[0001] La présente invention se rapporte à un conduit d'échappement de moteur à combustion
interne comprenant deux pipes d'échappement et permettant de conserver l'énergie thermique
contenue dans les gaz de combustion.
[0002] On connaît des conduits d'échappement comprenant deux pipes d'échappement coudées
dont les premières extrémités prolongent respectivement, à partir de la face feu d'une
culasse deux sièges d'échappement et dont les secondes extrémités se rejoignent symétriquement
en formant une jonction afin de récupérer et de canaliser les gaz de combustion, notamment
vers le pot catalytique et/ou le filtre à particules.
[0003] Que ce soit pour régénérer le filtre à particules ou pour amorcer au plus tôt le
catalyseur dudit pot catalytique, il est nécessaire que les gaz de combustion du moteur
conservent toute leur énergie thermique lorsqu'ils traversent les dispositifs correspondant.
[0004] Ainsi, une solution qui s'impose à l'évidence est d'isoler les conduits d'échappement
pour diminuer au maximum l'échange d'énergie des gaz chauds aux parois.
[0005] C'est dans ce but que l'invention décrite dans le document US 6 390 051 a été réalisée.
Elle propose d'isoler des conduits d'échappement de fine épaisseur au moyen d'un anneau
de sable. Ce système est relativement efficace mais il est d'une part relativement
encombrant et d'autre part extrêmement coûteux.
[0006] A l'inverse, pour diminuer les pertes thermiques aux parois des conduits et notamment
les pertes par conduction, l'invention décrite dans le document WO O1/3306 propose
de maintenir le conduit d'échappement en tôle par quelques points de liaison, laissant
ainsi une partie substantielle de la paroi externe libre. Les conduits d'échappement
ainsi réalisé sont bon marché mais ils n'évitent pas les pertes thermiques par convexion.
[0007] Un objet de la présente invention est alors de réaliser des conduits d'échappement
qui permettent non seulement de conserver l'énergie thermique des gaz de combustion
mais aussi qui sont susceptibles d'être fabriqués à faibles coûts.
[0008] A cet effet, la présente invention propose un conduit d'échappement de moteur à combustion
interne comprenant deux pipes d'échappement coudées dont les premières extrémités
prolongent respectivement, à partir de la face feu d'une culasse deux sièges d'échappement,
la paroi interne alésée desdites premières extrémités définissant deux calibrages
de diamètre D, des secondes extrémités desdites deux pipes d'échappement coudées se
rejoignant symétriquement en formant une jonction ; ladite jonction est située au
voisinage d'un plan P
tg qui est tangent à deux cylindres définis par lesdits calibrages et qui coupe lesdites
pipes d'échappement coudées.
[0009] Ainsi, une caractéristique de l'invention réside dans la jonction des deux pipes
d'échappement qui est située au plus près des sièges d'échappement, dans le sens de
l'écoulement des gaz, tout en respectant les possibilités de tenue thermomécanique
de la culasse et du pontet de la face feu entre les pipes d'échappement. De la sorte,
grâce aux qualités aérodynamiques des pipes d'échappement, le jet de gaz est plaqué
plus tôt dans le haut des pipes d'échappement, dans le sens de l'écoulement des gaz,
de sorte que le flux surfacique est beaucoup plus faible à la jonction des deux pipes
d'échappement. Ainsi, ces caractéristiques concourent à la diminution des pertes thermiques
des gaz d'échappement aux parois des pipes d'échappement.
[0010] Par ailleurs, en raccourcissant le chemin de passage qui s'étend du siège d'échappement
jusqu'à la jonction entre les pipes d'échappement, on diminue la quantité de matière
nécessaire à l'élaboration dudit conduit d'échappement et par conséquent son coût
de production.
[0011] Préférentiellement, les axes de symétrie desdits calibrages définissent un plan P
3 incliné d'un angle β par rapport à un plan P
2 passant par le centre des deux calibrages parallèlement à l'axe du cylindre dudit
moteur, et un plan P
1, parallèle audit plan P
2 et tangent à une arrête définie par ladite jonction, est espacé dudit plan P
2 d'une distance X supérieure à X
min = D/(2cosβ). De la sorte, comme on l'expliquera plus en détail dans la suite de la
description, le conduit d'échappement pour lequel cette distance limite est respectée
permet non seulement la réduction des pertes thermiques, mais aussi est adapté à l'usinage
des calibrages.
[0012] Selon un mode de mise en oeuvre de l'invention particulièrement avantageux, lesdites
premières extrémités sont espacées l'une de l'autre d'une distance ep, lesdites secondes
extrémités se rejoignant en formant ladite jonction qui est prolongée par un seul
organe cylindrique d'axe A et de diamètre hydraulique D
s jusqu'à une extrémité formant face d'échappement et définissant un plan P
4 parallèle à P
2 et espacé de lui d'une distance Y et, ladite distance X est inférieure à X
max = Y(ep/(2D+ep-D
s)).
[0013] De la sorte, le conduit d'échappement conforme à l'invention, transfère les gaz d'échappement
du cylindre du moteur au collecteur d'échappement avec moins de pertes thermiques
que les conduits de l'art antérieur.
[0014] Avantageusement, ledit organe cylindrique est incliné par rapport audit plan P
tg de façon que ledit axe A forme un angle α supérieur à 90° avec ledit plan P
tg. L'angle obtus que forme ainsi la première extrémité des pipes d'échappement et l'organe
cylindrique permet un écoulement de gaz moins turbulent et donc avec moins d'échanges
thermiques aux parois ; en comparaison avec un conduit d'échappement à angle droit.
De façon préférentielle, ledit angle β est inférieur à 10°, et limite ainsi l'angle
α entre l'axe A et ledit plan P
tg.
[0015] D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de
la description faite ci-après d'un mode de réalisation particulier de l'invention,
donné à titre indicatif mais non limitatif, en référence aux dessins annexés sur lesquels
:
- la Figure 1 est une vue schématique de dessus d'un mode de réalisation d'un conduit
d'échappement conforme à l'invention ;
- la Figure 2 est une vue schématique verticale en élévation de côté du conduit représenté
sur la Figure 1 selon II ; et,
- la Figure 3 est une vue de détail de la Figure 2.
[0016] La Figure 1 montre un conduit d'échappement 10, dit de motif 0°, raccordé à une culasse
12 dans la partie supérieure d'un moteur à combustion interne. Le motif 0° correspond
à la disposition relative des soupapes et des cylindres du moteur.
[0017] Le conduit d'échappement 10 présente deux portions 14, 16 constituant des pipes d'échappement,
dont les premières extrémités 18, 20 sont raccordées à une face feu 22 de la culasse
12 d'un moteur en regard d'un cylindre, à une distance ep correspondant à la largeur
du pontet. Des secondes extrémités 24, 26 desdites portions, se rejoignent en formant
un organe cylindrique 28 d'axe A et une arête de jonction 30, jusqu'à une extrémité
29 formant face d'échappement et définissant un plan vertical P
4. De plus, la forme sensiblement parabolique de l'arête de jonction 30 est déterminée
de façon à obtenir des pertes de charges minimales et l'organe cylindrique présente
une section droite oblongue dont le diamètre hydraulique est D
s. D
s est défini par le quotient de la surface de la section droite par le périmètre correspondant
ledit quotient étant multiplié par quatre.
[0018] Par ailleurs, l'axe A de l'organe cylindrique 28 est compris dans un plan de symétrie
vertical perpendiculaire au plan de la Figure 1 et par rapport auquel les pipes d'échappement
14, 16 sont l'image l'une de l'autre. Ainsi, les jets de gaz d'échappement collectés
par les deux pipes d'échappement sont guidés sensiblement dans une même direction
lorsqu'ils débouchent dans l'organe cylindrique, ce qui génère moins de turbulences
des gaz d'échappement et donc moins d'échanges thermiques aux parois.
[0019] Une caractéristique essentielle de l'invention réside dans la position de la jonction
30 vis-à-vis de la culasse 12, cette position étant définie par un plan vertical P
1 qui est perpendiculaire au plan de la Figure 1, dont on a représenté la trace et
qui est tangent à l'arête de jonction 30. La position du plan vertical P
1 est relative à un plan vertical P
2 dont il est espacé d'une distance X et que l'on détaillera en référence à la Figure
2, la distance X étant encadrée par deux valeurs, X
min et X
max.
[0020] On retrouve sur cette Figure 2, la portion 16 du conduit d'échappement 10, formant
pipe d'échappement qui est prolongée à sa seconde extrémité 26 par l'organe cylindrique
28 et dont la première extrémité 20 est raccordée à la face feu 22 de la culasse 12
du moteur. En outre, la paroi interne des premières extrémités 18, 20 raccordées,
est alésée et définit deux calibrages 32 de diamètre D. Ces alésages sont réalisés
depuis la face interne de la culasse sans inconvénient, dès lors que X est supérieur
à X
min.
[0021] Les calibrages 32 présentent un point central 34, par lequel passe le plan vertical
P
2 qui est également parallèle à l'axe du cylindre du moteur, lequel plan vertical P
2 coupe également le point central du calibrage de l'autre pipe d'échappement 14 et
qui est parallèle au plan vertical P
1 que l'on retrouve également sur cette Figure 2.
[0022] Ainsi, les pipes d'échappement 14, 16, sont raccordées ensemble de façon que leur
jonction soit située au plus près de la face feu 22 de la culasse 12 et de préférence,
de façon que P
1 coupe l'axe A au voisinage du point P qui correspond à l'intersection plan P
tg qui est tangent à deux cylindres 36 définis par lesdits calibrages et qui coupe lesdites
pipes d'échappement coudées. Les axes de symétrie des deux cylindres 36 définissent
un plan P
3 passant par le point central 34 de chacun des deux calibrages 32.
[0023] En outre, l'axe de symétrie A de l'organe cylindrique 28 que l'on retrouve sur la
Figure 2, forme avec le plan P
3, un angle α compris entre 90 et 140°, par exemple 110°.
[0024] Les gaz de combustion du cylindre qui s'échappent à travers un siège d'échappement
au niveau de la face feu 22 de la culasse 12, s'évacuent très rapidement dans l'organe
cylindrique 28 ce qui diminue d'autant plus les temps de transfert thermique entre
le gaz chaud de combustion et les pipes d'échappement 14, 16.
[0025] Par ailleurs, la culasse 12 présente des passages de noyau d'eau, non représentés,
au voisinage des sièges d'échappement et elle se dilate thermiquement. En conséquence,
la jonction entre les deux pipes d'échappement 14, 16 ne peut être indéfiniment rapprochée
des sièges d'échappement pour respecter la tenue thermomécanique de la culasse.
[0026] La distance limite inférieure X
min entre le plan P
1 et le plan P
2, qui est illustrée plus en détail sur la Figure 3, correspond à D/(2cosβ), l'angle
β correspondant à l'angle entre P
2 et P
3 et étant lié à l'angle α par la relation β=α-90, en degré. Cette distance correspond
à la projection du point central 34 sur le plan P
tg parallèlement à l'axe A.
[0027] La distance limite supérieure X
max entre le plan P
1 et le plan P
2 est définie par rapport la longueur de l'organe cylindrique 28, le plan P
4 étant espacé du plan P
2 d'une distance Y et X
max valant Y(ep/(2D+ep-D
s)).
[0028] Dans le cas où ep=D/3, et où par exemple D=D
s, X
max serait alors égal à Y/4.
[0029] Entre ces distances limites X
min et X
max, la distance préférée X
préf est celle qui correspond exactement à la distance qui sépare le point P et l'intersection
I de l'axe A et du plan P
2.
[0030] On prendra par exemple, la distance du point central 34 à I égale à 4/5 D, X
préf étant alors égale à D/(2cosβ)+4/5 D tg β.
[0031] Ainsi, grâce à ces caractéristiques, le jet de gaz est plaqué plus tôt dans le haut
des pipes, dans le sens F d'écoulement des gaz d'échappement, de sorte que le flux
surfacique est beaucoup plus faible dans la partie aval du conduit, au-delà de l'arête
de jonction 30 dans le sens F. Dans cette section, de l'organe cylindrique 28, le
gradient de température entre les gaz d'échappement et la paroi est moindre et les
vitesses de ces gaz sont réduites du fait que la section est plus grande que la somme
des sections de deux organes cylindriques séparés.
[0032] En conséquence, le flux global aux parois des pipes d'échappement diminue plus rapidement
et la perte thermique des gaz d'échappement en est réduite, ce qui permet d'atteindre
plus rapidement la température d'amorçage du catalyseur ou de régénération du filtre
à particules.
1. Conduit d'échappement de moteur à combustion interne comprenant deux pipes d'échappement
coudées dont les premières extrémités sont espacées l'une de l'autre d'une distance
ep et prolongent respectivement, à partir de la face feu d'une culasse, deux sièges
d'échappement, la paroi interne alésée desdites premières extrémités définissant deux
calibrages (32) de diamètre D dont les axes de symétrie définissent un plan P3 incliné d'un angle β par rapport à un plan P2 passant par le centre (34) des deux calibrages (32) parallèlement à l'axe du cylindre
dudit moteur, des secondes extrémités desdites deux pipes d'échappement coudées se
rejoignant symétriquement en formant une jonction définissant une arête (30), un plan
P1, parallèle audit plan P2 et tangent à ladite arête (30) étant espacé dudit plan P2 d'une distance X, ladite jonction étant prolongée par un seul organe cylindrique
(28) d'axe A et de diamètre hydraulique Ds jusqu'à une extrémité formant face d'échappement et qui définit un plan P4 parallèle à P2 et espacé de lui d'une distance Y;
caractérisé en ce que ladite distance X est inférieure à Xmax = Y(ep/(2D+ep-Ds)).
2. Conduit d'échappement selon la revendication 1, caractérisé en ce que, ladite distance X est supérieure à Xmin = D/(2cosβ).
3. Conduit d'échappement selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que, lesdits calibrages définissant deux cylindres et un plan tangent Ptg auxdits deux cylindres qui coupe lesdites pipes d'échappement coudées, ledit organe
cylindrique (28) est incliné par rapport audit plan Ptg de façon que ledit axe A forme un angle α supérieur à 90° avec ledit plan Ptg.
4. Conduit d'échappement selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ledit angle β est inférieur à 10°.