[0001] La présente invention se rapporte aux revêtements qui sont fixés sur les câbles sous-marins
afin d'améliorer les performances hydrodynamiques de ceux ci. De tels câbles sont
en particulier utiles pour tous les sonars remorqués, notamment ceux qui se présentent
sous la forme d'une antenne linéaire acoustique remorquée comme celles utilisées dans
la recherche pétrolière.
[0002] Tous les objets remorqués dans l'eau par un bateau sont à l'origine d'une traînée
hydrodynamique qui présente divers inconvénients, en particulier une réduction de
la vitesse du bateau tracteur, une augmentation de la puissance développée par celui-ci,
des risques de rupture au niveau de toutes les pièces participants au remorquage,
y compris le câble lui-même et ses fixations sur le bateau, ainsi qu'un bruit supplémentaire
venant perturber les mesures acoustiques effectuées à l'aide de ces dispositifs.
[0003] Une partie de la traînée est due à l'écoulement linéaire et ne peut donc être réduite.
Une autre partie correspond par contre aux turbulences hydrodynamiques qui se forment
inévitablement dès que la vitesse de traction dépasse une limite extrêmement faible,
qui est toujours franchie dans la pratique.
[0004] Parmi les divers procédés utilisables pour tenter de réduire ces turbulences, il
est connu de fixer directement sur le câble de traction des fils libres connus dans
l'art sous le nom de «cheveux». Ces «cheveux» permettent effectivement de réduire
de manière importante la turbulence hydrodynamique en venant flotter à l'intérieur
des tourbillons et en jouant ainsi un rôle que l'on peut qualifier d'amortisseur.
[0005] Ces «cheveux» sont réalisés avec des fibres souples synthétiques ou naturelles qui
sont mises en place sur le câble par tissage ou par tricotage directement sur la surface
de celui-ci. On réalise une nappe qui enserre le câble en laissant s'échapper les
«cheveux» qui sont accrochés à une extrémité sur cette nappe et qui flottent librement
à l'autre extrémité.
[0006] Le principal inconvénient de ce procédé réside dans le fait que la structure ainsi
tissée sur le câble ne peut pas être défaite facilement, puisque dans la pratique
il faut défaire le tricot ou le tissu qui porte les «cheveux» .
[0007] Ce tissu ou ce tricot emprisonne entre ses mailles jointives différentes matières
nuisibles, telles que le sel rsubsistant après le séchage de l'eau de mer, des micro
organismes, des particules diverses etc. Toutes ces matières emprisonnées finissent
par entraîner des problèmes de corrosion ou d'attaque qui sont préjudiciables à la
tenue dans le temps du cable. En outre il n'est pas possible d'intervenir localement
sur le câble pour effectuer des contrôles ou des réparations.
[0008] Pour pallier ces inconvénients, l'invention propose un revêtement hydrodynamique
pour câble sous-marin, du type comportant un ensemble de «cheveux» fixés sur la surface
du câble, principalement caractérisé en ce qu'il comprend un filet à mailles larges
enfilé sur le câble, et en ce que les «cheveux» sont fixés aux mailles de ce filet.
[0009] Selon une autre caractéristique, le filet est réalisé dans une matière souple et
élastique.
[0010] Selon une autre caractéristique, les «cheveux» sont fixés aux croisements des mailles.
[0011] Selon une autre caractéristique, on stocke le filet de manière lâche sur un réceptacle
en forme de bouteille comportant une partie évasée et une partie rétrécie, et on enfile
le câble nu du côté évasé du réceptacle pour le faire ressortir du côté rétréci en
dévidant le revêtement par ce côté rétréci au fur et à mesure que le câble avance
dans le réceptacle afin que dans ce mouvement le revêtement vienne recouvrir le câble.
[0012] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront clairement dans
la description suivante, faite à titre d'exemple non limitatif en regard des figures
annexées qui représentent :
- la figure 1, une vue de côté d'un segment de câble recouvert d'un revêtement selon
l'invention ; et
- La figure 2, une vue de côté d'un dispositif permettant de placer un revêtement selon
l'invention sur un câble sous-marin.
[0013] On a représenté sur la figure 1 un morceau de câble 101 revêtu selon l'invention
d'un filet 102 à larges mailles qui l'entoure de manière souple. Les «cheveux» 103
utilisés pour réduire les turbulences hydrodynamiques sont fixés sur ce filet, de
préférence aux points de croisement des mailles. Sur la figure on n'a représenté qu'un
nombre limité de ces «cheveux» afin de faciliter la visibilité du dessin.
[0014] Un tel filet, du fait de sa structure et éventuellement de la constitution de la
matière avec laquelle il est fabriqué, est facilement déformable, ce qui permet de
le retirer de dessus le câble 101. Cette opération s'effectuera par exemple à la fin
d'une campagne de mesure. On pourra alors nettoyer la surface du câble pour éviter
toutes corrosion ultérieure pendant son stockage avant la prochaine campagne de mesure.
Le filet muni de ses «cheveux» pourra quant à lui être nettoyé séparément, par exemple
dans une machine à laver de dimension appropriée.
[0015] La fabrication d'un tel filet déformable peut être effectuée par tous moyens appropriés,
tels que par exemple des systèmes de fabrication de filets de pêche adaptés à une
réalisation tubulaire. On pourrait également utiliser des dispositifs permettant de
fabriquer des filets tels que ceux utilisés dans l'industrie agroalimentaire pour
envelopper différentes denrées telles que des saucissons ou des pommes de terre. Dans
ce dernier cas la méthode généralement utilisée consiste dans l'extrusion d'un tube
avec une filière permettant d'obtenir des perforations adéquates. Le matériau utilisé
est alors plastique et son élasticité vient se rajouter à la déformabilité de la structure
pour faciliter la mise en place et le retrait du filet sur le câble.
[0016] Les «cheveux» pourront quant à eux être placés par tous procédés adéquats. A défaut
d'utiliser une machine spécialisée dont la fabrication ne serait rentable que pour
de très grandes quantités de filets, on pourra utiliser une fixation manuelle analogue
à celle utilisée pour la fabrication des tapis ou des perruques. Ce matériel étant
léger et bon marché et ne présentant de caractère sensible, une telle fabrication
pourra avantageusement être faite dans un pays à bas coût de main d'oeuvre, compte
tenu du grand nombre de «cheveux» à fixer sur les mailles. L'invention propose également
un procédé de mise en place d'un tel filet sur un câble tel qu'une antenne linéaire
remorquée 201, comme représenté sur la figure 2.
[0017] Le filet 202 muni de ses «cheveux» 203 est stocké de manière compacte et ramassée
sur un réceptacle 204 en forme de bouteille dont l'extrémité évasée reçoit le câble
à revêtir. Celui-ci s'échappe du réceptacle par son extrémité rétrécie dont le diamètre
est adapté pour obtenir un coulissement doux du câble. L'extrémité du filet compacté
sur la pièce 204 est au début des opérations amenée manuellement jusqu'à l'extrémité
rétrécie de celle-ci pour en déborder et venir enserrer le câble. A partir de ce moment
là, on fait glisser doucement le câble dans le réceptacle. Le câble entraîne alors
le filet par traction de telle manière qu'il se dégage de dessus le réceptacle en
venant revêtir le câble. A la fin de l'opération, tout le filet est fixé sur le câble.
[0018] Cette opération s'apparente de manière imagée à celle qui consiste chez un teinturier
à venir enfermer un vêtement dans une enveloppe qui est au départ stockée sur un tube
ramassé sur un réceptacle du genre du réceptacle 204, mais aplati.
[0019] Compte tenu de ce que les organes à revêtir, les antennes linéaires remorquées en
particulier, sont souvent formés de sections de longueur limitée, on peut facilement
stocker sur le réceptacle 204 une quantité suffisante de filet pour revêtir le segment
en question.
[0020] Le cas échéant on pourra aider au déstockage du filet de manière manuelle.
1. Revêtement hydrodynamique pour câble sous-marin, du type comportant un ensemble de
«cheveux» (103) fixés sur la surface du câble (101), caractérisé en ce qu'il comprend un filet à mailles larges (102) enfilé sur le câble, et en ce que les «cheveux» (103) sont fixés aux mailles de ce filet.
2. Revêtement selon la revendication 1, caractérisé en ce que le filet (102) est réalisé dans une matière souple et élastique.
3. Revêtement selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les «cheveux» (103) sont fixés aux croisements des mailles.
4. Procédé de mise en place d'un revêtement selon l'une quelconque des revendications
1 à 3, caractérisé en ce que l'on stocke le filet de manière lâche sur un réceptacle (204) en forme de bouteille
comportant une partie évasée et une partie rétrécie, et en ce que l'on enfile le câble nu (201) du côté évasé du réceptacle pour le faire ressortir
du côté rétréci en dévidant le revêtement par ce côté rétréci au fur et à mesure que
le câble avance dans le réceptacle afin que dans ce mouvement le revêtement vienne
recouvrir le câble.