[0001] La présente invention concerne de manière générale un procédé de réalisation d'une
voie de type plate-forme circulable. Une voie de type plate-forme circulable au sens
de la présente invention est une voie de circulation comportant au moins un rail intégré
dans une ou plusieurs plaques de revêtement et pouvant accueillir des véhicules routiers
de type automobiles en plus des véhicules destinés à utiliser le rail. Le procédé
de la présente invention peut être appliqué à la réalisation de toutes voies bétonnées
de type plate-forme circulable. En particulier, le procédé de la présente invention
peut être appliqué à la réalisation de voies ferrées circulables pour tramways, de
passages à niveaux franchissant une voie ferrée, de voies circulables à l'intérieur
de dépôts. Le procédé de la présente invention peut également être appliqué à la réalisation
d'aires de lavage sur les voies ferrées ou encore de voies en tunnel ferroviaire lorsqu'un
accès routier doit être possible.
[0002] Des plates-formes circulables pour tramway sont connues. Celles-ci sont habituellement
constituées de deux rails et d'un revêtement et sont soumises à des sollicitations
mécaniques diverses. Les rails supportent la charge des tramways et la transmettent
à une dalle de fondation, les revêtements comblent l'espace entre le niveau de la
dalle de fondation et le niveau haut des rails et peuvent créer dans certains cas
un plan de circulation.
[0003] Un premier procédé de réalisation de voie de circulation de type plate forme circulable
a été décrit. La première étape de ce procédé consiste à fixer des rails à une dalle
de fondation par des attaches. L'utilisation d'attaches permet d'obtenir une tenue
satisfaisante des rails mais présente des difficultés lors de la mise en oeuvre du
procédé.
[0004] Deux cas particuliers de ce procédé peuvent être distingués. Tout d'abord, les attaches
peuvent être associées à une selle, leur tenue étant assurée par le béton de la dalle
de fondation. Dans ce cas la pose des rails et de la dalle de fondation doit intervenir
simultanément ce qui pose des difficultés de mise en oeuvre. Ce procédé entraîne des
difficultés multiples pour protéger les éléments isolants sous plate forme, mettre
en place des ferraillages et maintenir le dispositif de manière précise pendant le
coulage. A ces difficultés, vient également s'ajouter l'exigence de ne pas solliciter
mécaniquement les rails et la dalle de fondation pendant la prise du béton formant
la dalle et jusqu'à ce qu'il atteigne une résistance suffisante.
[0005] Les attaches décrites ci-dessus peuvent également être intégrées à des traverses
préfabriquées. Dans ce cas, les difficultés de mise en oeuvre du procédé proviennent
du réglage précis de l'écartement des rails, de la position de la voie et de son maintien
rigoureux pendant la mise en place du béton. Par ailleurs, la voie ne supporte pas
de sollicitation pendant la prise du béton et jusqu'à ce qu'il atteigne une résistance
suffisante, ce qui allonge la durée des chantiers.
[0006] La deuxième étape du procédé connu de réalisation de voie de circulation de type
plate forme circulable consiste à recouvrir la dalle de fondation d'un revêtement
dont la partie supérieure sera au même niveau que la partie supérieure du rail. Cette
étape de réalisation pose également des difficultés car la compatibilité du revêtement
avec la présence des attaches est difficile à réaliser. En effet, l'épaisseur du revêtement
doit être réduite au niveau de chaque attache, ce qui peut augmenter la fragilité
du revêtement au niveau des attaches. En outre le revêtement doit être déposé pour
permettre l'exécution de contrôles sur la structure des attaches et effectuer leur
entretien.
[0007] Un second procédé de réalisation de voie de circulation de type plate forme circulable
a été décrit. Ce procédé consiste à réaliser un enrobage du rail. L'enrobage du rail
peut-être effectué avant la mise en place du chantier. Le produit d'enrobage est collé
au rail et la tenue de l'ensemble dans un béton de calage est assurée par les décrochements
du profil extérieur de l'enrobage du rail. Ce procédé présente plusieurs inconvénients.
Notamment, le béton n'ayant pas d'adhérence sur l'enrobage, celui-ci doit être remonté
de part et d'autre du rail ce qui limite les possibilités architecturales. Par ailleurs,
la voie doit être maintenue en place pendant la mise en oeuvre du béton et ne supporte
pas de sollicitation pendant la prise du béton et jusqu'à ce qu'il atteigne une résistance
suffisante, ce qui allonge la durée des chantiers.
[0008] Afin de diminuer la durée des chantiers, une évolution de ce type de pose a été développée
en préfabriquant des longueurs de rail enrobé dans du béton ou en préfabriquant des
panneaux de voie complets. Des difficultés existent lorsque l'on met en oeuvre un
tel procédé de pose. Les difficultés viennent de la complexité de la préfabrication
qui incorpore beaucoup de matériaux, de la valeur du stock de produit préfabriqué,
de la difficulté du réglage précis d'éléments lourds et rigides qui doivent être maintenus
en place pendant la mise en oeuvre du béton. Par ailleurs, le béton ne supporte pas
de sollicitation pendant la prise et jusqu'à ce qu'il atteigne une résistance suffisante.
[0009] Un autre procédé de réalisation a été développé, il consiste à couler un produit
de calage autour du rail placé en position. Dans ce procédé, l'adhérence au métal
et au béton est assurée par la mise en place d'un primaire d'accrochage, mais il est
nécessaire de réaliser préalablement une gorge dans laquelle est placé le rail. Les
tolérances de géométriques doivent être aussi proche que possible des tolérances de
positionnement du rail, ce qui en rend la réalisation délicate et impose un surdimensionnement
de la gorge.
[0010] Un procédé de réalisation a également été décrit dans la demande DE19519745 déposée
le 30 mai 1995. Ce procédé consiste à couler un béton autour d'un rail, et de terminer
la réalisation de la voie de circulation en fixant le rail en position fonctionnelle.
Dans ce procédé, l'adhérence au métal et au béton est assurée par la mise en place
d'un primaire d'accrochage, mais il est nécessaire de réaliser préalablement une gorge
dans laquelle est placé le rail. Les tolérances de géométriques doivent être aussi
proche que possible des tolérances de positionnement du rail, ce qui en rend la réalisation
délicate et impose un surdimensionnement de la gorge.
[0011] Il serait donc souhaitable de disposer d'un procédé de réalisation d'une voie de
circulation remédiant aux inconvénients de l'art antérieur et en particulier qui permette
de réaliser un ouvrage capable de résister aux sollicitations mécaniques, de s'adapter
aux exigences esthétiques et de s'intégrer dans un programme de construction en zone
urbaine à fort trafic, qui impose rapidité d'exécution et discrétion des moyens sur
chantier.
[0012] Les buts ci-dessus sont atteints selon l'invention par un procédé de réalisation
d'une voie de circulation comportant au moins un rail composé d'un pied et d'une tête
réunis par une partie intermédiaire, comprenant les étapes suivantes :
a. la pose du ou des rails sur une dalle de fondation (2) ;
b. l'enrobage d'une partie inférieure de chaque rail (1) avec un matériau formant
un socle (3) fixant chaque rail (1) dans sa position fonctionnelle préétablie à la
dalle de fondation (2), de sorte qu'une partie supérieure du rail saille au-dessus
d'une surface supérieure du socle (3) ;
c. la pose d'au moins une dalle de revêtement (4) ayant une surface supérieure, une
surface inférieure et des surfaces latérales, en appui sur au moins une partie de
la surface supérieure dudit socle (3), de sorte que la paroi latérale de la dalle
de revêtement (4) en regard de la partie supérieure saillante du rail (1) forme avec
cette dernière une chambre de coulage (5) ; et
d. le coulage dans cette chambre (5) d'une composition d'enrobage.
[0013] Selon l'invention, au cours de l'étape (a) le ou les rails sont calés dans une position
fonctionnelle préétablie.
[0014] Suivant ce procédé, on réalise une plate-forme comprenant un ou plusieurs rails enrobés
et un revêtement en coordonnant la mise en place successive des différents éléments
avec le coulage de l'enrobage du rail afin que la première partie du coulage serve
d'appui aux dalles de revêtement et que les dalles de revêtement servent de chambre
de coulage pour la partie supérieure de l'enrobage. La mise en oeuvre de ce procédé
permet de ne préfabriquer que des éléments standards et simples qui peuvent être stockés
sans immobilisation d'une valeur importante de fourniture. La mise en oeuvre du procédé
objet de l'invention permet également de prendre en compte les contraintes architecturales
jusqu'au bord des rails. D'autres avantages ressortent de la mise en oeuvre du procédé.
Parmi ces avantages on peut citer la possibilité de régler précisément et d'assembler
le rail par soudure lorsqu'il est sans habillage, c'est à dire lorsque le socle n'est
pas encore mis en place. Le coffrage de la partie inférieure du calage est rapide
et ne risque pas de dérégler le rail. Le coulage du produit de calage ne transmet
pas de contrainte ou de vibration au rail qui risqueraient de le dérégler. La prise
de l'enrobage formant le socle est rapide et la résistance suffisante compatible avec
l'utilisation de la voie est obtenue en quelques heures. Enfin, la mise en place du
revêtement est rapide et l'étape (d) de coulage du produit d'enrobage du rail peut
être exécuté immédiatement après la pose de la dalle de revêtement, sans réglage complémentaire
du rail, ce qui permet de compléter la pose en quelques heures.
[0015] Dans des modes de réalisation particuliers pouvant être pris isolément ou selon toutes
leurs combinaisons techniquement possibles et présentant chacun des avantages spécifiques
:
- L'étape (b) d'enrobage du pied de chaque rail comprend :
(i) la mise en place de part et d'autre du rail sensiblement parallèlement à celui-ci
d'un coffrage compressible ;
(ii) la pose d'au moins un gabarit comprenant des moyens de contact avec la tête du
rail et des moyens de contact avec les éléments de coffrage, le gabarit étant tel
que, lorsque les moyens de contact avec la tête du rail sont en contact avec le rail,
les moyens de contact avec les éléments de coffrage compriment les éléments de coffrages,
de sorte que la hauteur comprise entre la surface supérieure de la tête du rail et
la surface supérieure des éléments de coffrage est une hauteur fixe, déterminée par
le gabarit ;
(iii) la fixation des éléments de coffrage dans la position telle que déterminée par
le gabarit ; et
(iv) le coulage d'une composition d'enrobage dans le coffrage ainsi réalisé.
- L'étape (b) d'enrobage d'une partie inférieure de chaque rail comprend en outre une
étape de réglage transversal de la position des éléments de coffrage de part et d'autre
du rail avant l'étape (iv) de fixation des éléments de coffrage dans la position telle
que déterminée par le gabarit.
- Le gabarit mis en oeuvre au cours de l'étape (b) permet de maintenir la partie supérieure
du coffrage à une distance de la partie supérieure du rail qui est égale à l'épaisseur
de la dalle de revêtement.
- le coffrage comprend au moins une partie supérieure tubulaire rigide et au moins une
partie inférieure compressible permettant une diminution de l'épaisseur du coffrage.
- le gabarit a une structure en forme de « U » renversé comprenant une barre horizontale,
constituant le moyen de contact avec la tête du rail, réunie à chacune de ses extrémités
à une barre verticale dont l'extrémité se termine par un élément en forme de fourche
constituant le moyen destiné à s'adapter sur les éléments de coffrage.
- L'étape de réglage transversal de la position des éléments de coffrage met en oeuvre
les moyens suivants :
- une vis placée dans un alésage du gabarit dont une extrémité est en contact avec le
rail,
- une butée fixée au gabarit coopérant avec la vis de sorte que lorsque l'on agit sur
la vis par rotation, on immobilise le gabarit par blocage du rail entre la vis et
la butée.
- La butée est placée sur le gabarit de sorte que la vis immobilise le gabarit sur le
rail lorsque la position des éléments de coffrage est compatible avec la formation
d'un socle dont une surface supérieure peut servir d'appui à une dalle de revêtement.
- Le procédé comprend une étape supplémentaire (e) consistant à couler un mortier de
calage entre la dalle de revêtement et la dalle de fondation.
- Le procédé comprend une étape préalable à l'étape (a) consistant à insérer au moins
un drain dans la dalle de fondation, et le ou les recouvrir de mortier étanche au
mortier de calage.
- Le matériau d'enrobage utilisé au cours des étapes d'enrobage (b) et de coulage (d)
est résilient et est coulé après l'emploi d'un primaire d'accrochage.
- Un profilé est placé dans la chambre de coffrage lors de la réalisation de l'étape
(d) afin de diminuer la quantité de matériau d'enrobage nécessaire pour remplir ladite
chambre.
- Le profilé a une densité élevée apte à réduire la fréquence propre de l'assemblage
réalisé.
[0016] La suite de la description se réfère aux figures annexées qui représentent, respectivement
:
Figures 1, 2, 3 et 4 : des vues en coupe d'une voie en cours de réalisation mettant
en oeuvre le procédé selon l'invention.
Figure 4A : un agrandissement de la figure 4.
Figure 5 : une vue en coupe d'un gabarit et d'un coffrage mis en place autour d'un
rail lors de la réalisation d'une étape du procédé selon l'invention.
Figure 6 : une vue longitudinale des éléments représentés sur la figure 5.
Figure 7 : un agrandissement de la figure 6.
Figure 8 : une vue en perspective d'une voie réalisée en mettant en oeuvre le procédé
selon l'invention.
[0017] Dans la description qui suit ainsi que sur les dessins et afin de leur apporter plus
de concision et de clarté, les mêmes chiffres de référence sont utilisés pour désigner
des organes ou objets identiques permettant la mise en oeuvre du procédé objet de
l'invention.
[0018] La première étape (a) du procédé selon l'invention consiste à caler un ou plusieurs
rails 1 sur une dalle de fondation 2, dans une position fonctionnelle préétablie.
La figure 1 représente un exemple de positionnement de deux rails 1 sur une dalle
de fondation 2. Le rail 1 comprend un pied, une tête et une partie intermédiaire réunissant
le pied et la tête. On définit la position fonctionnelle des rails 1 comme étant la
position compatible avec la circulation d'un train ou d'un tramway par exemple. La
position fonctionnelle des rails 1 est atteinte en utilisant des techniques connues
de l'homme du métier. Par exemple, des mannequins peuvent être placés à des intervalles
réguliers sur les rails pour assurer leur maintien et leur positionnement corrects.
Les mannequins sont équipés de dispositifs assurant les réglages verticaux et horizontaux
des rails, et assurant un positionnement correct des rails les uns par rapport aux
autres si plusieurs d'entre eux doivent être mis en place.
[0019] La deuxième étape (b) du procédé selon l'invention consiste à réaliser un enrobage
du pied de chaque rail 1 avec un matériau formant un socle 3.
[0020] Le socle 3, dont un exemple de réalisation est présenté sur la figure 2, doit être
réalisé de façon à ne pas recouvrir la tête du rail 1. La partie supérieure de chaque
rail 1 saille au-dessus d'une partie supérieure du socle 3. Par le terme « pied du
rail », l'homme du métier comprendra la partie du rail comprenant le pied et éventuellement
une partie de la partie intermédiaire du rail. Le socle 3 repose sur la dalle de fondation
2 et présente une surface supérieure d'une dimension suffisante pour pouvoir servir
de support à une dalle de revêtement 4. La réalisation du socle 3 permet de fixer
chaque rail dans sa position fonctionnelle à la dalle de fondation 2.
[0021] L'étape (b) de réalisation du socle 3 sera décrite ci-après plus en détail.
[0022] La troisième étape (c) du procédé selon l'invention consiste à poser une ou plusieurs
dalles de revêtement 4 sur le socle 3. Plusieurs alternatives sont possibles pour
effectuer la pose de la ou des dalles de revêtement 4. Une dalle de revêtement 4 peut
être posée sur la surface supérieure du socle 3 de deux rails parallèles comme cela
est visible sur la figure 3. Une dalle de revêtement 4 peut également être posée entre
un rail 1 et le bord de la voie de circulation en cours de construction comme cela
est également visible sur la figure 3. Dans ce second cas, pour permettre la pose
d'une dalle horizontale, une cale 12 dont l'épaisseur est identique à celle du socle
3 peut être placée à proximité du bord de la voie en construction.
[0023] L'utilisation d'une cale 12 n'est cependant pas nécessaire dans le cas où l'on souhaite
poser des dalles de revêtement 4 formant une légère pente entre le rail et le bord
de la voie de circulation en construction.
[0024] Comme on l'observe sur la figure 3, la pose d'une dalle de revêtement 4 permet de
créer une chambre de coulage 5. Cette chambre de coulage 5 est formée par la surface
latérale de la dalle de revêtement 4 en regard de la partie saillante du rail 1, et
la partie saillante du rail 1 elle-même. Dans le cas de la figure 3 où la tranche
de la dalle de revêtement 4 est verticale, le fond de la chambre de coulage 5 est
défini par la surface supérieure du socle 3.
[0025] La quatrième étape (d) du procédé selon l'invention consiste à couler une composition
d'enrobage dans la chambre de coulage 5. Le résultat obtenu après cette étape est
représenté sur la figure 4.
[0026] De manière à diminuer la quantité de composition d'enrobage nécessaire au remplissage
de la chambre de coulage 5, il est possible d'insérer un profilé 11 dans la chambre
5 comme cela est représenté sur la figure 4 et sur la figure 4A. Le profilé 11 peut
avoir une forme quelconque, par exemple voisine de celle de la chambre de coulage
5 à remplir. Le profilé 11 peut également avoir une densité élevée de manière à réduire
la fréquence propre de la voie réalisée par la mise en oeuvre du procédé. De préférence,
le matériau d'enrobage utilisé au cours de l'étape (d) est résilient, et fortement
adhérent au rail 1, au béton constituant le socle 3 et à la dalle de revêtement 4
grâce à l'emploi d'un primaire d'accrochage. Le recours à un primaire d'accrochage
pour résoudre des problèmes d'adhérence est connu de l'homme du métier et ne sera
donc pas décrit en détails.
[0027] L'étape (a) du procédé décrit peut être précédée d'une étape consistant à insérer
au moins un drain 10 dans la dalle de fondation 2, et le ou les recouvrir de mortier
étanche au mortier de calage comme cela est représenté sur la figure 1. Le ou les
drains 10 mis en place permettent par exemple de faciliter l'écoulement des eaux de
ruissellement. Les drains 10 mis en place peuvent également être destinés à recevoir
des câbles.
[0028] Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, le procédé comprend une
étape supplémentaire (e) consistant à couler un mortier de calage entre la dalle de
revêtement 4 et la dalle de fondation 2 comme cela est représenté en perspective sur
la figure 8. Ce mortier de calage n'est pas indispensable à la réalisation du procédé
mais permet d'augmenter la résistance mécanique des plaques de revêtement 4, notamment
lorsque celles-ci sont destinées à supporter des véhicules routiers de type automobiles.
Par exemple, le mortier de calage peut être coulé en utilisant des réservations traversant
la dalle de revêtement 4 ou des espaces ménagés au moment de la réalisation de l'étape
(c) de pose des dalles de revêtement 4.
[0029] L'étape de mise en place de la dalle de revêtement 4 intervient rapidement après
le début de la mise en oeuvre du procédé. En effet, les coulages de produit d'enrobage
de rail et de calage entre les dalles peuvent être exécutés immédiatement sans réglage
complémentaire du rail ce qui permet de réaliser la pose de la voie en quelques heures.
[0030] L'épaisseur du socle 3 réalisé pendant l'étape (b) du procédé peut être déterminée
de manière à ce que la surface supérieure de la dalle de revêtement 4 soit au même
niveau que la partie supérieure du rail 1 comme cela est visible sur les figures 4
et 4A.
[0031] Par le terme « au même niveau que » il faut comprendre que la surface supérieure
de la dalle de revêtement 4 et la partie supérieure du rail 1 sont comprises dans
un plan horizontal.
[0032] Selon un mode de réalisation préféré du procédé selon l'invention, l'étape (b) du
procédé comprend :
(i) la mise en place de part et d'autre du rail 1 d'éléments de coffrage 61 compressibles.
(ii) la pose d'un gabarit 7 comme cela est représenté sur la figure 5,
(iii) la fixation des éléments de coffrage 61,
(iv) le coulage du matériau d'enrobage.
[0033] Les moyens mis en oeuvre dans les étapes (i) à (iv) de l'étape (b) sont décrits ci-après
plus en détails.
[0034] Les éléments de coffrage 61 peuvent par exemple être composés d'un profilé rigide
s'étendant sur toute la longueur du rail 1 associé à un élément compressible 8. En
particulier, l'élément compressible 8 peut être un élément profilé à structure en
nid d'abeille. Les éléments de coffrage 61 permettent de définir un coffrage 6 dans
lequel sera coulé un matériau d'enrobage formant le socle 3.
[0035] Le gabarit 7 permet de déterminer l'épaisseur du coffrage 6 à réaliser et par conséquent
celle du socle 3. En effet, l'épaisseur du socle 3 réalisé dépend de l'épaisseur coffrage
6 mis en place.
[0036] Comme on l'observe sur la figure 5, le gabarit 7 comprend une partie horizontale
70 reposant sur la surface supérieure de la tête du rail 1 et deux parties verticales,
se terminant par des fourches 71 destinées à s'adapter sur les parties supérieures
des éléments de coffrage 61.
[0037] Lorsque le gabarit est mis en place au cours de l'étape (b), il est posé sur la surface
supérieure des éléments de coffrage 61. L'épaisseur du coffrage 6 va ensuite diminuer
par écrasement de l'élément compressible 8 jusqu'à ce que le gabarit 7 repose également
sur la surface supérieure du rail 1. La diminution de l'épaisseur du coffrage 6 pourra
être effectuée par exemple en maintenant une force verticale sur le gabarit 7, dirigée
vers la dalle de fondation 2. Lorsque le gabarit 7 repose dans le même temps sur le
coffrage 6 et sur la partie supérieure du rail 1, on considère que le coffrage a une
hauteur acceptable. Par hauteur acceptable, on entend que le gabarit 7 maintient la
partie supérieure des éléments de coffrage 61 à une hauteur de la partie supérieure
de la tête du rail 1 qui est égale à l'épaisseur de la dalle de revêtement 4 à poser
au cours de l'étape (b). Le gabarit 7 représenté sur la figure 5 a une forme générale
de « U », mais il peut avoir une forme quelconque, compatible avec sa fonction de
maintien d'une hauteur fixe entre la partie supérieure de la tête du rail 1 et la
partie supérieure des éléments de coffrage 61. Le recours au gabarit 7 permet ainsi
de déterminer l'épaisseur du socle 3 à réaliser au cours de l'étape (b) du procédé
de manière à ce que la surface supérieure de la dalle de revêtement 4 soit au même
niveau que la partie supérieure du rail 1 comme cela est visible sur la figure 4.
[0038] Lorsque les éléments 61 constituant le coffrage 6 sont correctement placés et ont
une hauteur appropriée selon les critères que l'on a décrit ci-dessus, ces éléments
61 du coffrage 6 peuvent être fixés au gabarit 7 par des vis latérales 13 comme cela
est représenté sur la figure 5. Les éléments 61 du coffrage 6 peuvent être fixés également
à la dalle de fondation 2. La fixation à la dalle de fondation 2 peut intervenir par
la coopération d'une vis filetée 15 avec un écrou 16, la vis 15 étant fixée dans la
dalle de fondation 2 par une cheville 17. De préférence la vis filetée 15 est placée
au niveau d'une réservation 18 ménagée dans les éléments 61 du coffrage 6, comme cela
est représenté sur la figure 7
[0039] De préférence, le matériau d'enrobage coulé dans le coffrage 6 est résilient, et
fortement adhérent au rail et au béton constituant la dalle de fondation grâce à l'emploi
d'un primaire d'accrochage.
[0040] Alternativement, l'étape (b) d'enrobage d'une partie inférieure de chaque rail 1
comprend en outre la mise en place de moyens (9, 14) de réglage de la position des
éléments de coffrage 61 de part et d'autre du rail 1 avant l'étape de fixation des
éléments de coffrage 61 dans la position telle que déterminée par le gabarit. Il peut
s'agir par exemple d'une vis 9 associée à une ou plusieurs butées 14. Le mouvement
de rotation de la vis 9 au sein d'un alésage du gabarit 7 permet de déplacer le gabarit
7 jusqu'à ce que le rail soit bloqué entre la vis 9 et les butées 14 comme cela est
représenté sur la figure 5. Les cales 14 sont disposées sur le gabarit 7 de telle
sorte que lorsque la vis immobilise le gabarit 7 sur le rail 1 lorsque la position
des éléments de coffrage 61 est compatible avec la formation d'un socle 3 dont une
surface supérieure peut servir d'appui à une dalle de revêtement 4.
[0041] De préférence, les gabarits 7 sont espacés les un des autres de deux mètres environ
comme cela est schématisé sur la figure 6.
[0042] Le résultat obtenu après la mise en oeuvre du procédé est une voie de type plate
forme circulable, dont un exemple est présenté en perspective sur la figure 8.
1. Procédé de réalisation d'une voie de circulation comportant au moins un rail (1) composé
d'un pied et d'une tête réunis par une partie intermédiaire, comprenant les étapes
suivantes :
a. la pose du ou des rails sur une dalle de fondation (2) ;
b. l'enrobage du pied de chaque rail (1) avec un matériau formant un socle (3) fixant
chaque rail (1) dans sa position fonctionnelle préétablie à la dalle de fondation
(2), de sorte qu'une partie supérieure du rail (1) saille au-dessus d'une surface
supérieure du socle (3) ;
c. la pose d'au moins une dalle de revêtement (4) ayant une surface supérieure, une
surface inférieure et des surfaces latérales, en appui sur au moins une partie de
la surface supérieure dudit socle (3), de sorte que la paroi latérale de la dalle
de revêtement (4) en regard de la partie supérieure saillante du rail (1) forme avec
cette dernière une chambre de coulage (5) ; et
d. le coulage dans cette chambre (5) d'une composition d'enrobage,
caractérisé en ce que, au cours de l'étape (a), le ou les rails sont calés dans une position fonctionnelle
préétablie.
2. Procédé selon la revendication 1,
caractérisé en ce que l'étape (b) d'enrobage du pied de chaque rail (1) comprend :
(i) la mise en place de part et d'autre du rail (1) sensiblement parallèlement à celui-ci
d'un coffrage (6) compressible ;
(ii) la pose d'au moins un gabarit (7) comprenant un moyen (70) de contact avec la
tête du rail (1) et un moyen (71) de contact avec les éléments de coffrage (61), le
gabarit (7) étant tel que, lorsque le moyen (70) de contact avec la tête du rail (1)
est en contact avec celle-ci, le moyen (71) de contact avec les éléments de coffrage
(61) comprime les éléments de coffrage (61), de sorte que la hauteur comprise entre
la surface supérieure de la tête du rail (1) et la surface supérieure des éléments
de coffrage (61) a une valeur fixe, déterminée par le gabarit (7) ;
(iii) la fixation des éléments de coffrage (61) dans la position telle que déterminée
par le gabarit (7) ; et
(iv) le coulage d'une composition d'enrobage dans le coffrage (6) ainsi réalisé.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'étape (b) d'enrobage d'une partie inférieure de chaque rail (1) comprend en outre
une étape de réglage transversal de la position des éléments de coffrage (61) de part
et d'autre du rail (1) avant l'étape (iv) de fixation des éléments de coffrage (61)
dans la position telle que déterminée par le gabarit 7.
4. Procédé selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que le gabarit (7) mis en oeuvre au cours de l'étape (b) permet de maintenir la partie
supérieure du coffrage (6) à une distance de la partie supérieure du rail (1) qui
est égale à l'épaisseur de la dalle de revêtement (4).
5. Procédé selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que ledit coffrage (6) comprend au moins une partie supérieure tubulaire rigide et au
moins une partie inférieure compressible (8) permettant une diminution de l'épaisseur
du coffrage (6).
6. Procédé selon l'une des revendications 2 à 5 caractérisé en ce que le gabarit (7) a une structure en forme de « U » renversé comprenant une barre horizontale,
constituant le moyen de contact (70) avec la tête du rail (1), réunie à chacune de
ses extrémités à une barre verticale dont l'extrémité se termine par un élément en
forme de fourche constituant le moyen (71) destiné à s'adapter sur les éléments de
coffrage (61).
7. Procédé selon l'une des revendications 3 à 6,
caractérisé en ce que l'étape de réglage transversal de la position des éléments de coffrage (61) met en
oeuvre les moyens suivants :
- une vis (9) placée dans un alésage du gabarit (7), la vis (9) comprenant une extrémité
en contact avec le rail (1),
- une butée (14) fixée au gabarit (7) coopérant avec la vis (9) de sorte que lorsque
l'on agit sur la vis (9) par rotation, on déplace latéralement le gabarit jusqu'à
ce qu'il soit immobilisé par blocage du rail entre la vis (9) et la butée (14).
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la butée (14) est placée sur le gabarit (7) de sorte que la vis (9) immobilise le
gabarit (7) sur le rail (1) lorsque la position des éléments de coffrage (61) est
compatible avec la formation d'un socle dont une surface supérieure peut servir d'appui
à une dalle de revêtement (4).
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu'il comprend une étape supplémentaire (e) consistant à couler un mortier de calage
entre la dalle de revêtement (4) et la dalle de fondation (2).
10. Procédé selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'il comprend une étape préalable à l'étape (a) consistant à insérer au moins un drain
(10) dans la dalle de fondation, et le ou les recouvrir de mortier étanche au mortier
de calage.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que le matériau d'enrobage utilisé au cours des étapes d'enrobage (b) et de coulage (d)
est résilient et est coulé après l'emploi d'un primaire d'accrochage.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'un profilé (11) est placé dans la chambre de coffrage (5) lors de la réalisation de
l'étape (d) afin de diminuer la quantité de matériau d'enrobage nécessaire pour remplir
ladite chambre (5).
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que le profilé (11) a une densité élevée apte à réduire la fréquence propre de l'assemblage
réalisé.