[0001] La présente invention concerne une pièce d'horlogerie mécanique dont le mouvement,
possédant ou non un mécanisme de chronographe, est doté d'un dispositif d'affichage
à seconde foudroyante.
[0002] Dans un tel dispositif, une aiguille de seconde effectue à vitesse élevée, au dessus
du cadran, un tour en une, deux, trois ou quatre secondes, ce tour étant fractionné
en plusieurs sauts.
[0003] Selon la construction adoptée dans l'art antérieur, l'aiguille de seconde foudroyante
est portée par un mobile dont l'arbre comporte un pignon et deux étoiles superposées.
Le pignon est en prise avec un train d'engrenage aboutissant à un barillet auxiliaire,
différent du barillet principal du mouvement. L'une des étoiles est chassée sur l'arbre,
tandis que l'autre est montée libre en rotation et coopère avec une roue de commande
chassée sur l'arbre d'une roue d'échappement à ancre entretenant les oscillations
d'un organe régulateur, l'échappement et l'organe régulateur (balancier spiral) étant,
comme le barillet, dédicacés à la fonction de seconde foudroyante. Typiquement, la
roue de commande porte 30 dents et l'étoile libre en porte 4.
[0004] Par ailleurs, les deux roues sont accouplées à l'aide d'une goupille solidaire de
l'étoile fixe et traversant une ouverture oblongue circulaire pratiquée dans l'étoile
libre. Cette goupille limite le déplacement de l'étoile libre afin d'éviter un blocage
de la roue de commande.
[0005] Chaque fois que la roue d'échappement s'arrête sur le repos d'une levée de l'ancre,
la roue de commande immobilise l'étoile libre et la libère à l'oscillation suivante.
Ainsi, pour une montre battant 14 400 vibrations, à chaque oscillation de son balancier,
le pignon sur lequel sont montées l'aiguille et l'étoile fixe font une rotation d'un
quart de tour. L'aiguille effectue donc un tour en 4 secondes.
[0006] Une description plus précise d'un tel mécanisme, particulièrement ingénieux, peut
être trouvée dans l'ouvrage intitulé « Montres compliquées » , pages 21 à 26, de François
Lecoultre, Editions Horlogères 1951 (Suisse).
[0007] De telles réalisations sont, à l'évidence, particulièrement compliquées, coûteuses
et encombrantes puisqu'elles mobilisent, notamment, un barillet, un échappement et
un organe régulateur.
[0008] La présente invention a pour but de fournir un système d'affichage de seconde foudroyante
exempt de ces inconvénients.
[0009] De façon plus précise, l'invention concerne une pièce d'horlogerie mécanique à aiguille
de seconde foudroyante, comprenant un barillet, un premier rouage entraîné par le
barillet et possédant une roue de minute et une roue de seconde, un échappement actionné
par le rouage et un organe régulateur dont les oscillations sont entretenues par ledit
échappement, celui-ci comportant une roue d'échappement qui effectue, par sauts, un
tour par seconde, au plus. Selon l'invention, pour réaliser la fonction de seconde
foudroyante, la pièce comporte seulement un deuxième rouage dont le premier mobile
est monté sur l'arbre de la roue d'échappement et dont le dernier mobile est monté
sur l'arbre portant l'aiguille de seconde foudroyante.
[0010] La pièce d'horlogerie selon l'invention présente encore les principales caractéristiques
suivantes :
- le deuxième rouage a pour fonction de transmettre à l'aiguille de seconde foudroyante
le même mouvement de rotation que la roue d'échappement ;
- la roue d'échappement effectue 1 tour en 4 secondes ;
- l'organe régulateur oscille à la fréquence de 5 Hz, l'aiguille de seconde foudroyante
effectuant ainsi 1 tour en 4 secondes, à raison de 10 sauts par seconde ;
- le dernier mobile du deuxième rouage est concentrique à ladite roue de minute ;
- l'un des mobiles intermédiaires du deuxième rouage est monté sur une bascule actionnable
manuellement et susceptible d'occuper une position pour laquelle ledit mobile intermédiaire
engrène avec ledit dernier mobile et une position pour laquelle le mobile intermédiaire
n'agit pas sur le dernier mobile ;
- un coeur de remise à zéro est monté sur l'axe portant l'aiguille de seconde foudroyante
;
- ledit dernier mobile est le premier d'un troisième rouage assurant l'entraînement
d'une aiguille de seconde chronométrée et d'une aiguille d'heure ou de minute chronométrée.
[0011] D'autres caractéristiques de l'invention ressortiront de la description qui va suivre,
faite en regard du dessin annexé, sur lequel :
- la figure 1 représente une première exécution du cadran d'une montre chronographe
à seconde foudroyante selon l'invention ;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe selon la ligne AA du mouvement de cette
montre ;
- la figure 3 est une représentation partielle de ce mouvement vu du fond ; enfin,
- la figure 4 représente une deuxième exécution possible du cadran de la pièce chronographe.
[0012] La pièce d'horlogerie mécanique représentée schématiquement sur les figures 1, 2
et 3 est destinée à afficher, sur un cadran 10, l'heure, la minute, et la seconde
du temps courant, mais également l'heure, la seconde et le dixième de seconde du temps
chronométré ainsi que le quantième.
[0013] Comme le montre la figure 1, l'heure et la minute du temps courant ainsi que le dixième
de seconde du temps chronométré sont affichées au centre de la pièce respectivement
par de grandes aiguilles 12, 14 et 16. L'heure et la seconde du temps chronométré,
ainsi que la seconde du temps courant, sont affichées respectivement à la position
6 heures par une petite aiguille 18, à la position 3 heures par une petite aiguille
20 et à la position 9 heures par une petite aiguille 22. Enfin, le quantième est affiché
par un disque 24 apparaissant derrière une ouverture pratiquée dans le cadran à la
position 4 heures et demi.
[0014] La particularité de cette pièce réside essentiellement dans la manière dont l'aiguille
16 affiche le dixième de seconde du temps chronométré en effectuant 1 tour en 4 secondes,
à raison de 10 sauts par seconde. Les autres fonctions d'affichage étant classiques,
leur description ne sera pas donnée de manière détaillée.
[0015] Ainsi que représenté sur la figure 2, la pièce d'horlogerie selon l'invention comporte,
sous son cadran 10, un mouvement qui comprend un bâti formé d'une platine 26 et de
ponts 28, servant, de manière classique, au positionnement des mobiles.
[0016] L'axe sur lequel est fixée l'aiguille de la seconde courante 22 porte une roue de
seconde 30 entraînée, comme cela est connu, à raison d'1 tour par minute, par le rouage
de finissage du mouvement. Cette roue est en prise avec le pignon de la roue 32 d'un
échappement à ancre (non représenté en totalité) et effectue 1 tour en 4 secondes.
L'échappement entretient les oscillations d'un organe régulateur constitué d'un balancier
spiral (non représenté) oscillant à 5 Hz ou 36000 alternances, soit 10 alternances
par seconde. Ainsi, la roue d'échappement 32 tourne en effectuant 10 sauts par seconde.
[0017] Comme représenté à la fois sur les figures 2 et 3, l'arbre de la roue d'échappement
32 porte, côté fond, une première roue 34 engrenant avec une deuxième roue 36 identique
à la première et montée sur le même arbre qu'une roue 38 de plus grand diamètre. Celle-ci,
qui effectue ainsi également 1 tour en 4 secondes, engrène avec une roue d'embrayage
40 montée sur une bascule 42, pivotant autour d'un axe 44 et actionnable par une roue
à colonnes 46 commandée par un mécanisme classique de chronographe qui ne sera donc
pas décrit en détail.
[0018] La roue à colonnes 46 permet de placer la bascule 42 dans deux positions. Dans celle
qui est représentée à la figure 3, pour laquelle la fonction chronographe est enclenchée,
la roue d'embrayage 40 engrène avec une roue centrale de chronographe 48 de même diamètre
que la roue 38 et coaxiale aux aiguilles 12, 14 et 16. Dans l'autre position, non
représentée, pour laquelle la fonction chronographe n'est pas activée, la roue d'embrayage
40 n'agit pas sur la roue centrale 48.
[0019] Ainsi, la roue 48 effectue également 1 tour en 4 secondes à raison de 10 sauts par
seconde. Cette roue est fixée sur un axe 50 portant l'aiguille 16 qui permet donc
d'afficher le dixième de seconde sur le cadran 10.
[0020] Comme cela est le cas pour tout chronographe, l'axe 50 porte un coeur 52 pour la
remise à zéro de l'aiguille 16. De manière connue également, cet axe est, par ailleurs,
au centre d'un mécanisme d'entraînement des aiguilles d'heure 12 et de minute 14 à
partir d'une roue de minute 54 coopérant avec la roue de seconde 30 par l'intermédiaire
d'une roue de moyenne non représentée.
[0021] Enfin, pour compléter la fonction chronographe, la roue centrale 48 constitue, de
façon tout à fait classique, le premier mobile d'un train d'engrenage assurant l'entraînement
de l'aiguille de seconde 20 et de l'aiguille d'heure 18. Bien entendu, l'affichage
de l'heure chronométrée, réalisé par cette aiguille, peut être remplacé par un affichage
de la minute chronométrée.
[0022] La présente description a été faite en se référant essentiellement à une pièce dotée
d'une aiguille de seconde foudroyante à 9 heures et d'une grande aiguille de seconde
courante. Il va de soi que d'autres réalisations sont possibles sans sortir du cadre
de l'invention. C'est ainsi, par exemple, que comme montré à la figure 4, l'aiguille
de seconde foudroyante 16 peut être placée à 9 heures et remplacée, au centre, par
l'aiguille de seconde courante 22.
[0023] Ainsi est proposée une pièce d'horlogerie qui affiche la seconde foudroyante sans
utiliser, notamment, un barillet, un échappement et un organe régulateur spécialement
à cette fonction.
1. Pièce d'horlogerie mécanique à aiguille de seconde foudroyante (16), comprenant un
barillet, un premier rouage entraîné par le barillet et comportant une roue de minute
(54) et une roue de seconde (30), un échappement actionné par le rouage et un organe
régulateur dont les oscillations sont entretenues par ledit échappement, celui-ci
comportant une roue d'échappement (32) qui effectue, par sauts, un tour par seconde,
au plus, caractérisée en ce qu'elle comporte un deuxième rouage dont le premier mobile (34) est monté sur l'arbre
de la roue d'échappement (32) et dont le dernier mobile (48) est monté sur l'arbre
portant ladite aiguille.
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que le deuxième rouage (34, 36, 38, 40, 48) a pour fonction de transmettre à l'aiguille
de seconde foudroyante (16) le même mouvement de rotation que la roue d'échappement
(32).
3. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que la roue d'échappement (32) effectue 1 tour en 4 secondes.
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'organe régulateur oscille à la fréquence de 5 Hz, l'aiguille de seconde foudroyante
(16) effectuant ainsi 1 tour en 4 secondes, à raison de 10 sauts par seconde.
5. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que le dernier mobile (48) du deuxième rouage est concentrique à ladite roue de minute
(54).
6. Pièce d'horlogerie à fonction chronographe selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que l'un des mobiles intermédiaires (40) du deuxième rouage est monté sur une bascule
(42) actionnable manuellement et susceptible d'occuper une position pour laquelle
ledit mobile intermédiaire (40) engrène avec ledit dernier mobile (48) et une position
pour laquelle le mobile intermédiaire n'agit pas sur le dernier mobile.
7. Pièce d'horlogerie selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'un coeur de remise à zéro (52) est monté sur l'axe (50) portant l'aiguille de seconde
foudroyante (16).
8. Pièce d'horlogerie selon la revendication 6, caractérisée en ce que ledit dernier mobile (48) est le premier d'un troisième rouage assurant l'entraînement
d'une aiguille de seconde chronométrée (20) et d'une aiguille d'heure (18) ou de minute
chronométrée.