[0001] L'invention concerne le domaine technique des instruments de laboratoire, en particulier
des pipettes de laboratoire, notamment des pipettes jetables à usage unique, utilisées
dans les laboratoires de biologie, analyses médicales, sérologie, immunologie, microbiologie
ou encore les laboratoires industriels...
[0002] Il est connu que des pipettes de différents volumes sont relativement peu différentes
les unes des autres. Aussi, lorsque de nombreuses pipettes de volume différent sont
mélangées, il est très difficile de les distinguer, surtout lorsque des manipulations
rapides ou nombreuses doivent être effectuées.
[0003] Différentes propositions de l'art antérieur visent à fournir des pipettes de laboratoire
pouvant être identifiées rapidement et sans ambiguïté quant à leur caractéristique
principale et en particulier leur volume nominal. Il est alors possible de choisir
instantanément une pipette possédant une caractéristique donnée, au milieu d'un groupe
de pipettes de caractéristiques diverses. Le brevet européen EP 261 023 propose une
pipette de laboratoire du type comportant des moyens de caractérisation permettant
à un utilisateur d'identifier immédiatement et sans erreur possible le volume maximum
ou nominal de la pipette, caractérisée en ce que les moyens de caractérisation sont
constitués d'au moins un morceau de matière colorée dont la couleur correspond au
volume maximum ou nominal de la pipette et qui est inséré dans l'extrémité d'aspiration
de la pipette. Le morceau de matière colorée constitue un moyen de caractérisation
fiable, de très faible prix de revient, visible de l'extérieur par l'utilisateur en
toute circonstance, tout en restant à l'abri des agressions extérieures. En général,
un code de couleur en accord avec la norme internationale en relation bi-univoque
avec les volumes maximas ou nominaux des pipettes courantes est utilisé. Cette norme
précise, par exemple, que les pipettes de 1 ml sont caractérisées par le jaune, celles
de 2 ml par le vert, celles de 5 ml par le bleu, celles de 10 ml par l'orange, celles
de 25 ml par le rouge....
[0004] Le morceau de matière colorée utilisé est de préférence en matière fibreuse ou cellulaire
hydrophobe, notamment en viscose de bois, cellulose, coton ou autre. Les dimensions
du morceau de matière colorée sont adaptées en fonction du diamètre de l'extrémité
d'aspiration de la pipette, de façon à pouvoir être inséré et être coincé de lui-même
par simple contact avec les parois. A l'usage, il a été constaté que le tampon de
viscose de bois ou de coton coloré utilisé a tendance à s'effilocher et que des fibres
élémentaires peuvent alors tomber dans le liquide aspiré. Il serait donc souhaitable
de supprimer ces risques de contamination.
[0005] De plus, les tampons fibreux utilisés se présentent sous la forme de petits cylindres
de matière dont le diamètre présente certaines irrégularités. Des variations importantes
du diamètre du morceau fibreux influencent la vitesse d'écoulement du liquide pipeté
obtenu.
[0006] Dans ce contexte, la présente invention a pour objet un perfectionnement des pipettes
de laboratoire déjà connues, ces pipettes se devant de présenter les propriétés ci-dessus
mentionnées et en plus de garantir tout risque de contamination du liquide à pipeter.
[0007] Un autre objectif de l'invention est de fournir des pipettes munies d'un morceau
de matière fibreuse, également nommé tampon, assurant leur identification rapide,
ce tampon devant présenter une bonne cohésion après mise en place dans la pipette
et une tendance réduite à l'effilochage. Le tampon utilisé, dans la présente invention
est de plus caractérisé par la grande régularité que présentent son diamètre et sa
porosité, ce qui permet d'obtenir un écoulement de liquide régulier.
[0008] L'invention concerne une pipette de laboratoire constituée notamment d'un tube transparent
comportant une extrémité de prélèvement d'un liquide et une extrémité d'aspiration
dans laquelle est inséré un morceau de matière fibreuse d'une couleur correspondant
au moins à une caractéristique de la pipette et en particulier à son volume nominal.
Le morceau de matière fibreuse se présente sous la forme d'une tresse de fils de fibres
synthétiques entrelacés, ladite tresse étant pliée de façon à ce que le pli ainsi
formé soit positionné vers l'intérieur de la pipette.
[0009] L'invention a également pour objet un procédé pour identifier au moins une caractéristique,
et en particulier le volume nominal d'une pipette de laboratoire constituée notamment
d'un tube transparent comportant une extrémité de prélèvement d'un liquide et une
extrémité d'aspiration comprenant l'insertion d'un morceau de matière fibreuse dont
la couleur correspond à la caractéristique identifiable de la pipette. Dans le procédé
selon l'invention, on utilise en tant que morceau de matière fibreuse, une tresse
de fils de fibres synthétiques entrelacés, que l'on plie avant insertion et que l'on
insère dans l'extrémité d'aspiration, de façon à ce que le pli ainsi formé soit positionné
vers l'intérieur de la pipette.
[0010] Diverses autres caractéristiques ressortent de la description faite ci-dessous en
référence aux dessins annexés qui montrent, à titre d'exemples non limitatifs, des
formes de réalisation de l'objet de l'invention.
[0011] La
Fig. 1 représente un exemple de pipette conforme à l'invention.
[0012] La
Fig. 2 représente, à plus grande échelle, un exemple de tampons fibreux tressés pouvant
être utilisés dans les pipettes de l'invention.
[0013] Les
Fig. 3 et
4 représentent d'autres variantes de tressage adaptées.
[0014] La
Fig. 5 est un tableau donnant différentes caractéristiques de tampons tressés utilisés dans
des pipettes selon l'invention.
[0015] Hormis le morceau de matière fibreuse utilisée, les pipettes de laboratoire selon
l'invention sont de structure et de fonctionnement classique, bien connus dans l'art
antérieur. La
Fig. 1 illustre à titre d'exemple non limitatif une pipette
1 selon l'invention permettant de prélever un volume précis d'un liquide chimique ou
biologique. Un tel tube
3 se prolonge à une de ses extrémités en un tube de diamètre identique ou plus faible
par lequel le liquide est soit prélevé, soit évacué de la pipette, cette extrémité
est nommée extrémité
4 de prélèvement. A son autre extrémité, le tube
3 se prolonge en un autre tube dont le diamètre, en fonction du volume de la pipette,
est identique au diamètre du tube
3 ou plus faible comme illustré à la
Fig. 1. Cette extrémité, par laquelle des gaz sont aspirés ou expulsés, est nommée extrémité
5 d'aspiration. Le tube
3 comporte dans sa partie principale des graduations 6 situées à l'extérieur du tube.
Comme dans les pipettes de laboratoire décrites dans l'art antérieur EP 261 023, un
morceau de matière fibreuse
2 est coincé à l'intérieur de l'extrémité
5 d'aspiration de la pipette, de préférence, dans une partie éloignée de toute graduation
ou inscription.
[0016] Selon l'invention, le morceau fibreux
2 est constitué de fibres synthétiques, préférées aux fibres naturelles de type coton
ou viscose de bois qui peuvent poser des problèmes de découpe et également influencer
l'opération de pipetage, lorsque malencontreusement le liquide à pipeter vient au
contact du morceau fibreux. Dans ce cas, les fibres d'origine animale ou naturelle
présentent le risque de contaminer les liquides à prélever et donc de fausser les
analyses. L'utilisation de fibres synthétiques permet de limiter les détériorations
des liquides chimiques et/ou biologiques prélevés, si ces derniers venaient au contact
ou au voisinage du morceau fibreux
2 par une erreur de manipulation. De façon avantageuse, un tampon en fibres synthétiques
hydrophobes sera utilisé. Par hydrophobe, on entend une matière qui ne retienne pas
l'eau. Ainsi, on évite en cas de pipetage trop important où le liquide vient au contact
du tampon, d'une part, que ce tampon perde ses caractéristiques notamment pour la
régulation de l'écoulement et, d'autre part, que du liquide soit retenu dans le tampon
et de ce fait modifie le volume pipeté.
[0017] On utilisera de préférence des fibres de polypropylène, matériau résistant aux produits
chimiques et notamment aux attaques acido-basiques. En effet, de façon avantageuse,
le morceau fibreux utilisé est en un matériau stérile et inerte vis-à-vis des différents
liquides biologiques ou chimiques devant être prélevés, au cas où ces liquides viendraient
au contact dudit morceau fibreux lors de l'opération de pipetage.
[0018] Pour éviter que des fibres ne tombent dans le liquide à pipeter, le morceau fibreux
2 selon l'invention est inséré sous une forme pliée. Le morceau fibreux sous forme
de tresse est plié sur lui-même de façon à former un pli s'étendant transversalement
à l'axe longitudinal de la tresse. De façon avantageuse, la tresse est pliée en deux
parties égales puis insérée en faisant tout d'abord pénétrer dans le tube formant
l'extrémité
5, le pli
21. Ainsi, le pli
21 formé est situé non pas du côté de l'extrémité ouverte de l'extrémité
5 d'aspiration mais au contraire du côté de la partie principale du tube
3. D'une part, un tel pliage permet d'obtenir une coupe franche en direction du liquide,
cette coupe franche correspondant au pli
21 représenté
Fig. 2. D'autre part, ce pliage permet d'obtenir un effet ressort renforçant le maintien
du morceau fibreux
2 à l'intérieur de l'extrémité
5 d'aspiration.
[0019] Selon une autre caractéristique essentielle de l'invention, le morceau fibreux se
présente sous la forme d'une tresse.
[0020] Par tresse, on entend un entrelacement d'au moins trois fils de fibres synthétiques.
Le fil est constitué de nombreux filaments regroupés entre eux, les filaments pouvant
être définis comme des fils de très petit diamètre. Chaque fil contient, par exemple,
128 filaments. En fonction du volume de la pipette, la tresse sera constituée par
exemple de 4, 8 ou 16 fils entrelacés. Les fils utilisés pourront être texturés. Les
caractéristiques de la tresse doivent être choisies de façon à laisser passer les
gaz afin de permettre l'aspiration puis l'évacuation du liquide prélevé. Par conséquent,
le morceau fibreux tressé ne doit pas constituer un bouchon hermétique pour la pipette
de laboratoire. Le tressage est choisi en fonction de la vitesse d'écoulement du liquide
désiré, ce tressage détermine la porosité du morceau fibreux et donc sa capacité à
laisser passer l'air, ce qui conditionne la vitesse d'écoulement du liquide obtenue
en fonction du taux de remplissage de la pipette.
[0021] On pourra utiliser un tressage nommé demi-occupation, occupation en tandem, ou de
préférence, occupation normale comme représenté respectivement aux
Fig. 3, 4 et
2. Ces types de tressage sont bien connus de l'homme du métier et sont obtenus selon
les techniques classiques de tressage. Des tresseuses à 8 ou 16 fuseaux pourront,
par exemple, être mises en oeuvre. Par ailleurs, les dimensions du tampon coloré
2 sont adaptées en fonction du diamètre du tube
3 à son extrémité
5 d'aspiration, de façon à que ce dernier puisse être inséré et coincé de lui-même
dans cette extrémité, par simple contact avec les parois internes.
[0022] Le nombre de fils présents dans la tresse sera fonction du diamètre du tampon fibreux.
Pour les diamètres les plus importants, la tresse comportera par exemple 16 fils et
pour les plus petits diamètres, par exemple 4 fils. Le nombre de fils et les caractéristiques
de la tresse sont choisis en fonction du volume nominal de la pipette, afin d'obtenir
une vitesse d'écoulement semblable quel que soit le volume de la pipette. L'homme
du métier sera à même de choisir les caractéristiques de la tresse en fonction du
volume nominal de la pipette, du diamètre de l'extrémité
5 d'aspiration et de la vitesse d'écoulement notamment. Ces caractéristiques sont,
en particulier, le diutage ― nombre de mailles ou d'aller-retour existant sur un centimètre
de tresse ― le titrage des fils, le poids au mètre linéaire de la tresse. Avantageusement,
on utilisera une tresse présentant un poids au mètre linéaire compris entre 0,5 et
4,5 g/m. Le tableau présenté
Fig. 5 donne, sans caractère limitatif, les caractéristiques des tresses pouvant être utilisées
en fonction du volume nominal de la pipette.
[0023] La tresse est colorée, chaque couleur choisie correspondant à une valeur d'une caractéristique
de la pipette et en particulier à son volume nominal. La présente invention a donc
pour objet un procédé pour identifier au moins une caractéristique, et en particulier
le volume nominal d'une pipette. De plus, le choix du diamètre et de la densité de
tressage du morceau de matière fibreuse utilisé permet d'obtenir la vitesse d'écoulement
désirée pour le liquide contenu dans la pipette lors de son utilisation.
[0024] De telles tresses sont teintées en masse et présentent donc une grande homogénéité
dans la teinture. Les fibres de polypropylène sont particulièrement adaptées à une
teinture en masse, c'est-à-dire effectuée avant l'élaboration des fils. Le colorant
utilisé est du type résistant à la lumière, aux liquides et à différents types de
stérilisation. On pourra utiliser différents colorants qui accrochent parfaitement
aux fibres synthétiques et en particulier au polypropylène.
[0025] Comme vu précédemment, le morceau fibreux
2 est inséré de manière simple à l'intérieur d'une pipette de laboratoire, telle que
celle représentée à la
Fig. 1, après avoir été préalablement plié. L'ensemble est ensuite emballé puis stérilisé,
par exemple à l'oxyde d'éthylène suivi de rinçage à l'air ou encore au rayonnement
nucléaire.
1. Pipette (1) de laboratoire constituée notamment d'un tube (3) transparent comportant une extrémité (4) de prélèvement d'un liquide et une extrémité (5) d'aspiration dans laquelle est inséré un morceau (2) de matière fibreuse d'une couleur correspondant au moins à une caractéristique de
la pipette, notamment à son volume nominal, caractérisé en ce que le morceau (2) de matière fibreuse se présente sous la forme d'une tresse de fils de fibres synthétiques
entrelacés, ladite tresse étant pliée de façon à ce que le pli (21) ainsi formé soit positionné vers l'intérieur de la pipette.
2. Pipette (1) de laboratoire selon la revendication 1, caractérisée en ce que la tresse présente un tressage d'occupation normale.
3. Pipette (1) de laboratoire selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la tresse comporte 4, 8 ou 16 fils entrelacés.
4. Pipette (1) de laboratoire selon la revendication 1 à 3, caractérisée en ce que la tresse présente un poids au mètre linéaire compris entre 0,5 et 4,5 g/m.
5. Pipette (1) de laboratoire selon la revendication 1 à 4, caractérisée en ce que la tresse est en polypropylène.
6. Procédé pour identifier au moins une caractéristique, et en particulier le volume
nominal d'une pipette (1) de laboratoire constituée notamment d'un tube (3) transparent comportant une extrémité (4) de prélèvement d'un liquide et une extrémité (5) d'aspiration comprenant l'insertion d'un morceau (2) de matière fibreuse dont la couleur correspond à la caractéristique identifiable
de la pipette (1),
caractérisé en ce que l'on utilise en tant que morceau (2) de matière fibreuse, une tresse de fils de fibres synthétiques entrelacés, que l'on
plie avant insertion et que l'on insère dans l'extrémité d'aspiration, de façon à
ce que le pli ainsi formé soit positionné vers l'intérieur de la pipette.
7. Procédé selon la revendication 6, dans lequel la vitesse d'écoulement du liquide à
prélever est régulée notamment par le choix du nombre de fils de la tresse et le poids
au mètre linéaire de la tresse.
8. Procédé selon la revendication 6 ou 7, caractérisé en ce que la tresse présente un tressage d'occupation normale.
9. Procédé selon l'une des revendications 6 à 8, caractérisé en ce que la tresse comporte 4, 8 ou 16 fils entrelacés.
10. Procédé selon l'une des revendications 6 à 9, caractérisé en ce que la tresse présente un poids au mètre linéaire comprise entre 0,5 et 4,5 g/m.
11. Procédé selon l'une des revendications 6 à 10, caractérisé en ce que la tresse est en polypropylène.