[0001] La présente invention est relative aux chaussures dont le semelage est réalisé suivant
une structure stratifiée présentant plusieurs couches ou éléments remplissant des
fonctions distinctes et se rapporte en particulier au couplage d'un élément de renfort
de la tige avec l'un des éléments du semelage.
[0002] Par le US 6,000,148 a été proposée une construction de chaussure comportant, d'une
part, un semelage comprenant une semelle d'usure et un élément de renfort de semelage,
et d'autre part, un élément de renfort de tige qui est couplé à l'élément de renfort
de semelage, une couche de renfort amortissante et élastique du semelage étant interposée
entre la tige et ledit élément de renfort de semelage.
[0003] Le couplage des éléments de renfort de tige et de renfort de semelage permet une
transmission optimum des mouvements du pied à la semelle.
[0004] Une telle construction est particulièrement intéressante pour la marche ou la course
sur des terrains accidentés car elle permet d'améliorer la stabilité du pied, la précision
des appuis dans l'interface semelage / sol tout en permettant le déroulement du pied.
[0005] Une telle construction de chaussure est donc particulièrement indiquée pour des applications
de type "raid", c'est-à-dire impliquant de la course à pied dans des terrains accidentés.
[0006] Bien que très satisfaisante et apportant une excellente tenue et stabilité en direction
transversale, une telle construction de chaussure s'avère cependant trop rigide, notamment
en direction transversale pour certains utilisateurs privilégiant l'aspect course
et/ou ayant des exigences moins élevées en ce qui concerne l'aspect stabilité transversale.
[0007] Le but de la présente invention est de remédier à ces inconvénients et de perfectionner
une chaussure du type précitée.
[0008] Ce but est atteint dans la chaussure selon l'invention qui est du type comportant,
d'une part, un semelage comprenant au moins une semelle d'usure et un élément de renfort
de semelage et, d'autre part, un élément de renfort de la tige qui est couplé à l'élément
de renfort de semelage, par le fait que le couplage de l'élément de renfort de semelage
et de l'élément de renfort de tige est souple au moins en direction transversale.
[0009] En effet, le couplage souple en direction transversale de l'élément de renfort de
semelage et de l'élément de renfort de tige permet d'assouplir la chaussure pour une
application course tout en conservant une excellente transmission des mouvements du
pied à la semelle via la tige.
[0010] Une telle construction est donc toujours adaptée à une utilisation en terrain accidenté,
tout en étant plus optimisée pour une application course.
[0011] Selon un mode de réalisation préféré, le couplage de l'élément de renfort de semelage
et de l'élément de renfort de tige est effectué via une semelle intermédiaire amortissante.
[0012] De toute façon, l'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques de celle-ci
seront mises en évidence à l'aide de la description qui suit en référence au dessin
schématique annexé, en illustrant à titre d'exemples non limitatifs plusieurs modes
de réalisation et dans lequel :
- la figure 1 est une vue en perspective avant d'une chaussure comportant un renfort
de tige et de semelage selon l'invention,
- la figure 2 est une vue de dessous de l'ensemble renfort de semelage / semelle intermédiaire,
- la figure 3 est une vue en perspective éclatée du semelage complet avant assemblage,
- la figure 4 est une vue en coupe selon IV-IV de la figure 2,
- la figure 5 est une vue en coupe selon V-V de la figure 2,
- la figure 6 est une vue en perspective d'un élément de renfort du semelage et de tige
selon un second mode de réalisation.
[0013] La chaussure 1 représentée à titre d'exemple non limitatif sur la figure 1 comporte
une tige 10 munie d'un renfort de tige 20 et un semelage 30 comportant une structure
stratifiée décrite ci-après en référence aux figures 2 à 5.
[0014] Ainsi que le montre plus particulièrement la figure 3, le semelage 30 est constitué,
du bas vers le haut, d'une semelle d'usure 40, d'un élément de renfort de semelage
50 et d'une semelle intermédiaire 60.
[0015] La semelle d'usure 40, également appelée semelle de marche est en un matériau adhérent
et résistant à l'usure tel que de préférence du caoutchouc, mais aussi du polyuréthane
ou polymère sur base thermoplastique.
[0016] La semelle intermédiaire 60 est en un matériau amortissant tel que EVA, polyuréthane
ou alliage de polymères thermodurcissables.
[0017] Elle est fixée directement sur la tige 10 de la chaussure et s'étend sur toute la
surface du semelage. L'élément de renfort de semelage 50 est constitué par une plaque
en matériau relativement rigide et présentant de préférence des caractéristiques d'élasticité,
tel que polyamide, polyuréthane, PEBE, PEBA, PBT.
[0018] Il peut également être constitué par un insert textile de préférence inextensible
et résistant à l'abrasion, telle que polyester, polyamide, rigidifié par de la colle,
telle que colle polyuréthane, thermofusible ou néoprène.
[0019] Chacun des éléments 40, 50, 60 formant le semelage forme une couche s'étendant sensiblement
sur toute la surface dudit semelage et/ou du pied de l'utilisateur. Notamment l'élément
de renfort 50 s'étend sur pratiquement toute la longueur du semelage correspondant
à celle du pied de l'utilisateur, et comporte des découpes destinées à assouplir ledit
renfort en direction transversale et/ou longitudinale afin de permettre un meilleur
déroulement du pied, et plus de sensations en direction transversale.
[0020] Ainsi l'élément de renfort 50 comporte à l'avant des fentes 51 en forme de chevrons
et s'étendant jusqu'au bord médial de l'élément de renfort 50. Chaque fente 51 comporte
une grande branche 52 orientée sensiblement selon l'axe d'articulation métatarsophalangienne
du pied et s'étendant sur à peu près la moitié de la surface transversale de l'élément
de renfort 50.
[0021] Ces fentes 52 sont destinées à faciliter la flexion dudit élément de renfort 50,
suivant la direction de l'axe d'articulation métatarsophalangienne, et donc de faciliter
le déroulement du pied.
[0022] Chaque grande branche 52 de chaque fente 51 se prolonge jusqu'au bord médial de l'élément
de renfort 50 par une petite branche 53 s'étendant sensiblement à 90° par rapport
à la direction de ladite grande branche 52.
[0023] Le but des petites branches ou fentes 53 est d'assouplir l'élément de renfort 50
sur le bord médial pour de meilleures sensations du terrain.
[0024] De petites fentes 54 orientées dans le prolongement des fentes 52 et donc symétriquement
aux fentes 53 par rapport à l'axe longitudinal L de l'élément de renfort 50, s'étendent
quant à elles jusqu'au bord latéral de l'élément de renfort 50, de façon à assouplir
ce bord latéral de l'élément de renfort pour de meilleures sensations du terrain.
[0025] Au niveau du talon, l'élément de renfort 50 se subdivise en deux branches respectivement
médiale 55 et latérale 56, de façon à assouplir l'élément de renfort 50 en direction
transversale et fournir de meilleures sensations, d'un bord médial à l'autre latéral
du semelage et inversement. Au niveau de la voûte plantaire, l'élément de renfort
est aminci et présente des bords droits ou légèrement concaves 58.
[0026] Bien entendu, la forme décrite ci-avant de l'élément de renfort peut être différente
en fonction des effets recherchés. La forme décrite ci-avant est conçue spécifiquement
pour une application course, d'où la souplesse en déroulement et les découpes destinées
à favoriser les sensations.
[0027] La semelle d'usure 40 s'étend essentiellement sur toute la surface du semelage et
présente des découpes 41 destinées essentiellement à visualiser l'élément de renfort
50.
[0028] L'élément de renfort de tige 20 est constitué dans le cas présent d'un élément tridimensionnel
sensiblement en forme de U 21, comportant à chacune de ses extrémités un retour 22.
[0029] La partie en forme de U 21 de l'élément de renfort de tige 20 est destinée à entourer
la partie talon de la semelle intermédiaire 60 et de la tige 10 de la chaussure, et
à y être fixée par collage.
[0030] Chacun des retours 22 de l'élément de renfort 20 s'étend transversalement vers l'intérieur
par rapport à la partie en forme de U, de façon à venir bord à bord contre les bords
58 de l'élément de renfort de semelage 50 au niveau de la zone de la voûte plantaire
tout en laissant un jeu compris entre 0 et 5mm environ.
[0031] Le couplage de l'élément de renfort 20 à l'élément de renfort 50 s'effectue via la
semelle intermédiaire 60 sur laquelle ces deux éléments sont fixés, par exemple par
collage.
[0032] De préférence, la semelle EVA comporte en creux une empreinte correspondant au profil/contour
des deux éléments de renfort 20, 50 et dont la profondeur correspond à l'épaisseur
desdits éléments de renfort.
[0033] Lors du montage de la chaussure, les deux éléments de renfort 20, 50 sont mis en
place dans les empreintes associées de la semelle intermédiaire 60 et assemblés à
cette dernière par collage. La semelle d'usure 40 est également collée à l'ensemble
et le semelage 30 ainsi constitué est assemblé par collage à la tige 10 de la chaussure,
la partie supérieure du U 21 de l'élément de renfort 20 étant également collé à la
tige.
[0034] Par cette construction, on obtient, via le collage sur la semelle intermédiaire 60,
un couplage souple de l'élément de renfort de tige 30 avec l'élément de renfort de
semelage 50. En fait, l'élément de renfort de tige 20 est à la fois un élément de
renfort de tige 20 et de renfort du semelage 30.
[0035] Ce couplage souple des deux types de renforts 20, 50 permet de concilier les exigences
contradictoires de rigidité, tenue latérale du pied sur terrain accidenté et souplesse
liée aux exigences de la course à pied.
[0036] La figure 6 décrit un autre mode de réalisation dans lequel les éléments de renfort
de tige et de semelle sont intégrés côté médial et latéral. Dans ce cas, l'élément
de renfort de semelage 150 est constitué de deux parties respectivement médiale 160,
170 et latérale 180, 190. La partie médiale comporte une partie allongée sensiblement
plane 160 s'étendant sur une demi-moitié, en direction longitudinale, du semelage,
et une branche 170 entourant à moitié le talon côté médial. La branche 170 comporte
une patte verticale 171 s'élevant à partir de la partie plane 160 au niveau de la
zone de la voûte plantaire et s'arrondissant par une patte 172 en demi U autour d'une
première moitié de talon, côté médial. L'autre partie 180, 190 de l'élément de renfort
comporte de façon symétrique une partie allongée sensiblement plane 180 et s'étendant
sur une demi-moitié, en direction longitudinale, du semelage, et une branche 190 entourant
à moitié le talon côté latéral par une patte verticale 192 et une patte en demi U
192.
[0037] Les deux parties planes 160, 180 comportent des pattes transversales respectivement
161, 181, imbriquées les unes dans les autres.
[0038] Le couplage des deux parties de renfort médiale et latérale est effectué comme précédemment
via le collage de chacune de ces deux parties sur la semelle intermédiaire au niveau
de leurs parties plane 160, 180, et au niveau de la tige via leurs branches 170, 190.
[0039] Le couplage s'effectue donc essentiellement en direction longitudinale, avec un effet
au niveau transversal selon la longueur des pattes transversales 161, 181.
[0040] Ce mode de réalisation présente l'avantage de permettre des rigidités différentes
des éléments de renfort 160, 170, et 180, 190, et donc de fournir une rigidité/renfort
asymétriques côté médial et latéral selon l'effet recherché.
[0041] Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits
ci-avant à titre d'exemple non limitatif, mais en englobe tous les modes de réalisation
similaires ou équivalents.
1. Chaussure comportant, d'une part, un semelage comprenant au moins une semelle (40)
d'usure et un élément de renfort de semelage (50, 160, 180) et, d'autre part, un élément
de renfort de tige (20, 170, 190) qui est couplé à l'élément de renfort de semelage,
caractérisée en ce que le couplage de l'élément de renfort de semelage (50, 160, 180) et de l'élément de
renfort de tige (20, 170, 190) est souple au moins en direction transversale.
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée en ce que le couplage de l'élément de renfort de semelage et de l'élément de renfort de tige
est effectué via une semelle intermédiaire amortissante (60).
3. Chaussure selon la revendication 2, caractérisée en ce que chaque élément de renfort de semelage et de tige est collé sur la semelle intermédiaire
(60).
4. Chaussure selon la revendication 3, caractérisée en ce que la semelle intermédiaire (60) est en EVA.
5. Chaussure selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que l'élément de renfort de tige (20, 170, 190) est également couplé à la tige.
6. Chaussure selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que l'élément de renfort de tige comporte au moins une branche (21, 172, 192) qui entoure
la région postérieure du pied de l'utilisateur.
7. Chaussure selon la revendication 5, caractérisée en ce que l'élément de renfort de tige comporte deux branches, l'une (170) médiale, l'autre
(190) latérale, entourant chacune un côté respectivement médial, latéral de la postérieur
du pied de l'utilisateur.
8. Chaussure selon la revendication 7, caractérisée en ce que la branche (170, 190) respectivement médiale, latérale de l'élément de renfort de
tige est associée à une partie respectivement médiale, latérale de l'élément de renfort
de semelage.
9. Chaussure selon la revendication 8, caractérisée en ce que les propriétés mécaniques des éléments de renfort de tige (170, 190) et de semelage
(160, 190) sont asymétriques respectivement côté médial et latéral.