Domaine technique
[0001] L'invention se rattache au domaine des sports de glisse sur neige. Elle vise plus
particulièrement une nouvelle structure de planche de glisse, c'est-à-dire de ski
alpin ou dérivés, tel que ski nordique, ainsi que de surf des neiges. Elle vise plus
particulièrement une nouvelle structure de planche, et un procédé de fabrication associé,
qui permettent de réaliser des planches à noyau injecté dont la face supérieure présente
des effets de reliefs marqués, et dont la structure interne comporte des renforts
rigides.
Techniques antérieures
[0002] De façon générale, les planches de glisse possèdent un noyau qui est réalisé soit
en pré-élément, soit à partir d'opérations d'injection et de moulage pendant lesquelles
des composants chimiques sont introduits dans un moule, et réagissent de manière à
s'expanser pour former le noyau in situ. Plus précisément, cette expansion a lieu
dans le volume défini entre deux couches extérieures supérieure et inférieure formant
respectivement la couche supérieure de protection de la planche et la semelle de glisse,
ainsi que des éléments de renforcement latéraux, formant tout ou partie des chants.
Lors de l'injection, et de l'expansion qui s'ensuit, ces différents éléments sont
plaqués contre la matrice et le couvercle du moule.
[0003] De façon générale, les propriétés mécaniques des skis injectés sont directement liées
à l'utilisation de renforts internes qui présentent généralement une forte rigidité.
Ce type de renfort est généralement réalisé soit en métal, soit à base de matériaux
fibreux, et notamment par des stratifiés qui peuvent être à base de fibres de verre.
Le choix des matériaux, ainsi que les dimensions du renfort et son positionnement
au sein du noyau, sont prépondérants pour obtenir les caractéristiques mécaniques
voulues.
[0004] Du fait également que le noyau s'expanse, il repousse vers l'extérieur tous les éléments
contenus dans le volume qu'il remplit. Tous les renforts sensiblement plans connus
à ce jour sont généralement disposés soit au contact de la couche formant la semelle
ou la couche supérieure de protection, éventuellement avec l'interposition d'autres
renforts spécifiques. Pour assurer un bon positionnement du renfort au cours de l'opération
d'injection, ce dernier est généralement collé préalablement sur la couche extérieure
au contact de laquelle elle vient, ce qui évite le déplacement de ce renfort lors
du mouvement de la mousse de polyuréthanne.
[0005] Un problème se pose avec des planches de glisse dont la face supérieure n'est pas
strictement plane, mais au contraire comporte des évidements et autres bossages. En
effet, dans ce cas, il n'est pas possible au renfort rigide de se déformer pour épouser
la forme extérieure de la planche. Une solution à ce problème a été proposée par le
Demandeur dans le document FR 2 818 915. Cette solution consiste à réaliser des ouvertures
au sein du renfort rigide pour permettre à la couche supérieure de protection de se
déformer selon le volume souhaité, sans déformer de manière trop importante le renfort
proprement dit. Ces ouvertures peuvent être complètes, favorisant alors le passage
de la mousse de polyuréthanne. Ces ouvertures peuvent également être partielles de
manière à autoriser la déformation locale du renfort qui reste collé sous la couche
supérieure de protection.
[0006] Ces solutions présentent toutefois quelques inconvénients, puisqu'il est difficile
de limiter de façon précise le passage de la mousse constituant le noyau. Ce problème
d'étanchéité pénalise la précision dans la reproductibilité des formes. D'autre part,
ces solutions obligent le renfort à être situé immédiatement au-dessous de la couche
supérieure de protection. Or, il peut s'avérer intéressant de positionner le renfort
à une hauteur intermédiaire, et non pas directement en dessous de la couche supérieure
de protection ou directement au-dessus de la semelle.
[0007] Une autre solution permettant l'éloignement du renfort des couches extérieures proposée
par le document FR 2 312 273, consiste à perforer le renfort rigide sur toute sa surface
afin de laisser passer la mousse de part et d'autre. Cette solution présente l'inconvénient
que la réalisation d'ouvertures dans le renfort produit inévitablement une diminution
au moins locale de la raideur du renfort. Ainsi, dans le cas de renforts fibreux,
les découpes réalisées dans le renfort rompent la continuité de certaines fibres,
et diminuent donc la résistance globale du renfort.
[0008] Un problème que se propose de résoudre l'invention est celui de pouvoir utiliser
des renforts dont la hauteur est optimisée pour conférer une raideur spécifique à
la planche. Un autre problème est celui de conserver au renfort ses propriétés intrinsèques
de manière à influer sur la raideur de la planche de la manière souhaitée.
Exposé de l'invention
[0009] L'invention concerne donc une planche de glisse qui comporte de façon connue :
■ un noyau injecté en mousse de polyuréthanne,
■ des éléments de renforcement latéraux formant tout ou partie des chants de la planche
;
■ au moins un renfort interne se présentant en forme d'une couche pleine ;
■ deux couches extérieures, à savoir une couche inférieure formant la semelle et une
couche supérieure formant la couche de protection de la planche.
[0010] Conformément à l'invention, cette planche se
caractérise en ce que le renfort interne repose sur des évidements prévus à cet effet dans chacun
des éléments de renforcement latéral. Ce renfort interne présente également des échancrures
sur ses bords latéraux, de sorte qu'il est traversé au niveau des échancrures par
le noyau injecté, qui emplit ainsi au moins partiellement le volume défini entre le
renfort interne et au moins une des couches extérieures.
[0011] Autrement dit, le renfort caractéristique s'étend sur la totalité de la largeur de
la planche, à l'exception des zones échancrées qui mettent en communication les volumes
situés en-dessus et en-dessous du renfort, pour permettre la circulation de la mousse
s'expansant lors de la formation du noyau.
[0012] Il est donc ainsi possible de disposer le renfort à une hauteur précise et calculée
en fonction des caractéristiques mécaniques souhaitées par la planche.
[0013] En outre, en permettant à la mousse de polyuréthane de se répandre notamment au-dessus
du renfort en le traversant par ses lisières, il est possible de donner à la forme
supérieure de la planche une configuration non plane, avec une grande liberté dans
les différents volumes, bossages et autres évidements que l'on souhaite réaliser.
Le renfort caractéristique n'est pas déformé par la présence de ces différents volumes
supplémentaires, et conserve donc l'intégralité de ses caractéristiques mécaniques.
[0014] Ainsi, il est possible de disposer le renfort soit en partie supérieure, soit en
partie inférieure du noyau. Ainsi, lorsque le point d'injection se situe en dessous
du renfort, cette mousse se répand en passant au-dessus du renfort, et remplit le
volume situé en-dessous de la couche supérieure de protection. A l'inverse, lorsque
le point d'injection est situé au-dessus du renfort, la mousse de polyuréthane se
répand et s'expanse en passant en-dessous du renfort, et en venant au contact de la
semelle.
[0015] Avantageusement en pratique, les échancrures réalisées dans le renfort peuvent être
décalées longitudinalement d'un bord à l'autre du renfort, pour que celui-ci conserve
une largeur minimale suffisante pour conserver une rigidité voulue. Ainsi sur toute
sa longueur, le renfort est maintenu soit d'un côté, soit de l'autre, ce qui évite
sa déformation vers le haut ou vers le bas.
[0016] En pratique, le renfort interne peut coopérer avec les éléments de renforcement latéral
à différents niveaux.
[0017] Ainsi, le renfort peut reposer sur un évidement formant un épaulement réalisé soit
en partie supérieure, soit en partie inférieure de l'élément de renforcement latéral,
voire encore dans un évidement en forme de rainures réalisé sur la face interne de
l'élément latéral, à un niveau intermédiaire.
[0018] Dans le cas où le renfort repose dans un évidement sur une partie supérieure de l'élément
de renforcement latéral, il peut recevoir par dessus le contact de la couche supérieure
de protection.
[0019] En pratique, le renfort interne peut être de natures très variées, et notamment à
base d'un matériau stratifié fibreux, ou bien encore d'un matériau métallique.
[0020] Comme déjà évoqué, l'invention concerne également un procédé de fabrication par injection
ou moulage d'une planche de glisse qui comporte de façon connue des éléments de renforcement
latéraux formant tout ou partie des chants de la planche, des couches extérieures
formant la semelle et la couche supérieure de protection, ainsi qu'au moins un renfort
interne. Le procédé met en oeuvre une étape d'injection in situ de composants réagissant
chimiquement pour constituer une mousse s'expansant en vue de former le noyau de la
planche. Le procédé conforme à l'invention se caractérise en ce que, lors de la mise
en place des différents éléments constitutifs de la planche dans le moule, on bloque
le renfort interne dans des évidements réalisés à cet effet dans les éléments de renforcement
latéraux.
[0021] Ce renfort interne présente des échancrures latérales mettant en communication les
volumes définis au-dessus et en-dessous du renfort de manière à permettre une circulation
de la mousse s'expansant lors de la formation du noyau.
Description sommaire des figures
[0022] La manière de réaliser l'invention ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront
bien de la description du mode de réalisation qui suit, à l'appui des figures annexées
dans lesquelles :
La figure 1 est une vue de dessus d'un renfort interne conformément à l'invention.
La figure 2 est une vue en perspective sommaire illustrant la mise en place d'une
partie des éléments constitutifs d'un ski dans le moule de fabrication.
La figure 3 est une vue en coupe transversale du ski illustré à la figure 2, juste
avant l'opération d'injection.
La figure 4 est une vue en coupe transversale d'un ski réalisé selon une variante
d'exécution.
Manière de réaliser l'invention
[0023] Comme déjà évoqué, l'invention repose sur l'intégration à l'intérieur d'une planche
de glisse d'un renfort caractéristique, présentant une géométrie dont la figure 1
constitue un exemple.
[0024] Un tel renfort présente une largeur sensiblement égale à celle de la planche, et
une longueur qui correspond à la longueur dans laquelle on souhaite qu'il s'étende
le long du ski.
[0025] Ce renfort (1) présente de multiples échancrures (2, 3) réparties sur chacun des
côtés du renfort, et séparé par des portions rectilignes (4, 5). En pratique, ces
encoches (2, 3) présentent une longueur L de l'ordre de 15 à 60 mm, et une largeur
ℓ de l'ordre de quelques millimètres, typiquement de 2 à 6 mm de large.
[0026] Dans la forme illustrée, les encoches (2, 3) sont disposées de part et d'autre du
renfort, et décalées les unes par rapport aux autres de telle sorte que la largeur
du renfort n'est diminuée que de la largeur d'une seule encoche.
[0027] La mise en place du renfort s'effectue comme illustré aux figures 2 et 3. Ainsi,
on met en place dans un fond (10) de moule, les différentes éléments constituant l'ensemble
inférieur de la planche, à savoir la semelle (11), ainsi que les carres (12). Différents
renforts peuvent être mis en place directement au-dessus de la semelle, sans interférer
avec la présente invention.
[0028] Par la suite, les éléments de renforcement (13, 14) sont disposés au-dessus des carres
(12), en bordure du logement du moule (10). Dans la forme illustrée, ces éléments
de renforcement présentent également des ailettes (15) permettant leur blocage en
position dans le moule.
[0029] De manière caractéristique, ces éléments de renforcement présentent un évidement
réalisé au niveau de leur coin supérieur interne. Cet évidement (16) forme un épaulement
sur lequel peut reposer la lisière (4, 5) du renfort (1).
[0030] Les échancrures (3) du renfort (1) définissent un passage entre le volume (20) situé
en-dessous du renfort (1) et le volume (21) situé au-dessus.
[0031] Ce volume supérieur est limité par une couche supérieure de protection (23). On observe
que le couvercle du moule (18) présente des évidements permettant de définir les bossages
(26, 27) sur la planche. Lors de l'injection des différents constituants réagissant
pour former la mousse de polyuréthane, ces derniers se répandent en se propageant
dans le volume (20) situé en-dessous du renfort (1), et en passant par les différentes
échancrures (2, 3) dans le volume supérieur (21), de manière à repousser la couche
de protection (23) contre le fond du couvercle du moule. Le renfort (1) est maintenu
en position du fait qu'elle reçoit le contact de la couche supérieure de protection
au niveau des éléments de renforcement (13, 14).
[0032] Selon une variante de réalisation illustrée à la figure 4, le renfort (1) est positionnée
à un niveau intermédiaire de la hauteur de la planche. Pour ce faire, il est mis en
place à l'intérieur de rainures (36) dans lesquelles les portions planes (4, 5) peuvent
s'intégrer. Dans ce cas, lorsque l'injection se fait soit au-dessus, soit au-dessous
du renfort, le passage (37) permet la communication entre les volumes supérieur et
inférieur (30, 31), et donc une répartition homogène de la mousse de polyuréthane.
[0033] Il ressort de ce qui précède que les planches conformes à l'invention présentent
l'avantage de posséder des renforts qui sont positionnés de manière optimisée à la
hauteur nécessaire pour conférer la rigidité souhaitée. La présence de ces renforts
permet toutefois le passage de la mousse de polyuréthane qui permet de réaliser au
niveau de la face supérieure de la planche des volumes et des formes très variées,
sans dégrader les performances mécaniques du renfort.
1. Planche de glisse comportant :
■ un noyau injecté en mousse de polyuréthane ;
■ des éléments de renforcement latéraux (13, 14) formant tout ou partie des chants
de la planche ;
■ au moins un renfort interne (1) se présentant en forme d'une couche pleine ;
■ deux couches extérieures formant la semelle (11) pour la couche inférieure et la
couche de protection (23) pour la couche supérieure.
caractérisée en ce que le renfort interne (1) repose sur des évidements (16) prévus à cet effet dans chacun
des éléments de renforcement latéral (13, 14), ledit renfort interne présentant des
échancrures (2, 3) sur ses bords latéraux, de sorte qu'il est traversé au niveau desdites
échancrures par le noyau injecté qui emplit ainsi au moins partiellement le volume
(21) défini entre le renfort interne (1) et au moins, une des deux couches extérieures
(23).
2. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le noyau emplit au moins partiellement le volume défini entre le renfort interne
et la couche supérieure de protection.
3. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le noyau emplit, au moins partiellement le volume défini entre le renfort interne
et la couche inférieure formant la semelle.
4. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que les échancrures (2, 3) réalisées dans le renfort interne (1) sont décalées longitudinalement
d'un bord à l'autre dudit renfort.
5. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renfort interne repose sur un évidement formant un épaulement réalisé en partie
supérieure de l'élément de renforcement latéral.
6. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renfort interne est bloqué par un évidement formant un épaulement réalisé en partie
inférieure de l'élément de renforcement.
7. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renfort interne repose dans un évidement en forme de rainure (3, 6) réalisé sur
la face interne de l'élément latéral de renforcement.
8. Planche de glisse selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'au niveau des éléments de renforcement latéral (13, 14), la couche supérieure de protection
(23) repose au moins en partie sur le renfort interne.
9. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renfort interne est à base d'un matériau stratifié fibreux.
10. Planche de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que le renfort interne est à base d'un matériau métallique.
11. Procédé de fabrication par injection/moulage d'une planche de glisse comportant des
éléments de renforcement latéraux formant tout ou partie des chants de la planche
des couches extérieures et au moins un renfort interne, ledit procédé mettant en oeuvre
une étape d'injection in situ de composants réagissant chimiquement pour constituer
une mousse s'expansant en vue de former le noyau de la planche, caractérisé en ce que lors de la mise en place des différents éléments constitutifs de la planche dans
le moule, on bloque le renfort interne dans des évidements réalisés à cet effet dans
les éléments de renforcement latéraux, ledit renfort interne présentant des échancrures
latérales mettant en communication les volumes définis au-dessus et en dessous dudit
renfort, de manière à permettre une circulation de la mousse s'expansant lors de la
formation du noyau.