[0001] La présente invention a pour objet un article chaussant notamment de type chausson
ou ballerine prévu plus spécifiquement pour l'escalade en montagne, falaise, rocher
ou structure artificielle.
[0002] Le chausson est un élément fondamental de l'équipement du grimpeur. C'est en effet
celui-ci qui fait l'interface entre le pied du grimpeur et la paroi à escalader et
qui doit transmettre avec précision toutes les sensations et efforts.
[0003] Un chausson d'escalade est constitué d'une tige souple, en générale basse ou mi-haute,
en un matériau souple et inextensible et muni à son extrémité supérieure d'un système
de tenue de pied tel qu'un laçage.
[0004] La tige est généralement enrobée sur toute sa partie périphérique inférieure par
une bande d'enrobage, appelée également "banderolage", en matériau adhérent tel que
du caoutchouc, et est munie au niveau du talon d'une bride ou tirant en matériau élastique
tel que du caoutchouc, qui entoure le talon, en biais, de haut en bas depuis l'arrière
du talon jusque vers l'avant de celui-ci et applique une tension sur la tige. Enfin
une semelle, en caoutchouc ou similaire, collée sur la tige complète l'ensemble.
[0005] Les chaussures ou chaussons d'escalade connus présentent donc un nombre élevé d'éléments,
notamment en caoutchouc, qui se présentent en bandes et sont appliqués et conformés
manuellement à la forme de la tige par collage. Le cycle de fabrication s'avère de
ce fait relativement long et coûteux.
[0006] De plus, la reproductibilité des articles chaussants n'est pas très bonne du fait
du grand nombre d'opérations manuelles et du manque de mise en forme préalable des
bandes de caoutchouc appliquées. Il en résulte des problèmes de confort liés à l'absence
d'homogénéité notamment du volume talon d'un chausson à l'autre.
[0007] Pour résoudre en partie ces problèmes, il a été proposé par exemple le EP 688 512
et le FR 2 720 235 de réaliser la bride ou tirant en une seule pièce avec la semelle
externe.
[0008] Dans le cas du EP 688 512, la bride et la semelle sont formés ensemble par moulage,
de plus la bride enveloppe complètement le talon et constitue donc également un contrefort
talon.
[0009] L'inconvénient d'une telle technologie est qu'elle est fort coûteuse, un moule étant
nécessaire pour chaque pointure. De plus, le chausson est difficilement ressemelable
lorsque la semelle est usée car on risque d'abîmer le talon.
[0010] Le FR 2 720 235 propose également de faire un contrefort talon-tirant-semelle en
une seule pièce. Dans le cas de ce document, la semelle et le renfort (tirant-contrefort
talon) sont réalisés à partir d'une seule pièce de matériau en feuille, mise en forme
par collage sur la tige.
[0011] Cette technologie présente le même inconvénient que la précédente en ce qui concerne
la réparation. De plus, la partie talon est mise en forme manuellement sur le chausson
et souffre donc des mêmes inconvénients de reproductibilité décrits précédemment.
[0012] Le but de la présente invention est de remédier à ces inconvénients et notamment
de fournir un nouveau principe de construction, permettant une bonne reproductibilité
et homogénéité des articles chaussants. Un des buts est également de permettre une
plus grande facilité de réparation.
[0013] Ce but est atteint dans l'article chaussant notamment pour l'escalade, selon l'invention,
qui est du type comportant une tige souple munie de moyens de serrage et une semelle
externe, la tige comportant un contrefort talon moulé.
[0014] En effet, le fait que le contrefort soit moulé permet de garantir pour le talon un
volume chaussant déterminé et homogène d'un article chaussant à l'autre et résout
donc les problèmes de confort et d'homogénéité de fabrication évoqués ci-avant.
[0015] L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques de celle-ci seront mises
en évidence à l'aide de la description qui suit en référence au dessin schématique
annexé qui en illustre à titre d'exemple non limitatif, un mode de réalisation préféré
et dans lequel :
- la figure 1 est une vue en perspective éclatée d'un article chaussant selon l'invention
avant assemblage,
- la figure 2 est une vue en perspective avant du contrefort,
- la figure 3 est une vue en perspective arrière du contrefort,
- la figure 4 est une vue en perspective avant de l'article chaussant de la figure 1
après assemblage.
[0016] Ainsi que le montre la figure 1, l'article chaussant ou chausson d'escalade 1 selon
l'invention comporte :
- une tige 10 en matériau souple tel que cuir ou textile inextensible, de forme basse
comme représenté sur le dessin ou mi-haute, et munie de moyens de serrage 11 de type
laçage ou similaire ;
- une première de montage 12 assemblée périphériquement à la tige 10 par une couture
12a type "Strobel" ou zigzag, la première de montage 12 étant souple ;
- un insert de renfort 14 s'étendant sensiblement sur toute la surface de la première
de montage 12 et interposée entre celle-ci et le semelage externe, le but de cet insert
14 étant d'aider à maîtriser au mieux les déformations du semelage du chausson lors
de la mise en appui, selon les caractéristiques recherchés pour le chausson d'escalade,
cet insert 14 peut être plus ou moins rigide, il peut également être supprimé. Une
telle construction avec insert est décrite dans la demande de brevet FR 02.06811 au
nom de la demanderesse ;
- un contrefort talon 20 et une semelle externe 30 qui seront décrit plus précisément
dans ce qui suit ;
- une bande périphérique avant de protection 15 appliquée sur l'avant de la tige 10
et une bride ou tirant 17 entourant la partie talon de la tige 10 et comportant deux
branches 18 et une partie arrière 19.
[0017] Le contrefort talon 20 est réalisé par moulage d'un matériau souple et adhérent tel
que du caoutchouc.
[0018] De préférence, le matériau utilisé sera un caoutchouc très adhérent de dureté environ
70 Shore A.
(à compléter).
[0019] Le contrefort 20 comporte une paroi arrière 21, sensiblement verticale, deux parois
ou bords latéraux 25 et un fond 26. Il s'étend vers l'avant par son fond 26 sensiblement
jusqu'à la limite avant de la zone de la voûte plantaire, et donc en arrière de la
zone d'articulation métatarsophalangienne. Les bords latéraux 25 s'arrêtent quant
à eux sensiblement en arrière de la zone de la voûte plantaire. La paroi arrière 21
notamment, mais également les bords latéraux 25 définissent ensemble un volume arrondi
épousant au mieux la forme du talon et destiné à recevoir et loger confortablement
le talon d'un utilisateur. Le rôle des bords latéraux 25 est de protéger les bords
latéraux arrière de la tige de la même façon que la bande de protection périphérique
avant 15.
[0020] A la jonction entre sa paroi arrière 21 et les bords latéraux 25, le contrefort talon
présente une encoche 22 destinée à permettre le "pivotement" relatif de ladite partie
arrière par rapport à ces bords latéraux lors de l'utilisation et notamment lors du
chaussage.
[0021] En effet, la paroi arrière 21 a une forme arrondie très emboîtante destinée à bien
envelopper le talon, et la bride 17 vient encore renforcer cet effet puisque que son
rôle est d'exercer un effort de poussée du talon vers l'avant. Lors du chaussage,
il est donc nécessaire de faire "pivoter" la paroi 21 du contrefort talon par rapport
aux bords latéraux 25 de celui-ci pour réellement permettre l'introduction du pied.
[0022] Le contrefort talon 20 présente également des évidements ou logements destinés à
faciliter le positionnement et le collage des éléments appliqués ensuite, à savoir
la bride 17 et la semelle externe 30. Ce sont tout d'abord des évidements 25a, à l'avant
de chaque bord latéral et 26a en dessous du fond 26 pour recevoir les extrémités inférieures
18a des branches 18 de la bride 17. Eventuellement un autre évidemment 21 a peut être
prévu dans la paroi arrière 21 pour recevoir la partie arrière 19 de la bride 17.
[0023] Bien entendu les évidements peuvent être prévus seulement pour l'un, bride ou semelle
externe, des éléments évoqués ci-avant.
[0024] Enfin dans la paroi arrière 21 et dans le fond 26 du contrefort sont ménagés des
évidements respectivement 21b, 26b pour recevoir une partie associée 34 de la semelle
30.
[0025] Ainsi que le montre particulièrement la figure 1, la semelle 30 présente trois parties
:
- une première partie avant 31 située essentiellement en regard de la zone avant du
chausson présentant une épaisseur de 4mm ;
- une zone intermédiaire 32 située au niveau de la voûte plantaire et dont l'épaisseur
diminue progressivement de 4 à 2mm ;
- une zone arrière 33-34, d'épaisseur de 2mm et comportant une première section 33 destinée
à recouvrir le fond 26 du renfort talon 20 et une seconde section 34 destinée à remonter
sur la paroi arrière 21 dudit renfort.
[0026] Le montage du chausson selon l'invention s'effectue très simplement :
- tout d'abord l'insert de renfort 14 est collé sur toute la surface inférieure de la
première de montage 12, comme indiqué précédemment cet insert de renfort 14 peut être
présent ou non en fonction des caractéristiques du chausson recherchées ;
- ensuite le contrefort talon 20 est appliqué et collé sur la tige 10 et sa première
12 ou insert 14 ;
- et la bande de protection avant 15 est appliquée et collée sur l'avant de la tige
et la périphérie de sa première de montage 12 ou insert 14 ;
- la bride ou tirant 17 est ensuite positionnée et collée sur la tige 10, et en prise
de montage par l'extrémité 18a de ses branches 18.
[0027] On notera que le positionnement de la bride sur la tige est facilité par les logements
prévus sur le renfort talon 20. De plus, ces logements évitent également la formation
de surépaisseurs trop importantes de la bride par rapport audit renfort.
[0028] On notera également que les extrémités inférieures des branches 18 sont collées en
chevauchement sur le contrefort talon 20 et la bande de renfort 15 et réalisent de
ce fait une jonction "propre" entre ces deux éléments. La bride 17 est collée sur
la tige de façon à pré-contraindre la paroi arrière 21 du renfort talon vers l'avant.
La semelle 30 est ensuite positionnée et collée sur l'ensemble tige / première / contrefort
talon ainsi constitué.
[0029] Un tel processus de fabrication permet d'homogénéiser la fabrication, tout en maintenant
les coûts à des niveaux peu élevés du fait que le contrefort talon est moulé, mais
peut néanmoins servir pour différentes pointures puisqu'il est indépendant de la semelle
d'usure 30. La complexité et le nombre de moules nécessaires est donc réduit.
[0030] En pratique un tel contrefort talon 20 peut être prévu pour au moins deux pointures
différentes. Le problème esthétique de jonctions éventuelles entre le contrefort talon
20 et la bande de renfort avant 15 sont de plus résolus par le recouvrement en chevauchement
de la zone de liaison de ces deux éléments par la bride 17.
[0031] Par ailleurs, les réparations sont facilitées puisqu'il suffit d'enlever et de remplacer
la semelle 30, sans risquer d'endommager la partie talon comme dans les constructions
connues antérieurement.
[0032] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits
ci-avant à titre d'exemple non limitatif, mais en englobe tous les modes de réalisation
similaires ou équivalents.
1. Article chaussant notamment pour l'escalade, comportant une tige (10) souple munie
de moyens de serrage et une semelle externe (30), caractérisé en ce que la tige comporte un contrefort talon moulé.
2. Article chaussant selon la revendication 1, caractérisé en ce que le contrefort talon comporte une paroi arrière (21) et un fond (26) s'étendant sensiblement
jusqu'à la limite avant de la voûte plantaire.
3. Article chaussant selon la revendication 2, caractérisé en ce que le contrefort talon comporte deux bords latéraux (25) destinés à protéger les bords
latéraux arrière de la tige.
4. Article chaussant selon la revendication 3, caractérisé en ce que le contrefort talon présente une encoche (21) de pivotement à la jonction entre les
bords latéraux (25) et la paroi arrière (21).
5. Article chaussant selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le contrefort talon présente des logements pour le positionnement et le collage d'au
moins une bride (17) ou de la semelle externe (30).
6. Article chaussant selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le contrefort talon est en caoutchouc.
7. Article chaussant selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la semelle externe comporte deux parties (31, 33) d'épaisseurs différentes.
8. Procédé d'assemblage d'un article chaussant
caractérisé en ce qu'il consiste à :
- assembler la tige (10) sur une première de montage (12),
- appliquer et coller sur la tige (10) un contrefort talon moulé (20),
- appliquer et coller sur l'avant de la tige une bande (15) de protection avant,
- appliquer et coller sur l'arrière de la tige une bride (17) en chevauchement sur
le contrefort talon et la bande de protection avant,
- appliquer et coller la semelle externe (30).