Objet de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte à une nouvelle installation de lubrification de
cylindres d'une ligne de laminage, de préférence une ligne de laminage à chaud.
[0002] L'invention se rapporte également au procédé mis en oeuvre sur l'installation.
Arrière-plan technologique et état de la technique
[0003] Pendant le laminage à chaud de bandes d'acier, dans chaque cage du train finisseur,
la bande d'acier est soumise à un chemin thermomécanique bien déterminé (réduction,
température) qui est influencé par le frottement entre les rouleaux de travail et
la bande dans l'interstice entre les rouleaux. Il est bien connu que ce chemin thermomécanique
a une influence majeure sur la qualité de la bande (aspect de surface et propriétés
métallurgiques).
[0004] Il est donc primordial de pouvoir contrôler et maîtriser le frottement dans l'interstice
des rouleaux (ou cylindres). Un coefficient de frottement trop élevé conduit à une
consommation d'énergie trop importante, une dégradation rapide des rouleaux ainsi
que des défauts de surface sur la bande. A l'inverse, un coefficient de frottement
trop faible provoque des problèmes de glissement et de guidage de la bande ainsi que
des problèmes d'entrée de celle-ci dans la cage.
[0005] Le frottement est principalement influencé par l'évolution de la surface du rouleau
et par le film de calamine formé sur la surface des rouleaux et de la bande. Ainsi,
le coefficient de frottement évolue lors d'une campagne de laminage, une dégradation
de la surface des rouleaux (banding, peeling) s'accompagnant d'une augmentation de
ce coefficient de frottement. Le frottement est également influencé par la nature
des rouleaux, les nouveaux rouleaux HSS étant caractérisés par des coefficients de
frottement plus élevés.
[0006] Le contrôle du coefficient de frottement est assuré par le processus de lubrification.
[0007] Actuellement la lubrification des cylindres de laminoir est réalisée par pulvérisation
d'une émulsion, qui est une suspension de gouttelettes d'huile dans l'eau, sans mélange
de l'huile et de l'eau, avec une concentration en huile variant typiquement entre
0,3 et 2 %. Il peut s'agir soit d'une émulsion stable, soit d'une émulsion instable
préparée en ligne.
[0008] Généralement, l'émulsion est appliquée directement sur les rouleaux de travail au
moyen d'un dispositif de pulvérisation situé après les raclettes dans le but d'appliquer
l'huile sur une surface sèche. Ce mode d'application assure une meilleure répartition
de l'huile et par conséquent contribue à la réduction de la consommation en huile.
[0009] L'intérêt d'une bonne lubrification des rouleaux de travail n'est pas simplement
limité au problème de performance des rouleaux (dégradation de surface) mais est également
lié aux forces et couples de laminage à appliquer et partant à la consommation électrique
nécessaire. La nécessité d'avoir une lubrification performante est encore accrue avec
l'utilisation de rouleaux de type HSS caractérisés par un coefficient de frottement
plus élevé que les rouleaux traditionnels.
[0010] Dans des conditions normales de laminage, sans lubrification, les coefficients de
frottement de Coulomb s'élèvent à 0,2 - 0,25, au moins dans les premières cages. Avec
lubrification, on a calculé, à partir de la perte de charge de laminage observée,
que les coefficients de frottement sont de l'ordre de 0,15 - 0,18.
[0011] Outre la minimisation de la dégradation des rouleaux de travail, la lubrification
conduit à une amélioration des propriétés métallurgiques du produit, surtout lorsque
le laminage de finition a lieu à basse température dans le domaine ferritique. Le
niveau de qualité exigé requiert dès lors une lubrification très performante. En fait,
le niveau de coefficient de frottement qui devrait être atteint pour obtenir l'optimisation
des propriétés mécaniques du produit devrait se situer au voisinage de 0,10, ce qui
est bien en deçà des performances actuelles.
[0012] Dans les conditions de lubrification, le coefficient de frottement dépend de nombreux
facteurs tels que la technologie d'application utilisée, la quantité d'huile, la nature
de l'huile, la vitesse de flux et la concentration de l'émulsion d'huile, la température
de la surface de la bande, la nature et l'état des rouleaux (rugosité, dégradation,
calamine, etc.), la vitesse de laminage, la réduction, etc. Ainsi, l'efficacité de
lubrification peut être très différente d'un train à l'autre et d'une cage à l'autre
dans le même train.
[0013] En laboratoire, on a déterminé que l'efficacité de lubrification est fonction de
la température de laminage, de la nature du lubrifiant (minéral, à base d'ester, etc.)
et de la quantité de celui-ci mise en oeuvre. Des résultats satisfaisants sont obtenus
en pulvérisant de l'huile dans des répartitions surfaciques ("plate-out") de 0,1 à
1 g/m
2, ce qui est nettement plus que ce qui est requis simplement pour contrôler la dégradation
des rouleaux.
[0014] Conventionnellement, le dispositif de pulvérisation de l'émulsion d'huile est soit
un venturi, l'aspiration de l'huile étant réalisée par la dépression créée par de
l'eau en mouvement dans le tube principal, soit un mélangeur statique ("static tube
mixer") où l'on procède à une injection d'huile dans une zone de tube où le cisaillement
(gradient de vitesse) est augmenté grâce à la présence d'"obstacles". Le venturi ou
le "static tube mixer" est combiné à une série d'injecteurs dont le nombre est sélectionné
en fonction de la largeur de bande à lubrifier (3 à 7 injecteurs pour une bande allant
jusqu'à 2 mètres de large).
[0015] Le document EP-A-1 193 004 décrit un procédé de lubrification pour laminage à froid
comprenant les étapes de : fourniture d'une émulsion d'huile de laminage utilisant
un premier dispositif de fourniture de l'huile sous forme d'une émulsion fournie à
un cylindre et une bande d'acier selon un mode de recirculation ainsi qu'un deuxième
dispositif de fourniture de l'émulsion seulement sur les surfaces avant et arrière
de la bande d'acier. Dans le deuxième dispositif, l'huile de laminage est ajoutée
à un émulsifiant de même type et même concentration que ceux utilisés pour le premier
dispositif, avec un contrôle de taille moyenne de particules pour que celles-ci soient
plus grandes que dans le premier dispositif. L'émulsion produite par le second dispositif
n'ayant pas adhéré à la bande est récupérée en même temps que l'émulsion produite
par le premier dispositif.
[0016] Le brevet US-A-3 933 660 propose une huile réductrice de lubrification pour laminage
à chaud du cuivre et de ses alliages comprenant 1000 parts en poids d'eau, 6 à 200
parts en poids d'activateur de surface anionique de type acide carboxylique, sulfate
ou phosphate et 0,8 à 200 parts en poids d'au moins un composé contenant un groupement
hydroxyle de type alcool, alkylène glycol ou éther glycol. L'huile de laminage procure
au cuivre et à ses alliages une lubrification, une aptitude à enlever un film d'oxyde
et une aptitude à prévenir la formation d'un film d'oxyde par une pulvérisation entre
le cylindre de laminage et la bande à laminer à chaud.
[0017] Le document JP-A-55 151 093 décrit un procédé de lubrification en laminage à froid
d'une bande recouverte par un composé organique polaire où l'on pulvérise une émulsion
d'huile et d'une composition comprenant un composé organique polaire tel que l'acide
stéarique. L'émulsion d'huile excédentaire est enlevée par essorage après formation
d'une couche d'huile adsorbée à la surface de la bande.
[0018] Les principaux inconvénients inhérents à ces dispositifs de pulvérisation d'une émulsion
d'huile, utilisés à l'échelle industrielle, sont les suivants :
- l'interaction huile-eau, qui est fonction du type d'huile et de la "qualité" de l'eau,
détermine le temps d'adhésion de l'huile sur le cylindre, ainsi que la quantité adhérente.
L'efficacité des dispositifs utilisés n'est donc pas aisément prévisible ;
- les performances des émulsions instables utilisées sont hautement corrélées à la capacité
de maintenir une bonne dispersion de l'huile dans l'eau, ou en d'autres termes à la
valeur et à la stabilité au cours du temps du taux de cisaillement obtenu, lequel
est corrélé au gradient de vitesse, qui est fonction à la fois de la longueur et du
diamètre du tube utilisé ainsi que du débit de l'émulsion. Il est en fait difficile
de maintenir cette stabilité entre le "static tube mixer" et les différents injecteurs
; en d'autres termes, il est difficile d'assurer la contrôlabilité du coefficient
de frottement obtenu ;
- la mise en contact de l'huile et de l'eau conduit généralement à des réactions formant
une phase polymérique dure et collante, bouchant les tuyaux d'admission et les injecteurs.
Buts de l'invention
[0019] La présente invention vise à fournir une solution qui s'affranchisse des inconvénients
de l'état de la technique tels que l'impossibilité de contrôler et maîtriser la concentration
et la stabilité de l'émulsion huile-eau, le bouchage des tuyaux d'admission de l'émulsion
par formation de résidus organiques solides, l'influence de la vitesse de flux spécifique,
etc.
[0020] L'invention a notamment pour but de proposer un nouveau procédé de lubrification
des cylindres de laminage permettant de maintenir constant ou en tout cas sous contrôle
le frottement à l'échelle industrielle.
[0021] L'invention a encore pour but d'augmenter l'efficacité de l'accrochage de l'huile
de lubrification sur les cylindres.
[0022] L'invention a encore pour but d'augmenter l'homogénéisation de la répartition de
l'huile sur les cylindres.
Principaux éléments caractéristiques de l'invention
[0023] Un premier objet de la présente invention se rapporte à une installation de lubrification
en ligne de cylindres de laminage, de préférence à chaud, d'une bande métallique,
de préférence en acier, ladite lubrification étant essentiellement réalisée par pulvérisation
ou atomisation d'un lubrifiant ou d'un mélange de lubrifiants sur une cible comprenant
lesdits cylindres et/ou ladite bande, de préférence au voisinage de l'interstice des
cylindres de travail, caractérisée en ce qu'elle comprend un caisson essentiellement
fermé muni :
- d'un moyen de formation d'un nuage de gouttelettes de lubrifiant de taille inférieure
à 2 mm, de préférence inférieure à 700 µm, et de préférence encore inférieure à 200
µm ;
- d'un diaphragme à ouverture réglable associé audit moyen et placé sur une face avant
du caisson et
- d'un dispositif de récupération de lubrifiant excédentaire sur la partie du diaphragme
interne au caisson et sur les parois internes du caisson.
[0024] Selon l'invention, ledit lubrifiant possède une pureté d'au moins 95% et une température
d'ébullition supérieure à 130°C, et de préférence une température d'ébullition supérieure
à 300°C et un point éclair supérieur à 180°C. Cette exigence exclut donc l'eau en
tant que lubrifiant ainsi que les émulsions d'huile dans l'eau. A la limite, des traces
d'eau présentes dans le lubrifiant, dans les limites de pureté de celui-ci, peuvent
être tolérées.
[0025] L'installation de l'invention est munie de moyens de contrôle de la température du
caisson, de préférence comprenant une résistance électrique ou un circuit d'eau. Le
contrôle de la température procure une meilleure contrôlabilité du procédé en général
et notamment permet de réduire les problèmes liés à la viscosité du lubrifiant.
[0026] De manière particulièrement avantageuse, lesdits moyens de contrôle de la température
sont associés à l'utilisation d'un lubrifiant solide à la température ambiante et
liquide à une température de travail de l'installation supérieure à la température
ambiante.
[0027] Toujours selon l'invention, ledit moyen de formation d'un nuage de gouttelettes comprend
au moins un gicleur ou injecteur sans air, de préférence un gicleur de type à cône
plein, ou un atomiseur à mélange interne ou externe de lubrifiant en suspension dans
l'air ou un gaz inerte ou encore un atomiseur à ultrasons.
[0028] Avantageusement, l'installation comprend une pluralité de gicleurs ou injecteurs
ou atomiseurs répartis sur la largeur de la ligne de laminage, dont certains peuvent
être rendus non opérationnels pour s'adapter à la largeur effective de la bande et/ou
à la quantité surfacique de lubrifiant à déposer.
[0029] De préférence encore, l'installation comprend des moyens pour couper lesdits gicleurs,
soit un sur deux, soit aléatoirement.
[0030] Avantageusement, le caisson est subdivisé en au moins deux parties, chaque partie
comprenant un diaphragme et un dispositif associé de récupération de lubrifiant.
[0031] Selon une modalité d'exécution préférée, le dispositif de récupération de lubrifiant
excédentaire et/ou le(s) diaphragme(s) est (sont) réalisé(s) dans un matériau percé
d'une pluralité de trous ou dans un matériau poreux.
[0032] Selon une autre modalité d'exécution préférée, le dispositif de récupération de lubrifiant
excédentaire comprend un circuit fermé de circulation de lubrifiant muni d'équipements
de pompage et éventuellement de recyclage du lubrifiant.
[0033] Il résulte des caractéristiques de l'invention que l'atmosphère du caisson est confinée.
[0034] Une caractéristique additionnelle de l'invention est que l'angle de pulvérisation,
l'ouverture du ou des diaphragmes, ainsi que leur nombre sur la face avant du caisson,
de même qu'éventuellement les dimensions du caisson, sont choisis en fonction de la
largeur des cylindres et/ou de la bande à lubrifier et de la vitesse de la bande.
[0035] Avantageusement, l'installation de l'invention comprend des moyens pour augmenter
l'ouverture du (des) diaphragme(s) avec la vitesse de défilement de la bande, qui
est également égale à la vitesse tangentielle des cylindres.
[0036] Toujours avantageusement, les parois internes du caisson sont réalisées dans un matériau
permettant l'aspiration du lubrifiant.
[0037] Dans le contexte de l'invention, la bande défile à une vitesse pouvant aller de 0,5
à 20 m/s.
[0038] Un deuxième objet de la présente invention se rapporte à un procédé de lubrification
en ligne de cylindres de laminage, de préférence à chaud, d'une bande métallique,
de préférence en acier, ladite lubrification étant essentiellement réalisée par pulvérisation
ou atomisation d'un lubrifiant ou d'un mélange de lubrifiants sur une cible comprenant
lesdits cylindres et/ou ladite bande, de préférence au voisinage de l'interstice des
cylindres de travail, mettant en oeuvre une installation selon l'une quelconque des
revendications précédentes,
caractérisé par les étapes suivantes :
- on règle les paramètres d'injection de lubrifiant, notamment la pression et la température,
de manière à obtenir le débit de lubrifiant désiré ;
- on règle l'ouverture du (ou des) diaphragme(s) en fonction de la quantité surfacique
de lubrifiant à déposer et de la vitesse de la bande ;
- on récupère par récolte et pompage le lubrifiant excédentaire et on renvoie celui-ci
en circuit fermé dans le caisson, éventuellement après recyclage.
[0039] Il est essentiel selon l'invention que l'ouverture du ou des diaphragmes soit réglée
pour déposer sur la cible une quantité surfacique ("plate-out") de lubrifiant comprise
entre 0,01 et 1 g/m
2.
[0040] Avantageusement, les paramètres d'injection de lubrifiant sont régulés en boucle
ouverte ou fermée.
Brève description des figures
[0041] La figure 1 représente schématiquement un gicleur pour atomisation d'huile dans l'air,
à mélange interne, selon l'état de la technique.
[0042] La figure 2 représente schématiquement une première forme d'exécution préférée de
la présente invention.
[0043] La figure 3 représente schématiquement une deuxième forme d'exécution préférée de
la présente invention.
[0044] La figure 4 représente schématiquement une troisième forme d'exécution préférée de
la présente invention.
Description d'une forme d'exécution préférée de l'invention
[0045] L'idée à la base de la présente invention est l'utilisation combinée dans un dispositif
de lubrification d'un moyen permettant de pulvériser de fines gouttelettes de lubrifiant
et d'un diaphragme muni d'un système de récupération d'huile.
[0046] Comme représenté sur les figures 2 à 4, la présente invention concerne plus précisément
une installation de lubrification à pulvérisation comprenant un pulvérisateur (ou
vaporisateur) 1 de lubrifiant pur ou d'un mélange de lubrifiants tels que les lubrifiants
à base carbone, silicone, voire le bisulfure de molybdène. Ce ou ces lubrifiants possèdent
un degré d'impuretés ou d'additifs habituel pour les produits de ce type disponibles
dans le commerce (ex. maximum 5%). De préférence, la pulvérisation est réalisée en
présence d'air. Les lubrifiants seront choisis dans le cadre de la présente invention
de sorte à avoir une température d'ébullition supérieure à 130 °C.
[0047] Ce système est basé sur l'utilisation combinée dans un caisson 1 de pulvérisation
:
- d'un moyen de pulvérisation 10 ;
- d'un ou plusieurs diaphragmes 3,3' à ouverture réglable permettant d'ajuster la quantité
de lubrifiant sortant du pulvérisateur ;
- d'un système de récupération 4 de l'excédent de lubrifiant sur la partie interne du
ou des diaphragmes et/ou sur la surface interne du caisson 1. Ce système de récupération
peut être réalisé dans un matériau percé de multiples trous ou dans un matériau poreux.
Le diaphragme peut lui-même être réalisé dans le même matériau.
[0048] La fonction du caisson de pulvérisation 1 est de confiner l'atmosphère réalisée par
le brouillard de pulvérisation.
[0049] Dans le cadre de la présente invention, on entend par "pulvérisation" soit une pulvérisation,
soit une atomisation, c'est-à-dire la réduction du lubrifiant, au départ à l'état
liquide, en fines gouttelettes, respectivement en présence ou non d'air sous pression,
conduisant à une taille de gouttelettes allant de quelques microns à plusieurs millimètres,
par exemple 2 mm, selon la technologie particulière employée.
[0050] Ainsi le moyen de pulvérisation précité 10, qui définit la taille des gouttelettes
produites, peut être, selon des formes d'exécution préférées de l'invention :
- soit un gicleur muni d'orifices de sortie de diamètre élevé, produisant des gouttelettes
dont le diamètre est de l'ordre de 1 à 3 mm, plutôt adapté aux débits de pulvérisation
importants ;
- soit un injecteur (sans air), de préférence un gicleur de type à cône plein, présentant
des orifices de sortie de diamètre allant de 100 à 150 microns typiquement ; les gouttelettes
produites sont distribuées de manière gaussienne avec une taille maximale inférieure
à 700 microns environ ;
- soit un atomiseur à mélange interne ou externe (air) permettant d'obtenir une taille
(diamètre) de gouttelettes inférieure à 200 microns environ ;
- soit un atomiseur à ultrasons permettant de créer une pulvérisation très précise en
débit et en géométrie.
[0051] Ces types de dispositifs n'induisent aucune limitation en pression, ni en température,
mais ils doivent être régulés.
[0052] On a représenté à la figure 1 un atomiseur huile/air à mélange interne connu dans
l'état de la technique et pouvant avantageusement servir de moyen de pulvérisation
10 selon la présente invention. L'air 12 est injecté selon une couronne 12' entourant
le flux d'huile 11, ce qui permet l'obtention d'un nuage conique 20 d'atomisation.
Selon le principe de l'atomisation, le nuage de gouttelettes est formé grâce au choc
se produisant entre l'huile provenant du gicleur d'huile 11 et l'air (ou un gaz inerte)
injecté 12, l'huile étant dispersée dans l'air juste avant la sortie de l'huile de
l'atomiseur.
[0053] Dans le cas des atomiseurs à mélange externe, le flux d'huile est ajustable en modifiant
la pression d'huile, la pression d'air pouvant être ajustée séparément.
[0054] La figure 2 montre un pulvérisateur selon une première modalité préférée de l'invention,
comportant un seul diaphragme 3, tandis que la figure 3 montre un pulvérisateur selon
une deuxième modalité préférée de l'invention, comportant deux diaphragmes 3,3'.
[0055] Les diaphragmes intermédiaires 3', comme installés à la figure 3, ont pour but de
:
- réduire la hauteur du caisson de pulvérisation ;
- limiter la quantité de brouillard sortant du pulvérisateur.
[0056] Les parois latérales internes du caisson peuvent être recouvertes d'un matériau commun
5 ou alternativement d'un matériau 5 permettant l'aspiration du lubrifiant, comme
représenté à la figure 4.
[0057] Selon une modalité particulière de réalisation de l'invention, l'excédent d'huile
ou lubrifiant, se trouvant sur les parois internes et sur le diaphragme, est aspiré
à l'extérieur, recyclé et réintroduit dans le dispositif de lubrification.
[0058] La présente invention présente les avantages suivants :
- élimination de l'interaction eau-huile, d'où meilleure contrôlabilité et meilleure
efficacité du procédé, avec, le cas échéant, élimination du problème de bouchage des
tubes ;
- possibilité d'utiliser des lubrifiants se trouvant à l'état solide à température ambiante,
en les préchauffant initialement ;
- possibilité d'utiliser des lubrifiants purs ou des émulsions très concentrées en lubrifiant
;
- homogénéisation de la distribution d'huile sur la surface des cylindres ;
- optimisation de l'efficacité d'accrochage de l'huile sur le cylindre. En effet, la
meilleure condition de pulvérisation est choisie puis l'ouverture du diaphragme est
réglée pour laisser passer la quantité désirée d'huile. L'ouverture du diaphragme
peut suivre l'augmentation de la vitesse des cylindres. Le seul paramètre libre du
système est donc l'ouverture du (des) diaphragme(s). Les mesures effectuées ont permis
de constater que l'efficacité de l'atomisation reste dans une large mesure constante
en fonction de l'importance du dépôt surfacique d'huile, au contraire de la pulvérisation
d'émulsions stables qui subissent un phénomène de ruissellement aux dépôts surfaciques
élevés.
1. Installation de lubrification en ligne de cylindres de laminage, de préférence à chaud,
d'une bande métallique, de préférence en acier, ladite lubrification étant essentiellement
réalisée par pulvérisation ou atomisation d'un lubrifiant ou d'un mélange de lubrifiants
sur une cible comprenant lesdits cylindres et/ou ladite bande, de préférence au voisinage
de l'interstice des cylindres de travail,
caractérisée en ce qu'elle comprend un caisson (1) essentiellement fermé muni :
- d'un moyen (10) de formation d'un nuage de gouttelettes de lubrifiant de taille
inférieure à 2 mm, de préférence inférieure à 700 µm, et de préférence encore inférieure
à 200 µm ;
- d'un diaphragme (3,3') à ouverture réglable associé audit moyen (10) et placé sur
une face avant du caisson et
- d'un dispositif de récupération de lubrifiant excédentaire (4) sur la partie du
diaphragme interne au caisson et sur les parois internes du caisson.
2. Installation selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit lubrifiant possède une pureté d'au moins 95% et une température d'ébullition
supérieure à 130 °C, et de préférence une température d'ébullition supérieure à 300
°C et un point éclair supérieur à 180 °C.
3. Installation selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce qu'elle est munie de moyens de contrôle de la température du caisson (1), de préférence
comprenant une résistance électrique ou un circuit d'eau.
4. Installation selon la revendication 3, caractérisée en ce que lesdits moyens de contrôle de la température sont associés à l'utilisation d'un lubrifiant
solide à la température ambiante et liquide à une température de travail supérieure
à la température ambiante.
5. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit moyen (10) de formation d'un nuage de gouttelettes comprend au moins un gicleur
ou injecteur sans air, de préférence un gicleur de type à cône plein, ou un atomiseur
à mélange interne ou externe de lubrifiant en suspension dans l'air ou dans un gaz
inerte ou encore un atomiseur à ultrasons.
6. Installation selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'elle comprend une pluralité de gicleurs ou injecteurs ou atomiseurs répartis sur la
largeur de la ligne de laminage, dont certains peuvent être rendus non opérationnels
pour s'adapter à la largeur effective de la bande et/ou à la quantité surfacique de
lubrifiant à déposer.
7. Installation selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens pour couper lesdits gicleurs, soit un sur deux, soit aléatoirement.
8. Installation selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le caisson (1) est subdivisé en au moins deux parties, chaque partie comprenant un
diaphragme (3,3') et un dispositif associé de récupération de lubrifiant (4).
9. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif de récupération de lubrifiant excédentaire (4) et/ou le(s) diaphragme(s)
(3,3') est (sont) réalisé(s) dans un matériau percé d'une pluralité de trous ou dans
un matériau poreux.
10. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que le dispositif de récupération de lubrifiant excédentaire (4) comprend un circuit
fermé de circulation de lubrifiant muni d'équipements de pompage et éventuellement
de recyclage du lubrifiant.
11. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'atmosphère du caisson est confinée.
12. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'angle de pulvérisation, l'ouverture du ou des diaphragmes, ainsi que leur nombre
sur la face avant du caisson, de même qu'éventuellement les dimensions du caisson,
sont choisis en fonction de la largeur des cylindres et/ou de la bande à lubrifier
et de la vitesse de la bande.
13. Installation selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'elle comprend des moyens pour augmenter l'ouverture du (des) diaphragme(s) avec la
vitesse de défilement de la bande, qui est également égale à la vitesse tangentielle
des cylindres.
14. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les parois internes du caisson sont réalisées dans un matériau (5) permettant l'aspiration
du lubrifiant.
15. Installation selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la bande défile à une vitesse allant de 0,5 à 20 m/s.
16. Procédé de lubrification en ligne de cylindres de laminage, de préférence à chaud,
d'une bande métallique, de préférence en acier, ladite lubrification étant essentiellement
réalisée par pulvérisation ou atomisation d'un lubrifiant ou d'un mélange de lubrifiants
sur une cible comprenant lesdits cylindres et/ou ladite bande, de préférence au voisinage
de l'interstice des cylindres de travail, mettant en oeuvre une installation selon
l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé par les étapes suivantes :
- on règle les paramètres d'injection de lubrifiant, notamment la pression et la température,
de manière à obtenir le débit de lubrifiant désiré ;
- on règle l'ouverture du (ou des) diaphragme(s) en fonction de la quantité surfacique
de lubrifiant à déposer et de la vitesse de la bande ;
- on récupère par récolte et pompage le lubrifiant excédentaire et on renvoie celui-ci
en circuit fermé dans le caisson, éventuellement après recyclage.
17. Procédé selon la revendication 16, caractérisé en ce que l'ouverture du ou des diaphragmes est réglée pour déposer sur la cible une quantité
surfacique ("plate-out") de lubrifiant comprise entre 0,01 et 1 g/m2.
18. Procédé selon la revendication 16 ou 17, caractérisé en ce que les paramètres d'injection de lubrifiant sont régulés en boucle ouverte ou fermée.