[0001] L'invention se rapporte à un dispositif de fixation d'une chaussure à un article
de sport.
[0002] L'invention pourra s'appliquer notamment à des dispositifs de fixation d'une chaussure
sur un ski. Elle pourra notamment être mise en oeuvre pour la conception de fixations
de ski de fond, de ski de randonnée alpine, de ski de randonnée nordique ou de ski
Telemark.
[0003] Un tel type de fixation est décrit dans la demande de brevet WO 00/13755 auquel on
se référera utilement pour une compréhension globale du fonctionnement d'une telle
fixation. Un dispositif du même genre est décrit dans la demande de brevet EP-A1-890
379.
[0004] Le principe d'une telle fixation est de permettre une fixation de la chaussure sur
le ski qui soit parfaitement rigide en torsion mais qui permettre un libre soulèvement
du talon de la chaussure. Le dispositif décrit dans le document WO 00/13755 est un
perfectionnement des systèmes de fixation actuellement utilisés par exemple en ski
de fond ou en ski de randonnée dans lesquels la chaussure est articulée par son extrémité
avant autour d'un axe transversal par rapport au ski. En effet, le mouvement du pied
par rapport au ski, lors du soulèvement du talon, est un mouvement qui n'est plus
une simple rotation et qui se rapproche le plus possible du mouvement naturel de déroulement
du pied.
[0005] L'invention vise à apporter un perfectionnement à ce genre de fixations. En effet,
il apparaît que ce, lors de la pratique des sports concernés, il existe des phases
de mouvement dans lesquels le pied de l'utilisateur doit ramener le ski vers le haut
ou vers l'avant. Ces phases se déroulent généralement avec le pied à plat sur le ski,
c'est-à-dire avec le talon en appui sur le ski. Dans cette configuration, il apparaît
intéressant d'éviter que la rampe de guidage du mouvement ne puisse se soulever de
l'embase sur laquelle elle s'appuie lors de la phase de déroulement du pied, c'est-à-dire
lors de la phase au cours de laquelle le talon s'éloigne du ski.
[0006] Dans ce but, l'invention propose un dispositif de fixation d'une chaussure à un article
de sport, du type comportant une partie mobile et une embase solidaire de l'article
de sport, du type dans lequel la partie mobile comporte un organe de liaison à la
chaussure qui est destiné à être accroché à la chaussure et qui comporte un profil
courbe par lequel il est en appui sur l'embase, et une biellette qui relie l'organe
de liaison à l'embase, et du type dans lequel l'organe de liaison est susceptible
de basculer d'une position basse à une position haute par rapport à l'embase, caractérisé
en ce que la partie mobile du système de fixation comporte une surface de butée qui,
au moins en position basse de l'organe de liaison, coopère avec une surface de butée
liée à l'embase pour empêcher le profil courbe de l'organe de liaison de s'écarter
de l'embase.
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit ainsi qu'à la vue des dessins annexés dans lesquels
:
- la figure 1 est une vue schématique latérale d'un dispositif de fixation conforme
aux enseignements de l'invention, illustré en position haute ;
- la figure 2 est une vue schématique latérale du dispositif de la figure 1 illustré
en position basse ;
- la figure 3 est une vue schématique de dessus du dispositif de fixation de la figure
1
- les figures 4 à 6 sont des vues similaires à celles des figures 1 à 3 illustrant une
variante de réalisation de l'invention.
[0008] Les dispositifs de fixation 10 illustrés sur les figures 1 à 3 et sur les figures
4 à 6 comportent une embase 12 qui est destinée à être fixée sur un article de sport
(non représenté), mais qui pourrait aussi être directement intégré dans ce dernier.
Les dispositifs de fixation 10 comportent encore un organe de liaison 14 sur lequel
la chaussure est destinée à être accrochée. Cet accrochage peut être un accrochage
définitif (la chaussure sera alors définitivement associée au dispositif de fixation
10 et à l'article de sport, et l'organe de liaison peut alors être directement intégré
à la chaussure) ou cet accrochage peut être réalisé par un système d'interface détachable
non représenté. Dans ce dernier cas, le système sera de préférence un système d'interface
de type "step-in" dans lequel l'accrochage de la chaussure sur l'organe de liaison
14 s'effectue de manière automatique, par simple contact entre les deux. Le décrochage
imposera généralement une action manuelle de l'utilisateur.
[0009] Comme décrit dans le document WO 00/13755 l'organe de liaison est prévu pour être
fixé sous la partie avant de la chaussure et pour basculer entre une position basse
illustrée à la figure 2 (l'organe de liaison est alors sensiblement horizontal) et
une position haute illustrée à la figure 1 lorsque le talon de l'utilisateur se soulève
par rapport au ski.
[0010] L'organe de liaison 14 est lié à l'embase par une biellette 16 qui est montée à rotation
autour de deux axes transversaux A1 et A2 d'une part sur un plot 13 de l'embase 12,
et d'autre part sur l'organe de liaison 14.
[0011] Dans les exemples illustrés, la biellette 16 est articulée par son extrémité arrière
(par rapport au sens de l'article de sport) sur l'embase 12 et par son extrémité avant
sur l'extrémité avant de l'organe de liaison 20 de sorte que, en position basse, la
bielle et l'organe de liaison sont imbriqués l'un dans l'autre.
[0012] Pour cela, on peut par exemple prévoir que, tel que cela est illustré sur les figures
3 et 6 l'organe de liaison 14 est constitué en fait de deux éléments parallèles 15
décalés transversalement et réunis par des entretoises, la biellette 16 étant alors
reçue entre les deux éléments parallèles. La biellette 16 illustrée sur les figures
3 et 6 est elle aussi conçue sous la forme de deux éléments parallèles 17 entretoisés.
[0013] On peut encore prévoir que la biellette soit constituée de deux éléments parallèles
disposés de part et d'autre de l'organe de liaison 14. Cependant, on peut aussi mettre
en oeuvre l'invention en disposant la biellette en avant de l'organe de liaison, c'est
à-dire en l'articulant par son extrémité avant sur l'embase et par son extrémité arrière
sur l'extrémité avant de l'organe de liaison.
[0014] En position basse, l'organe de liaison 14 est en appui, directement ou indirectement,
sur l'embase 12 par son extrémité arrière 18.
[0015] Lors du mouvement de soulèvement du talon, lorsque l'organe de liaison 14 passe de
sa position basse à sa position haute, l'organe de liaison 14 est en appui sur l'embase
par son extrémité avant qui présente, sur une partie au moins, un profil courbe 20.
La forme et l'évolution du profil courbe 20 conditionne, en fonction de l'orientation
angulaire de l'organe de liaison, la position en hauteur de l'axe A2 par rapport à
l'embase 12. Par un dessin optimal du profil courbe 20, et par un choix judicieux
de la longueur et de l'angle initial de la biellette 16, on conditionne le mouvement
relatif de l'organe de liaison 14 par rapport à l'embase 12 lors de la phase de soulèvement
du talon. Dans l'exemple illustré, on voit que le mouvement angulaire de la biellette
16 est faible, par exemple de l'ordre de 10 à 20 degrés lorsque l'organe de liaison
14 bascule d'un angle de l'ordre d'une soixantaine de degrés, et que, compte tenu
de l'angle initial de la biellette, il se traduit par un déplacement vers l'avant
faible mais réel de l'axe A2. On notera que le mouvement de soulèvement du talon s'effectue
grâce à un mouvement de roulement avec glissement du profil courbe 20 sur l'embase
12.
[0016] Le dispositif de fixation 10 comporte aussi des moyens de rappel élastique de l'organe
de liaison 14 vers sa position basse. Dans les deux exemples illustrés, les moyens
élastiques sont formés par des ressorts qui sont interposés entre la biellette 16
et l'organe de liaison 14. Cependant, on pourrait aussi prévoir que ces moyens élastiques
soient interposés entre l'organe de liaison et l'embase.
[0017] Dans le premier exemple illustré aux figures 1 à 3, les moyens de rappel élastique
sont constitués d'un ressort hélicoïdal de traction 22 qui est tendu entre une entretoise
de la biellette 16 située entre les deux axes A1 et A2, et une entretoise de l'organe
de liaison qui, lorsque l'organe de liaison est en position basse, est situé en arrière
de l'axe A1, donc en arrière du point d'attache du ressort 22 sur la biellette 16.
De ce fait, lorsque l'organe de liaison 14 bascule de sa position basse vers sa position
haute, l'écartement des deux points d'attache du ressort 22 augmente, donc la force
de rappel qu'il exerce tend à augmenter, ce qui assure donc bien le rappel de l'organe
de liaison vers sa position basse.
[0018] Dans le deuxième mode de réalisation de l'invention qui est illustré aux figures
4 à 6, les moyens de rappel sont réalisés sous la forme de deux ressorts hélicoïdaux
à action angulaire 24 qui agissent sur la biellette 16 et sur l'organe de liaison.
Chaque ressort à action angulaire 24 est agencé autour de l'axe A2 et comporte des
brins radiaux d'extrémités qui s'appuient l'un sur un des éléments 17 de la biellette
16 et l'autre sur un élément 15 de l'organe de liaison 14. Bien entendu, on pourrait
prévoir que les moyens de rappel élastique ne comportent qu'un seul ressort à action
angulaire 24.
[0019] Par ailleurs, on remarque que, dans les deux cas, pour une orientation angulaire
donnée de l'organe de liaison 14, tout début de soulèvement de l'extrémité avant de
l'organe de liaison (c'est-à-dire tout début de soulèvement du profil courbe 20 par
rapport à l'embase 12) se traduit par une augmentation de l'angle (autour de l'axe
A2) entre la biellette 16 et l'organe de liaison 14, donc par une contrainte du ressort
22. Il en résulte que le ressort 22, 24, bien qu'interposé entre la biellette 16 et
l'organe de liaison 14, tend à ramener dans tous les cas de figures l'organe de liaison
14 en appui stable sur l'embase 12.
[0020] Toutefois, on voit bien dans les deux cas que, si un effort important est appliqué
vers le haut sur l'organe de liaison 14, celui-ci risque de se soulever par rapport
à l'embase 12 malgré l'action du ressort 22, 24.
[0021] Aussi, conformément aux enseignements de l'invention, le dispositif de fixation est
muni de moyens de blocage qui, en position basse de l'organe de liaison, empêchent
la rampe de l'organe de liaison de s'écarter de l'embase.
[0022] Dans les deux cas illustrés, les moyens de blocage sont réalisés sous la forme d'une
butée mécanique qui est liée à l'embase 12 et qui agit sur l'organe de liaison 14
et/ou sur la biellette 16 lorsque l'organe 14 de liaison est en position basse.
[0023] Dans les modes de réalisation illustrés, la géométrie des pièces est choisie de telle
sorte que, lorsque l'organe de liaison bascule de sa position basse vers sa position
haute, la biellette 16 pivote dans un premier sens (sens anti-horaire sur les figures)
autour de l'axe A1 à partir de la position initiale illustrée aux figures 2 et 5.
Lorsque l'organe de liaison revient à sa position basse (le profil courbe 20 restant
en appui sur l'embase 12), la biellette pivote dans le second sens (sens anti-horaire
sur les figures) sans toutefois jamais aller au-delà de la position initiale des figures
2 et 5. Aussi, dans le cadre de ces deux modes de réalisation, on a prévu une butée
mécanique qui empêche la biellette de pivoter dans le second sens au-delà de la position
initiale des figures 2 et 5.
[0024] Dans le premier mode de réalisation, l'organe de butée 26 comporte une potence en
L inversé dont un tronçon vertical s'étend vers le haut depuis l'embase, en avant
de la biellette 16. Un tronçon horizontal de la potence 26 s'étend longitudinalement
vers l'arrière pour s'étendre au-dessus d'une entretoise avant 28 de la biellette
16, par exemple l'entretoise formant l'axe A2. Comme on le voit sur les figures 1
et 2, la potence 26 ne gêne en rien le mouvement de basculement de l'organe de liaison
entre ses positions haute et basse, ni celui de la biellette 16 dans le mouvement
correspondant. Toutefois, lorsque l'organe de liaison est en position basse, en appui
à la fois par son extrémité arrière 18 et par son profil avant courbe 20 sur l'embase
12, l'entretoise 28 est juste en contact avec la branche horizontale de la potence
26 ou au moins très proche de celle-ci. De la sorte, la potence empêche le soulèvement
de l'avant de l'organe de liaison, ou alors permet de le limiter à un très faible
déplacement en fonction du jeu entre la potence 26 et l'entretoise 28.
[0025] Dans le second mode de réalisation, on a profité de l'espace libéré par le ressort
de rappel entre les deux éléments 17 de la biellette 16 pour y loger une potence 30
en T dont un tronçon vertical s'étend vers le haut depuis l'embase, en un point situé
transversalement entre les deux éléments 17 de la biellette 16 et longitudinalement
entre les deux axes A1 et A2. Au somment du tronçon vertical, un tronçon transversal
s'étend de manière que ses extrémités libres coopèrent avec les bords supérieurs des
éléments 17 de la biellette 16 lorsque l'organe de liaison est en position basse.
[0026] Dans ces deux modes de réalisation, la potence 26, 30 forme une surface de butée
qui est liée à l'embase et qui coopère, lorsque l'organe de liaison 14 est en position
basse, avec une surface de butée liée en l'occurrence à la biellette 16, pour empêcher
le profil courbe de l'organe de liaison de s'écarter de l'embase.
[0027] En variante, on pourrait très bien prévoir que la surface de butée liée à l'embase
12 (par exemple la potence 26) coopère non plus avec la biellette 16 mais avec une
surface de butée agencée à l'extrémité avant de l'organe de liaison, par exemple avec
une entretoise avant.
[0028] Bien entendu, d'autres dispositions des moyens de butée sont possibles, y compris
dans le cadre de la géométrie représentée sur les figures. Lorsque la géométrie des
pièces principales de la fixation et/ou lorsque la nature des moyens de rappel élastique
utilisés seront différents de ceux illustrés, d'autres géométries pourront être utilisées
pour la mise en oeuvre de l'invention.
1. Dispositif de fixation d'une chaussure à un article de sport, du type comportant une
partie mobile (14, 16) et une embase (12) solidaire de l'article de sport, du type
dans lequel la partie mobile comporte un organe de liaison (14) à la chaussure qui
est destiné à être accroché à la chaussure et qui comporte un profil courbe (20) par
lequel il est en appui sur l'embase (12), et une biellette (16) qui relie l'organe
de liaison (14) à l'embase (12), du type dans lequel l'organe de liaison (15) est
susceptible de basculer d'une position basse à une position haute par rapport à l'embase
(12), caractérisé en ce que la partie mobile (14, 16) du dispositif de fixation comporte une surface de butée
(28, 17) qui, au moins en position basse de l'organe de liaison (14), coopère avec
une surface de butée (26, 30) liée à l'embase (12) pour empêcher le profil courbe
(20) de l'organe de liaison (14) de s'écarter de l'embase (12).
2. Dispositif de fixation selon la revendication 1, caractérisé en ce que la surface de butée (17, 28) de la partie mobile de la fixation est portée par la
biellette (16).
3. Dispositif de fixation selon la revendication 1, caractérisé en ce que la surface de butée (28) de la partie mobile de la fixation est portée par l'organe
de liaison (14).
4. Dispositif de fixation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que, au cours de son pivotement de sa position basse vers sa position haute, l'organe
de liaison (14) entraîne la biellette (16) dans un mouvement de rotation selon un
premier sens autour d'un axe d'articulation (A1) de la biellette (16) sur l'embase
(12), et en ce que les surfaces de butée empêchent la rotation de la biellette (16) dans le second sens
lorsqu'elle est dans sa position correspondant à la position basse de l'organe de
liaison (14).