[0001] La présente invention a pour objet une lunette tournante notamment pour une pièce
d'horlogerie telle qu'une montre-bracelet, une pendule ou un réveil à mouvement mécanique
ou électronique. Cette lunette tournante peut être qualifiée de "mystérieuse" en ce
que l'orientation des indications portées par la lunette, tels que des signes alphanumériques,
reste toujours la même, c'est-à-dire que ces indications sont toujours lisibles dans
le même sens que les indications inscrites sur le cadran, quelle que soit l'angle
de rotation imprimé à la lunette.
[0002] Dans toutes les montres-bracelets à lunette tournante actuellement connues, par exemple
les montres de plongée, les indications sont inscrites sur la lunette selon des directions
radiales de sorte qu'une lecture correcte n'est possible que lorsqu'une indication
est amenée à la position 12h., avec le risque évident de pouvoir confondre les chiffres
6 et 9 au moment de la sélection. Une montre de ce type, avec comme indications portée
par la lunette les chiffres de 1 à 12 est représentée à la figure 1.
[0003] Il existe toutefois un brevet japonais JP 2599334 qui tente d'apporter une solution
au problème évoqué ci-dessus. Dans le dispositif proposé, dont le principe est représenté
à la figure 2, les indications sont portées par des plots mobiles en rotation dans
des logements de la lunette, chaque plot ayant à sa base une tige excentrée par rapport
à l'axe du plot. La tige est engagée dans une rainure circulaire de même diamètre
que le cercle décrit par l'axe de rotation des plots, mais dont le centre est décalé
par rapport au centre du cadran d'une distance égale à la distance entre l'axe de
rotation de chaque plot et la tige. Pour une rotation inférieure à 180°, les indications
conservent une position de lecture verticale. La position à 180° (ici à 6 heures)
correspond à une position instable dans laquelle il peut, soit se produire un blocage,
ce qui a été constaté par les inventeurs de la présente invention, soit permettre
de poursuivre la rotation au-delà de 180° en conservant toujours la position verticale,
mais aussi avec le risque de produire un basculement se traduisant par un rapprochement
des tiges de deux plots successifs comme représenté à la figure 2, à la position 5h.
Pour éviter cet inconvénient, l'auteur propose de placer à la base des plots une rondelle
traversée à espaces réguliers par les tiges des plots, ladite rondelle étant entraînée
en rotation en même temps que la lunette. Cette solution qui nécessite l'emploi d'une
pièce supplémentaire permet théoriquement d'atteindre le but recherché mais présente,
à cause de la surface de contact de la rondelle sur les bords de la rainure, comme
inconvénient majeur, d'augmenter considérablement les frottements, à un point tel
qu'aucun produit connu de la demanderesse ne présente un tel dispositif.
[0004] La présente invention apporte une solution différente, permettant de remédier aux
inconvénients de l'art antérieur précité en procurant une lunette tournante ayant
un nombre réduit de pièce à assembler, et permettant une libre rotation de la lunette
tout en gardant les indications portées par celle-ci toujours lisibles dans le même
sens.
[0005] A cet effet, l'invention a pour objet une lunette tournante comportant un anneau
pouvant librement tourner sur une base pour amener une indication choisie en regard
d'un repère déterminé de la base ou d'un cadran situé au centre de la lunette. Les
indications, caractères alphanumériques, pictogrammes ou autres, ne sont pas inscrits
directement sur l'anneau mais sur la surface extérieure de plots pouvant chacun tourner
librement autour de leur axe de révolution dans un logement ménagé à travers l'épaisseur
de l'anneau et ouvrant sur la base. Chaque plot comporte à sa partie inférieure au
moins deux tiges de dimensions différentes, excentrées d'une même distance de l'axe
de révolution des plots, et présentant un décalage angulaire inférieur à 180°. Lorsque
la lunette est entraînée en rotation, chaque tige est guidée par une rainure circulaire
formée dans la base et ayant une section adaptée aux dimensions de chaque tige, un
rayon égal à celui du cercle décrit par l'axe de révolution des plots, les centres
de chaque rainure ayant par rapport au centre du cadran exactement la même disposition
que les tiges par rapport à l'axe de révolution des plots.
[0006] Lorsque les plots ne comportent que deux tiges, il est nécessaire que celles-ci ne
soient pas alignées sur un même diamètre, sinon on aurait encore le risque, comme
dans l'art antérieur cité au début, d'avoir une position instable dans laquelle il
pourrait se produire un blocage de la rotation de la lunette, ou au-delà de laquelle
il pourrait se produire une inversion du sens de rotation des plots dans leur logement.
Avec la construction proposée les rainures sont forcément sécantes et créent en quelque
sorte des aiguillages. Selon l'invention, pour que chaque tige reconnaisse la direction
à prendre dans un aiguillage, les tiges de chaque plot et corrélativement les sections
des rainures, ont des dimensions différentes, soit en longueur, soit en diamètre,
soit à la fois en longueur et en diamètre. Bien que chaque plot ne puisse comporter
que deux tiges, l'expérience a montré que le résultat le plus satisfaisant était obtenu
avec des plots comportant trois tiges décalées angulairement de 120° et différenciées
à la fois par leur longueur et par leur diamètre.
[0007] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple, et faite en référence
aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente en vue de dessus une montre-bracelet ayant une lunette tournante
selon l'art antérieur;
- la figure 2 représente le mécanisme d'une autre montre-bracelet à lunette tournante
selon l'art antérieur;
- les figures 3 et 3bis représentent en vue de dessus une montre-bracelet avec une lunette
tournante selon l'invention dans deux positions différentes;
- la figure 4 représente le mécanisme de la lunette tournante selon l'invention;
- la figure 5 est une représentation en perspective, vue de dessous d'un plot de la
lunette tournante, et
- la figure 6 est une représentation de côté selon la flèche VI de la figure 4.
[0008] Les figures 1 et 2 correspondent à l'art antérieur exposé en préambule et ne seront
donc pas décrites plus avant.
[0009] La figure 3 représente, à titre d'exemple, une montre-bracelet dont la partie supérieure
de la carrure 1 est pourvue d'une lunette tournante 2 supportant des indications 20
représentées par des chiffres de 1 à 12 qui sont, comme on le voit tous lisibles dans
le même sens, à savoir dans le même sens que les indications horaires portées par
un cadran 3 pour un affichage analogique de l'heure, fermé par une glace 5. La figure
3bis représente cette même montre-bracelet après avoir fait tourner la lunette 2 dans
le sens indiqué par la flèche jusqu'à amener le chiffre 12 à la place précédemment
occupée par le chiffre 5. Comme on le voit, tous les chiffres restent lisibles dans
le même sens, grâce à l'agencement expliqué ci-après plus en détail en référence aux
figures 4, 5 et 6.
[0010] La figure 4 représente, à plus grande échelle, la montre-bracelet de la figure 3
dans laquelle on a supposé que l'anneau 4 de la lunette 2 est transparent, et où on
a représenté seulement une indication 20 correspondant au chiffre 12 dans quatre positions
à 12h., 9h., 6h. et 5h. En se référant également à la vue de la figure 6, dans laquelle
tous les éléments constitutifs sont également supposés être transparents, on voit
que les indications sont portées par la partie supérieure 9a d'un plot 10 maintenu
libre en rotation autour de son axe 10a dans un logement 30 ménagé à travers l'épaisseur
de l'anneau 4, dont l'ouverture côté carrure 1 est fermée par une base 6 circulaire
présentant au moins une extension 8 permettant de l'immobiliser en rotation sur la
carrure 1. La partie inférieure 9b du plot 10, de plus grand diamètre, forme avec
la partie supérieure 9a un épaulement 9c permettant de maintenir le plot 10 dans le
logement 30, après encliquetage de l'anneau 4 sur la carrure 1, par exemple au moyen
d'un bossage 4a coopérant avec une gorge 1a de la carrure. Pour contrôler la rotation
de la lunette un ressort annulaire 7 formant cliquet est de préférence interposé entre
l'anneau 4 et la base 6 à l'extérieur du chemin décrit par la surface inférieure des
plots 10. Ainsi, lorsqu'on imprime un mouvement de rotation à la lunette, les plots
10 sont également entraînés et leur axe de révolution 10a décrit un cercle 18 de rayon
R. En se référant également à la figure 5, on voit que la partie inférieure 9b des
plots 10 est pourvue de trois tiges 11, 13 et 15 engagées librement dans des rainures
annulaires 12, 14 et 16 formées dans la base 6, et ayant le même rayon R que celui
du cercle 18 décrit par l'axe des plots 10. Les tiges 11, 13 et 15 sont excentrées
par rapport à l'axe de révolution 10a des plots 10 d'une même distance d, et présentent
l'une par rapport à l'autre, dans l'exemple représenté, un décalage angulaire de 120°,
bien que d'autres décalages angulaires puissent être choisis sans sortir du cadre
de la présente invention. Une autre caractéristique essentielle de l'invention est
que toutes les tiges doivent avoir des dimensions différentes. En effet, en augmentant
le nombre de tiges, et donc le nombre de rainures de guidage, on crée une nouvelle
difficulté en ce que les rainures 12, 14 et 16 ont leurs centres 12a, 14a et 16a décalés
par rapport au centre du cadran 3 selon une configuration identique à celle des tiges
de sorte que lesdites rainures se recoupent en formant des aiguillages 19 (un seul
référencé sur la figure 4 par souci de clarté).
[0011] Il est donc apparu nécessaire d'avoir des rainures aptes à guider un seul type de
tige soit en fonction de sa longueur, soit en fonction de son diamètre, soit encore
de préférence en fonction de ces deux paramètres. A titre d'exemple pour un plot dont
la partie inférieure 9b a un diamètre de 6 mm toutes les tiges sont excentrées d'une
distance d = 2 mm, la tige 11 ayant un diamètre de 0,5 mm et une longueur de 1 mm,
la tige 13 respectivement 0,75 mm et 0,75 mm et la tige 15 respectivement 1 mm et
0,5 mm. Compte-tenu des contraintes qui s'exercent malgré tout sur les tiges 11, 13
et 15, les plots 10 et les tiges 11, 13 et 15 sont de préférence réalisés entièrement
réalisés en métal, par exemple en laiton. L'anneau 4 et la base 6 sont au contraire
de préférence réalisés en un matériau plastique permettant d'obtenir facilement la
forme désirée et offrant l'avantage de diminuer les frottements. Dans le cas où la
carrure 1 est également réalisée en un matériau plastique, il est possible de faire
l'économie de la base 6 et de former les rainures 12, 14 et 16 directement dans la
surface supérieure de ladite carrure 1.
[0012] L'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être décrit, ni
à une application horlogère. On peut en effet avoir un nombre différent de plots,
par exemple seulement quatre plots pour repérer les quatre points cardinaux dans une
montre-boussole ou six plots pour marquer les paliers de décompression dans une montre
de plongée. Avoir trois tiges par plot correspond au mode de réalisation préféré,
mais on pourrait, comme indiqué au début, avoir seulement deux tiges présentant un
décalage angulaire différent de 180°, ou au contraire quatre tiges, ce qui n'apporterait
toutefois pas un avantage évident sur le plan technique.
[0013] Une lunette tournante du type qui vient d'être décrit peut également être utile pour
n'importe quel type de cadrans de mesure tels que les cadrans du tableau de bord d'un
avion, ou ceux d'un appareil ménager.
1. Lunette tournante (2) permettant de maintenir un même sens de lecture aux indications
(20) portées par un anneau (4) pouvant librement tourner sur une base (6) à laquelle
il est assujetti pour amener une indication (20) choisie en regard d'un repère déterminé
de la base (6) ou d'un cadran (3), caractérisée en ce que les indications (20) sont inscrites sur la surface extérieure de plots (10) maintenus
chacun libre en rotation autour de leur axe de révolution (10a) dans un logement (30)
prévu à travers l'épaisseur de l'anneau (4) et ouvrant sur la base (6), chaque plot
(10) comportant à sa partie inférieure (9b) au moins deux tiges (11, 13, 15) de dimensions
différentes, excentrées d'une même distance de l'axe de révolution (10a) des plots
(10), et présentant un décalage angulaire inférieur à 180°, chaque tige (11, 13, 15)
étant guidée au cours de la rotation de la lunette (2) par une rainure circulaire
(12, 14, 16) formée dans la base (6) et ayant une section adaptée aux dimensions de
chaque tige (11, 13, 15), un rayon égal à celui du cercle (18) décrit par l'axe de
révolution des plots, les centres (12a, 14a, 16a) de chaque rainure (12, 14, 16) ayant,
par rapport au centre du cadran, exactement la même disposition que les tiges (11,
13, 15) par rapport à l'axe de révolution (10a) des plots (10).
2. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce que les tiges (11, 13, 15) ont des longueurs différentes.
3. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce que les tiges (11, 13, 15) ont des diamètres différents.
4. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce que les tiges (11, 13, 15) ont à la fois des longueurs différentes et des diamètres différents.
5. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce que chaque plot (10) comporte trois tiges (11, 13, 15).
6. Lunette tournante selon la revendication 5, caractérisée en ce que les trois tiges (11, 13, 15) présentent un décalage angulaire de 120°.
7. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'anneau (4) et la base (6) sont réalisés en un matériau plastique, et les plots
(10) et les tiges (11, 13, 15) sont réalisées en métal.
8. Lunette tournante selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'un ressort annulaire (7) formant cliquet est en outre interposé entre l'anneau (4)
et la base (6), à l'extérieur du chemin décrit par la surface inférieure des plots
(10).
9. Pièce d'horlogerie caractérisée en ce qu'elle comporte une lunette tournante (2) selon une quelconque des revendications précédentes.
10. Pièce d'horlogerie selon la revendications 9, caractérisée en ce que la base (6) de la lunette (2) est encliquetée dans la surface supérieure de la carrure
(1).
11. Pièce d'horlogerie selon la revendication 9, caractérisée en ce que la base (6) de la lunette (2) vient de matière avec la carrure (1).
12. Pièce d'horlogerie selon la revendication 9, caractérisée en ce que les indications 820) portées sur les plots (10) sont des indications horaires, tels
que les chiffres de 1 à 12.