[0001] L'invention concerne la sidérurgie. Plus précisément, elle concerne les aciers au
carbone du type de ceux devant subir une galvanisation, c'est à dire un dépôt de zinc
sur leur surface par trempage du produit dans un bain de zinc liquide. Ce produit
se trouve alors généralement sous forme de bande en défilement ou de tôle.
[0002] Les aciers au carbone destinés à la galvanisation sont des aciers contenant au maximum
0,15% de carbone et 0,08 à 2% de manganèse, ainsi que les éléments d'alliage et impuretés
habituels dans les aciers au carbone. Les différentes classes d'acier pour galvanisation
se distinguent essentiellement par leurs teneurs en éléments désoxydants.
[0003] Les aciers dits « de classe 3 » ont une teneur en silicium de 0,15 à 0,25%.
[0004] Les aciers dits « de classe 2 » ont une teneur en silicium inférieure ou égale à
0,040%.
[0005] Les aciers dits « de classe 1 » ont une teneur en silicium inférieure ou égale à
0,030%.
[0006] L'élaboration et la coulée en continu des aciers de classe 3 ne posent pas de problèmes
particuliers, car leur teneur en silicium fait que cet élément pilote la désoxydation
de l'acier liquide en formant avec l'oxygène dissous des inclusions oxydées (éventuellement
en combinaison avec le manganèse).
[0007] Pour cette raison, on n'observe pas au sein de l'acier liquide de formation de CO
qui serait susceptible de causer une effervescence de l'acier lors de sa coulée.
[0008] Il n'en est pas de même dans le cas des aciers des classes 1 et 2. Dans leurs cas,
la teneur en silicium est trop faible pour que cet élément intervienne dans le processus
de désoxydation. C'est alors le carbone qui pilote cette désoxydation, et cela se
traduit par une formation et un dégagement de CO, rendant l'acier « effervescent ».
Cette effervescence présente deux inconvénients :
- d'une part, elle provoque souvent lors de la solidification de l'acier l'apparition
de « soufflures », dans la zone centrale du produit, c'est à dire de porosités correspondant
à l'emplacement de poches de gaz présentes au moment de la solidification ; cet inconvénient
peut cependant être annulé si l'acier subit ensuite un fort laminage à chaud qui va
refermer ces porosités ;
- d'autre part, si l'effervescence devient inopinément trop importante, il y a un risque
que l'acier déborde de la lingotière où a lieu sa solidification.
[0009] Ce dernier risque est particulièrement à craindre lorsqu'un acier est coulé en continu
sur une machine du type habituel à lingotière sans fond refroidie et oscillante, à
parois fixes. Si un débordement de l'acier présent dans la lingotière se produit,
il représente un danger pour le personnel présent alentour, et entraîne de graves
détériorations sur la machine de coulée.
[0010] Pour cette raison, les tôles et bandes d'acier des classes 1 et 2 sont habituellement
obtenues à partir de demi-produits qui sont :
- soit coulés non en continu, mais en lingots dans une lingotière traditionnelle, car
ce procédé tolère mieux les possibles effervescences de l'acier: le remplissage de
la lingotière peut être interrompu avant son débordement si on constate une forte
effervescence, et même les conséquences d'un débordement ne sont jamais graves au
point de remettre en cause la marche régulière de l'aciérie ; les lingots sont ensuite
laminés à chaud pour former des brames ;
- soit coulés en continu sous forme de brames sur des machines classiques à lingotière
sans fond refroidie oscillante à parois fixes, mais après adjonction à l'acier d'une
quantité relativement importante d'aluminium pour que ce soit cet élément qui pilote
la désoxydation en formant des inclusions d'alumine solides, empêchant ainsi la formation
de CO, donc l'effervescence.
[0011] Ces deux méthodes ne sont cependant pas idéales. La coulée en lingots est notoirement
moins productive que la coulée continue et nécessite ensuite un plus grand nombre
d'étapes de laminage à chaud pour l'obtention d'un produit d'une épaisseur donnée.
Quant à la désoxydation à l'aluminium, elle est plus coûteuse en éléments d'alliage.
De plus, les inclusions d'alumine doivent être autant que possible éliminées avant
l'étape de coulée continue pour qu'elles ne risquent pas de boucher les busettes du
répartiteur de la machine de coulée.
[0012] On peut rendre ces inclusions d'alumine liquides par un traitement au calcium, mais
cela introduit un coût supplémentaire en éléments d'alliage. Il est également nécessaire
d'empêcher autant que possible les réoxydations atmosphériques lors de la coulée continue,
pour éviter la formation de nouvelles inclusions d'alumine que l'on ne pourra pas
éliminer avant la solidification, et qui se retrouveront dans le produit final, dont
elles dégraderont les propriétés mécaniques. A cet effet, on injecte de l'argon dans
les busettes introduisant l'acier dans la lingotière, ce qui, là encore, augmente
le coût de fabrication. De plus, il y a un risque de piégeage de bulles d'argon au
moment de la solidification, susceptible de causer des défauts dans le produit.
[0013] Il serait pourtant intéressant de fabriquer les aciers pour galvanisation des classes
1 et 2 par un procédé aussi économique que possible, car ces aciers présentent l'avantage
d'autoriser des vitesses de dépôt du revêtement de galvanisation plus élevées que
les aciers de classe 3. Cet avantage est peu sensible lorsque la galvanisation est
effectuée par déroulement d'une bande d'acier dans un bain de zinc liquide. En revanche,
lorsqu'une tôle isolée est trempée dans le bain de zinc, il est important pour la
qualité du produit et la productivité de l'installation que ce dépôt soit le plus
rapide possible.
[0014] Le but de l'invention est de mettre les aciéristes en mesure de proposer des bandes
et des tôles d'acier pour galvanisation correspondant aux nuances des classes 1 et
2 précédemment citées, produites à des coûts minimaux, c'est à dire réalisées à partir
de demi-produits coulés en continu, et ne contenant pas ou très peu d'aluminium.
[0015] A cet effet, l'invention a pour objet un produit sidérurgique en acier au carbone,
destiné à être galvanisé, caractérisé en ce qu'il se présente sous forme d'une bande
ou d'une tôle obtenue à partir d'un demi-produit coulé en continu et formée d'un acier
de composition en poids :
- 0,0005% ≤ C ≤ 0,15% ;
- 0,08% ≤ Mn ≤ 2% ;
- Si ≤ 0,040% de préférence ≤ 0,030% ;
- Altotal ≤ 0,010%, de préférence ≤ 0,004% ;
- Alsoluble ≤ 0,004% ;
- 0,0050% ≤ Ototal ≤ 0,0500%, et de préférence ≤ 0,0300% ;
- P ≤ 0,20%, de préférence ≤ 0,03% ;
- S ≤ 0,10%, de préférence ≤ 0,03% ;
- chacun des éléments Cu, Cr, Ni, Mo, W, Co < 1%, de préférence ≤ 0,5% ;
- chacun des éléments Ti, Nb, V, Zr ≤ 0,5%, de préférence ≤ 0,2% ;
- chacun des éléments Sn, Sb, As ≤ 0,1% ;
- B ≤ 0,1 %, de préférence ≤ 0,01 % ;
- N ≤ 0,0400%, de préférence ≤ 0,0150% ;
le reste étant du fer et des impuretés résultant de l'élaboration.
[0016] L'invention a également pour objet un produit sidérurgique résultant de la galvanisation
du produit précédent.
[0017] L'invention a également pour objet un procédé pour l'obtention d'un demi-produit
sidérurgique, caractérisé en ce que :
- on élabore en poche un acier liquide dont les teneurs en C, Mn, Si, Al, P, S, Cu,
Cr, Ni, Mo, W, Co, Ti, Nb, V, Zr, Sn, Sb, As, B et N sont conformes à celles citées
précédemment, et dont on maintient la teneur en oxygène dissous entre 0,0050 et 0,0500%
grâce à l'établissement d'un équilibre chimique entre le métal et le laitier de poche
qui le recouvre ;
- et on coule ledit acier sur une machine de coulée continue.
[0018] Ladite machine de coulée continue peut être une machine de coulée continue de brames
dans une lingotière à parois fixes.
[0019] Ladite machine de coulée continue peut être une machine de coulée continue de bandes
minces dans une lingotière à une ou plusieurs parois mobiles accompagnant le produit
en cours de solidification.
[0020] Ladite machine peut, dans ce cas, être une coulée continue entre cylindres.
[0021] L'invention a également pour objet un procédé d'obtention d'un produit sidérurgique
du type précédent, caractérisé en ce que :
- on élabore et on coule un demi-produit sidérurgique, en utilisant un procédé tel que
précédemment décrit
- et on lamine ledit demi-produit sous forme d'une bande.
[0022] L'invention a également pour objet un procédé d'obtention d'un produit sidérurgique
du type précédent, caractérisé en ce qu'on élabore et on coule un demi-produit sidérurgique
sous forme d'une bande, en utilisant une machine de coulée continue de bandes minces.
[0023] On peut ensuite laminer ladite bande.
[0024] L'invention a également pour objet un procédé d'obtention d'un produit sidérurgique,
caractérisé en ce qu'on élabore une bande par un des procédés précédents, et en ce
qu'on effectue une galvanisation de ladite bande.
[0025] Comme on l'aura compris, selon l'invention on réalise l'élaboration et la coulée
en continu d'un acier liquide dont les caractéristiques de composition répondent aux
conditions exigées pour les aciers destinés à la galvanisation des classes 1 ou 2
sans aluminium. Leur coulée sous forme de demi-produits exploitables pour une galvanisation
ultérieure est rendue possible dans des conditions de coût et de sécurité convenables
par l'emploi de l'une ou l'autre de ces deux méthodes, qui peuvent d'ailleurs être
combinées :
- l'élaboration de l'acier liquide dans des conditions telles qu'un équilibre entre
le métal liquide et le laitier de poche s'établit et impose une teneur en oxygène
dissous suffisamment basse pour éviter l'apparition d'une effervescence dans la lingotière
de la machine de coulée continue ; cette teneur en oxygène doit être conservée autant
que possible entre la poche et la lingotière ;
- la coulée de l'acier sous forme de bandes minces (généralement de 1 à 10 mm d'épaisseur),
sur une installation de coulée entre deux cylindres ou entre deux bandes en défilement,
qui est plus tolérante qu'une machine de coulée continue classique à lingotière oscillante
à parois fixes vis-à-vis d'une effervescence de l'acier ; on peut également utiliser
à cet effet une installation de coulée sur une surface en mouvement unique, telle
qu'une bande en défilement ou un cylindre en rotation.
[0026] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit.
[0027] De manière générale, la composition de l'acier que l'on désire obtenir présente les
caractéristiques suivantes (les pourcentages sont des pourcentages pondéraux).
[0028] La teneur en carbone est comprise entre 0,0005% et 0,15%.
[0029] La teneur en manganèse est comprise entre 0,08% et 2%.
[0030] La teneur en silicium est inférieure ou égale à 0,040% (acier de classe 2), préférentiellement
inférieure ou égale à 0,030% (acier de classe 1) pour, comme on l'a dit, procurer
une vitesse de dépôt élevée lors de la galvanisation.
[0031] La teneur en « aluminium total » est inférieure ou égale à 0,010%, préférentiellement
inférieure ou égale à 0,004%. La teneur en aluminium dit « soluble » (c'est à dire
soluble dans une solution acide au moment de l'analyse de l'échantillon) est inférieure
ou égale à 0,004%. Ces deux conditions reviennent à dire qu'au moins lors des dernières
étapes de l'élaboration de l'acier, la teneur en oxygène dissous n'a pas été pilotée
par un ajout d'aluminium, et que celui-ci ne se retrouve dans le produit final qu'à
l'état de traces. Ces traces sont, dans la pratique, essentiellement constituées par
de l'aluminium présent sous forme d'alumine dans les inclusions oxydées résultant
des contacts entre le métal et le laitier de poche.
[0032] La teneur en oxygène total est comprise entre 0,0050 et 0,0500%, et de préférence
entre 0,0050 et 0,0300%. Cette teneur en oxygène résulte des équilibres chimiques
qui ont été établis dans la poche, au cours de l'élaboration, entre le métal liquide
et le laitier de poche, de l'éventuel apport d'oxygène atmosphérique au métal liquide
qui a pu se produire entre l'élaboration en poche et la coulée du métal dans la lingotière,
et de l'efficacité du processus de décantation des inclusions oxydées formées pendant
et après l'élaboration en poche. En général, on vise une teneur en oxygène total dans
le produit final comprise entre 0,0050 et 0,0300%, car au-delà de 0,0300%, les propriétés
mécaniques du produit risquent d'être détériorées.
[0033] Les teneurs en phosphore et en soufre (inférieures ou égales à 0,20% pour le soufre,
à 0,10% pour le phosphore, de préférence inférieures ou égales à 0,030%), en cuivre,
chrome, nickel, molybdène, tungstène, cobalt (inférieures ou égales à 1%, de préférence
inférieures ou égales à 0,5%), en titane, niobium, vanadium, zirconium (inférieures
ou égales à 0,5% de préférence inférieures ou égales à 0,2%), en étain, antimoine,
arsenic (inférieures ou égales à 0,1%), en bore (inférieure ou égale à 0,1%, de préférence
égale à 0,01%) et en azote (inférieure ou égale à 0,0400%, de préférence inférieure
ou égale à 0,015%) correspondant aux exigences les plus habituelles dans les aciers
pour galvanisation.
[0034] Les autres éléments présents sont du fer et des impuretés résultant de l'élaboration.
[0035] Selon un procédé de fabrication d'une bande ou d'une tôle d'un acier selon l'invention,
on élabore dans la poche de coulée un acier ayant les teneurs en C, Mn, Si, P, S,
Cu, Cr, Ni, Mo, W, Co, Ti, Nb, V, Zr, Sn, Sb, As, B et N citées ci-dessus. Au tout
début de l'élaboration (par exemple lors de la coulée en poche), on peut ajouter de
l'aluminium pour capter la plus grande part de l'oxygène dissous présent dans l'acier
liquide au moment du remplissage de la poche de coulée. On forme ainsi des inclusions
d'alumine qui vont normalement décanter dans le laitier de poche au cours de l'élaboration.
Mais dans la suite de l'élaboration, généralement, on n'ajoutera plus d'aluminium,
de manière à éviter de retrouver, dans le produit final, plus de 0,010% d'aluminium
total et plus de 0,004% d'aluminium soluble. Dans ces conditions, si on n'utilise
pas du tout d'aluminium ou si tout l'aluminium ajouté en début d'élaboration est consommé
pour former de l'alumine qui décante en quasi-totalité par la suite, la teneur en
oxygène dissous de l'acier liquide est contrôlée soit par le carbone, soit par le
silicium, soit par le manganèse, soit par ces deux derniers éléments simultanément.
Compte tenu des très faibles teneurs en silicium de l'acier, c'est dans la plupart
des cas le carbone qui devrait piloter la désoxydation, et cela aboutirait à la formation
de CO qui rendrait l'acier « effervescent », avec tous les inconvénients que cela
comporte au moment de la coulée, comme on l'a déjà dit.
[0036] Selon le procédé de fabrication selon l'invention, l'aciériste responsable de l'élaboration
fait en sorte que malgré sa faible teneur, le silicium (éventuellement en association
avec le manganèse), soit l'élément qui pilote la désoxydation. A cet effet, on réalise
un équilibre chimique entre le métal et le laitier recouvrant l'acier liquide en poche
:
- en réglant la composition du laitier dans un domaine adéquat ;
- et en réalisant une agitation du métal liquide (par un procédé connu, tel que l'injection
d'un gaz neutre et/ou l'utilisation d'un brasseur électromagnétique) de manière à
réaliser un contact intime entre le laitier et le métal qui vient à son contact de
manière renouvelée.
[0037] L'aciériste peut déterminer, à l'aide de modèles théoriques disponibles dans la littérature,
quelles compositions de laitier peuvent lui permettre d'obtenir une teneur en oxygène
dissous donnée, pour des teneurs en Si et Mn données. Il peut régler la composition
de son laitier de poche en y ajoutant de la chaux, de la silice, de l'alumine et/ou
de la magnésie de façon à former un « laitier synthétique ». A cet effet, il peut
procéder à des analyses chimiques du laitier en cours d'élaboration, de façon à déterminer
quels oxydes doivent y être ajoutés pour obtenir la composition désirée. Le résultat
de cette pratique peut être contrôlé par des mesures de la teneur en oxygène dissous
de l'acier liquide, réalisées au moyen de piles électrochimiques connues. En fin d'élaboration,
on obtient un acier dont la teneur en oxygène dissous doit être située dans les limites
prescrites pour la teneur en oxygène total de l'acier selon l'invention, et la poche
est envoyée vers l'installation de coulée continue.
[0038] A titre d'exemple, on peut dire qu'un acier contenant 0,02% de Si et 0,8% de Mn et
mis en équilibre avec un laitier de composition 40% de CaO, 35% de SiO
2, 10% de MnO, 10% de MgO, 5% d'oxydes divers renferme 70ppm d'oxygène dissous.
[0039] De même, un acier contenant 0,01% de Si et 0,6% de Mn et mis en équilibre avec un
laitier de composition 35% de CaO, 35% de SiO
2, 20% de MnO, 10% de MgO et d'oxydes divers renferme 100ppm d'oxygène dissous.
[0040] Pendant la coulée continue, il faut veiller à ce que la teneur en oxygène dissous
obtenue à la fin de l'élaboration en poche ne soit pas augmentée trop sensiblement
par la suite du fait des réoxydations susceptibles de se produire au contact de l'atmosphère.
Pour conserver la teneur en oxygène dissous, on peut proposer plusieurs modes opératoires
pouvant être cumulés :
- continuer le brassage de l'acier liquide en poche pendant la coulée, de manière à
assurer la conservation de l'équilibre métal-laitier dans la poche pendant toute la
durée de la coulée ;
- conférer à la poudre de couverture recouvrant l'acier présent dans le répartiteur
de la machine de coulée une composition procurant un équilibre métal-laitier permettant
de conserver la teneur en oxygène dissous obtenue dans la poche dans les limites recherchées
;
- protéger autant que possible le métal liquide des réoxydations atmosphériques en l'exposant
à un gaz non oxydant (argon, hélium, voire azote si on accepte une teneur en azote
relativement élevée dans le métal final) jusqu'à son introduction dans la lingotière
; à cet effet on peut réaliser une injection de gaz non oxydant dans les tubes en
réfractaire protégeant les jets de coulée entre poche et répartiteur et répartiteur
et lingotière, et/ou réaliser un capotage intégral du répartiteur et injecter du gaz
non oxydant sous le capot.
[0041] Dans ces conditions, l'acier liquide présent dans la lingotière au moment de la coulée
contient une teneur en oxygène dissous insuffisante pour provoquer une réaction avec
le carbone qui entraînerait un dégagement de CO important, risquant de provoquer une
effervescence dangereuse. On évite ainsi un risque de débordement du métal liquide
hors de la lingotière.
[0042] Ce mode opératoire est applicable aux aciers coulés en continu sous forme de brames
sur des machines utilisant des lingotières sans fond oscillantes à parois fixes. Elles
peuvent être du type classique utilisé pour couler des brames de l'ordre de 20cm d'épaisseur
qui sont ensuite laminées à chaud pour obtenir des bandes à chaud. Celles-ci peuvent
être ensuite galvanisées et utilisées telles quelles, ou peuvent subir un laminage
à froid et d'autres traitements thermiques ou thermomécaniques avant leur galvanisation.
[0043] On peut également utiliser à cet effet des installations de coulée de brames minces,
sur lesquelles l'épaisseur du produit en sortie de machine est de l'ordre de 3 à 15cm,
éventuellement après que le produit sortant de la lingotière a subi une opération
de compression sur coeur liquide. Les brames ainsi coulées sont ensuite laminées à
chaud.
[0044] Selon une autre variante de l'invention, on effectue la coulée d'un acier liquide
élaboré comme ci-dessus sur une installation de coulée continue du type ayant une
lingotière sans fond dont deux grandes parois mobiles accompagnent le produit en cours
de solidification. Les deux principaux procédés connus répondant à cette caractéristique
sont la coulée entre deux bandes en défilement refroidies et la coulée entre deux
cylindres à axes horizontaux refroidis intérieurement et mis en rotation en sens inverses.
L'espace de coulée où a lieu la solidification du produit est obturé latéralement
par des faces latérales fixes. On obtient ainsi directement des produits sous forme
de bandes, généralement de 1 à 10mm d'épaisseur, qui peuvent ensuite subir un laminage
à chaud (éventuellement sur une cage disposée en ligne avec l'installation de coulée).
La bande peut ensuite être utilisée directement, ou subir un laminage à froid et divers
autres traitements thermomécaniques habituels.
[0045] Dans le cas de la coulée d'aciers selon l'invention, destinés notamment à la galvanisation,
l'utilisation d'une telle installation de coulée directe de bandes est avantageuse
en ce que le puits liquide présent dans la lingotière a une moindre profondeur que
dans une lingotière de coulée continue classique. Les bulles de CO qui se forment
dans la partie inférieure du puits liquide ont donc une moindre possibilité de croissance
avant de parvenir à la surface du puits liquide, et l'effervescence est sensiblement
atténuée par rapport à ce que l'on observerait lors de la coulée du même acier sur
une coulée continue classique. De plus, la forme évasée vers le haut de la lingotière
est plus adaptée que la section pratiquement constante des lingotières fixes classiques
à une atténuation des variations de niveau dues à une effervescence. Enfin, si un
débordement de métal liquide se produit, ses conséquences sont généralement d'une
moindre gravité que dans le cas d'une coulée continue de brames classique, car les
organes présents sous la lingotière et susceptibles d'être atteints par l'acier liquide
sont moins nombreux et plus aisément protégeables. Si des porosités au centre de la
bande apparaissent à la solidification, il est possible de les refermer par un laminage
à chaud.
[0046] En variante, on peut réaliser la coulée de la bande sur une installation dont la
lingotière ne comporte qu'une seule paroi mobile, telle qu'une bande en défilement
ou un cylindre en rotation. On peut ainsi avoir accès à des épaisseurs de bande inférieures
à 1mm.
[0047] Il va de soi que les produits selon l'invention peuvent trouver des applications
hors du strict domaine de la galvanisation.
1. Produit sidérurgique en acier au carbone, destiné à être galvanisé,
caractérisé en ce qu'il se présente sous forme d'une bande ou d'une tôle obtenue à partir d'un demi-produit
coulé en continu et formée d'un acier de composition en poids :
- 0,0005% ≤ C ≤ 0,15% ;
- 0,08% ≤ Mn ≤ 2% ;
- Si ≤ 0,040%, de préférence ≤ 0,030% ;
- Altotal ≤ 0,010%, de préférence ≤ 0,004% ;
- Alsoluble ≤ 0,004% ;
- 0,0050% ≤ Ototal ≤ 0,0500%, et de préférence ≤ 0,0300% ;
- P ≤ 0,20%, de préférence ≤ 0,03% ;
- S ≤ 0,10%, de préférence ≤ 0,03% ;
- chacun des éléments Cu, Cr, Ni, Mo, W, Co ≤ 1%, de préférence ≤ 0,5% ;
- chacun des éléments Ti, Nb, V, Zr ≤ 0,5%, de préférence ≤ 0,2% ;
- chacun des éléments Sn, Sb, As ≤ 0,1% ;
- B ≤ 0,1%, de préférence ≤ 0,01% ;
- N ≤ 0,0400%, de préférence ≤ 0,0150% ;
le reste étant du fer et des impuretés résultant de l'élaboration.
2. Produit sidérurgique, caractérisé en ce qu'il résulte de la galvanisation du produit selon la revendication 1.
3. Procédé pour l'obtention d'un demi-produit sidérurgique,
caractérisé en ce que :
- on élabore en poche un acier liquide dont les teneurs en C, Mn, Si, Al, P, S, Cu,
Cr, Ni, Mo, W, Co, Ti, Nb, V, Zr, Sn, Sb, As, B et N sont conformes à celles citées
dans la revendication 1, et dont on maintient la teneur en oxygène dissous entre 0,0050
et 0,0500% grâce à l'établissement d'un équilibre chimique entre le métal et le laitier
de poche qui le recouvre ;
- et on coule ledit acier sur une machine de coulée continue.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que ladite machine de coulée continue est une machine de coulée continue de brames dans
une lingotière à parois fixes.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que ladite machine de coulée continue est une machine de coulée continue de bandes minces
dans une lingotière à une ou plusieurs parois mobiles accompagnant le produit en cours
de solidification.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que ladite machine est une coulée continue entre cylindres.
7. Procédé d'obtention d'un produit sidérurgique selon la revendication 1,
caractérisé en ce que :
- on élabore et on coule un demi-produit sidérurgique, en utilisant un procédé selon
la revendication 3 ou 4
- et on lamine ledit demi-produit sous forme d'une bande.
8. Procédé d'obtention d'un produit sidérurgique selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on élabore et on coule un demi-produit sidérurgique sous forme d'une bande, en utilisant
un procédé selon la revendication 5 ou 6.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce qu'on lamine ladite bande.
10. Procédé d'obtention d'un produit sidérurgique, caractérisé en ce qu'on élabore une bande par le procédé selon l'une des revendications 7 à 9, et en ce qu'on effectue une galvanisation de ladite bande.