[0001] L'invention concerne un procédé de marquage d'un engin de glisse ou de roulage à
structure stratifiée, ainsi qu'un engin de sport prévu adapté au procédé de marquage.
[0002] Notamment l'invention est relative à un engin de glisse comme un ski, des bâtons
de skis, une planche de surf de neige, une planche de surf d'eau, ou un engin de roulage
comme une planche de skateboard.
[0003] Il est connu de décorer ces articles avec un code d'identification tel qu'un système
de code à barres ou encore un code appelé "data matrice" dans le but d'identifier
les articles en fabrication et ultérieurement lors de leur utilisation. On marque
également les skis dans le but de les décorer ou de les personnaliser. Par exemple
un loueur peut marquer les skis ou les surfs de son parc de location avec un logo
à son nom ou son enseigne pour identifier les skis et surfs en question.
[0004] Actuellement on utilise deux techniques de marquage. Ou bien on marque en surface
à l'aide d'une étiquette rapportée. Un tel marquage a l'avantage de pouvoir être réalisé
et le cas échéant modifié à tout moment après la fabrication de l'engin. Toutefois
son inconvénient est qu'il est exposé aux coups et aux rayures lors de l'utilisation
de l'engin, et que de ce fait il est très vulnérable.
[0005] Une autre technique consiste à marquer l'engin à l'aide d'une étiquette qui est située
sous la couche externe transparente de décor. L'étiquette se trouve alors protégée
contre les dégradations que subit la couche supérieure du ski. L'inconvénient est
qu'elle doit être posée au moment de la fabrication de l'engin, et que ce marquage
est définitif, c'est-à-dire qu'ensuite il n'est pas possible de le modifier.
[0006] Un but de l'invention est de proposer un procédé de marquage d'un engin de glisse
ou de roulage pour lequel le marquage réalisé est protégé contre des coups et des
rayures auxquels est soumise la couche externe de décoration.
[0007] Un autre but de l'invention est de proposer un procédé de marquage qui permette de
marquer l'engin à tout moment après l'issue de sa fabrication.
[0008] D'autres buts et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la description
qui va suivre.
[0009] Le procédé de marquage d'un engin de glisse ou de roulage s'applique à un engin ayant
une structure stratifiée comprenant un empilement de plusieurs strates, et/ou couches
et/ou films, les strates et les couches comprenant au moins un film et/ou étant séparés
par un film et/ou étant recouverts par un film.
[0010] Le procédé de marquage d'un engin de glisse ou de roulage comprenant une couche externe
transparente formée de plusieurs constituants est caractérisé par le fait qu'on inclut
un additif sensible au rayonnement d'un faisceau laser dans l'un des constituants
au moment de sa fabrication ou de sa préparation.
[0011] Selon une caractéristique secondaire on réalise ultérieurement un marquage à l'aide
d'un faisceau laser qui fait réagir localement l'additif.
[0012] L'engin de glisse selon l'invention a une structure stratifiée comprenant une couche
externe transparente formée de plusieurs constituants.
[0013] Il est caractérisé par le fait que l'un des constituants de sa couche externe transparente
contient au moins localement un additif sensible au rayonnement d'un faisceau laser.
[0014] L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux
dessins en annexe.
[0015] La figure 1 représente un ski en vue de dessus.
[0016] La figure 2 est une vue de côté du ski de la figure 1.
[0017] La figure 3 montre en section transversale la section du ski de la figure 1.
[0018] La figure 4 représente de façon schématique la structure de la couche externe du
ski de la figure 1.
[0019] La figure 5 illustre de façon schématique la fabrication du film de la figure 4.
[0020] La figure 6 montre de façon schématique la technique de marquage du ski des figures
précédentes.
[0021] La figure 7 représente le ski de la figure 1 après l'opération de marquage.
[0022] La figure 8 est relative à une variante de réalisation.
[0023] La figure 9 illustre de façon schématique une variante de mise en oeuvre de l'invention.
[0024] Les figures 10 et 11 sont relatives à d'autres variantes de mise en oeuvre de l'invention.
[0025] L'invention va maintenant être décrite dans son application particulière à un ski
alpin. Cette application n'est pas limitative et comme cela sera précisé ultérieurement,
l'invention peut être appliquée à d'autres engins de glisse ou de roulage ou à des
accessoires de glisse ou de roulage de structure stratifiée.
[0026] Les figures 1 à 3 représentent un ski alpin 1. De façon connue, ce ski a la forme
d'une poutre allongée et cambrée avec une spatule 2 sur l'avant, un talon 3 sur l'arrière
et une zone centrale 4.
[0027] En section, le ski a une structure stratifiée qui comprend notamment un noyau central
6, une semelle de glisse 7 qui est bordée de deux carres latérales 8 et 9, et deux
sous-ensembles de renfort inférieur et supérieur 10 et 11 situés respectivement au-dessus
et en dessous du noyau.
[0028] Sur l'extérieur le ski est recouvert d'une couche externe de décor 12.
[0029] De façon classique, les sous-ensembles de renfort comprennent une ou plusieurs couches
de renfort en fibres imprégnées de résine, notamment des fibres de verre, et/ou en
alliage d'aluminium.
[0030] Le noyau est assemblé aux sous-ensembles de renfort par tout moyen approprié, notamment
au moyen de la résine de la couche de renfort avec laquelle il est en contact ou au
moyen de films de colle additionnels.
[0031] La structure du ski 1 n'est pas limitative et d'autres modes de construction du ski
peuvent aussi convenir.
[0032] La figure 4 montre en vue éclatée la structure de la couche externe de décor 12.
Cette couche est ici réalisée conformément à ce qui est décrit dans la demande de
brevet EP 774 365.
[0033] Ainsi la couche 12 présente une première feuille externe 14 qui est transparente
et qui porte un décor réalisé par une technique classique d'impression, par exemple
sérigraphie ou sublimation. Le décor est de préférence réalisé sur la face de la première
feuille 14 qui est orientée vers l'intérieur du ski.
[0034] La couche 12 comprend par ailleurs une seconde feuille 15 de contraste. Cette feuille
est une feuille d'aluminium, une nappe de fibres sèche ou une couche de bois.
[0035] Les deux feuilles sont assemblées entre elles par un film de colle 16.
[0036] Selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention, le film de colle contient
une substance additive qui réagit au rayon laser.
[0037] Une telle substance est connue. Par exemple il s'agit d'une fine poudre de dioxyde
de titane. D'autres matières peuvent également convenir. Ces produits sont disponibles
dans le commerce.
[0038] Pour faciliter le mélange de la poudre dans le film, la poudre est initialement mélangée
avec une base chimiquement compatible avec la matière du film. Ainsi pour un film
de polyéthylène, la poudre est initialement mélangée avec une base polyéthylène. Pour
un film qui serait en polyamide la poudre serait mélangée à une base en polyamide.
[0039] La figure 5 représente de façon schématique la fabrication du film de colle 16. Ce
film est en polyéthylène. Ainsi on alimente la machine à extruder 18 avec un mélange
de granulés de polyéthylène issu d'une buse 20 et de poudre sensible à un rayon laser
mélangée à une base de polyéthylène via un doseur 22.
[0040] En sortie le film extrudé 23 contient l'additif sensible au laser. Il subit les mêmes
opérations qu'un film ordinaire pour tout ce qui touche à la fabrication du ski.
[0041] La figure 6 représente de façon schématique le ski 25 sur un banc de marquage 27.
Le ski est à l'état fini, c'est-à-dire qu'il a subi toutes les opérations de fabrication
et de finition, bien que l'opération de marquage qui va maintenant être décrite pourrait
aussi bien être réalisée avant tout ou partie des opérations de finition.
[0042] De ce qui précède, on comprend que le film contenant l'additif sensible au laser
a permis le collage des deux feuilles 14 et 15, l'additif contenu dans le film 16
se trouve dans ces conditions emprisonné sous la feuille externe 14.
[0043] Selon la figure 6, le ski est installé sur un banc 27 équipé d'une tête 29 de marquage
au laser. Le type de laser utilisé n'est pas limitatif, toutefois on préfère utiliser
un laser de type YAG qui est disponible de façon courante dans le commerce.
[0044] La tête de marquage 29 émet un faisceau 30 qui est piloté par tout moyen approprié,
notamment par un ordinateur.
[0045] Sous le rayonnement du faisceau laser l'additif réagit en prenant une couleur foncée.
Selon le cheminement que l'on fait suivre au faisceau on peut réaliser tout type de
marquage.
[0046] Pour illustrer cela, la figure 7 montre un ski 35 qui porte différents marquages,
et notamment un marquage 36 de type code à barres ou data matrice, un marquage 37
qui schématise un numéro de série ou une inscription spécifique du ski, un marquage
38 qui est un élément de la décoration du ski, et un marquage 39 propre au détaillant
qui vendrait ou louerait le ski.
[0047] Tout autre marquage pourrait être réalisé avec cette technique.
[0048] Le marquage se trouve physiquement sous la feuille externe 14, il est de ce fait
complètement protégé par cette feuille. Il est indélébile sauf à réaliser un autre
marquage pardessus.
[0049] Il peut être réalisé à tout moment après la cuisson du ski, notamment il peut être
réalisé en fin de chaîne de fabrication ou bien ultérieurement dans une opération
de reprise. Un détaillant pourrait aussi marquer lui-même ses skis à condition d'être
équipé d'une tête de marquage compatible. Un client pourrait demander un marquage
personnalisé de ses skis auprès du détaillant ou du fabricant.
[0050] En utilisant des additifs appropriés et le cas échéant en jouant sur l'exposition
au faisceau laser on pourrait aussi obtenir des effets de couleur dans le marquage.
[0051] La technique qui vient d'être décrite présente l'avantage que l'additif est ajouté
dans une couche de faible épaisseur, de l'ordre de 50 à 70 microns. De ce fait la
quantité d'additif à ajouter à la fabrication du film est relativement réduite, de
plus on peut réaliser un marquage avec une haute définition.
[0052] En variante on pourrait inclure l'additif dans la feuille externe 14. Il faudrait
dans ce cas une quantité plus importante d'additif et la protection du marquage serait
moins bonne.
[0053] Il faut remarquer également que le marquage peut être réalisé à tout endroit du ski
où le film de colle est présent, non seulement le dessus mais aussi les chants du
ski.
[0054] La figure 8 illustre une variante de mise en oeuvre de l'invention. Cette figure
montre un empilage de couches du même type que la figure 4 précédente. Au lieu d'être
présent dans le film de collage 42 entre les deux feuilles 43 et 44, l'additif sensible
au laser est présent dans une pellicule 46 de dimensions réduites inférieures à celles
du film de colle.
[0055] La pellicule 46 a par exemple la même composition chimique que le film de colle ou
alors une composition compatible avec le collage des deux feuilles 43 et 44. Elle
est placée dans l'empilage sous la feuille externe 14, au-dessus ou bien en dessous
du film de colle, à un endroit où on souhaite effectuer un marquage une fois le ski
fini.
[0056] De cette façon on réduit encore la quantité d'additif nécessaire pour réaliser un
marquage puisque la surface sensible au faisceau laser est réduite à la surface de
la pellicule.
[0057] La figure 9 est relative à un autre mode de mise en oeuvre de l'invention applicable
dans le cas où le ski est recouvert d'une couche de décoration d'une seule pièce.
[0058] La couche de décoration est réalisée depuis une bande 50 dont la fabrication est
schématisée dans la figure 9. Selon la figure, la bande 50 est réalisée par superposition
de deux films 51, 53 selon une technique de coextrusion. Le film 51 est extrudé à
partir de granulés 52 usuels alors que le film 53 est extrudé à partir de granulés
54 qui contiennent l'additif sensible au laser. De préférence, la bande 50 est prévue
pour être utilisée avec le film 51 orienté vers l'extérieur pour qu'il protège l'autre
film 53. Ainsi pour un ski fini la couche externe de décoration réalisée à partir
de la bande 50 comprend sur une partie de son épaisseur, de préférence la partie orientée
vers l'intérieur du ski, une strate de matière contenant un additif sensible au rayonnement
d'un faisceau laser.
[0059] D'autres films peuvent être ajoutés dans l'opération de coextrusion notamment des
films contenant d'autres sortes d'additifs.
[0060] Selon la variante de mise en oeuvre représentée en figure 10, la couche 55 est décorée
par une technique de sérigraphie réalisée à l'aide de trames portées par un cadre.
Dans une des phases de l'impression on dépose sur la couche 55 un cadre 56 ayant une
trame 57, et on utilise une racle 58 pour déposer de l'encre au travers des mailles
de la trame. Selon la présente variante, l'encre 59 utilisée dans une des phases de
l'impression a été préparée avec un additif sensible au faisceau laser. Cet additif
est déposé sur la couche 55 en même temps que l'encre.
[0061] Selon la variante schématisée dans la figure 11, on a représenté une couche supérieure
60 d'un ski dans sa phase de fabrication où on pulvérise une laque 61 sur toute la
surface pour opacifier la décoration. Selon cette variante la laque 61 a été préparée
avec un additif sensible au faisceau laser qui est projeté sur la couche par la tête
de pulvérisation 65.
[0062] Lors de la fabrication du ski, la face de la couche 60 qui porte l'additif se trouvera
du côté du noyau, et de ce fait l'additif sera protégé par le reste de la couche 60.
[0063] Selon une technique semblable pour les skis qui reçoivent un vernis de protection
au-dessus de la couche de dessus transparente, on ajoute l'additif dans le vernis
lors de sa préparation. Toutefois dans ce cas l'additif et donc le marquage ultérieur
est exposé aux coups et rayures au même titre que le vernis.
[0064] Naturellement la présente description n'est donnée qu'à titre indicatif, et l'on
pourrait adopter d'autres mises en oeuvre de l'invention sans pour autant sortir du
cadre de celle-ci.
[0065] En particulier l'invention peut être appliquée à tout autre engin de glisse ou de
roulage ayant une structure stratifiée avec sur l'extérieur une couche externe transparente.
1. Procédé de marquage d'un engin de glisse ou de roulage comprenant une couche externe
transparente au moins superficiellement (12, 50, 55, 60) et formée de plusieurs constituants,
caractérisé par le fait qu'on inclut un additif sensible au rayonnement d'un faisceau laser dans l'un des constituants
(16, 46, 53, 59, 61) au moment de sa fabrication ou de sa préparation.
2. Procédé selon la revendication 1, où la couche externe (12) comprend deux feuilles
(14, 15) assemblées par un film de collage (16), caractérisé par le fait que l'on ajoute ledit additif dans le film de collage (16) utilisé pour le collage des
deux feuilles superposées (14, 15) de la couche externe lors de la fabrication du
film.
3. Procédé selon la revendication 1, où la couche externe (12) comprend deux feuilles
(43, 44) assemblées par un film de collage (42), caractérisé par le fait que l'on ajoute ledit additif dans une pellicule (46) lors de sa fabrication, la pellicule
ayant des dimensions inférieures à celles du film de collage et que l'on place la
pellicule dans l'empilage des feuilles (43, 44) et du film de collage (42).
4. Procédé selon la revendication 1 où la couche externe (55) est décorée par sérigraphie,
caractérisé par le fait qu'on prépare une des encres (59) avec un additif sensible au rayonnement d'un faisceau
laser.
5. Procédé selon la revendication 1, où la couche externe (60) est recouverte sur l'intérieure
par une laque pour opacifier la décoration, caractérisé par le fait que l'on prépare la laque (61) avec un additif sensible au rayonnement d'un faisceau
laser.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que l'on soumet l'engin au rayonnement d'un faisceau laser (30) après ses étapes de fabrication.
7. Engin de glisse ou de roulage comprenant une couche externe de décoration (12, 50,
55, 60) transparente au moins superficiellement et formée de plusieurs constituants,
caractérisé par le fait que l'un desdits constituants (16, 46, 53, 59, 61) contient un additif sensible au rayonnement
d'un faisceau laser.
8. Engin selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le constituant est un film de collage (16) présent entre deux feuilles (14, 15) de
la couche externe (12).
9. Engin selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le constituant est une pellicule (46) présente dans l'empilage des feuilles (43,
44) et du film de collage (42) de la couche externe (12), la pellicule ayant des dimensions
inférieures à celles du film de collage.
10. Engin selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le constituant est une strate (53) d'une bande (50) réalisée selon une technique
de coextrusion.
11. Engin selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le constituant est une encre (59) de sérigraphie.
12. Engin selon la revendication 7, caractérisé par le fait que le constituant est une laque (61) opacifiant la décoration.