[0001] La présente invention a pour objet un dispositif de réglage de la position relative
entre une première pièce et une seconde pièce d'une fixation de chaussure sur une
planche de glisse, en particulier un ski, dans lequel la première pièce présente une
partie en forme de barrette dont les côtés parallèles sont munis de dentures régulières
coopérant avec des dentures de forme conjuguée formées dans les côtés d'une découpe
rectangulaire de la seconde pièce pour solidariser longitudinalement les deux pièces
dans une position relative sélectionnée.
[0002] Un tel dispositif est utilisé, par exemple, dans l'élément de fixation arrière d'une
chaussure de ski ou talonnière décrit dans le brevet US 5,913,532. Le corps de la
talonnière est monté coulissant sur une glissière et un verrou articulé sur le corps
de la talonnière permet d'immobiliser la talonnière sur la glissière. A cet effet,
le verrou présente une partie en forme de barrette munie de deux dentures latérales
symétriques relativement à l'axe de la barrette, ces dentures s'engageant simultanément
dans les dentures formées dans une découpe de la glissière. Pour modifier le réglage,
le verrou est soulevé au moyen d'un levier pour permettre le déplacement de la talonnière,
puis le verrouillage de celle-ci dans une autre position.
[0003] Dans un tel dispositif, la finesse du réglage dépend évidemment de la finesse de
la denture. En raison de la poussée de la chaussure sur la talonnière, les dents sont
soumises à un effort important et il est donc difficile de réduire la dimension des
dents sans trop affaiblir celles-ci. En outre, en raison des jeux nécessaires à une
fabrication peu onéreuse, la denture ne peut également pas être trop fine.
[0004] L'invention a pour but d'affiner le réglage sans qu'il soit nécessaire de réduire
la dimension des dents.
[0005] Le dispositif selon l'invention est caractérisé en ce que les dents des dentures
sont de forme triangulaire tronquée, en ce que la largeur hors tout de la partie en
forme de barrette dentée de la première partie est égale à la distance séparant les
dentures de la seconde pièce augmentée de la hauteur d'une dent et en ce qu'au moins
les dents des dentures de l'une des pièces sont décalées longitudinalement d'une valeur
telle que lorsque, d'un côté, les dentures correspondantes sont engagées l'une dans
l'autre, les dentures opposées viennent en contact par les extrémités tronquées de
leurs dents.
[0006] L'égalité dont il est question ci-dessus doit bien entendu être comprise de façon
approximative, compte tenu des jeux nécessaires à un engagement et à un dégagement
aisé et à une fabrication admettant des tolérances relativement larges.
[0007] Pour des raisons de simplification de fabrication, les dentures opposées de l'une
des pièces sont de préférence symétriques relativement à l'axe de cette pièce, tandis
que les autres dentures sont décalées l'une part rapport à l'autre de la valeur d'une
demi-dent. Cette condition n'est toutefois pas nécessaire.
[0008] Il est ainsi possible de déplacer l'une des pièces par rapport à l'autre de la valeur
d'une demi-dent. Lors d'un tel déplacement, les deux pièces vont se déplacer transversalement
l'une par rapport à l'autre de la hauteur d'une dent, puisque ce sont les deux autres
dentures qui viendront en prise, tandis que les dents des dentures précédemment en
prise viendront se placer l'une en face de l'autre face tronquée contre face tronquée.
Afin de permettre ce déplacement transversal ou approximativement transversal, l'une
des pièces peut présenter un jeu transversal correspondant à la hauteur d'une dent
ou être montée pivotante autour d'un axe vertical par une extrémité distante de la
partie dentée.
[0009] Le dispositif selon l'invention trouvera principalement une application dans une
talonnière du type décrit dans le brevet US 5,913,532 ou la demande de brevet EP 0
908 202, mais il est possible de l'utiliser dans d'autres arrangements, par exemple
dans une fixation de ski à réglage symétrique telle que décrite dans les brevets FR
2 673 847 et 2 771 941 et dans le brevet DE 41 35 899.
[0010] Selon un mode d'exécution appliqué à une talonnière de fixation du ski comprenant
un corps monté sur une glissière, la première pièce est une barrette articulée sur
ledit corps et la seconde pièce est la glissière elle-même.
[0011] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, un mode d'exécution de l'invention.
[0012] La figure 1 est une vue en élévation de côté d'une talonnière.
[0013] La figure 2 est une vue de dessous du corps de la talonnière, sans la glissière.
[0014] La figure 3 est une vue de dessus de la glissière et de la barrette reliée au corps
de la talonnière dans une première position.
[0015] La figure 4 est une vue analogue à celle de la figure 3 avec la barrette dans une
autre position décalée d'une demi-dent relativement à la position représentée à la
figure 3.
[0016] La figure 1 représente une talonnière de conception connue en position ouverte. Cette
talonnière comprend un corps 1 monté sur une glissière 2 elle-même fixée au moyen
de vis sur un ski 3. Sur le corps 1 est monté un élément de retenue 4 dont on distingue
la pédale 5 et la mâchoire 6 destinée à venir s'appuyer sur le trottoir arrière d'une
chaussure pour le maintien du talon de la chaussure sur le ski.
[0017] Dans la partie inférieure du corps 1 de la talonnière, est montée une barrette 8
reliée par une extrémité 9 (figure 3) au corps 1 de manière à pouvoir basculer dans
un plan vertical, c'est-à-dire perpendiculaire au plan du ski, et de manière à présenter
un jeu dans une direction transversale à la glissière 2. La barrette 8 présente, sur
ses côtés parallèles, deux dentures opposées 10 et 11 dont les dents régulières, de
forme initiale triangulaire sont tronquées de manière à présenter une face sommitale
plane 12. En outre, les dentures 10 et 11 ne sont pas symétriques relativement à l'axe
longitudinal 13 de la talonnière et de la glissière, mais elles sont décalées longitudinalement
parallèlement à cet axe 13 de la valeur d'une demi-dent, c'est-à-dire d'une longueur
égale à un demi-pas de la denture. Ainsi, si l'on trace une perpendiculaire à l'axe
13 passant par un creux de l'une des dentures, cette perpendiculaire passe par le
milieu de la face 12 d'une dent de la denture opposée. La barrette 8 est en outre
munie d'une partie coudée 14 s'élevant au-dessus de la glissière, c'est-à-dire à l'intérieur
du corps 1. Lorsque la talonnière est montée sur la glissière, cette partie 14 est
accessible et elle permet de soulever la barrette pour procéder à un réglage de position.
[0018] De son côté, la glissière 2 présente une découpe rectangulaire longitudinale 15 dont
les côtés présentent deux dentures opposées 16 et 17 symétriques relativement à l'axe
13 de la glissière. Les dents de ces dentures 16 et 17 ont la même forme, le même
pas et la même dimension, au jeu près, que les dentures 10 et 11 de la barrette 8.
De plus, la largeur hors tout de la partie dentée de la barrette 8 est égale à la
distance séparant les dentures 16 et 17 de la glissière 2 augmentée de la hauteur
d'une dent de la barrette, moins le jeu nécessaire à une fabrication peu onéreuse
et à une manipulation aisée.
[0019] Lorsque la partie dentée de la barrette 8 est engagée dans la découpe 15 de la glissière
2, la barrette occupe par exemple la position représentée à la figure 3. Dans cette
position, la denture 10 de la barrette est engagée dans la denture 16 de la glissière,
mais en raison du décalage des dentures 10 et 11 de la barrette, les dents de la denture
11 viennent se positionner en face des dents de la denture 17 de la glissière. Les
facettes 12 des dents de la denture 11 viennent donc buter contre les facettes correspondantes
des dents de la denture 17, de sorte que la barrette est immobilisée dans cette position
et la talonnière occupe une première position sur la glissière 2.
[0020] Un ressort, non représenté, rappelle la barrette 8 verticalement vers le bas dans
une position d'engagement de ses dents avec celles de la glissière. Ainsi, pour passer
de la position représentée à la figure 3 à la position représentée à la figure 4,
on soulève la barrette 8 par sa partie 14 et on déplace très légèrement la talonnière
vers l'arrière sur la glissière 2, c'est-à-dire dans le sens de la flèche F en relâchant
la barrette 8, laquelle, se réengage dans la glissière, de telle sorte que sa denture
11 s'engage dans la denture 17 de la glissière, tandis que les dents de sa denture
10 viennent se placer en face des dents de la denture 16. La barrette 8 s'est déplacée
transversalement de la hauteur d'une dent. En prenant comme référence les dentures
16 et 17 de la glissière, on constate donc que la barrette 8 s'est déplacée de la
valeur d'une demi-dent, c'est-à-dire d'un demi-pas des dentures 16 et 17. Le ressort
prend appui dans le corps 1 et exerce sur la barrette 8 un effort sensiblement vertical,
si bien que la barrette s'engage dans les dents situées à droite ou à gauche de la
glissière sans être détournée de l'une ou l'autre de ces positions par l'effort de
rappel.
[0021] Comme cela a déjà été dit plus haut, il est évident que la barrette 8 pourrait présenter
des dentures symétriques et la glissière des dentures décalées.
[0022] Le principe du réglage par denture décalée décrit ci-dessus dans le cas d'une talonnière
montée sur une glissière est applicable à d'autres types de fixation de ski. Il est
notamment applicable dans les fixations de ski comprenant des éléments de fixation
avant et arrière déplaçables symétriquement pour les adapter à différentes pointures
de chaussures, les éléments de fixation étant montés sur des supports munis chacun
d'une crémaillère et entraînables symétriquement par un pignon central, tel que décrit,
par exemple, dans les brevets FR 2 673 847 et DE 41 35 899 ou au moyen de plusieurs
pignons comme décrit dans le brevet FR 2 771 941. L'une au moins des crémaillères
peut être reliée au support correspondant par des dentures analogues aux dentures
décrites pour une talonnière.
1. Dispositif de réglage de la position relative entre une première pièce (1) et une
seconde pièce (2) d'une fixation de chaussure sur une planche de glisse, dans lequel
la première pièce (1) présente une partie en forme de barrette (8) dont les côtés
parallèles sont munis de dentures régulières (10, 11) coopérant avec des dentures
(16, 17) de forme conjuguée formées dans les côtés d'une découpe rectangulaire (15)
de la seconde pièce (2) pour solidariser longitudinalement les deux pièces dans une
position relative sélectionnée,
caractérisé en ce que les dents des dentures (10, 11, 16, 17) sont de forme triangulaire tronquée, en ce que la largeur hors tout de la partie en forme de barrette dentée (8) de la première
pièce (1) est égale à la distance séparant les dentures (16, 17) de la seconde pièce
augmentée de la hauteur d'une dent et au moins les dents des dentures (10, 11) de
l'une des pièces sont décalées longitudinalement d'une valeur telle que lorsque, d'un
côté, les dentures correspondantes sont engagées l'une dans l'autre, les dentures
opposées viennent en contact par les extrémités tronquées de leurs dents.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les dentures (10, 11) de l'une des pièces sont asymétriques relativement à l'axe
longitudinal de la glissière et en ce que les dentures (16, 17) de l'autre pièce sont symétriques, les dentures asymétriques
(10, 11) étant décalées longitudinalement d'une demi-dent l'une par rapport à l'autre.
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'une des pièces (8) est montée de manière pivotante autour d'un axe perpendiculaire
au plan de la glissière.
4. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'une des pièces (8) présente un jeu transversal correspondant à la hauteur d'une
dent des dentures.
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, appliqué à une talonnière de fixation
de ski comprenant un corps (1) monté sur une glissière (2), caractérisé en ce que la première pièce est une barrette (8) articulée sur ledit corps (1) et en ce que la seconde pièce est constituée de la glissière (2).