(19)
(11) EP 1 314 369 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
28.05.2003  Bulletin  2003/22

(21) Numéro de dépôt: 02023508.1

(22) Date de dépôt:  22.10.2002
(51) Int. Cl.7A43B 13/22
(84) Etats contractants désignés:
AT BE BG CH CY CZ DE DK EE ES FI FR GB GR IE IT LI LU MC NL PT SE SK TR
Etats d'extension désignés:
AL LT LV MK RO SI

(30) Priorité: 21.11.2001 FR 0115210

(71) Demandeur: SALOMON S.A.
74370 Metz-Tessy (FR)

(72) Inventeur:
  • Delgorgue, Gérald
    73310 Ruffieux (FR)

   


(54) Semelle de chaussure


(57) La semelle pour marche sur glace et/ou neige est caractérisée en ce qu'elle comporte, dans au moins une zone centrale de la surface de marche, une série de lamelles (10) jointives à l'état repos, et en ce qu'elle comporte des crampons (20) à sa périphérie externe.
La semelle est caractérisée en ce que chaque série de lamelles (10) est interrompue par des canaux (15, 16) s'étendant à la fois en direction transversale et longitudinale, et en ce que chaque crampon (20) comporte un canal (26) d'évacuation d'eau.




Description


[0001] La présente invention a pour objet une semelle de chaussure destinée à la marche sur glace ou sol verglacé et/ou recouvert de neige.

[0002] Pour résoudre le problème de marche sur sols verglacés, il est connu par les CH 172 710 et CH 218 631 de garnir la périphérie de la semelle avec des ferrures métalliques ou des clous permettant une meilleure accroche sur la glace. Par contre, ces clous et ferrures présentent l'inconvénient d'être glissants sur d'autres terrains tel que macadam, ciment, sols rocailleux.

[0003] De plus, les ferrures ne sont pas efficaces en cas de marche sur sols enneigés car la neige adhère à la semelle, se prend entre les ferrures et forme rapidement des sabots rendant ces dernières inefficaces.

[0004] Plus récemment, il a été proposé par le JP 10337203 d'inclure dans la semelle des fibres de verre orientées et exposées vers la surface de contact avec le sol, de façon à obtenir un effet anti-glissement sur une surface verglacée ou enneigée.

[0005] Une telle semelle présente l'inconvénient d'avoir un coût de réalisation très élevé.

[0006] Le EP 682 886 prévoit, pour marcher sur des surfaces lisses glissantes telles que des sols mouillés ou verglacés, de munir la semelle de blocs profilés périphériques munis de lamelles dont la hauteur correspond à la hauteur totale du bloc. Une telle chaussure n'est pas très adaptée à une utilisation mixte neige/glace ou sur des terrains non plats. De plus, la grande profondeur des lamelles les rend très sensibles à l'usure.

[0007] Le but de la présente invention est de remédier aux inconvénients ci-avant et de proposer à un coût avantageux une semelle permettant de marcher aussi bien sur la glace que sur la neige, même sur des sols irréguliers, et évitant les problèmes de "bottage" de la neige.

[0008] Ce but est atteint dans la semelle selon l'invention par le fait que la semelle pour marche sur la glace comporte dans au moins une zone centrale de la surface de marche une série de lamelles jointives à l'état repos, et en ce qu'elle comporte des crampons à sa périphérie externe.

[0009] On s'est en effet rendu compte de façon surprenante que les lamelles jointives à l'état repos disposées dans une zone centrale de la semelle, permettent lors de la marche d'avoir une bonne adhérence sur glace, tandis que les crampons périphériques permettent une bonne accroche sur la neige.

[0010] De toute façon, l'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques de celle-ci seront mises en évidence à l'aide de la description qui suit en référence au dessin schématique annexé et dans lequel :
  • la figure 1 est une vue de dessous d'une semelle selon un premier mode de réalisation,
  • la figure 2 est une vue similaire à la figure 1 d'une semelle selon un second mode de réalisation,
  • la figure 3 est une vue schématique de côté illustrant le fonctionnement des crampons latéraux,
  • la figure 4 est une vue schématique en coupe selon IV-IV de la figure 1, les lamelles étant au repos,
  • la figure 5 est une vue schématique similaire à la figure 4 illustrant le fonctionnement des lamelles lors de la marche,
  • la figure 6 est une vue de détail en perspective de la figure 1.


[0011] Ainsi que le montre la figure 1, la semelle de marche 1 selon l'invention comporte deux zones centrales respectivement avant 2 et arrière 3 comportant chacune une série ou pavé de lamelles 10 complètement jointives, c'est-à-dire ne laissant aucun intervalle entre deux lamelles adjacentes au repos.

[0012] Dans l'exemple représenté chacune des lamelles 10 est essentiellement rectiligne et s'étend dans une direction D sensiblement transversale à l'axe longitudinal L de la semelle.

[0013] Chaque pavé 2, 3 de lamelles 10 est par ailleurs entouré par des crampons périphériques 20, c'est-à-dire des crampons affleurant le bord de la semelle et qui seront décrits plus en détail plus loin.

[0014] Les lamelles 10 sont réalisées dans un matériau polymère, par exemple du caoutchouc ayant une faible dureté, de préférence de l'ordre de 55 shore A, et dont la dureté varie peu à faibles températures, jusqu'à environ -20°C.

[0015] De préférence, ce matériau sera un caoutchouc mais un polymère tel que du polyuréthane et notamment du PU expansé ayant les caractéristiques de dureté et de faible variation à basse température souhaitées pourra tout aussi bien être utilisé.

[0016] Les lamelles 10 sont réalisées par découpe à l'aide d'un outil tranchant approprié, ayant des lames de très faible épaisseur tel que des lames de cutter.

[0017] Selon un mode de réalisation préféré chaque lamelle a une profondeur d'environ 4mm et une largeur d'environ 2mm pour une hauteur de pavé 2, 3 d'environ 6mm. Bien entendu d'autres caractéristiques dimensionnelles peuvent être prévues notamment en fonction du matériau constituant lesdites semelles et de la gamme de température d'utilisation. Il est important que les lamelles 10 aient une profondeur ne dépassant pas les trois quart de la hauteur du pavé associé 2, 3, de façon à limiter l'usure desdites lamelles et éviter une usure prématurée. Cependant, selon l'effet souhaité cette profondeur relative pourrait être augmentée.

[0018] Les figures 4 et 5 illustrent le fonctionnement des lamelles 10. Au repos, c'est-à-dire en l'absence de charge comme représenté sur la figure 4, l'écartement "e" entre deux lamelles successives est nul et les lamelles 10 apparaissent parfaitement jointives. Comme le montre bien la figure 4, les lamelles 10 sont parfaitement parallèles et sensiblement droites au repos.

[0019] Lors de la marche, des efforts tangentiels T se produisent, les lamelles 10 se déforment alors élastiquement comme montré en "d" à la figure 5 et s'opposent au glissement de la semelle, même sur de la glace.

[0020] Par ailleurs, comme les lamelles 10 sont très serrées les unes par rapport aux autres, on évite l'effet d'accumulation ou "bottage" de neige connu dans les systèmes antérieurs et l'effet résistance au glissement ne se modifie pas dans le temps.

[0021] De préférence, comme montré plus particulièrement à la figure 6, des canaux 15 et 16 de profondeur inférieure à celle des lamelles 10, en l'occurrence de profondeur environ égale à 2 ou 3mm, sont ménagés pour évacuer l'eau se formant lors du frottement de la semelle sur de la glace ou pour casser ledit film d'eau.

[0022] Dans l'exemple de la figure 1, les canaux 15 et 16 sont longitudinaux mais d'autres formes peuvent également être envisagées comme décrit ultérieurement.

[0023] Les crampons périphériques 20 sont, contrairement aux lamelles 10, très espacés de façon à fournir une tenue de type "crémaillère". En d'autres termes, et comme montré sur la figure 3, lors du déroulement du pied lors de la marche (flèche M), les premiers crampons 21 vont travailler de haut en bas vers l'arrière (flèche C) en compactant la neige, puis les crampons suivants 22 le cisailler (flèche S) pour fournir l'accroche sur neige souhaitée.

[0024] Ces crampons 20 ont de préférence une forme très "carrée", sensiblement rectangulaire, avec de nombreuses arêtes droites 25 pour une accroche optimale. Chaque crampon 20 sera par ailleurs muni d'au moins un canal 26 pour l'évacuation de l'eau. Chaque crampon 20 a une dimension en direction longitudinale d'environ 10 à 15 mm et une dimension en direction transversale variante entre 20 mm et 40 mm. Deux crampons successifs sont séparés d'environ 10 mm, de façon à bien avoir l'effet d'accroche crémaillère souhaité. Ainsi, les lamelles 10 et les crampons 20 coopèrent pour une tenue optimum sur la neige et sur la glace.

[0025] Les crampons 20 sont de préférence réalisés dans le même matériau que les lamelles 10. Selon le cas et l'effet recherché, tel que par exemple utilisation sur une neige très meuble, les crampons 20 pourront être en un matériau polymère plus dur allant jusqu'à 70 shore A.

[0026] Les lamelles 10 peuvent être rectilignes comme représenté sur la figure 1, mais de préférence elles auront une forme de type sinusoïdale pour fournir une accroche dans différentes directions.

[0027] La figure 2 illustre un mode de réalisation préféré dans lequel les lamelles 10 sont en forme de chevron, c'est-à-dire orientées selon un triangle. Dans ce cas, les lamelles 10 du pavé arrière 3 sont orientées en sens inverse des lamelles du pavé avant 2 pour avoir plus une action de freinage lors de l'attaque talon.

[0028] Dans l'exemple de la figure 2, on remarquera également la forme des canaux d'évacuation 15, 16 qui s'étendent à la fois en direction longitudinale L et en direction transversale D.

[0029] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits ci-avant à titre d'exemples non limitatifs, mais englobe tous les modes de réalisation similaires ou équivalents.


Revendications

1. Semelle pour marche sur glace et/ou neige, caractérisée en ce qu'elle comporte, dans au moins une zone centrale de la surface de marche, une série de lamelles (10) jointives à l'état repos, et en ce qu'elle comporte des crampons (20) à sa périphérie externe.
 
2. Semelle selon la revendication 1, caractérisée en ce que les lamelles (10) s'étendent dans une direction sensiblement transversale par rapport à l'axe longitudinal (L) de la semelle.
 
3. Semelle selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les lamelles (10) sont essentiellement droites.
 
4. Semelle selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que les lamelles (10) sont en forme de chevrons.
 
5. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle comporte une série de lamelles (10) dans sa zone centrale avant (2).
 
6. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle comporte une série de lamelles (10) dans sa zone centrale arrière (3).
 
7. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que chaque lamelle (10) a une largeur d'environ 2mm.
 
8. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce que chaque lamelle (10) a une profondeur d'environ 4mm.
 
9. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que chaque série de lamelles (10) est interrompue par des canaux (15, 16) s'étendant à la fois en direction transversale et longitudinale.
 
10. Semelle selon la revendication 9, caractérisée en ce que chaque canal (15, 16) a une profondeur maximale d'environ 3mm.
 
11. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce qu'elle comporte des crampons (20) à sa périphérie externe.
 
12. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en ce qu'elle est constituée d'un matériau polymère d'une dureté d'environ 55 shore A.
 
13. Chaussure caractérisée en ce qu'elle comporte une semelle de marche selon l'une quelconque des revendications 1 à 12.
 
14. Semelle selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce que chaque crampon (20) comporte un canal (26) d'évacuation d'eau.
 




Dessins













Rapport de recherche