[0001] La présente invention concerne le domaine général de la diffusion de messages d'alerte
et de sécurité sur un axe routier, à destination et/ou en provenance des véhicules
circulant sur ledit axe.
[0002] On connaît dans l'état de la technique différentes solutions pour la diffusion de
messages d'alerte ou de sécurité en général.
[0003] A titre d'exemple, le brevet US4764978 décrit un système de transmission d'informations
émises par des véhicules d'urgence, à destination des véhicules circulant sur le réseau
routier. Ces messages sont diffusés sur les fréquences AM et FM de façon à être reçues
sur l'autoradio des véhicules.
[0004] Le brevet français FR2718404 décrit un procédé et un dispositif pour transmettre,
d'un véhicule routier à un autre et par des moyens radioélectriques, des informations
concernant la sécurité routière. Ce procédé permet à un véhicule d'une part d'envoyer,
grâce à un émetteur radioélectrique de faible puissance des informations aux autres
véhicules se trouvant dans un rayon de quelques hectomètres, et d'autre part de recevoir
automatiquement les informations émises par d'autres véhicules, et d'activer un système
d'alerte permettant au conducteur d'interpréter facilement les informations et de
connaître la nature du danger qu'il va rencontrer (système sonore ou optique). Le
dispositif permet ainsi de prévenir les conducteurs arrivant dans une zone potentiellement
dangereuse, et donc de les inciter a ralentir afin d'éviter les accidents en chaîne
dus à la surprise et à la vitesse.
[0005] Cette solution n'est efficace que si un pourcentage suffisant de véhicules est équipé
des équipements considérés.
[0006] Un autre brevet américain US4403208 décrit un système de transmission d'alarme ou
de signaux d'alerte entre deux véhicules par transmission d'un signal radiofréquence
à portée limitée.
[0007] Le brevet européen EP0817151 décrit un procédé pour avertir individuellement des
incidents de la circulation au moyen d'un dispositif embarqué et d'un dispositif stationnaire
à l'aide d'une émission de type radiodiffusion de messages d'incident avec sélection
locale basée sur des messages d'incident primaires (M1). Dans le dispositif stationnaire,
pour chaque message d'incident primaire (M1) entré, les coordonnées de l'incident
sont déterminées. Des messages d'incident secondaires (M2) qui contiennent au moins
les coordonnées (CA) de l'incident pour une sélection locale, sont émis aux alentours
de l'incident.
[0008] Chaque dispositif récepteur qui reçoit un message d'incident secondaire (M2) dérive
à partir des coordonnées (CA) de l'incident reçues et des coordonnées propres (C1,
C2, C3) ainsi qu'à partir de leurs modifications déterminées une décision concernant
le rapprochement ou le non-rapprochement du véhicule de cet incident, et en cas de
rapprochement de l'incident, délivre un message (A).
[0009] Le brevet français FR2629404 propose une installation d'avertisseur d'accidents pour
automobile qui comprend un moyen pour créer un signal de déclenchement d'alarme, moyen
qui peut être réalisé par un capteur de chocs ou par un interrupteur manuel, un moyen
d'émission d'alarme par des ondes électromagnétiques ou ultrasonores, un moyen de
réception des signaux d'alarme et un moyen d'avertissement. Lors d'un accident, le
capteur de chocs produit un signal qui déclenche l'émission d'une alarme par exemple,
au moyen d'une antenne positionnée sur la voiture. Toutes autres automobiles, dans
la limite d'une distance maximale, munies d'une installation d'avertissement compatible
reçoivent ces signaux d'alarme actionnant un moyen d'avertissement dans ces automobiles.
[0010] Le brevet français 9614682 présente une réalisation efficace de communication d'urgence
entre véhicules, utilisant une seule fréquence et un partage du temps en cycles récurrents,
fixant la période d'échantillonnage. Chaque cycle est divisé en tranches, le nombre
de tranches déterminant la capacité instantanée du système (sans collision). Une fonction
de relayage automatique mais sélectif est proposée pour étendre la portée en multi-bonds,
de cycle en cycle. La synchronisation d'ensemble est assurée sur un mode statistique,
qui permet de s'affranchir de la topologie et de toute horloge de référence.
[0011] Le brevet français FR2831760 décrit un dispositif à partage de temps similaire, adossé
complètement à une infrastructure de points d'accès fixes, qui pilotent et orchestrent
les échanges entre les véhicules et l'infrastructure. Des fonctions de relayage sont
assurées pour contourner les effets de masques entre véhicules. Pour s'interfacer
avec les serveurs en infrastructure, le système intègre les protocoles du monde Internet,
tant pour les services de sécurité (conduite automatique ou assistance) que pour des
services de logistique ou de confort.
[0012] Comme dans les solutions précédentes, il est nécessaire que les véhicules et éventuellement
l'infrastructure de bord de voie soient tous dotés d'équipements spécifiques pour
permettre l'exploitation d'un tel système.
[0013] Le but de la présente invention est de remédier à ces inconvénients en proposant
une solution fiable, permettant de diffuser une alerte de manière efficace même lorsqu'un
nombre réduit seulement de véhicules est muni d'un équipement spécifique, et dont
les coûts d'équipement ou de rééquipement d'infrastructure sont modérés.
[0014] La présente invention se rapporte à un réseau de communication sans fil déployé le
long d'une voie de circulation routière et aux dispositifs émetteurs et récepteurs
implantés en bord de voie et embarqués dans les véhicules pour assurer le transfert
des données correspondantes. Le transfert est acheminé automatiquement suivant plusieurs
maillons éventuels, en cascade ou en parallèle, de type véhicule à véhicule, véhicule
à infrastructure et infrastructure à véhicule.
[0015] Plus précisément, l'invention s'applique aux autoroutes, aux boulevards périphériques,
aux voies rapides et aux grandes routes, dans un triple but :
- le support de la sécurité, en priorité majeure,
- l'aide à la gestion et au contrôle, en priorité intermédiaire,
- l'amélioration du confort des usagers, en priorité mineure.
[0016] Hors couverture d'une infrastructure, par exemple sur les routes secondaires, l'invention
permet le support d'un minimum de fonctions de sécurité, au moyen des seules communications
véhicule à véhicule. La transition sous et hors infrastructure s'effectue sans discontinuité.
[0017] Il s'agit d'assurer les services suivants, en respectant leurs exigences inhérentes
de disponibilité, de foisonnement et de délivrance en temps réel, tout en les hiérarchisant
:
- communications d'Alerte, d'avertissement et d'information liés à des incidents survenant
dans le trafic en aval, à plus ou moins courte distance,
- diffusion de consignes et collecte d'informations depuis et vers les centres de contrôle
et les postes de Sécurité,
- communications liées à la logistique du concessionnaire ou du gestionnaire de la voie
de circulation,
- consultations interactives de serveurs locaux ou régionaux concernant l'environnement
(météo, tourisme, facilités diverses),
- consultations interactives de serveurs proches ou distants à vocation générale (toile
INTERNET), opérés ou non, gratuits ou payants.
[0018] Dans le domaine des télécommunications, on connaît de nombreuses technologies de
réseaux sans fil, notamment :
- les réseaux cellulaires ;
- les réseaux locaux sans fil ;
- les réseaux de radiodiffusion isofréquence dédiée au trafic routier, avec support
d'une messagerie spécialisée (RDS-TMC) ;
- les communications latérales de voisinage, de type DSRC Européen ou boucles magnétiques
(BOCOM) ;
- les communications véhicule-véhicule à courte distance, avec relayage (MANET, MTNET)
ou sans relayage (VIGILANT, IVHW) ;
- les réseaux de communication sol-train pour le commande-contrôle sécuritaire en continu
avec éventuellement le support de flux vidéo (SOFRANET).
[0019] Les réseaux de radiodiffusion isofréquence dédiés aux autoroutes sont dits « FM »
ou « DAB » Les réseaux FM (Modulation de Fréquence) bénéficient d'une infrastructure
propre, déployée le long des autoroutes, en deux générations successives : répéteurs
analogiques en cascade, directement en bande II FM (VHF : 107.7 MHz ou autres en Europe)
; puis transport par réseau séparé (faisceaux hertziens, fibres optiques ou liens
satellite) et distribution coordonnée en bande II FM. Le format utilisé est le très
classique format analogique RCA pour la Hi-Fi stéréo (G+D et G-D, avec sous porteuse
pilote), auquel s'ajoutent une ou plusieurs sous-porteuses pour des services additionnels
tels que la messagerie diffusée RDS-TMC (à 57 kHz). Les réseaux DAB (Digital Audio
Broadcast) pour autoroutes sont au stade du projet et leur avenir dépend plus généralement
de l'avenir de la technologie DAB elle-même. Il s'agit d'un système de diffusion purement
numérique, basé sur un format de modulation multi-porteuses OFDM (Orthogonal Frequency
Division Multiplex).
[0020] Le principal défaut de ces réseaux est la contrepartie de leur simplicité : ils restent
unidirectionnels, et sont donc inadaptés à la collecte d'informations en provenance
des mobiles.
[0021] Les systèmes de communications latérales, de type DSRC (ETSI : Digital Short range
communications, en bande radio 5,8 GHz) ou boucles magnétiques (BOCOM, en bande HF
7,5 MHz), sont à couverture zonale limitée, au voisinage des installations fixes.
Leur dissymétrie, qui fait ou fera leur succès auprès des constructeurs automobiles,
interdit toute extension possible en communication véhicule-véhicule.
[0022] Les systèmes de communication directe véhicule-véhicule sont actuellement émergents
pour la transmission rapide de l'Alerte en amont du flux de véhicules à destination
directe des véhicules suiveurs. Le contenu est constitué de messages courts à caractère
temps réel, exigeant des temps de latence et de transit faibles, et une bonne disponibilité.
[0023] Les techniques utilisées sont l'isofréquence à partage de temps (TDMA), structuré
ou non ; et le relayage automatique et coopératif entre mobiles, pour augmenter la
portée dans l'axe de la voie de circulation. On peut citer comme exemples significatifs
de ces systèmes :
MTNET (produit industriel issu des démonstrateurs MANET de PROMETHEUS et DRIVE) travaillant
en allocation sans collision et en relayage sélectif multi-bonds
Les vecteurs VIGILANT et IVHW travaillant en compétition et en simple bond (point
à point).
[0024] De tels systèmes, focalisés sur la sécurité locale, se veulent indépendants de toute
infrastructure fixe, mais la sécurité globale encourage le principe d'un acheminement
vers un éventuel point d'infrastructure, pour des actions concertées avec les centres
de traitement. Un des intérêts du relayage MTNET est de faciliter un tel acheminement.
Le programme ARCOS introduit une architecture à base de frontal de communications,
qui permet la coopération transparente entre vecteurs véhicule-véhicule et véhicule-infrastructure.
Le futur programme SARI envisage de généraliser des solutions véhicule-véhicule de
type MTNET ou IVHW à des accès fixes à l'infrastructure. Les technologies candidates
sont encore au stade de l'expérimentation. Les Groupes de travail internationaux (ANSI,
ETSI, ISO) sur CALM (Continuous Air interface for Long and Medium distance) reprennent
en partie les principes de ces programmes et solutions pour une application à 5,9
GHz.
[0025] Dans le domaine connexe du transport ferroviaire, diverses solutions sont proposées
pour le Contrôle-Commande sécuritaire des trains par le sol (CBTC : « Communication
Based Train Control). Certaines sont dérivées des WLAN, avec quelques doutes sur les
performances et la cohabitation possible avec les applications bureautiques et grand
public. Parallèlement aux WLAN, un dérivé de CALM, par adaptation le l'original destiné
à la route, est également considéré. D'autres sont des solutions propriétaires couplées
plus ou moins étroitement avec les applications (pilotage automatique et régulation).
Enfin, il existe une solution appelée SOFRANET (nom commercial) qui offre un bon compromis
entre le niveau de performances et l'ouverture aux standards.
[0026] SOFRANET propose une architecture qui exploite au mieux les propriétés de la propagation
radio, entre les trains et une série de stations de base coopératives. Une triple
diversité de transmission permet de porter la robustesse à un niveau jamais atteint.
La ressource isofréquence est partagée en TDMA à haut débit crête, piloté par l'infrastructure,
avec gestion de la mobilité. Le système vise essentiellement les communications véhicule
(train) à infrastructure, mais une réserve est prévue pour le relayage entre véhicules
(trains) en environnement difficile (métro en tunnel et obstacles de type « bouchon
» présentés d'une rame à l'autre, entre des stations espacées jusqu'à 2 000 m). L'ensemble
est redondé (1+1) à raison d'un canal par sens de propagation ; il supporte IP v6
et sa suite, et est administré sous SNMP sur une plate-forme standard.
[0027] Les réseaux de contrôle-commande sécuritaire existants, à l'exception de SOFRANET,
sont dédiés au véhicule-infrastructure et ne sauraient pas prendre en charge du véhicule-véhicule,
notamment en l'absence d'infrastructure. Par ailleurs, les performances de temps réel
sont surabondantes par rapport aux besoins routiers, alors que les portées sont plutôt
en deçà.
[0028] L'invention a notamment pour objet de pallier les inconvénients décrits des solutions
de l'état de l'art, pour l'échange de "messages cibles", définis comme correspondant
à des services de sécurité, prioritaires, mais aussi à des services complémentaires
de logistique, de confort ou en exploitation commerciale. Un double régime véhicule-véhicule
et véhicule-infrastructure-véhicule est pris en compte pour l'échange des messages
cibles de sécurité.
[0029] A cet effet, l'invention concerne selon son acception la plus générale un système
de diffusion de messages cibles sur un réseau routier équipé de bornes d'émission
radiofréquence destinées par exemple à la radiodiffusion d'un programme FM dédié,
caractérisé en ce que lesdites bornes comprennent un récepteur additionnel apte à
recevoir des messages d'alerte provenant d'émetteurs complémentaires équipant certains
véhicules au moins.
[0030] De préférence, chacune desdites bornes comporte des moyens pour le transfert des
messages reçus par le récepteur additionnel vers un serveur de diffusion de messages
d'alerte.
[0031] Avantageusement, le système comporte un serveur de diffusion émettant les messages
sur le réseau de radiodiffusion.
[0032] Selon une variante particulière, le système comporte un circuit électronique d'adaptation
d'un récepteur de radiodiffusion embarqué dans les véhicules pour l'émission d'un
signal d'alerte numérique.
[0033] De préférence, ledit circuit électronique est relié à une antenne commune avec l'antenne
de réception de l'autoradio.
[0034] Selon une variante, le système comporte des émetteurs implantés dans lesdites bornes
pour l'émission localisée de messages d'alerte.
[0035] Dans un mode de réalisation préférentiel, le système est caractérisé en ce que la
diffusion des messages d'alerte est réalisée avec une ressource isofréquence, généralisée
à l'échelle d'un réseau routier.
[0036] En particulier, la transmission des messages d'alerte peut être réalisée sur un canal
de radiodiffusion dédié à la régulation du trafic routier, en pleine compatibilité
avec le service originel.
[0037] A cet effet, il est avantageux d'utiliser un format à étalement de spectre, avec
une protection par le code éventuellement particularisée en fonction de la zone géographique,
la typologie de la voie de circulation ou l'identité du gestionnaire.
[0038] Avec le système proposé, le partage de la ressource isofréquence est effectué en
TDMA (Time Division Multiple Acces : Accès Multiple à Répartition dans le Temps),
structuré ou non, synchrone ou asynchrone, en respectant des tranches temporelles
successives, de taille fixe mais paramétrable, dans lesquelles des trames banalisées
de données peuvent être transmises par les différents véhicules ou stations de base
de l'infrastructure.
[0039] Des tranches spécifiques sont allouées à l'infrastructure, avec une signature identifiable,
et selon un motif temporel régulier, facilitant la synchronisation des échanges, lorsque
ladite infrastructure est disponible.
[0040] Le système prévoit de réserver systématiquement une tranche après chaque tranche
utile émise par un mobile, à des fins de relayage immédiat par la station de base
courante (i) de l'éventuelle infrastructure, en portée électromagnétique du mobile,
sans intervention des centres serveurs. En outre, il a la capacité d'autoriser ou
non, suivant la topologie, les stations de base amont (i-1) et aval (i+1) à relayer
une seconde fois une telle alerte dans la tranche originelle
[0041] Le système gère la priorité d'accès à d'autres services entre véhicules ou entre
véhicule et serveurs reliés à l'infrastructure.
[0042] La réalisation pratique réutilise pour la partie embarquée une partie des modules
d'un autoradio moderne, à laquelle sont adjoints un module émetteur, un duplexeur
-à commutation ou autre-, un modem spécifique et un module de traitement de signal
et d'interface numériques. Pour la partie fixe, la réalisation met à profit la réutilisation
des émetteurs de radiodiffusion FM de bord d'autoroute, en ajoutant à chacun un récepteur,
un modem et un module de traitement et d'interface numériques symétriques de ceux
de la partie embarquée, plus une éventuelle connexion aux réseaux de transport (services
Intranet et Internet opérés ou non).
[0043] En alternative à la réutilisation des émetteurs de radiodiffusion FM, le système
propose la réutilisation de balises d'appel d'urgence, convenablement rénovées par
l'apport de modules émetteur, récepteur, modem, traitement et interface numériques
du même type que ceux déjà utilisés.
[0044] Selon une caractéristique particulière, le système est remarquable en ce que la ressource
isofréquence peut s'identifier à un canal de radiodiffusion FM de la bande II VHF,
de 450 kHz de largeur, ou à un canal équivalent en bande UHF basse (vers 400 ou 800
MHz), ou encore à un ensemble de canaux jointifs à bande étroite en VHF (40-200 MHz).
[0045] Selon une caractéristique particulière, le système est remarquable en ce que le canal
de 450 kHz puisse être déjà occupé par un programme de radiodiffusion dédié à la circulation
routière de type « Autoroute FM », à 107.7 MHz. Le format utilisé permet de garantir
la compatibilité réciproque avec un bas débit pour les nouveaux services (4,5 kb/s,
indicatif).
[0046] Selon une caractéristique particulière, le système est remarquable en ce que ce débit
puisse être porté à au moins 64 kb/s en cas de libération ou de spécialisation du
canal de 450 kHz mentionné. Cette solution permet la montée en puissance des services
secondaires en appui sur l'infrastructure.
[0047] Selon une caractéristique particulière, le système est remarquable en ce que le service
d'Alarme est assuré par des trames de quelques dizaines d'octets (typiquement 8 à
32) déposées dans des tranches de quelques dizaines de millisecondes (typiquement
10 à 100) pour un débit crête de quelques kb/s (typiquement 2,4 à 9,6), avec une capacité
de quelques dizaines d'alarmes simultanées (typiquement 20) ; toutes ces valeurs restant
paramétrables dans une plus large mesure.
[0048] Selon une caractéristique particulière, les caractéristiques radio-fréquence des
équipements peuvent être ajustées pour être compatibles avec la récurrence géographique
des émetteurs de radiodiffusion FM (5 à 20 km) ou à celle des balises d'appel d'urgence
(2 à 3 km).
[0049] Un premier objectif de l'invention est de fournir un système de communications capable
d'assurer nativement :
- des services de sécurité et d'autres services non prioritaires, en coopération avec
une infrastructure légère déployée le long de la voie de circulation,
- des simples services de sécurité hors couverture de l'infrastructure, c'est à dire
en fonctionnement autonome.
[0050] Un second objectif de l'invention est de permettre des passages spontanés du régime
coopératif avec l'infrastructure au régime autonome et réciproquement, sans interruption
de service ni reconfiguration.
[0051] Un troisième objectif de l'invention est d'optimiser les performances de portée et
de temps réel du service d'alerte et d'autres services sécuritaires au moyen d'un
relayage par l'infrastructure, lorsqu'elle est disponible. Ce relayage s'accompagne
d'un compte-rendu vers les centres décisionnels, dont le système acheminera les réactions
éventuelles à moyen terme (diffusion d'Alerte à plus grande échelle, information,
consignes). Hors infrastructure disponible, cet objectif se ramène à assurer les mêmes
services de façon simplifiée, en régime autonome, sans recourir au relayage entre
véhicules.
[0052] Un quatrième objectif de l'invention est de fournir des services complémentaires
à gradation de priorité, en appui sur l'infrastructure, lorsqu'elle est disponible.
L'activité de tels services mettra à profit la part de ressource non mobilisée par
les services sécuritaires, qui restera préemptible par ceux-ci à tout instant.
[0053] Un cinquième objectif de l'invention est l'aptitude à la coopération avec un premier
type d'infrastructure existante, à savoir les réseaux de radiodiffusion FM dédiés,
moyennant un minimum d'adaptation de ceux-ci. Cet objectif sera assuré en réutilisant
directement la ressource allouée pour la radiodiffusion, en simple superposition,
de manière à réemployer directement les émetteurs existants.
[0054] Un sixième objectif de l'invention est de permettre des extensions de services et
de performances à partir du premier type d'infrastructure, en plein canal de radiodiffusion
(remplacement de la chaîne existante ou recours à un canal adjacent), ou encore à
partir d'un second type d'infrastructure, plus léger, introduit au niveau des balises
d'appel d'urgence lors de la rénovation de ces équipements.
[0055] Un septième objectif de l'invention est la réutilisation et le perfectionnement d'une
filière d'équipement embarqué très économique (autoradio), ainsi que la réutilisation
des antennes et du câblage installé en première monte dans les véhicules.
[0056] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement
à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel, donné
à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés, parmi
lesquels :
La figure 1 présente un synoptique général d'un réseau de communications conforme
à l'invention. Le volet de gauche montre le fonctionnement adossé à une infrastructure
complètement équipée (depuis le matériel de transmission jusqu'aux différents centres
serveurs), par l'intermédiaire de bornes de communication de bord de route ; le volet
de droite montre la restriction au fonctionnement direct entre véhicules, hors couverture
d'une infrastructure, avec le maintien d'un service minimal de sécurité, autonome.
Sous la couverture de l'infrastructure, la mobilité est gérée à deux niveaux :
une micro-mobilité de borne à borne (glissement le long de l'infrastructure, entretenu
par la couche physique) ; et une mobilité au niveau réseau qui épouse strictement
les avancées de « Mobile IP » du protocole IP v6 (passage d'un secteur à son suivant).
Le système peut se contenter le cas échéant de l'une ou de l'autre.
La figure 2 présente l'architecture des équipements d'infrastructure, en distinguant
l'existant éventuellement réutilisé (200) et les additifs liés à l'invention. Dans
le cas de réutilisation maximale, essentiellement une chaîne de réception (210 à 213)
est à ajouter à la station courante, qui comprend déjà une chaîne d'émission (208
et 209), précédée de circuits de mise en forme et de modulation du signal diffusé
originel (204 à 207). Le relayage local est assuré par un lien direct entre le modem
ajouté (212) et la chaîne d'émission originelle, à laquelle la modulation numérique
est superposée. Les liens montants et descendants (214) avec les centres en retrait
mettent à profit le réseau numérique de transport existant, par l'intermédiaire de
multiplex à base E1 ou Ethernet (203, sous-utilisés avec le service originel).
La figure 3 présente l'architecture de l'équipement embarqué sur véhicule, qui se
greffe directement sur celle d'un récepteur autoradio modulaire (300) moyennant quelques
modules supplémentaires. Ceux-ci comprennent un duplexeur d'antenne (307), un émetteur
à faible puissance (308), un éventuel module de Fréquence Intermédiaire (FI, 309),
un modem numérique (310), les circuits de traitement de signal associés aux différents
services (311 et suivants). Une interface est prévue entre le modem et l'étage FI
du récepteur autoradio.
La figure 4 présente le chronogramme des cycles et des tranches qui délimitent les
trames de données, de longueur banalisée pour un déploiement. Deux types d'implémentations
sont possibles : en synchrone ou en asynchrone. Un fonctionnement synchrone se justifie
surtout sous le contrôle de l'infrastructure, et on peut envisager de passer d'un
régime autonome asynchrone (où les durées sont définies localement, sans référence
globale) à un régime adossé synchrone, piloté par l'horloge du réseau fixe, lorsque
le véhicule entre dans la couverture de l'infrastructure, et réciproquement.
[0057] Selon l'invention, les tranches sont accolées par paires : il existe des paires de
tranches pour les mobiles et des paires de tranches pour les fixes, ces dernières
disposées de façon récurrente, de manière à rythmer les cycles. Un mobile peut émettre
un message de sécurité (alerte par exemple) dès que le canal est libre, en occupant
une tranche. La seconde tranche de la paire est laissée libre pour le relayage éventuel
par la borne courante (i) de l'infrastructure, si le service le justifie. Un second
relayage est offert en option, plus loin en amont et/ou en aval (bornes i-1, i+1)
en réutilisant la première tranche, par effet de capture. Ces relayages rapides (dans
le cycle) n'interdisent pas des répétitions à plus long terme, par le jeu des centres
serveurs (qui peuvent apporter un traitement à valeur ajoutée).
[0058] La première tranche d'une paire attribuée aux fixes (bornes d'infrastructure) contient
des informations de servitude, notamment pour la synchronisation d'ensemble et le
multiplexage des bornes successives). La seconde tranche est une tranche de demande
de réservation de ressource par les mobiles concernant les services secondaires. Des
drapeaux y sont déposés par les mobiles avec un délai d'accès tiré au hasard par eux
le long d'une grille discrète. L'équipement d'infrastructure effectue le traitement
de priorité adéquat, en privilégiant largement les messages de sécurité, autorisés
librement au début du cycle, et en laissant une marge au moins égale à une paire de
tranches, avant de laisser passer les messages des services secondaires (en fin de
cycle). C'est la borne courante i qui s'adresse à un mobile (sens descendant des données)
dans la première tranche, alors que le mobile lui répond dans la seconde tranche de
la paire (sens montant des données).
[0059] Selon une réalisation particulière de l'invention, le système accorde aux mobiles
des paires de tranches pour les services secondaires selon l'ordre où ils ont déposé
leurs drapeaux dans la tranche de la borne i réservée à cet effet dans le cycle courant.
Une certaine résilience peut être assurée (maintien de la réservation sur quelques
cycles), si l'état du trafic le permet. Toute collision détectée sur la première partie
du cycle et sur la marge entre service de sécurité et services secondaires est résolue
au cycle suivant, au détriment des services secondaires.
[0060] En régime autonome, il n'y a ni service secondaire ni facilité de relayage, et la
seconde tranche des paires est alors mise à profit pour absorber les incertitudes
de synchronisation entre mobiles, notamment en mode asynchrone. Les mobiles détectent
facilement le passage du régime autonome au régime adossé par l'introduction périodique
des paires de tranches signées par la ou les bornes les plus proches. Le passage inverse
s'effectue par défaut.
[0061] Le système comporte une certaine liberté de paramétrage de son chronogramme en fonction
des caractéristiques du déploiement (par exemple distance entre bornes), des performances
de sécurité requises et du trafic attendu, ainsi que dans une moindre mesure du profil
souhaité pour les services secondaires. En particulier, il est possible d'insérer
des intervalles de garde entre tranches et entre paires de tranches, pour rendre compte
des limitations physiques telles que temps de propagation et temps de retournement
des émetteurs et des récepteurs (fonctionnement en simplex à l'alternat).
[0062] On notera que l'invention ne se limite pas à une implantation purement matérielle
mais qu'elle peut aussi être mise en oeuvre sous la forme d'une séquence d'instructions
d'un programme informatique ou toute forme mixant une partie matérielle et une partie
logicielle (sous forme notamment de protocole) au sol et à bord, supportée par les
blocs fonctionnels appelés TS (« Traitement de Signal »). Des blocs fonctionnels similaires
sont à prévoir dans les centres serveurs.
[0063] Le principe général de l'invention met à profit une topologie de réseau de type «
bande » ou « ruban », adapté aux applications routières ciblées.
[0064] On notera que l'invention est applicable non seulement à la sécurité routière, mais
à des fonctions sécuritaires du même type pour d'autres moyens de transport, non guidés
ou guidés : chemin de fer, métro, voies navigables (fleuves, canaux, chenaux et détroits
tels que la Manche), voire même aéronefs dans leurs couloirs de navigation.
1. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier équipé de bornes d'émission
radiofréquence destinées à la radiodiffusion par exemple d'un programme FM dédié,
caractérisé en ce que lesdites bornes comprennent un récepteur additionnel apte à recevoir des messages
d'alerte provenant d'émetteurs complémentaires équipant certains véhicules au moins.
2. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon la revendication
1, caractérisé en ce que chacune desdites bornes comporte des moyens pour le transfert des messages reçus
par ledit récepteur additionnel vers un serveur de diffusion de messages d'alerte.
3. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon la revendication
2, caractérisé en ce qu'il comporte un serveur de diffusion émettant les messages sur le réseau de radiodiffusion.
4. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte un circuit électronique d'adaptation d'un récepteur de radiodiffusion
embarqué dans les véhicules pour l'émission d'un signal d'alerte numérique dans la
même bande.
5. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon la revendication
précédente, caractérisé en ce que ledit circuit électronique est relié à une antenne commune avec l'antenne de réception
de l'autoradio.
6. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte éventuellement des émetteurs implantés dans lesdites bornes pour l'émission
localisée de messages d'alerte.
7. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le serveur recevant les messages d'alerte comporte des moyens de diffusion de services
de sécurité et d'autres services non prioritaires, en coopération avec une infrastructure
légère déployée le long de la voie de circulation,
8. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la diffusion des messages d'alerte est réalisée avec une ressource isofréquence,
généralisée à l'échelle d'un réseau routier.
9. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la diffusion des messages d'alerte est superposée à un canal de radiodiffusion FM
dédié à la régulation du trafic routier, en pleine compatibilité avec le service originel.
10. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la diffusion des messages d'alerte est réalisée selon un format à étalement de spectre,
avec une protection par le code éventuellement particularisée en fonction de la zone
géographique, la typologie de la voie de circulation ou l'identité du gestionnaire.
11. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il partage avec les moyens de radiodiffusion isofréquence en TDMA (Time Division Multiple
Accès : Accès Multiple à Répartition dans le Temps), structuré ou non, synchrone ou
asynchrone, en respectant des tranches temporelles successives, de taille fixe mais
paramétrable, dans lesquelles des trames banalisées de données peuvent être transmises
par les différents véhicules ou stations de base de l'infrastructure.
12. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il alloue des tranches spécifiques à l'infrastructure, avec une signature identifiable,
et selon un motif temporel régulier, facilitant la synchronisation des échanges, lorsque
ladite infrastructure est disponible.
13. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il réserve systématiquement une tranche après chaque tranche d'Alerte émise par un
mobile, à des fins de relayage immédiat par la station de base courante (i) de l'éventuelle
infrastructure, en portée électromagnétique du mobile, sans intervention des centres
serveurs.
14. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il a la capacité d'autoriser ou non, suivant la topologie, les stations de base amont
(i-1) et aval (i+1) à relayer une seconde fois une telle alerte dans la tranche originelle.
15. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il gère la priorité d'accès à d'autres services entre véhicules ou entre véhicule
et serveurs reliés à l'infrastructure.
16. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il réutilise pour la partie embarquée une partie des modules d'un autoradio moderne,
à laquelle sont adjoints un module émetteur, un duplexeur à commutation, un modem
spécifique et un module de traitement de signal et d'interface numériques.
17. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il permet la réutilisation des émetteurs de radiodiffusion FM de bord d'autoroute,
en ajoutant à chacun un récepteur, un modem et un module de traitement et d'interface
numériques symétriques de ceux de la partie embarquée, plus une éventuelle connexion
aux réseaux de transport (services Intranet et Internet opérés ou non).
18. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il permet la réutilisation de balises d'appel d'urgence, convenablement rénovées par
l'apport de modules émetteur, récepteur, modem, traitement et interface numériques
du même type que ceux utilisés avec la radiodiffusion FM.
19. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que la ressource isofréquence est un canal de radiodiffusion FM de la bande II VHF, de
450 kHz de largeur, ou à un canal équivalent en bande UHF basse (vers 400 ou 800 MHz),
ou encore à un ensemble de canaux jointifs à bande étroite en VHF (40-200 MHz).
20. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le canal de 450 kHz est être également occupé par un programme de radiodiffusion
dédié à la circulation routière de type « Autoroute FM », à 107.7 MHz, le format utilisé
permettant de garantir la compatibilité réciproque avec un bas débit pour les nouveaux
services (2,4 à 9,6 kb/s, indicatifs). .
21. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le débit est porté à au moins 64 kb/s en cas de libération ou de spécialisation du
canal de 450 kHz mentionné.
22. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que le service d'alarme est assuré par des trames de 8 à 32 octets déposées dans des
tranches de quelques dizaines de millisecondes pour un débit crête de 2,4 à 9,6 kb/s.
23. Système de diffusion de messages cibles sur un réseau routier selon l'une au moins
des revendications précédentes, caractérisé en ce que les caractéristiques radio-fréquence des équipements peuvent être ajustées pour être
compatibles avec la récurrence géographique des émetteurs de radiodiffusion FM (5
à 20 km) ou à celle des balises d'appel d'urgence (2 à 3 km).