce comprimé est lui-même initié par un détonateur 11 qui
est relié par un fil 12 à un dispositif de commande de mise à feu (non représenté)
solidaire du système de lancement (non représenté) ou bien solidaire de la munition
elle-même. Le détonateur est appliqué en contact avec le comprimé initiateur 7 au
travers d'un orifice radial 13 aménagé dans la deuxième coquille 8b.
[0045] Un bouchon de fermeture 19 est vissé ou collé au tube 9 et il assure la solidarisation
axiale du chargement explosif et des coquilles 8a et 8b par rapport au tube 9.
[0046] L'ensemble formé par l'initiateur 11, le chargement explosif 2 et la première coquille
8a constitue une charge génératrice d'éclats.
[0047] Le montage de cette munition s'effectue de la façon suivante :
[0048] On réalise un bloc d'explosif par exemple d'hexogène ou d'octogène à l'intérieur
duquel est aménagé un trou radial destiné à recevoir le moyen d'initiation.
[0049] On place le moyen d'initiation 7 à l'intérieur de ce trou puis on place l'explosif
à l'intérieur des deux coquilles 8a et 8b en s'assurant que l'initiateur 7 se trouve
en regard du trou 13 de la coquille 8b.
[0050] On glisse les coquilles 8a, 8b équipées du chargement explosif à l'intérieur du tube
9 en veillant à orienter correctement la charge angulairement. La goupille 10 est
alors placée et collée dans le tube pour assurer la solidarisation axiale du chargement,
des coquilles et du tube.
[0051] On place le détonateur 11 équipé de son fil 12 dans le tube 9 et en regard de l'initiateur
7.
[0052] La munition ainsi décrite fonctionne de la façon suivante.
[0053] L'initiateur 7 est déclenché sur trajectoire de la munition par un ordre de commande
transmis par le fil 12. Le chargement explosif 2 est alors mis en détonation. L'onde
de détonation progresse sensiblement radialement de la deuxième coquille 8b vers la
première coquille 8a. Celle ci se fragmente sous la forme d'éclats qui sont projetés
à une vitesse de l'ordre de 1800 m/s.
[0054] La deuxième coquille étant réalisée en un matériau léger n'engendrant pas d'éclats
ou des éclats peu vulnérants on est assuré d'obtenir une gerbe efficace suivant un
secteur bien défini qui est délimité au maximum par les directions d1 et d2 visibles
à la figure 2.
[0055] On évite ainsi les effets collatéraux.
[0056] Pour simplifier les dessins on a décrit ici une tête militaire dont le déclenchement
était provoqué à partir du système de lancement à l'aide d'un fil. Afin d'assurer
que les éclats sont bien envoyés en direction de la menace on dotera avantageusement
la munition d'une fusée (non représentée) de technologie radar ou infrarouge et ayant
une direction de détection parallèle ou voisine de la direction d'efficacité de la
charge à éclats. Cette direction est la bissectrice de l'angle formé par les droites
d1 et d2 (figure 2). La fusée sera reliée à l'initiateur 7 et elle assurera le déclenchement
de la charge en direction de la menace qu'elle aura détecté.
[0057] Différentes variantes sont possibles sans sortir du cadre de l'invention.
[0058] La figure 5 montre ainsi en coupe une munition 1 qui diffère de celle de la figure
2 en ce que le chargement explosif 2 ne remplit pas complètement le volume délimité
par les coquilles 8a et 8b.
[0059] En effet, compte tenu du fait que seul la coquille 8a a un effet vulnérant, il n'est
pas nécessaire de remplir totalement le volume interne de la munition avec de l'explosif.
Le chargement explosif sera alors usiné en forme d'un "coin" délimité par deux plans
21a, et 21b et par la première coquille 8a.
[0060] L'initiateur 11 sera disposé au sommet du coin.
[0061] Les plans 21a et 21b pourront être appliqués sur un capotage en tôle solidaire de
la deuxième coquille 8b.
[0062] Ils pourront plus simplement être maintenus calés par rapport à la deuxième coquille
8b à l'aide de blocs de remplissage 20a, 20b réalisés par exemple en mousse synthétique.
[0063] Une telle variante permet d'alléger la munition sans nuire à son efficacité. Elle
permet également de réduire les effets arrière, le calage 20a, 20b assurant un amortissement
de l'onde de choc reçue par la deuxième coquille 8b.
[0064] Le volume occupé par le calage pourra aussi être utilisé pour loger un dispositif
de sécurité et d'armement.
[0065] Il est également possible à titre de variante de réaliser une munition dans laquelle
le premier secteur 3a couvre un angle inférieur à 180° autour de l'axe 4 de la munition.
La figure 6 montre ainsi en coupe une munition dans laquelle l'angle couvert par le
premier secteur 3a est de 120°.
[0066] On notera que le tube 9 n'a pas été représenté sur les figures 5 et 6.
[0067] Les figures 3 et 4 montrent une munition selon un deuxième mode de réalisation de
l'invention.
[0068] Cette munition diffère de celle représentée aux figures 1 et 2 en ce qu'elle comporte
également un revêtement concave 14 qui est appliqué sur le chargement explosif 2.
Ce revêtement est disposé au niveau d'une première extrémité (ou extrémité avant)
de l'enveloppe 3. Il présente une symétrie de révolution autour de l'axe 4 de la munition.
[0069] La périphérie du revêtement se loge dans une gorge qui est aménagée à l'intérieur
des coquilles 8a et 8b qui assurent ainsi la solidarisation axiale du revêtement.
[0070] Une bague butée 18 est fixée par vis au tube 9. Elle assure l'immobilisation axiale
des coquilles et du chargement par rapport au tube 9.
[0071] Un deuxième initiateur 15 réalisé sous la forme d'un comprimé d'une composition détonante
est disposé au voisinage d'une deuxième extrémité de l'enveloppe. Il est logé dans
un trou axial aménagé dans le chargement explosif 2.
[0072] Ce comprimé 15 est lui-même initié par un détonateur 16 qui est relié par un fil
17 au dispositif de mise à feu.
[0073] Les fils 12 et 17 pourront être regroupés sous la forme d'un toron de quatre fils.
On pourra également utiliser des détonateurs 11 et 16 dotés chacun d'un circuit logique
incorporant une mémoire contenant une adresse permettant de reconnaître l'un ou l'autre
des détonateurs par l'intermédiaire d'un protocole de communication (technique classique
de la communication par "BUS").
[0074] Dans ce cas une seule paire de fils permettra d'initier au choix l'un ou l'autre
des deux détonateurs 11 ou 16.
[0075] Pour faciliter le montage de la munition le fil 17 se loge dans une gorge aménagée
dans la paroi du tube 9 et dans une rainure 24 aménagée dans le fond 25 du tube 9.
[0076] L'ensemble formé par le deuxième initiateur 15, le chargement explosif 2 et le revêtement
14 constitue une charge génératrice de noyau. Le déclenchement de l'initiateur 15
provoque une onde de choc qui progresse sensiblement axialement dans le chargement
explosif 2. Cette onde de choc conduit à la formation d'un noyau auto forgé par retournement
du revêtement 14. Le noyau est projeté à une vitesse de l'ordre de 2000 m/s le long
de l'axe 4.
[0077] Cette munition présente donc deux modes de fonctionnement différents.
[0078] Si le premier initiateur 7 est déclenché, la munition engendre une gerbe d'éclats
avec des effets arrières et collatéraux réduits grâce à la présence de la deuxième
coquille 8b ainsi que du fond 25 du tube 9.
[0079] Si le deuxième initiateur 16 est déclenché, la munition engendre un noyau axial grâce
au revêtement 14. Il y a également dans ce cas une projection d'éclats par la première
coquille 8a, mais la vitesse des éclats est plus faible que pour la munition de la
figure 1 compte tenu de l'orientation sensiblement axiale de l'onde de choc.
[0080] Le choix de l'un ou de l'autre des initiateurs 7 ou 16 est assuré par le dispositif
de commande de mise à feu solidaire du système de lancement ou de la fusée de la munition.
[0081] Ce choix sera fait en fonction des caractéristiques de la menace détectée. La charge
à éclats a une efficacité contre les missiles dont elle détruit l'enveloppe. La charge
génératrice de noyau a une efficacité perforante contre les cibles blindées. Elle
pourra être utilisée pour contrer en attaque directe une cible telle un véhicule ou
un missile à ogive renforcée.
[0082] Si la transmission de l'ordre de mise à feu se fait à partir d'un système de lancement
au sol, il est bien entendu possible d'assurer cette transmission par voie hertzienne
ou optique. Dans ce cas la munition comprendra une fusée électronique particulière
incorporant un récepteur des ordres de commande provenant du système de lancement.
[0083] La fusée de la munition pourra également être une fusée programmable qui recevra
au niveau du système de lancement une programmation de l'instant de déclenchement
ainsi que du mode de fonctionnement souhaité. Cette programmation pourra être réalisée
par contact ou bien par induction. La fusée pourra comporter alors également des moyens
de détection de la menace.
[0084] A titre de variante on pourra donner au revêtement différentes formes permettant
de combiner la formation d'un noyau avec celle d'éclats. Il suffira pour cela d'aménager
des fragilisations au niveau d'une zone périphérique annulaire du revêtement, une
zone axiale assurant la formation d'un noyau.
[0085] On pourra également réaliser un revêtement n'engendrant que des éclats.
[0086] Les figures 7 et 8 montrent une munition selon un troisième mode de réalisation de
l'invention.
[0087] Ce mode diffère de celui selon la figure 1 en ce qu'un deuxième initiateur 22 est
disposé au voisinage de la première coquille 8a.
[0088] Ce deuxième initiateur est relié par un fil 23 au dispositif de commande de mise
à feu.
[0089] Comme dans le deuxième mode de réalisation (figure 3) on pourra réaliser un toron
commun des fils 12 et 23 ou bien utiliser un "bus" unique de commande de la mise à
feu.
[0090] Du point de vue montage le deuxième initiateur 22 est disposé dans un trou radial
réalisé dans le bloc d'explosif 2 et le fil 23 se loge dans une rainure longitudinale
usinée sur le bloc explosif 2.
[0091] Le fil 23 se trouve donc disposé entre l'explosif 2 et la première coquille 8a. Ainsi
il n'est pas nécessaire d'usiner cette dernière pour assurer le montage du deuxième
initiateur 22. Il n'y a donc pas de perte de l'efficacité vulnérante de la première
coquille.
[0092] Le fil 23 se loge également dans une rainure 24 réalisée dans le fond 25 du tube
9.
[0093] Des connecteurs 26a, 26b (représentés schématiquement en pointillés) pourront se
loger au niveau de cette rainure pour faciliter le montage de la munition.
[0094] En effet on réalisera d'une part le montage de la charge explosive équipée de ses
deux initiateurs 7 et 22 et d'une première partie du fil 23 équipée d'un connecteur
26a.
[0095] On réalisera d'autre part le montage du tube qui recevra une deuxième partie du fil
23 équipé du connecteur 26b.
[0096] On raccordera ensuite les connecteurs avant d'introduire la charge dans le tube 9.
[0097] On pourra également avantageusement prévoir un fond 25 pour le tube qui soit démontable.
On facilitera ainsi le raccordement électrique après introduction de la charge explosive
dans le tube 9.
[0098] La munition selon ce troisième mode de réalisation présente aussi deux modes de fonctionnements
:
[0099] Le mode charge à éclats déjà décrit qui est obtenu lorsque le premier initiateur
7 est déclenché.
[0100] Un mode charge à effet de souffle qui est obtenu lorsque le deuxième initiateur est
déclenché.
[0101] En effet le deuxième initiateur 22 est disposé sensiblement au niveau de la première
coquille 8a génératrice d'éclats.
[0102] L'onde de choc qu'il engendre se propage dans le chargement suivant une direction
sensiblement radiale et en direction de la deuxième coquille 8b.
[0103] Les éclats engendrés par la première coquille ont alors une vitesse réduite. La deuxième
coquille n'est pas conçue pour engendrer des éclats vulnérants. Le seul effet majeur
obtenu avec cette munition est donc un effet de souffle qui est orienté radialement
en direction de la deuxième coquille 8b et qui est en partie focalisé par la première
coquille 8a.
[0104] Cet effet de souffle pourra être renforcé en utilisant un chargement explosif 2 incorporant
de la poudre d'aluminium.
[0105] Le mode de fonctionnement à effet de souffle est plus particulièrement utilisé pour
contrer les projectiles à énergie cinétique. Le mode de fonctionnement à éclats est
utilisé pour contrer les missiles ou roquettes.
[0106] Les figures 9 et 10 montrent enfin une munition selon un quatrième mode de réalisation
qui diffère des précédents en ce que la munition comprend trois initiateurs 7, 15
et 22.
[0107] Cette munition possède donc trois modes de fonctionnement différents : charge à éclats
localisés, charge à effet de souffle focalisé, charge à génération de noyau.
[0108] Le choix de l'un ou l'autre de ces modes de fonctionnement sera déterminé par le
dispositif de commande (au sol ou solidaire de la munition) en fonction de la menace
et l'ordre de mise à feu approprié sera alors déclenché sur trajectoire.
1. Munition explosive (1) comprenant un chargement explosif (2) disposé dans une enveloppe
(3) entourant un axe (4) de la munition ainsi qu'au moins un premier initiateur pour
ce chargement, l'enveloppe (3) comprenant au moins deux secteurs (3a,3b), un premier
secteur (3a) comportant des moyens (8a) assurant la formation d'éclats lorsqu'un premier
initiateur (7) qui est disposé au voisinage d'un deuxième secteur (8b) est initié,
ce deuxième secteur étant dépourvu de moyens assurant la formation d'éclats, munition
caractérisée en ce que l'enveloppe comprend un étui formé d'au moins deux coquilles (8a,8b) jointives et
en contact avec le chargement explosif (2), le premier secteur (3a) étant constitué
par une première (8a) des deux coquilles qui est réalisée en un premier matériau destiné
à engendrer des éclats, le deuxième secteur (3b) étant constitué par une deuxième
(8b) des deux coquilles qui est réalisée en un deuxième matériau de nature différente
de celle du premier matériau.
2. Munition explosive selon la revendication 1, caractérisée en ce que le premier secteur (3a) couvre un angle inférieur ou égal à 180° autour d'un axe
(4) de la munition.
3. Munition explosive selon une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que le premier matériau a une densité supérieure ou égale à 7 et le deuxième matériau
a une densité inférieure ou égale à 3.
4. Munition explosive selon la revendication 4, caractérisée en ce que le premier matériau est de l'acier ou du tungstène et en ce que le deuxième matériau est choisi parmi les matériaux suivants : matière plastique,
matériaux composites, aluminium.
5. Munition explosive selon une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que les moyens d'initiation comprennent au moins un deuxième initiateur (15).
6. Munition explosive selon la revendication 5, caractérisée en ce que le deuxième initiateur (15) est disposé au voisinage de la première coquille (8a),
l'initiation de ce deuxième initiateur assurant l'explosion du chargement avec un
effet de souffle.
7. Munition explosive selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'elle comprend un revêtement concave (14) disposé au niveau d'une première extrémité
de l'enveloppe (3) et appliqué sur le chargement explosif (2), le deuxième initiateur
(15) étant disposé au voisinage d'une deuxième extrémité de l'enveloppe (3).
8. Munition explosive selon les revendications 6 et 7, caractérisée en ce qu'elle comprend au moins trois initiateurs (7,15,22), un (22) disposé au voisinage de
la première coquille (8a), un autre (7) disposé au voisinage de la deuxième coquille
(8b) et un autre (15) disposé au voisinage d'une extrémité de l'enveloppe (3).
9. Munition selon une des revendications 5 à 8, caractérisée en ce que les initiateurs (7,15,22) sont reliés à un moyen de commande permettant le choix
de l'un ou l'autre des initiateurs.
10. Munition selon une des revendications 1 à 9, caractérisée en ce que le chargement explosif (2) est délimité par deux plans (21a,21b) et par la première
coquille (8a), l'espace séparant la deuxième coquille (8b) et les deux plans (21a,21b)
étant occupé par un calage (20a,20b) et/ou un dispositif de sécurité et d'armement.