[0001] La présente invention concerne un moule métallique de grande dimension, en particulier
un moule d'injection, du type constitué d'au moins deux parties de moule aptes à être
rapprochées et écartées l'une de l'autre, généralement par l'intermédiaire d'une presse
pour former, en position fermée du moule, une cavité de moulage, chaque partie de
moule, comportant une face de moulage et une face opposée, dite face d'appui de la
presse, et étant munie de canaux servant, pour au moins une partie d'entre eux, à
la circulation d'un fluide caloporteur.
[0002] Les moules métalliques d'injection de grande dimension sont aujourd'hui fabriqués
par usinage d'un bloc métal. Il en résulte un grand nombre d'inconvénients, à savoir
un temps de fabrication et un poids importants et un prix élevé.
[0003] Pour des moules de petite dimension, d'autres techniques de fabrication sont connues.
On connaît par exemple les techniques de fabrication de moule par frittage de poudre
métallique et par stéréo-lithographie comme l'illustre en particulier le brevet US-A-6.331.267
ou la demande de brevet WO 97/16274. Dans ce cas, le moule peut se présenter sous
forme d'un bloc présentant des cavités. Toutefois, ces cavités, pour permettre une
résistance du moule lors de la réalisation des opérations de moulage, doivent être
remplies de matière, telle que de la céramique. Par ailleurs, les canaux de refroidissement
de ces moules sont de disposition classique, c'est-à-dire qu'ils s'étendent perpendiculairement
à l'axe d'ouverture/fermeture du moule. Enfin, ces canaux sont réalisés dans la partie
céramique rapportée et peuvent être réalisés au moyen d'insert dans la matière céramique
ou par usinage. Il en résulte à nouveau une perte de temps importante. L'inconvénient
majeur d'un tel moule résulte du fait qu'il est fabriqué en résine. Il est incapable
de résister à des pressions d'injection élevées. En conséquence, une telle technologie
n'est pas transposable à des moules de grande dimension où les pressions d'injection
mises en oeuvre ne sont pas comparables. Ces deux caractéristiques, à savoir un procédé
de fabrication de chaque partie de moule par dépôt successif de strates et l'incorporation
de pièces pour ménager les conduits de refroidissement, sont reprises dans la demande
WO 97/16274 où chaque figure illustre une configuration classique des conduits dans
laquelle ces derniers s'étendent sensiblement parallèlement à la face de moulage pour
être au plus près de cette surface (page 11 - lignes 31 à 36) afin d'éviter un différentiel
de température. Cette même fabrication par frittage de poudre métallique et/ou par
stéréo-lithographie est reprise dans le brevet DE 19937315. Elle amène le concepteur
à une disposition classique du conduit de refroidissement qui, à nouveau, suit le
profil de la face de moulage en s'étendant sensiblement parallèlement à cette dernière
pour les mêmes raisons que celles mentionnées ci-dessus dans la demande WO 97/16274
et en raison du procédé de fabrication retenu.
[0004] On connaît par ailleurs, comme l'illustre en particulier le brevet allemand DE-A-10017391,
un procédé de fabrication de moule par fonderie. Dans ce document, les canaux servant
au refroidissement de la cavité de moulage sont alors moulés d'une seule pièce avec
la pièce de moule elle-même. Toutefois du fait de l'orientation conférée aux canaux
qui suivent la cavité de moulage et s'étendent sensiblement parallèlement à la face
de moulage, il en résulte un risque d'effondrement du moule et d'absence de résistance
de ce moule aux efforts résultant de l'injection de la matière dans la cavité de moulage.
En conséquence, une telle réalisation n'est pas transposable à la fabrication de moule
d'injection de grande dimension. En effet, dans la plupart des moules de l'état de
la technique, les canaux de refroidissement, qui sont fabriqués par usinage dans le
moule, s'étendent parallèlement à la face de moulage et donc sensiblement perpendiculairement
au sens d'ouverture/fermeture du moule. Si l'on peut rencontrer parfois des canaux
s'étendant sensiblement parallèlement à l'axe d'ouverture/fermeture du moule, ils
s'appliquent dans ce cas à des moules métalliques de petite dimension fabriqués par
usinage. Ils comportent alors les inconvénients inhérents à la technique de fabrication
par usinage.
[0005] Un but de la présente invention est donc de proposer un moule qui allie les facilités
de fabrication des moules réalisés sous forme de pièce de fonderie tout en offrant
une résistance mécanique suffisante pour pouvoir permettre la réalisation de moule
métallique d'injection de grande dimension.
[0006] Un autre but de la présente invention est de proposer un moule dont la conception
des canaux permet d'optimiser le refroidissement d'un tel moule.
[0007] A cet effet, l'invention a pour objet un moule métallique de grande dimension, en
particulier moule d'injection, du type constitué d'au moins deux parties de moule
aptes à être rapprochées et écartées l'une de l'autre, généralement par l'intermédiaire
d'une presse pour former, en position fermée du moule, une cavité de moulage, chaque
partie de moule, étant une pièce de fonderie affectant la forme d'un bloc, comportant
une face de moulage et une face opposée, dite face d'appui de la presse, et étant
munie de canaux servant, pour au moins une partie d'entre eux, à la circulation d'un
fluide caloporteur, lesdits canaux internes étant venus de moulage avec ledit bloc,
caractérisé en ce que lesdits canaux venus de moulage avec ledit bloc sont orientés
dans le sens d'ouverture/fermeture de moule et forment un réseau de canaux, parallèles
à l'axe d'ouverture/fermeture du moule pour permettre aux parois de canaux d'encaisser
les efforts résultant des opérations de moulage.
[0008] Au moins une partie des canaux remplissent une double fonction à savoir d'une part,
au niveau des parois, une fonction d'encaissement des efforts résultant des pressions
d'injection mises en oeuvre, d'autre part, au niveau de l'intérieur desdits canaux,
le rôle de conduit de circulation de fluide. L'organisation des canaux sous forme
d'un réseau de canaux parallèles permet, à l'aide d'une extrémité de chacun des canaux,
de suivre le profil de la face de moulage et donc d'obtenir les mêmes caractéristiques
en terme d'échanges de chaleur que celles qui étaient obtenues lorsqu'un canal unique
suivait le profil de la face de moulage. Le demandeur a donc constaté que, de manière
surprenante, la mise en place d'un réseau de canaux parallèles entre eux et au sens
d'ouverture/fermeture du moule avec des extrémités de canaux suivant ainsi le profil
de la face de moulage permet d'obtenir, en terme de refroidissement, des résultats
équivalents à ceux obtenus avec un canal unique suivant le profil de la face de moulage
mais à pour effet supplémentaire de renforcer la résistance mécanique du moule autorisant
ainsi la réalisation d'un moule de grande dimension, en particulier un moule d'injection
sous forme d'une pièce de fonderie.
[0009] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description suivante d'exemples
de réalisation, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
la figure 1 représente une vue en coupe d'un moule dans un mode de réalisation conforme
à l'invention ;
la figure 2 représente une vue en coupe d'un autre mode de réalisation d'un moule
conforme à l'invention ;
la figure 3 représente une vue en perspective ¾ avant de la face d'appui d'un moule
conforme à l'invention dans lequel les canaux ont été réalisés sous forme d'éléments
débouchant et
la figure 4 représente une vue en coupe d'un autre mode de réalisation d'un moule
conforme à l'invention.
[0010] Comme mentionné ci-dessus, le moule métallique, objet de l'invention, est plus particulièrement
destiné à constituer un moule de grande dimension, en particulier un moule d'injection.
Ce moule est constitué, de manière classique, d'au moins deux parties 1 de moule aptes
à être rapprochées et écartées l'une de l'autre généralement par l'intermédiaire d'une
presse pour former, en position fermée du moule, une cavité de moulage. Dans les exemples
représentés, chaque partie 1 de moule comporte une face 2 de moulage et une face 3
opposée, dite face d'appui de la presse. Cette partie de moule est encore munie de
canaux 4 servant, pour au moins une partie d'entre eux, à la circulation d'un fluide
caloporteur. Chaque partie 1 de moule est une pièce de fonderie affectant la forme
générale d'un bloc muni de canaux 4 internes venus de moulage avec ledit bloc. De
manière caractéristique à l'invention, ces canaux forment un réseau de canaux parallèles
à l'axe d'ouverture/fermeture du moule et sont orientés dans le sens S d'ouverture/fermeture
du moule pour permettre aux parois de canaux 4 d'encaisser les efforts résultant des
opérations de moulage. La réalisation des canaux sous forme d'un réseau amène à une
multiplication des canaux permettant ainsi à une extrémité de cette multiplicité de
canaux de suivre la face de moulage pour faciliter les échanges thermiques entre cavité
de moulage et canaux obtenant ainsi un effet équivalent à celui qui serait obtenu
par un canal suivant le profil de la face de moulage en s'étendant sensiblement parallèlement
à cette dernière. Dans l'exemple représenté à la figure 1, les canaux 4 forment un
réseau de canaux parallèles à l'axe d'ouverture/fermeture du moule, ces canaux prenant
naissance en arrière de la face 2 de moulage. Les canaux 4 du réseau de canaux s'étendent
jusqu'en arrière de la face 3 d'appui du moule. Cette solution permet d'obtenir des
canaux étanches au moment de la fabrication du bloc destiné à constituer la partie
1 de moule. Il en résulte une simplification au moment du raccordement de l'ensemble
des réseaux à un fluide caloporteur. Il suffit alors de raccorder l'entrée 7 et la
sortie 8 du bloc à un circuit d'alimentation en fluide caloporteur pour permettre
l'alimentation de tout ou partie des canaux 4 du moule sans avoir à gérer les problèmes
d'étanchéité au sein du moule.
[0011] Dans un autre mode de réalisation représenté à la figure 2, les canaux 4 forment
à nouveau un réseau de canaux parallèles à l'axe d'ouverture/fermeture du moule. Ces
canaux 4 prennent naissance en arrière de la face 2 de moulage et débouchent dans
la face 3 d'appui du bloc. Il devient alors nécessaire de fermer cette face d'appui
du bloc par l'intermédiaire d'une plaque rapportée dont la liaison étanche au bloc
devra être assurée.
[0012] Indépendamment du mode de réalisation de la face 3 d'appui et des canaux 4, les parois
de canaux sont munies d'ouvertures 5 de circulation de fluide d'un canal 4 à un autre.
Dans l'exemple représenté à la figure 2, au moins une partie des canaux 4 est compartimentée
par l'intermédiaire d'une cloison 6 rapportée.
[0013] Lesdits canaux 4 comportent alors, au niveau de leur paroi débouchant dans la face
d'appui du bloc, des encoches. Ces encoches forment, à l'état fermé du bloc au moyen
d'une paroi pleine rapportée, les ouvertures 5 de circulation de fluide d'un canal
4 à un autre, de manière à imposer une circulation forcée du flux de fluide le long
des parois desdits canaux compartimentés. Il en résulte dans ce cas une facilité de
fabrication des ouvertures des canaux. On note que, quel que soit le mode de réalisation
retenu, les extrémités des canaux 4 en arrière de la face de moulage sont positionnés
le long d'une ligne dont le tracé est identique au profil de la face 2 de moulage
du moule. Ainsi, cette solution permet des échanges thermiques optimisés au niveau
de la face 2 de moulage puisque la multiplicité des canaux résultant de leur organisation
en réseau permet de couvrir, à l'aide de l'extrémité de ces canaux, une grande partie
de la surface s'étendant sous la face de moulage.
[0014] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, les canaux 4 présentent une
section polygonale. Ainsi, comme l'illustre la figure 3, de préférence les canaux
du bloc présentent une structure en nid d'abeille formée ici par des alvéoles de type
hexagonal. Les canaux forment ainsi un réseau de canaux parallèles adjacents, de préférence
contigus, d'axe parallèle à l'axe d'ouverture du moule et dont les extrémités coopèrent
pour venir suivre le profil de la face de moulage. Bien évidemment, d'autres modes
de réalisation et en particulier d'autres formes de réalisation de canaux peuvent
être envisagés, l'intérêt des sections polygonales étant de disposer de parois d'épaisseur
constante limitant les problèmes de bullage, de retassures et de déformation au moment
de la fabrication du moule.
[0015] Un tel moule est fabriqué de manière classique suivant les techniques de fonderie
bien connues à ceux versés dans cet art. A cet effet, les étapes du procédé comportent
une première étape de fabrication d'un modèle de la partie 1 de moule réalisé en un
matériau fusible, tel que du polystyrène. Les éléments creux de ce moule sont alors
remplis de sable et l'ensemble est trempé dans du sable pour réaliser un moule en
sable. Le modèle initial constitue un modèle perdu lors de l'opération du coulage
de métal qui vient se substituer aux parties occupées par le modèle maître. Le sable
est alors éliminé et le moule métallique, obtenu par coulée, constitue le moule définitif.
Cette technique ne sera pas décrite plus en détail car elle est bien connue à ceux
versés dans cet art. Le métal utilisé lors de la coulée peut être de l'aluminium,
de l'acier ou autre.
1. Moule métallique de grande dimension, en particulier moule d'injection, du type constitué
d'au moins deux parties de moule aptes à être rapprochées et écartées l'une de l'autre,
généralement par l'intermédiaire d'une presse pour former, en position fermée du moule,
une cavité de moulage, chaque partie (1) de moule, étant une pièce de fonderie affectant
la forme d'un bloc, comportant une face (2) de moulage et une face (3) opposée, dite
face d'appui de la presse, et étant munie de canaux (4) servant, pour au moins une
partie d'entre eux, à la circulation d'un fluide caloporteur, lesdits canaux (4) internes
étant venus de moulage avec ledit bloc,
caractérisé en ce que lesdits canaux (4) venus de moulage avec ledit bloc sont orientés dans le sens (S)
d'ouverture/fermeture de moule et forment un réseau de canaux, parallèles à l'axe
d'ouverture/fermeture du moule pour permettre aux parois de canaux (4) d'encaisser
les efforts résultant des opérations de moulage.
2. Moule selon la revendication 1,
caractérisé en ce que les canaux (4) du réseau de canaux, venus de moulage avec le bloc, prennent naissance
en arrière de la face (2) de moulage
3. Moule selon la revendication 2,
caractérisé en ce que les canaux (4) du réseau de canaux sont des canaux (4) non débouchant qui s'étendent
jusqu'en arrière de la face (3) d'appui du moule.
4. Moule selon la revendication 2,
caractérisé en ce que les canaux (4) du réseau de canaux débouchent dans la face (3) d'appui du bloc.
5. Moule selon l'une des revendications 1 à 4,
caractérisé en ce que les canaux (4) présentent une section polygonale.
6. Moule selon l'une des revendications 1 à 5,
caractérisé en ce que les canaux du bloc présentent une structure en nid d'abeille.
7. Moule selon l'une des revendications 1 à 6,
caractérisé en ce que les parois de canaux sont munies d'ouvertures (5) de circulation de fluide d'un canal
(4) à un autre.
8. Moule selon l'une des revendications 4 à 7,
caractérisé en ce qu'au moins une partie des canaux (4) est compartimentée par l'intermédiaire d'une cloison
(6) rapportée, lesdits canaux (4) comportant, au niveau de leur paroi débouchant dans
la face (3) d'appui du bloc, des encoches, ces encoches formant, à l'état fermé du
bloc au moyen d'une paroi pleine rapportée destinée à constituer la paroi d'appui
de la presse, les ouvertures (5) de circulation de fluide d'un canal (4) à un autre,
de manière à imposer une circulation forcée du flux de fluide le long des parois desdits
canaux (4) compartimentés.
9. Moule selon l'une des revendications 1 à 8,
caractérisé en ce que les extrémités des canaux (4) en arrière de la face de moulage sont positionnés le
long d'une ligne de tracé identique au profil de la face (2) de moulage du moule.
10. Moule selon l'une des revendications 1 à 9,
caractérisé en ce que la face (3) d'appui d'au moins une partie (1) de moule est conformée pour délimiter
un logement servant à la réception d'un bloc d'éjecteurs.