[0001] L'invention concerne un procédé de nettoyage en marche des surfaces de fours, en
particulier des surfaces métalliques d'échange thermique côté fumées de fours industriels,
tels que des fours de raffinage pétrolier et de pétrochimie, ainsi que de chaudières
industrielles.
[0002] De tels fours utilisent souvent le fioul lourd comme combustible pour des raisons
économiques. Or, la combustion du fioul lourd étant incomplète, il se forme des dépôts
sur les surfaces d'échanges thermiques. Ces dépôts sont notamment constitués de fractions
lourdes d'hydrocarbures, de silice, de métaux lourds et de composants stables conservant
un état solide à l'intérieur du four, même à haute température. Des problèmes similaires
peuvent également être constatés avec d'autres combustibles liquides ou gazeux.
[0003] Ces dépôts réduisent considérablement les échanges thermiques entre les gaz de combustion
et le fluide à chauffer, ce qui génère une perte de rendement du four.
[0004] On connaît déjà diverses techniques permettant de nettoyer les surfaces d'échanges
thermiques du four, tout en maintenant le four en activité. En particulier, EP-A-0
410 867 divulgue de réaliser les étapes suivantes :
- générer un jet de gaz que l'on dirige vers les surfaces à nettoyer,
- intégrer des particules à l'état solide au jet de fluide, projeter les particules
à une vitesse telle que les particules se désintègrent en venant au contact desdites
surfaces à nettoyer,
- déplacer le jet de fluide et de particules le long des surfaces à nettoyer.
[0005] Les particules éliminent le dépôt par un effet chimique oxydant et par un effet mécanique
dû à la vitesse des particules qui ne se subliment qu'après être entrées en contact
avec les surfaces à nettoyer.
[0006] Toutefois, ce procédé pose de gros problèmes de sécurité pour l'approvisionnement
en agent oxydant dans la mesure où le plus satisfaisant est constitué par du nitrate
d'ammonium, lequel peut constituer avec d'autres produits un puissant explosif.
[0007] L'invention vise par conséquent à proposer une solution résolvant ces problèmes,
tout en étant bon marché et en conservant une bonne efficacité pour éliminer le dépôt.
[0008] Pour ce faire, conformément à l'invention, on réalise les particules à partir d'une
formulation constituée majoritairement (plus de 50% en poids) de carbamide.
[0009] La carbamide (urée) est bon marché et s'obtient sans difficulté majeure sous forme
de billes solides. En outre, bien que la carbamide ne soit pas un oxydant, elle s'est
révélée plus efficace pour éliminer les dépôts que les produits précédemment utilisés
et globalement moins polluante. Enfin, la présence en majeure quantité de la carbamide
dans la formulation permet d'obtenir une température de fusion de la formulation suffisamment
élevée pour que les particules ne soient pas sublimées avant d'entrer au contact des
surfaces à nettoyer, mais également suffisamment basse pour neutraliser les composés
acides du dépôt, pour fragiliser par action chimique la structure physique du dépôt,
puis pour se sublimer ou se vaporiser entièrement sous la chaleur des gaz de combustion.
[0010] Compte tenu des avantages procurés par la carbamide, conformément à l'invention,
on introduit au moins 95% de carbamide (en poids) dans la formulation des particules.
[0011] Seuls quelques additifs seront ainsi ajoutés en faible quantité pour une action ciblée.
[0012] En particulier, conformément à l'invention, on ajoute un sel de magnésium, avantageusement
du carbonate de magnésium ou du silicate de magnésium à la formulation des particules.
[0013] La carbamide étant hygroscopique, le sel de magnésium permet de séquestrer l'humidité
et d'éviter l'agglomération des particules et l'obturation du dispositif générant
le jet de gaz. De plus, le magnésium capte le vanadium qui est souvent présent dans
les dépôts et qui provoque la corrosion des surfaces d'échange thermique. En outre,
il permet d'augmenter légèrement la température de fusion des particules, ce qui améliore
encore l'efficacité du nettoyage.
[0014] Avantageusement, on ajoute entre 0,5% et 5% de sel de magnésium au poids de la formulation
des particules.
[0015] Cette proportion permet d'obtenir une efficacité satisfaisante tout en ne générant
qu'une quantité minimale de résidus solides. En effet, une partie du sel de magnésium
n'est pas vaporisé et tombe sur la sole du four avec une partie des dépôts détachés
des surfaces nettoyées.
[0016] Conformément à une autre caractéristique avantageuse de l'invention pour obtenir
une bonne efficacité de la formulation, on règle le four de sorte que la température
desdites surfaces à nettoyer soit supérieure à 250°C.
[0017] Ainsi, la formulation, et en particulier la carbamide, change d'état en entrant au
contact des surfaces à nettoyer, ce qui la rend beaucoup plus performante pour réagir
avec les composants du dépôt.
[0018] En outre, avantageusement on projette les particules au contact des surfaces à nettoyer
à une vitesse d'au moins 50 m.s
-1.
[0019] On obtient ainsi une désintégration satisfaisante des particules solides de la formulation,
ce qui améliore encore son efficacité et assure un nettoyage encore meilleur desdites
surfaces par effet mécanique et chimique.
[0020] La figure jointe représente schématiquement un procédé de nettoyage de tubes 2 d'un
four cylindrique 1 d'une unité de raffinage pétrolier.
[0021] Le four 1 est maintenu en fonctionnement, chauffé par un brûleur (non représenté).
Les tubes 2 s'étendent à l'intérieur du four entre une première extrémité 2a et une
deuxième extrémité 2b. Des hydrocarbures circulant dans lesdites tubes 2 sont chauffés
entre ces deux extrémités par échange de chaleur avec les gaz de combustion.
[0022] La présence d'un dépôt sur l'extérieur des tubes 2 isole thermiquement le fluide
à réchauffer (ici les hydrocarbures) des gaz de combustion, ce qui nécessite d'augmenter
la puissance délivrée par le brûleur pour maintenir le même échange thermique.
[0023] Pour détacher ce dépôt, on fait passer une canne d'injection 4 à travers une ouverture
8 ménagée dans la paroi 10 du four. Cette canne projette des particules solides 6
contre l'un des tubes. Cette canne 4 est alimentée 4 en air comprimé à une pression
d'environ 5 à 10 bar et en particules solides 6 par un appareil prévu à cet effet.
[0024] Les particules 6 sont sensiblement sphériques et ont une dimension comprise entre
1 et 5 millimètres, avantageusement entre 2 et 4 millimètres. Elles atteignent le
tube 2 à une vitesse d'au moins 50m.s
-1, avantageusement entre 100m.s
-1 et 200m.s
-1. La formulation des particules contient de préférence environ 98% de carbamide -
(NH
2)
2CO - et environ 2% de carbonate de magnésium, en poids. En entrant en contact avec
le tube 2 dont la température est d'au moins 250°C, les particules 6 détachent une
partie du dépôt, toute la carbamide contenue dans les particules se vaporise et seule
une très faible quantité de résidus solides tombe sur la sole du four.
[0025] Les dérivés acides du dépôt sont neutralisés par les gaz issus de la décomposition
de la formulation, ce qui génère un dégagement d'oxyde de soufre, d'azote et de vapeur
d'eau. L'utilisateur déplace alors la canne d'injection, tel qu'illustré par la flèche
12, entre la première 2a et la deuxième 2b extrémité du tube 2, afin de retirer le
dépôt sur l'ensemble du tube. Au besoin, il fait passer la canne par d'autres ouvertures
existantes ou spécialement créées dans les parois du four et il procède de manière
analogue avec les autres tubes 2.
1. Procédé de nettoyage en marche des surfaces (2) de fours (1), en particulier des surfaces
métalliques d'échange thermique côté fumée de fours industriels ainsi que de chaudières
industrielles, dans lequel on réalise les étapes suivantes :
- on génère un jet de gaz que l'on dirige vers les surfaces à nettoyer,
- on intègre des particules (6) à l'état solide au jet de gaz et on projette les particules
à une vitesse telle que les particules se désintègrent en venant au contact desdites
surfaces à nettoyer,
- on déplace le jet de gaz et de particules le long des surfaces à nettoyer,
ledit procédé étant
caractérisé en ce que l'on réalise les particules à partir d'une formulation constituée majoritairement
de carbamide.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on introduit au moins 95% de carbamide dans la formulation des particules.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce que l'on ajoute un sel de magnésium à la formulation des particules.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'on ajoute entre 0,5% et 5% de sel de magnésium à la formulation des particules.
5. Procédé selon la revendication 3 ou la revendication 4, caractérisé en que l'on ajoute du carbonate de magnésium à la formulation des particules.
6. Procédé selon la revendication 3 ou la revendication 4, caractérisé en que l'on ajoute du silicate de magnésium à la formulation des particules.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'on règle le four de sorte que la température des surfaces à nettoyer soit supérieure
à 250°C.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'on projette les particules au contact des surfaces à nettoyer à une vitesse d'au
moins 50 m.s-1.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'un conduit renfermant un fluide à réchauffer s'étendant à l'intérieur du four entre
une première (2a) et une deuxième (2b) extrémité, on déplace le jet de fluide de la
première à la deuxième extrémité.
Revendications modifiées conformément à la règle 86(2) CBE.
1. Procédé de nettoyage en marche des surfaces (2) de fours (1), en particulier des
surfaces métalliques d'échange thermique côté fumée de fours industriels ainsi que
de chaudières industrielles, dans lequel on réalise les étapes suivantes :
- on génère un jet de gaz que l'on dirige vers les surfaces à nettoyer,
- on intègre des particules (6) à l'état solide au jet de gaz et on projette les particules
à une vitesse telle que les particules se désintègrent en venant au contact desdites
surfaces à nettoyer,
- on déplace le jet de gaz et de particules le long des surfaces à nettoyer,
ledit procédé étant
caractérisé en ce que l'on utilise des particules dont la formulation est constituée majoritairement de
carbamide.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on introduit au moins 95% de carbamide dans la formulation des particules.
3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce que l'on ajoute un sel de magnésium à la formulation des particules.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'on ajoute entre 0,5% et 5% de sel de magnésium à la formulation des particules.
5. Procédé selon la revendication 3 ou la revendication 4, caractérisé en que l'on ajoute du carbonate de magnésium à la formulation des particules.
6. Procédé selon la revendication 3 ou la revendication 4, caractérisé en que l'on ajoute du silicate de magnésium à la formulation des particules.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'on règle le four de sorte que la température des surfaces à nettoyer soit supérieure
à 250°C.