[0001] La présente invention concerne un film ou pellicule polymère multicouche.
[0002] L'invention a également trait au procédé de préparation, de formation, d'un tel film
polymère.
[0003] L'invention concerne aussi une surface revêtue par un tel film, une telle pellicule,
et un substrat, comprenant, une telle surface revêtue.
[0004] L'invention est relative enfin à un procédé de protection d'une surface vis-à-vis
de contaminants ou polluants utilisant ledit film et à un procédé de nettoyage, de
décontamination, d'une surface utilisant de même ledit film.
[0005] Le domaine technique de l'invention peut être défini de manière générale, comme celui
du nettoyage du traitement, de la décontamination, de surfaces et/ou de la protection
de ces surfaces vis-à-vis de contaminants, polluants, que ces derniers soient chimiques,
radioactifs, biologiques ou bactériologiques.
[0006] De manière plus précise, le domaine de l'invention est plus particulièrement celui
de la protection, des surfaces, notamment des surfaces des murs, façades, panneaux
routiers, etc., contre les graffitis et les autres inscriptions non souhaités, et
du nettoyage de ces surfaces pour en éliminer ces graffitis et inscriptions non souhaitées.
[0007] Le terme graffiti désigne, de manière générale [1], toutes les peintures, inscriptions,
dessins ou autres formes de marques indésirables sur une surface donnée. Le graffiti
est généralement appliqué sous la forme de peintures en bombes aérosols, ou de marqueurs
à encre.
[0008] A l'heure actuelle, il existe essentiellement quatre procédés permettant de protéger
une surface vis-à-vis des graffitis ou d'éliminer ces derniers de ladite surface :
- Le nettoyage par abrasion, par exemple par sablage, ou par projection de craie, est
une technique agressive est coûteuse, qui nécessite de longs temps de main d'oeuvre,
dégage des particules nocives et endommage les surfaces.
- L'application d'une nouvelle couche de peinture n'élimine pas le graffiti, elle permet
seulement de le dissimuler lorsqu'il est appliqué sur une surface peinte.
- Le nettoyage par solvants chimiques met en oeuvre des produits chimiques agressifs,
génère de nombreux effluents polluants et dégrade les surfaces.
- Une dernière catégorie de procédés dans laquelle peut être classé le procédé de l'invention
fait appel à la mise en oeuvre de revêtements protecteurs.
[0009] Les revêtements protecteurs évitent la pénétration et l'accrochage du graffiti par
modification des propriétés de surface et par effet barrière.
[0010] Il existe deux types de revêtements protecteurs : les revêtements temporaires ou
sacrificiels et les revêtements permanents.
[0011] Les revêtements sacrificiels existants sont à base de cires, naturelles ou synthétiques,
à base de polymères acryliques ou à base de polysaccharides [2-6]. Cependant, les
matériaux décrits dans ces documents présentent des inconvénients majeurs : ainsi
les cires fondent trop facilement à la chaleur et dans l'eau, des solvants chimiques
sont utilisés pour leur élimination et enfin, il est nécessaire de remettre une nouvelle
couche de revêtement après chaque graffiti.
[0012] Plus précisément, le document [2] décrit un procédé de protection d'édifices contre
les graffitis dans lequel on recouvre d'une mince pellicule de paraffine, les édifices
susceptibles d'être souillés. La paraffine peut être appliquée fondue à chaud ou sous
la forme d'une émulsion aqueuse. La pellicule souillée est éliminée avec de grandes
difficultés au moyen de brosses, grattoirs, couteaux, ou en faisant fondre la paraffine,
ou encore en brûlant la pellicule.
[0013] L'inconvénient majeur du procédé de ce document est donc de mettre en oeuvre une
pellicule extrêmement difficile à retirer.
[0014] Le document [3] concerne une composition antiadhésive, notamment pour protéger divers
supports contre les graffitis, contenant en milieu aqueux au moins une cire de synthèse
dérivée de cire végétale, associée à un émulsifiant non-ionique et/ou une cire microcristalline.
[0015] La composition souillée peut être éliminée du support par brossage ou à l'aide d'un
décapant, notamment dans le cas des supports très rugueux.
[0016] La composition de ce document présente les inconvénients de n'être pas durable et
de ne pouvoir être utilisée qu'une seule fois.
[0017] Le document [4] décrit un système de revêtement antigraffiti comprenant un agent
de revêtement proprement dit et un agent de nettoyage régénérant. L'agent de revêtement
comprend une composition dite base et une composition dite additif antigraffiti.
[0018] La base est une composition du groupe comprenant les résines acryliques et hydroxylées
et leur durcisseur isocyanate; et les résines copolymères acryliques en solution dans
des solvants aromatiques et cétoniques. L'additif antigraffiti est une composition
incorporant une cire polyéthylène, une huile de silicone, un mélange de polyuréthanes,
une solution acrylique. L'agent de nettoyage est un mélange de cire polyéthylène et
d'une huile synthétique polaire.
[0019] Le système de ce document est d'un coût élevé et n'est pas durable.
[0020] Le document [5] a trait à une solution antigraffiti qui est formée en combinant un
alcool polyvinylique avec une solution ou une émulsion de résine acrylique, afin de
former une résine mixte alcool polyvinylique/acrylique partiellement réticulée, catalysée
par exposition à la chaleur et/ou à la lumière.
[0021] Les propriétés de la solution sont améliorées par addition d'une solution d'un complexe
de zinc contenant de la zinc tétramine et/ou d'un donneur d'aldéhyde tel que le formaldéhyde
ou le glyoxal.
[0022] Dans des cas extrêmes de dégradation, le film protecteur peut être considéré comme
une membrane sacrificielle. Il peut être éliminé par lavage avec un solvant tel que
le toluène en alternance avec une solution de soude caustique ou d'ammoniaque et rinçage
à l'eau.
[0023] On fait face dans ce document à des problèmes de coût et de toxicité élevés.
[0024] Le document [6] décrit un procédé pour protéger une surface des contaminants et pour
faciliter l'élimination desdits contaminants de cette surface, dans lequel :
- on prépare une solution contenant un polysaccharide qui comprend au moins deux polysaccharides
différents, le premier de ces polysaccharides formant directement un film lorsqu'il
précipite pour évaporation d'un solvant dans la solution, et le second polysaccharide
forme un film au moins partiellement par formation d'un gel lorsqu'on le fait précipiter
à partir d'une solution par évaporation d'un solvant qui s'y trouve, ou le second
polysaccharide forme un film au moins partiellement par formation d'un gel lors d'une
interaction avec ledit premier polysaccharide lors de la précipitation avec évaporation
d'un solvant ; lesdits films sont susceptibles d'être redissouts ou gonflables et
la solution contenant les polysaccharides comprend un tampon pour compenser les variations
de pH ;
- on applique la solution sur une surface sujette à contamination ;
- on fait sécher la solution sur la surface pour former un film solide sur la surface
au moins partiellement par formation d'un gel ;
- on expose la surface à une source de contamination potentielle ;
- on traite la surface revêtue par le film avec un liquide capable de redissoudre le
film ou de faire gonfler le film ;
- on élimine la contamination non-voulue déposée sur la surface en éliminant totalement
ou partiellement le film de ladite surface.
[0025] Le procédé de ce document présente l'inconvénient de mettre en oeuvre des solvants.
[0026] Les revêtements permanents actuellement proposés sont principalement à base de polyuréthanes
(PU), de silicones et de composés fluorés [1]. Cependant, le polyuréthane est extrêmement
sensible à l'humidité et présente un aspect de surface médiocre. Les silicones présentent
une longue durée de polymérisation et sont perméables aux huiles. Les composés fluorés
sont toxiques et nécessitent des solvants chimiques.
[0027] Il existe en outre quelques produits qui possèdent des propriétés anti-adhérentes
vis-à-vis des peintures et des encres, mais ils présentent l'inconvénient d'être très
coûteux, soit environ 15 Euros par m
2 traité en terme de coût matière, et de plus de perdre leur efficacité après 3 à 4
nettoyages.
[0028] Ainsi le document [7] a trait à un procédé de traitement d'une surface pour former
ce revêtement sur celle-ci, le revêtement ayant une surface colorée et texturée sur
laquelle les graffitis ne peuvent pas être facilement appliqués. Dans ce procédé :
- on applique sur la surface à revêtir une première couche d'un revêtement d'apprêt
et d'étanchéité qui contient un agrégat et un agent liant ;
- on applique à la surface exposée de ladite première couche une composition de revêtement
qui contient un mélange aqueux d'un matériau à base de plâtre, d'un agent de liaison,
d'une charge pour durcir la composition de revêtement, et un colorant soluble dans
l'eau ;
- on effectue une texturation de la surface exposée de la deuxième couche pour former
un relief sur celle-ci ;
- on réalise un durcissement de ladite seconde couche ;
- on applique sur la seconde couche durcie une couche de finition à base de cellulose
contenant une matière colorante.
[0029] Le procédé de ce document modifie l'aspect de la surface et la composition de revêtement
peut en fait être considérée plus ou moins comme une peinture.
[0030] Enfin, le document FR-A-2 822 835 décrit un film, dispersable en émulsion dans l'eau
comprenant un polymère et contenant au moins un chélatant ou complexant qui permet
la décontamination, le nettoyage, et/ou la protection de surfaces diverses, notamment
métalliques.
[0031] Le film « amovible » de ce document, qui se forme sur la surface en y appliquant
une émulsion aqueuse de latex, de la même manière qu'une peinture, permet lors de
son retrait de la surface d'entraîner avec lui les impuretés présentes. Ce film peut
permettre, lors de son retrait, d'une surface de rugosité modérée d'entraîner avec
lui des inscriptions qui s'y trouveraient. Cependant, bien que ce film polymère amovible
soit peu coûteux, soit environ 2 Euros par m
2 traité, en terme de coût de matière, il n'est utilisable qu'une seule fois, puisqu'il
doit être retiré. Ce retrait peut s'avérer difficile sur les surfaces très rugueuses
comme les crépis ou le ciment brut, tandis que sur les surfaces sur lesquelles son
adhésion est plus faible, comme les panneaux routiers ou les vitrages, il peut être
éventuellement retiré par les « taggeurs » avant application des graffitis.
[0032] De plus, certains composants de sa formulation comme les charges, les complexants
et chélatants sont nuisibles et opacifient ou colorent le film, par exemple, tout
en entraînant un surcoût.
[0033] On a pu aussi constater que des résidus organiques ou minéraux, généralement sous
la forme de particules, provenant du film, décrit dans ce document, étaient présents
sur la surface où il avait été appliqué, puis retiré. En outre, les mêmes particules
pourraient provoquer une dégradation de l'état de surface lors de l'application de
l'émulsion.
[0034] Il apparaît qu'aucune des techniques décrites dans les documents de l'art antérieur
mentionnés ci-dessus n'est suffisamment efficace pour permettre une élimination totale
des graffitis des surfaces, et que, en outre, les techniques existantes sont coûteuses
en terme de main d'oeuvre et de consommation de réactifs chimiques, endommagent les
surfaces et génèrent des effluents.
[0035] Il existe un besoin pour un film polymère et un procédé permettant la décontamination,
le nettoyage et/ou la protection de surfaces diverses et qui permettent d'éliminer
totalement les polluants ou contaminants de ces surfaces.
[0036] En particulier, il existe un besoin pour un film polymère qui permette de retirer
totalement les graffitis et toutes les autres inscriptions et marquages non souhaités
de toutes surfaces tels que murs, façades, panneaux routiers, etc., et/ou qui permette
de protéger ces surfaces contre ces inscriptions et graffitis avec une grande efficacité.
Il existe en d'autres termes un besoin pour un film polymère qui permette un nettoyage
ou protection parfaite de la surface sur laquelle il est appliqué, puis de laquelle
il est retiré, c'est-à-dire qui élimine totalement tous les polluants, contaminants
de ladite surface : comme par exemple les polluants, contaminants provenant des graffitis,
marquages et inscriptions.
[0037] Il existe en outre un besoin pour un film polymère, qui tout en éliminant complètement
les contaminants, polluants, issus de la surface, ne laisse pas de résidus, particules
ou autres sur la surface lors de l'application de l'émulsion (ou solution) le contenant.
[0038] Il existe de plus un besoin pour un film qui puisse être aisément et complètement
éliminé à l'issue de son utilisation, et qui permette une séparation et une récupération
faciles des constituants et des contaminants polluants piégés. Autrement dit, le film
et le procédé doivent assurer une excellente récupération et purification des matériaux
valorisables allant de pair avec un faible impact sur l'environnement.
[0039] Ce film et le procédé le mettant en oeuvre doivent, de plus, être efficace vis-à-vis
de tous les contaminants, en particulier de tous les contaminants qui constituent
les marquages, graffitis ou autres, quelle que soit leur forme : particules solides,
liquides et autres, et leur nature : chimique, radioactive, biologique et autres.
[0040] Ce film et ce procédé doivent enfin être d'un faible coût, être facile à mettre en
oeuvre, sûr et fiable, peu agressifs vis-à-vis de la surface traitée et, si possible,
conserver, à la surface, l'aspect visuel d'une surface non traitée.
[0041] Dans le cas d'un revêtement destiné plus particulièrement à éliminer les graffitis
de surfaces et/ou à protéger ces surfaces contre les graffitis, les critères et exigences
qui doivent être satisfaits par un tel revêtement sont, entre autres, les suivants
:
- l'adhésion du revêtement doit être bonne avec la surface à traiter, et peu importante
avec le graffiti ;
- l'aspect de surface du revêtement défini notamment par sa rugosité, sa couleur, sa
transparence et sa brillance, doit pouvoir être adapté au support traité ;
- le revêtement doit être imperméable à l'air pour laisser respirer la surface et imperméable
aux solvants des marqueurs et aux peintures qui constituent les graffitis, inscriptions
et marquages non-souhaités ;
- le revêtement doit être chimiquement inerte ;
- les constituants du revêtement ne doivent présenter aucune toxicité ;
- le temps de stockage des constituants du revêtement avant utilisation et la durée
de vie du revêtement doivent être satisfaisants, en particulier le revêtement doit
pouvoir résister de façon prolongée à une exposition à des températures aussi bien
élevées que basses, à l'humidité, aux rayons UV, et aux autres facteurs atmosphériques,
ainsi qu'aux contraintes mécaniques ; enfin, le revêtement doit pouvoir subsister
suffisamment longtemps pour pouvoir, par exemple permettre l'élimination répétée de
plusieurs graffitis successivement appliqués sur la surface.
[0042] En outre, un procédé d'élimination, par exemple des graffitis, d'une surface et/ou
de protection de ladite surface mettant en oeuvre un tel revêtement doit également
répondre à un certain nombre de critères et exigences qui sont, entre autres les suivants
:
- l'application du revêtement, film sur la surface à protéger, à traiter doit être réalisée
par un procédé simple et par exemple au rouleau ou par pulvérisation ;
- le séchage du film, revêtement appliqué doit être rapide ;
- le revêtement doit pouvoir être utilisé dans de larges plages de conditions, par exemple
de température, humidité, pH et ces plages d'utilisation doivent être parfaitement
connues et définies ;
- le retrait du revêtement doit se faire de manière simple, mais spécifique, afin d'éviter
toute élimination indésirable ;
- le procédé doit être d'un faible coût, rapide, ne pas détériorer les surfaces, et
doit pouvoir être répété de nombreuses fois, afin de permettre l'élimination répétée
de plusieurs graffitis successivement appliqués sur la surface.
[0043] Le but de la présente invention est de fournir un film polymère et un procédé de
nettoyage, décontamination, ou de protection d'une surface qui réponde entre autres
à l'ensemble des besoins mentionnés ci-dessus et qui satisfasse aux exigences, critères,
et conditions énoncées plus haut pour un tel film et un tel procédé.
[0044] Le but de la présente invention est en particulier de fournir un film polymère et
un procédé de nettoyage ou de protection d'une surface vis-à-vis des graffitis, marquages
et inscriptions non souhaitées qui réponde, entre autres, à l'ensemble des besoins
mentionnés ci-dessus, dans le cadre de cette application particulière, et qui satisfasse
aux exigences, critères et conditions énoncées ci-dessus pour un tel film et procédé.
[0045] Le but de la présente invention est encore de fournir un film et un procédé, qui
ne présentent pas les inconvénients, défauts, limitations et désavantages des films
et procédés de l'art antérieur et qui résolve les problèmes de l'art antérieur.
[0046] Ce but et d'autres encore sont atteints, conformément à l'invention par un film multicouche
comprenant une couche superficielle et au moins une autre couche sous ladite couche
superficielle, chacune desdites couches superficielles et desdites autres couches
comprenant au moins un polymère organique et étant exempte de complexants, chélatants
et éventuellement de charges minérales, et ladite couche superficielle comprenant
en outre au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite couche
superficielle par un liquide de rinçage.
[0047] Avantageusement, au moins une desdites autres couches sous ladite couche superficielle
comprend en outre au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite
couche par un liquide de rinçage.
[0048] Le film multicouche peut avantageusement comprendre en alternance une première couche
comprenant au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite première
couche par un liquide de rinçage et une deuxième couche ne comprenant pas d'agent
susceptible de favoriser l'élimination de ladite deuxième couche par un liquide de
rinçage.
[0049] Avantageusement, toutes les couches comprennent au moins un agent susceptible de
favoriser leur élimination par un liquide de rinçage.
[0050] De préférence, deux couches successives contiennent chacune un agent, susceptible
de favoriser l'élimination desdites couches par un liquide de rinçage, différent.
[0051] Ainsi, le film selon l'invention peut comprendre en alternance une première couche
comprenant un premier agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite première
couche par un liquide de rinçage, et une deuxième couche comprenant un deuxième agent
différent du premier agent et susceptible de favoriser l'élimination de ladite deuxième
couche par un liquide de rinçage.
[0052] Lesdits agents différents, diffèrent, de préférence, par au moins une des conditions
dans lesquelles ils favorisent l'élimination de la couche dans laquelle ils se trouvent,
par le liquide de rinçage.
[0053] Lesdites conditions sont choisies par exemple parmi la température, le pH, la composition
du liquide de rinçage, et la pression du liquide de rinçage, tel que de l'eau.
[0054] Avantageusement, le ou le(s) agent(s) susceptibles de favoriser l'élimination d'une
couche par un liquide de rinçage sont choisis parmi les agents susceptibles de favoriser
la dissolution de la couche dans un liquide de rinçage, et les agents susceptibles
de favoriser la mise en émulsion de la couche dans un liquide de rinçage.
[0055] Le film selon l'invention peut de manière générale être défini comme un film susceptible
d'être dispersé en émulsion dans l'eau ou susceptible d'être dissout en solution dans
l'eau.
[0056] Les agents susceptibles de favoriser la dissolution d'une couche sont avantageusement
choisis parmi les agents tensioactifs, de préférence parmi les agents tensioactifs
non-ioniques, anioniques et cationiques ; et les autres additifs tels que les acides
ou bases.
[0057] Des exemples de tensioactifs non ioniques sont les esters d'acides gras, des exemples
de tensioactifs anioniques sont les sulfonates et carboxylates, et des exemples de
tensioactifs cationiques sont les alkylamines.
[0058] Avantageusement, lesdits tensioactifs et additifs sont choisis parmi les tensioactifs
permettant la dissolution de la couche dans laquelle ils se trouvent sous l'effet
d'un liquide de lavage acide, et les tensioactifs permettant la dissolution de la
couche dans laquelle ils se trouvent sous l'effet d'un liquide de lavage basique.
[0059] Avantageusement, le film comprend en alternance une couche comprenant un premier
tensioactif A et une couche comprenant un second tensioactif B qui sont susceptibles
d'être dissoutes dans des conditions de lavage différentes.
[0060] De préférence, le premier tensioactif A est un tensioactif qui favorise, permet,
la dissolution de la couche dans laquelle ils se trouve par un liquide de lavage acide,
et le second tensioactif B est un tensioactif qui favorise la dissolution de la couche
dans laquelle il se trouve par un liquide de lavage basique, ou vice-versa.
[0061] Avantageusement, la couche superficielle est une couche fine généralement d'une épaisseur
de 5 à 500 µm, de préférence de 5 à 100 µm.
[0062] Généralement, l'épaisseur totale du film est de 5 µm à 2 mm, de préférence de 50
à 500 µm.
[0063] Généralement, les couches autres que la couche superficielle sont au nombre de 1
à 50, de préférence de 1 à 20.
[0064] Le film polymère selon l'invention se distingue fondamentalement des films de l'art
antérieur et en particulier des films décrits dans le document FR-A-2 822 835.
[0065] En effet, le film selon l'invention possède une structure particulière, en ce sens
qu'il s'agit d'un film multicouche, c'est-à-dire d'un film comprenant plusieurs couches,
qui comprend une couche superficielle et au moins une autre couche sous ladite couche
superficielle. Ceci constitue déjà une différence essentielle par rapport aux films
de l'art antérieur qui sont des films monocouche. En outre, la couche superficielle
du film selon l'invention est une couche particulière qui contient de manière spécifique
au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite couche superficielle
par un liquide de rinçage.
[0066] Le film selon l'invention répond à l'ensemble des besoins cités plus haut, satisfait
tous les critères, conditions et exigences énumérés dans ce qui précède, et résout
les problèmes de l'art antérieur mentionnés ci-dessus.
[0067] Le film selon l'invention peut être défini comme un film multicouche à élimination,
par exemple à dissolution, superficielle programmée par traitement de ladite couche
superficielle et éventuellement d'une ou de plusieurs autres couches à l'aide d'un
liquide de rinçage, par exemple d'une solution de rinçage, déterminée, donnée, qui
est généralement adaptée à l'agent susceptible de favoriser l'élimination, par exemple
la dissolution, se trouvant dans la ou lesdites couches.
[0068] Lors d'un rinçage, lavage, spécifique, la couche superficielle traitée se dissout
et entraîne les polluants, contaminants, par exemple la peinture ou l'encre constituant
les graffitis, marquages, inscriptions, avec elle sans détériorer le revêtement inférieur.
Le film peut dans ce cas être réutilisé plusieurs fois en traitant à nouveau sa surface
par fines couches pour que celles-ci contiennent chaque fois un ou plusieurs agents
favorisant l'élimination, la dissolution, de la couche superficielle, et ce jusqu'à
consommation de toute l'épaisseur du film.
[0069] Le film selon l'invention peut donc être utilisé plusieurs fois, et il protège la
surface sur laquelle il a été appliqué, notamment contre plusieurs cycles d'inscription,
puis de nettoyage successifs.
[0070] Dans le cadre de l'application préférée du film selon l'invention, qui est la lutte
contre les graffitis, marquages et autres inscriptions non souhaités, le film selon
l'invention a l'avantage d'être totalement imperméable aux encres et peintures, et
autres constituants de ces graffitis, marquages, et inscriptions.
[0071] Outre les avantages et effets liés à la structure spécifique multicouche et à la
nature spécifique de la couche superficielle du film selon l'invention, le film polymère
selon l'invention se distingue en outre fondamentalement des films de l'art antérieur,
et en particulier des films décrits dans le document FR-A-2 822 835, en ce qu'il est
exempt de chélatants, de complexants, et éventuellement de charges minérales.
[0072] Grâce à l'absence de chélatants, de complexants et éventuellement de charges minérales
dans les films selon l'invention, aucun résidu organique ou minéral, par exemple sous
forme de particules, provenant du film n'est laissé sur la surface sur laquelle il
est appliqué, puis retiré.
[0073] Il a été mis en évidence, en effet, selon l'invention que certains composants de
la formulation de film décrite dans le document FR-A-2 822 835 étaient inutiles ou
nuisibles, en particulier dans le cas du traitement antigraffiti de surfaces et laissaient
des résidus sur la surface à l'issue du retrait.
[0074] En outre, du fait que l'émulsion à partir de laquelle est préparé le film selon l'invention,
ne comporte, ni complexants, ni chélatants, ni, de préférence, de charges, il ne se
trouve pas dans l'émulsion à partir de laquelle est préparé le film, de particules
pouvant provoquer lors de son application une dégradation de l'état de la surface.
[0075] L'absence de complexants, chélatants, et éventuellement de charges, dans le film
selon l'invention entraîne en outre une diminution du coût du film formé et simplifie
la préparation de la formulation à partir de laquelle le film est préparé.
[0076] Enfin, l'absence de complexants, chélatants et éventuellement charges dans le film
selon l'invention, évite la coloration ou l'opacification du film, ce qui est particulièrement
avantageux dans l'application préférée anti-graffiti du film selon l'invention, dans
laquelle on souhaite conserver l'aspect visuel de la surface traitée.
[0077] En particulier, il a été noté que l'absence de charges ne nuit pas aux propriétés
globales du film car celui-ci ne subit pas de contraintes mécaniques élevées (en effet,
le pelage du film n'est pas obligatoire, et en outre les propriétés mécaniques du
film peuvent être améliorées par l'addition d'autres polymères tels que le PVA qui
évitent ainsi d'avoir recours à des charges), mais elle permet par contre d'obtenir,
après retrait du film, des surfaces d'une propreté parfaite, jamais atteinte dans
l'art antérieur et qui a été démontrée par analyse par spectrométrie infrarouge.
[0078] Outre les effets et avantages essentiels liés à la structure multicouche spécifique,
et à l'absence de complexants, de chélatants et éventuellement de charges, le film
selon l'invention possède toutes les propriétés avantageuses déjà présentées par le
film du document FR-A-2 822 835 et dues au fait que ce film comprend un polymère généralement
non-soluble, insoluble, dans l'eau.
[0079] Le film, selon l'invention, est, en effet, préparé à partir d'une émulsion aqueuse
dudit polymère (ou desdits polymères), et de ce fait, le polymère peut être facilement
récupéré à l'issue de l'utilisation du film par remise en émulsion et floculation,
ce qui n'est pas possible avec les polymères, hydrosolubles, de certains des films
de l'art antérieur.
[0080] Le film selon l'invention répond à l'ensemble des besoins, exigences et critères
mentionnés plus haut, par exemple : il permet avec une grande efficacité et une grande
fiabilité de piéger, à titre curatif ou préventif, les contaminants, polluants dans
une couche superficielle, sacrificielle sur la surface traitée, c'est-à-dire que c'est
non seulement la contamination se trouvant sur la surface qui est piégée, mais aussi
celle se trouvant immédiatement sous cette surface.
[0081] Le film selon l'invention permet une maîtrise de la dissémination du contaminant,
en retenant celui-ci en son sein.
[0082] Les propriétés mécaniques, d'adhésion et de cohésion du film sont excellentes, même
en l'absence éventuelle de charges, et assurent une très bonne tenue sur toute surface,
tout en permettant une élimination facile, en particulier par pelage.
[0083] Le film est d'un faible coût. Il peut être préparé avec des produits facilement disponibles
dans le commerce et par des procédés faciles à mettre en oeuvre, par exemple par application
d'une émulsion simplement au pinceau ou par pulvérisation de ladite émulsion sur la
surface.
[0084] Le film n'est pas agressif vis-à-vis de la surface sur laquelle il est appliqué.
Il ne modifie en rien les propriétés de celle-ci (il peut même les améliorer), même
après une longue durée, par exemple lors d'un stockage prolongé.
[0085] Il ne dégrade pas l'aspect de la surface. En outre, dans la plupart des cas, le film
étant incolore et transparent, il n'affecte pas l'apparence visuelle de la surface.
[0086] Le film est préparé à partir de composés non toxiques vis-à-vis du personnel, et
d'un faible impact sur l'environnement.
[0087] En outre, tous les constituants du film peuvent être aisément séparés, recyclés et/ou
détruits, à faible coût, à l'issue de l'utilisation du film.
[0088] Le film selon l'invention permet un nettoyage parfait de la surface sur laquelle
il est appliqué, puis retiré ; il ne laisse aucun résidu sur cette surface.
[0089] Ainsi, il a été montré qu'aucune trace organique provenant de résidus du film n'est
détectable sur la surface après retrait du film comme cela a été confirmé par analyse
de la surface après retrait du film par spectrométrie infrarouge avec un accessoire
de réflexion totale atténuée multi-réflexions dans la plage spectrale de 4 000 à 600
cm
-1.
[0090] Le film selon l'invention assure une protection de longue durée vis-à-vis des polluants
et contaminants externes quels qu'ils soient.
[0091] Avantageusement, le film selon l'invention est non poreux.
[0092] Le polymère est généralement choisi parmi les polymères, susceptibles de se trouver
sous la forme d'émulsions aqueuses de type latex.
[0093] De préférence, ce polymère susceptible de se trouver sous la forme d'une émulsion
aqueuse est choisi parmi les copolymères styrène-butadiène, les copolymères styrène-(méth)acrylique
par exemple styrène (méth)acrylate (voir plus bas la définition du terme (méth)acrylique)
et les polymères (homopolymères et copolymères) (méth)acryliques.
[0094] Par polymère (méth)acrylique, on entend généralement tous les copolymères et homopolymères
susceptibles d'être préparés par polymérisation de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique
et des esters de ceux-ci : comme les acrylates et méthacrylate d'alkyle (en C
1 à C
6), tels que le (méth)acrylate de méthyle ou d'éthyle.
[0095] Avantageusement, le film peut comprendre plusieurs polymères susceptibles de se trouver
sous la forme d'émulsions aqueuses, de préférence choisis parmi les copolymères styrène-butadiène
(SBR) et styrène-(méth)acrylique, par exemple styrène-(méth)acrylate, qui présentent,
en outre, de préférence, des températures de transition vitreuse (Tg) différentes.
[0096] Avantageusement, on peut utiliser un polymère tel qu'un styrène-butadiène, dit autodispersant.
[0097] Le film peut comprendre, en outre, un ou plusieurs autres polymères qui sont des
polymères susceptibles de se trouver en solution aqueuse (ces polymères sont en général
minoritaires) (et non plus en émulsion), qui sont choisis de préférence parmi l'alcool
polyvinylique (PVA), et la PVP (polyvinylpyrrolidone).
[0098] Certains de ces polymères tels que le PVA permettent d'améliorer les propriétés mécaniques
et d'éviter l'emploi de charges.
[0099] De préférence, afin notamment de faciliter la préparation du film, toutes les couches
(superficielles et autres) du film comprennent le ou les mêmes polymères. Cela signifie
que ces couches ne se différencient que par la présence ou non d'un agent en facilitant
l'élimination et/ou par la nature dudit agent.
[0100] L'invention a également trait à un procédé de formation d'un film multicouche tel
que décrit ci-dessus comprenant une couche superficielle, et une autre couche sous
ladite couche superficielle, ladite couche superficielle et ladite autre couche comprenant
un même polymère organique et étant exemptes de complexants, chélatants et éventuellement
de charges minérales, dans lequel on réalise les étapes successives suivantes :
a) - on forme une émulsion aqueuse dudit polymère organique ;
b) - on applique ladite émulsion comprenant le polymère organique sur la surface,
moyennant quoi le film se forme par coalescence ;
c) - on imprègne la surface dudit film par au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche superficielle du film par un liquide de rinçage, de façon
à former une couche superficielle du film contenant au moins un agent susceptible
de favoriser l'élimination de ladite couche superficielle du film par un liquide de
rinçage.
[0101] Le film se forme, généralement rapidement, en quelques minutes, à savoir par exemple
de 1 ou 2 à 10 minutes, sur la surface, par coalescence.
[0102] Avantageusement, la formation du film se produit par coalescence à température ambiante
ou température d'utilisation de la surface (température à laquelle se trouve la surface)
sans aucun séchage de la surface, et/ou des pièces comportant cette surface.
[0103] En effet, compte tenu des conditions généralement utilisées pour mettre en oeuvre
l'émulsion destinée à former le film selon l'invention, à savoir avec un personnel
peu qualifié, et afin de réduire la complexité du matériel mis en oeuvre pour former
le film, le fait de pouvoir permettre une formation sans séchage est un avantage important
du film et du procédé selon l'invention.
[0104] Selon l'invention, la formation du film peut être effectuée à température ambiante
sans aucun chauffage des pièces à recouvrir et sans utilisation d'air chaud, y compris
sur des surfaces verticales, ce qui est particulièrement avantageux.
[0105] Les conditions de coalescence sont avantageusement choisies de manière à éviter toute
porosité, quelle soit ouverte ou fermée, dans le film final formé obtenu.
[0106] Cependant, dans certaines conditions de mise en oeuvre, le procédé de l'invention
comprend, en outre, entre les étapes b) et c), une étape de séchage du film.
[0107] La formation et l'éventuel séchage du film s'effectuent selon l'invention sans aucun
drainage ni aucune absorption d'aucun des liquides entrant dans la composition de
l'émulsion.
[0108] Dans ce procédé, l'agent susceptible de favoriser l'élimination de la couche superficielle
du film est choisi parmi les agents susceptibles de favoriser la dissolution de la
couche superficielle, tels que les tensioactifs.
[0109] Dans une seconde forme de réalisation, l'invention concerne un procédé de formation
d'un film multicouche, tel que décrit ci-dessus, comprenant une couche superficielle,
et au moins une autre couche sous ladite couche superficielle, ladite couche superficielle
et ladite autre couche comprenant un même polymère organique et étant exemptes de
complexants, chélatants, et éventuellement de charges minérales, dans lequel on réalise
les étapes successives suivantes :
a) on forme une émulsion aqueuse dudit polymère organique ;
b) on sépare ladite émulsion en une première et une seconde portions,
c) on ajoute à la première portion un premier agent susceptible de favoriser l'élimination
d'une couche du polymère organique sous l'effet d'un liquide de rinçage,
d) éventuellement on ajoute à la seconde portion un second agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche du polymère organique sous l'effet d'un liquide de rinçage,
e) on applique successivement lesdites seconde et première portions de l'émulsion
sur une surface, moyennant quoi on forme un film comprenant depuis sa surface, une
couche comprenant un premier agent susceptible de favoriser son élimination par un
liquide de lavage et une seconde couche comprenant un second agent susceptible de
favoriser son élimination par un liquide de lavage ou ne comprenant pas ledit second
agent,
f) on répète éventuellement l'étape e) par exemple de 1 à 40 fois, de préférence de
1 à 20 fois.
[0110] Après l'application de la seconde et de la première portions de l'émulsion, les couches
se forment dans les conditions déjà décrites plus haut, généralement rapidement, par
exemple en quelques minutes, par exemple en de 1 ou 2 à 10 minutes par simple coalescence.
[0111] Dans cette seconde forme de réalisation du procédé de formation du film selon l'invention,
de préférence lesdits premier et deuxième agents différent par au moins une des conditions
dans lesquelles ils favorisent l'élimination, par exemple la dissolution, de la couche
dans laquelle ils se trouvent, par le liquide de rinçage.
[0112] Avantageusement, lesdites conditions sont choisies parmi la température, le pH, la
composition du liquide de rinçage, et la pression du liquide de rinçage.
[0113] Le premier agent est par exemple un tensioactif A et le second agent est par exemple
un tensioactif B.
[0114] De préférence, le tensioactif A est un tensioactif qui favorise la dissolution de
la couche dans laquelle il se trouve sous l'effet d'un liquide de lavage aqueux, par
exemple d'une solution de lavage, aqueuse, acide et le second tensioactif B est un
tensioactif qui favorise la dissolution de la couche dans laquelle il se trouve sous
l'effet d'un liquide de lavage aqueux, par exemple d'une solution de lavage, aqueuse
basique, ou vice versa.
[0115] Comme dans le cas du premier mode de réalisation du procédé de formation d'un film
selon l'invention, ladite formation se produit par coalescence à température ambiante
ou température d'utilisation de la surface.
[0116] Toutefois, une étape finale de séchage g) du film peut être prévue.
[0117] L'invention concerne, en outre, un procédé de protection, de nettoyage ou de décontamination,
d'une surface dans lequel on réalise les étapes successives suivantes :
- on forme un film, tel que décrit plus haut, sur ladite surface ;
- on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités
;
- et on élimine la couche superficielle dudit film par rinçage avec un liquide, de préférence
un liquide aqueux, tel qu'une solution aqueuse.
[0118] La surface sur laquelle on forme le film est essentiellement une surface propre,
exempte de polluants ou contaminants, ces derniers étant généralement issus du milieu
extérieur qui se trouve en contact avec la couche superficielle.
[0119] Dans un premier mode de réalisation préféré de ce procédé de protection, nettoyage
de décontamination d'une surface, on réalise les étapes successives suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le procédé de formation d'un film dans
sa première forme de réalisation,
b) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités,
c) on élimine la couche superficielle polluée, contaminée dudit film par rinçage avec
un liquide de préférence un liquide aqueux tel qu'une solution aqueuse, et
d) on imprègne éventuellement la surface du film avec au moins un agent susceptible
de favoriser l'élimination d'une couche superficielle du film, de façon à former une
couche superficielle contenant au moins ledit agent,
e) on répète éventuellement les étapes c) et d) jusqu'à consommation du film.
[0120] Dans un second mode de réalisation préféré du procédé de protection, nettoyage ou
décontamination d'une surface, on réalise les étapes successives suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le procédé de formation d'un film dans
sa seconde forme de réalisation,
b) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités,
c) on élimine la première couche, polluée, contaminée dudit film par rinçage avec
un liquide,
d) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué,
e) on élimine la seconde couche, polluée, contaminée dudit film par rinçage avec un
liquide de préférence un liquide aqueux, tel qu'une solution aqueuse,
f) on répète éventuellement les étapes b) à e) jusqu'à consommation du film.
[0121] De préférence, les première et seconde couches sont éliminées dans des conditions
de rinçage telles que température, pH, composition du liquide de rinçage, pression
du liquide de rinçage différentes.
[0122] Avantageusement, la première couche qui contient un tensioactif A est éliminée par
lavage avec un liquide aqueux, par exemple une solution aqueuse de lavage, acide et
la deuxième couche qui contient un tensioactif B est éliminée par lavage avec un liquide
aqueux, par exemple une solution aqueuse de lavage, basique.
[0123] Dans le cas où l'on opère l'élimination de la couche superficielle du film selon
l'invention par dissolution du film en milieu aqueux, on obtient ainsi une solution
ou émulsion aqueuse contenant la matière organique, et les contaminants ou polluants.
La matière organique est séparée de la solution par floculation, puis filtration.
Elle est ensuite généralement rejetée ou éliminée, par exemple, par incinération.
[0124] Les contaminants ou polluants sont séparés par filtration.
[0125] L'invention concerne en outre une surface revêtue par le film tel que défini plus
haut, et un substrat, en particulier une pièce ou composant optique comprenant une
telle surface.
[0126] L'invention va maintenant être décrite de manière détaillée dans la description qui
suit, donnée à titre illustratif et non limitatif, en particulier de certains modes
de réalisation préférés de l'invention.
[0127] Dans une première étape, on commence par formuler, par préparer une émulsion aqueuse
d'un ou plusieurs polymères, de type latex.
[0128] Par polymère, on entend, dans la présente description, aussi bien les homopolymères
que les copolymères préparés à partir de plusieurs monomères.
[0129] Parmi les polymères et copolymères préférés, on peut citer les copolymères de styrène
avec le butadiène (SBR) ou de styrène avec un composé (méth)acrylique tel qu'un (méth)acrylate.
[0130] Ces copolymères pouvant avoir des taux de styrène différents, ou bien encore les
polymères (méth)acryliques.
[0131] Rappelons de nouveau que par polymère (méth)acrylique, on entend tous les copolymères
et homopolymères susceptibles d'être préparés par polymérisation de l'acide acrylique,
de l'acide méthacrylique et des esters de ceux-ci comme les acrylates et méthacrylates
d'alkyle (en C
1 à C
6), tels que le (méth)acrylate de méthyle ou d'éthyle.
[0132] De préférence, on utilise une émulsion aqueuse de latex disponible commercialement,
des exemples de telles émulsions sont les émulsions disponibles auprès de la Société
BAYER®, sous la dénomination BAYSTAL®.
[0133] Ces émulsions présentent notamment l'avantage d'un faible coût, d'une toxicité très
faible, et d'une absence de solvant organique.
[0134] L'émulsion peut ne comprendre qu'un seul polymère susceptible de se trouver sous
la forme d'émulsion aqueuse, mais elle peut aussi en comprendre deux ou plus de ces
polymères choisis de préférence parmi les copolymères styrène-butadiène (SBR), et
styrène (méth)acrylique par exemple styrène (méth)acrylate, ayant, par exemple, des
températures de transition vitreuse (Tg) différentes et/ou des taux de styrène différents,
de façon à obtenir un compromis entre l'adhésion et la cohésion du film adapté à la
surface à traiter.
[0135] Ainsi, un premier polymère pourra avoir une Tg de -30°C à -5°C et un second polymère
une Tg de +5°C à +50°C.
[0136] En tant que mélange de polymères en émulsion, en dispersion, on pourra, par exemple,
utiliser un mélange de deux ou plus de deux latex choisis de préférence parmi les
latex styrène-butadiène et styrène (méth)acrylique par exemple styrène-(méth)acrylate,
ayant, de préférence, des températures de transition vitreuse différentes et/ou des
taux de styrène différents.
[0137] Il est préférable d'utiliser un latex exempt de tensioactifs qui peuvent laisser
des résidus sur la surface. On pourra par exemple utiliser un mélange de styrène-butadiène
à taux de carboxylation plus élevé (disponible dans le commerce sous les dénominations
BAYSTAL® S42 ou S44), dit autodispersant, dispersible en émulsions exemptes de tensioactifs
et simplement additionnées d'épaississant.
[0138] A ce mélange, on peut, éventuellement, ajouter une solution d'alcool polyvinylique
(PVA) ou de polyvinylpyrrolidone (PVP) (polymères en solution) et/ou éventuellement
un ou plusieurs autres polymères en dispersion aqueuse, choisi(s) par exemple parmi
les polymères (méth)acryliques, tels qu'ils ont été définis plus haut.
[0139] Selon l'invention, la formulation est exempte de complexants, chélatants et de préférence
elle est exempte de charge lorsqu'on souhaite en particulier que le film préparé soit
transparent. Toutefois, dans certaines applications, il est possible que l'émulsion,
formulation dite "formulation de base" contienne une ou plusieurs charges choisies
par exemple parmi ZnO, le mica, les argiles dites "nanoclays". Une formulation aqueuse
typique, de préférence exempte de charge, contiendra par exemple de 30 à 60% d'eau,
additionée de SBR à raison de 20 à 60% en masse et de polymère acrylique à raison
de 1 à 20% en masse. Ce dernier peut être avantageusement remplacé par de l'alcool
polyvinylique dans les mêmes proportions.
[0140] Ainsi, on pourra par exemple procéder au mélange de 2 SBR ayant des taux de styrène
différents, à savoir les BAYSTAL® S42 et S44, en émulsion aqueuse (de 30 à 70 % d'eau),
en proportion 50/50, puis y ajouter éventuellement entre 1 et 10 % d'un mélange de
polymères acryliques à base d'acrylate d'éthyle et d'acide méthacrylique (dispersion
aqueuse à de 20 à 70 % en poids de polymère), puis ajouter encore éventuellement un
polymère en solution tel que le PVA.
[0141] Une composition particulièrement préférée comprendra en masse : de 0 à 20 % de PVA,
par exemple 15 % ; de 0 à 50 % de BAYSTAL® S42 par exemple 17,5 % ; de 0 à 50 % de
BAYSTAL® S44, par exemple 17,5 % ; et de 30 à 70 % d'eau par exemple 50 %.
[0142] Lorsque l'on utilise plusieurs latex, on prépare l'émulsion, généralement par simple
mélange des divers latex, de préférence sous agitation.
[0143] Cette émulsion formulation aqueuse de base communique aux films selon l'invention
tous les avantages énumérés plus haut alors que les composants pris séparément présentent
des inconvénients liés à leur faible résistance mécanique et à leur solubilité qui
ne permettent pas de les utiliser [5 ; 7].
[0144] On applique ensuite l'émulsion aqueuse du ou des polymère(s) sur la surface à nettoyer,
décontaminer ou protéger.
[0145] Il n'existe aucune limitation sur la nature et la forme de la surface à traiter.
Cette surface peut être une surface en métal, ou en polymère organique, ou en verre,
ou en pierre, platre, ciment, crépi ou autre ou une surface comprenant plusieurs de
ces matériaux ou encore une surface peinte ou émaillée ; la surface peut être non-poreuse,
non absorbante, ou bien poreuse, elle peut être lisse ou rugueuse.
[0146] Avantageusement, l'émulsion est formulée de manière à permettre la formation d'un
film non poreux sur un support non-poreux et l'application de l'émulsion doit être
possible sur des supports non absorbants tels que les métaux, le verre et autres supports
plastiques.
[0147] Il peut s'agir aussi de la surface de la couche supérieure d'un revêtement monocouche
ou multicouche de protection ou de décoration d'un substrat tel qu'un mur, un panneau
publicitaire ou de signalisation ou autre.
[0148] Une telle couche supérieure est par exemple une couche de peinture, vernis ou analogue.
[0149] La surface peut être opaque ou transparente, c'est là un des avantages de l'invention
que de permettre le traitement, la protection de surfaces transparentes, telle que
celle de hublots, de vitres, car le film formé selon l'invention est généralement
transparent et incolore du fait notamment de l'absence de charges et ne masque donc
pas la surface. Cela est particulièrement avantageux sur des surfaces transparentes.
[0150] Selon l'invention, la forme de la surface peut être quelconque, et l'on peut traiter,
avec une même efficacité, des surfaces de forme aussi bien simple que complexe.
[0151] La taille de la surface peut être quelconque, mais l'invention permet de traiter
de grandes, voire de très grandes surfaces, rapidement, sans les modifier, ni les
dégrader.
[0152] L'invention ayant pour application principale la protection des surfaces vis-à-vis
des graffitis, inscriptions et marquages non souhaités quelle que soit leur nature
et leur mode d'application : aérosol, tampon, etc..., la surface pourra donc faire
partie notamment d'un mur ou de toute autre partie d'un édifice ou bâtiment, ou d'un
panneau publicitaire ou de signalisation.
[0153] L'émulsion peut être appliquée sur la surface par tout moyen connu, par exemple,
par étalement au pinceau ou au rouleau ou encore par projection/pulvérisation.
[0154] Le film se forme (par exemple, en une durée de 1 à 30 minutes) par coalescence «
in situ » du ou des polymères sur la surface.
[0155] La formation du film est rapide à la température d'utilisation de l'équipement dont
la surface fait partie. A titre d'exemple, cette température peut être de 10 à 70°C,
de préférence de 5 à 50°C.
[0156] Le film peut généralement être ensuite séché, par exemple par évaporation, à une
température de 5 à 50°C.
[0157] Le film devient généralement transparent au séchage (lorsqu'il ne contient pas de
charges). De ce fait, la surface conserve l'aspect visuel d'une surface non traitée.
Ledit film, une fois formé, a un rôle d'agent de protection vis-à-vis de la contamination
externe et un rôle d'agent décontaminant, nettoyant, de ladite surface du fait de
l'élimination de la couche de surface par rinçage après que celle-ci ait été polluée,
contaminée, salie.
[0158] Le film selon l'invention est appliqué à titre préventif sur une surface propre,
en tant qu'agent de protection vis-à-vis de la contamination ou bien il peut même
être appliqué à titre curatif pour décontaminer, nettoyer la surface.
[0159] Les contaminants et/ou polluants externes qui peuvent être éliminés de la surface
dans la couche superficielle du film dans laquelle ils se trouvent, et vis-à-vis desquels
la surface peut être protégée, sont de natures diverses. Il peut s'agir notamment
de contaminants ou polluants chimiques, tels que Pb, Cd, et/ou de contaminants radioactifs,
tels que le césium, ou encore de contaminants biologiques (par exemple, bactériologiques).
[0160] En particulier, les contaminants repoussés par le film, selon l'invention, et qui
sont éliminés dans la couche de surface dudit film sont les contaminants et polluants
qui se trouvent dans les peintures, encres et autres produits de marquage qui sont
utilisés pour former les graffitis, marquages et autres inscriptions non souhaitées.
Les polluants seront donc par exemple des pigments, liants, résines, polymères, plastifiants,
solvants présents dans de telles encres et peintures.
[0161] Dans un premier mode de réalisation, l'émulsion, formulation de base peut être appliquée
directement sur la surface, comme une peinture, où elle va former un film en séchant.
[0162] La surface du film est traitée après séchage à l'aide d'un tensioactif spécifique
ou autre produit facilitant son élimination, par exemple sa dissolution. Dans ce cas,
l'épaisseur du film, par exemple de 5 à 500 µm, dans laquelle le tensioactif ou autre
agent a pénétré devient par exemple soluble en milieux aqueux dans des conditions
précises, par exemple de température et de pH, et le retrait du graffiti se fait par
lavage, rinçage, avec un fluide de lavage tel qu'un milieu aqueux, par exemple une
solution aqueuse. Le lavage peut être réalisé sous pression et le fluide peut être
simplement de l'eau éventuellement chauffée par exemple à de 0 à 145°C, et éventuellement
sous pression.
[0163] Le lavage, rinçage, entraîne la remise en solution ou émulsion de la fraction du
film traitée. Le graffiti est alors éliminé en même temps que ladite fraction du film
dissoute. La partie du film non traitée reste intacte. Il est alors possible de traiter
à nouveau la surface du film restant par exemple à l'aide du même tensioactif ou autre
composant et de répéter l'opération jusqu'à consommation totale du film.
[0164] Si la surface du film n'est pas traitée par un additif facilitant sa dissolution,
alors la totalité du film est retirée par pelage comme une peau et on élimine ainsi
le graffiti qui part avec ladite peau.
[0165] Dans le cas où l'on procède à une dissolution de la couche de surface de film en
milieu aqueux par exemple en solution aqueuse, on sépare la matière organique par
floculation en introduisant un floculant BAYER® spécifique, puis par filtration des
flocs ainsi formés. La matière organique ainsi récupérée peut être détruite par incinération.
[0166] Les contaminants polluants sont, quant à eux, séparés par filtration, généralement
sous la forme de granulés insolubles.
[0167] Dans une autre forme de réalisation, la formulation de base peut être séparée en
deux lots (ou plus) qui seront additivés de deux (ou plus) types différents de tensioactifs
ou autres additifs. Par exemple, deux types de tensioactifs A et B peuvent être utilisés
de façon à ce que les films polymères respectifs qui les contiennent soient solubles
dans des conditions de lavage A et B différentes, par exemple pH différent, et/ou
température différente, et/ou globalement composition chimique de la solution de lavage
différente.
[0168] Dans ce cas, un film multicouche est élaboré avec application en alternance des formulations
A et B.
[0169] Lorsque la surface est salie par un graffiti, il suffit de laver la surface à l'aide
d'une solution de lavage de type A si une couche possédant la formulation A se trouve
en surface. Le graffiti est éliminé en même temps que ladite couche tandis que la
couche sous-jacente de formulation B reste intacte. Lorsque la couche de formulation
B est polluée, il suffit de l'éliminer à l'aide d'une solution de lavage de type B
et ainsi de suite jusqu'à consommation complète du film multicouche. Le traitement
des effluents d'élimination, dissolution est analogue à celui décrit dans le cadre
du premier mode de réalisation.
[0170] Le film et les procédés selon l'invention trouvent leur application dans tout traitement
préventif vis-à-vis de la contamination ou de la pollution - qu'elle qu'en soit la
nature et la forme - de toutes les surfaces.
[0171] Le procédé et le film selon l'invention sont essentiellement préventifs, ce qui signifie
que le film est appliqué sur des surfaces non dégradées pour les protéger vis-à-vis
des inscriptions faites ultérieurement.
[0172] L'invention va maintenant être décrite en référence à l'exemple suivant donné à titre
illustratif et non limitatif.
EXEMPLE
[0173] On prépare une émulsion aqueuse (45 à 55% en masse d'eau), exempte de charges, comprenant
un mélange à parts égales (50/50) de deux types de SBR à teneurs différentes en styrène
(BAYSTAL® S42 et S44). On ajoute à cette émulsion, sous agitation, un mélange de polymères
acryliques à base d'acrylate d'éthyle et d'acide méthacrylique sous la forme d'une
suspension à de 28 à 32% en masse d'eau.
[0174] Une fois étalé sur une paroi tel qu'un mur ou un panneau routier par un mode d'application
simple tel que pinceau, rouleau ou pulvérisation, le revêtement est séché à l'air
ambiant à une température entre 5°C et 50°C et à une humidité relative entre 10 et
80%. Le temps de séchage varie selon l'épaisseur : pour 200 µm, il faut entre 1h et
3h. Le séchage se repère facilement car le revêtement devient progressivement transparent.
Un mélange de tensioactifs non-ioniques comprenant 50 % en poids d'ester d'acide gras
et 50 % en poids d'alkyl phénol éthoxylé est appliqué au pinceau sur le revêtement
sec. En séchant à l'air ambiant, il pénètre l'extrême surface du film.
[0175] Puis, un graffiti, une peinture noire sous forme d'aérosol, est pulvérisée sur le
revêtement sec et laissé à sécher à l'air ambiant.
[0176] L'échantillon est passé sous l'eau chaude et une fine couche de polymère s'élimine
naturellement entraînant avec elle le graffiti. La surface du revêtement est alors
laiteuse (car mouillée) mais est nettoyée de toute trace de graffiti. Le revêtement
en séchant reprend son apparence transparente et est alors prêt pour une autre opération
graffiti-nettoyage.
REFERENCES
[0177]
[1] Saidi S., Guittard F., Géribaldi S., Polymères contre graffiti. Actualité chimique
03/2001 ; 3-13.
[2] Pomero V. FR-A-2 686 615 du 27 janvier 1992.
[3] Salvoldelli C., WO-A-80 01072 du 16 novembre 1979.
[4] Turzan G., FR-A-2 630 353 du 25 avril 1988.
[5] Hansen R.P., US-A-4 169 088 du 30 mai 1978.
[6] Swensson S., US-A-5 750 189 du 10 septembre 1996.
[7] Rawlins P.R., US-A-4 428 994 du 15 juillet 1981.
1. Film multicouche comprenant une couche superficielle, et au moins une autre couche
sous ladite couche superficielle, chacune desdites couches superficielles et des autres
couches comprenant au moins un polymère organique, et étant exempte de complexants,
chélatants et éventuellement de charges minérales, et ladite couche superficielle
comprenant en outre au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite
couche superficielle par un liquide de rinçage.
2. Film multicouche selon la revendication 1, dans lequel au moins une desdites autres
couches sous ladite couche superficielle comprend en outre au moins un agent susceptible
de favoriser l'élimination de ladite couche par un liquide de rinçage.
3. Film multicouche selon la revendication 2, qui comprend en alternance une première
couche comprenant au moins un agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite
couche par un liquide de rinçage, et une deuxième couche ne comprenant pas d'agent
susceptible de favoriser l'élimination de ladite deuxième couche par un liquide de
rinçage.
4. Film multicouche selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, dans lequel toutes
les couches du film comprennent au moins un agent susceptible de favoriser leur élimination
par un liquide de rinçage.
5. Film multicouche selon la revendication 4, dans lequel deux couches successives contiennent
chacune un agent, susceptible de favoriser l'élimination desdites couches par un liquide
de rinçage, différent.
6. Film multicouche selon la revendication 5, comprenant en alternance une première couche
comprenant un premier agent susceptible de favoriser l'élimination de ladite première
couche par un liquide de rinçage, et une deuxième couche comprenant un deuxième agent,
différent du premier, susceptible de favoriser l'élimination de ladite deuxième couche
par un liquide de rinçage.
7. Film multicouche selon la revendication 5 ou 6, dans lequel lesdits agents différents,
diffèrent par au moins une des conditions dans lesquelles ils favorisent l'élimination
de la couche dans laquelle ils se trouvent, par le liquide de rinçage.
8. Film selon la revendication 7, dans lequel lesdites conditions sont choisies parmi
la température, le pH, la composition du liquide de rinçage et la pression du liquide
de rinçage tel que de l'eau.
9. Film selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, dans lequel le ou les agents
susceptibles de favoriser l'élimination d'une couche par un liquide de rinçage sont
choisis parmi les agents susceptibles de favoriser la dissolution de ladite couche
dans un liquide de rinçage, et les agents susceptibles de favoriser la mise en émulsion
de la couche dans un liquide de rinçage.
10. Film selon la revendication 9, dans lequel les agents susceptibles de favoriser la
dissolution d'une couche sont choisis parmi les agents tensioactifs, de préférence
les agents tensioactifs non-ioniques anioniques et cationiques ; et les autres additifs
tels que les acides et les bases.
11. Film selon la revendication 10, dans lequel lesdits tensioactifs sont choisis parmi
les tensioactifs permettant la dissolution de la couche dans laquelle ils se trouvent
sous l'effet d'un liquide de lavage acide et les tensioactifs permettant la dissolution
de la couche dans laquelle ils se trouvent sous l'effet d'un liquide de lavage basique.
12. Film multicouche selon l'une quelconque des revendications 5 à 11, qui comprend en
alternance une couche comprenant un premier tensioactif A et une couche contenant
un second agent tensioactif B, qui sont susceptibles d'être dissoutes dans des conditions
de lavage différentes.
13. Film multicouche selon la revendication 12, dans lequel le premier tensioactif A est
un tensioactif qui favorise la dissolution de la couche dans laquelle il se trouve
par un liquide de lavage acide, et le second tensioactif B est un tensioactif qui
favorise la dissolution de la couche dans laquelle il se trouve par un liquide de
lavage basique, ou vice versa.
14. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'épaisseur
de la couche superficielle est de 5 à 500 µm, de préférence de 5 à 100 µm.
15. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'épaisseur
totale du film est de 5 µm à 2 mm, de préférence de 50 à 500 µm.
16. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes dans lequel les couches
autres que la couche superficielle sont au nombre de 1 à 50, de préférence de 1 à
20.
17. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est non-poreux.
18. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le polymère
est choisi parmi les polymères susceptibles de se trouver sous la forme d'émulsions
aqueuses de type latex.
19. Film selon l'une quelconque des revendications 17 à 18, dans lequel le polymère est
un polymère autodispersant.
20. Film selon l'une quelconque des revendications 18 à 19, dans lequel le polymère est
choisi parmi les copolymères styrène-butadiène, les copolymères styrène-(méth)acrylique
par exemple styrène-(méth)acrylate, et les polymères (méth) acryliques.
21. Film selon l'une quelconque des revendications 18 à 20, dans lequel chaque couche
comprend plusieurs polymères, susceptibles de se trouver sous la forme d'émulsions
aqueuses, lesdits polymères présentant, en outre, de préférence, des températures
de transition vitreuse (Tg) différentes.
22. Film selon l'une quelconque des revendications 18 à 21, dans lequel chaque couche
comprend en outre un ou plusieurs autres polymères susceptibles de se trouver en solution
aqueuse, choisis de préférence parmi l'alcool polyvinylique (PVA), et la polyvinylpyrrolidone
(PVP).
23. Film selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel toutes les
couches comprennent le ou les mêmes polymères.
24. Procédé de formation d'un film multicouche selon la revendication 1 comprenant une
couche superficielle, et une autre couche sous ladite couche superficielle, ladite
couche superficielle et ladite autre couche comprenant un même polymère organique
et étant exemptes de complexants, chélatants et éventuellement de charges minérales,
dans lequel on réalise les étapes successives suivantes :
a) - on forme une émulsion aqueuse dudit polymère organique ;
b) - on applique ladite émulsion comprenant le polymère organique sur la surface,
moyennant quoi le film se forme par coalescence ;
c) - on imprègne la surface dudit film par au moins un agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche superficielle du film par un liquide de rinçage, de façon
à former une couche superficielle du film contenant au moins un agent susceptible
de favoriser l'élimination de ladite couche superficielle du film par un liquide de
rinçage.
25. Procédé selon la revendication 24, dans lequel la formation du film se produit par
coalescence à température ambiante ou température d'utilisation de la surface.
26. Procédé selon la revendication 24 comprenant entre les étapes b) et c), une étape
de séchage du film.
27. Procédé selon l'une quelconque des revendications 24 à 26 dans lequel l'agent susceptible
de favoriser l'élimination de la couche superficielle du film est choisi parmi les
agents susceptibles de favoriser la dissolution de la couche superficielle tels que
les tensioactifs.
28. Procédé de formation d'un film multicouche selon la revendication 1 comprenant une
couche superficielle, et au moins une autre couche sous ladite couche superficielle,
ladite couche superficielle et ladite autre couche comprenant un même polymère organique
et étant exemptes de complexants, chélatants, et éventuellement de charges minérales,
dans lequel on réalise les étapes successives suivantes :
a) on forme une émulsion aqueuse dudit polymère organique ;
b) on sépare ladite émulsion en une première et une seconde portions,
c) on ajoute à la première portion un premier agent susceptible de favoriser l'élimination
d'une couche du polymère organique sous l'effet d'un liquide de rinçage,
d) éventuellement on ajoute à la seconde portion un second agent susceptible de favoriser
l'élimination d'une couche du polymère organique sous l'effet d'un liquide de rinçage,
e) on applique successivement lesdites secondes et premières portions de l'émulsion
sur une surface, moyennant quoi on forme un film comprenant depuis sa surface, une
couche comprenant un premier agent susceptible de favoriser son élimination par un
liquide de lavage et une seconde couche comprenant un second agent susceptible de
favoriser son élimination par un liquide de lavage ou ne comprenant pas ledit second
agent,
f) on répète éventuellement l'étape e) par exemple de 1 à 40 fois, de préférence de
1 à 20 fois.
29. Procédé selon la revendication 28, dans lequel lesdits premier et deuxième agents
différent par au moins une des conditions dans lesquelles ils favorisent l'élimination
par exemple la dissolution de la couche dans laquelle ils se trouvent, pour le liquide
de rinçage.
30. Procédé selon la revendication 29, dans lequel lesdites conditions sont choisies parmi
la température, le pH, la composition du liquide de rinçage, et la pression du liquide
de rinçage.
31. Procédé selon la revendication 29, dans lequel le premier agent est un tensioactif
A et le second agent est un tensioactif B.
32. Procédé selon la revendication 30, dans lequel le tensioactif A est un tensioactif
qui favorise la dissolution de la couche dans laquelle il se trouve sous l'effet d'un
liquide par exemple d'une solution aqueuse de lavage acide et le second tensioactif
B est un tensioactif qui favorise la dissolution de la couche dans laquelle il se
trouve sous l'effet d'un liquide par exemple d'une solution aqueuse de lavage basique,
ou vice versa.
33. Procédé selon la revendication 28, dans lequel la formation du film se produit par
coalescence à température ambiante ou température d'utilisation de la surface.
34. Procédé selon la revendication 28, comprenant en outre une étape finale g) de séchage
du film.
35. Procédé de protection, de décontamination ou de nettoyage d'une surface dans lequel
on réalise les étapes successives suivantes :
- on forme un film selon l'une quelconque des revendications 1 à 23 sur ladite surface
;
- on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités
;
- on élimine la couche superficielle polluée contaminée dudit film par rinçage avec
un liquide, de préférence un liquide aqueux tel qu'une solution aqueuse.
36. Procédé de protection, de décontamination ou de nettoyage d'une surface, dans lequel
on réalise les étapes successives suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le procédé selon l'une quelconque des revendications
24 à 27,
b) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités,
c) on élimine la couche superficielle polluée, contaminée dudit film par rinçage avec
un liquide de préférence un liquide aqueux tel qu'une solution aqueuse, et
d) on imprègne éventuellement la surface du film avec au moins un agent susceptible
de favoriser l'élimination d'une couche superficielle du film, de façon à former une
couche superficielle contenant au moins ledit agent,
e) on répète éventuellement les étapes c) et d) jusqu'à consommation du film.
37. Procédé de protection, de décontamination ou de nettoyage d'une surface, dans lequel
on réalise les étapes successives suivantes :
a) on forme un film sur ladite surface par le procédé selon l'une quelconque des revendications
28 à 34,
b) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué, notamment par des graffitis, ou autres inscriptions ou marquages non souhaités,
c) on élimine la première couche, polluée, contaminée dudit film par rinçage avec
un liquide,
d) on laisse le film en contact avec ladite surface jusqu'à ce qu'il soit contaminé,
pollué,
e) on élimine la seconde couche, polluée, contaminée dudit film par rinçage avec un
liquide de préférence un liquide aqueux, tel qu'une solution aqueuse,
f) on répète éventuellement les étapes b) à e) jusqu'à consommation du film.
38. Procédé selon la revendication 37, dans lequel les première et seconde couches sont
éliminées dans des conditions de rinçage telles que température, pH, composition du
liquide de rinçage, pression du liquide de rinçage, différentes.
39. Procédé selon la revendication 38, dans lequel la première couche qui contient un
tensioactif A est éliminée par lavage avec un liquide aqueux, par exemple une solution
aqueuse de lavage, acide et la deuxième couche qui contient un tensioactif B est éliminée
par lavage avec un liquide aqueux, par exemple une solution aqueuse de lavage, basique.
40. Surface revêtue par le film selon l'une quelconque des revendications 1 à 23.
41. Surface selon la revendication 40, choisie parmi les surfaces en verre, en polymère
organique, en pierre, plâtre, ciment, crépi, en métal ; les surfaces comprenant plusieurs
de ces matériaux, ou encore les surfaces peintes et/ou émaillées.
42. Substrat comprenant une surface selon l'une quelconque des revendications 40 à 41.