[0001] Le domaine de la présente invention est celui du raffinage des coupes pétrolières.
Il concerne en particulier le domaine des procédés de traitement de charges lourdes
telles que des résidus provenant d'une distillation atmosphérique ou d'une distillation
sous vide.
[0002] Etant donné la demande croissante en carburants, en essences et en diesel, et la
baisse de consommation des fuels lourds, il devient de plus en plus important de pouvoir
convertir à un niveau très élevé le fond du baril.
[0003] Ceci est particulièrement vrai pour certains pays où la production locale en pétrole
est constituée essentiellement de bruts dit lourds, tel que, par exemple, le brut
Athabaska au Canada, Morichal au Venezuela, contenant très peu de distillats légers.
En effet, ces bruts lourds contiennent environ 80% en poids de résidu sous vide. Ces
bruts sont également caractérisés par une densité API faible, inférieure à 12.
[0004] Par ailleurs, les charges lourdes telles que les résidus atmosphériques et les résidus
sous vide contiennent des quantités importantes de métaux, de sédiments et d'asphaltènes.
Lorsque ces charges sont utilisées dans des procédés de conversion thermique, tels
qu'une viscoréduction, les impuretés de ces charges entraînent rapidement le cokage
et le bouchage des capacités par floculation et sédimentation. Lorsque ces mêmes charges
sont utilisées dans des procédés de conversion catalytique en lit fixe, la présence
d'impuretés nécessite l'utilisation de lit de garde pour protéger les catalyseurs
de raffinage et éviter une désactivation très rapide, augmentant ainsi le volume des
réacteurs de ces unités.
[0005] Par ailleurs, dans les unités de conversion en lit fixe, la conversion de la charge
est limitée par des niveaux thermiques qui sont plus faibles que dans les unités de
conversion en lit bouillonnant. Lorsque ces charges sont utilisées telles quelles
dans des procédés de conversion catalytique en lit bouillonnant, la présence de ces
impuretés entraîne l'augmentation du taux de remplacement de catalyseur.
[0006] Le brevet français FR 2 803 596 décrit un procédé de conversion de distillats comprenant
une étape d'hydroconversion en lit bouillonnant, une étape de séparation dans laquelle
on obtient une fraction légère et une fraction lourde, et une étape de craquage catalytique
de la fraction lourde. Un tel procédé peut conduire à des niveaux de conversion élevés,
mais sa mise en oeuvre n'est généralement envisagée que pour des charges ayant un
point d'ébullition final inférieur à 600°C. En outre, le procédé décrit dans ce brevet
n'est, a priori, pas adapté pour le traitement d'un résidu atmosphérique ou d'un résidu
sous vide provenant d'un brut lourd.
[0007] Il a été trouvé un procédé permettant de pallier aux inconvénients évoqués ci-dessus
et permettant également d'obtenir des rendements élevés en essences, en kérosène et
en gazoles, à partir de résidus provenant d'une distillation atmosphérique ou d'une
distillation sous vide d'un brut lourd. Ce procédé permet également d'obtenir des
produits de bonne qualité ne nécessitant pas de post-traitement ou ne nécessitant
que des post-traitements modérés.
[0008] La présente invention porte donc sur un procédé de traitement d'une charge d'hydrocarbures
dont au moins 95% en poids sont constitués de composés ayant une température d'ébullition
d'au moins 340°C, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes, dans lesquelles
:
a) on met en contact la charge avec un solvant de manière à obtenir un effluent désasphalté
ayant une teneur en asphaltènes (insolubles dans le n-heptane selon la norme NF-T-60-115)
inférieure à 3000 ppm poids,
b) on craque l'effluent désasphalté en présence d'hydrogène et d'un catalyseur d'hydrocraquage,
dans un réacteur à lit bouillonnant, de manière à convertir au moins 50 % en poids
de la fraction de l'effluent désasphalté bouillant au dessus de 500°C en composés
ayant un point d'ébullition inférieur à 500°C,
c) on fractionne l'effluent de l'étape b) pour récupérer des essences, du kérosène,
des gazoles et un premier résidu, et
d) on craque catalytiquement au moins une partie de ce premier résidu de manière à
obtenir un effluent comprenant des essences, du kérosène, des gazoles et un second
résidu.
[0009] Un avantage de l'invention est de fournir un procédé permettant d'obtenir une meilleure
valorisation de charges lourdes telles que des résidus atmosphériques, des résidus
sous vide obtenus à partir de n'importe quels pétroles bruts, en particulier à partir
de pétroles bruts lourds. Ces pétroles bruts présentent généralement une densité API
inférieure à 12.
[0010] Un autre avantage de l'invention est de fournir un procédé permettant de viser un
rendement global élevé en essences, en kérosène et en gazoles.
[0011] Un autre avantage de l'invention est de fournir un procédé permettant d'obtenir des
essences, du kérosène et des gazoles ayant d'excellentes qualités et permettant de
limiter le nombre ou la sévérité des post-traitements.
[0012] Pour une meilleure compréhension, deux modes non limitatifs du procédé de l'invention
sont illustrés par des figures.
[0013] La Figure 1 représente, à titre d'exemple, un mode de réalisation du procédé selon
l'invention enchaînant une étape de désasphaltage, une étape d'hydroconversion en
lit bouillonnant, une étape de fractionnement par distillation atmosphérique et une
étape de craquage catalytique de type FCC.
[0014] La Figure 2 représente, à titre d'exemple, un schéma similaire à celui de la Figure
1, mais dans lequel l'étape de fractionnement comprend une distillation atmosphérique
et une distillation sous vide, le distillat sous vide étant envoyé dans une étape
d'hydrocraquage.
[0015] Les charges qui peuvent être traitées par le procédé de l'invention sont des hydrocarbures
dont au moins 95% en poids sont constitués de composés ayant une température d'ébullition
d'au moins 340°C et pouvant aller à 700°C ou plus, par exemple entre 500°C et 700°C.
[0016] La charge d'hydrocarbures présente un point d'ébullition final, de préférence supérieur
à 600°C, de manière plus préférée supérieur à 650°C, de manière encore plus préférée
supérieur à 700°C.
[0017] Ces charges peuvent être des résidus atmosphériques et des résidus sous vide. Par
exemple, ces charges peuvent être des résidus provenant de distillations directes
ou de procédés de conversion comme la cokéfaction, de procédés d'hydroconversion en
lit fixe comme le procédé HYVAHL ou de procédés en lit bouillonnant comme le procédé
H-Oil. Les charges peuvent être formées par mélange de ces fractions dans n'importe
quelle proportion ou par dilution dans des coupes pétrolières de point d'ébullition
inférieur à 360°C.
[0018] L'invention se révèle particulièrement intéressante pour certains résidus de bruts
lourds, c'est à dire des bruts contenant peu de distillats. Typiquement les bruts
Athabasca et Morichal comportent 80% de résidus sous vide. Leur densité API est généralement
voisine de 10. Ces bruts lourds contiennent, par rapport aux autres bruts, beaucoup
plus d'impuretés telles que, par exemple, des métaux (nickel, vanadium, silicium,
etc), un Carbone Conradson élevé, des asphaltènes, du soufre et de l'azote.
[0019] Ainsi, selon un mode préférentiel, la charge d'hydrocarbures comporte essentiellement
des résidus atmosphériques, dont au moins 95% en poids sont constitués de composés
ayant une température d'ébullition d'au moins 600°C, et des résidus sous vide de bruts
lourds, dont au moins 95% en poids sont constitués de composés ayant une température
d'ébullition d'au moins 650°C.
[0020] Lors de l'étape a) du procédé de l'invention, on met en contact la charge avec un
solvant afin d'obtenir un effluent désalphalté. Cette opération est souvent qualifiée
de désasphaltage au solvant. Elle permet d'extraire une grande partie des asphaltènes
et de réduire la teneur en métaux. Lors de ce désasphaltage, ces derniers éléments
se retrouvent concentrés dans un effluent appelé asphalte. L'effluent désasphalté,
souvent qualifié d'huile désasphaltée, présente une teneur réduite en asphaltènes
et en métaux.
[0021] L'un des objectifs de l'étape de désasphaltage est, d'une part, de maximiser la quantité
d'huile désasphaltée et, d'autre part, de maintenir, voire de minimiser, la teneur
en asphaltènes. Cette teneur en asphaltènes est généralement déterminée en terme de
teneur en asphaltène insolubles dans l'heptane, c'est à dire mesurée selon une méthode
décrite dans la norme NF-T 60-115 de janvier 2002.
[0022] Selon l'invention, la teneur en asphaltènes de l'effluent désaphalté est inférieure
à 3000 ppm poids.
[0023] De préférence, la teneur en asphaltènes de l'effluent désasphalté est inférieure
à 1000 ppm poids, de manière plus préférée inférieure à 500 ppm poids.
[0024] En dessous d'une teneur en asphaltènes de 500 ppm poids, la méthode de la norme NF-T
60-115 n'est plus suffisante pour mesurer cette teneur. La demanderesse a mis au point
une méthode analytique, couvrant l'analyse quantitative des asphaltènes des produits
de distillation directe et des produits lourds issus du désasphaltage des résidus.
Cette méthode est utilisable pour des concentrations en asphaltènes inférieures à
3000 ppm poids et supérieures à 20 ppm poids. La méthode en question consiste à comparer
l'absorbance à 750 nm d'un échantillon en solution dans le toluène avec celle d'un
échantillon en solution dans l'heptane après filtration. La différence entre les deux
valeurs mesurées est corrélée à la concentration en asphaltènes insolubles dans l'heptane
en utilisant une équation de calibrage. Cette méthode vient compléter la méthode AFNOR
T60-115 et la méthode standard IP143 qui sont utilisées pour des concentrations plus
élevées.
[0025] Le solvant utilisé lors de l'étape a) de désasphaltage est avantageusement un solvant
paraffinique, une coupe d'essence ou des condensats contenant des paraffines.
[0026] De préférence, le solvant utilisé lors de l'étape a) comprend au moins 50 % en poids
de composés hydrocarbonés ayant entre 3 et 7 atomes de carbone, de manière plus préférée
entre 5 et 7 atomes de carbone, de manière encore plus préférée 5 atomes de carbone.
[0027] En fonction du solvant utilisé, le rendement en huile désasphaltée et la qualité
de cette huile peuvent varier. A titre d'exemple, lorsque que l'on passe d'un solvant
à 3 atomes de carbone à un solvant à 7 atomes de carbone, le rendement en huile augmente
mais, en contrepartie, les teneurs en impuretés (asphaltènes, métaux, Carbone Conradson,
soufre, azote...) augmentent également.
[0028] Le tableau suivant illustre, à titre d'exemple, l'impact du nombre d'atomes de carbone
des composés hydrocarbonés du solvant sur les rendements en huile désasphaltée et
sur la qualité de l'huile lors du désasphaltage d'un résidu sous vide (RSV) Arabe
Léger.
Solvant |
C3 |
C4 |
C5 |
Rendement en huile désaphaltée par rapport au résidu sous vide, % en poids |
base |
base+30 |
base+45 |
Caractéristiques de l'huile |
|
|
|
|
Densité d15/4 |
0,933 |
0,959 |
0,974 |
Soufre (% en poids) |
2,6 |
3,3 |
3,7 |
Carbone Conradson (% en poids) |
1,9 |
5,9 |
7,9 |
Asphaltènes C7 (% en poids) |
<0,05 |
0,07 |
0,15 |
Ni(ppm) |
1 |
3 |
7 |
V (ppm) |
1,5 |
2,5 |
15,5 |
[0029] Par ailleurs pur un solvant donné, le choix des conditions opératoires en particulier
la température et la quantité de solvant injectée a un impact sur le rendement en
huile désasphaltée et sur la qualité de cette huile. L'homme du métier peut choisir
les conditions optimales pour obtenir une teneur en asphaltène inférieure à 3000 ppm.
[0030] L'étape a) de désasphaltage peut être réalisée par tout moyen connu de l'homme du
métier. L'étape a) est généralement réalisée dans un mélangeur décanteur ou dans une
colonne d'extraction. De préférence, l'étape de désasphaltage est réalisée dans une
colonne d'extraction.
[0031] Dans un mode de réalisation préféré, on introduit dans la colonne d'extraction un
mélange comprenant la charge d'hydrocarbures et une première fraction d'une charge
de solvant, le rapport volumique entre la fraction de charge de solvant et la charge
d'hydrocarbures étant appelé taux de solvant injecté avec la charge. Cette étape a
pour objet de bien mélanger la charge avec le solvant entrant dans la colonne d'extraction.
Dans la zone de décantation en fond d'extracteur, on peut introduire une seconde fraction
de la charge de solvant, le rapport volumique entre la seconde fraction de charge
de solvant et la charge d'hydrocarbures étant appelé taux de solvant injecté en fond
d'extracteur. Le volume de la charge d'hydrocarbures considérée dans la zone de décantation
est généralement celui introduit dans la colonne d'extraction. La somme des deux rapports
volumiques entre chacune des fractions de charge de solvant et la charge d'hydrocarbures
est appelé taux de solvant global. La décantation de l'asphalte consiste au lavage
à contre-courant de l'émulsion d'asphalte dans le mélange solvant + huile par du solvant
pur. Elle est favorisée par une augmentation du taux de solvant (il s'agit en fait
de remplacer l'environnement solvant +huile par un environnement de solvant pur) et
une diminution de la température.
[0032] Le taux de solvant global est, de préférence, supérieur à 4/1, de manière plus préférée
supérieur à 5/1.
[0033] Ce taux de solvant global se décompose en un taux de solvant injecté avec la charge,
de préférence compris entre 1/1 et 1,5/5 et, un taux de solvant injecté en fond d'extracteur,
de préférence supérieur à 3/1, de manière plus préférée supérieur à 4/1.
[0034] Par ailleurs, dans un mode préféré, on établit un gradient de température entre la
tête et le fond de la colonne permettant de créer un reflux interne, ce qui permet
d'améliorer la séparation entre le milieu huileux et les résines. En effet, le mélange
solvant + huile chauffé en tête d'extracteur permet de précipiter une fraction comprenant
de la résine qui descend dans l'extracteur. Le contre-courant ascendant du mélange
permet de dissoudre à une température plus basse les fractions comprenant de la résine
qui sont les plus légères.
[0035] La température en tête d'extracteur est, de préférence, comprise entre 175 et 195°C.
La température en fond d'extracteur est, quant à elle, de préférence, comprise entre
135 et 165°C.
[0036] La pression régnant à l'intérieur de l'extracteur est généralement ajustée de manière
à ce que tous les produits demeurent à l'état liquide. Cette pression est, de préférence,
comprise entre 4 et 5 MPa.
[0037] Lors de l'étape b) du procédé de l'invention, on craque l'effluent désalphalté en
présence d'hydrogène et d'un catalyseur d'hydrocraquage, dans un réacteur à lit bouillonnant
selon la technologie T-Star décrite, par exemple, dans l'article "Heavy Oil Hydroprocessing",
publiés par l'Aiche, Mar. 19-23, 1995, HOUSTON, Tex., paper number 42 d, ou selon
la technologie H-Oil décrite par exemple, dans l'article publié par NPRA Annual Meeting,
Mar. 16-18, 1997, J.J. Colyar and L.I. Wilson, "The H-Oil Process: A Worldwide Leader
In Vacuum Residue Hydroprocessing".
[0038] L'intérêt de réaliser une telle hydroconversion dans un réacteur à lit bouillonnant,
par rapport à un réacteur à lit fixe, est de pouvoir atteindre des niveaux de conversion
beaucoup plus élevés grâce à des températures réactionnelles plus importantes. Une
conversion maximale a pour intérêt de réduire le résidu non converti, d'augmenter
les rendements en essences, en kérosène et en gazoles, et d'améliorer la qualité des
produits. Ainsi des niveaux de conversion élevés compensent, au moins en partie, les
pertes de rendement en effluent désasphalté engendrées par les contraintes de pureté
de l'huile désasphaltée de l'étape a) de désasphaltage. Ainsi, en dépit de la quantité
plus importante d'asphalte produit lors de l'étape a), les étapes a) et b) selon l'invention
vont concourir à augmenter le rendement en essences, en kérosène et en gazoles.
[0039] Selon un mode préférentiel de l'invention, l'étape b) est conduite avec ajout de
catalyseur frais et retrait de catalyseur usé. En particulier, la présence d'asphaltènes
réduit l'activité du catalyseur dans le lit bouillonnant en termes d'hydrodésulfuration,
d'hydrodéazotation, de réduction du Carbone Conradson, d'hydrogénation des aromatiques,
de démétallisation et entraîne une augmentation du taux de remplacement de catalyseur
frais.
[0040] Le fait de traiter un effluent préalablement désalphalté, ayant une teneur en asphaltènes
(insolubles dans l'heptane) inférieure à 3000 ppm poids, permet de limiter le taux
de remplacement du catalyseur. En effet l'effluent désasphalté présente une réactivité
supérieure et un pouvoir désactivant moindre par rapport à la charge moins désasphaltée.
[0041] La conversion en produits légers de l'huile désasphaltée est définie par la formule
suivante:

dans laquelle 500
+charge représente la fraction massique de l'huile désasphaltée constituée des composants
bouillants au-dessus de 500°C et 500
+produit est la fraction massique du produit constituée des composants bouillants au-dessus
de 500°C.
[0042] Selon l'invention, les conditions de l'étape b) permettent d'atteindre une conversion
d'au moins 50 % en poids.
[0043] De préférence, la conversion de l'effluent désasphalté est d'au moins 70 % en poids,
de manière plus préférée d'au moins 75 % en poids, de manière encore plus préférée
d'au moins 80 % en poids.
[0044] Les conditions opératoires doivent être choisies de manière à réaliser ce niveau
de performance.
[0045] On opère ainsi sous une pression absolue pouvant aller de 5 à 35 MPa, de préférence
de 6 à 25 MPa, de manière plus préférée de 8 à 20 MPa. La température à laquelle on
opère lors de l'étape b) peut aller d'environ 350 à environ 550°C, de préférence d'environ
380 à environ 500°C. Cette température est habituellement ajustée en fonction du niveau
souhaité d'hydroconversion en produits légers. La vitesse spatiale horaire (VVH) et
la pression partielle d'hydrogène sont des facteurs importants que l'on choisit en
fonction des caractéristiques du produit à traiter et de la conversion souhaitée.
Le plus souvent la VVH peut se situer dans une gamme allant d'environ 0,1 h
-1 à environ 10 h
-1, de préférence d'environ 0,2 h
-1 à environ 5 h
-1. La quantité d'hydrogène mélangé à la charge peut être d'environ 50 à environ 5000
Nm
3/m
3, de préférence d'environ 100 à environ 1000 Nm
3/m
3, de manière plus préférée d'environ 200 à environ 500 Nm
3/m
3, exprimé en normaux mètres cube (Nm
3) par mètre cube (m
3) de charge liquide.
[0046] Le catalyseur de l'étape b) est, de préférence, un catalyseur d'hydroconversion comprenant
un support amorphe et au moins un métal ou composé de métal ayant une fonction hydrogénante.
[0047] En général, on utilise un catalyseur dont la répartition poreuse est adaptée au traitement
des charges contenant des métaux.
[0048] La fonction hydrogénante peut être assurée par au moins un métal du groupe VIII,
par exemple du nickel et/ou du cobalt le plus souvent en association avec au moins
un métal du groupe VIB, par exemple du molybdène et/ou du tungstène. On peut par exemple
utiliser un catalyseur ayant une teneur en nickel de 0,5 à 10 % en poids, de préférence
de 1 à 5 % en poids (exprimé en oxyde de nickel NiO) et une teneur en molybdène de
1 à 30 % en poids, de préférence de 5 à 20 % en poids (exprimé en oxyde de molybdène
MoO
3). La teneur totale en oxydes de métaux des groupes VI et VIII peut aller d'environ
5 à environ 40 % en poids, de préférence d'environ 7 à 30 % en poids. Dans le cas
d'un catalyseur comprenant des métaux du groupe VI et du groupe VIII, le rapport pondéral
exprimé en oxyde métallique entre métal (ou métaux) du groupe VI sur métal (ou métaux)
du groupe VIII peut aller d'environ 1 à environ 20, de préférence d'environ 2 à environ
10.
[0049] Le support du catalyseur de l'étape b) peut être choisi dans le groupe formé par
l'alumine, la silice, les silices-alumines, la magnésie, les argiles et les mélanges
d'au moins deux de ces minéraux. Ce support peut également renfermer d'autres composés
tels que, par exemple, des oxydes choisis dans le groupe formé par l'oxyde de bore,
la zircone, l'oxyde de titane, l'anhydride phosphorique. De préférence, le support
est à base d'alumine. L'alumine utilisée est habituellement une alumine bêta ou gamma.
Ce support, en particulier dans le cas de l'alumine, peut être dopé avec du phosphore
et éventuellement du bore et/ou du silicium. Dans ce cas, la concentration en anhydride
phosphorique P205 est généralement inférieure à environ 20 % en poids, de préférence
inférieure à environ 10 % en poids et d'au moins 0,001 % en poids. La concentration
en trioxyde de bore B203 est généralement comprise entre 0 et environ 10 % en poids.
Ce catalyseur est le plus souvent sous forme d'extrudé.
[0050] De préférence, le catalyseur de l'étape b) est à base de nickel et de molybdène,
dopé avec du phosphore et supporté sur de l'alumine
[0051] Le catalyseur usagé est généralement remplacé, en partie, par du catalyseur frais
grâce à un soutirage en bas du réacteur et à une alimentation en haut du réacteur
en catalyseur frais ou neuf. Le soutirage et l'alimentation en catalyseur peuvent
être effectués à intervalles de temps réguliers, c'est-à-dire par exemple par bouffée,
ou de manière quasi continue ou continue. On peut par exemple introduire du catalyseur
frais tous les jours. Le taux de remplacement du catalyseur usé par du catalyseur
frais peut aller d'environ 0,05 kilogramme à environ 10 kilogrammes par mètre cube
de charge. Le soutirage et l'alimentation en catalyseur sont effectués à l'aide de
dispositifs permettant un fonctionnement continu de l'étape b) d'hydroconversion.
Le dispositif dans lequel est mise en oeuvre l'étape b) comporte généralement une
pompe de recirculation permettant le maintien en suspension du catalyseur dans le
lit bouillonnant, en réinjectant en continu en bas du réacteur au moins une partie
d'un liquide soutiré en tête du réacteur. Il est également possible d'envoyer le catalyseur
usé soutiré du réacteur dans une zone de régénération dans laquelle on élimine le
carbone et le soufre qu'il renferme puis de renvoyer ce catalyseur régénéré dans l'étape
b) d'hydroconversion.
[0052] Lors de l'étape c) du procédé de l'invention, on fractionne l'effluent de l'étape
b) pour récupérer des essences, du kérosène, du gazole et un premier résidu. Ce résidu
comporte des composés ayant des points d'ébullitions supérieurs à ceux du gazole.
[0053] Le fractionnement de l'étape c) peut être réalisé par tout moyen connu de l'homme
du métier tel que, par exemple, par distillation. On peut procéder à une distillation
atmosphérique suivie d'un distillation sous vide du résidu récupéré lors de la distillation
atmosphérique. De ce fait le premier résidu peut être un résidu atmosphérique ou un
résidu sous vide.
[0054] De préférence, on effectue, consécutivement à l'étape c), une séparation des particules
solides de catalyseur. Ces particules de catalyseur sont le plus souvent des fines
produites par dégradation mécanique du catalyseur utilisé dans l'étape b) d'hydroconversion.
On utilise généralement un filtre rotatif, un filtre à panier ou encore un système
de centrifugation tel qu'un hydrocyclone associé à des filtres ou à un décanteur en
ligne. Cette étape complémentaire permet d'éviter la désactivation rapide du catalyseur
utilisé lors de l'étape d) du fait de la présence éventuelle de molybdène dans les
fines du catalyseur. Selon un mode particulier de réalisation de cette étape de filtration,
on utilise au moins deux moyens de séparation en parallèle, l'un est utilisé pour
effectuer la séparation pendant que l'autre est purgé des fines du catalyseur retenues.
[0055] Dans le cas où l'étape c) comporte une distillation sous vide, le distillat sous
vide peut être envoyé dans une étape d'hydrocraquage catalytique.
[0056] Cette étape d'hydrocraquage est généralement réalisée sur au moins une fraction du
distillat sous vide en présence d'hydrogène, afin d'obtenir un effluent comprenant
de l'essence, du kérosène, du gazole et un résidu.
[0057] Dans cette étape d'hydrocraquage, au moins une partie du premier résidu obtenue à
l'étape c) avec éventuellement un distillat sous vide de distillation directe sont
hydrocraquées catalytiquement dans des conditions bien connues par l'homme du métier,
afin de produire une fraction carburant (comprenant une fraction essence, une fraction
kérosène et une fraction gazole) que l'on envoie habituellement au moins en partie
aux pools carburants et une fraction résidu.
[0058] Dans le cadre de la présente invention, l'expression hydrocraquage catalytique englobe
les procédés de craquage comprenant au moins une étape de conversion de la fraction
distillat sous vide utilisant au moins un catalyseur en présence d'hydrogène.
[0059] Les conditions opératoires utilisées lors de l'étape d'hydrocraquage permettent d'atteindre
des conversions par passe, en produits ayant des points d'ébullition inférieurs à
340°C, et mieux inférieurs à 370°C, supérieures à 10 % en poids et de manière encore
plus préférée supérieures à 15 % en poids, voire supérieures à 40 % en poids.
[0060] Par conséquent, l'expression hydrocraquage catalytique peut englober l'hydrocraquage
doux, dont l'objectif est un hydroraffinage convertissant de la charge d'un FCC et
l'hydrocraquage classique.
[0061] L'hydrocraquage classique englobe, quant à lui, les schémas en une étape comportant
en premier lieu, et de façon générale, un hydroraffinage poussé qui a pour but de
réaliser une hydrodéazotation et une désulfuration poussées de la charge avant que
l'effluent ne soit envoyé en totalité sur le catalyseur d'hydrocraquage proprement
dit, en particulier dans le cas où celui-ci comporte une zéolithe. Il englobe également
l'hydrocraquage en deux étapes qui comporte une première étape qui a pour objectif,
comme dans le procédé "une étape", de réaliser l'hydroraffinage de la charge, mais
aussi d'atteindre une conversion de cette dernière de l'ordre en général de 40 à 60%.
Dans la deuxième étape d'un procédé d'hydrocraquage en deux étapes, seule la fraction
de la charge non convertie lors de la première étape est traitée.
[0062] Les catalyseurs d'hydroraffinage classique contiennent généralement au moins un support
amorphe et au moins un élément hydro-déshydrogénant (généralement au moins un élément
des groupes VIB et VIII non noble, et le plus souvent au moins un élément du groupe
VIB et au moins un élément du groupe VIII non noble).
[0063] Les matrices qui peuvent être utilisées dans le catalyseur d'hydroraffinage seules
ou en mélange sont, à titre d'exemple, de l'alumine, de l'alumine halogénée, de la
silice, de la silice-alumine, des argiles (choisies par exemple parmi les argiles
naturelles telles que le kaolin ou la bentonite), de la magnésie, de l'oxyde de titane,
de l'oxyde de bore, de la zircone, des phosphates d'aluminium, des phosphates de titane,
des phosphates de zirconium, du charbon, des aluminates. On préfère utiliser des matrices
contenant de l'alumine, sous toutes les formes connues de l'homme du métier, et de
manière encore plus préférée les alumines, par exemple l'alumine gamma.
[0064] Les catalyseurs décrits ci-dessus sont généralement employés pour assurer le craquage
de la fraction distillat sous vide dans un procédé d'hydrocraquage doux, d'hydroraffinage
et dans l'étape d'hydroraffinage de l'hydrocraquage classique.
[0065] Pour obtenir ce craquage, la charge est généralement mise en contact, en présence
d'hydrogène, avec au moins un catalyseur tel que décrit précédemment, à une température
comprise entre 330 et 450°C, de préférence entre 360 et 425°C, sous une pression comprise
entre 4 et 25 MPa, de préférence inférieure à 20 MPa, avec une vitesse spatiale comprise
entre 0,1 et 6 h
-1, de préférence, entre 0,2 et 3h
-1, et une quantité d'hydrogène introduite telle que le rapport volumique en litre d'hydrogène
par litre d'hydrocarbure soit compris entre 100 et 2000 I/I.
[0066] Dans le cas d'un hydrocraquage classique, la fraction distillat sous vide subit,
dans la zone d'hydroraffinage, un hydrotraitement poussé sur un catalyseur tel que
celui décrit précédemment, afin d'être hydrodésulfurée et hydrodéazotée avant d'être
introduite en totalité ou en partie, dans une deuxième zone réactionnelle contenant
un catalyseur d'hydrocraquage.
[0067] Les conditions opératoires utilisées dans le ou les réacteurs de cette deuxième zone
réactionnelle sont généralement une température supérieure à 200°C, souvent comprise
entre 250-480°C, avantageusement comprise entre 320 et 450°C, de préférence entre
330 et 420°C, une pression comprise entre 5 et 25 MPa, de préférence inférieure à
20 MPa, une vitesse spatiale comprise entre 0,1 et 20h
-1 et de préférence entre 0,1 et 6h
-1, de préférence entre 0,2 et 3h
-1, et une quantité d'hydrogène introduite telle que le rapport volumique en litre d'hydrogène
par litre d'hydrocarbure soit compris entre 80 et 5000 I/I, le plus souvent entre
100 et 2000 I/I.
[0068] Cette zone réactionnelle comprend généralement au moins un réacteur contenant au
moins un lit fixe de catalyseur d'hydrocraquage. Ce lit fixe de catalyseur d'hydrocraquage
peut être précédé d'au moins un lit fixe d'un catalyseur d'hydroraffinage tel que
décrit précédemment. Les catalyseurs d'hydrocraquage utilisés dans les procédés d'hydrocraquage
sont généralement du type bi-fonctionnel associant une fonction acide à une fonction
hydrogénante. La fonction acide peut être apportée par des supports ayant une grande
surface (150 à 800 m2.g-1 généralement) et présentant une acidité superficielle, telles
que les alumines halogénées (chlorées ou fluorées notamment), les combinaisons d'oxydes
de bore et d'aluminium, les silice-alumines amorphes appelées catalyseurs d'hydrocraquage
amorphes et les zéolithes. La fonction hydrogénante peut être apportée soit par un
ou plusieurs métaux du groupe VIII de la classification périodique des éléments, soit
par une association d'au moins un métal du groupe VIB de la classification périodique
et au moins un métal du groupe VIII.
[0069] Le catalyseur d'hydrocraquage peut comporter au moins une fonction acide cristallisée
telle qu'une zéolithe Y, ou une fonction acide amorphe telle qu'une silice-alumine,
au moins une matrice et une fonction hydro-déshydrogénante. Eventuellement, il peut
également comporter au moins un élément choisi parmi le bore, le phosphore et le silicium,
au moins un élément du groupe VIIA (chlore, fluor par exemple), au moins un élément
du groupe VIIB (manganèse par exemple), au moins un élément du groupe VB (niobium
par exemple).
[0070] Lors de l'étape d) du procédé de l'invention, on réalise un craquage catalytique
d'au moins une partie du premier résidu pour obtenir un effluent comprenant des essences,
du kérosène, des gazoles et un second résidu.
[0071] Les conditions spécifiques de désasphaltage de l'étape a) du procédé de l'invention
sont telles que le premier résidu issu de l'effluent de l'étape b) d'hydroconversion
présente un niveau de pureté suffisant pour autoriser un craquage performant lors
de l'étape d). En particulier, l'étape a) selon l'invention permet d'obtenir un effluent
en sortie de l'étape b) ayant, de préférence, une teneur en Carbone Conradson inférieure
à 10% en poids, de manière plus préférée inférieure à 5% en poids et une teneur en
azote inférieure à 3000 ppm, ce qui est propice à l'obtention d'une conversion élevée
du résidu de l'étape b) associée à l'obtention de rendements en essences, en kérosène
et en gazole élevés. Ainsi les conditions de sévérité de l'étape a) de désasphaltage
combinées aux conditions de l'étape b) d'hydroconversion et de l'étape d) de craquage
concourent à augmenter le rendement en essences, en kérosène et en gazoles du procédé
de l'invention et à améliorer la qualité de ces produits. Notons également que dans
le cas où l'étape d) comprend un hydrocraquage, les produits issus du craquage catalytique
et de l'hydrocraquage catalytique présentent une qualité suffisante pour être exploitable
directement ou avec peu de post-traitements.
[0072] Au moins une partie du premier résidu obtenu à l'étape c) est craquée catalytiquement
dans des conditions bien connues par l'homme du métier pour produire d'une part, une
fraction carburant (comprenant une fraction essence et une fraction gazole) que l'on
envoie habituellement au moins en partie aux pools carburants et d'autre part, une
fraction slurry qui peut être, au moins en partie, voire en totalité, envoyée au pool
fuel lourd ou recyclée au moins en partie, voire en totalité, à l'étape d) de craquage
catalytique. Dans le cadre de la présente invention l'expression craquage catalytique
classique englobe les procédés de craquage comprenant au moins une étape de régénération
par combustion partielle et ceux comprenant au moins une étape de régénération par
combustion totale et/ou ceux comprenant à la fois au moins une étape de combustion
partielle et au moins une étape de combustion totale.
[0073] Ce craquage catalytique peut être tel qu'il est décrit dans Ullmans Encyclopedia
of Industrial Chemistry Volume A 18, 1991, pages 61 A 64. On utilise habituellement
un catalyseur classique comprenant une matrice, éventuellement un additif et au moins
une zéolithe. La quantité de zéolithe est variable mais habituellement d'environ 3
à 60 % en poids, souvent d'environ 6 à 50 % en poids et le plus souvent d'environ
10 à 45 % en poids. La zéolithe est habituellement dispersée dans la matrice. La quantité
d'additif est habituellement d'environ 0 à 30 % en poids et souvent d'environ 0 à
20 % en poids . La quantité de matrice représente le complément à 100 % en poids.
L'additif est généralement choisi dans le groupe formé par les oxydes des métaux du
groupe IIA de la classification périodique des éléments tels que par exemple l'oxyde
de magnésium ou l'oxyde de calcium, les oxydes des terres rares et les titanates des
métaux du groupe IIA. La matrice est le plus souvent une silice, une alumine, une
silice-alumine, une silice-magnésie, une argile ou un mélange de deux ou plusieurs
de ces produits. La zéolithe la plus couramment utilisée est la zéolithe Y.
[0074] On effectue le craquage dans un réacteur sensiblement vertical soit en mode ascendant
(riser) soit en mode descendant (dropper). Le choix du catalyseur et des conditions
opératoires dépend des produits recherchés en fonction de la charge traitée comme
cela est par exemple décrit dans l'article de M. Marcilly pages 990-991 publié dans
la revue de l'Institut Français du Pétrole novembre-décembre1975 pages 969-1006. On
opère habituellement à une température d'environ 450 à environ 600 °C et des temps
de séjour dans le réacteur inférieurs à 1 minute, souvent d'environ 0,1 à environ
50 secondes.
[0075] Le craquage catalytique peut aussi être un craquage catalytique en lit fluidisé,
par exemple selon le procédé mis au point par la demanderesse dénommé R2R. Ce craquage
catalytique en lit fluidisé peut être exécutée de manière classique connue des hommes
du métier dans les conditions adéquates de craquage en vue de produire des produits
hydrocarbonés de plus faible poids moléculaire. Le réacteur de craquage catalytique
en lit fluidisé peut fonctionner à courant ascendant ou à courant descendant. Bien
que cela ne soit pas une forme préférée de réalisation de la présente invention, il
est également envisageable d'effectuer le craquage catalytique dans un réacteur à
lit mobile. Les catalyseurs de craquage catalytique particulièrement préférés sont
ceux qui contiennent au moins une zéolithe habituellement en mélange avec une matrice
appropriée telle que par exemple l'alumine, la silice, la silice-alumine.
[0076] L'effluent obtenu lors de l'étape d) est généralement fractionné pour récupérer au
moins une fraction essence, une fraction kérosène, du gazole et un second résidu.
Ce fractionnement peut être réalisé par tout moyen connu de l'homme du métier tel
que, par exemple, par distillation. Généralement, on procède à une distillation atmosphérique
suivie d'une distillation sous vide du résidu récupéré lors de la distillation atmosphérique.
[0077] Les figures 1 et 2 représentent schématiquement les principales variantes pour la
mise en oeuvre du procédé selon la présente invention.
[0078] Sur la figure 1, la charge hydrocarbonée à traiter entre par la ligne 1 dans la section
de désasphaltage 2 en présence d'un solvant, ledit solvant étant introduit par la
ligne 3. La fraction asphalte plus une partie du solvant injecté dans la section 2
est soutirée par la ligne 4 et dirigée vers une section de séparation 5 du solvant
et de l'asphalte. L'asphalte est soutiré par la ligne 6. Le solvant est soutiré par
la ligne 7 et réinjecté dans la section 2 par les lignes 8, 1 et 3. La fraction désasphaltée,
appelée couramment huile désasphaltée, plus une partie du solvant injecté dans la
section 2 est soutirée par la ligne 9 et dirigée vers une section 10 de séparation
du solvant et de l'huile désaphaltée. Le solvant est soutiré par la ligne 8 et réinjecté
dans la section 2 par les lignes 8, 1 et 3. L'huile désasphaltée à hydrocraquer entre
par la ligne 11 dans la section d'hydroconversion en lit bouillonnant 12. L'appoint
de catalyseur se fait par la ligne 13 et le soutirage par la ligne 14. L'hydrogène
est introduit par la ligne 15. L'effluent traité dans la section 12 est envoyé par
la ligne 16 dans une section 17 de séparation à partir de laquelle on récupère après
détente, par la ligne 18, un effluent qui est envoyé dans la section 19 de distillation
à partir de laquelle on récupère une fraction gaz par la ligne 20, une fraction essence
par la ligne 21, une fraction kérosène par la ligne 22 et une fraction gazole par
la ligne 23. Le résidu atmosphérique est envoyé par la ligne 24 dans la section 25
de craquage catalytique. L'effluent de la section de craquage catalytique est envoyé
par la ligne 26 vers une section de distillation 27 à partir de laquelle on récupère
par la ligne 28 une fraction gazeuse, par la ligne 29 une fraction essence, par la
ligne 30 une fraction gazole et par la ligne 31 une fraction slurry qui est en partie
envoyée au pool fuel lourd de la raffinerie, une autre partie de cette fraction slurry
étant éventuellement envoyée par la ligne 32 dans la section de craquage catalytique
25, une autre partie étant éventuellement envoyée dans la section de traitement 12
en lit bouillonnant. Une partie de la fraction gazole de la ligne 23 est éventuellement
envoyée avec le résidu de la ligne 24 dans la section de craquage catalytique 25.
Une partie de la fraction essence de la ligne 21 ou 22 est éventuellement envoyée
avec le résidu de la ligne 24 dans la section de craquage catalytique 25.
[0079] Dans le mode particulier de l'invention schématisé sur la figure 2, le résidu atmosphérique
obtenu à la section 19 est envoyé par la ligne 24 à une distillation sous vide 50
où est récupérée une fraction distillat sous vide par la ligne 51 et une fraction
résidu sous vide par la ligne 52. La fraction distillat sous vide est envoyée vers
une zone d'hydrocraquage catalytique. La fraction résidu sous vide est envoyée par
la ligne 52 vers une zone de craquage catalytique 25 selon le processus décrit dans
la figure 1.
[0080] Les exemples suivants, issus d'expérimentations réalisées dans des unités pilotes,
permettent d'illustrer la présente invention.
Exemple
[0081] Un résidu sous vide (RSV) de brut lourd est désasphalté au pentane: Le résidu sous
vide présente les propriétés suivantes:
Propriétés du Résidu Sous Vide |
|
D15/4 |
1,06 |
Soufre, % poids |
5,7 |
Ni+V, ppm poids |
500 |
Azote, ppm poids |
6800 |
Asphaltènes insolubles C7, % poids |
17 |
Carbon Conradson, % poids |
25 |
[0082] Les conditions opératoires de l'étape de désasphaltage sont les suivantes:
Taux de dilution global, v/v |
5/1 |
Taux de Solvant injecté avec la charge, v/v |
1/1 |
Taux de Solvant en fond d'extracteur, v/v |
4/1 |
Température en tête d'extracteur, °C |
188 |
Température en fond d'extracteur, °C |
158 |
Pression de l'extracteur, MPa |
4,2 |
[0083] Une huile désasphaltée est produite avec un rendement de 62 % en poids et un asphalte
est produit avec un rendement de 38 % en poids. Tous les rendements sont calculés
à partir d'une base 100 (en masse) de résidu sous vide.
[0084] L'huile désasphaltée présente les propriétés suivantes:
Huile désasphaltée |
|
Densité spécifique |
1,01 |
Teneur en Nickel + Vanadium, ppm poids |
130 |
Teneur en soufre, % poids |
4,6 |
Teneur en azote , % poids |
0,42 |
Carbone Conradson, % poids |
12,0 |
Teneur en asphaltènes (insolubles dans l'heptane) NF-T 60-115, % poids |
< 0,05 |
[0085] L'huile désaspahaltée est principalement caractérisée par sa teneur en asphaltènes
(insolubles dans l'heptane) selon la norme NF-T 60-115 inférieure à 0,05 % en poids
qui en fait une huile désaphaltée propre de très grande qualité.
[0086] Cette huile désasphaltée est ensuite introduite, en présence d'hydrogène, dans un
réacteur pilote en lit bouillonnant afin d'obtenir une conversion de 85 % en poids
de la fraction 524°C+.
[0087] Ce réacteur contient 1 litre d'un catalyseur spécifique pour l'application T-STAR®
fabriqué par AXENS sous la référence HTS-458 qui est spécifique au traitement en lit
bouillonnant des charges lourdes contenant des métaux.
[0088] Les conditions opératoires de mise en oeuvre sont les suivantes :
- VVH par rapport au lit catalytique tassé : 0.8 h-1
- Pression d'hydrogène : 13,5 MPa
- Recyclage d'hydrogène : 600 litres d'hydrogène par litre de charge
- Température dans le réacteur : 435°C
- Age du catalyseur: 29 jours
[0089] Les performances globales du catalyseur sont les suivantes:
Taux de désulfuration HDS, % |
96,7 |
Taux de désazotation HDN, % |
71 |
Taux de réduction du Carbone Conradson HDCCR, % |
90 |
Taux de démétallisation HDM, % |
99.9 |
[0090] Le taux de purification d'une impureté X est défini comme suit:

où Xcharge représente la teneur en impuretés de la charge
et Xproduit représente la teneur en impuretés du produit liquide
[0091] La structure de rendement obtenue après distillation TBP en laboratoire de l'effluent
liquide au flash atmosphérique en sortie du réacteur en lit bouillonnant est la suivante:
Coupe |
Rendement poids par rapport à l'huile désasphaltée |
Essence1 |
16 |
Kérosène1 |
13 |
Gazole1 |
18 |
Résidu atmosphérique1 |
42 |
[0092] A cette étape les rendements en essence, kérosène et gazole par rapport au résidu
sous vide non désasphalté sont les suivants:
Coupe |
Rendement poids par rapport au résidu sous vide non désasphalté |
Essence1 |
16*0,62=9,9 |
Kérosène1 |
13*0,62=8,1 |
Gazole1 |
18*0,62=11,2 |
Résidu1 |
42*0,62=26,0 |
[0093] Les qualités des produits associées sont les suivantes:
Essence1 |
|
|
Soufre/azote, ppm poids |
<50/10 |
|
Densité |
0,737 |
Kérosène 1 |
|
|
Soufre/azote, ppm poids |
210/175 |
|
Densité |
0,824 |
Gazole1 |
|
|
Soufre/azote, ppm poids |
280/500 |
|
Densité |
0,866 |
|
Nombre de cétane, ASTM D613 |
46 |
Résidu atmosphérique1 |
|
|
Soufre/azote, ppm poids |
2950/2320 |
|
Densité |
0,932 |
|
Hydrogène RMN, % poids |
11.8 |
|
Ni+V, ppm poids |
<1 |
|
CCR, % poids |
2,5 |
[0094] Les distillats produits à l'issue de cette étape, en particulier le gazole, possèdent
des qualités qui permettent d'envisager un hydrotraitement modéré afin d'atteindre
les spécifications actuelles.
[0095] Le résidu atmosphérique1, appelé premier résidu dans la présente invention, est traité
dans une unité classique de craquage catalytique. Le résidu ainsi préparé possède,
en effet de manière surprenante, des propriétés de pureté et d'hydrogénation remarquable.
En particulier ce résidu est caractérisé par un Carbone Conradson faible qui permet
de limiter la formation de coke.
[0096] La conversion de ce résidu dans une unité de ce FCC à hauteur de 74 % en poids de
la fraction 360°C+ dans une marche maxi-essence donne les rendements suivants:
Gaz et LPG |
|
|
% poids du résidu atmosphérique |
18,6 |
Essence2 |
|
|
% poids du résidu atmosphérique |
47,6 |
|
Teneur en soufre, ppm poids |
90 |
Gazole 2 (LCO) |
|
|
% poids du résidu atmosphérique |
14,8 |
|
Teneur en soufre, % poids |
0,390 |
Slurry (second résidu selon l'invention) |
|
|
% poids du résidu atmosphérique |
11,6 |
|
|
Coke |
|
|
% poids du résidu atmosphérique |
7,4 |
[0097] Finalement à l'issue des étapes de désasphaltage, d'hydroconversion en lit bouillonnant
et de craquage catalytique, les rendements globaux en essence, kérosène et gazole
par rapport au résidu sous vide non désasphalté sont les suivants:
Coupe |
Rendement poids par rapport au résidu sous vide non désasphalté |
Essence1+Essence2 |
9,9+12,4=22,3 |
Kérosène1 |
8,1 |
Gazole1+Gazole2 |
11,2+3,8=15,0 |
Résidu2 |
3,0 |
Asphalte |
38 |
[0098] Les distillats produits sont par ailleurs caractérisés par des teneurs en impuretés
faibles (par exemple le soufre du gazole) qui nécessiteront des hydrotraitements complémentaires
modérés afin d'atteindre les spécifications en vigueur. Ces distillats peuvent donc
être valorisés commercialement de manière individuelle.